This is a digital copy of a book that was preserved for generations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's books discoverable online. See the back of the book for detailed information. AV LECTEV R. NCOREs que le corps humain soit composé d'un artifice admirable accomply en toute forte de magnificences & beautez, faict & formé fur un exemplaire tres-parfaiet de diuinité , aßifté d'une chaleur vitale beaucoup plus valide & copieuse que nul autre, conduict ,regi de gouuerné par une ame viuifiante surmontant toute autre:Siest-ce qu'il est plus foible,plus delicat, plus tendre , moins sain Gplus subiect à maladie que pas un corps des autres animaux. C'est pourquoy Pline se complainet fort de nature , l'appelle nouerque aux hommes, mere aux autres bestes:Carà grande peine l'homme eft forty hors du ventre de la mere,qu'vne infinité de maladies commencent à le circonuenir,le saisir, & s'emparer de la santé, qui par apres l'accompaignent iusques au dernier fowfþir de sa vie.Pline faict vnnombre certain de tous ces maux,& les reduiet au nombre * ☺ du de trois cent:mais qui voudra recercher toutes les efpeces particulieres d'un chacun genre des maladies,toutes les calamitez Gruines de santé qui aduiennent exterieurement, tous les comptomes qui iamais veus ny ouys ,my obseruez, furcroissent la naissent de jour en iour aux despens de la vie:lon cognoistra que le nombre des maladies qui affligent le corps humain, surpase de beaucoup le nombre,non de trois cent seulement, mais de plusieurs myriades:Tant est miserable le corps humain qu'il semble que quelque bydre ou maling esprit de maladie ait cõiuré des sanais. sance l'entiere ruine de sa santé o de sa vie:Or ceste miserable condition subiette à tant de maladies,est plus à deplorer au corps de la femme, qu'en celuy de l'homme:Car, outres les myriades plus que myriades d'icelles , qui toutes pareilles semblables en nombre espece , mais plus griefues en affli&tion tormentent le corps de la femme comme celuy de l'homme :encores en y a il vne infinité d'autres, qui de surcroist luy apportent tant de fatigue,que pour le bõ heur de la femme seroit, de souhaicter ne point naistre, ou soudain apres sa naissance,mourir. Aussi certainemēt la vie de la femme ne seroit une vie, mais plustost une langueur miserable en la vie si nicstoit ja foecundité,qui la fai&t viure tăt de corps que que d'esprit en sa posterité c'est pourquoy les He=' brieux ont interpreté le nom de la premiere femme(Eue)vie,non pas,cõme ie pense qu'elle deust viure, ou ait vescu plus heureusement que celles qui luy ont succedé:mais parce que sa foecundité la faict viure a rendu le nom de son mary Adam & le sien immortel en fa pofterité.Vray a est que ceste tant heureuse foecundité qui faict viure greuiure la femme en fa pofterité, ne feroit encor bien asseuree, si n'estoit defendue cotre tous les afauts de tant de myriades de maladies qui à tous momens luy liurent guerre mortelle: contregardee & secourue en ses afflictions par l'art de medecine,inuentee,de Dieu pour ceste necessité, & pár les finguliers remedes des doctes & bien aduisez medecins. Le diuin Hippocrates soigneux de ceste santé & fecüdité de la femme stimulé d'un esprit charitable à la secourir,a escript quatre liures à part en sa faucur: En l'un desquels il parle de la nature.En l'autre des affeEtions virginales. Autiers des maladies des fem mes ia nubiles ou marices. Au quatrieme des causes de sterilité, de la maniere de chaffer d'elles la sterilité, & de sterile la rendre foeconde.Outre lesquels quatre liures, en plusieurs passages de ses aphorismes, des coaques animaduersions, des epidemies & autres lieux quafi infinis a mis ent săt plusieurs axiomes, theoremes,experièces, o histoires touchăt la nature, santé, fæcundité Sterilité,maladies,traictemet @guarison de la fem me malade.Peu de ses successeurs medecins tant ancies que modernes, l'ont secondé en ceste æuure fi charitable,possible, parce que ceste matiere est tant difficile,tant obscure,tant muable & incostante comme le subiect d'icelle, qu'a grăd peine en pourroit on faire un art stable arresté par preceptes & loix inuiolables:ains se font contes tez de parler de la nature,des cõditios o maladies de l'home,qu'ils onttrouué beaucoup plus façile & plus constăt subiect que la femme. Tortesfois voicy un ouurage nouueau que i'an emprunté du Latin de M. IEAN LIE B A VT. &faiet françois auquel me semble n’estre rien obmis de tout ce que pourroit appartenir à la cognoissance de la nature de la fême de quelque dage ou condition que puisse estre,ieune adolescēte, vielle, vierge,nubile,marice,ou vefue : toutes les occafios qui peuuét luy apporter fterilité,Gem. pescher sa facundité,à laquelle de la providēce et volüté de Dieu est appellee:des causes,fignes, & Quenemes de toutes les maladies, desquelles, outre les autres que luy font cõmunes auec l'hõme, fa bõne santé est particulieremet offencec: De tous les remedes plus fouucrains qui luy peuuči seruir non non seulement a tant de myriades de maladies de indispositions,ausquelles de fon naturel imbecille & accidens exterieurs est subiecte:mais aussi à cătregarder la santé susciter en elle fæcundité, @setraicter prudēmēt auãt & durăt sa grois se au temps de son enfantement.Oeuure certainement accomply en tout ce que lon pourroit soubhaicter pour la santé,fæcundité & remedes des maladies de la femme: aussi réply de fi grande doctrine Gr erudition, de tant d'obseruations Ghistoires touchăt ceste matiere, si remarqud» bles,qu'il sera trouué admirable , dele&table de proufitable,nõ seulement aux femmes, mais aussi à toutes personnes de bon & sain iugemet. Iouis donc,amy lecteur, du labeur, diligence Gerudition de M. IEAN LIEB AVT.O ne faięts mal ton proufit de ce françois tourné du latin: mais crois ie te prie,que tous les remedes que tugi trouueras descripts(lesquels à la verité pour l'ho neur,excellence &grauité de l'art de medecine ne doibuent estre phrophanes ng diuulguez au populaire) te seruiront fort peu, quoy qu'ilsfoyệt fort singuliers si tu n'es bien versé aux mysteres O secrets de medecine,ou si tu n'es conduiet en l'usage d'iceux par quelque dočte, fage du bien aduisémedecin: Autrement contente toy d'une infinité de beaux discours & histoires fort me * morables que tu y recognoistras touchant la fanté,fæcundité & maladies des femmes : auec efperance de voir bien tot du mesme autheur trois liures de l'ornement & embellissement du corps humain. Dieu soit auec toy. EXTRAICT DV PRIVILEGE. R donnees à Paris le 23. Aouft, 1581. Signces, De-l'Estoille, Il est permis à lacques du-Puys, marchand Libraire, iuré en l'Vniuersité de Paris, de faire Imprimer deux liures, à sçauoir vn, contenant De la maladie des femmes, l'autre De Pornement a beautez des Femmes : & defenses à tous autres Libraires & imprimeurs, de n'imprimer n'y faire Imprimer lefdicts liures pendant le temps de neuf ans,comme plus à plain est declaré esditres Lettres. soif e alteration és vierges. chap.16.f. 18. Fáim és vierges. chap.17.f.30. Veilles és vierges, chap.18.f.34. Douleur de tefte és vierges. chap.19.f.35. oppreßions ca effouffemens és vierges chap.20.f. 41. Douleurs cu pesanteurs aux dos, lombes, & cuisses és vierges. chap.21.f.41. Retention du sperme és vierges . chap.22.f.42: En quelle aage la vierge doit eftre marice a à quel mary. chap.23.f.46. En quel temps se doit faire la conion&tion du máry avec la femme. chap.24..49. Quel temps de l'annee quelle partie heure du jour me de la nuit est plus cõuenable pour engedrer.c 25.f.53. Quelles complexions quels corps, quelle dage plois babile à l'exercice venerien. Qui sont ceux qui en sont plus ou moins endommagez. chap 26.6:57. Les debiliteza foiblesses qui suruiennēt aux nouueaux mariez pour l'usage immoderé de Venus.ch.27.9.61. Laschement de ventre o d'urine qui surnient inuolun tairement aux nouveaux mariez si toft qu'ils ont ha bite ou habirent ensemble. chap.28.f.65. Les stimules ardens aux choses veneriennes.ch.29.f.67. Pollution nocturne. chap.30.8.72. Flux spermatique. chap.31.8.75. L'ereftio Otentiõ continue du měbre genital.co32.F.88. Fureur de l'amarry. chap.33.f.95. impuisance d'habiter. chap.34.5.46. Reioindre eureunir les nouveaux marie7 qui hayết ca fuyent la compaignie de l'un l'autre... chap.35.f.130. Incontinence d'urine au liet. chap.36.f.134. . Puanen Puanteur d'haleine. chap.37.f.148. Du second liure. E pie&t de ce que fera desory au secõd livre.c.3.f.191. Ules especes,differéces ceauses de fterilité.c.2.9.162. Les signes presages de fterilité. chap.3.f.185. Le temperament semblable de l'homme @.dela femme, occafion premiere de fterilité. chap.4.f.195. L’offence de quelque partie noble,occasion seconde de fterilité chap.5.f.167 Les vices du sperme viril,occasion troisieme defterilitée l'homme. chap.6.f.198, Les vices du membre viril. chap.7.5.200. Les vices & offences des tefticules. chap.8.f.205. L'obesité a graisse excesine du corps, cause commune defterilité tant en l'homme qu'en la fémo.c.9.f.212. La maigreur de tout le corps,cause commune de sterili tétant en l'homme qu'en la femme, chap.10.f. 219. Les vices or offenses de la matrice. El premierement de l'intemperature d'icelle. chap. 11.5.225. Densité de matriçe. chap.12..251. Douleur de matrice. chap.13.f.252. inflammation de matrice. chap.14.5.256. Brysipele de matrice. chap.us.f.260. Tumeurs en la matrice. chap.16.9.262 Les tumeurs de la matrice côuertisen abfce76.19.8.276, Scyrrhe ou tumeur dure de la matrice. chap.17.f.82. chancre en la matrice. chap.18.f.2850 Filceres de la matrice. chap.19.f.292. Fiftules en la matrice. chap.20.f.299. Rhagadies en la matrice. chap.21.f.301. Condylome en la matrice, chap.22.f.302. Hemorrhoides de la matrice. chap.23.f.304. Dureté de la matrice. chap.25.f.307. Paralyse classitude de la matrice. chap.26.F.308. Inflation de matrice. chap.27.f.310. Hydropise de matrice. chap.28.F.313. Calcul en la matrice. chap.29.f.318. Discours sur l'occasion o necessité du flux menstrual és femmes: de la nature,qualité au temps accoustumé de fluer. chap.30.f.310. Des occasions de la corruption du fang menftrual.cha. 31.5.337. Suppreßion on diminution des mois. chap.32.f.341. Les mois superflus o immoderen cha.33.f.355. Les mois qui coulent gouttes à gouttes, chap.34.f.366. à . Les fleurs blanches. chap. 35.5 368. Gonorrhoce ou flus de semence. chap.36.f.398. La matrice,ou col de la partie honteuse trop grasse.chap. 37.f.400. La matrice on col de la partie honteuse trop maigre. chap.38.f.402. sila matrice peut eftre demise hors de son lieu naturel. chap.39.8.404. Suffocation de matrice, chap.40.f.409. La matrice vagabonde. chap.41.f.433Afcente de la matrice. chap.42.f.435 Conuulfion de matrice chap.43.f. 439. La descente de matrice. chap.44.f.444. Precipitation de matrice, chap.45.f.445 Fureur vierine. chap. 46.f-459. Estouppement des cotyledons. chap.47.f.460. Que c'est le vray col de la matrice. ch.48.8.463. Le col de la matrice trop lubrique. chap.49.8.469. Le col de la matrice dense ou endurcy. chap.so.f.470. Le Le çol de la matrice hiant au srop ouuert. chap.si.f. 473. Lecol de la matrice tropestroict. chap.s2.f.474. Le col de la matrice estomppé. chap.s3.f.475. Le col de la matrice peruerty. chap.54.8.477. Le col de la matrice precipité. chap.$s.f.379. Douleur,inflammation, Erysipele,abfez, Scyrrhe, chan cre,vlcere, fiftules,rhagadies, verrues,condylomes, he morrhoides au col de la matrice. chap.s6.f.480. Que ceft lecol de la partiehonteuse. chap:57.f.488. Le col dela partie honteuse,lubrique on grasse,ou maigre. chap.88.f.490. Le col de la partie honteuse trop estroit. chap.59.f.491. Le col dela partie honteuse hiant - troponuert, chap. 60.f.492. Le col de la partie honteuse fermé. chap.61.f.495. La membrane Hymen qui eftouppe le col de la partie honteuse. shap.62.f.504. Les nymphes excedentes outre mesure. chap.63.f.509. chap.64.f.sio. Douleur,inflammation,cryspele,fumeurs , abfcez, seyrthe chancre vlcere, fitule,rhagadies,condilomes,hemorrhoides , au colde bapartie honteufe.cha.rs.f.sii. Thym. chap.66.f.512. Verrues à la partie honteuse. à chap.67.f.514. Gangrene au col de la partie honteuse . chap.68.f. 517. Prurit au col de la matrice. chap.69.f.5226 Hargne intestinalle. chap.70.f.523. Du troisieme. Le . E proie&t des choses qui seront descriptes an troisie. chap.1.f.524. Lescaufes Atimules, quoccafios de la generatio. c2.f.52s La queue. me. Dela femence tant virile que feminine. chap.3.f.531. Du sang menstrual. chap.4.f.934 Dela conception,des choses y requises, a des signes d'icelles. chap.s.f.549. Les causes de la conception du mase com femelle.chap.7. f.563. Les gemeaux ou bessons. chap.8.f.585. Superfætation. chap.9.f.595. siles vices,indispositions @ maladies des peres ame res font imparties à la conception. chap 10.9.602. La mole ou maunais germe. chap.11.f.610 Dela conception monstrueuse. chap.12.f.629. Des hermaphrodites. chap.13.8.645. La conformation premiere de l'enfant. chap.14.5.649. Dupremier sentiment o mouuement de l'enfant an ventre de la mere. chap.is.f.663. Du tēps que l'enfant formé reçoit l'ame. chap.16.f.665. La situation de l'enfant au ventre de la mere. chap.17. l f.669. Comment l'enfant est nourry au ventre de la mere ca quels sont les excremens de sa nourriture.c.18.f.673. Comment l'enfant respire an ventre de la mere. chap. 19.f.680. Dela similitude e resemblance des enfans aux peres O meres, chap.20.f.684. La precaution de laquelle la femme grosse doit vser pour Se preferuer des accidens fascheux de la groise. chap. 21.6.723. La cause @la guarison en general des accidens qui aduiennent pour raison de la groisse. chap.22.5.729. piece molleffe. chap.23.f.735. Degouftement. chap.24.5.741. Hoqueta Hoquet ,nansee,vomissement. chap.25.6.743 Douleur de tefte,palpitation de queur Gncepe, soif, veilles, frissons,tournement de tefte. chap.26.9.748. Douleur du dos, des lombes.des flancs www des hanches, difficultez d'urine enfleure de sambes, 6.27.9.748. Douleur de dens. chap.28.f.750. Les mois coulans. chap.29.6.751. Flux de ventre. chap.30.f.6536 Maladie ague en la femme grofje. chap.31.f.857. sila femme grosse malade pext eftre faignee o purigee fans danger. chap.32.9.260. Discours sur la nature,cause o generation dulaist:o du consentement des mammelles de la matrice. chap.33 f.774. Flux de lait des mammelles. chap.34.f.793. Les mammelles dures. chap.35.f.794. Les mammelles extenwees. chap.36.f.797. Les mammelles trop enflees. chap.37.f.801. Erisipele en la matrice de la femme groffe. c.38.f.802. Sang amafé aux mammelles de la femme großle.chap. 39.f.803. Difficile retention du pet is au ventre de la merc, chap. 40.f.804. Auortement. chap.41.f.811. Du terme de la grosse cor du temps que la femme grofse doit enfanter. chap 42.7.815. Commens les enfans à sept mois ou à huilt mois font via chap. 43 f.857. De l'enfantement. .chap.44..866. La maniere de secourir les femmes grosses en l'atte de l'efantement. chap.45.f.877. Accouchement difficile. cbap.46.f.883. taux. PREMIER LIVRE DES MALADIES des femmes,& reme, des d'icelles. CHAP. I. Que la femme n'eft animant mutile ny imparfect, mais foible o maladif . ALEN au liure 14. de l'vsage des parties, discourant de l'admirable fabrique du corps de l'homme, & conferant celle de la femme auec celle de l'homme, dit que le corps de la femme est vn corps mutile & imparfect: d'autant que nature n'estant aidee de chaleur (qui est le premier & principal instrument de toutes ses actions & mouuemens ) assez suffisante & vigoreuse pour former , viuifier , & poulser hors les parties du corps feminin, a lais- : Té cachees au dedans la plus part des parties d'iceluy , principalement celles qui sont dediees pour la generatió: de mesme façon,que les yeux de la taulpe font cachez au dedans parce que nature debile ne les a peu poulser hors de la tester En quoy Galen semble suiure l'opinion d’Ari a stote, qui en son liure de la Generation des animaux appelle l'homme l'animant tres-parfect, & nomme la femme vn animant manque,mutile, imparfect, impuissant, & comme vn malle blessé, voire vn defaut & erreur notable de nature:Parce que nature, dit-il, n'ayant accoustumé de rien creer que de grand, excellent & parfect:& ayant pour son but & intention de " creer yn malle de la matiere subiecte, defaillant en son ouurage ou par foiblesse ou par quelque autre empeschement ne crée qu'vne femelle: Toutesfois si nous voulons confiderer & examiner les choses de plus pres: le corps de la femme n'est mutile , ny imparfect pour les raisons que ces deux grands personnages mettent en auant: Car il faut croire que Dieu qui est l'autheur & conducteur de la nature qui cree tous animans, n'a point donné moins de matiere ny de puis . sance à nature en la creation du corps de la temme,qu'en celle de l'homme: Dirons-nous qu'il y ait imperfection és æuures de nature & en ses creatures , pource qu'elles ne sont pas toutes d'vne mesme nature & espece, mais de diuerses & differences natures : & que les vnes sont plus excellentes que les autres? Non: car la diuersité & difference qui y peut estre, & l'excellence qui est és vnes par dessus les autres, ne leurs apporte point d'imperfection , & n'empesche point qu'vne chascune ne soit parfaicte en son ordre & en la nature au regard de leur createur , & de la fin pour laquelle il les a toutes creez: car tant fen a f'en faut qu'il faille prendre aucune creature & æuure de nature pour imparfaicte, qu'au contraire elle se monstre plus merueilleule & manifeste plus fa puissance & prouidence en ceste diuersité des creatures & de natures : que si elle : n'en creoit que d'une forte & de mesme excellence, voire de la plus excellente qui puisse estre: Car autát est parfect vn petit formy en son espece qui est des moindres de toutes les bestes, que vn elephát en la sienne qui est des plus grandes. Parquoy nature ne s'est point monftree moins merueilleuse ny admirable en ceste petite bestelette & en la nature d'icelle qu'en celle de l’elelephant. Ausli ne faut penser, que nature soit frustree de son but & intention en la generation du corps de la femme, & que voulant engedrer vn malle par vn defaut & erreur notable engendre yne femelle: d'autant que le but de nature en telle generation, est d'engendrer vn animant qui puiffe cóceuoir & engendrer en soy vn animant semblable à soy: pour quelle fin le corps de la femme n'est moins entier & parfect que celuy de l'homme, estant accomply de toutes les parties necessaires à la generation, tellemét conformees & fituces en tel lieu & places qu'est besoing pour conceuoir & engendrer:ains touchant les parties cachees, dont Galeń remarque au corps de la femine vne si grande mutilation & imperfection,cela au contraire doit iuger vne. plus grande perfection & commodité plus necessaire, mesme vne prouidence plus admirable de nature qui ne veut, ne peut & ne doit poulfer hors les parties dediees à la generation,come celles de l'homme qui engendre en autruy non en soy: mais les cacher, mettre & fituer en lieu propre & commode pour receuoir la femence: conceuoir d'icelle yn animant:le porter, retenir vn par certain temps & festendre pour l'accroissance d'iceluy fans douleur & sans importunité des autres parties voisines : bref pour le lascher & faire sortir hors plus facilement, quand le temps est venu. Parquoy le corps de la femme n'eft mutil ny imparfect:bien cófesseray-ie qu'il est imparfect quand il est sterile, ou quand il est vuide d'autant que nature la creé principalemét : pour cóceuoir & engendrer son semblable non pour demeurer fterile:c'est pourquoy au vieil teItament les femmes mariees, qui demeuroient steriles estoient mesprisees & estimees indignes de conuerser auec les autres: ie confesseray aufli que le corps de la femme est foible & maladif: foible, pour le regard du peu de la chaleur naturelle qui est en elle a cóparaison de l'homme, de laquelle dependent les forces du corps,& qui est le soustien, entretien & instrument de toutes les actions de nature: maladif, pour les raisons que nous reciterons en ce prochain chappitre. Quelles sont les maladies des femmes, o les causes d’i celles en general. On sans raison Hippocrates en n plusieurs passages parlant de la nature des femmes, escrit que les femmes sans comparaison sont plus CHAP. II. Npalages plus valetudinaires, & subiectes à plus grandes & griefues maladies que les hommes: car outre leur naturel temperament, qui est froid & humide: outre l'habitude de leur corps qui est mol, lasche, & de rare texture: outre les superfuitez & excremens dont elles sont pleines: outre la vie oysiue,fedétaire & sans exercice que elles sont cótraintes de mener pour l'imbecillité de leur corps:encores ont elles vne partie si senlible & rát facile à estre offensee(qui est la matri ce)que la moindre indisposició d'icelle leur cause vne infinité de maux estráges & quasi insupportables.A raison dequoy le mesme Hippocrates a dit, que les maladies plus fascheuses des femmes: viennent de la matrice, ou font en la matrice, comme estant la partie de laquelle ainsi que la vie,aussi la ruine de santé procede. Car si la matrice a esté cree & formee par nature en la femme pour eftre le principe, organe,& comme vn iardin fertil de la generation des hommes, à fin de perpetuer & rendre eternelles les especes humaines, desquelles les indiuiduz par vne ineuitable condition sont corruptibles & fubiects à mourir,ne faut douter qu'elle ne soit pour ce regard l'vne des plus nobles, plus principales, & plus necessaires parties de la femme:& de laquel le les offenses, tant petites soient elles,apportent accidens fascheux, non à elle seulement, mais à tout le corps, par la colligance & consentemét qu'elle a aliec toutes les parties d'iceluy,comme par les nerfs,espine du doz, & membranes auec le cerueau:par les veines: auec le foye:par les arteres auec le cueur. Aufli ce grand philosophe Platon admirant la noblesse, mouuemens, functions & effects merueilleux de ceste partie,ne la fait seulement participate de la vertu & influence de l'ame dominante au corps: mais luy attribue vne ame propre & particuliere, & l'appelle animant.Or ce qui rend la matrice ainsi valetudinaire & prompte à estre grefuement offensee, entre autres occasions les principales sont : les deux excremens qu'elle reçoit & luy sont enuoyez de tout le corps, à sçauoir l'humeur (permatique & fang mestrual: desquels la retention, encore qu'en temps opportú suy ferue comme de matiere & cause efficiente pour conceuoir & produire son æuure, qui est la generation de l'homme:& l’excretion, pour entretenir le corps en meilleure santé:toutesfois iceux retenus oultre raison, ou decoulans oultre mesure,excitent és femmes estranges accidens. Qu'ainsi soit, leur retétion en temps indeu cause ces symptomes:ftrangulations, palpitations,fyncopes,conuulsions, manies, resueries , fureurs de matrice, tres-longs sommeils,cstonnemens,mouuemens desordonnez, palles couleurs, fleurs blanches, sterilité, mole, douleurs coliques , douleurs de reins , nausees, vomissemens, inflammations, abscez,chancre, scyrrhe , inflation, hydropisie, rhagadies, verrues,erysipeles, carcinomes, condylomes, hemorrhoïdes, & autres maux infinis. Le flux excessif de l'humeur spermatique,appor te gonor 1 te gonorrhæe,pollution nocturnejatrophie, im puissance aux choses veneriennes. Le Hux iminoderé du sang menstrual cause sterilité, hydropisie,cachexie,atrophie,perre d'appetit,precipitation de matrice, auortement, accouchement difficile,labourieux enfantement, & autres symptomes dangereux,desquels traitterons en particulier. Voila les maladies des femmes & causes d'icelles en general , desquelles auons deliberé de parler , Lans vouloir esloingner tát soit peu nostre discours sur les autres maladies, qui leur sont communes & indifferentes auec les hommes,comme fiebures, peste, apoplexie, paralysie,&autres telles,desquelles plusieurs grāds Medecins ont assez suffifainment traicté. Le proiect des choses qui seront icy traictees. Es les, sont telles en general que les auons depeinctes: mais pour en auoir plus asseuree & facile cognoissance auons proposé les particulariser & remarquer le plus soingneusement que faire ce pourrai , és femmes selon leur aage, changement & condition de vie: à fin que rien ne manque en nostre discours qui puisse seruir à toute forte & qualité de femmes. Parquoy descrirons premierement les symptomes auec leurs remedes qui suruiennent aux vierges depuis l'aage de treize à vingt ans, soubs lesquelles comprendrons les moniales , & autres qui ont youé virginité:secondement reci a iiij > terons les accidens des femmes nouuellement mariees: puis les malheurs de celles, qui de long tęps mariees demeurent fteriles,& ne font point proufiter le talent de mariage. En apres quel se- cours faut donner aux angoisses des femmes grosses, de celles qui sont en trauail d'enfant,& autres qui nouuellement sont accouchees:fina- lement les desbauchemens qui aduiennent aux femmes vefues, & à celles qui approchent, ou ont passé l'aage de cinquante ans. Par ainsi reste- ront peu de choses à deduire touchant les mala- dies, & autres accidens, qui peuuent affliger les femmes en quelque aage & condition de vie qu'elles soient. LES MALADIES DES VIERGE S. Les mois retenue aux vierges. CHAP. III. Ippocrates au liure des accidens des vier ges,ne recognoist autre occasion des maladies virginales, que le flux difficile du sang menstrual, & retention de l'humeur (perinatique; siąinsi eft, le vray moyen de rendre saines les vierges, & les deliurer de tous les acci & dens qui les molestent en ceste premiere ipuneffe, eft de faire libre en elles ce flux menftrual , & temperer l'ardeur & titillation de l'humeur spermatique. Et pour parler de la difficulté du Aux menstrual, faut sçauoir que quand les vierges ont passé l'aage de treize ans, plus ou moins selon leur temperament & habitude decorps, & approchent l'aage de quinze 3 ans,ou ans,ou annees subsequentes, nature commence en elles à esmounoir & expulser hors le sang mestrual,quíest yn sang superflude telle nature qualité & condition que le descrirós amplemét au second liure.Et d'autant que,cóme dit Hippocrates, elles ont les veines & arteres fort tenues & angustes,les orifices d'icelles fort serrez, le conduit par où ce sang superflu doit auoir yssue, fort estroit & non encores ouuert: nature ne peut pas tousiours paracheuer son expulsió: ains le sang superflu esineu & non expulsé retourne & reflue aux veines dont est venu, & de là aux parties nobles,à sçauoir aucueur,au foye, & au cerueau:ou bien, retenu en la matrice & vaisseaux d'alentour, y seiournant quelque téps se corrompt: ains de la pourriture fesleuét plusieurs vapeurs aux parties nobles & en la masse sanguinaire, qui alferent le sang & excitent plufieurs accidens aux ieunes pucelles : come battement de cueur,euanouissement, souspirs, chagrins,pleurs,appetits deprauez, degoustement, veilles,couleur palle,iaunastre & balanee, bouffillure, stupeur,felueries, fieures erratiques, friffons,alteració excessiue, douleur de teste,veilles, nausee,vomissement,& autres tels. Les signes pour cognoistre que les mois yeulét couler aux ieunes filles; sont tels:elles ont les mammelles grosses,enflees,& endurcis: vn poil folet commence à pulluler es parties honteuses: le corps leur groflit quelque peu:la voix deuient plus graue:elle fentent douleur à la teste, aux lo bes,& aux parties genitales, auec vomissement de cholere,ou de flegme,ou tous les deux ensem ble:elles sont titillees & incitees à Venus , & ont les parties genitales eschauffees & tumefiees, principalemét si elles sont fanguines ou choleri ques. Le fang de leurs fleurs vient goutte à goutte,& est semblable pour le commencement à la laueure d’yne chair sanglante,par ce qu'il est encores indigeste & non cuit, à cause de leur tédre ieunesse, & partát est sereux,aqueux & blaffart. Le moyen plus expedient d'aider nature à prouoquer celang,est, selon le conseil d'Hippocrates,la seignee,à fin de descharger nature d'vne partie de son fardeau, que lon fera des veines faphenes ou des malleoles, apres auoir pris le iour deuant quelque legiere medecine, principalemér pilules de hyere & de aromatibus,pour nettoyer l'estomach & les intestins: mais au cas que le corps fust fort sanguin, faudra auant la saignee du pied,ouurir la veine du bras, à fin de n'en attirer trop à la matrice, qui seroit cause у faire plus grande obstruction. Le corps ainsi purgé & saigné,sera bon vser d'apozemes ouiuIeps aperitifs, incisifs & attenuans, tels que sont les Tyrops d'armoyse, de capitf.Vener.de Montpeslier,de radicibus,& autres semblables, auec decoction d'hyllope,matricaire, fabine, mercuire,diptame,racines aperitiues, d'erynge, & de garence:la conserue de Aeurs de soulcy y est finguliere prisc par trois matinees aulli gros qu’vne noix commune:semblablemét le iux d'eryn geauec / ge auec vin blanc,comme aussi la decoction de racine de persil,&fucilles d'hyssope aromatizee de canelle. On appliquera entre les cuisses des ventouses:on fera parfums aux parties genitales auec poyure,cloux de girofles, musc,cyuete,clibebes gingembre,noix muscades:fomentations sur le petit ventre & parties honteuses , mesme demis baings, auec herbe à chat, matricaire, armoyse, thym,origă,agripaulme,& autres telles. Sur tout faut que la jeune fille s'exerce & tra- uaille le plus qu'elle pourra, faute, danse, che- mine, mõte & descende souuét:qu'on luy frotte tous les matins auant que se leuer, ou leuee estái debour & pres le feu, les cuisses & iambes en ti- rant contre bas auec linges rudes : ou au lieu de ces frictions luy estuuer les cuisses & iábes auec la decoction des fomentations susdictes. Or il ne faut oublier d'attenter ces remedes és vier- ges,non en autre temps qu'à la fin des inois, ou au commencement des lunes nouuelles, autre- ment on trauaillera en vain. Voyez plus amples remedes au second liure. Palle,ou iaulnastre,ou balance couleur és vierges. Es mois ne peuuét couler és vierges non seu- lement pour l'angustie de leurs veines, mais aussi pour lesobstructiosd'icelles,principalemét quand elles se nourrissent de viandes grossieres, comme de fruicts,laictages, formages,& boiuét de l'eau outre mesure & à heures indeuës:ce qui leur engendre plulieurs cruditez, & de ces cru 1 CHAP. V. ditez oppilations de veines & obstructions infinies,qui sont cause (ainsi que dit Hippocrates au liure des accidens des vierges) que ce sang superfu n'ayant son Aux libre tant pour sa grofseur,que pour le passage estouppé, retourne & reflue aux veines dot est venu,ains altere la mafse sanguinaire,& luy imprime sa qualité vicieufe,laquelle est principalement manifestee & representee par la couleur du cuir , d'autant que (comme dit Galen la couleur du cuir est femblable aux humeurs qui sont contenues soubs luy:&sur tout au visage , par ce que le cuir du visage est fort tenue,delié & rare,ains reçoit facilement l'impression de la qualité de l'humeur qui est espădu dessoubs.Par ainsi quel est le sang menstrual retenu aux veines des vierges,telle est la couleur du cuir,à sçauoir:palle quand le sang menstrual est sereux & aqueux:iaulnastre, quãd il est cholerique: balaně, quand il est melancholique. Ces couleurs laides,puis qu'elles prouiennet de sang menstrual retenu à raison d'vne infinité d'obstructions aux veines, faut deliurer telles obstructions par apozemes, iuleps, decoctions qui ayent vertu d'ouurir , & par mesine moyen cuire & digerer le sang crud, tels que pourront estre ceux dont auós parlé au chapitre precedét: faisant tremper premierement les racines en vinaigre, puis en decoction de gayac bien aqueuse. L'on pourra continuer l'vsagee de ces apozemes l'espace de douze ou quinze iours,puis pur ger ger le corps soutient auec syrop de cichoree cón posé auec rhub.& pilules de hygre, ou pouldre de hyere prise auec vn bouillon, auquel auront cuits hyffope, thym,farriette,racine de persil, & glensino autres telles herbes.Si pour cela les mois ne cou lent, sera bon d'ouurir la veine du iarret , ou ta opnost lon:faire fomentations, & vser des remedes cy dessus mentionnez. Pour vn particulier & facile remede,aucuns prouuent fort ceste opiate aux Opiata palles couleurs. 2 Conf.capill.Yener.ceterach,cich.beth. an z iii.cort.citri,Tacch.cond.3 B.pulueris rad.rub. maioris, & cort, rad.capp. & tamarisci añ z i. malaxétur fimul cum syr.de arthemif. fiat opriata. Faut vser de ceste opiate au matin aulli gros qu'vne noix auellaine. Autres viét de ceste pouldre auec heureule illue.pnt. 2 Limaturæ chalybis præparatæ vt decet, z B.rad.rubiæ maioris,& fol.ceterach an.zi. ci- namomi,macis añz B. menthæ , scolopend. an. o i.corticis citri sicci, & coralli ytriusque an.z B.laccharialbiss.Ib B.fiat puluis subtiliss.vel fiát tabellæ pond.z ii.cum facch. dissol. in aqua ar- themif.Faut prédre de ceste pouldre deux cueil- lerees au matin en beuuant trois doigts de vin blanc detrempé auec eau d'armoyse. Plusieurs prennent tous les matins vne rostie de pain trempee en verius vieil. Battement de cueur. E battement de cueur aduiét aux filles pour mesme occasion que les autres accidens, С НА Р. VI. specialement à celles qui ont les palles couleurs & font bouffies,esquelles pour les grandes cru- direz de l'eftomach , & infinies obstructions de foye , & principalement de rate , famaffent en grande quátité humeurs grosses,espelfes & me- lancholiques,desquelles lefleuent plusieurs fla- tuofitez grosses & melancholiques, qui con- tenues au pericarde & enuironnans le cueur, luy excitent telsymptome.Poury donner ordre, lors que ce battement tormente, faut bailler de l'eau imperiale , ou de l'eau theriacale, ou de la theriaque, ou de la quinte essence de macis auec vn peu d'eau de buglose & de melisle, ou de l'eau distillee de cueur de pourceau, ou de mouton, ou de beuf,ou de cerf preparee de ceste façon. Cordis porci secti per taleolas nu.ii. cordis cerui vel bouis ita præparati nu.iii. caryoph.ga- langæ maioris & minoris,seminis basiliconis an 31 ziii. macis z ii. Horum bugl. borrag. & rorism. anp.iii.temperentur in vino maluatico per no- ¿tem, & diftillentur omnia in alambico, aqua feruetur vsui. Ceste eau est singuliere à la palpi- tatió, defaillance & autres palliós de cueur pro- uenantes de cause froide, Harulente, ou de va- peurs: & aux affectiós melácholiques, au lieu de distiller le cueur de porceau, on le pourra larder de cloux degirofle, puis rostir en la broche,& en exprimer le ius pour en vser à la façon susdicte. Sera bon aulli de pendre au colyn nouët plein de camphre, mesmement appliquer chaudemét sur la region du cueur ynsachet interbasté plein de Cristiach. CH AP. VII. Carexia, B de pouldre violette, oud’yne pouldre faicte de sandaux, cloux de girofle, semence de basilic, fleurs de rosmarin & de lauende: & auant qu'ap- pliquer ledit fachet, l'arrouser aucc vin blanc & eau de buglose: toutesfois au cas que la ieune fille fust subiecte au mal de la mere, ne faudroit se seruir de ces fachets,ny vser d'aucune chose de bonne fenteur. Bouffissure. Ouffissure, c'est que les Grecs appellent ca- chexie,c'est à dire, mauuaise habitude: en Taquelle la charnure & les parties qui sont autour des os sont remplies d'aquosité ou de ventosité grosse, & le cuir est lasche, mollaffe & de mauuaise couleur, comme entre blanc & verdastre, & tout le corps las & debile,ne se pouuant quasi soustenir,accompaigné d'vne courte haleine. Le mal est comme vn auantcoureur d'hydropisie leucophlegmatie, lequelésieunes filles procede de certaine intemperature froide & humide de toute l'habitude du corps (on appelle habitude du corps,la charnure, les parties autour des os, & le cuir:) & celle intemperature vient de ce que le foye ne sanguifie point, pour estre trop refroidy,à raison de la retention des mois & faute defe purger de tels excremens : mesniement d'une oppilation & dureté de la rate, à laquelle sont subiectes les vierges, qui ne se purgent point de leurs mois:comme auffi de mauuaile nourriture & de trop boire,principalemét eau froide: pour lesquelles occasions le foye refroidy & debilité, : fait & distribue vnfang froid, aqueux, venteux & phlegmatique. Pour y dóner ordre, faut prouoquer les mois par tous les moyens que lon pourra,à la charge toutesfois qu'on ait pareil elgard aux obstructions de foye & rate. Le syrop de cichoree cóposé auec rhubarbe,meslé auec le fyrop de roses incarnates y sera fort proffitable, comme aussi la hyere de Galé à purger le corps: & pour desopiller, les tablettes de diatriasandali compofees auec rhubarbe, les trochisques & tablettes de dialacca, ou de diacucurma. Pour ceft effect ne sera hors de raison vser quelque temps de la decoction de gayac,ou d'esquine, ou falleparille auec dictame. Quant au regime, faut boire peu, manger viandes feiches, de bonne nourriture & de facile digestion : exercer le corps mediocrement,& le frotter auec linges quelque Appetits corrompus & deprauen, Es ieunes filles , principalement celles qui etiques, ont des appetits non moins estranges que les femmes grosses. I'ay cogneu deux fort belles & honestes damoiselles en l'aage de quatorze ans,trásportces de tels appetits: l'une desquelles l'espace de demy an mangeoit tous les iours aussi gros qu’vnesteuf de plaltre : l'autre l'espace de deux ans n'auoit en plus grand delice sur toute viande,que de mager tous les iours trois ou quatre muguettes , & toutes les fortes peu rudaftres. CHAP. VIII. st Seas d'espiceries qu'elle pouuoit rencontrer celle cy auoit les palles couleurs,ľautre estoit cacheckique. Tels appetits estranges prouiennent aux filles des mois retenus,qui regurgitent à l'estomach,ou y enuoyent vapeurs semblables à foy: d'où vient que l'estomach defire alimens semblables aux humeurs ou excremés qu'il cótient de long temps:comme fily a quelque humeur sea notia melancholique non aduste espadu dans l’ettomach,la fille aura appetit des choses aigres: li si arot. quelque humeur adulte, elle appetera viandes feiches, comme charbons, cendres, plaftre: si quelque humeur salé, elle desirera les viandes salees , mesme elle mangera du fel à pleine poingnee. Vous corrigerez tel accident par frequens vomissemens, par medicamens detersifs, & legiers purgatifs, à fin de nettoyer l'estomach de lexcrement dont est plein: parquoy faut faire vomir auec decoction tiede de graine de raues, dererger auec le syrop aceteux, purger souuént auec les pilules ante cibum, ou de hyere, fyrop de roses laxatif, decoction de fueilles de senne: puis cóforter l'estomach auec tablettes de diarhodón, ou d'aromaticum rof. & sur tout prouoquer les mois, qui sont cause de tels appetis estranges. Degoustement. E degoustement est tel quelque fois és fil& ne prennent aucun plaisir à manger cela leur b CHAP. IX. prouient d'vne repletion d'humeurs choleriques ou phlegmatiques en l'estomach à raison des mauuaises viandes qu'elles mangent, comme fruittages,laictages ou autres telles:ou pour la regurgitation , ou vapeurs efleuees en l'esto mach de leurs mois retenus.Lon cognoistra de Appetitnügaito quel humeur est plein l'estomach:s'il est cholerique,elles sont tousiours fort alterees ont la lăgue seiche la bouche-amere,& vomissent aucunesfois cholere iaulne:fil est phlegmatique,elles auront des roucts insipides,la bouche pleine de saliue , crachemens aqueux,la langue couuerte de limon blanchastre,pesanteur d'estomach, le ventre lasche. Vous leur ofterez ce degoustemét & exciterez l'appetit,si purgez l'humeur cóte nu en l'estomach,tant par vomissement que par Comitus remedes laxatifs:vous les ferez vomir , si vomir peuueut auec deco&tion tiede de graine de raue ou de cabaret: vous leur lascherez le ventre, premierement par clyfteres qui ayent vertu de deterger & irriter la vertu expultrice des intestins, & par consequent de l'estomach, pour se descharger des excremens qu'ils contiennent: tystire. les clyfteres sont tels. 2 Vini albi # ß. vrinæ pueri impubis Ziii, mel. mercur. Z ii.fiat clyster, detur multò ante cibum. Puis par medicamens purgatifs, comme par infusion de rhub. fil’humeur est cholerique, ou decoctió de senue & infufion d'agaric, fíl'humeur est pituiteux. Les pilules de hyere sont fort propres en ce mal. L'humeur estant purgé, conforterez l'eftomach auec lefyrop pitte. CHAP. • X. le syrop de coing ou de grenade fil'humeur est cholerique duquel baillerez tous les matins vne cueilleree ou deux à prendre par la bouche: ou si l'humeur est pituiteux , auec lesyrop de mente, ou lesyrop d'absinthe, ou le vin d'absinthe, ou bien auec les pilules suyuantes faictes d'aloé. 27 Aloés succocitr.locæ in aqua rof.z i. formentur pil.septem aut octo. Prenez vne ou deux de ces pilules tous les matins, puis quand les sept pilules seront paracheuees, vsez l'espace de quatre iours du vin d'absinthe ou du syrop d'absinthe (qui est meilleur que le vin)puis retournez à vos pilules,desquelles vserez iusques à tant que l'appetit soit reuenu. Nausee e vomissement. A nausee & vomissemét és ieunes filles vien. LAS unent de mesme cause que l'appetit depraué & degoustement,asçauoir de l'vsagedes mauuaises viandes & de la regurgitation des excremens menstrualix, ou des vapeurs puantes esleuees d'iceux en l'estomach:parce faut vser de mesmes remedes. Car en la nausee, qui est vn effort de vomir sans aucunement vomir , faut purger l'humeur, soit pituiteux ou bilieux, qui est adherant & attaché aux tuniques & membranes interieures de l'estomach, auec pilules d'aloé telles qu'auons cy deuant descrites, en y adioultát yn icriptule d'agaric trocisqué & autant de rhubarbe Vaisee. : puis le lendemain vser de fyrop oude vin d’abfinthe. Vray est que quand l'humeur est pituiteux , gros & espois, auant le purger sera bon l'inciser & extenuer auec le syrop aceteux & l'oxymel simple.L'humeur purgé, faudra céforter l'estomach auec syrop de menthe mellé parmy vne tierce partie de Tyrop de grenade ou de coing. Cependant, encores qu'vliez de tous ces remedes, ne faillez à prouoquer le vomissemét, d'autant que le plus souuent le vomitlemét guarist le vomissement & la nausee. Sur tout le long dormir & l'abstinence font icy fort recommandables, principalement quand la nausee procede de pituite : semblablement l'vlage & odorat du vin,vinaigre & choses de bonne senteur: car come les choses puantes excitent nausee, mesmes à ceux qui font lains aussi les odorantes guariffent la naufce. Quant au vomiflement, l'il est mediocre;sera bon encores le prouoquer par vomitoires cy dessus escrits, d'autant que le vomissement appaise le vomissement en oftant & mettát hors l'humeur qui en est cause: mais au cas que le vomissement fuft excellif,& empeschalt que la ieune fille ne peust prendre ny retenir aucune viande le faudroit soudain arrester par remedes qui facent reuulfion, & attirent aux intestins l'humeur contenu en l'estomach, comme par clyfteres quelques peu acres cy deuant descrits, par rhubarbe maschee entiere , ou puluerifee & reduite en forme de pilules auec syrop rosar laxatif pour pousser en bas l'humeur qui monte, & par mesme moyen aftraindre l'orifice superieur de l'estomach:car si le medicament est liquide,il n'arrestera guere dedans l'estomach.Le meilleur de tous CHAP. XI. de tous pour purger par bas , est le cotignac de Lyon , auquel on aura adiousté quelque peu de myrabolans citrins puluerisez. Apres que l'humeur sera purgé, pour conforter l'estomach, & astreindre de plus en plus son orifice superieur, Sfomo coforto faudra vser d'un myrabolan confit, ou de la con serie de consoulde, ou de coing. Er du temps que le vomissement sera imperueux, appliq er vn peu plus bas que l'estomach, vne ventouse, à fin de l'arrester: melines frotter & lier les extremitez,mettre les pieds & les mains dedans de l'eau plstoft tiede que froide: car la froide repousse la chaleur dedans, & parce le vomissemet en augmenteroit. Frisons,rigueurs, horreurs. Llen Es ieunes filles ne pouuans auoir leurs mois sentent des frissons, rigueurs ou horreurs : aux lombes,par toute l'espine du dos,& au derriere de la teste:ce que leur aduient à raison de la matrice refroidie par les mois retenus nouuellement & non encores corrompus. Car d'autant que la matrice est membraneuse & nerueuse,elle communique facilement la froideur aux lombes & espine du dos, qui est la source des nerfs motifs, ioinet que la femme pour legiere cause est facile à frissonner à raison de son temperamét froid, selon Hip.aph. 69. du s. Tels accidens se peuuent corriger lors qu'ils affligent, par application de linges chaux, ou pain chaut , par onCtions d'huyle laurin, ou autre telte, le long de l’espine du dos:par frictios des parties du corps: CHAP. XII. ne sera aufli mal fait de faire aualler vne cueilleree ou deux de maluoisie, ou d'hydromel vineux,ou d'eau de vieoù lon aura dissoult vn peu de theriaque,ou trois gouttes de quinte effence de poyure incorporees auec vn peu de gelee de coing, qui est le plus souuerain de tous. Chagrins,fosfpirs, gemissemens, ris. LES Es mois retenus,à la longue se conuertissent ven excrement melancholique , principalement és filles qui sont de tel temperament, qui leur cause vne tristesse & chagrin lans cause manifeste, des souspirs frequens pour la comprefsion du diaphragme à raison du sang retourné au foye plus plein que de coustume, & des vapeurs efleuees: des pleurs & gemissemens , à raison des vapeurs melancholiques quioppriment le cueur. l'ay cogneu vne damoyselle aagee de quinze ans, laquelle fans cause manifeste estoit en pleurs & gemissemens continus , desquels l'occasion n'estoit autre que les mois retenus, que la guaison demonstra par apres. L'ay veu aussi deux fort honestes damoiselles lesquel. les sans aucune cause raisonnable, apres auoir long temps plouré, ne se pouuoient contenir de rire l'espace d'vne heure: d'autres au contraire, lesquelles rioyent incessamment sans pouuoir contenir aucunement leur ris par quelque aduertissement,reprehension ou admonitio qu’on leur feist, tant de puissance auoient en elles les vapeurs du sang menstrual retenu. ainsi que CHAP. XIII. Aux pleurs, fouspirs & gemisseměs faut chercher occasion de ioye par compaignie instrumés institie & chans de musique: vser des conserues de buglose;bourroche, des electuaires letitia Galeni, de hyacynthe,aromaticum rolatum,en y adiouftant fort perite quantité de confection alketmés, sans oublier les legeres purgations anec.calse,confection hamech,deco Stion de fenné, & la faignee de la mediane du bras gauche, li besoingest. Refueries. N menferual, mais aufti les vapeurs On seulement la regurgitation du sang , des mois retenus, elleuees iusques au cerueau par les veines & arteres, quelques fois infectent tellement le cerueau de leur puanteur & malignité, que fa substance en est rendue stupide, & ses principales functions en sont deprauees & bien fort corrompues,entre autres la ratiocination, dont suruiennent diuerses fortes de resueries, selon la qualité du sang menstrual, & pourriture d'iceluy:afçauoir aucunes ioyeuses, comme ences ieuneş damaiselles sanguines, desquelles auons cy deuant parlé,qui rioyent incessamment: autres tristes, comme en celle qui plouroit tousiours:autres furieuses,comme en celle qui disoit voir vn diable, & cominendoit qu'on le tualt; & en celle qui se vouloit estrangler auec les mains: aucunes pleines de crainte & frayeur,autres auec cris:aucunes auec garrulité, & sans intermission aucune de babiller fortement, dire & reueler > choses qui deuroient estre teuës.La guarison d'icelles depend de l'euacuation de l'humeur menstrual,qui en est la cause, qui se doit principalement faire par la saignee, selon le conseil d'Hippocrates. Et quant à l'impression mauvaise qui fest faicte au cerueau de la qualité maligne de telles vapeurs,faudra vser de choses qui puissent conforter le cerueau, quelles sont les conserues de fleurs de bethoine,de melisse, de sauge,d’acorus,de nenuphar,l'escorce de citron confite en y mellant quelque peu de mithridat, de theriaque, de confection alkermes , des poudres des electuaires,de diambra, læti.gal.aromat.ros.diamarg.frig.& autres tels:Diuertir les vapeurs par ligatures & frictions des iambes & cuilles premierement, puis des bras & de toute l'espine:par lauemens des iambes, cuisses, & pieds, auec decoction de chamamile,melilot,fleurs de stechas, feueiles de lierre terrestre,agripaume, mercuire, melisse,de vigne, violiers de Mars & autres:appliquer sur la tefte rasee ( au cas que la resuerie eust desia faict quelque racine aux meninges & substance du cerueau poumos de mouton fraischemens tuez,petis chiens,pigeós, çochets coupez par le millieu tout vif:ou sachets pleins de Itechas,chamamile, sauge, betonie, lierre terrestre, melisse fi la resuerie est sans fieure: ou pleins de violiers de Mars,de nenuphar,de soucy, de roses, des feuilles de l'herbe de chamamile encores verts, fil y a quelque emotion ou chaleur en la teste:Et au cas que tous ces remedes n'ayét telle yflue С НА Р. XIIII. yssue que lon desire,sera bon appliquer ventouses sans ou auecscarification sur les espaules:Ouurir aufli les hæmorrhoides auec sāgsues,à fin de diuertir l'humeur ou vapeur qui monte ali cerueau,& par mesme moyé, le deriuer & euacuer. Euanouissemen. Lim Es filles fesuanouissent facilemét, tant pour l'imbecillité de l'orifice superieur de l'estomach qu'elles ont debilité,a raison de l'vsage fre quent des fruitages, laictages & bruuage d'eau: que pour la regurgitation du sang menstrual en hault & les vapeurs puantes des mois retenus qui leurs montent au cueur , desquelles le cueur infecté ou irrité tombe en faillance, dont vient qu'elles demeurent immobiles, sans aucun sentiment, sans voir,ouyr, parler sans poul sinó bien petit & obscur,& sans refpiration. Pour faire reuenir à soy les filles edanouyes faictes les assoir Mespine droicte afin qu'elles puissent respirer plus à l'aise : laschez leurs les Tallers de leurs habillemens: frottez les cuisses & iambes cótre bas,auec linges afpres, rudes & à demy neufs:donnez leurs vn air libre & point contrainct de l'haleine des personnes, à fin d'auoir leur vent plus à l'aise:faictes les vomiranec decoction de graine de raue: faictes odorer la vapeur du pain chauld trempé en vin: baillez à boire vne cuellerse ou deux d'eau de buglose & de melisse auec bien peu de mithridat ou theriaque, ou bien vne demie cuelleree d'eau-imperiale: faictes sentir choses puantes, & presentez CHAP. XV. par bas choses odorantes: appliquez ventouses Tur le petit ventre & à l'interieur & dedans des cuisses: baillez clyfteres carminatifs & quelque peu acres tels qu'auons desia descript:arroulez la face d'eau rose, ou de bon vin, ou vinaigre: appliquez sur le cueur & estomach petites com. presses de linges baignees en eau de vie. Fiebures erratiques. I Es mois quelque temps supprimez és vierges leurs apportent occasion de fiebures, d'autant que le sang retenu reflue & retourne au foye & au caur , ausquels par sa quátité cause premierement repletion & oppression, puis à la longue par la qualité, putrefactió, parapres inflammation, en fin chaleur contre nature qui est fiebure. Or la fiebure qui est excitee par suppression des mois és Gilles est lente & erratique, selon Hip.au liure des vierges , & ne garde aucun ordre ny forme de fiebure, mais prend à heures & iours incertains, selon le temps que le sang mestrual Aue & reflue au cueur & au foye, partie apres partie, & selon aulli que les parties font plus ou moins facile à conceuoir pourriture & inflammation:Hippocrates à la fin du liure de la superferation appelle ceste fiebure Epiale,en laquelle toutes les parties du corps voire iusques au moindre fentent chaleur & froideur en mesme temps, à raison de l'humeur dont ceste fiebure est causee qui est vne pituite vitree, laquelle d'autát qu'est fort froide espoisse & glaireuse ne pourrit & ne s'enfáble qu'à la peine & parție apres partie : Tel humeur est familier aux filles qui menent vne vie sedentaire, oisiue,& mal reglee,& qui vsent temerairement de toute sorte de viandes crues, fructages, laiCtages & bruuage excessif d'eau, qui leurs engédrent yn sang aqueux & fort crud & par consequent grande quantité de pituite vitrec espădue par tout le corps,mesmemét vn sang menstrual de semblable qualité:Si donc ce fang menstrual estant supprimé reflue & regurgite au cueur & foye,& cóçoit là quelque pourriture & inHam , mation, la fiebure qui en sera suscitee sera Epiale, assauoir douce, lente , sans grande chaleur sans iactatio & inquietude, inais accompaignce d'vne horreur frillonnement & heriflonnemét par tout le corps prncipalement au doz , tant à raison que les femmes sont faciles à frissonner à raison de leur temperament froid , que pour le regard de l'espine medulle qu'elles ont fort debile selon hipp.aph.69. du cinquiesme liure. Telles fiebures ont coustume d'estre assez longues, parce il y faut remedier de bonne heure, premierement par frequens clyfteres aucunement acres tels que ceux-cy. #mercur.pariet.& siclæ an mi.fol.arthemif. puleg.ablynth.Centaur.min. añ ñ B. seminis anifi, fenic, anzi.furf.macri in panno ligati 3 i. . fiar decoctio in lib.i.Colat.diss. diaph. & hyeræ limpl , an z iii.mel.mercur.& facch. rub.ań zi. ol. Chamæm.&aneth. an Ziß.fiat Clyfter iniiciatur tertio vel quarto quoque die . Puis par le frequent & long vlage d'apozemes preparatifs & syrops de mesme qualité : quels sont les fyrops d'armoyse,dectechas,d'hyllope, lesquels fera quelque fois laxatifs y adioustant suffisante quantité de sené, & agaric, mesmement du Turbith, à la charge que le Turbith soit bien preparé assauoir subtilement puluerisé par longue trituration, puis maceré quelque temps en faict de femme, ou decoction de figues ou en quelque liqueur douce , autrement il donnera vne infinité de tráchees: au lieu de Turbith on y pourra meller de la Colocynthe qui est l'ennemie capitale de la pituire vitree,que lon preparera de mesıne façon que le Turbith:Quelquesfois si l'on voit que ceste fiebure prene long traict, lon pourra preparer vne masse de pilules faicte des pilules de hyera quadrupl.aloë,de ag. aureæ,malaxees ensemble auec lesyrop d'armoy se,pour en vser de huict en huict iours le poix de deux scriptules au matin quatre heures duát le past:En fin lon confortera l'estomach par tablettes de l'electuaire aromat.rol.descript.gabr. par escorce de citron confict , par Theriaque, mithridat , & poudres de rasures d'iuoire, de corne de Cerf,de Coral, & de perles, chacun à part ou meslez ensemble. Soif d'alteration. A soif qui moleste les filles qui ont leurs , procede de deux causes,l'vne de la regurgitation & vapeurs nidoreuses du sang méftrual retenu, lesquelles CHAP. XVI. lesquelles esleuees à l'orifice superieur de l’estomach poulmons,æsophagne,& golier, leurs apportent chaleur & seicherelle,qui sont les deux causes conioinctes & principales de toute sorte de foif, aflauoir defaut d'humidité & excez de chaleur:telle soif aussi nous voyons pour melme raison eftre comme l'auantcoureur és femmes qui approchent le temps de leur Aux: L'autre cause, peur estre leur boire excellif d'eau froide,car l'eau par fa crudité & pesanteur farreffe long temps aux hypochondres & y engendre , plutieurs obstrudions comme dit Galen & cruditez, pour lesquelles ne pouuant penetrer aux foye, venes & habitude du corps , famasse au lieu où est arrestee, duquel amas est suscitee vne pourriture ,& de ceste pourriture plusieurs fumees s'exhalent à l'estomach qui deschent son orifice, les poumons, & golier: Vray est que la cause plus alleuree de la soif qu'endurét les vierges non menstrualles, ne prcuient tant d'vne secherelle cause par telles vapeurs nidorulentes &acres, que d'vne pituite falee contenue à l'entour du ventre,& de laquelle tout l'estomach est plein , quasi semblable a la foif qui tormente les hydropiques. Encores que telle soif ne puiffe,estre defracinee si les mois ne fluét librement, toutesfois elle sera mitigee par purgation de cest humeur falé, par clyfteres deterfils, tels qu'auons descrit au precedentchap. par l'vlage des pilules d'hyere, d'agaric,& sine quibus, par les apozemes susdits: a puis apres que l'humeur sera purgésera bon d'vTer du syrop aceteux, ou de quelque oxymel recentement preparé auec miel blanc ou sucreau lieu de miel: Si lon sent quelque sechereffe à la bouche & au golier,faudra humecter ces parties non tant par le boire frequent d'eau fresche, & autre tel bruuage humectant, que par souuent contenir eau fresche en la bouche, sans l'aualler & la changer soudain & fi toftque fera chaude: tenir aufli dedans la bouche pruneaux, cerises fresches non confictes,raisins secs trempez long temps en eau froide,tréches de pommes de malingres ou de renettes ou de court pendu, trenches ou costes de citrouille,trouc de laictues, pie ces d'argent sur la langue : Quant au bruuage, boire quelque petit vin blanc ou cleret trempé de suffisante quantité d'eau,ou au lieu de vin eau d'orge,eau bouillye auec iuft de Citron ou iuft de pommes de court pendu. Fain, LE Es medecins recognoissent deux sortes de moderee,causee par defaut de nourriture qui se resent à l'orifice superieur de l'estomach à raison de la suction des venes, les grecs l'appellent opifir ou selon laquelle quand est par trop long temps enduree de ceux principalement qui ont abondáce de chaleur naturelle( quels sont les enfans) est bien souuent molefte, ains de moderee est rendue immoderee,les grecs l'appellét diperia ou avjuds en laquelle hip.aph.16. du second, defend le CHAP. XVII. le trauailler:l'autre est contre nature, qui est vne vehemente & insatiable auidité de manger excitee non tant par defaut de nourriture,que par vne mauuaise disposition de l'orifice superieur de l'estomach , Hippoc. aussi la nommee aruos: Celle cy est de deux fortes pour la diuersité des causes: l'vne est nommee des Grecs Bódiucs qui prouient la plus part d'vne vehemente refrigeration del'orifice superieur de l'estomach accopaignee de grande foiblesse & quasi euanouissement de cueur,quelques-fois d'vne grade inanition:ceste refrigeration vient le plus souuét du froid exterieur fort violent, lequel penetre iufques audiet orifice de l'estomach : telle fain endurent ceux qui ont long temps demeuré en vn lieu froid,dans vn bain d'eau froide, ou qui ont cheminé l'autre est appel lee opisus nyudes appetence de chien , qui prouient la plus part d'vne veheméte refrigeration de l'orifice superieur de l'estomach, faictenó de cause exterieure mais interieure, aflauoir ou de quelque viande ou boire froid, ou de quelque humeur froid & acide(quel est l'humeur pituiteux ou melancholique) attaché contre l'orifice de l'estomach, qui par sa froideur & acidité coagule & aftreinct le sang contenu aux tuniques du ventre, dont l'orifice de l'estomach est incité à succer:de ceste derniere espece de fain les filles sont le plus sounent tourmentees,tāt a raison du manger excellifdes fruicts, & boire d'eau froide (ainsi que dict hip. aqua vorax, vigilia vorax) duquel elles fingurgitent à toutes heures: que principalement pour l'humeur melancholique & pituiteux dont elles abondent par la supprefsió par les neges: > de leurs mois:car outre que le sang mestrual retenu deuient pituiteux & le plus souuent melancholique qui peut estre transporté par les venes à l'orifice superieur de l'estomach,encores y a il vnesi grande conspiration & consentemét entre la matrice & ratte, que l'offence de l'vn elt communiquee à l'autre: Dont aduicnt que les femmes alligees des affections hypochondriaques sentent incontinent des emotios en la matrice:Ainsi l'indisposition de la matrice affligee par la suppreslion des mois , emeut la rate, qui esmeuë degorge vne partie de l'humeur melancholique qu'elle contient par le vaisseau que les anatomistes appellent vas breue, dedans l'estomach vers son orifice superieur:dont ceste fain defordonnee eft fouuentesfois excitee aux filles & femmes hysteriques par la suppreslion des mois, de telle sorte que pour quelques viandes qu'elles prennent ne peuuent aucunement estre rafaisies, & tant plus elles mangent tant plus veuillent manger:dont aduient qu'elles ne pouuant digerer la grăde quantité de viādes qu'elles ont mange font contrainctes en fin de vomir ce qu'elles ont auallé, sinon de le lailler couler par vn flux lienterique qui leurs suruient : non point autrement que les chiens qui ne se pouuans iamais faouler, deuorent toute forte de viandes,mais en fin la vomissent:c'est pourquoy ceste Bohmo . ceste fain est appellee fain,ou apperence canine: En quoy ceste espece de fain est dissemblable à la seconde cy deuant mentionee, de laquelle auffi les femmes & filles delicates sont le plus fouuent tormentees, à raison qu'elles sont fort perspirables.& ont les esprits faciles à fe dilliper & dissoudre, parce que l'appetity est incontinét passé, & que lon ne sçauroit prendre si peu de li viandes quel’esthomach ne se lente incontinent oppressé, auec faillance de cueur, euanouissement,lascheté, changement de couleur, douleur d'estomach, rafreschissemens & fueurs froides és parties extremes,poul debile & obfcur. Si donc la fille delicate est tormentee de la fe. conde espece appellee Cónimos sera bon en sunaccez luy faire sentir choses de bon odeur , vinaigre,pouliot,pommes, poires, pain trépé en vin: luy donner à manger roffie de pain trempé en vin & sucre,iaune d'eufs, & toures autres viandes qui sont de subtile & facile digestion, & qui en petite quantité nourrissent soudain & beaucoup:quels sont les presliz , consommez, gelee, & autres telles que lo ordóneroit aux extenuez. Mais pour appaiser l'autre fain qui est appel-Appet.Casino. lee Canine, leur faut incontinent faire aual ler vin tout pur,non gros ny rude, mais fort cleret & genereux., ou pain trempé en vin semblable: puis quelque ceuf mollet.ou bouillon gras , ou viande grasse, comme beurre ou rostierà l’huyle: si c'est à ieun, faudra que le vin soittiede:& au cas que l'humeur pituiteux 2 CHAP. XVIII. ou melancholique fuft cause de ceste fain immoderee , fera bon le purger d'vne demie once de hyere de galen:ou auec les syrops de cichoree composé auec rhubarbe & de roses palles composé auec l'agaric & fenné. Feilles. Cofron Vigilias. Es veilles qui tormentent les filles, peuuent L cerueau excitee par les fumees des mois retenus montees en hault , mais aussi de la douleur de teste,iactation de corps, inquietude,soif , & autres impatiences, que les filles qui sont en peine de leurs mois endurent:ains la guarison de telles veilles en est d'autant plus difficile : toutesfois parce qu'à la longue elles profternent les forces, & le plus souuent defeichent tellemét le cerueau que les facultez de l'esprit en sont deprauees : fi lon voit qu'elles perseuerent,faudra par tous les Soriferim. moyens que lon pourra exciter le sommeil, com me par bouillons de pourpier, laictues & teftes entieres de pauot, pris à l'heure du sommeil: par frontauls &linimés faicts d’huiles de nenuphar, violat,rosat, laict de femmes, y adioustant peu de vinaigre, seulement pour faire penetrer, (car autrement le vinaigre deseche) par lauemens de piez,iambes & mains auec decoction des fueilles de laittues, pourpier, morelle, de vigne,decitrouilles,coucóbres, faules, fleurs de nenuphar, violettes de mars bouillies en eau de riuiere, adioustāt à ceste.decoctió quelques herbeschaudes vterines pour temperer la frescheur des autres, quelles quelles sont armoise, herbe à chat, hyssope, camamile,d'autant que n'est icy besoing de beaucoup rafreschir, pour mesme raison fera bon de aiouster à ceste decoction vne sixieme partie de vin blanc,pustost que de vinaigre: lon trempera des linges dedans ceste decoctið tiede, & d'iceux bien exprimez on enueloppera les iambes, piez & mains: Par pommes narcotiques & somnife Poma narcotica. res,composees de deux dragmes d'opium,dragme & deinie de styrax, demie dragme de safran, vn scriptule de l'escorce de mandragore, & de graine de pauor blanc, le tout malaxé auec peu de terebenthine de Venise, que lon mettra derriere l'oreillié du lict,& quelquesfois lon presen tera au nez: ou par esponges trempees en la de coction susdite, ou pour le mieux en decoction de serpollet,mariolaine,ache,& graine de fenoil auec vinaigre: car n'est besoing de beaucoup refroidir le cerueau ia allez debile aux filles & femmes:Si toutesfois les veilles Tont accompaignees de quelque chaleur ou douleur de teste, lon pourra experimenter ce frontail. frondale . 4 rad.mandrag.3 i.B.psylii & coriand. prepar.añ.3.B. capitum pap.albi z ii.opii z B.malaxentur ol.nenuph.& rol.fiat emplaftrum. Douleur de teste. (2p.do.' Es cóplainctes plus frequétes des filles &fem & nó fans cause.car rien ne les torméte dauátage que la teste:& pour parler en verité,le inal de tefte des femmes,n'est yn mal,mais plustoft vne ra CHAP XIX. ge & torment extreme:Cefte douleur qui afflige les fémes se sent en diuers lieux de la telte:ou aux tépes,ou au front, ou au deuãt, ou au derrier,ou fómet de la tefte, uu al'étour des oreilles, ou en la racine des yeux, selo que telles parties de la teste sont plus debiles & faciles à receuoir l'impreffion des causes: ou plus chaudes, ains plus attirantes à soy icelles causes:ou que les causes,soiét humeurs ou vapeurs, se rengent plus vers vne partie que vers l'autre: ou que la partie mittente ait plus grande force sur vne que sur l'autre: ou plus grande sympathie & conspiration auec l'vne qu'auec l'autre partie. Vray est que la douleur de teste que les femmes endurent pour la suppression de leurs mois, de la plus grand part aftlige d'auátage la partie anterieure de la teste & les tempes que les autres parties de la teste, pour trois raisons: l'vne, parce que, comme dit Galen en fon Commentaire sur le premier aph.du premier liure du6.des Epid.du sang menstrual retenu aux venes de la matrice & corrompu en icelles ou d'vn fruict abortif,ou de quelque tumeur de la matrice, fexhalent plusieurs vapeurs & fumees qui montent en la partie anterieure de la teste conduites par les venes & arteres qui pafsantes d'vn colté & d'autre du col se viennent rendre directemet à ladite partie anterieure que les Latins appellent synciput,desquelles vapeurs icelle partie remplie, sent douleur par la distension de ses membranes:la seconde, parce que du temps de santé tous les excremens vapo rant le temps reux &fuligineux du cerueau ont accoustumé de transpirer & fexhaler par ceste partie anterieure, d'autant qu'en icelle sont plusieurs sutures,& le crane fort tenue & fiftuleux : La tierce, parce que ausdites futures sont plusieurs peris hlets & pellicules qui viennent des membranes . du cerueau,& passent au trauers du crane pour atracher lesdites mébranes au crane, & conioindre le pannicule charneux auec la pericrane, par le moyen desquelles pellicules qui sont fort sensibles,la partie anterieure du cerueau est rendue plus sensible,ains plus facile à estre molestee des causes & toutes sortes d'occasions de douleurs: toutesfois si nous voulons considerer le tout exactement, la partie pofterieure de la reste peut sentir nó moins douleur que la partie anterieure,quád la matrice est malade & indilpolee, foit pour la retention des mois ou pour toute autre forte d'indisposition:parce que tout ainsi que la matrice a grande conspiration & consentement auec la partie anterieure de la teste par les venes & arteres,aullii la matrice a grande affinité auec la partie pofterieure de la teste par la medulle {pinalle, à laquelle la matrice est attachee par tendons & ligamens fort robuftes:si que, par ce consentemét de la matrice auec la partie posterieure de la teste, la matrice indisposee peut comuniquer ses indifpofitions & doleances à la dite partie posterieure,non par le moyé de quelques vapeurs ou matieres subtiles transportees de la matrice à icelle, mais par vne condoleance cü ܀ & compassion qu'est naturellement entre les parties de semblable substance, ainsi que nous voyons les venes compatir auec le foye affligé, les nerfs auec le cerueau, & les arteres auec le ciieur:comme aussi nous voyons l'orifice superieur de l'estomach compatir auec le cerucau blessé:& le cerueau compatir auec l'orifice superieur de l'estomach quand il est poinct, oustimulé, ou irrité de quelque acre excrement, ou tendu & chargé d'vne multitude d'humeurs: vray est que la douleur de teste qui prouient de l'indispolitió de la matrice, se manifeste dauantage en l'anterieure que posterieure partie de la tefte, tant pour les raisons {usdites , qu’aufli les vapeurs ou humeurs subtiles portees au cerueau, d'autant que sont materielles, impriment dauantage leurs efforts que la cause qui est portee par sa vertu,nó auec la mariere: Qui plus est, la partie anterieure de la tefte,est plus accoustumee de sentir douleur que la posterieure : que ainsi soit, nous l'obseruons en ce, que quand le cerueau fent douleur de son propre mal & vice particulier, non par le consentement &condoleance des autres parties, la douleur se sent plus fouuent en la partie anterieure que pofterieure, principalement quand la douleur est excitee de quelque matiere pituireuse ou autre excrement amafle en la teste, comme nous monstrent les conduits à sçauoir , les narines & le palais,par lesquels iceux 'excremens font purgez du cerueau, lesquels conduicts sont les emillaires de la partic anterieure du cerueau: Donc la douleur de teste qui prouient de la matrice indisposee, fe sent ou en la partie anterieure de la teste par le moyen des vapeurs y transportees, ou en sa posterieure par le consentement qu'a la matrice auec elle, par la colligance d'icelle matrice auec la spinale medulle: En nulle autre partie de la teste se pourroit sentir douleur prouenante de la matrice indisposee, si dauanture n'y auoit quelque partie en la teste,comme lesominet d'icelle, à l'entour des oreilles, ou autre telle partie, qui par cas fortuit, ou par quelque mal inueteré ou hereditaire,ou blessure fult rendue debile:d'autant qu'en icelles, comme en la partie plus debile se manifesteroit la douleur , non en autre partie : parce que nature a tousiours accoustimé en cas de necessité se descharger sur les parries plus debiles ou de foy ou par accident. Ausli voyons nous que les douleurs, qui sont comme assoupies en quelque partie du corps, sont incontinent reueillees aux changemens de temps & en toutes autres occasions , soient de maladies ou d'autres accidens. Pour appailer cesymptome faut cuiter tou pediato tes vehementes agitations, tant de la telte que du corps,le trop parler,trop crier, trop plorer, trop fe cholerer, & tous autres mouuemens d'esprit : le ventre soit lasche rousiours en quelque façon que ce soit, par clysteres, pilules communes ou autrement:Ion cóprimera & estreindra le front,les tempés & toute la teste auec vn comme ap. doto bandeau tout sec le plus estroitement qu'on pourra: tar telle cópression estroite ne repousse teulement les humeurs & vapeurs qui montent de bas en hault, mais aussi empesche que la teste ne soit tormentee du mouuement & grande a- gitation des arteres, qui est telle quelquesfois que lon fent des coups de leuiers, ou des coups de dagues sur la teste: lon frottera le front & les tempes iusques au sommet de la tefte d'huiles d'aneth, chamamile & suzeau meslees auec decoction de betoine,mariolaine & fauge , dedans lesquelles lon trempera comprelles doubles de linges pour appliquer sur le front & les tempes: lon fera frontail auec fueilles feches de betoine, mariolaine, sauge,melisse,roses rouges & grains de kermes, tous contuz & enfermez dedans vn linge: Si la douleur est accompaignee de grande chaleur, au lieu de ce frontail on preparera cestui cy: : fleurs de violes, de nenuphar,.de chamainile, de melilot,semence de laitues, pourpier,ozeille, de pauot blanc, de psylium, roses rouges, tous recents, soient enclos dedans vn linge en forme de frontail:les fueilles de chamamille & de foucy,toutes vertes, mortifiees sur vne paele chaude & enclose dedans vn linge en forme de frontail est singulier pour ceste douleur : lon pourra receuoir quelque parfun par le nez qui sera cóposé des herbes susdittes : les ventouses appliquees sur les espaules & nucque feruent icy infiniment: lon fera lauemens de pieds, mains &iambes & iambes tels que nous auons descrits cy deuár aux chapitres des veilles & resueries: lon se fera esternuer,mouscher & cracher au matin: lon se peignera tout doucement pour elueiller les efprits , rarefier les pors du cuir , & euaporer le , cerueau. XX. Oppreßions e estouffemens. CHAP. És filles sentent telles fois G grande opprelwfion d'halene qu'elles semblễt estouffer, qui provient de la regurgitation & vapeurs qui expirent de ce sang menstrual retenu contre l'estomach diaphragme,& le cueur. Faut lafcher leurs ceinctures & habillemens par trop serrez & estroicts:bailler clyfteres pour diuertir telles vapeurs:les tenir droictes & leur faire inspirer vn air libre & froid en quelque lieu spacieux & non contrainct:leur frotter tout le ventre iusques à la region du cueur d'huyle violat & de nenuphar. Douleurs o pesanteurs aux dos,lombes cuisses. Celle 'est amas du sang menstrual retenu cause telles pesanteurs, qui se manifestent dauātage aux dos, lombes & cuiffes, comme estans les parties plus voysines de la partie malade & indisposee: & que aussi la matrice est attacchee à la spinale medulle par tendons & ligamens bie robustes & valides, par le moyen desquels elle leurs communique son mal: mesme que le dos & les lombes selon l'aph.69.du liures.sont fort debiles aux femmes, CHAP. XXI. CHAP. XXII. A ce mal les clyfteres sont fort propres, les linimens faicts d’huyles violat, d'amédes douces, & de lys:Les vellies de pourceau ou de beuf pleines de laict appliquees sur le mal, le repos necessaire,la faignee du pied en l'eau,les vétouses appliqueessur les lieux dolens. Retention du sperme. Ous auons iusques à present assez ample- ment discouru de la difficulté du Hux méstrual & des symptomes qu'elle apporte aux filles:reste maintenant à parler de la retention de l'humeur spermatique,qui est l'autre cause principale des maladies d'icelles:Nature donc ayant inferé en la matrice vn desir ardent & extreme enuie de concepuoir & engendrer, luy a ausli donné vne vertu & puissance d'attirer à soyl'hu meur spermatique de toutes, à tout le moins des principales parties du corps,mesmement recepuoir en soy auec auidité la semence virile, & coferuer soigneusement toutes les deux semences ioinctes & meslees ensemble , pour d'icelles en procreer vn indiuidu:Orfiladuient que la matrice ( comme dit Platon ) estant proche de la fleur de l'eage, qui est destinee pour engendrer ne met en execution son enuie & appetit d'engendrer , & est frustree du but & intention de les desirs,lors stimulee & eguillonnee par la suffisante quantité,ardeur,& acrimoine de la matiere spermatique en soy retenue , findigne & desbordetellemét,qu'elle excite plusieurs troubles,mouuemens desordonnez, & accidens fal cheux par tout le corps, semblables aucunement à ceux que le fang menstrual retenu , mais routes-fois plus en nombre, beaucoup plus grefs,dangereux & pernicieux: d'autant que la corruptio & pourriture du sperme (qui est d'vne substance lubtile & delicate) est plus grande que celle du flux menstrual retenu : ains les vapeurs qui en sont eleuees,plus malignes,plus ve neneuses, & plus pernicieuses: affauoir conuulfions,paralysies, manies, strangularions, syncopes,fureurs de matrice, satyriase, tres-longs & profonds sommeils quasi semblables à la mort, precipitations & mouuemens estranges de matrice, & autres semblables, desquels parlerons -Sagra refeito stre si les filles sont en danger d'effre tormémees, Spermat. ou sont tormentees presentement dela retentió du sperme, les lignes en seronr tels:Elles rendent leurs fleurs en fortpetite quátité,chauldes, acres & poingnantes:elles sentent yne chaleur és parries genitales que font tumefiees, qui leurs de mangent, titillent, & chatouillent, dont quelques- -fois sont incitees à iecter leur semence en clles,laquelle demeurāte en la matrice , ou à l'étour des testicules , ou aux vaisseaux eiaculatoires, se corrompt & torneen venin comme auós dict,ains excite les symptomes susdicts: les parties d'alentour la matrice sont pleines de poils assez espois: leurs mámelles sont grosses , endurcies,& rebondies, leurs poingnent, titillent & demangent: le sein fort plein:sont sanguines, charneuses, succulentes , & bien nourries: font oysiues & libertines:hantent & voyent les com- paignies des homes, esquelles les amourettesse manient:parolles voluptueuses, delicieuses, & lasciues, s'escoutent:les danses se pourmenent, qui sont les vrayes alumettes des voluptez ve- neriennes. Pour preuoir aux symptomes qui peuuent agiter les filles pour la retention de l'humeur spermatique, faut temperer l'ardeur & titilatió d'iceluy:le remede plus asseuré selon hip.au li- ure des affections virginales , est marier telles filles:Et au cas que l'occasion de mariage ne se presente, ou qu'elles soient moniales ou qu'elles ayent voué virginité:selon le conseil d'Aristote au liure 7.de son histoire des animaux, faut les garder soigneusement en la maison, & empelcher qu'elles ayent familiarité aucune auec les hommes fussent ils proches parens :car les filles dit-il, en leur aage de puberté sont fort legieres, fort promptes à vanitez & menus-plaisis , non encores assez cautes, prudentes, & aduisees, ny assez fortes pour se contregarder des assauts amoureux,ny pour reprimer les mouuemens & passions de la chair,comme quand elles sont aagees,aucunement experimentees & cognoissantes les fallaces de plusieurs:aussi voyez vous que les filles villageoises ne sont subiectes à tels accidens, à raison qu'elles n'ont les obiects ny les muguets amoureux come celles des villes, mais seulement peines,labeur & douleut pour pren dre dre leurs esbats. Quant au regime de vie, qui tient icy les principales parties, les ieunes & abstinence leur sont fort profitables(d'autant que comme dit le commun prouerbe, Istud dæmonij genus non eiicitur nifi oratione & ieiunio) pour reprimer & refrener l'ardeur de leurieunelse:Leur viande sera facile à digerer , legiere & rafreschissante non aromatique,espicce, véteuse,exquise,delicate & chaude : Le boire,eau pure & clere, non de vin, d'autant que le commun prouerbe dir, que fans vin & viande luxure le refroidit: à raison de quoy Platon en la republique defend totalement l'vlage de vin aux ieunes gens & principalement aux femmes, & le permet seulement aux vieils:qu'elles s'exercent à quelque negoce où il y ait trauail, d'autát que le trauail assidu consomme & tarist la matiere spermatique tant par sueurs que par insensile transpiration:On leurs donnera quelque charge où il y aura du soucy, du soing, & plustoft de la tristesse que du ris & de ioye:qu'elles veillent beaucoup, ou fi elles ne peuuent qu'on les laisse dormir fort long temps plustost que mediocrement. Euiteront baings & estuues, & ne coucheront sur licts molers de plumes, mais enerem sur matelats ou liets qui soient pleins de fueil-Veneremena les de faules,morelle, vignes, d'agnus Caftus, & de nenuphar: Quant aux medecines,les apozemes & fýrops refrigeratifs leurs sont fort conuenables,cóposez des fueilles de laictues, pourpiers,ozeille, cichoree.endive,scariole, fleurs de extingnen. nenuphar,quatre semences froides tart grandes que petites, y adioustant suc de limon & peu de camphre:la caise mondee auec vn peu de diapr. simple, & Terebinthine lauee en eau d'endiue: linimens sur les lombes reins, petit vérre, & ay- nes, d'huyle de pauot, de nenuphar & quelque peu de camphrc:application d'un morceau de camphre sur les deux poingnets, frequent vla- ge de clyfteres refrigeratifs que lon tiendra lóg- temps: la faignee fort neceffaire tant pour eua- cuer que pour rafreschir le sang , faicte de deux bras premierement, puis de la faphene ou ma- leole. Voyla touchant la precaution de tels acci- dens:quant à la curation d'iceux presens, voyez au second liure chapitre de la suffocation de matrice & fureur Vterine. LES ACCIDENS DES FILLES NOV VELLEMENT & leurs remedes. En quelle aage la vierge doit estre marice, em à quel mary Shop I toft que la vierge a attainct enuiró le troi sieme feptenaire de son aage , assauoir dix huict ou vingt ans, ses parens ou amis, selon le conseil d'Ariltote au liure 7.de ses Polit.doibuét penser soigneusement à la marier , estant telle aage fort conuenable au mariage, tant pour estre allez forte & robuste pour soustenir les peines de la grossesse, & le trauail de l'accouchement, que aufli affez vigoureuse pour engedrer enfans forts , puiffans & vitaux , mesmement plustost MARIEES, CHAP. XXIII. plustost nasles que femelles : aussi fi l'aage est moindre & au dessous de dixhuict ans, les peines de la grossesse & angoisses de l'accouchement seront par trop fascheuses & quasi insupportables, mesmemět dágereuses de mort pour t'imbecillité des forces du corps,qui ne pourrót refifter aux douleurs & labeurs cruelles : outre que les enfans qui sont procrées en aage si ten & delicate le plus souuent son filles,& viénent sur terre fort petits, menuers , chetifs & nullement vitaux:c'est pourquoy le Roy Archidamus fut mesprisé des Lacedemoniés ses subjects, mesme condáné à l'amende pource qu'il auoit espousé vne fille tropieuze, trop delicate, & d'vn trop petit corsage, de laquellle ne puurroiét naistre que Roytelets , non Roys puissans forts & genereux:l'adiousteray encores ce que dict Aristote, que les filles mariees trop ieunes ne prenent plus accroissemét de corps, mais sont rendues à la parfin intemperantes,incontinétes & libidineuses pour s'estre trop tost accoustumees aux esbats & plaisirs de Venus : ie ne veux pas toutes-fois qu'elles passent l'aage de vingt cinq ans, pour le danger de deux, voire de plufieurs inconueniens:lvnest que la fille qui a desia arteinct l'aage de vingt cinq ans, qui est yne aage confirmee & constante de la femme, ne voudra qu'à grande difficultérecepuoir aucun aduertiflement ny discipline de son mary,estant le naturel & coustume de la femme ia de commander & contredire plustost que de vouloir estre enseignee,& prester obeissance aux remonstrances d'autruy: mesmement qu'en ceste aage les filles commencent desia à l'emancipper du ioug de leurs peres & meres, & a sentir vn cueur hautain, felon, reuesche, & qui se persuade desia quelque grandeur de soy:l'autre inconuenient est,que le pere de la fille sera contrainct accepter vn mary qui soit plus 'aagé, ou d'aage pareille à sa fille:S'il est plus aagé, aagee la vie ne sera assez longue pour bien instruire, enseigner & colloquer ses enfans quand besoing sera : ou il deuiendra incótināt si vieil qu'il ne pourra plus traueiller ny prendre peine pour amasser du bie: ou pour le moins il sera contrainct de trauailler lors quil deburoit prendre repos : Qui plus est pour n'estre d'aage conforme & correspondente l'un à l'autre, ils seront aussi de volontez, intentions & esprits dissemblables, ains ne pourrõt viure ensemble en amitié:si le mary eft d'aage pareille à la fille, elle ne le respectera, ny luy portera reueréce aucune, encor que la raison & honesteté commande,que le mary comme il est le soustien & support de la maison, aufli foit le maistre,& que la femme depéde du tout de luy comme de son chef:lon doit donc marier la fille depuis dixsept ans à vingt cinq & luy bailler vn mary non plus aagé que de trente ans,par ceque ceste aageestconuenable & perfaicte pour engendrer enfans malles, pour amasser, augmenter & contregarder ses biens, & pour estre efleué en quelque dignité & degré d'honneur : outre cela gute bere & cela qu'il soit ny de plus haut ny de moindre lignage parentee que la fille : car fi te maty elmibe pari plus noble il traictera sa femme comme fa seruante,n'en tiédra compte & laura en desdaing: fil est de moindre lieu qu'elle, ou elle le cótemnera,ou,quand ainsi ne seroit,les enfans malles qui seront procreez des deux,degenereront:faut donc qu'il soit d'egale parenté, auec ce suffisamment riche,né de parens bien viuans vertueux & de bonne renommee: Car la noblesse est peu prisee qui n'est accompaignee de vertu, honesteté,& gentilesse:outrece,que nous voyons les fils de laplus grande part retirer &ressembler à leur pere:finalement auec toutes ces conditions faut qu'il soit sain de la personne,de bonne apparence & belle representation,d'vn beau & gracieux regard:ainsi les enfans qui seront procreez d'vn tel pere si beau, li gentil & fi perfaict en tout,seront bien formez, bien fains, de bonne temperature,bien allaigres & dispos, ains aggreables à leurs parens & à tous ceux qui les regarderont. En quel temps se doit faire la conionction du mary auec la femme. A Pres que la Damoiselle seraioin&e par lien de mariage auec yn mary doué des perfections qu'auons remarqué,deux temps doibuét cftresoigneusement par eux obseruez pour exercer l'æuure de mariage:I'vn eft ordonné selő les commandemens de Dieu: car puisque Dieu est l'autheur du mariage,& que comme lon dit, les mariages sont premierement faicts au ciel qu'en d С НА Р. XXIIII. la terre,faut tellement renger ses appetis char- nels que lon ait quelque reuerence aux iours saincts esquels lon doit employer son esprit & corps à la contemplation des choses diuines à bonnes æuures,non aux actions voluptueuses & charnelles:autrement Dieu ne vous fera ceste benediction d'auoir enfans : ou sien auez vous les aurez maladifs, chetifs, & mal morigenez, outre cela vostre mariage sera plein de too trou- bles & dissentions:l'autre temps est qu'apres a- uoir choisi le temps ordonné & permis leló les commandemens diuins , lon choisisse aufli vn iour & heure du iour en laquelle selon l'expe- rience & obseruation des astrologues,l'influéce & aspect de quelque planete & aftre beneuole domine, qui puisse feliciter &fauoriser la cõion- ction du mary auec la femme: car encores que Dieu soit le seigneur & seul gouuerneur des a- ctions de toutes les creatures contenues soubs le ciel, si est-ce qu'il a dóné quelque vertu & puis- sance aux astres pour nous conduire & guider en toutes nos actions,ains l'aspect beneuole des corps celestes reiglé & conduict de la puissance du grand seigneur ne pourroit qu'apporter tou- te prosperite & heureuse benedicton aux æu- ures & effects de mariage:les astrologues remar- quent quelques influences & aspects des corps celestes fauorables à cela: assauoir quand la lu- ne est en l'un de ces trois signes, Cancer, scorpió & les Poillons:& encor mieux fila lune eft en la cinquiesme dixielme ou yazieme maison du Siona adta inrimotno. ciel, en l'un de ces trois signes: outreplus quand Iuppiter & Venus le regardent d'un aspect trine ou fextile, qui sont aspects benings:les malheureux aspects, sont ceux de Saturne & de Mars, les medecins ayans experimenté que la lune a puissance & gouuernement sur les corps humains,& que leurs humeurs sont codaites selon lemouuemếr & cours d'icelle,ont aussi obserué que la conjonction du mary auec la femme eft tousiours infaufte & malheureuse au declin de la lune, ou à la conionctió d'icelle auec le soleil, c'est à dire, à la lune nouuelle, ains que ceux qui sont conceus en ce temps ne naissent seulement difformes, mutiles, chetifs, tortus,bossus, contrefaicts & maladifs, mais aussi font stupides, sots,lourdaux, depourueus de tous benefices & dots de nature, de tous feris & entendement, de tour conseil, sagesse & iugement en tout & par tout mutiles inhabiles entieremét à entreprendreou conduire quelque bonne affaire: bref li malheureux en toutes leurs actions & entreprises , que rien ne vient à prospere succez de ce qu'ils attentent: De là les Latins ont tiré leur Prouerbe QVART A LÝNA NAT VS quand ils veullent defcrire vne personne disgraciee en toutes ses actons : Ces deux temps ainfi bien & deument choisis, faut encor de la part de la damoiselle qu'elle soit bien nette de ses purgations naturelles:car si elle cóceuoir , elles encor fluentes,le petit qui naistroit ne seroit seulement de peu de vie, mais chetif , languide, moribond & > subiet à vne infinité de maladies fætides fordi des & puātes,à sçauoir telles que la matiere dont auroit esté conceu: comme à grațelles, ladrerie, verole,feu volant, feu fauuage, dartres, vlceres virulétes & autres semblables infectios de cuir: & ne seroit seulement suier à ces ordures & imperfections de corps,mais aussi, quant à l'esprit, seroit du tout stupide,morne, lourdaut, estourdy, sot, depourueu de sens & entendement, du tout inhabile à faire quelque chose de bon:C'est pourquoy au vieil Testament il estoit entieremét defendu par Moyse,que personne n'habitast auec les femmes qui auroient leurs purgations naturelles: Et ne faut croire que les enfans prodigieux, monstrueux,diformes, bofsus, boiteux, tortus, mutiles & imparfects que nous voyons iournellement, viennent d'autre occasion que de telle conionction deshonnefte & defordonnee:Et quand ne fen ensuiuroit conception vitale(laquelle aussi n'aduient que bien rarement, d'autant que les deux semences ne se peuuent facilement vnir ensemble à raison qu'elles sont suffoquees de ses humiditez li puantes) encores apporte elle tous ces malheurs & calamitez à la matrice, c'est qu'à la longue la matrice acquiert vne intemperie & indifpofition qui la frustre de toute esperáce de pouuoir cóceuoir,ou si auecle téps elle fefforce à cóceuoir quelque fruict, sera vn faux germe ou amas de chair fans forme aucu ne, qui apres auoir excité plusieurs tormés douleurs & trenchees intolerables à la femme, trois 1 ou quatre mois au dela, voire plus tard, sortira , hors par piotes,ou tout entier non sans danger de mort à la patiente: Parquoy à fin que la conionction du mary auec la femme vienue à heureuse issue,faut qu'elle se face incontinent apres que la femme est purgee de ses mois, cóme deux ou trois iours apres & non plus tard que cinq selon le conseil d'Auicenne, li principalement lon defire lignee masculine:vray est, comme dit Galen au liure de la dissection de la matrice,que la conception se peut aussi toft faire sur le temps des purgations naturelles,mais telle conception ne pourroit etre tant heureuse.Nous parlerons de la conception plus amplement en son lieu. Quel temps de l'annee , quelle partie & heure du iour est plus conuenable pour en gendrer. CHAP. xxv. 'Autant que la conionction du mary auec la femme se peut exercer sans quelque iacture des forces tant du corps que de l'esprit, d'autant qu'en ceste action il se faict grande perte des esprits & chaleur naturelle, outre l'obleruation des choses cy dessus specifiees, faut encor choisir le temps de l'annee & l'heure du iour & plus commodes pour s'y employer,à fin que cest exercice soir de plus longue duree, plus plaisant & de plus heureuse issue. Le temps meilleur & Zer Deneri moins dangereux de coute l'annee pour cela , est aptiss. le printemps selon le conseil d'Hippocrates au liure de la Superfætation,& deCelfe au premier liure chap.3. Car lors le corps n'est affoibly par ne trop grande chaleur , ny afsoupi par froiduresa Estate noret apres luy l'autonne: le plus dangereux est l'esté, Coltres. auquel si faire se peur lon se doit abstenir de tel esbat, de crainte que le corps ia debilité des grādes chaleurs & extenué des excefliues sueurs & transpirations assidues ne soit du tout abbatu fy eme etiam en ce combat:l’hiuer semblablement à raison de Coitus nocet. sa grande froidure n'y est conuenable : sen faue garder sur tout en temps pestilent, auquel est beloing d'augmenter & conforter les esprits des parties nobles plustost que les diminuer & affoi blir:Quár à l'heure,elle doit estre determinee felon le but que lon se propose à cest exercice:Car fi.c'est pour auoir lignee(comme aussi lelon Dieu & honesteté ne doit estre que pour cela) l'heu re plus commode pour y vacquer est la nuict nó plex roitu apta.it le iour, parce que la chaleur naturelle est plus amassee, ains le corps plus robuste de nuit que de iour:encores apres auoir dormi la plus grande partie de la nuit, à sçauoir quand la premiere & seconde concoction sont paracheulees & le corps reposé du trauail du jour:car d'attenter ce combat le ventre plein incontinent qu'on eft au lict & auant dormir, iaçoit que selon l'opinion d'Aëtius & Paulus Ægineta , cela apporte vn doux repos à la lassitude du corps pour le dormir qui se presente par apres, & que lors la se & mence de l'homme semble eftre plus ferme,plus compacte & globeuse, & les esprits meslez & espandus parmi la matiere spermatique plus vigoureux: mesmement que la femme retient & conserue > conserue mieux la semence receuë pár le sommeil qui luy suruient par apres (ce qui est forr necessaire pour engendrer)si est-ce que ceste agitation de corps & resolution de chaleur naturelle qui se fait en l'exercice venerìen attenté fi tost apres le past,le ventre plein,& auant dormir ne pourroit qu'extenuer le corps, empescher le sommeil , corrompre les viandes & engendrer beaucoup de cruditez(qui sont causes d'vne infinité de maladies ) par la Auctation & mouuement desordonné des viandes qui se fait dans l'estomach : lesquelles apres le past ont besoing de repos non d'agitation pour eftre digerees, mesmement de sommeil qui est destiné de Dieu & de nature pour reposer les corps trauaillez du labeur iournel,& reparer la grād' perte d'esprits & sang subtil qui s'est faite durát le iour à l'exercice des sens exterieurs, à parler , & à tous mouuemens,negociatió, discours,pensemens, actiós ou passions d'esprit, sur tout à faire la cócoction des viandes, tant en l'estomach que par tout le corps:Ausli Hipp.au liure 6.des Epid.parlant de l'ordre qu'il faut tenir aux choses non naturelles ésquelles il recommande mediocrité: met le sommeil deuant l'exercice venerié.quand il dit, le labeur,le manger , le boire, le sommeil, l'acte venerien tout par mediocrité: vray est que sien cest exercice lon n'a point cant d’esgard à la generation de son semblable qu'à la conseruation de santé, (d'autant qu'il est non moins profitable à l'vn qu'à l'autre) & que le sperme retenu, par sa trop grande abondance & acrimonie face fa dommage au corps,de ceux principalement qui sont sanguins, & outre leur coustume quelque temps se sont contenus, lon si pourra employer autant commodement auant qu'apres le sommeil,& le ventre plein, aussi toft que vuide: veu que d'iceluy , le corps estant plein outre mesure de matieres spermatique ne pourroit receuoir aucútort, mais plustost allegemét: Qui plus est, si nous voulons regarder les dommages de l'excessif vsage de Venus, nous les recognoistrons , plus grefs sans comparaison quand elle est exercee a ieun & le ventre fort vuide que fort plein: & le corps estant froid & sec que chaud & humide: parce que les forces en font beaucoup dauantage & plus soudain debilitees, à l'occalion de la refrigeration, inanition, extenuation & secheresse que Venus apporte necessairemét à ceux qui l'exercent:C'est pourquoy Galen au second liure de l'entretenement de santé, dit que son vlage est du tout pernicieux aux corps à ieun, refroidis, vuides & deseichez, ains quefil est question de commettre quelque erreur & excez en ceste part, le meilleur & plus expedient sera, le ventre estãt fort plein,humecté,& eschaufé, que vuide, deseiché & refroidy. Quoy qu'en soit, outre le choix des temps commodes, faut encores femployer à cest exerCoeun Jezze cice auant que le ventre & la vellie ayent rédus Terno moet leurs excremens,autrement le plaisir y sera bien Gani Jesica, petit & l'effect quelon en soubhaicte quafi inu. tlie & de nul succez:parce que lesperme ne peut estre expulsé librement quand la veslie est pleine d'vrine ou le boyau droict rempli de matiere fecale à raifon que les glādules proftrates, (ou est receu & gardé le sperme comme en vn reseruoir) situees entre le col de la vessie & le boyau droićt ont leur conduict(par lequel ils enuoyét . le sperme au membre genital) estouppé, par la compression que la tumeur de la vellie quand est pleine d'vrine ou celle du boyau droict quãd il est plein de matiere fecale y fáict: ou bie parceque, comme dict Aristote en la quatrieme. fection de ses problemes,les conduicts ia pleins d'humeurs ne peuuent recepuoir d'autres hu meurs. CHAP. Quelles complexions,quels corps,quelle aage plus ha- bile à l'exercice venerien: Qui font ceux qui en font plus ou moins endommagez. XXVI. I la mediocrité tant recommandee par Hippocrates és choses non naturelles doit auoir lieu en quelques vnes d'icelles, certainemét c'est en l'exercice Venerien:car d'autant qu'il refroi-* dist,rarefie, deleiche & debilite le corps( tant sobreloit il) à raison de l'effusion du sperme , qui contientensoy grande quantité de chaleur naturelle & d'esprits vitaux, dont la source & soustien des vertus & forces de tout le corps depédent,ne faut doubter que son vlage tant soit peu excellif ne soit au corps fort dommageable & pernicieux:à raison dequoy Epicurus quelque fois interrogé en quel temps lon deuoit habiter auec la femme,quand tu voudras,dict il, t’affoiblir d'auantage:donc les nouueaux mariez, encores que par le moyen de c’est exercice ils pretendent auoir lignee(qui est le seul but du mariage)plustoft que de satisfaire à leurs volontez, doibuent ce neaumoins fagement experimenter leur forces en iceluy, a fin de s'y employer auec telle mediocrité, qu'ils n'en foyent aucunement affoiblis,pluftoft allegez & rendus plus alaigres & dispos:Telle mediocrité se doit mesurer Teló les complexions, aage, habitude & disposition des corps d'un chacun:car ceux qui sont de téperament chaud & humide: qui sont sanguins, grassets,corpulens & charneux: d'autant qu'ils abondent plus en sperme, d'autant plus librement se peuuent emanciper à cest exercice, duquell'excez quel qu'il soit leur est moins offensif & dommageable qu'à toute autre maniere & complexion de corps:apres eux, sont les choleriques, puis les phlegmatiques: Quát aux melancholiques,il y a quelque consideration: Car ceux qui sont naturelleinent melancholiques, pour la froideur & grosseur de l'humeur melácholique qui domine en eux, sont du tout inhabiles à ce combat ou faciles d'estre offensez s'ils fy addonnent outre leurs forces : mais ceux qui le sont par accident, ou par vne eschange d'humeur bilieux en melancholique,tels melancholiques ayment & se plaisent fort à c'est exercice, mesine y recoipuent grande allegeance & font rendus . Seness Cola rendus plus elueillez, plus alaigres, & plus gays par le frequent vlage d'iceluy: Quant à l'aage, ceux qui sont en la Heur de leur aage,& desquels le corps ne prend plus de croissance, peuuét sans aucun dommage de leurs forces, habiter auec r', les femmes : mais les bien ieunes & qui n'ont encores atteinct la perfection de leur aage,ne sy doiuent hazarder que le moins qu'ils pourront tant pour l'empeschemét de croistre qu'il pour- roit aduenir à leurs corps, que aussi pour l'im- moderé desir aux choses veneriennes qu’acque- rent ceux qui s'addónent trop ieunes: Sur tous les vieilles gensy doiuent totalement renoncer: oio abstiment leurs estant c'est exercice la ruine entiere de leur fanté & de leur vie : Sommairement ceux qui sont goutteux, qui font subiects à vn tremblement de membre, à frissonnemens de corps, à battement de cueur, durté de ventre, à debilité de venë ou d'ouye, à douleur de tefte, ou de reins, ou des lombes) qui ont defaut d'appetit, l'estomach debile & plein de cruditez doiuét du tout l'abstenir ou pour le moins vser sobremér du coït, veu que par l'effusió du sperme rát petite soit elle le corps est fort rare, & les esprits endurent vne grande perte & resolution: à raison dequoy, Auicenne dit,que celuy qui rend sa semence en si petite quátité que ce soit, mais plus grande que ses forces ne peuuent porter, reçoit plus de dommage,& son corps eft debilité d'auantage à vne seule fois, que li on luy auoit tirer quarantefois autant de lang: aulli nous voyons par experience, que ceux qui femancipent par trop aux æuures charnelles &voluptez venerienes font grande iacture de leur entendement, de tous les sens,& generalement de toutes les forromeo la poitumie ce & vertus tāt du corps q de l'esprit,Ceste exerVeneris. cice violent entre autres accidens infinis leur apportent douleurs & foiblesses des ioinctures, principalemét de la hâche, obscurité de la veuë, Tons & bruits d'oreille , imbecillité d'estomach, perte de memoire , fiebures,aigues, tremblemés de nerfs, veilles continuelles , mal d'eschine de reins & de la veslie,renouuellement de colique, emotion du mal caduc,la teste chauue, mauuaise senteur du corps principalemét de la bouche & des genciues, le corps tout triste , faccide & abbatu : voyla les incomoditez qu'apporte Venusimmoderee & exercee auec plus grand excez que les forces particulieres du corps d'vn chacun ne peuuent permettre:aulli si lon en vse auec mediocrité & telle mesure que les vertus n'en soyent aucunement offensees, outre que le succez & yssue de la generatió en sera beaucoup plus heureuse,encores le corps & esprit y receuront non pas petite allegeance: car le corps en est rendu plus agile gaillard & dispos: l'esprit & entendement plus elueillé plus deliberé & plus prompt:les choleres en sont appaisees, les fureurs adoucies:les tristes & melancholiques pésees dechassees,au lieu desquelles l'esprit saddo ne à cogitations graues & de grande importáce: lesomineil en est faict meilleur la chaleur natu relle : relle qui estoit comme assoupie,eft cxuscitee & augmentee:la melancholie conuertie en gayeté: la douleur des reins,lombes & tefticules appaisees:les songes & cogitations impudiques l'euauouyssent:les maladies pituiteuses y recoipuent grande ayde, mesmement les bubons & autres tumeurs qui suruiennent és aynes & parties genitales, d'autant qu'il eschauffe, deseiche & euacue grande quantité de pituite: l'appetit perdu est excité: les fumees & vapeurs qui montent au cerueau sont diuerties,& par ce moyen faict celler les douleurs de tefte,les nuees & obfcuri tez de la veuës les tornemens & pesanteurs de teste principalement celles qui procedent pour festre trop long téps abstenu de la cognoissance des femmes:mais laiffons ce discours, venos aux remedes qui font necessaires à ceux qui sont malades pour s'estre trop emácippéz à l'exercice venerien. Les debilitez, o foible fes qui suruiennent aux nouueaux marie7 pour l'usage immoderé de ve vaccidens qu'auons descry, non routesfois fi grefs ny en tel nombre aux femmes qu'aux hómes:Car pour parler à la verité la femme ne reçoit tel dommage ny telle iacture de la santé à c'est exercice que les hommes, pluftoftproufit &allegeance de plusieurs maux, ausquels estsubiecte de sa propre nature & imbecillité de son sexe:comme à suppression de mois, suffocation de matrice & autres tels:Car outre que la femine en l'acte venerien ne souffre pas tant de trauail & n'endure si grande dissipation & resolution d'esprits que l'homme pour la petite quantité de semence qu'elle rend (à raison dequoy aulli selon Hip.ell'est moins subiecte aux gouttes & à la podagre, que l'homme)encores reçoit elle no pas petite delectation en iceluy , pour le grand plaisir que prend la matrice à attirer , succer & concepuoir & iouyr de la semence virile: qui est la caule principale pour laquelle Tirelius , en Quide, ayant experimenté ľvn & l'autre sexe, iugeast que la delectation en l'acte venerié estoit plus grande en la femme qu'en l'homme:ce que pollible à induia le commun prouerbe,de mettre la matrice de la femme entre les choses infa. tiables:Si donc les nouueaux mariez se font laiffez tellement transporter par vn ardent & furieux desir de l'auurecharnel , qu'ils en soient demeurez par trop debiles, ou ayent perdu la memoire, ou la veuë, ou tombez en autres tels accidens qu'auós cy deuant descry, on y poutra donner tel remede. Les signes euidens de tels excez, font:la parol. le abatue,la maigreur de tout le corps, le visage pasle ou plombé, la couleur terrestre de tout le corps,les yeux enfoncez,la rarité,mollefse & tédreté de la peau. Pour pouruoir à tous ces & autres accidens, faut secourir la partie principale par le moyen de laquelle les esprits perdus & dislipez puissent estre pro Dengren estre restaurez, en premier lieu & auant toute chose,sera bon de conforter & donner vigueur à l'estomach auec bruuages, fomentations, & ef- cussons,à fin que la digestion debilitee foit faicte bonne, & puiffe recouurir ses vertus accoustu- mees: outre cela sera bié faict de bailler quelque bol,opiate ou antidote cordial pour alleger & viuifier le cueur qui en tel excez a enduré phis de iacture: & par mesme moyen faire quelque liniment ou autre telle application aux parties genitales, à fin de temperer l'ardent delir aux choses venerees, & refrener la fureur du mem- bre genital, qui a toutes veues & legieres occa- sions est prest de femanciper. Pour ceste occasion faut vfer de viandes desi-Schauf's. cates de bon suc & faciles à digerer, que soyent humides & chaudes quelque peu, quelles sont bouillons de poulets,perdrix,pigonneaux colo bes,chapponneaux, desquels on fera panades, ou cõsommez ou boullis auec iaunes d'œufs, & peu de Tafran ou poudre de muguette ou d'aul- tres espices odoriferantes que ne soyent beau- coup chaudes:faut manger peu & vser de vian- des qui nourrissent beaucoup en petite quantité le laidt d'anesle, ou deshieure ou de brebis, ou de vache a vne grande vertu pour conforter & reftaurer les esprits perdus , moyennant qu'on en prenne au matin en telle quantité qu'il se puisse digerer,puis dormir quelque peu dessus: le pain blanc trempé enyin genereux eft vn sou- dain & present remede pour telle debilité : Les ens, yen ent ftre Confeffis alheres laicts d'amendes auec semences de melons:Pour le boire, le vin blanc doux bien odorant est le meilleur : les bains sont fort recommandables pour lauer les pieds & les mains faits d'eau commune,en laquelle ayent bouillies fleurs de roses & de nenuphar, fueilles de saules, de vignes, & d'agnus castus:Lelong dormir est singulieremét louable en ce cas, mesmement le repos, & la recreation prise fans agitation d'esprit auec ris, ioye &ieux plaisans:ne faut purger nysaigner en tel accident encores que la fiebure y suruint:En. fin vn Opiate coposé des poudres des electuaires diamoschú,ou diainbra auec suffisante quantité de theriaque ou mithridat & conserues de buglose, borroche, en adioustant quelque porrestion de la cófectió alkermes, qui est de merueilleux effect en ceft inconuenient:mesme entre les choses de bonne senteur, vne pomme composee de ladanum, cloux de girofle, musc, ambre, landaux & bien peu de lafran que lon portera pendue au col ou en la main : Et tous ces remedes se peuuent faire chacun à part selon la necessité qui se presentera. Voila les moyens de restaurer les esprits diffipez, & corriger la debilité du corps: mais au cas que la veuë fust aucunement offensee, d'autant que cela prouiendroit du cerueau deseiché à raison de la grande inanition des esprits,faudroit frotter la teste auec huile violat, mesme en instiller quelques gouttes dedans les narines & en attirer par le nez: ne feroit aufli mal faict de lauer la tefte auec eau douce tiede en 1 en laquelle ayent bouillies quelques herbes propres pour conforter les yeux, quelles sont fenoil, eufraise,eselaire,rhue,veruaine & aurres telles. Et quant au tremblement de membre , veu qu'il ne pourroit prouenir de plenitude d'humeur, pluftoft de trop grande inanition ne sera besoing vser de purgation,mais seulement frotter le membre tremblant auec liniment faict d'huile de castor,de noix d'aspis,de kherua, de sauine,de sauge ou d'autres semblables, en y adioustant cyuette,musc,ou ambre,ou autres choses de bonne odeur:Et au cas que ce tremblemét fuft caufé non seulement d'inanition, mais aussi , de quelque humeur pituiteux, qui se fust amaffé depuis,en la partie debile, faudroit vfer de reme- des qui sont descrits en la curation vniuerselle des maladies. Laschement de ventre ou d'urine qui surnient inuo- lontairement aux nouveaux mariez, se toft qu'ils ons habité ou habitent ensemble. CHAP. Š XVIÍ I. Velquesfois aduierit, que bien que les per sonnes soient saines & ayent toutes les as ctions du corps entieres & nullemét deprauees; toutesfois en l'acte venerjeni (qui est le discours par nous prefenteinent intente) le trouuent imparfects & manquent en quelque deuoir,qui est cause le plus souuent de gafter ou dissoudre le mariage : Parquoy est besoing de donner ordre à tels inconueniens: & pour parler du premiert ce foudain & inuolontaire lafchemnét de ventre en temps si importun, peut parauenture prouenir d’yñ ardent desir d'habiter, ou du grād plaisir que lon y prend, ou du muscle sphincter qui se relasche pour la grande resolution des esprits qui s'est faite au coït,ou d'vne grande mollelle & delicatesse de tout le corps, qui ne peut se contraindre, ny endurer la moindre molestie & peine qui se presente. Pour obuier à tel inconuenient,sera bon auant que de seioindre ensemble fefforcer d'aller à selle, mesmemét vser de ce remede qui est fort singulier à ce mal. 2 acaciæ,mastich. thuris, balauft.gómi arab. boli arm.lang.drac.anz.i.terantur subtiliss.omnia simul & excipiantur cum muccagine gommi tragacanthi extracta in succo vel aqua plantaginis aut solani,hant pilulæ ad magnitudinem nucis auellanæ, aut aniygdali:mettez yne de ces pilules dedans le fondement quelque temps auant que vouliez vous accommoder: pár melmemoyen (encores que vous ayez mis ces pilules ou non) frottez le dedans du fondement, tout à l'entour & dehors auec huile de mastic,de myrtilles, de spiquenard , de coing, de noix muscade,chacune à part ou meslees ensem à ble, en adioustant la plus grande part de quelque huile chaude, comme d'aguus caftus, de fauine, de soucher, de cypres, d'alpic: sera bon pour mesme effect qu'on vse de quelque viande stiptique , & qu'on boiue vin vermeil couuert ou dufyrop d'agreste, ou de coing, ou de meurte,ou de berberis,ou de grenade, ou de quelque autre 1 autre de vertu semblable:le cotignac mágé auec le past eft fort vtile, mesmement la conferue de roses seches, la conserue de grande consoulde, le berberis confict. Quant à l’vrine que lon ne peut retenir, foit , en l'acte venerien, soit dans le lict, tel accident peut proceder de mesme cause que le laschemét de ventrerà sçauoir,ou par tropardent desir, ou plaisir excessif aux choses veneriennes, ou pour la relaxation du muscle sphincter qui est au col de la vessie, lequel relasché fait paffage à l'vrine contenue dans la vessie, & fermé l'empesche de sortir: Pour y remedier faut auoir bien pillé Diabete; . auant que liurer ou receuoir le combat,melmes long temps auparauant auoir frotter les reins aynes &l'espace qui est entre le fondement & parties honteuses d'vn liniment fait d'huile de coing, myrtille, mastich & bien peu de vinaigre: vser auec cau de plátain ou demeurte, ou de roses, de la poudre de vellie de vache ou de pourceau, ou de brebis:manger viandes stiptiques & boire vins vermeils,& aitringens: voyez plus amplement au chap.zs.de ce premier liure. Lesftimules ardens aux choses veaeriennes. LA plus A plus part des nouueaux mariez reçoit fi grand plaisir & contentement à la jouissance qu'iloni de la proye tant long temps affectee desiree , & auec tant de peines poursuiuie , que souuentefois foblient soymesmes,& sans aucun esgard que la iouissance qu'ils ont ne leurs est comme vsufruict,ou comme chose defrobee,ou empruntee, mais entiere possession, se laissent transporter à des furieux & excessifs dehrs , qui leurs apportent à la parfin grande iacture de leurs forces. Tels desirs encores que de prime face procedent de l'amour ardent conceu entre les deux nouueaux mariez, toutesfois les alumettes & stimules en son diuers : aucunefois vne bonne santé, & complexion sanguine en ieunesse, qui est la complexion & aage la plus amoureuse & seruiable aux dames:quelquesfois la semenceretenue par trop long temps, laquelle est comme vn venin mortel en noftre corps, principalemér de ceux qui sont du naturel susdit,esquels petite quantité de semece est assez fuffisante pour conforter le cueur, & entretenir le corps en ses forces, mais trop long téps retenue se corrompt facilemét, pour la subtilité & delicatesse, ains gaste le bon teinct, debilite la memoire, & rend l'entendement tout hebeté & eflourdy:qui plus eft, excite des accidens merueilleux,principalement és femmes sanguines & fucculentes: ainsi qu'auons discouru cy deuát: Quelquesfois aussi,non seulement la trop grande abondance de la semence, mais auslí l'acrimonie & chaleur d'icelle stimule la concupiscence charnelle : aucunesfois l'excessiue chaleur des lombes & vaisseaux (permatiques qui attirent inceffamment la matiere feminale: ou, la debilité d'iceux, qui reçoiuent plus grande quantité de sperme que n'est be 1 deneris soing:ou, quelque prurit & demangeson prouenante d'vn humeur acre,falé & sereux qui excitevn desir insatiable és parties honteuses, ainsi que nous voyons aduenir en la bouche de l'amarry: ou,abondance de ventofitez retenues, ainsi que nous obseruons le plus souuent és melancholiques atrabiliaires , lesquels à raison des véts dont ils sont pleins, toinbent souuent ainsi que dit Hipp.en vn priapisme ou satyriale: ou le dormir allidu sur le dos en lict de plumes, ou plusieurs autres causes. La guarison d'un appetit fi desordonné, depend de l'entiere excirpation des causes, ainsi que descrirons en particulier: & premierement, si ce desir charnel est en vn corps sanguin, faudraad marin purger auant toute chose auec yne once de calle, appet. &quatre scriptules de poudre desenné preparé: vser de clysteres rafreschissans: puis faigner du bras: prendre par quelques matinees iuleps on apozemes faits de bugl. borroche ,scariole, cichoree,ozeille, houblon, fumeterre, parelle, semences froides tant grandes que perites, de pauor blanc, & d'agnus caftus, Aeurs de violes & de nenuphar, raisins de Corinthe, en y adiouftantiul depuré de pomines de courcpendu de limon & vn peu de camphre durant quel temps ou incontinant apres l'vlage de ces choses, falldra oindre les reins,lombes, la vergé, les testicules auec liniment fait d'huiles rolat, nenuphar, de pauot , y adioustant camphre & cire: ou de populeum, vnguent de litharge: ou de cerat re frigerant de Galen layéen vinaigre , à la charge toutesfois, que lon ne continue pas long temps l'application de ces onguens, de crainte derafreschir & debiliter par trop la verge & les autres parties : sera bon dormir incontinent apres que ce liniment sera appliqué: lon pourra aussi lauer les iambes & cuisses , mesme baigner tout le corps en decoction de fueilles de laičtues,saules,nenuphar,maulues, violiers de mars, fueilles de vigne, testes de pauot, & autres semblables: Quant au regime de vie: le peu manger, l'abstinence de vin, de viandes chaudes & espicees est icy necessaire: les choses aceteuses , aigres, austeres, aspres,sures, sont fort propres, comme lentiles cuites & confictes en vinaigre ou veriuft: laictues crues,ou pourpier crud ou confict en sel & vinaigre ou autrement: toutes ces choses refrenent merueilleusement les concupifcences charnelles. Si la cause est vne acrinie de sperme, le cognoistrez facilement, parce que les personnes se fentent debiles & laffez auec vne mordication & comme vn feu en la verge:vous y pouruoirez en vsant de viandes qui rendent le corps froid & humide, quels sont les melons, coucombres, pourpier, laictues, ou autres telles especes auec vinaigre,veriust,iuft de limon, d'ozeille, d'orenges aigres, ou iuft de pommes de grenade aigre: beuuant vin fort frais trépé auec quantité d'eau, ou iuft de limon: vsant de chair d'aigneau, de cheureau, de ieune porcelet plustost bouillie que rostie, rostie assaisonnee & cóficte en vinaigre, ou veriust, ou apprestee en forme de gelee , ou meslee auec fueilles & semence de pauot , ou iust de limon,ou d'orenges,ou de cedre ou autre tel:sera bon aufli de frotter les aynes, verge, lombes & reins auec le liniment cy dessus ordonné. Si tel desir procede d'abondance de semence,ou de chaleur excelliue des vaisseaux spermatiques, vous pourrez vser des melines remedes cy deuant descrits. Siquelque prurit & demangelon stimule les parties genitales , faites tirer du sang & purger t'humeur qui cause ce prurit. Si les ventofitez emeuuent cest appetit desordonné,faut aduiser qui peut estre la cause de tel-, les vérosirez:si c'est chaleur, vsez de choses froides cy deuant ordonnees:si froideur,vsez des remedes qui ayent vertu de dissoudre les vens: tel pourra estre cest electuaire. 2 sem. anisi, fer. carsi, cumini, & rutæ an zB.zingib. & cinamomi añ i.fiat puluis subtiliss, ex quo cum facch. dissoluto in aq.fen. aut menthæ. fiat electarium per tabellas pond.z ii. Prenez vne tablette de celte electuaire au matin trois heures auant le past en bèuuát apres trois ou quatre cueillerees de vin blanc pur & fort genereux : Souuenezvous aussi de manger vostre viande auec poudre de poiure ou de zingembre,ou de canelle, ou de cumin : ou moustarde, ou sauce faire auec poudre ou iuft de menthe,ou de basilic. CHAP. XXX. > Pollution nocturne, IM L aduient assez souuent que les ieunes hommes & damoiselles tant mariees qu'à maries se corrompent en dormant comme s'il PelbaItoyent ensemble;Ce que procede parauanturę de coucher sur le dos, ou sur yn ličt de plume qui soit trop chaud, principalement si le corps est d'vne rare texture & de complexion chaude;ou,apres auoir vser de beaucoup de viandes chaudes,espicees, ou de grande nourriture: ou, beu beaucoup de vin doux ou nouueau,ou espicé quel est l'hippocras ou cleret:ou auoir pensé ou longé profondement en amour durant le iour,melmemét veu ou deuiser auec belles femmes,manier,& traicter leurs mammelles ou par. ties secrettes,desquelles l'espece se represente en songeát:ou,pour feltre long temps abftenu des choles veneriénes; ou pour estrele sperme trop copieux ou trop chaud ou trop acre: Les vapeurs aussi qui mõtent au cerueau sont quelques fois cause de pollution:à tel accident celles femmes sont grandement subiectes(selon Hip.au liure des maladies des femmes qui font fort abódantes en mois &desquelles l'orifice de l'amarry est proche & respond directement à l'ouuerture de la partie honteuse;Quelquesfois les vaisseaux spermatiques sont si robustes, & aucunesfois fi debiles que pour la moindre occasion la femece n'y peut estre retenue. C'est accident seguarit par les mesmes remedes que descriprons particulierement pour le des maladies des femmes. 73 Ad fpermatis flux de femence:En general,sera bon de laisser le flokken. liet de plume & dormir sus vn matelas , ayant soubs les reins quelques petis coullinets pleins de poil de Cerf, ou de fueilles de morelles, de Violiers, defaules & d'agnus caftus, de fleurs de nenuphar: en quoy toutesfois faut auoir quelque consideration si les reins pourroient long téps sans dómage cótinuer tels coulliners pleins d'herbes froides: outre ce, faudra yser de ceste Confeffio. confection. 2 sem. lactucæ z iii. seminis rutæ z B.feminis agni casti z i.puluerisentur simul 8 cum facchar. Jufficienti dilloluto in aqua plantag.fiat electarium per tabellas: prenez vne de ces tablettes tous les foirs allant au lict:faictes le semblable de la confection que s'enfuyt. fem. Trodisci. Futę,agni casti & vrticę mortuę año B.sem.lact. portul. plantag.& pap. albi an i. sem. coriád. præparat. & canabis torrefact. an.g.v.diacalaminthæ z iii. cornu cerui ysti, Coral. rub. fand. & fem. rol. ceu antheræğ vii, sem. melun.z iii. facch.disfol.in aq.rus.gfuff.fant Trocischi: prenez vn de ces trocisques tous les soirs állant au lict,ou tous les matins, auec vne cueilleree ou deux de vin vermeil crempé d'eau ferree: lon . Filep. pourra aulli vser de ce lulep. fanguinaciæ, athe cetosellæ, plantag.añ. mi. portul. capreoloruin vitis, vmbil. veneris & rubi añ ñiß. feminis myrtill.fem. coriand.præparar.seminis pap.albi añ Z B.fol.lact, A.nenuph.borrag. & viol. an. P.ii.fol.rutæ, viticis, menthæ & calamenthi siccorum añ ñ ß.fiat decoctio in aqua pluuiali ad lib.iii.in quibus dist.lucci ros. rub. granator.& pomorum acid.añ.lib.baceti z iii.facch.qu.suff . hat Iulep bene longum. Ou bien,auallez tous les matins yn posson de vin rudastre auec farine degland:ou, semnéce de laictues auec iuft de pourpier: cela deseiche, astreinct & rafreschist tellement le sperine , que passerez vne infinité de nuicts fans estre affligé de tel accident:& au cas,qu'il vous fuft moleste ad Huys. vser de ces bruuages , poudres & confections, bepermàtis. seruez vous de l'emplaître que fensuit: meslez auec blanc d'æuf & vinaigre farine de feues & degland,& l'estendez sur estouppes ou linges, & l'appliquez sur les lombes,petit ventre & ay nes:Semblablement faictes deux lames de plób Vespandir fort tenues, subtiles&deliees, troueës par tout: de lame ce qu'elles trempent trois ou quatres iours dás vinaigre rouge bouillant faict de vin debile, auquel ayent bouillyes semences d'agnus castus de laictues & de pourpier, puis auant que de les appliquer si vous les frottez de vif argent elles en rafreschiront d'auantage:par ce que le vifargent voire à son premier contact rafreschist bié fort:mais par ce que l'argent vif à la longue,cósume la lame faudra en auoir tousiours d'apprestees:appliquez en vnc auec vne ceincture tout le long de l'espine du dos,l'autre vn doigt plus bas sur les lombes:ce remede ne vous rafreschira pas trop, lequel cependant n'a son pareil pour appaifer la pollution nocturne & toute autre forte de flux de semence. Aucuns ploma/ Cibris Aucuns quád vont dormir se ceindét tout autour des lombes auec vn ais de bois fort renué troué de toute part, à fin que sien dormát ils se trouuent couchez sur le doż, leurs reins foyent empeschez d’estre eschauffez par le moyen d'iceluy ais. Quant au regime de vie,faut manger peu, & vser de viandes qui nourrissent peu, ne sont_flatulentes,sont quelque peu difficiles à digerer & qui ayent vertu de rafreschir & espoillir la semence, quelles sont laictues , blertes , ozeille,cichoree,scariole,courges, pourpier, cócombres, melons:l'abstenir du tour de vin principalemet Potais. blanc ou clairet, boire plustost vin vermeil & bien couuert, fort trempé auec eau de cysterne ou ferree. . XXXI. Nepermatique Flux spermatique. CHAP, Ous n'auons icy deliberé de parler du flux &gonorrhoee virulente autrement diete chaudepisse, qui est excitee par la contagion de ceux qui sont infectez du Virus Venerien:ny de celuy qui suruient quelquesfois és paroxysmes epileptiques,&toutes autres sortes de conuulsions: mais de celuy auquel sans maladie apparente la semence decoule inuolontairement de toutes les parties de nostre corps aux parties genitales : quelquesfois sans apprehension venerienne, sans cogitation ou longe voluptueux , fans erection des parties genitales, mesme sans aucune delectation & titillation sinon bien petite en icelles parties : aucunesfois > auec tous ou l'vn de ces plaisirs seló que l'occur rence des causes se presente ainsi que descriprós en particulier. Tel Aux prouient de deux occasions principales:L'vne est exterieure l'autre interieure: la premiere est, quand vn appetit charnel nous viét en volóté,& nous stimule aux actes amoureux, pour auoir veu choses qui ont puissance de nous embraser,ou pour y auoir penser profondement:ou,quand les vaisseaux esquels fengendre & famaste le sperme ont receu quelque offence des choses exterieures, comme d'auoir fiz nud sur vne pierre, d'estre tombé sur les reins, auoir receu quelque coup au lieu mesme,d'auoir , endurer trop long temps les linimens froids sur les lombes,lestre baigné trop souuent,auoir endurer autre tel accident, dont lesdits vaisseaux spermatiques (desquels l'office est de preparer, retenir & garder le sperme)sont rendus debiles: l'autre occasion procede principalement de la qualité du sperme,lequel est trop abondant, ou trop acreou trop subtil:le plus souuent de l'imbecillité naturelle de la vertu retentrice des vailseaux spermatiques, ou de la trop grande molleffe & lascheté d'iceux , quelle estoit en celuy qui recepuant vn clyftere ou allant à ses affaires auoit coustume de Sascher son sperme, & en vn autre qui pour vne legiere pensee ou longe Venerien rendoit le sang pur auec non moindre plaisir que la semence:quelquesfois , d'vne imbecillité causee de trop grande inanition, quel lead le aduient à ceux qui ont trop & intempestiuement vsé de l'accollade amoureuse:ou,qui trop jeunes se sont emancippez à l'exercice venerien aing que nous voyons iournellement aduenir en plusieurs mariez , qui pour la moindre ere&tion du membre lasche le sperme auant que d'entrer au combat: Aucunesfos de la chaleur ou autre telle indisposition des reins:bié souuét de la force des vaisseaux spermatiques. La cause exterieure peut estre assez cogneuë par le recit du patient: l'interieure a besoins de la ratiocination & discours du medecin:fi c'est acrimonie du sperme,lon sent vnardeur,ou prurit au membre genital:si c'est paralysie , le sperme decoule sans aucun sentiment du patient: si c'est conuulfion,lon sent douleur au petit ventre & aynes:si c'est chaleur ou froideur , les remedes contraires y proufirent: & abondance de sperme, le corps est gras & ne se peut amaigrir: fi la femence est trop aqueuse & subtile, la chemise apparoist peu ou point tachee: Si la vertu retentrice debise,l'homme deuient maigre,ains a forr grand besoing de soudaine & diligente guarison,autrement li le mal fenuieillistrend le corps hectique ou tabide,ou lecăduict à la mort à raison de la grande quantité d'esprits vitaux qui fexhalent auec la semence : Parquoy, ceux qui endurent ce mal,ne doiuent auoir honte de prendre soudain le conseil du medecin. La guarison de ce mal,consiste en fix choses, de quelque occasion il procede:la premiere, est le regime de vie, que doit estre contraire au mal, comme par exemple si le mal prouient de viande acre,falee ou de qualité semblables le patiét vsera de viandes naturellement froides, quelles sont ozeille,laictues,endiue, pourpier, concombres citroulles & autres telles:le pareil doit estre obserué en toute autre cause:la secode que apres auoir cogneu de quelle qualité est l'humeur qui decoule & entretient le malen lógueur , lon cerche tous les moyens que lon pourra pour purger la source & matiere de c'est humeur: comme par clysteres, qui ayent vertu de mollifier,fubtilier,nettoyer,lenir,& tirer hors la matiere, lesquels pour ce regard, seront preparez desblettes,laictues, pourpier,mercuire,aneth,or ge,caffe,huyle commune, sel, & choses semblables,desquelles auicunes en purgeant apportent grande allegeance:mesme si besoing eft prendre quelque medecine purgatiue qui lenisse le corps & foit conuenable au mal:qui plus eft, en cas de necessité tirer du sang de la vene commune en relle quantité que le mal & autres circonstances le requerront: la troisieme, faut voir quel allegement sera ensuiuy des moyens cy deuát dicts, puis vser de telsyrop ou apozeme preparatif & alteratif que será conuenable:Apres(que sera le quatrieme) purgez le corps auec medicamens propres come auec pilules sine quibus, de hyera,d'agaric,& de aromatibus:auec la calle, l'agaric,rhubarbe, & electuaire benedicta laxatiua & autres tels medicamens:mais le vomissement est excellent excellent sur tous autres medicamens ( fussent pilules,rhub.ou agaric ou autres tels tant violens soyent ils)d'autant que le vomissement relloque & retire la matiere de la partie debile: faut encor noter que les choses qui prouoquent I'vrine son peut louables en cest endroict:lecinquieme,sera de prendre garde aux accidens qui peuuent suruenir aux flux de semence, lesqnels doibuent estre guaris selon leur qualité & condition:Ces chose soigneusement considerees, le medecin se conduira de ceste façon. Si le flux procede de cause exterieure,la chafsera en luy opposant son contraire & fortifiant la partie debile à retenir:Si la cause est interieure, comme par exéple file sperme est trop acre, efteindra cefte acrimonie auec remedes froids & humides:& au cas que la grauité du mal fust insupportable il pourra ordóner choses qui en grossistent & espoififfent aucunement ceste humidité,ains les viandes dont y sera le patient feront bouillons faicts de lentilles , de laictues, pourpier,orge cuict,milet & autres semblables: les emulsions de quatres semences froides tant grandes que petites,de pauot & d'agnus caftus y font fort souueraines auec eau froide , fi autre plus grand mal ne l'empesche:Sur tout sera bon d'euacuer l'humeur par ce remede: 4 prunor. damasc. iniub. sebest. an.x. num. A,viol. & nenuph.ań P.i.myrobal.citrin.z ii,fiat decoctio in aquasuff. bulliendo ad medias , in col.ad 3 iii,infunde rhab. opt. zii B.land. citr. calle eny D i.in exprell.diff.lyr.viol.z i.fiát Potio cap.mane:ou au lieu de ce bruuage baillez vne once de adioustāt deux dracmes de l'electuaire de succo ros. au cas que le patient soit assez robuste,& vn peu de succre:Le corps estant purgé ne sera hors de raison tirer fix ou sepe onces de fang:puis preparer căt de fois l'humeur qu'il puisse estre disposé à estre purgé : la maniere de le preparer sera auec ce Syrop.syr. de myrto, Cydon. de succo acetolæ,an 3 1.cú 3 iii. aquarum plåtag. portul.& acetofæ fiat Potio in formam Iulepi:faudra vser de ce lulep l'espace de einq ou six matinees, puis purger le corps alles la medecine cy dessus descripte: En fin prendra tous les matins yne tablette ou trochisque de l'e: lectuaire suyuant. 2 Trocisch. de rosis z ii. seminum lactucæ, cucum. portul.ros.rub.añz B. Caphuræ gr.ii.fiat puluis,quiexcipiatur mucagine feminis cydon. extractæ in aqua plantag: hant tabellę rotúdæ vel Trochisci pond. zi.cap. vnam singulis matut.Sera bon par mesme moyé frorcer les reins, aynes & petit vétre auec quelque huyle rafreschissante comme de violat, rosat,nenuphar,en adioustant si le mal est rebelle quelque peu d'Opium ou de Iusquiame , ou de mandragore:semblablement l'onguent refrigerant de Galen,le cerat saudalin, le populeum ou autre tel en adioustant toutesfois quelque drogue chaude pour temperer la fraischeur des autres comme huyle de mastich. 2. fol.ros.fol. de myrto.fol.de nenuph, an Zi. sem. lact. cucum. portul. portul.pul.an zB sen. ros. rub.baccar.myrti etiá pul. raf.eboris añə i. cum cera fuff. lotæ in aq. plantag. fiat vnguentum pro renibus & pectine. Mais si le sperme est crud , liquide & trop aqueux,apres que le corps aura elté purgé legie rement auec caise,faudra preparer l'humeur qui sera occasion de ce mal auec yn iulep duquel lon vsera tous les matins tel que sensuit 2 fyr. de stech. Zi. fyr. rof. ficc.& mel.colati ań z B cum aquis laluiæ, beth, & bugl. fiat dosis iulepi cap. manc & repetatur singulis matut. Erau cas que parmy cest humeur froid & aqueux y euft quel у que matiere chaude & subtile, comme aduient le plus souuent, faudra composer yn iulep qui ait esgard à telle qualité : Les viandes seront de matiere chaude &feiche quelles sont le fourmet culit,le riz,& autres țelles: L’vsage de la menthe eft bon en toute maniere:l'humeur doit estre purgé par ce ou autre tel medicament 2 sem. plantag. acetof.agni casti, coriand. præpar.an 3 ii. mirobol. citrin. ind. & kebuc. ań z i.curbit gumnosi lubtiliss. pul. & nodulo inclus.z i.fiat decoctio in aqua suff. bulliendo ad medias, in cola.infunde rhab. ele&ti pul.z ii.sand.citr. i.in express.diss.cath.z i. fiat potus detur mane:Ce medicament sera lingulier tant en cause froide, ou chaude, que es deux meslees ensemble, & encores d'auantage si lon sent quelque ardeur és parties genitales:Le corps purgé sera bó tous les marins & soirs prendre le poix de deux dracmes de la confection suiuante auec deux onces d'eau f de plantain, par lequel remede plusieurs ont esté guaris entierement en peu de iours: 2 pignol. recen. mund. & lotorum in aqua rof.pistac.fem. cucurb.preparati in modum pignol.anzl pass. Corinth. vel damasc. mund. Zi.zingib. cinam. : macis,fem.agni casti,anisi, feu.dulcis anzßcroci ? B pistentur omnia.&misceantur simul,adie&tóque facch. fuff.fiat velut opiata: ceste confection est bonne quand le mal est de cause froide: mais quand il est de cause chaude & mordicante la faudra preparer autrement, & de ceste façon: 2 sem. mel. mund. Z ii, sem.cucurb. mund.zi. fen agni caftiz Bacatiæ , coral. rub. anzi. been albi & rub. an ii.cum. facch. (uff. fiat velut opiata:lon vsera de ceste confection à la mesme forme qu'auons dit de l'autre. Semblablement, prenez trois onces de laict de brebis, vne once de iuft ou cau de plantain , demie drachme puluerisee de bol armene ou de terre sigillee:meslez ensemble & le beuuez tiede l'espace de sept iours continus. Et au cas que voulussiez auoir vn remede qui feruist en toute cause, faites ainsi:ayez quatre onces de laict de brebis, deux dracmes de poil de lieure bruslé & fubtilemét puluerisé: mellez ensemble & en vlez soir & matin deux heures auất manger: ce remede-guarift entierement toute forte de flux de sperme: Et encores auec tout cela pour retourner au sperme aqueux, voicy vn onguent pour frotter soir & matin les reins, lombes , petit ventre, & aynes Semati filing aynes qui est miraculeux. olib.fiue thuris electi z ii. acatiæ hypocist. an z iiol. mastich. de {pica & de myrtho añz B gallarum zi.labdani zi.ß puluerentur quæ puluerari poterüt & cum oleis ceráque suffic. fiat vnguentum molle, addendo caph. Bpro litu.renum, lumborum,imi ventris & inguinum mane & vefperi.Si en l'vlage de ces reinedes sentez quelque allegeance; vsez encores de cest electuaire pour deseicher le sperme aqueux #fem.rutæ,vrticę mortuæ,agni casti,menthæ , mentaftri añ z ii. carioph, thuris, ligni aloës ań zB lapid.hæmat . galla.fo.pomor. granat:fiue balauft.sem. hiosc. albi an 3 i.puluerentur omnia hæc & cum fuff. facch. fiat velut opiata. prenez vne bonne demie cueilleree de ceste confection au matin trois heures auant le past:ceste confection aussi seruira à ceux qui se polluent de nuit en dormant: Voicy pareillement yn syrop fort vtile pour desecher le sperme aqueux : 2 (ucci fenic. Iucci menthæ vtriusque depurati añ B decoctionis myrti &rhapontici z iiii. cum suffic. quantitate sacch rosacei fiat fyrupus mediocriter coctus: cuius 3 i.B disc. in z iii. sem myrthi, f.nenuph. &cupularum glandium,fumat tepidè mane. Aucuns apres auoir vsé quelque espace de temps de ce syrop prenent la medecine suyuante qui a vertu singuliere d'euacuer les aquositez:2 turbith gummosi recen.correcti ac diligentillimè præparati necnon subtiliss. pul. 3 ij. euacuat enim phlegma aquofum,crudum & tenue)cathi : zB misce fiat bolus , vel diffolue in Ziiii . aquæ Itillat. mellis & fiat potus detur mane: le corps estant purgé, frottez les reins de cest onguent, 2ol.mastich. rutæ & lib.anzi. sem. agni casti, vrticæ & rutæ pulueratorum ani. cum pauca cera fiat vnguentum. Si le Aux spermatique procede de la faculté retentrice debile des vaisseaux spermatique, faudra soigneusement aduiser qui peut estre la caufe de ceite debilitatio,froide,ou chaude, afin que les remedes soient ordonnez ftiptiques selon la condition & qualité de la cause: En cause froide, ce syrop sera souuerain: 4 sem. agni casti, portul. & coriand. præp. añz i. raf. eboris 3 i. ? menthæ ficcæ zB puluerentur omnia fubtiliss. pul. infundantur fimul per nocté in aquæ plantag.tepidæ Z iiii. postea colentur & exprimantur mane per filtrum vel linteum densum:in colatura diis.fyr. de mentha 3 ii,fiat potus cap. mane: lon pourra aulli pour mesme effect auec heureu{e ystue vser des trochisques faicts de semences de roses appellee vulgairement anthera,semences d'agnus caftus, & de pourpier, de sandaux, menthe feiche & choses semblables. Les epithemes y seruiront beaucoup composez de sandal,encens,maftich, menthe & violes auec iuft de plantain & vin vermeil odoriferant. Plusieurs tiennent pour vn grand secret de bailler du caftoreum en bruuahe ou en pilules,& disent que nul remede luy est pareil pour ceux qui ont la vertu retentrice debile, ou qui laissent couler le sperme, à raison de quelque conuullion qu'ils endurent: les autres quand la matiere est chaude, baillent semences de laictues, de pourpier,de coriandre,roses, fleurs de nenuphar, morelle & semblable: Aucuns,quád le mal procede de froidure pillent racine d'iris , seméce d'agnus castus, fueilles de menthe,poiure, calamenth, semence de cheneuy, l'aneth,pierre hematite & plusieurs autres drogues qui ont propre vertu à ce mal, comme la farine de noix de galle, corne de cerf bruslee, farine de glands, desquels lon peut faire linimens, poudre & electuaire quel est celuy cy. 2 cornu cerui vsti farinæ gland. lapid. hæmat. fem.agni casti & lact.omnium pulueratorum an zi.cum suff. facch.fiat velut opiata. Autre electuaire fort vsité pour la debilité des vaisseaux spermatiques: 2 fol.menthæ ficcæzi. B fol. rutæ & nenuph. etiam siccat. an. zB fem. agni casti, & ras.eboris an. zi. B sandali rub.zi. puluerentur omnia fimul & cum fuff. facch. & pauco fyrupo de rol. ficcis fiat velut opiata. Si le Hux spermatique procede de conuulsion ou de mollification de nerfs, faut guarir celte conuulsion & mollification auec remedes propres à tels symptomes. Si l'homme ou la femine pour auoir long téps enduré ce Alux spermatique amaigrit & deuient debile, sera bon luy preparer quelque confectio pour le restaurer, luy rendre les forces & bon teinet quel est cestuy-cy. 2 been albi & rub.do.. ronici, zadoariæ, macis. cinam. electi,caryoph. . croci,cardam, an. z B ligni aloes,femin.basilico 3 nis & caryophillatæ,an 3 i.marg.selectarum hya cinthi sapphyri & smaragdi an B coral. albi & Э. rub. gummi drag. & arab. an.3 B setæ crudæ, corticis cedri, carabe, rasuræ eboris an. Di.pul. elect, diarh. abb. zi. pignol. pistac. & pass.corinth. an. 3 B, saçch. rosacei quantum fuff. fiat opiata addendo ambræ griscæğ iiii, vous pren: drez tous les soirs & matins deux heures auant māger aussi gros qu’vne noix de cest opiate auec deux ou trois cueillerees de vin vermeil trempé de la moitié d'eau ferree, ou de cisterne, ou d'eau rose: tenez pour certain que ne pourriez trouuer remede pareil à cestui-cy pour cóforter & consoler le cueur, & pour recouurer les forces perdụes;mais s'il est besoing seulement de restaurer la maigreur par nourriture, vous pourrez vser de bonnes gelees,cósommez,couliz, esprainstes, & vous seruir des remedes que descrirons au secod liure de ceft cuure,mesine au thresor de la beauté des femmes où monstrerons la maniere d'engraisser les personnes maigres. l'ay leu en quelque autheur ancien fort docte & grand philosophe naturel, que lon peut guarir toute Torte de Aux spermatique par ces moyens : faut premierement que le patient soit de repos, sans fesmouuoir & exercer par trop le corps,qu'il mange peu,boiue de l'eau, qu'il por 1 te für les reins les lombes & à l'entour du membre genital vn.coullinet de laine baigné en vin Vermeil & huile rosat: ou vn sachet plein de fleurs Heurs des pommes de coing, ou de fleurs de vigne sauuage: ou vne elponge le long de l'espine du doz baignee en eau meslee auec vinaigre: en quoy pourra perfeuerer deux ou trois iours:puis porter sur les mesmes lieux emplastre aftringét, quel est celuy quiestcomposé de palmes,de pomes de coig,acacia, balauftes, hypocistes,feur de vigne sauuage & autres simples femblables: Outre cela faites bouillir fueilles de lentisque , de meurte, de ronce, en quelque vin rudaltre, & preparez comme vne fomentation ou vn demy bain dedans tequet te patient se tiendra assis. Il vsera de viandes qui malaifement se corrompent & ayent vertu de defeicher : les condimés & fauces de ses viandes seront accoustrees auec poudre faite de femence de cheneuy bruslé, d'agnus castus,femence & fueilles derue,femence.de laiCtues, racine & tronc de nenuphar. Son boire sera d'eau commune en laquelle on aura plusieurs fois esteinet quelque bille d'acier: Il pren dra tous tes matins detefte confection. 2 femi. salicissemi. calamanthi & agni casti Opiata. album florein ferentis an. 3 B feminis cutæ z ii. antheræ z B puluerentur omnia & cum fyr ro 3 farum ficc.ceu, conserua rofarum fiat opiata. Prenezen ausligros qu'vne noix tous les matins deux heures auant manger , en auallant deux ou trois gorgecs de vin vermeil trempé d'eau ferree.Ce remede profite fort à ceste maladie & à la pollution nocturne: Cependant faut s'abstenir de viandes acres, de boire beaucoup, de gouster aucunes herbes sinon auec les viandes: sa maniere de viure sera desiccatiue & ftiptique: & les remedes topiques,comme linimens,onguens,emplastres de mesme qualité: parce les bains emolliens & relaschans font à euiter , au lieu desquels fi baigner lon se veur, lon se baignera en eau froide,qui soir minerale ou faite telle par artifice ayāt vertu de deseicher & astreindre:les bains & eaux de plombiere y seroient fort singulieres. lon ne dormira sur licts de plumes mais sur matelas accoustrez d'une partie des fueilles de calament,de rue,d'agnus caftus, & autres telles, & se frottera lon le dos & les lombes de linimens & emplaftres tels qu'auons métionné cy dessus. L'erection or tention continue du membrege nital. CERE ’Est accident est appellé des latins Priapil ymus & Satyriasis, que sont deux noms fignifians deux choses de diuerses especes : Car le premier aduient seulement aux hommes , & est vne tention du membre genital sans aucun appetit charnel:le second aduient aux hommes & aux femmes,accompaigné d'vn desir furieux: cutre cela, le premier est sans effusion de sperme, le second aucc effusió: d'où vient, que si toft que l'habitation a esté auec la damoiselle , ceste tentioni au parauanr cótinue & accompaignee d'vn defir defordonné, incontinent celle : mais au premier,rien moins,qu'est cause qu'il s'augmente de telle façon, que si lon n'y pouruoit bien tost,suruient vne mort cruelle, ou conuullion CHAP. XXXII. miles de Satyriatis, que insupportable,l'vn & l'autre procede d'vne excelliue chaleur & dilaration des arteres:ou, d'abondance de vens remplissans par trop le nerf caue du membre genital :que peut aduenir de plusieurs occasions:ou, pour estre plein de vens de son propre temperament, ainsi que sont les , melancholiques atrabiliaires : ou , pour auoir mágé viádes par trop eschaufantes & véteuses: ou, pour sestre ceinct trop estroictement:ou, pour trop grande abódance de sperme:ou, pour feftre trop emancippé & eschauffé auec les femmes , principalement qui estoyent vierges: ou, pour estre transporté d'vn desír furieux de fy emancipper:ou, pour auoir habité auec vne femme, laquelle estant de nature froide a receu quelque medicament ou pessaire venerien en fa partie honteuse , à fin d'estre excitee à prendre plaisir au ioyeux combat:ou , pour quelque inHammation ou vlcere acre & mordicant, que lon a aux glandules parastates, ou au bout de la verge,lcquel vlcere par sa chaleur & mordicació attire à soy quãtité de sang arterieux & faculét, qui cause erection de la verge:ou, pource que la peau du prepuce eft si dure & folide qu'elle empesche les vens ou les humeurs acres de se resou. dre:faut ce pendant remarquer, que quand ce mal tormente les femmes au lieu de la tension, elles sentent en leur partie genitale yn prurit, ardeur & douleur accompaigné d'vn defirintolerable de Venus,de façó qu'elles sont cótrainctes porter souuent les mains aux lieux fe crets. Toutes ces causes se cognoistront par ces moyens. Sifont ventositez , le membre genital auant que se reddir & mouuoir droictement, fera des palpitations & iectitations, de faict que si luy appliquez quelque chose qui ait vertu resolutiue la tension ceflera incontinent. Si l'abondáce de sperme en est cause; le corps apparoistra gras, vermeil, sanguin, les venes de la face & des yeux pleines:outre cela, si les arteres dilatees en sont cause simplement,la personne sentira en soy quelque pesanteur,& principalement si de long temps n'a eu la cognoissance des femmes & ne feft exercé en façon quelconque pour disliper & diminuer celte abondace de fang,fila vse de bonnes viandes & beaucoup nourrissantes,ouchaudes & acres: en tels le sperme ne peut sortir qu'auec difficulté:finalement le patient ne peut rendre raison quelquesfois où luy vient ce mal:mais pour cela ne doit comtemner les remedes , d'autant que comme auons ia aduerty,le plus souuent ce mal est si violent que si lon n'y pouruoir soudainenement l'issue en est mortelle. Pour la guarison d'iceluy, faut tenir six moyens:Le premier,est le regime de vie, que doit estre du tout contraire à la cause du mal: par exemple si c'est quelque ventofité grosse & elpoisse,qui soit engendree de viandes ou brunage venteux faudra laisser telle maniere de viure, & suyure celle que luy soit contraire & air la e vertu de diffoudre les vens:comme si lon mange viandes appareillees auec cumin,anis fenoil, canelle, poyure, sarriette, aneth, hyffope, thim, moustarde & autres telles choses:bien que plusieurs medecins defendent en ce mal lvsage de toutes les choses qui ont tant soit peu la puissance de faire vriner, de crainte d'ouurir & dilater dauantage les venes & arteres:plusieurs recommandent fort la grande abstinence & le bié peu manger, fi est ce que la panade y est fort finguliere pour le manger,& pour le boire l'eau pure & simple, ou, en laquelle lon ait fait bouillir coriandre preparee:fauteuiter les viandes chaudes & encor plus les acres en tant que quelquesfois elles apportent occasion d'inflammation: les clyfteres y sont fort proufitables faicts d'vne decoction remollitiue & refrigeratiue: l’exercice mediocre y est bon, principalement le ieu de balle ou de la paume parce qu'il consume & diflipe les ventofitez:sur tour,le coït venerien y est contraire, si dauanture n'y auoit grande abondance de sperme pour la longue abstinence des femmes ainsi que Galen le conseilla à vn lien amy,à la charge toutesfois qu'apres iceluy il euitast tous spectacles, regards,paroles, & pensees qui le pourroyét elmouuoir à volupté:faut aussi se garder de coucher sur licts de plumes, sur les reins sur le cofté gauche, plustoft sur matelas & sur le cofté droict:si la matiere est chaude, vsez de choses froides, si c'est chaleur de reins, ayez recours aux propres remedes. Si c'est trop grande graisse ou abondance de semence, faictes grāde diete,& vsez des choses qui defeichent la semence.Si par continence & longue abstinence de femmes, prenez y vostre contentemét.Si pour vous y estre trop emancippé,donnez vous repos & vsez de diete conuenable. Le second moyen est de digerer la matiere qui est occasion du mal,auec syrops lesquels en cemal doibuent estre de grande vertu & soudaine operation. Le troisieline,eft d'euacuer la matiere nó par bas,de crainte que le cours de la matiere n'en soit augmenté:mais par vomissement à fin de diuertir le cours des humeurs: que seront composez d'oxymel, graine de raues , & racines de cabaret: vray est que lon pourra bien vser de medicamés purgatifs doux & benings. Sur tout la saignee de la basilique y est necellaire au comencement pour appaiser les douleurs & inflámations qui accompaignent ce mal, & principalement li la matiere est chaude, li le patient est d'vn temperament chaud, fil abode en sperme, f'il a esté continent long temps:outre la saignee du bras ne sera mal faict appliquer ventouses aux aynes, entre les cuisses & au graz des iambes: mesinement des sangsues au membre viril , au cas que le patient fult fort sanguin, & se doibuét appliquer au prepuce ou au lieu du inembre auquellon voirra deux venes fort apparentes. Și c'est la femme qui soit agitee de ceste furie de mal apres qu'aura este laignee du bras, luy faudra faudra ouurir la faphene ou la vene de la maleole droicte. La quarte & cinquiesıne est d'empescher la generation des ventositez ou changer la matiere de lieu en deux sottes:I'vne, est l'engrosir auec chofes froides & chaleur debile:l'autre la refoudre & dilliper auec chofes chauldes & seiches: par ainsi lors que la matiere est trop chaude, fuyez les choses qui engendrent & augmentent les ventofitez,& vsez de froides qui ont puissanco d'esteindre la chaleur, comme de tenir le mébre long temps dedans l'eau froide, & l'oindre d’huyle refrigerante, quelle est l'huyle rosát, nenuphar,y mellant bien peu de vinaigre & camphre,cheniner pieds nuds sur les lieux & places froides,lauer ou baigner les pieds en eau froide ou huyles froides: le pourmener en air froid: mettre sur le petit ventre lame de plomb telle qu'auons cy devant descripte, affauoir trouee de toute part & trempee diuerses fois en vinaigre campharé:appliquer sur les lombes & à l'erour du membre vn emplastre ou cataplasme faict de morelle, ioubarde, pourpier, laictues, iusquiame, nenuphar & cigue pictees ensemble: exposer ses reins & parties honteuses à vn air froid:coucher en quelque lieu que soit froid de nature ou par artifice,non sur le dos mais sur les costez:frotter tout le membre,reins,lombes,aynes & partie qui est entre les testicules & le fondement d'vn onguent faict d'escume d'argent, , terre chimolie,cerufe,& cire lauez tous ensemparmy bien ble & pistez par plusieursfois en eau & vinaigre mellez ensemble ou à part:ou,au lieu de c'est on guent,porter vn cerat faict d'huyle rofar & cire, tous deux plusieurs fois lauez en eau froide & vinaigre rolat:mais ce pendant faut se donner garde d'appliquer chofes par trop froides,d'autant qu'icelles principalement les astringentes rendent la matiere dificle à se resoudre,mais sera bon d'y meller simples mediocrement chaux: aucuns boyuent auec heureuse issue eau de laictue & de nenuphar mellé peu de camphre, mais auant cela ils vsent de quelque remedechaud:vtay est que quand il est besoing de dissoudre les vens, faut fomenter le membre d'vne esponge baignee en ceste decoction:prenez pouliot,origan,calament de chacun demie poignec:graine de carni, cumin , anis & fenoil de chacun deux dracmes:que le tout bouille à la consomption de la moitie de l'eau. Aucuns par deux ou trois fois baignent le membre & les testicules en iuft de rue & d'agnus castus:ou en vin où ayent bouillis rue, agnus castus , & cumin, & de ces materiaux font emplaftre: en fin quand ils voyent que cela ne leur proufite de rié ils se frottent les testicules.d’yn linimet faict des mucilages de la semence de psylliú extraictes eni vinaigrey.adiqultanr vn peu d'opium : oultre funt odorer camphre au patient,l'odeur duquel par commun prouerbe lon dict chaîtrer l'homme:ils donnent à boire iuft de yerueine, laquelle on dict auoir si grande vertu à cela qu'elle rend l'homme CHAP. : XXXIII. la. con a l'homme du tout impuissant:ils se feruent aussi d'autres experiences desquelles ie me tairay pour le present. Fureur de l'amarry. E mal est beaucoup plus gref aux femmes que laSatyriase,d'autant qu'il est accompa- gné de rage & phrenesie furieuse, à raison d'un ardeur excesliue de l'amarry, qui est communi- qué au cerueau & au reste du corps par duicte de l'espine du doz ou par les vapeurs a- cres qui montent au cerueau de la matrice em- brasee:En ce mal les femmes trăsportees de leur bonne raison ne font que babiller incessammét & parler des choses veneriennes:fentét incroia- bles prurits & demangelons és parties honteu- ses,à l'attrectatió desquelles prenét playfir esmer ueillable:tel accident procede la plus grand part de l'abondance du fperme aere & Hatulent, & ne se trouue qu'és femmes chaudes de nature, qui sont ieunes,se plaisent à tous delices & vo- luptez, se nourriffent beaucoup, & ne pensent qu'à contéter leurs charnalitez: les remedes suf- dits seruiront à la garison de ce mal, si-outre iceux lon fait des bains frois actuellement & ra- freschissans auec fueilles de laictues, nenuphar, morelles, cigue, jombarde, infquiame, pauot, coucombre,citrouilles: mefme iniections dedās la matrice, de la decoction de toutes ces her- bes: qui plus est, pessairez de iuft de mercuire, iombarde plantain & morelle:& pour assoupir la phrenesie lon frotte le front & toute la teste CHAP. XXXIIII. d'oxyrhodinon ou autre tel liniment:voyez encores cy apres de la fureur vterine. impuissance d'habiter. on Içait assez ou pour ouyr dire ou pour l'a vuoir experimenté, que ceft ne pouuoir habiter charnellement auec la femme mais peu de gés cognoissent d'où procede ce defaut ny quels lignes ou coniecture lon en peut auoir, parcene fera trouué estrange fi ie suis quelque peu long en ce discours , veu l'vtilité & proufit qui en pourra venir.Donc pour entrer en matiere, les plusexcellens medecins tant anciés que modernes disent trois choses eftre necessaires à celuy. qui veut habiter auec la femme:la premiere l'excrement humide, bening & gracieux qui vient de la plus grand part du cerueau:la seconde les ventofitez pleines d'esprits vitaux qui procedét du cueur,lesquelles difloudent c'est excrement humide & le conduisent au membregenital,auquel par leur repletion elles apportent distensió & erection suffisante:la troisieline, eft vne concupiscence & appetit naturel , lequel felmeut & prend sa source au foye, & dela l'epand par tous les testicules:parquoy sont trois causes & occasions principales des actions veneriennes: l'vne appartient à la vertu,l'autre à l'instrument & la tierce à la matiere:si ainsi est, le defaut d'icelles trois ensembles, ou de l'vne, rend necessairement la personne impuissante à engendrer. Quand telle impuissance procede de la vertu, cela peut prouenir de plusieurs occasiós: l'vne est, a eft,fi l'appetit & concupiscence charnelle est dis minuee & faite debile:ce qu'aduient coustumierement,quand nos esprits, cogitations, & pen fees sont occupees à autres besongnes, comme à - la contemplation des choses diuines, à quelque bonne estude,à quelque trafique & marchandise: lesquelles vacations diuertissent & attirent du tout à soy les desirs & affections de l'esprit. L'autre, quand la personne à l'heure mesme que elle veut fatisfaire à la concupifcence, se represente en l'esprit quelque phantaisie ou imagination, qui luy fait perdre & oublier la volonté de passer plus outre, & executer gaillardement son entreprise:ou, quand à ceste heure mesme là luy suruient à l'improuiste quelque crainte d'ailleurs:quelque honte & vergongne de la compagne: cariladuient le plus fouuét que celuy qui a quelque vergongne de la femme auec laquelle il veut habiter, perd soudain toute sa cócupifcenceencor qu'il l'aime & desire ardemment. La troisieme; par la foiblesse de la vertu vitale telle qu'on la peut remarquer és personnes maigres & extenuees, qui ont trop peu de chaleur naturelle pour fournir aux forces necessaires. La quatrieme, procede de la vertu naturelle debile.co. nie il aduiét quand le corps & ses membres sont mal nourris, d'autant que comme dit leprouerbe,les plaisirs deVenus font froidement exercez, quand il y a defaut de la compaignie de Cerés & а. de Bacchus. La cinquieme, peut prouenir de la stupidité & endormissemét de la vertu animale g sensitiue, quand elle est tellement assoupie qu'el. le ne peut estre clueillee ny stimulee par chatouillemens, allechemens ny titillations aucunes voluptueuses,lesquelles sont come les auantcoureurs de la delectation venerienne. Si les instrumens genitauls qui sont le membre viril , les testicules & autres, tant aux hommes qu'aux femmes, sont cause de ceste impuissance, cela peut proceder de plusieurs occasions: car,ou le membre viril ne se peut eriger, à raison qu'il ne reçoit suffisantes ventofitez de la partie inferieure du ventre,ou des intestins, ou des autres parties du corps, principalement du cueur, dont est la source principale des ventofitez & vapeurs fpirituelles , qui portees par les arteres au membre genital , & espandues par dedans la cauité de son ligament & fa chair spongieuse,le font reddir & tendre,non autrement que le poulmon enflé de l'iar inspiré distend le thorax: telle impuissance se cognoist aux vieillars & personnes extenuez, au corps desquels y a fi peu d'humidité,que d'iceux ne peut sortir beaucoup de ventofitez pour fuffire au membre genital. Ou le membre viril a en foy quelque indisposition, comme quand il est de temperament froid & sec,quand il est paralytique par trop grande froidure:ou,quand il est trop court & grelle, car estant tel il ne peut porter la semence iusques à la cócauité de la matrice,ains le sperme demeurant à l'entree se resoult & refroidist:ou, les testicules sont intemperez à sçauoir trop froids ou trop trop secs,car comme les testicules chauds & humides sont aptes pour engendrer, aufli quand ils sont secs & froids sont du tour ineptes: ou,les testicules sont trop petis &gresles ains non allez capables pour receuoir & retenir le sperme: ou, trop gros, si que leur vertu ne fuft vnie ains moins forte:ou, trop lasches, paralytiques,ou vl cerez,ou offensez: mais le plus souuent ceste impuissance prouient des vaisseaux spermatiques oppilez, des reins mal téperez ains faciles à estre offensez comme fils font de nature froide. Si la matiere ,c'est à dire le sperme est cause de ceste impuissance, cela peut proceder de plufieurs occasions:car ou,il y a trop peu de sperme ainsi que nous voyons és extenuez, maigres, releuez nouuellement de maladies, vieils & ceux qui mangent peu ou vsent de viádes qui sont de petite nourriture : en ceux auxfli qui ont receu quelque coup ou blessure à la teste, dont le cerueau est debilité, duquel plusieurs philosophes naturels estiment la plus grand part du sperme defcendre aux testicules par les venes qui sont derriere les oreilles, l'incision desquelles fi nous croyons à Hippocr. apporte sterilité : Item en ceux qui sont charmez par incantations malheureuses, ainsi que nous auons veu quelques vns: En ceux aulli qui ont vse de inedicamens, lesquels ont vertu, soit occulte ou manifeste de diminuer,mesme consumer & perdre du tout le sperme: ou, le sperme est vicieux & corrompu. ainsi que nous voyons aux personnes cacochy mes, ou qui ont quelque partie noble offensee: ou, le sperme descend lentement aux parties genitales: ou , il est trop espois & quasi si congelé qu'il ne peut passer: ou,il eft fi froid & pituiteux qu'il n'excite aucun prurit ny titillation en pafsant, à raison dequoy la vertu generatiue n'est aucunement stimulce. Aucuns medecins recerchent autrement les occasions de ceste impuissance, & les reduisent en trois causes que les Latins appellent primitiue, antecedente & conioincte. La primitiue, consiste en regime de vie qui festend en fix choses non naturelles apartenantes au corps:la premiere, eft en l'air commun lequel fi froid est , mortifiera la chaleur, quel est le froid des pieds:aufli nous voyons les freres mineurs & capucins aller pieds nuds à fin de domter & mortifier leur chaleur naturelle:c'est pour. quoy les philosophes naturels afferment que d'aller cheminer ou auoir les pides nus cela oste les stimules de la chair: Si l'air est sec, il consume l'humidité: Si humide, il suffoque la chaleur:Si trop chaud,il resoult & dillipe les esprits &ventositez: or, que l'air trop chaud ou trop froid nuise à l'exercice venerien, l'experience le demonstre assez, veu que sont plusieurs animaux lesquels ne pondent ny font euf en luillet ny en Ianuier: la seconde, sont les viandes, desquelles le trop manger suffoque la chaleur naturelle: ou l'esteindent par leur qualité, quelles sont celles qui font de temperament froid:ou,lesquelles par par leur secheresse consument, ou engrossissent t'humidité: mesme de boire trop frais ou autrement dont le corps en reçoiule dommage. La troisieme , eft l'exercice violent & plus que modere:& le bain quieschauffe & deseiche.La quatrieme, est trop ou trop peu dormir.La cinquieme, manger trop peu, ou vser de viandes peu nourrissantes quelles sont les fruicts , les herbages: quelque grande euacuation ou flux de ventre. La sixieme, les passions de l'esprit, comme crainte,vergoigne, les pensees & autres semblables. La cause antecedente,est la trop froide & humide complexion de tout le corps, ou du membre genital, ou de quelque partie principale, quelles sont le cueur, le foye, le cerueau, oules reins:semblablement la vene grande par laquelle le sperme vient à la troisieme digestion. La cause conioincte, est la mauuaise dispofition des testicules,chaude ou humide, froide ou feiche, simple ou composee: ou accompaignee d'humidité, excedente en quantité, qualité ou substance: outre cela le defaut des ventofitez. Mais venons aux signes. Les signes des causes de ceste impuissance sont tels. Si les testicules en sont la cause, asçauoir fils sont intemperez, fpecialement par froidure, le {perme sort souuétesfois contre la volonté,voireen grande quantité, bien aqueux, & au toucher les trouuerez froids:S'ils sont d'intemperie seiche, le sperme sortira en petite quantité & ne ne fuera qu'à peine, le corps sera maigre & de peu de fang:cela se cognoistra encor mieux filon y sent allegement à l'vlage du bain, des viandes & bruuages humides. Si les indispositions du foye causent ceste impuissance, d'autant qu'elles sont en grand nombre, faudra faire la recherche soigneuse d'une chacune. Le signe commun sera que le corps famaigrist de iour en iour & deuiét pasle ou iaune, voire bouffi. Sielle prouient du Cueur, le desir charnel eft du tout amorty, & le membre ne se peult dresser. Si le cerueau en est l'occasion, ou il est de temperament froid & hu- mide:ou il a quelque infirmité qui luy ofte tota- lement la vertu sensitiue,comme la stupeur,len- dormissement continu , que les medecins appel- lent lethargue: ou quelque coup receu: qui est cause que le sperme descéd sans aucun sentimét & titillation. Si les reins, vous pourrez soigneu- fement recercher quelles sont les indispositions d'iceux. Si defaut de ventofitez, vous cognoi- strez tous les autres membres du corps qui ser- uent à ceste concupiscence & action charnelle estre sains, à sçauoir le foye, le cueur , & autres semblables, mesmemét le membre viril:de quoy aurez encor plus certaine afseurance és hom- mes, fi apres auoir mangé choses venteuses, le membre viril se reddit.Si ceste impuissance pro- uient parce que le sperme en passant n’exciteau- cun chatouillement ny prurit: il sortira bonne quantité de sperme cógelé, espois & sans aucun mouuement au sortir. Si de peu d'appetit char- nel, nel, le corps est sec, extenué & debile, de haue couleur. Vous cognoistrez aussi pourquoy le sperme est diminué en subttance, mouuemét & mordication, parce que le sperme sortira en pe- tite quantité tardiuement, auec vn sentimét ma- nifeste de froid és parties genitales. Si elle pro- cede d'vn tempcrainent froid de tout le corps, lesperme Auera en petite quãtité, qui sera, crud, indigeste, liquide, Huide, froid au toucher come l'eau,& ne Hueça qu'à peine non assemblé, mais gouttes apres gouttes. Si les testicules font de tê- perament froid & sec, le corps aura peu de chair au doz, peu de fang, peu de sperme, &c lequel for- tira auec difficulté. Si le sperme est peu mordicát, qui soit quieté & congelé,il sortira cógelé,gros, gras & espois.Si les pensees & cogitatios en font causes, l'esprit & volonté est du tout esloignee du coït,ou est transporte de quelque amour, crainte, esperance ou telle autre pallion. Si le membre est lasche,mol & paralytique,lon senti- ra foiblesse & stupidité en iceluy, il ne pourra se reddir, ny seriger à l'eau chaude, ny au mani- mét, attrectation & palpation faite par la main de la femme: fil y a abodance de semence subti- le,qui flue facilement soudainemét,& en quan- cité, mais sans aucune erection du' membre, en.. cor que l'appetit charnel soit grand, constant &- entier: Sommairement si ceste impuissance pro- uient de cause primitiue,le patient le pourra dil- courir en soy-mesme: Par ainsi venons à la curation dece mal:mais auant tout, faut sçauoir que les enfans, les trop grasses personnes, les vieilles gens,les yurögnes, les grans mangeurs,ceux qui ont le membre vi ril trop long,& celles qui ont la partie honteuse trop large, ceux qui l'emancipent par trop à cest exercice n'engendrent enfans masses, ou fils en engendrent font auant terme, contrefaicts, laids & de lourd esprit, pour les raisons cy deuár discourues. Nous diuiserons la curation de ceste impuisfance en deux parties , en la premiere nous declarerons la maniere de guarir chacune cause d'icelle en particulier:en la seconde nous reciterons yne infinité de remedes pour accroistrele sperme, la ventosité, le fang, & rendre l'esprit spermatique gros & espois. Si l'impuistance de ne pouuoir habiter auec fa femme,prouient du peu de desir,& de ne sentir aucun stimule de la chair , est besoing de fortifier le corps par nourriture conuenable, & exciter l'esprit auec allegresse, pensees, & cogitations amoureuses, deuis ioyeux, exercice temperé & semblables choses toutes conduites par mediocrité: manger viandes qui ayent vertu d'angraisser, beaucoup nourrir , & qui soient de facile digestion, quelles sont les bouillons de poules,chappons poullets gras,la chair d'iceux, la chair de ieune pourceau gras,de beuf chaîtré, de veau, de vedele, c'est à dire de veau nourry de laict,de cheureau, de moutó, d'agneau, auec sauces & espices preparees de ceste façon. Prenez cardamo 5 zenenéfacit. cardamome,poiure long, galange, gingembre, & cubebes de chacun deux dracmes, safran de- mie dracme, canelle deux onces, puluerisez le tout subtilement en forme de menue espice, fai- Etes en sauces pour en vser auec vos viandes, mesmement pour apprester lesdictes viandes en façon de pastisserie:le ristrempé & cuict en laict de brebis,de cheure, ou de vache: ceste poudre estant espandue par dessus est fort proufitable, & incite beaucoup à Venus: deuisez auec vostre femme de choses amoureuses, ioyeuses & qui incitent au plaisir venerien, mesmement maniez luy les terins & traittez les parties secretes: beu- uez de fort bon vin doux a l'entree de vos repas qui Toit trempé de bien peu d'eau, & au second voirre de vin genereux non si trempé: vsez d'e- lectuaire qui soit de faculté eschauffante tel que descriprons cy apres : vous pourrez manger de fois à d'autre febues, poix,ciches, faseols trépez &cuicts en laict, ou tout simplement en eau có. melon a accoustumé,assaisonnez de la poudre d'espice cy dessus mentionnee. Mais si le cerueau est occasion du mal outre les choses susdites, lon doit yfer de l'electuaire diamosch,& diambra. Si le foye, de diacurcu- siob hepate ma, de diarrhodon,de theriaque,de mithridat, principalement quand l'offense du foye vient de froidure:si le cueur, des choses cordiales tel-sza Cordle fi les que peuuent estre les electuaires diamarg. frig.lætir.gal.aromat.rol. Kautres propres pour infor le cerucau:G l'estomach,confortez le &le forti-siastora. sia cerebro. fiez:& au cas que l'estomach ou le foye fussent tant chauds que les ventofitez n'y peussent estre engendrees,temperez ceste chaleur auec viādes froides & véreuses,quelles sont les poires,coins, meures,laict, febues,& autres telles, desquelles nous parlerons amplement cy apres:mais au cótraire li l'estomach ou foye estoyent froids, vous corrigerez ceste intemperature par l'vlage de viandes chaudes & venteuses, quelles sont les ciches,phaseols cóficts auec les espices cy deffus descriptes: à cela aufli font fort proufitables les aufs frais, le laict,le beurre,les raues,les amendes douces,la noix indique,les noisettes, les pistaces & autres semblables viandes, voire encores da uătage si le corps est debile.Si ce defaut prouiét Si astom. from de frigidité d'estomach fans secheresse,en ce cas 8 est fort vtile l'electuaire diatrion pipereon pris trois & quatre fois au igur, puis boire incontinant apres quelque vin doux: pareillement la theriaque, le diagalanga,le diaspermató & tous les electuaires & autres choses chaudes: les espices cy deuant mentionnees font admirables efpandues sur la viande:le vin doit estre cleret alsez genereux non toutesfois acre, violent & fans eau:Cont aulli fort vtiles les noisettes, les figues seiches,les auls cuicts ou cruds:encores dauantage la chair des ieunes colombes,tourds,perdrix, phailans, & autres tels apprestez auec auls, poiure,safran,& cubebes:les linimens chauds appliquez aux reins, lombes, & membre genital font aulli de grande yerta: nous en parlerons cy apres:mais quand ceste impuissance procede de froideur & fechereffe,les viandes doiuent estre telles qu'elles puissent eschaufser , engraisser & quasi enflammer,comme les chairs assez grasses & principalement de ieune pourceau ou beuf conficte en miel,sucre & poudre de menues efpices:le vin doux fort peu trépé:le poiffon n'est apres poisson du tout mauuais inoyennant qu'il soit rofty & appresté auec la muguette,ou les espices qu'auós ia par plusieurs fois mentionnees:le bain eft singulier,moyennant qu'on y demeure long temps &qu'on en vse à la maniere quesensuit. Ayez deux liures de laict de brebis ou de vache,& deux onces de vin de pomine de grenade douce:cuisez les si long temps qu'ils espoillissent puis les gardez:prenez tous les matins à l'heure du desieuner trois ou quatre onces de ceste decoction, puis mangez poissons frais cuicts auec ciboules & conficts auecefpices : deux ou trois heures apres entrez en bain tiede d'eau douce, auquet demeurez quelque espace de temps : à l'illue du bain allez dormir:tel dormir vous fera fort proufitable:& au cas que le bain & le dormirvous fuft nuilible pour quelque occurrence & consideration apres auoir vfé de la composition susdicte, prenez bien peu de diatrion pipereon auec yne cueillerce de vin blanc doux, ou au lieu du diatrion pipereon,de la graine de roquette & de panaiz conficte auec les especes sufdictes & sucre ou miel. Quand ceste impuissance prouient de ce que le sperme est quieté, congelé & peu ou point mordicant lon doit conforter tout le corps auec viandes chaudes,quelles sont celles dont auons cy deuant parlé:& auec electuaires chauds, quel est le diasatyrion, le diatrión pipereon & femblables:frotter aussi les reins , lombes, testicules & membregenital d'huyles chaudes: les viādes qui engraissent proufitent dauantage que les autres, quelles sont les chairs & bouillons des ieunes pourceaux, de bæuf chastré, de moutons graspreparees auec espiceries susdictes les pistaces, les pignons,les dattes,les noisettes,les figues seiches, & les noix,mais sur tout le vin doux. Si les facheuses ou profondes pensees,les grádes affaires & autres telles passions d'esprit causent ce defaut,delaissez les du tout & vous donnez du bon temps : nourrissez vous de bonne viande pour accroistre le sperme & les ventofitez. Si lemembre est mollastre, lasche & paralytique & le corps fort maigre:frottez les testicules & tout le ventre d’huyle nardin,costin,&autre onguent odorant auquel soit mellé de l’euphorbe,du pyrethre, &quelques autres drogues Temblables:puis si besoing est,confortez tout le corps auec nourriture chaude & electuaires de semblable vertu:frottez,traittez, palpez & maniez fouuent auec les mains les parties genitales: entrez au baing tiede de vertu ełchaufante, apres qu'aurezmangé quelque viande chaude, dans lequel ne ferez longue demeure,mais seulement pour Ssa medio pour plus commodemét manier auec les mains, frotter tout le corps & oindre lesdites parties de quelque huyle ou onguent chaud:ou, au lieu du bain lauez & estuuez lesdites parties en de- coction chaude de poiure,seneué,coq, lauende, sauge,origan ,calamét,cumin:le frottement,la- uement au bain & onction desdittes parties en attirant les humeurs,engressera le corps, cõfor- tera le membre genital & l'incitera merueilleu- sement:sera bon cependant voir vostre femme, deuiser auec elle de choses ioyeuses,plaisantes & pleines d'amour:ce qui sert beaucoup en c'est en droict & en tous autres accidens,qui sont occa- fions de ceste impuissance. S'il y a defaut de ventositez faut vser de viades flatulentes comme de phaseols, febues fraiches, poix ciches, quelon accoustrera auec vn peu de sel & d'asse douce:ou de poudre de cardamome &galangue: manger aussi forces nauets cuits foubs les cendres ou auec la chair: humer laict frais bien espois auec miel & canelle:manger beaucoup & de viandes bien nourrissantes tant à disné qu'à soupé , & entre les viandes vser principalement des petits poissons frits ou roftis sur le gril apprestez auec ciboules crues,pviure,canelle,& cardamome: quand au boire le vin vermeil doux, trempé de quelque peu d'eau est le meilleur:toutes sortes d'electuaires qui ont vertu deschauffer font fort requises en ceste part,pareillement les linimens & bains de vertu semblable. sra datos. Bref, fi telle infirmité prouient de l'imbecillité du nerf caue de la verge , aucuns medecins conseillent que lon vse deux ou trois fois la fepmaine de la confection anacardine: ce que i'approuue beaucoup moyenant que cela se face par l'aduis du docte medecin present pour sçauoir quand, comment & combient sera besoin d'en prendre:faut oindre la verge d'huyle nardin, coItin,d'aspic,ausquelles lon aura dissout quelque peu de caftoreum & d'anacarde : manger chair rostie auec Taulle faicte de poiure & de vin cuit: vfer de viandes qui soyent chaudes & venteuses apprestees auec les espices tant de fois mentionnees:boire vin genereux & puissant bien trempé:se baigner en bains qui ayent vertu de deseicher & eschauffer ou faire estuues seiches, & en icelles frotter le membre d'huyle d'euphorbe, auquel lon ait adiousté poudre d'anacarde, de poiure & de coq:ou huyle de kerua , ou de noix auquel lon ayt faict bouillir ou infuser queuë descynques,& cédres de vit de bæuf ou de cerf: vser d'vne viande merueilleuse qui ayde grãdedement non seulement à l'impuissance qui prouient pour ceste occasió, mais aussi aux personnes vieilles & decrepites , esquelles elle excite promptement les appetits & stimules charnels: ell’est telle:Prenez petis poissons,fricassez les ou les cuisez en huyle commune, puis les apprestez & mangez à la maniere qui fensuit : puluerisez subtilemét galangue,poiure long, cardamome, canelle,gingembre,noix muscade, safran reins ou ou queuë de scynques recens de chacun deux dracmes , pignons mondez, pistaces, noisettes, dactes, raisins de damaz mondez de chacun yne once:meslez & pillez le tout ensemble, faictes en vne composition auec vin cuict en forme de moustarde:mangez vostre poisson frit auec ceste sauce. Autre viande qui est merueilleuse à stimuler aux choses veneriennes:faictes cuire chastagnes seiches & bien mondees de leur coffe & escorce auec chair de mouton de coq &de passereau, tant bien & silong temps que quasi elles se delfacent toutes & soyent comme pourries de cuire:puis faittes les bouillir à petit feu en laict de brebis ou de vache:espandez par dessus poudre des espiceries cy deslus mentionuees:ou, meslez : parmy sauce qu'auons maintenant descripte, mangez les de ceste façon les vnes apres les autres. Mais il est temps que venions à la seconde partie de la curation presente, en laquelle nous auons deliberé d'enseigner & discourir bien au long, quelles sont les choses qui engendrent le sang,rendent les esprits plus espois fermes &ftables,multiplient le sperme & les ventofitez:toutes lesquelles conditions sont necessaires à ceux qui sont impuissans & debiles à l'acte venerien: Aucus philosophes naturels les diuisent en trois ordres:en viandes,medecine & viande , & les choses qui ont la proprieté de faire l'homme gaillard, dispos & fain.Parquoy les viandes qui sont vtiles à la matiere par nous proposee font telles:mais auant que passer plus outre, faut sça uoir en general que toutes viádes qui sont prorfiak trenere pres au coït venerien,doibuent estre de qualité anti. humide à fin qu'elles puissent engendrer grande quantité de ventositez epoisses,le pain doncsoit de pur forment tres-blanc:la chairde jeune vo. laille affauoir de poulles, de coqsieunes & gras, de canard, de passereaux de poullets,de pigeonneaux gras,de coulóbes ,de perdrix,cailles,merles, griues,tourtres,& semblables: la langue de l’oye est fort recommandable pour cest effect mangee ou beuë en poudre : entre les animaux quadrupedes,la chair de ieune mouton,de veau vedelle, de pourceau engraissé en la maison, la moëlle de ces animaux, ladite chair plustost rostie,que boullie,ou fricassee:entre les poissons & animaux aquatiques sont excellemment bós les escreuisses qui viuent és ruisseaux & peris L fleuues secz & areneux, les petis poissons, & les huictres:entre le laict,celuy de la femme & de brebis est le plus excellét de tous:entre les ceufs, ceux de poulle,d’oye, de canes de pigeon , & de colombe:entre les herbes, les choux, la borrache,la buglose,la menthe, la roquette mangee, & leurs semences: entre les graines, le froment cuict eft tresbon, & le ris auec laict de brebis, ou d'amendes:les ciches, les febues,les phaseols,& les poix:entre les fruits , sont les raisins frais doux, les poires, les coings: entre les fruicts à noyaux,les pignósles pictaces, l'améde douce, es les noisettes,la noix iuglande,la noix indiane, la noix muscade,la noix pontique:entre les germes & virgultes tédres, les asparges sont les plus excellentes,& de la coleurée entre les racines, le satyriú,les nauets,la ciboule bläche , le porreau, lais cuict, la truffe,l'eringe,& la raue: entre les bruuages,le vin couuert,espois,doux, nouueau ou de moyenne aage & odoriferant : l'eau soit boullye, en laquelle lon pourra mettre durant l'ebullition vn peu de canelle, ou de macis,ou de noix muscade, ou de bois d'aloës, ou de gingebre,ou autre semblable , au cas que celuy qui qui veur vser d'eau eust les extremitez foibles & debiles. Les choses dont on peut vser pour viande & medecine,sont les semences de nauets, de menthastre, d'asperges,de raues, d'ache, de perfil, de lupins,de poiure long & petit verd ou sec: la graine de been,& fon huyse:la zedoare,l'angelique, l'imperatoire, le satyrium,le gingembre, la galange, le pirethre, l'azarum, les hermodaties: l'asse douce,laquelle est singuliere medecine fi lon en prend demie once auec du vin: entre les choses froides sont les semences de laictues, de pourpier, de melon:entre les temperees,le fenugrec, le sesame autrement dią lugioline, & les dattes:entre les animaux, sont le stellion, le lezard, le scync,& principalement la poincte de la queno & les reinsele fel du lezard eft merueilleux sal facertaran & est ainsi faict. Ostez la teste à quelque lezard en temps d'esté, vuidez le de toutes les entrail h les,emplissez le de sel: mettzz le à l'ombre iufques à tant qu'il soit sec:lors tirez en le sel & iettez là le corps du lezard. Entre les mineraux, le hyacynthe est bon pour cet effect , parce qu'il conforte le cueur:puis la pierre qui se trouue en la teste des vieils coqs & quelques autres animaux , d'autant qu'il conforte le cerueau : le iembre genital du taureau a grande proprieté parquoy li les deseichez puis puluerisez,& baillez de ceste pouldre meslee parmy vn euf, vous voirez merueilleux effect : font ausli plusieurs autres choles fort vtiles ad cela,comme la racine d'acorus:laie cuict auec la coriádre:le vin:l'anis, les captes:la semence de carthames, les clysteres faicts de la decoction d'vne teste de cheure : le diasatyrium,la racine de campane : la fiente de phaisan beuë ou reduicte en forme de liniment: les cloux de girofles:la graine de mauue: lamelisse,l'huyle de pignons, la gallia moschata, les testicules de coq Teichez puluerisez & beus auec vin:l'os du talon brusse de l'ours & beu:les panais:la pesche:la raue:les testicules de veau, toutes lesquelles choses le medecin ordonnera seló la necessité presente, ayant esgard aux diuerses occasions qui empeschent la puissance d'engendrer enfans inalles. Sur tous autres reniedes recommandons la composition suyuante laquelle apportera hóneur incroiable au medecin & santé asseuree au malade.Prenez partie egale de iaune d'auf, de beurre frais, de.vir de taureau,de ciches,de galā gue, ا Elchicopt gue,de satyrium,de zedoaria.de gingembre, de menthe, des testicules de coq & de regnard,la li. xieme partie de ceruelle de colombe, de passe- reau bien cuict & rosty:les trois parts de moëlle - de la noix indique,des pignons módez, des pi- etaces, d'amandes douces, de iugiole ou sesame, de graine de mauues,de noisettes & de dattes: la moitié de poiure long, de la langue d’oye, & de canelle:faictes cuire tout cela en laiet de brebis: puis les pislez soigneusement,en adioustant au- tant de la queue de scina que de canelle, puis fai- ctes electuaire à petit feu auec suffisante quátité de miel rosat & sucre fin:lon peut faire de ceste composition marcepain,ou tartre ou telle autre forme selon la volonté & plaisir de celuy qui en veut vser... Ily a vne autre composition fort vsitee non toutesfois de moindre effect que celle cy, de la- quelle la façon est telle:prenez once & demie de queuë de scing, deux dracmes de semences de raues:graines des panets sauuages, graines de ci- boule blanche.graine de roquetre de chacune dracme & demie:des trois sortes de poiure &de la gomme arabic:once & demie des pignós módez:vne dracine de pirethre : dracme & demie de languedoye:vne dracme de cerueau de passe. real masle:deux dracmes des testicules de coq: faictes yne meslange de tout auec beurre de vache & miel ou sucre:de laquelle prédrez demye dracme auec vin doux:cela multiplie le sperme & rend l'homme puissant au combat des dames; Confetti auquel aufli sert de beaucoup celuy qui fensuit. Prenez graines de panets Tauuages de nauets ou de raues,de ciboules,de raiforts, d'asperges, de roquette,pignós mondez,graine de paradis, poiure, pistaches , langue d’oyseau c'est à dire graine de fraisne,erynge, been blanc & rouge, Tatyrion à trois fueilles, angelique, gingembre, cresson alenois de chacun vne dracme pislez toutes ces choses & auec miel ou sucre faicies electuaire prenez à chaque fois vne once de c’est ele&uaire parmy vne once de l’aict tiede & demie once de cresme de mesme vertu est celuy qui flensuit. Prenez amendes,noisettes, noix indique, picaces & poiure de chacun yne dracme:gingem. bre,& semence de piuoine de chacú trois dracmes:faictes electuaires auec miel ou sucre : prenezen auec cresme quand il vous plaira habi. ter aliec vostre femme:cestuicy stimule &incite bien forta l'acte venerien. Prenez deux dracmes de graine de roquette, vn once de cumin, vne dragme de graine de pourpier, pislez le tout ensemble & faictes eleEtuaire auec sucre:Prenez en tous les foirs & ma tins vne cueilleree. Autre qui n'est de moindre efficace prenez eguale quantité de poiure de graine de perfil,pi , gnons mondez, vit de cerf deleiché, & terebenthine:Piflez toutes ces choses, meslez ensemble & en faictes electuaire,duquel vsez au matin auant manger la quantité d'vne once auec vin : doux.Autre qui est de vertu pareille, lequel doit eAte plustoft appellé viande rostie qu'electuaire: Ftefi opt. prenez testicules de regnard, ceruelle de passereau, & de colombe de chacun vne once: faictes les cuire quelque peu,puis fricassez en yne poifleauec huyle d'amendes douces : apres que seront fricassez,espandez par dessus poudre de canelle fine,de cloux de girofle, de poiure , & de gingembre meslees ensemble de chacun demie once: vous pourrez aulli piller ensemble tour cela & faire comme vn eleétuaire: mais l'yn & l'autre sont de vertu si merueilleuse qui n'ont rien pareil à eux,quel est celuy aussi que descripruns promptement:prenez egale partie de gingembre,d'eringe,de satyrion & de galangue le tout confict, pislez les&iellez ensemble, faictes en comme vne conserue de laquelle prenez tous les matins yne cueilleree deux heures auant mager , & autant , deux heures auant louper, vous sentirez vne grande chaleur par tout le corps. Autre de non moindre vertu. Ayez semēces de nauet,de ciboules, de feseli, de roquette de chacune demie once, farines de ciches blanches & de sesame de chacune six onces,puluerisez les graines & auec esgale partie de miel d’espumé & de sucre fin telle quantité que sera necessaire faictes vn electuaire: non moins vtile est celuy qui fensuyt: prenez racines de satyrion de pignons módez,de pistaces,& de noisettes rosties de chacun demie once:semences de fau panets uages,de nauets, de ciboules de chacune dracme:gingembre,cardamome,& cubebes de chacun demie once:been blanc & rouge de chacun deux scriptules:pillez le tout subtilement & auec miel despumé &sucre peuidiat cóposez electuaire que sera merueilleux : quel est ausli le suiuant:prenez demie dracme de cantharides, scinq marin, vit de taureau,& vit de cerf de chacun vne dracme:dcux scriptules de borax : poiure long & noir,gingembre & cardamome de chacun un scriptule:demie dracme de cubebes: pignons,piltaces racines de satyrion, & de palme chrift de chacun yne dracme:semence de lague d’oyseau autrement dicte semence de fraisne,& de roquette de chacun demye dracme: faictes electuaire auec cinq onces de sucre apres auoir subtilement puluerisé les choses susdictes vous le trouuerrez singulier , vous cognoistrez le semblable si pislez diligemment caltoreum, vit de cerf, poiure,gingembre,galangue,noix indiane,fang de dragon, borax , & fcinq que ne soyent moisis de chacun demie once , & deux dracmes de roquette : meslez la poudre auec miel despumé & composez,en vn electuaire. Erau cas que ceste impuissance prouint d'vne laschete de cueur & du peu d'appetit charnel faictes vn electuaire de ceste forme ayez cinq dracmes de roses rouges seichez & autant de foucher:mastich, Ipiquenard,azarum, canelle fine, & saffran de chacun deux dracmes : macis, cardamome,& noix muscade de chacú dracme & & demie:fleurs de meliffe, & de borrache, raci- nes de buglose, racines de caryophillata seichees à l'ombre & d'aristolochie logue, de chacun trois dracmes:os de cueur de cerf,& perles de chacun demye dracme:pillez toutes ces choses, (les ra- cines & fleurs exceptees) & les passez par vn cri- ble ou tamis fort tenué & subtil: & quant aux & racines & fleurs, faictes les bouillir en deux ures d'eau rose auec demye liure de mirobalans cmblics si longtemps que la tierce partie soit consommee:puis adioustez les poudres susdictes auec telle quantité de miel despumé que voi- rez estre necessaire,remuez le tout auec vne spa- tule de bois de saule iusques à l'entiere decució: espandez par dessus vn fcriptule de musc bastu: &en ysez:il rend l'esprit gaillard & dispos, & par ce moyen ayde à celuy qui par defaut d'ap- petit charnel prouenant d'vne lascheté de cueur ne peut habiter auec sa damoyselle. Pour multiplier le sperme,le rendre acre , & accroistre le desir charnel : pesez cinq dracines de semences d'asperges & autant de racines de satyrion:trois de been & de gingembre:semen- ces de raues, ciboules blanches,roquette, ortye & panets sauuages de chacune deux dracmes: {quille rostye & reins de scinq de chacun trois dracmes:sept dracmes de cardamome:vne drac- me de langue doyseau c'est à dire de semence de fraisne:faictes efectuaire nec autant de miel & de sucre que sera necessaire: prenez en demye once auec laict ou eau & miel cuict ensemble: h jiij. Illima vous verrez merueilleux effect. 4d Deneremet, le cognoisyne ieune & gentille damoyselle feemditatem de ceste ville,laquelle auparauant fterile & nul lement atteincte des stimules charnels li cost que commencea à vser de la composition suyuante,deuing fecunde:prenez semences de lin & d'asparges de chacune vne dracme:pauot blanc, sesame monde, farine de ciches, & de febues, amandes douces de chacun vne dracme: semence d'ortye & poiure de chacun demie once : trois dracmes de sucre peuidial:pislez le tour enfemble & forinez elećtuaire auec miel ou sucre:prenez dracme & demie de c'estelectuaire auec vin tous les soirs. Autre composition qui deliure de toute' occasion d'impuissance, prenez semences de cumin & de roquette,racine de satyrion de chacun dix dracmes,deux onces de gingembre, deux onces & demye de pignós,vne once d'anis, bastezchacun à part soigneusement, puis pislez & mellez le tout ensemble auec beurre Frais: faictes electuaire, duquel prédrez demie once to’lessoirs allant au lic,en beuuát incontinent apres quelque peu de laict:oindez le ventre d’huyle de suzeau auquel huyle aurez faict bouillir pirethre: ie ne sçache rien qui ayde dauantage que ceft electuaire, bien que celuy qui fenluyt soit mer: ueilleux,principalement à celuy qui est impuifsant par yne complexio froide, par ainsi est tresbon aux vieilles personnes. Prenez zingembre, graine d'anis & de carui, pyrethre pyrethre de chacun six dracmes : semences de ciboule blanche & deroquette de chacun demie once: poiure noir , poiure long, oliban & noix muscade de chacun deux dracmes. Puluerisez le tout & composez electuaire auec sucre ou miel: Cestui-cy elt de mesme vertu qui est prepare d'vne demie liure de racine de carotte ou panet fauuage,demie once de gomme arabic, vne once d'huile de selame, trois onces de miel. Pislez la racine & la gomme fort menus, meslez les auec huile & miel: puis fricassez le tout en quelque poesle iusques à ce qu'ils s'espoissent; lors iettez par dessus cinq iaunes d'oeufs & les incorporez ensemble, apres oftez la poefle de dessus le feu, espandez & mellez les poudres suyuantes faites de galáge,graine de roquette,poiure long,cloux de girofle, canelle fine, semences de rane, deci . boules & de panets fauuage de chacun deux dracmes: vne dracme de safran. Vous pourrez . yser de ceste composition à part, ou en mesler telle quantité que cognoistrezestre conuenable auec Pelectuaire cy deuant descript. Vous trouuerez grād effect en l'vn ou'en l'autre, ou en tout deux meslezensemble: pro semble Aux vieilles gens qui sont impuissans rien n'est meilleur que quatre onces de semences de * roquette,vne once de poiure en poudre accompaignez & meslez tresbien ensemble auec miel d'elpiumé. Lon fait artificiellement des noisettes qui ont grande vertu d'emflamber les amoureuses alu mettes. La façon est telle. Prenez bien trente cerueaux de passereaux plus ou moins selon vostre plaisir: hachez les menu le plus soigneusement que vous pourrez dedans yne escuelle qui soit allez grande & capable: apres prenez quantité pareille de sein de bonic amallé-fraischemét d'al'entour les reins, nettoyez le fort bien,& le meflez auec lesdits cerueaux: Puis fricassez les ensemble dedans la poelle, & delà faites les cuire auec miel despumé si long temps qu'ils s'endurcissent &acquierent consistence d'electuaire:duquel ferez plusieurs morceaux & taleoles en forme de noisettes: Vous en mascherez vne auát qu'aller au lict, & lors cognoistrez à l'experience cumbien elles seront profitables: Mais celte confection est vtile à toute forte d'impuissance & fortifie merueilleusement:ayez egale partie des racines de panets sauuages, & de la graine d'iceux panets bien módez & nettoyez de leur escorce: faites-les bouillir tous ensemble en hydromel faict de miel blanc despumé, auquel ayent cuits auparauant ciches rouges:apres qu'ils auront bouillis si long temps qu'ils en soiét espoillis, espandez par dessus vn peu de fafran,& au cas que celuy qui est impuissant fust froid ou de son aage , ou de son naturel, ne luy sera mal conuenable la poudre d'espice dispenfee d'egale quantité de galangue, canelle fine, noix muscade, cloux de girofle & zingembre. A ceste mesıne impuissance n'est moins proufitable ceste autre composition,qui est telle, faites bouil > : lir ensemble vneliure de laict de vache freschement tiré & autant d'eau, iusques à la consomption de la moitié:puis y adioutez deux grandes у cueillerees de beurre freschement tiré du laict de vache, & autant de miel despumé : faites les bouillir quelque peu de temps ensemble:Gardez soigneusement ceste composition, de laquelle vsez soir & matin: Semblablement ayez telles quantité de ciches rouges selon que desirez l'operation succeder: conquassez les quelque peu, puis faites les tremper en l'eau de la deco&ion de roquette: quand ils seront bien enflez, departissez & les decouppez à l'ombre: à la parfin cuisez les auec peu de sucre penidial & de laict si bien qu'ils ayent confistence d'electuaire: prenez en aufli gros qu'vne noisette , & bewuez incontinent apres quelque peu de bon vin doux:ceremede conuient à ceux qui ne sentent aucunement couler le sperme, & le rendent fort aqueux,en grande quantité,& du tout inhabile à engendrer. Oultre ce remcde, ayez iuft de ciboule & miel en quantité egale: faites les bouillir jusques à la consomption du iust: auallez en deux cueillerees quand allez dormir , & bien toft beuuez yn peu d'eau chaude, Autre fort singulier: Prenez bouillon de teste de poullet & de pigeon: faites vn brouët auec iaune d'œuf, farine de forment, beurre & huyle d'amandes douces à-la quantité de demie liure ou plus, li besoing est adioustez demy scriptule apres de musc, autant d'ambre, & deux onces d’huyle muscelline: que le tout cuise ensemble li long temps qu'il deuienne espois :prenez vne cueilleree de ceste confection tous les soirs, & benuez incontinent apres vin chaud: aucuns y adiou у stent partie egale de graine de roquette, queue de Scynq, satyriós,pignons,pistaces, dactes, poiure, zingembre, been blanc & rouge: mais soit l'vn soit ľautre, il profite merueilleusement aux ieunes & aux vieils. Vray est que ceste cy proufire dauantage aux vieils & de froide nature, qu'aux autres. Prenez seneué, racine de panax , graine de roquette de chacun yne once: demie once de cardamome: vingt grains de poiure: puluerisez le tout, subtilement, & formez petis pastils auec iuft de roquette: mangez en yne dracme au deieuné auec vin vieil astrigent: A ceux mesme aulli est fort singuliere celle qui fensuit: Ayez demie once egalement de graine de lierre', & de fleurs de chamamille:graine de roquette, de poiure blanc & de feneue de chacun vne dracme:dernie once de pirethre, puluerisez le tout & auec miel composez electuaire & meslez diligemmét: prenez en aussi gros qu’vne noisette, soit dedans ou hors du bain. Celuy qui fensuit est de mesme vertu: Puluerisez subrilement le membre genital d'vn cerf,& prenez vne dracme de ceste poildreauec vin pur: autre qui est bon tant aux ieunes qu'aux vieils:puluerisez graine de toute bon ne,de lefame, poiure,graine de roquette, seneué, queu queuë de Scinc,satyrion,graine de porreau egale partie de chacun:composez vn electuaire auec railins de damaz mondez , miel despumé ou fucre: vous y trouuerez merueilleux effect pour les vieils. Aucuns medecins ont pour grand secret & bien experimenté cercmede: prenez yn stellion, bruslez-le & en faites poudre, laquelle laisserez quelques iours tremper en huile cómune, frottez de ceste huile le gros arteil du pied droit: lon tient pour afleuré que ceste onctio est beaucoup meilleure que pas yn des electuaires су dessus mentionnez:& que quand lon veut auoir quelque relasche & repos du combat venerien, lon doit lauer le gros orteil du pied droit auec eau, & subitement le desir charnel cessera. le dis dauantage, que qui oindra le membre genital de presure de lieure, ou graisse de lyon,& frottera le perineum, c'est à dire la partie qui est entre le siege & les testicules de iuft de dragagát auquel on aura mellé trois grains de poiure en poudre,lon sentira merueilleux effect. Vous pourrez ausli composer certaines pilules qui serot fort proufitables à ce seruice. Ayez seméce de ciboule bláche , tefticules de regnard, cerueau de passereau, fleur de palme, & encens malle de chacune partie egale, pilez le tout & tré pez en eau:faites pilules aussi grosses que poix ciches, baillez en sept au soir, vous voirez vne fort belle & gentile experience: plusieurs auallet incontinent apres deux ou trois gorgees de vin: d'autres vsent de quelques bruuages fort singuliers,quel est celuy cy: meslez auec vin,graine de roquette puluerifee, ou iuft de cefte herbe: cela stimule fort la concupiscence charnelle. Si vous prenez vne dracme en poudre de verge de taureau lors qu'ilest en rouít ou de cerf,& l'auallez auec iaune d'æuf, vous sentirez des efguillons merueilleux & prompts aux choses veneriennes. Vous experimenterez le pareil, fi beuuez vn grand gobelet de laict tiede de vache, ou vne dracme de cloux de girofes puluerisez soit mellce. Mais c'est assez parlé des confections veneriennes qui se peuuent prendre par la bouche, venons maintenant aux remedes exterieurs. Prenez huile de grenouilles, huile de fleurs de ciboules canines, huile de formis, & huile de sefame de chacun deux dracmes: pirethre, ftaphisagre,semence d'ortie de chacun demie dracme: puluerisez subtilement ces choses dernieres & les meslez auec les huiles susdites, faites les bouil lir assez long temps, puis adioultez telle quantité de cire que sera besoing pour former onguét: duquel frottez les testicules,verge, reins, aynes, perineum, & le petit ventre: vous sentirez operation merueilleuse. Faites bouillir egale quátité de graine de laurcole & pirethre tous deux puluerisez en huile deliz, ou de luzeau, ou de coste, ou d'aluine, ou de noix:de ceft onguent frottez les lieux susdits & experimenterez effect singulier. a > Puis prenez euphorbe & galbanum de chacú deux dracmes: semences d'aneth, d'ortie, caftoreum de chacun vne dracme:huile faite de fleurs de ciboules canines, dracme & demie: sıx dracmes de cire. Piflez les drogues susdites soigneufement : faites les bouillir & incorporer auec l'huile & la cire en forme d'onguet: duquel vserez comme a esté dit cy deuant. L'onguent suyuant est de mesme effect, mesmement fort vtile pour stimuler la damoiselle au combat: Puluerilez egale quantité d'euphorbe , de pirethre, de cubebes , & poiure: incorporez ceste poudre auec fiel de taureau ou de beuf, & en oindez la verge. Semblablement, ayez huile de poiure , huile de saffran , huile de coste, de chacun yn once: styrax,calamīthe,galāgue,cloux de girofles, poiure blanc, & noir,canelle, de chacũ demie dracme. Puluerisez ces drogues & les meslez parmy les huiles, faites les chauffer sur le feu suffisamment: puis adioustez cire pour en former onguent, duquel frottez l'espine du doz vers les reins,le petit ventre & le membre genital. Vous y sentirez grande vertu. Et si n'eftes content de cestuy-cy.Prenez deux dracmes d'huile de Ipiquenard: huiles de poiure long, de cubebe,de coste doux,de noix muscade, de chacun vne drạcme: poudre de poiure & de pyrethre de chacun deux dracmes:meslez & faites onguent auec peu de cire, duquel yserez à la façon susdite: mais si vous oindez le membre genital de miel,sucre, & poudre de poiure long meslez ensemble, vous y sentirez experiéce manifeste,& fort plaisante à la damoiselle: encores que tous les ongués cy dessus mentionnez foiét allez suffisans pour exusciter l'attouchement du membre genital. Ou bien trouuez nonante petis vermiceaux qui sont espandus à l'entour du tithimal, ou autre herbe qui fait du laict quelle est l'espurge,ou le lathyris:amassez les en esté lors que l'herbe est en vigueur:iettez les dedans vne liure d'huile fort vicille, que laisserez feptiours entiers au soleil ardent:frottez de cette huile les lombes , entre le siege & le membre genital. Vous ne sçauriez desirer meilleur remede. Mellez aufli auec huiles de luzeau & de storax égale partie de assa, pirethre,souchet , & graisse de lyon : oindez les lieux specifiez & receurez grand proufit. Prenez demie once de cire blanche, vne once des satyrions: semence de seneué, de ciboules & d'ache de chacun deux dracmes: musch & ambre de chacun demi scriptule:fondez la cire, pul uerisez subtilement le reste:meslez parmy autant d'huile, qu'il y aura de cire fondue. Vous ne sçauriez souhaiter meilleur onguent que cestuy-cy. Amassez @ufs de formis, faites les bouillir en huile dans quelque vaisseau de voirre:& quand ils bouilliront, espandez poudre faite d'egale quantité de semences de ciboules, & de roquette d'euphorbe & caftoreum:puis soudainement adioustez adioustez autant de cire que sera suffisante pour former onguent:sera cholefort singuliere: Faites fondre egale quantité de beurre & de graisse de regnard amassee d'alentour les reins: Gi toft que sera fondue, mellez egale partie de graines de roquette, d'ortie,& de seneué toutes puluerisees : puis adioustez les testicules de regnard non plustost qu'vne bonne piece de téps apres: que le tout bouille si long temps que les testicules soient tout mollastres:lors mettez y de la cire & faites onguent. C'est un des meilleurs remedes qui se pourroient excogiter. Outre cela ayez deux dracmes de myrrhe, au: tant de cartame, deux scriptules de pirethre, trente grains de poiure, vingt de cardamomei puluerisez le tout, & auec suffisante quantité de cire faites onguent. Aucuns oindent la plante des pieds d'huile de suzeau,en laquelle ayent trempez cinq iours entiers au soleil ces fortes de fourmis qui ont des ayles:Si desirez faire l'experiéce plus outre, frottez en les testicules, reins & petit ventre cela inCitera au cost outre mesure. Lon peut aussi composer clyfteres fort propres pour l'impuissance du coït, qui est le suiuãt. Þrenez vne teite de mouton, & trois ou quatre testicules d'iceluy , vn demi canard, deux poignees de ciches: cuisez les en eau silong temps que les os se separerit facilement de la chair: prenez de ceste decoction suffisante quantité, en laquelle dissouldez huile de noix, faites clyftere qui sera merueilleux. Lon peut dispenser fuppositoires & clyfteres en plusieurs manieres qui sont fort recommandables. Parquoy aucuns sentent grande ayde d'vn suppolitoire fait de racine de satyrion lans autres remedes: Aucuns ont accoustumé faire clyfteres de brouër de teste de chieure,ou de bre. bis,de pigeon, de iaunes d'æufs, de testicules de mouton, de beurre d'huile de sezame, d'huile de noix indane, de noisette, de laict de brebis auec graines de roquette, de panets sauuages,& caftoreum:desquelles choses toutes ensemble ou d'vne part d icelles,ils se feruent en clyfteres: autres prennent la decoction de dactes, fenugrec, & lemblables choses, la mellent auec aucuns des brouets susdits & huyles: en font clyfteres, sur lesquels faut dormir. Reioindre a reunir les nouueaux mariez qui hayent o fuyent la compaignie de l'un l'autre. Ous voyons aduenir bien souuent que les nouueaux mariez, soit qu'ils ayent esté có joins ensemble de leur bon gré, cósentement, & sans aucune contraincte: ou, cótre la volonté & souhait de l'vn ou de l'autre, conçoiuent l'vn contre l'autre vne hayne secrete qui engendre en eux tél discord, contemnement, & mespris qu'ils fuient & abhorrét du tout la compaignic de l'vn l'autre:chose certes entierement contraireaux loix diuines,humaines,& naturelles, pour l'empeschemét qui suruient à la generation qui eft la CHAP. XXX V. a est la fin & but du mariage. L'occasion de ce diuorce est diuerse; aucunesfois la diffimilitude des meurs: quelquesfois l'imperfection corporelle de l'vn ou de l'autre: le plus souuent le peu de plaisir que l'un ou l'autre prend au combat venerien: car ce qui plus incite à ce combat cest le plaisir tref-grand que les deux combatans y fentent, à raison dequoy aussi nature a donné aux parties genitales vn merueilleux sentiment plus aigu & vif qu'à nulle autre partie, par le moyen des nerfs qui y sont dispersez: outre cela a inseré dedans les prostates vne certaine humidité sereufe semblable à la semence, mais plus liquide & subtile , laquelle a vne acrimonie picquante & aiguillonnante auec vn petit prurit 8 demangelon, qui irrite lesdites parties genitales à faire leur action, en donnant volupté & plaifir, parce que elle est accompaignee de grande quantité d'esprits qui s'eschauffent & sont stimulez à fortir hors. Nous laisserons toutes les autres occasions & parlerons seulement de ceste derniere:pour la curation de laquelle descrirons quelques remedes faciles & vtiles: outre lesquels toutesfois nous conseillons quelyne & l'autre partie prie Dieu ad ce que luy, qui est aucheur de toute vnion & paix, les veuille reduire en bonne concorde & amitié, Donc pour esguillonner les parties genitales à quelque chatoilleuse volupté:Ayez pirethre & alle douce de chacun vne dracme:puluerisez les, mellez auec dix dracmes d'huile de luzeau en i ij K ܪ forme d'onguent: duquel l'homme frottera sa verge trois iours durans: & la femme, sa nature: cela les allechera à prendre plaisir, ains à faimer infiniment:autrement, prenez poiure long, poiure noir,pirethre & galangue, tous puluerisez de chacun vne dracme: mellez ceste poudre auec miel:& quand voudrez habiter ensemble frottez en les parties genitales. Et fi la damoiselle desirevne plus belle & gentille maniere,qu'elle mette dedås sa nature comme vn pessaire affez long fait de demié once de gallia moschata,& vne once de ladanum,le tout incorporé & malaxé ensemble, D'autre part si quelque homme souhaitte d'eftre aymé & caressé de sa damoiselle, doit malcher des grains de cubebes & fen estuuer auec sa faliue, e'eit vn remede singulier pour engendrer: le pirethre faict le semblable.Ce remede aufli seroit fort excellét pour la damoiselle fil ne luy apportoit vne ardeur & mordication appliqué sur les lieux. Semblablement le liniment fait de dix dracmes d'huile de liz, ou de spiquenard en laquelle ait trempé trois ou quatre fois vne dracme d'assa ferida puluerisee. Mais d'autant que l'alla est fort puante, vaudroit mieux mettre patmi l'huile au lieu d'icelle, quelques grains de cui bebes puluerisez. Püfüerisez aussi pirethre, zingembre, canelle de chacun vne dracme: malaxez ceste poudre auec eau en laquelle aurez dissoult vn peu de góme arabique: de ceste paste faites trocisques aulli gros gros que lupins:si tost que seront seichez, mafchez en yn ou deux,& vous estuuez de vostre saliue. Aucuns maschent grains de cubebes auec demigrain de musch ou d'ambre, & se fomentent les lieux de leur faliue:mais cependant faut tenir pour asseuré que le musch,ambre,& ciuette sont les meilleurs entre tous: si leur cherté n'estoit si grande. Autres font poudre de pirethre & de poiure en egale portion, la meslent auec miel, & l'en oindent le membre genital non sans grand fruit. Certains personnages diffondent dedans vn pell d'huile chaude fiels de bouc & de loup deseichez au parauant, & fen frottent le membre lors du coït, ils afferment que cest le moyen plus asseuré pour remettre en grande vnion le mary auec la femme:ne manquentaulli d'autres qui foy frottérauec suif de boucieune, & dient querien n'est plus excellent en ceft endroit. Plusieurs autheurs digne de croire afferment que file mary desire que la femme n'ait la cognoissance d'autre que de luy, & la femme d'autre que d'elle,doit recuillir les cheueux qui tombent quand elle se peigne, les brusler & en faire poudre,mesler ceste poudre auec graisse de bouc & fiel de poulle,& fen oindre. Aucuns cerchent d'auoir vne corneille toute viue laquelle ils fontk mourir & tirent hors la ceruelle,& l'incorporét auec miel, & s'en oindent. Autres font caller cufs de corneilles, &z fenfrottent & fomentent les testicules:ils afferment que rien n'est plus excellent pour garder la vraye amitié & loyauté. Les œufs d'arõdelles mis en vlage de ceste façon font le pareil. Si quelqu'vn se frotte auec huile tiede où sera meslee fiente de dain, tienne pour certain que la femme n'aymera autre que son mary. Lon voit parexperience le semblable aduenir par le liniment faict de fiel de sanglier, nous pouuons iuger que cela prouient de la part de celuy qui est le plus amoureux plus que de l'autre, toutesfois les simples medicamens ont certaines proprietez occultes, desquelles nous ne pourrions auoir alleuree cognoissance, ny rendre certaine raison sinon par experience. incontinence d'urine au lift. CHAP. XXXV I. Ncores que ce discours soit quelque peu esloigné de la mariere suiette' de ceste æuure (auquel auons proposé seulement de traicter les propres maladies des femmes) toutesfois parce que l'incontinéce d'vrine au li& moleste le plus souuent les nouueaux mariez, pour n'y auoir donné ordre par le conseil de leurs parens auant qu'estre mariez: chose qui est cause fouuétesfois ou de separer les mariez, ou d'exciter entre eux quelque diuorce, hayne & dissention: ne sera trouué estrange si nous traitrons en ce passage les causes, signes & curation de tel symptome: Donc ce mal, (qui n'est autre que quand lyrine coule & fort inuolontairement des vaisseaux aquels eft contenue)prouient le plus souuent de la mole ! la mollesse,lascheté & debilité du muscle sphincter, duquel l'office est de retenir l'vrine en la vessie & l'en pousser hors quand la volonté le commande:quelquefois de l'imbecillité & resolució des nerfs qui sont inserez au muscle sphincter:aucunesfois sans aucune debilité, lascheté, & mollefse desdites parties, sinon bien petite, mais d'une ardeur & acrimonie, ou exuperánce d'urine: comme aussi de la chaleur de quelque viande qu'on a mágé.Or que la lascheté & mollesse du muscle sphincter cause ceste incótinence d'vrine,est facile à cognoistre és peris enfans, lesquels en dormant profondemét faschent leur vrine,& ne la peuuent retenir,tant à raison de la grande molleffe dont sont pleines toutes les parties de leur corps, & principalement la vellie qu'aussi les facultez animales, outre qu'elles sont debiles naturellement en eux, encores sont rendues plus debiles, & quasi assoupies au someil profond:aussi nous voyons que quand ils sont deuenus grás,ce vice cesse en eux, parce que leurs parties debiles se fortifient, & leur sommeil n'est plus si profond,mais beaucoup plus leger qu'au parauant. Quant à la curation: plufieurs sans vser d'autres remedes ont recours seulement aux choses astringentes & à celles qui ont propre vertu d'estoupper le cours de l'vrine: mais sera beaucoup le meilleur auant qu’vser des rémedes astringens pụrger le corps legierement de l'humeur qui plus l'offense. Eyriapis. Donc en premier lieu sera bon tous les matins à l'aube du iour vser de quelques prises de fyrop, pour digerer & preparer l'humeur peccant:tel il pourra estre:prenez syrops de iuft d'ozeille, de roses seiches, & demeurthe de chacun demie once auec trois onces des eaux de plantain, de buglose & d'ozeille:apprestez vne dose de syrop:en ce syrop auant que le preniez, faites tremper vne nuict entiere deux scriptules de mirabolans citrins & autant de coral rouge, le tout puluerisé & enfermé dedans yn petit nouët de linge fort delié, puis le prenez au matin ; si continuez ce syrop sept iours entiers, vous sentirez grand allegement:puis sera bon ces prises du fyrop paracheuees, boire la medecine luyuante, ou autre telle: Prenez fleurs de roses, de borroche & de buglose,de chacun demie once:semences de plantain & de pourpier de chacun deux dracmes: demie once d'elcorce de mirabolans, citrins: faites le tout bouillir en suffisante quantité d'eau de plantain iusques à la consomption de la moitie:en l'expression coulee dissoudez lix dracmes de caffe fraischement riree , vne dracme derhubarbe subtilement puluerisee, & autant de mirobolans, citrins aulli puluerisez: Beuyez ceste medecine deux heures auant le iour. Durant les prises des syrops & medecine, le personnage vsera de viandes stiptiques, & boira semblablement comme vins vermeils bien couuers trempez d'eau, en laquelle auront boullies bayes bayes de meurte,ou fleurs de grenades, ou acier, où fer ardent sera esteinct: mangera chair cuite & assaisonnee quec verius.coins, nefles & fruits semblables: s'abstiendra de viandes humides, & qui prouoquent l'vrine, quelles sont les raues, raiförts, nauets, melons, ciboules, aulx, aneth, poiure, zingembre & autres tels : voyla les plus Louuerains remedes dont pourroit vser celuy qui pisse en dormant, Si ce fascheux accident procede de la debilité & trop grande mollesse des lieux qui contiennét l'vrine,apres la prise des syrops & medecine sufdits,fera bon frotter les aynes, petit ventre, verge & la patrie voisine du siege auec huile de coIte, ou de been, ou de mastich,en laquelle soiét diffouts castor, bolarmene, mumie, myrrhe, & masthic; par mesme moyen aualler de la theriaque auec deux doigs de vin vermeil ausi gros qu'vn grain de poix ciches: vous cognoistrez que ce mal prouiendra de la debilité des vaisseaux, fi lyrine coule non seulement en dormant mais aussi en veillant. Sil'ardeur & acrimoine de l'vrine en est caufe,on le cognoistra par la chaleur des reins accopaignee de quelque humidité: par les frequens voltigemens & tourmens du corps ça & là dans le lict durant le sommeil mesmement profond: par la grande alteration & foif: qui est le signe certain de chaleur:car encor qu'en cause froide des reins lá puisse bié tourner le corps çà & là dedās le lict, pour cela l'alteratio & foif ne serą point moleste,& I'vrine coulera fan's acrimonie & mordication:parquoy en ardeur & acrimonie d'vrine pourrez vser commodement de ceste poudre, faicte de coriandre rostie & infusee vn iour & nuict entiere en vinaigre, myrobalans emblics, Aeurs de stechas, bol armene , glands dereichez & lentiles mondees de chacun deux dracmes:faut prendre tous les matins trois dracmes de ceste pouldre auec cotignac,ou syrop d'a greste, ou eau de sumach, ou autre telle chose. Le viure sera de semblables viandes qu'auós dict cy deuant,er le cas rien n'est meilleur que manger souuentue la chair de herisson terrestre cuičte auec sumack,ou meurte, ou assaisonnee auec. la poudre sus mentionnee, ou auec conficture ou gelec de coing, ou de poire ou de meurte. Si ce mal prouient par la froidure & humi- . dité ainsi que nous voyons le plus souuent aduenir aux vieillards decrepites:ou , en ceux qui font subiects à yne infinité de distillations froides,ou,qui ont trop beu, ou, qui ont sis sur vne place froide,ou qui ont long temps demeuré és eaux froides comme les pescheurs ,la plus part defquels ainsi que recite Galen sont subiects au Aux d'vrine & de ventre inuolontaire pour la froideur qui leurs eft communiquee des pieds au siege & à la yellie:les remedes de ce mal serot tels:faictes vne poudrebien subtile & bien criblee de deux onces & demie de glads defeichez: deux onces d'encens fin:trois dracmes de myr-. rhe,cinq dracmes de coriádre rostie,racine d'ac corus 1 1. corus & de soucher en partie egale:beuue vois dracmes de ceste poudre au matin à desieuné a- uec vin vermeil bien couuert trépé d'eau,en la- quelle aura bouilly poiure long,galangue, car- damome, & safran:assaisonnez vos viandes de ceste pouldre:trempez vostre vin auec la mesme eau. Les viandes cy deffus mentionees sont fort bonnes, principalement la chair de herison ac- coustree de la façon qu'auons descry , parceque la sauce en laquelle elle sera apprestee a proprie- té d'empescher le Aux d'vrine à ceux qui pissent au lict:ne sera aussi hors de raison prendre vne fois de la theriaque aulli gros qu'vn poix ci- ches. Trociforo/ Si ce mal procede de chaleur fans matiere, vsez de ces trocisques:prenez deux onces de fpo- dium, autant de iuft de regalisse,dix dracmes de seinence de laictues : six dracines & demye de graine de pourpier,autant deroses,&de corian- dre seiche:acacia,gomme arabique, fandaux, lé- tiles pelees, fleurs de grenades,& bol armene de chacun vne dracmc: vn scriptule de camphre: gardez le iust de regalisse à part,puluerisez sub- tilement les autres chosez:malaxez ceste poudre auec leiust & eau rose, & la reduisez en forme de paste:formez en des trocisques qui poisent cha- cun trois dracmes:prenez en vn au matin auec vin de pommes de grenades ou cotignac ou au- tre tel iust astringent:& ne trauaillez le reste du iour.Aucuns medecins ordonnent cest empla- stre:malaxez semences de pourpier de morelle, de melon,ou de concombre,moelle ou semence de courge auec graisse de porc & les pislez fort bien ensemble: Faites emplaftre pour les reins: Sur lesquels si vous couchez sentirez vn prompt remede. Si la chaleur est accompaignee de quelque humeur,outre la poudre qu'auons enseigné cy deuant en cause humide, ayez deux dracines de Spodium,cinq de pulpe de berberis,trois de bol armene,deux d'encens, deux de sandal,fix de semence de pourpier,cinq de sumach, vne de căphre & trois de lacca:puluerisez toutes ces especes & auec suc de rose faictes trocisques qui por sent chacun trois dracmes:baillez en à boire yn auec syrop de pauot : en ceste part la meilleure viande est les lentiles pelees & cuictes puis assaisonnees auec vinaigre ou veriuft. Si ce mal prouiér de quelque cheute ou coup receu au mulcle (pincter, ou aux nerfs qui font inserez dedans ce muscle:frottez les lombes, les aynes, petit ventre,& la partie pres le siege auec huyle nardin, mastich,quinte essence de lauge & autres telles. Si c'est accident honteux aduient durant le sommeil profond, ainsi que voyons couftumieremenr és jeunes enfans, sera bon se presenter plusieursfois à pisfer auant que dormir,& principalement allant au fict:vser des viandes & du boire tel qu'auons cy deuant mentionné, outre cela si les enfans sont encor petis les faut foëtter, & menacer à fin qu'ils s'en donnent garde: les mener du temps mener quelquesfois au liet dans lequel auront pissé,battre & foëtter deuant eux quelque pou- pee que ló feindra auoir pissé au liềt, a fin qu'ils voyent combien sont rudement traictez ceux qui pissent au liet:& quand ils sont grands,les re- prendre,leur dire vergongne & honte,leur faire voir le lict tout baigné: & fi lon ne peut autre- ment faire comme les bonnes gens passé,mettre coucher dedás le lict quelque ima- ge de sainct,à fin qu'ayans reuerence à ceste ima- geils se contiennent. Pour la guarison de ce mal honteux encor que ne soit nostre intention de parler des mala- dies des enfans,faut vser de purgation conuena- ble telle qu'auons cy dessus descry, puis vn mois entier vser du suyuantelectuaire, qui guarira ce mal en toute afseurance de quelque occasion puisse il proceder : Il est tel:prenez vné on-Ettinad dan ce de mucilage, de la semence de psylium-extraicte en eau role,ou de plantain,ou de meurte:vne once de la mucilage, de semence decoing extraicte de mefme façon:mirobalans citrins , noyalıx de dactes,coral rouge chacú à part puluerisé de chacun deux dracmes:( aucuns n'approuuent la mucilage de psylium la tenant come vne dro gue dangereuse,au lieu de laquelle mettent le double de la mucilage de femence decoing) de ces mucilages & poudre auec quantité fuffisante de sucre rosat formez vn electuaire : duquel prendrez tous les matins demie once trois heures auant desieuner. Aucuns au lieu de s'est ele &uaire vsent à l'heure mesme l'espace d'un mois de certaines pilules, & en sont guaris: leur composition est telle:prenez trois dracmes des trocisques de spodio, autant de la semence d'ozeille, puluerisez le tour subtilement & formez quinze pilules auec iust de coing : desquelles prendrez trois tous les matins:lon faict vne forte de vin, lequel beu l'espace d'vn mois trois fois la sep maine arreste entierement le flux d'vrine:la faço Jimah diubi -en ett relle , prenez bayes de meurte & os des grains des pommes de grenades de chacun demie once;fleurs de grenades, escorces d'icelles, & sumach de chacun deux dracmes: graines de coings, d'ozeille & de roses rouges de chacú vne dracme:been blanc&rouge de chacun dracme & demie: coral rouge demie dracme: faictes le tout bouillir en suffilante quantité de vin vermeil astringent à la consomption de la tierce partie du vin puis le coulez. Prenez trois onces de ce vin,auquel meslez dracme & deinie de mi. robalans citrins puluerisez subtilement, baillez le à boire au matin quatre heures auất manger; le suyuanr electuaire faiđt le mesme qui est composé de deux onces de cotignac fai. fans espice auec sucre autant de sucre rolat vieil, deux dracmes de spodium,dracme & demie de coral rouge, vne dracme de mirobalans citrins subtilemét puluerisez;le tout incorporé auec iuft de coing: prenez en toʻles matins ausli gros qu’vne noix: aucuns mangent tous les matins vn mirobolan citrin confič,lequelà la verité est de gráde ver tu en c'est endroic, s'il n'opppiloit beaucoup: parquoy reste maintenant à parler des effects des remedes extérieurs comme linimens,empla. stres,& epithemes qui sont de grande efficace, tant en cestuy qu'en infinis autres accidens sem- blables: baignez donc yn linge blanc de lin en la figuk. composition suyuante & l'appliquez aux reins voire au foye si besoing est:ayez eaux deplárain, de roses,de morelle, d'ozeille,de chacune demye liure: quatre onces d'eau d'aluyne, trois onces de fort bó vinaigre:meslez les toutes enseble&y dissoudez vne once des poudres dot est faict le cerat sandalin:coral rouge, semences de roserou- ge, de plantain & d'ozeille de chacun partie ega- le:dix grains d'aspic:baillez leur vn bouillo, puis en ceste deco&tio refroidie baignezdeux ou trois compresses de linges, lesquelles bien exprimees appliquerez sur les lieux mentionnez, parceque le foye & les reins intemperez sont le plus sou- uét la source du flux d'vrine inuolótaire. Apres l'epitheme,oindez les reins & le foye si besoing cst de quelque onguent, quel est celuy que del- crirons incontinent , puluerisez subtilement coral rouge,sandalblanc&rouge,roses rouges, & {podiu de chacun yne dracme,meslez le tout ensemble sur le feu auechuyles rofat,de meur- te,& de coing de chacun vne once:iuft de plan- tain & de ioubarbe de chacun demie once, auec suffisante quantité de cire faictes onguent mol- ' lastre:voicy vn autre qui est semblabe : huyles rosat & de meurte de chacun fix dracmes: roles : roses rouges,bayes de meurte & de sumach, co- ral rouge &ralure d'ivoire de chacun vn scrip- tule:puluerisez ces choses & les meslez sur le feu auec vn peu de cire& les huyles susdictes faictes onguent:lon peut aussi faire vn cpitheme fem- blable au precedent , qui sera tel: prenez sandal rouge & Ipodium,de chacun dracme & demie: roses rouges & semence de pourpier de chacun demie dracme:yn scriptule de camphre: iuft de plantain , de ioubarbe de chacun demie once: once & demie de laict de femme qui nourrist vó ne fille:puluerisez les choses que peuuent estre puluerisees,& les meslez parmy les iufts & laict le plus soigneusement que pourrez: faites y tré- y per vne ou deux compresses qu'appliquerez fue les reins vous y voicez merueille. Lo dict.qu’vheyrthis Pis, ne bonne poignee des sommitez de meurte cui Ctes en vinaigre, & mises sur les reins font de fi grande vertu quelon ne sçauroit imaginer cho- le d'avantage:& qu'elles arrestent toute sorte de Aux d'vrine.Et au cas que les reins fussent enflá. bez, les huyles rosat, violat & autres choses sem- blables froides y seront fort vtiles: mesmement vne lame de plomb accoustree de la façqn qu'a- uons monftré cy deuant au chapitre du fux de fol.zt. Iperme y fera de merueilleuse vertu & appaise- y ra la foić. Outre les epithemes & linimens susdicts les medecins approuuent fort quelques emplaltres, coinme cestuy cy:prenez roses rouges feuilles de pla utain,escorce de grenade, fleurs de grenade Pembe tefl. & & fumach de chacun demie poignee , pislez ces choses dans vn mortier, puis adioustez deux onces de farine d'orge,faictes le tout bouillir en semble, iusques ad ce qu'il soit cuit suffisammét, puis adioustez suffisante quantité d'huyle de myrtille: faictes emplaftres pour appliquer sur les reins: vous en ferez vn de semblable vertu, li prenez deux dracmes de chacun d'acacia, d'encés, iuft de l'herbe dicte barbe de bouc, myrrhe, galle & labdane:& en composez vn emplastre auec huyle rosat pour estendre sur les reins. • Autre emplastre:Prenez iufts de morelles, de verge de pasteur, de summites deronces,decocombres, de courges,de queuë de souris,de ioubarbe,de coings,de grenades aspres, de bourgeó de vignes de chacun egale quãtité:dans ces iusts espandez la poudre faite de quãtité egale de bol armene,mastic,encés,acacia, fang de drago, sandal blanc & rouge,roses rouges,gomme arabic, {podium, lumach & fleurs de pommes de grenades:faictes le rout bouillir ensemble sur le feu, en adioustant autant d'huyle rosat que cellaire & de cire,pour acquerir cósistence d'onguent. Il sera bon à ceux qui ont le flux d'vrine pour vne trop grande chaleur de reins: à quoy ausli sera non moins vtile le fequent.Ayez huiles rosat, violat & de mandragore: iusts de ioubarbe,& de vmbilicus veneris , eau rose & vinaigre blanc de chacun trois onces: incorporez toutes ces choses ensemble,mettez les sur le feu:&comme elles serót chaudes, meslez vne liure de farine k sera nea 1 d'orge, trois onces de roses seiches, deux onces de bayes de meurte: des trois sandauls subtilement puluerisez de chacun vne once:faites comme vn emplastre sur les reins: outre cela à ceux qui sont malades par quelques exçez de chaleur, les clyfteres sont fort singuliers faicts de laict cler, quelques vns des iusts cy deuant mentionnez , auec vn peu d'huiles violat & rosat meslez ensemble. Aucunesfois le flux d'vrine vient d'vne trop grande durté & constipation de ventre, à raison que l'intestin droict plein d'une matiere fecale dure comprime la veslie laquelle est appuyee aux hommes sur ledict inteltin droict : pareillement les femmes grosses quand elles approchét le terme d'accoucher , ne peuvent quelquesfois retenir leur vrine, parce que l'amarry plein du - petit, comprime la veslie sur laquelle il est ap puyé, & par ceste compression la contrainct à vriner: En ceste part ne faut autres remedes sinó à la durté de vétre le lascher, & à la femme grofse attendre le temps de l'accouchement. Voicy des remedes qui sont singuliers indifferemment en toute sorte de flux d'vrine: pre mierement lon a cogneu par longue experience Iiabete. que la chair de heriffon terrestre feichee au four *& redigee en poudre a vne vertu propre &oc culte de retenir I'vrine, si on en pred dracme & demie à la fois auec vn peu de vin vermeil couuert. Autres affermé que les reins de lieure cuits & affaifonnez auec aneth, semences d'ache & persil, font le semblable pour vne vertu qui est cachee en eux.combien que la qualité manifeste des simples, auec lesquels est assaisonnée ceste chair demonstre effects contraires,& plustost de prouoquer l'vrine que l'arrester : mesme que nous voyons par experience les reins du lieure estre singuliers pour nettoyer la grauelle des reins & de la vellie & faire pisser. Aucuns baillent à boire vne dracme de poudre de gobelet de gland & de corne de cerf bruslee auec vin vermeil astringent: qui est vn remede merueilleux en toute especede flux d'vrine, Autres font seicher au four creste de coq,& font boire vne drac. me de ceste pondre auec vin vermeil bien couuert à celuy qui ne peut retenir son vrine:lvsage continu de ceste poudre par quelques marinees en peu de temps deliure de ce fascheux accident: Lon faict aussi seicher vne anguille de niesme fa at çon que la creste de coq, & de ceste poudrelon vse áutec vin vermeil astringét au loir quand lon va au lict:Ion tient pour certain que dans quatreiours ce remede profitte: plusieurs font seicher quelque veslie de cheure, de beuf ou de vache, & baillent à boire de ceste poudre aux petis enfans, le poix de deux dracmes pour vne fois auec eau & vinaigre meslez ensemble: & afferment qu'en peu de iours ce remede guarist du tout. Le mesme succez aduiệt d'vne denie dracme de la poudre de noix de galle beuë auec vin odoriferant. Autant en faict le gisier de poulle, deseiche & mis en poudre beu à la quantité de demie once auec vin: Lon couppe tout le gofier à vn coq vieil on le faict seicher au four,& re- duit on en poudre, laquelle prise auec eau tiede arrefte miraculeusement l'vrine: lon faict auffi secher les testicules d'vn lieurc, on les puluerise, & de ceste poudre lon boit auec vin odoriferát: en peu de teps lon est deliuré: Reduisez en pou- dre egale partie de calament, & de mirrhe, beu- uez en auec eau auant soupper : vous y sentirez grand allegement: Aucuns couppent la langue à trois oyes, les font cuire puis cuites les baillent à manger vne par iour, au troisieme iour sentent manifestement l'vrine estre du tout arrestee:Plu- Gieurs font cuire veslie de taurear ou de porceau en vin aigre.da baillent à manger auec heureuse ysluë à celuy qui ne peut retenir son vrine: Puanteur d'haleine. A puanteur d'haleine, soit qu'elle prouienne de la bouche, ou du nez, ou de l'estomach, donne occasion fouuentesfois d'exciter diuorce & separation entre le mary & la femme, comme mesme les loix diuines le permettent. Parquoyà fin d'euiter l'inconuenient & deshonneur qui en pourroit ensuyuir, ne sera hors de propos en ce passage de discourir brefuement les causes, siinhelbe fitori gnes, & curation de cemal :Donc la puanteur d'haleine en general prouient ou, de quelque viande puante mangee, comme d'ail,oignon.ciboules:se que peut estre facilement corrigé:ou, de la personne & habitude du tout le corps, qui ne peut parauanture estre oftee, sinon auec grad CHAP. XXXVII. foing & diligence du medecin:ains pour en parler en particulier,l'haleine puante vient ou de la bouche,ou du nez,ou de l'estomach puant. Le nez est puát, ou à raison des fumees & vapeurs pliantes qui sesleuent de la mariere croupie & corrópue dans l'estomach: ou pour quelque vice particulier du nez, ou parties voisines d'iceluy,commefily a quelque humeur descendu du cerueau retenu & corrompu en la racine du nez,ou quelque tumeur ou vlcere és narines, àsçauoir vn polypus,vne özene,vn chancre: La bouche est puante pour plusieurs occasios: la premiere, est la corruption & corrosion de la genciue:la secóde, la pourriture de quelque dent gastec, à la cauité de laquelle sont encluses plulieurs humiditez puantes: la tierce, quelque intemperie chaude de la chair & membrane qui compofe & inuestit la bouche;laquelle altere les humiditez d'icelle, parce qu'est pleine de grande humidité,estant la lource de la saliue:la quatrieme,l'humeur pituiteux pourry, dans l'estomach, ou quelque humeur bilieux retenu en la bouche d'iceluy:la cinquieme, vné vlcere és poulmons ainsi que nous voyons és phthisiques & pulmoniques:la sixieme, quelque vlcere en la bouche de l'estomach,ou dans la bouche mesme;principalemét quand sont vlceres puantes & fordides. Les signes du mal font assez manifestes: les fignes des causes sont tels. Si la puanteur du nez vient de l'estomach,la puáteur est moindre apres le past,mesmément lors la puãteur se sent mellec auec l'odeur de la viande : qui plus est, si estant à ieun vous estouppez tellement les narines , que l'haleine forte par la bouche, vos sentirez facilement la puanteur sortir auec vehemence par la bouche. Si la puateur du nez procede de la part de quelque matiere descendue du cerueau, retenue & corrompue à l'entour du colatoire &racine du nez,& parties voisines que nous voyons à ceux qui ont le nez camus, ainsi vous sentirez ceste puanteur autant auant qu'apres le past, & fi vous estouppez les narines, il ne sortirà aucune puanteur de la bouche, encores qu'elle soit pleine d'eau. Si de la part de quelque tumeur ou vlçere puant & fordide,comme d'vn polypus,d'vne ozene, ou d'un chancre vous le cognoistrez à l'ail. Si la puanteur d'haleine vient de la corruptió ou erosion de la genciue , ou de quelque dent; vous le cognoistrez facilement à l'æil:& fitouchez auec la pulpe du doigt la géciue ou la dent, puis portez le doigt au nez, vous sentirez la puateur; mesıne si vous touchez la dent ou genciue corrompue ou rongee avec yn poinsson, ou vne paille, vous sentirez douleur à la dent & gençiue, & fi en ferez sortir du fang.Sid'vne intemperie chaude de la chair & membrane de la bouche, vous serez alteré & fentirez chaleur dans la bouche. Si d'vne intemperie froide de la dire bouche, vous sentirez la bouche fort froide & humide. Si d'vne vlcere de poumons, les lignes de la phthise & de maigreur sont apparens. Si d'ync > d'vne empyeme, les crachats feront espois, visqueux,blancs, & purulens. Si de l'estomach auquel l'humeur contenu soit chaud, la puanteur ne sera si grande apres le paft:outre ce elle representera vn goust aigu , brusle & enuoira des rouets fumeux.Si l'humeur est froid,la puanteur n'en sera diminuee apres le past, & sera accompaignee auec des roucts aigres. Si du cerueau, la puanteur se sentira encores que fermiez la bouche. Quoy qu'en soit, toute puanteur d'haleine de quelque cause qu'elle vienne , ne presage rien de bon: à raison qu'elle denote quelque pourriture dans le corps: celle des phthisiques est la plus pernicieuse;celle qui vient des poumons mal difposez, ne se guarist facilement: ceux qui sont lubriques & excessifs apres les femmes, rendent le plus souuétvne haleine puante, mais telle puanteur se corrige facilement: les bollus ont l'haleine piante, à raison que l'air qu'ils inspirent est par trop long temps retenu dedans leur poictrine courbe,ains se corrompt facilement , & telle puanteur est du tout incurable, Pour la curation de celles qui se peuvent guarir. Quand elle vient de la corruption & pourriture de quelque dent, ou des genciues,ou de la mollification des genciucs, ou de la chair qui est entre & à l'entour des dents, si lecorps est plein de sang, faut ouurir la vene cephalique du costé malade , puis appliquer vne ventouse au col & fur les espaules, à la charge que les forces &aage > fy accordent: purger le corps auec myrobaláns citrins, & tamarinds, ou auec caffe & rhubarbe: en fin frotter les genciues auec quelque drappeau rudastre, pour les vlcerer & faire fortir bone quãtité de sang à fin de les alleger: puis lauer la bouche d'vne decoction faite de balauste gobelets de glands,roses rouges, noix de cypres,alun brulé de chacun vne dracme:staphilagre demie dracme: le tout cuit en eau : Et au cas que la matiere fuft phlegmatique, faudroit purger le corps auec pilules cochees,ou auec les drogues dont elles sont composees: ou bien prenez fix dracmes de hyere,demie dracme de coloquin te preparce comme auons diet cy deuant &re су duite en trocisques que lon appelle alandaal, demy scriptule de bdellium ou d'ammoniac faites vne paste, de laquelle baillez deux dracmes, plus ou moins, selon la disposition du malade, &loperation d'icelle: apres lauez la bouche de celauement, faiat de roses rouges, noix de cypres & de galle , alun bruslé de chacun vne dracme, le tout bouilly en'eau & vinaigre suffisant, adiouftant vne quarte partie de miel: puis espádez sur la dent de ceste poudre: prenez alun de glace bruflé, balaustes, alun de plume, bayes de myrte de chacun dracme & demie, corne de cerf vne dracme, puluerisez subtilement & appliquez de ceste poudre sur la dent: ou meslez la auec iust ou decoction de bayes de meurte, & en faites liniment. Si la puanteur de bouche vient de la pourri ture ture ou corrosion de quelque dent qui soit ga ornato I stee, faiteş la arracher: mais lielle n'est du tõuc gaftee, vous deuez limer la partie gaitee, & tenir nette la bonne, & vous lauer la bouche tous les iours au disné & souppé: puis bouillir pirethre & staphisagre en vinaigre, sen lauer la bouche, ou le gargarizer auec miel squillitique : ie suis toutesfois d'aduis que lon se frotte les dents & genciues auec choses aromatiques chaudes , au: cas que l'occasion de ceste puanteur de bouche prouint de froidure, quelles sont la galágue lauuage & domestique, cloux de girofles, {pique nard:mais si elle prouenoit de chaleurauec choses aromatiques froides , quelles sont l'eau role, les roses,les landaux,le camphre: le linimet aussi d'huile rosaty est bon:tenez ce pendant la cauité de la dent nette des reliquars de viandes: & mettez dedans ceste cauité vn morceau de galangue, vn peu de myrrhe, ou d'encens , ouvn grain de poiure, ou yn clou de girofle, ou vn peu de miel cuir auec alun brusle & choses semblables: vous deuez aussi lauer la bouche auec vin de sau: ge ou vin tour seul : Mais,li la puanteur procede d'une mauuaise disposition de la chair de la bouche ou du nez; ou de quelque membre circonuoisin , & l'intemperie soit chaude,come il peut aduenir, vous sentirez par fois au cerueau vne mordication, vne ponētion,& chaleur au toucher, auec cela vne grande alteration : lors sans aucune dilation faut ouurir la vene cephalique,& pur 8c que ger le cerueau auec pilules aurees & seinblables: & fi faudra lauer le bouche auec eau rose , de plantain,de verge de pasteur & autres semblables:& si auez doubte qu'elle vienne du cerueau ou du nez, faictes yn parfun de mauues ou de laictues: vne fuflamigation odorante de roses, violes,feurs de nenuphar,de saule,sandaux, & semblables; lesquelles choses se pourront faire en la decoction Tusdicte, laquelle le debura tirer par le nez au cerueau & parties circonuoisines: parceque auec tels parfums & adoremens, l'indisposition desdictes parties se poura corriger. Et si le cerueau ou les parties voysines sont indisposees d'vne intemperie froide accompaignee d'humeur:purgez le cerueau à la faço qu'auons di&t au commencement , auec pilules cochees,ou pilules faictes de hyere's bdellium, & pulpe de colocynthe:puis vsez d'oxymel squillitia:lauez encor la bouche auec decoction de la racine d'ircos,de souchet,de geneure,de marjolaine,de basilic,de rosmarin, d'origan , de calamenth,& autres semblables:quelquesfois recepuez en la fumce,& quelquesfois tirez en par le nez, qui sera le meilleur & le plus conueuable de tous:Quât au regime de vie,gardez vous de poiffon,de fruict, de febues,poix, legumes & autres relles choses qui sont de difficile digestion, & se corrompent legierement : finalement purgez l'humeur froid & corrigez la mauuaise dispofition. Sila puanteur d'haleine prend sa source de quelque humeur contenu dans l'estomach que foit corrópu, mesmemét que foir cholericq & bilieux,ainsi que pourrez coniecturer par lal. teration & soif par la seicheresse, & amertume de bouche, par la puanteur grande auant le past: digerez c'est humeur auec le syrop aceteux : & l'oxysachara ausquels mellerezsyrop d'abfinthe, lequel n'est seulement conuenable à l'humeur froid, mais aussi ayde beaucoup au chaud: puis purgez l'humeur pourry de l'estomach auecpilules d'aloë, ou auec celles de ruffis, & auec mirabolans citrins:iceluy purgé, vsez des electuaires triasandali & de la rosette nouuelle, parce qu'ils temperent & rafreschiffent l'intemperie chaude: outre cela font fort odoriferans & allegent par ce moyen le mauuais odeur: Quant aux viādes, les pelches, les melons, les pesches seichęs, les coings,la laictue mágee auec le vinaigre, les viádes faictes d'orge & d'auene font fort prouftables : mais lon fe doit garder de poisson, de laict & laictages, de chair falee,de ciboules, por reaux, & d'aux : Les choses aigres aydent aucunesfois. Si voyez que l'humeur contenu dans l'estomach soit froid,digerez le auec le syrop dementhe,que pourrez dispenser de ceste façon: Prenez iusts de coing, de grenades aigres, douces de menthe, de chacun vne liure:miel & sucre fin de chacun demie.liure:faictes le tout cuire en consistence de syrop:qui sera fort singulier pour el chauffer l'estomach froid, arrester le vomissemét reprimer le hocquet , & corriger la mauuaisc qualité de l'estomach:& fi voulez qu'il face meil leure operation à l'estomach, meslez y vne tierce partie d'oxymel squillitic:puis prenez des pilules stomachales, quelles fontante cibum,communes,elephangines, assaieret: apres cela vsez des tablettes d'aromaticum rofatum, de diábra, diagalanga, pliriarcoticon,diamoschon dulce & autres semblables:legingembre confict y est encores fort bon:quant au regime de vic, vsez de viandes rusties, comme de poullers de cheureau, veau,mouton,perdrix & autres semblables qui ne se corrompent facilement, lesquelles seront apprestees auec espices odoriferantes , vsezaulli de viandes fricasfees dans la poëlle à la mode de fráce:vostre bruuage ne soit d'eau, mais de quelquelque vin genereux &odoriferant en suffisan- . ce:n'vsez de fruicts ny d'herbes aucunes,ne ma пу gez ny bewuez superfuement :lauez la bouche auec choses odoriferantes & frottez les genciues & dens auec escorce d'arbre amere, comme de tamarisc,genefure,genest escorce de pommes de grenades,fueilles d'oliuier & escorce de frais. ne,parceque elles sont bónes à deleicher, & faire cracher les superfluitez & humiditez retenues dans la bouche & eftomach, & si elles font bon appetit:ne sera aussi hors de propos en tel accident manger raues, poisson salé, moustarde & porreau auec miel,& boire du vin: puis prouoquer le vomissement deux fois la sepmaine: par ceque . ceque la matiere cótenue dás l'estomac ne sepeut plus promptement ny plus legierement euacuer par voye aucune que par le vomissement: apres tout cela baillez syrop d'abfynthe, auquel ayez faict infuser quelque peu d'aloë & d'agaric parceque laloë auec ce qu'il purge doucement l'eftomach,encor faiæ il bonne odeur & preserue de putrefaction:lon peut aussi bailler le medicament cy apres mentionné, qui purge l'estomach & rend l'haleine douce & suaue: prenez canelle choysie & groise, guil de chesne , sel gemme, cardamome, spiquenard de chacun vne dracme & fix dracmes d'aloës: formez pilules auec iuft de menthe, desquelles baillerez deux ou trois dracmes:puis vserez d'un mirabolá cófiết principalement belliric, parce qui purge le plegme & fortifie l'estomach:les myrobalás kebules sont semblablement bons, comme aussi le cardamome,les cloux de girofles, & le maftic, desquels meslez ensemble lon peut composer vn tel medicament. Prenez lignum aloës,cloux de girofles, noix muscades, & maftich de chacun deux dracmes: puluerisez les & les enfermez dedans vn linge de lin: faictes les bouillir à petit feu en vin odoriferant & eau rofe de chacun deux liures & demie iusques à la consomption de la moytié, puis coulez les, & tenez en dedans vostre bouche soir & matin deux cueillerees d'argent lesy mettant de peu à peu. Mais li la puanteur de bouche prouient de : quelque vlcere des poumons ou des parties pectorales,il y aura toux,les crachemens sont purulensgauec fiebure hectique,& maigreur excelfiue de tout le corps,le crachat sera puát & l'haleine pareillement.La guarison de telle puateur eft semblable à celle des phthisiques : outre laquelle faut vser de lauemés & gargarismes faicts de choses aromatiques froides, & se seruir des remedes locaux qui sont fort singuliers & de grande vertu quád il y a quelque humeur chaud corrompu dedans l'estomach. Si la puáteur d'haleine procede d'vn humeur : phlegmatique pourry en la concauité de la poi&trine, faut vser de choses qui ayent vertu d'inciser & penetrer,quel est le iulep faict d'eau de capilli ven.& d'eau distillee de racine de fenoil & de persil,& d'hyssope auec sucre:le syrop d'hylfope & oxymel squillitic,semblablement fil n'y à point de fiebure,ces pilules sont aussi fort profitables. Prenez chair de passereau gras cuict, & sucre penidial de chacun vne once: macis & fpiquenard de chacun deux dracmes:autant de conserue d'ireos ou de campane que tout le reste poise: faictes pilules & les tenez soubs la langue:parce que la racine de lys celeste , qui est appellee iris ou celle de campane, incise,attenue & faict cracher les superfluitez de la poictrine par son acrimonie & mordacité,& fi elle rend l'haleine bone, douce & fuaue. Si la puanteur d'haleine vient de quelque.hu. meur meur retenu dans le colatoire du nez, ainsi que nous voyons à ceux qui ont le nez camus: digerez la matiere auec le Tyrop de stechas, ou auec l'oxymel squillitic dans lequel ayent boullies marjolaine & hyssope: purgez le cerueau auec hyere lagodion, ou auec pilules des cinq especes de myrabolans autrement dictes sine quibus,ou cochees,ou fætides:destrempez & pillez seneué parmy du vin & vous en gargarisez: ou vlez du remede que s'ensuyt, prenez seneué, staphisagre, & rue de chacun yne once:deux dracmes depirethre,puluerisez les,&les faictes bouillir en viñ & eau & vous en gargarizez:fera bon se faire esternuer auec la poudre d'euforbe & de condisi & mascher gingembre: semblablement attirer par le nez iufts de marjolaine,des fueilles de laurier & de lyerre:à quoy aufli seruira beaucoup la semence de nigella romana & le pirethre puluerisee & deftrempee auec vin & attiree par le nez : tout cela doit estre faict auant le past. En fin si la puanteur d'haleine prouient de quelque ylcere de bouche,ou des genciues: ou pour quelque erosió & defloració d'icelles, vous debuez vser de gargarismes faicts de la decoctió des feuilles d'oliuier en vin auec miel. Mais me semble que ne sera hors de propos de mettre en auant quelques remedes proufitables à la puanteur de bouche de quelque cause puisse venir:tels pourront estre,la racine de sanemonde,le souchet,l'encens,le lignum aloës , la grosse canelle,l’escorce de cedre, la semence de daucus, les cloux de girofles,la noix muscadele mastich,le cardamome,l'agnus castus, le spiquenard, lesquenáthe,les fueilles de laurier, l'escorce & fueilles de cedre,& d'orenges:les roses, les fandaux,le camphre, les fleurs de nenuphar , le codignac , la tormentille & choses semblables, mais sur tous autres aydez vous de ce médicament qui faict l'haleine plaisante & conforte les genciues Prenez sandal blanc,roses rouges de chacun cinq dracmes:sandal rouge , escorce de cedre, {quenanth sec, gallia moschata de chacun trois dracmes:cardamome,cubebes, macis, cloux de girofles,maftich, lignum aloës de chacun deux dracmes:faictes poudre,& d'icelle frottez vos dens,ou si voulez, destrempez les auec vin odoriferant, ou auec eau rose. Quand la puanteur de bouche vient de quelques viandes mangees que soyent puantes comme aulx,ongnós,porreaux,eft bon lauer la bouche de vinaigre squillitique,mascher fueilles de rue & deronce,souchet,zedoare,fenoil,anis,cus min & choses semblables. FIN DV. PREMIER LIVRE. LIVRE LIVRE SECOND DES MALADIES DES FEMmes, & de leurs re medes. Oys auons discouru су deuant le plus succinctement que nous a esté pollible des maladies des vierges, & les accidens qui non seulement font communs, & aduiennét indifferemment aux nouueaux mariez tant mary que femme, qui desirent auoir enfans: mais aussi à chacú d'eux en particulier pour quelque defaut ou imperfection de nature qui les contrainct le plus souuent se separer & dissoudre leur mariage,mesmement se remarier ailleurs: nous auons aulli faict métion de plusieurs autres infirmitez & indispositions, desquelles aucunes sont pro. pres au mary seul,les autres à la femme:Maintenant suyuant l'ordrecy deuant proposé, nous parlerons en celiure second, quelles sont les 06 casions & empeschemens en ceux, qui delong temps mariez n'ont encores faict proufiter le ta. lent de mariage,ains sont demeurez fteriles & sans lignee:vray est qu'auons desia traitté de ceste matiere quelque peu,& recité quelque remedes de tels empeschemes au liure precedent, lequels si voulons conferer auec ceux que deduirons en ce second, nous pourrons auec touteafseurance ofter toutes occasions de sterilité: & par ce moyen rendre heureux & plaisant le mariage de ceux qui par defaut de lignee se desplaifent & abhorrent entierement la compaignie de l'vn l'autre:Suyuant donc nostre intétion,nous parlerons en ce liure de la sterilité venant tant de la part du mary que de la femme: de ses espe , ces & differences:de ses causes qui sont quasi infinies:des signes & remedes d'vne chacune caufe: ce que nous esperons estre non seulement plaisant à lire, mais grandement proufitable à ceux qui par la generation de leur semblable au lien de mariage, desirent rendre leur nom immortel. Les especes,differences, & caufes de fterilité. CHAP. II. de l'homme que Terilité en general est vn empeschement de Sla generation & procreation de son semblable, prouenant tant de la part de la femme: encores qu'à proprement parler, fterilité soit en la femme vn defaut de conceuoir & ne pouuoir deuenir grosse au temps & aage qu'elle deuroit conceuoir: Si donc le mary & la femme n'ont aucunement esté molestez de pas vn des accidens, desquels auons traité au premier liure'ou li molestez de quelques vns d'icoux en ont esté entierement guaris, faut tenir pour certain que fi la femme apres auoir efté long espace de temps marice ne conçoit & de uient grosse , qu'elle a quelque indisposition en soy, autre que celles qu'auons cy deuant mentionné,qui est cause de sa sterilité. Or telle indi{position luy est naturelle,ou par accident:i’appelle indisposition naturelle, celle qu'on apporte du ventre de la mere qui est comme hereditaire, & laquelle sans grande peine & ayde du medecin ne peut estre corrigee ny ostee : parce que le corps ne peut changer son naturel "sans fatiques incroyables, outre que comme dit le poëte Horace Naturam furca expell femme as,tamen vfque recurret: Chassez nature de vostre corps auec telle force & violence qu'il vous plaira, non-obstant elle ne laissera de retourner à ses premieres erres: Pour ce regard est befoing pour corriger telle indifposition naturelle, vser des remedes les plus Tinguliers que lon pourra choisir & les iterer souuent:encores que parauáture n'en ayez bonne ylsuë,& les experimentiez inutiles, tant pour l'obstinatió & resistence du mal naturel,qu'aussi le plus souuent la damoiselle est refractaire au conseil du medecin, & ne veut endurer en soy l'entiere operation des medicamens tels que soni mal le requiert. Pour ceste cause le sage & bien aduisé medecin quand il cognoistra l'obstinatió du mal naturel & l'inobedience de la malade, à l'endroit de laquelle les plus singuliers & secrets remedes qu'il a peu choisir n'ont eu vertu ny puissance aucune,doit sonner la retraite & prendre honeste & excusable congé,& ne point infamer les remedes qui ont esté autresfois proufitables à vne infinité de personnes: par ce moyen euiterá la calomnie des hommes, & entretiendra auec honneur & louange la bonne reputation. L'indisposition qui est acquise par accident se peut plus facilement oster , d'autant qu'elle procede, ou de la part de l'homme, ou de la femme: ou de la faute commise par l'un d'eux à l'heure du combat venerien:ou bien incontinent apres le combat venerien: ou de quelque cause qui est commune,tant à l'vn qu'à l'autre. Quand la sterilité vient de la part de l'homme,sont plusieurs occasions:la premiere est de la part tant du temperament & habitude de tout le corps que de l'aage de l'home: comme, si l'hommeest de son temperament femblable à celuy de la femme à sçauoir si l'homme de temperament froid & du tout feminin est conioinct auec vne. femme de mesme naturel:ou si l'homme de temperament chaud est marié auec yne femme de mesme temperament: d'autant que pour auoir lignee faut que les deux parties soiết ou de temperé & mediocre,ou de contraire temperament: à sçauoir que l'homme froid soit ioin& auec vne femme chaude:&l'home chaud auec yne femme froide: ou, que tous deux soiét temperez:car des temperamens contraires joincts ensemble, se faict vne mediocrité: Des temperez naist le temperé. L'home trop gras soit de corps ou de ventre, ne peut accommoder son membre à celuy de la femme:outre ce il a peu de sang, à cause que il est la plus part conuerty en graisses: parce peu de semence, ains fort peu cupide des choses veneriennes: pareillement l'homme plusieune que douze ans, & plus vieil que soixante, ne peutengendrer pour la plus grand part: ie dis pour la plus grand part, parce qu'Arist.en ses polít.liu.7. chap. 16. estime que l'homme peut engendrer iusques à soixáte & dix ans:& la femme conceuoir iusques à cinquante: semblablement on a veu des hommes qui à septante cinq ans & plus tard, ont eu des enfans sans aucun soubfon qu'ils leur fussent attribuez: Et de fait, il y a des hommes plus verds & vigoureux à septāte cinq, que plusieurs autres à cinquante ans:d'autāt que la force de l'home ne depend de l'aage: ny la foiblesse doit estre limitee des annees passees: mais toutes les deux doiuent estre mesurees selon la complexion & habitude bonne ou mauvaise, tant naturelle que acquise du corps: consideré que plusieurs sont vieils auant l'aage, à raison de l'vlage du corps qui aduient principalement du trauail de l'esprit,fafcheries & grans manimens, & auec vne oyliueté ou labeur & trauail excellif, tellement que la force de l'homme touchant la generatio ne peut estre iustemet limitee à l'aage, yn quarton de son. . d'autant que l'homme pour vieil qu'il soit , peut engendrer, pourueu qu'il soit verd & vigureux, non vsé de maladie, de fascheries, & trauail de corps:qulli le commun prouerbe tient, que l'hóme peut engendrer,tant qu'il peut leuer de terre La seconde occasion qui rend l'homme sterile;quand quelque partie noble, ou autre qui luy fert, est offensee: ce que lon peut cognoistre facilement en ceux qui sont malades du cerueau, ou du cueur, ou du foye, ou des reins , ou de la ratte, ou de l'estomach, soit par intemperie, obstruction,ou autre vice caché: à sçauoir si la teste fent quelque douleur ou autre imbecillité. Si le foye, ou la ratte est scyrrheuse,si les poumons debilitez, fi l'estomach yomist alsiduömét: sur tout fi le corps est bouffy , ou hydropique, ou icterique, ou tabide, ou phthisique, ou affligé d'vne fiebure lente:parce que les parties nobles sont la fource de la matiere spermatique, lesquelles uffensees ne pourroient engendrer,fouțnir & enuoyer aux parties genitales matiere vtile ny suffisante,ny allez pleine d'esprits benings pour fatisfaire à la generation. La tierce occasion,est de la part de la semence, laquelle pour eftre feconde & prolifique, doit auoir ces marques:cralle non liquide, ny sereuse: mais visqueuse,blanche, globeuse à la forme de la gresle,luisante,allant au fond de l'eau, d'odeur des fleurs de palme ou de luzeau, à l'entour de laquelle les mousches voltigent ioyeusement, comme comme à l'encour d'vne chose qu'elle desirent sur tout, & fe paillent auidement:de quantité mediocre, car trop petite quantité ne seroit suffisante pour engendrer,trop grande ne pourroit estre conceuë ny nourrie au commencemné par celle de la femme:outre cela, qui ne vient des enfans trop ieunes,des yurongnes, des des grans mangeurs,des vieillards decrepitez, des hommes lubriques & trop addonnez aux femmes, & des personnes qui de long temps ne peuuent plus engendrer: De la lon peut colliger, que la semence peut estre vicieuse, ains inepte à engendrer en plusieurs façons: premierement quand elle est plus chaude, froide, humide & seiche que n'est besoing pour la generation; Elle est rendue froide par deux moyens, l'vn eft naturel , l'autre est par accident;le naturel eft quand l'humeur vient de nourriture froide, come d'auoir mágé fruicts & autres telles viádes: auoir beu eau fort froide, ainsi que plusieurs hommes & femmes ontcoustume faire: auoir vescu en trop grande oysiueté: estre d'vn naturel trop melancholique: telles gens ont naturellement leur semence trop froide. Elle est renduë froïde par accident,&l'air est trop froid , silon a beaucoup trauaillé, hlon fest baigné en eau froide, li lon a csté longueinét triste & fasché, & autres celles chofes qui cocernent le regime de vie:outreplus fi la femence a esté trop long temps retenuë auant qu'estre expulsee, parce que les esprits en sont dillipez: fi elle demeure trop long temps dans la matrice, ce qui aduient lors que l'homme iette beaucoup plustost sa semence que la damoiselle: car les efprits de la femence se dissipent , & la froidure de la matrice la corrópt: la semence est rendue trop chaude par semblables occasions eschauffantes: en cas pareil trop seiche ou trop humide par occasions deseichances & humectantes: tels excez donc en la semence de l'homme la rendent du tour infecunde & sterile, si dauanture elle n'est meslee & contéperee auec la semence de la femme qui soit temperee ou de contraire temperature à elle, comme si la femence fort chaude ou fort seiche de l'homme est meslee auec la semence froide ou humide de la femme, & au contraire:car telle meslange de femence contraire est prolifique,la seméce aussi est infecode aux hommes, lesquels en leur ieunesse se sont par trop emancippez en l'acte venerien:car telle lubricité leurs a tant & de si long temps debilité les vaisseaux spermatiques, que la semence yest renduë debile & facile à se corrompre, qu'ainsi soit ils ietcent vnesemence aqueuse, mesme anant que d'entrer au combat. Pareillemét l'actevenerien exercé auec vne pucelle tropieune ou trop petite corrompt la semence:lon recognoist aulli ie ne sçay, quelle proprieté inexplicable, quirend la femenceinfeconde, comme nous voyons aucunshommes estre enclins à hayr le vin,autres à aymerivnệautre vianded on certain naturel qui leur est propre & particulier : aufli à d'aucuns la semence est infecondenon pour autre cause que par par vne proprieté occulte & inexplicable: Semblablement plusieurs choses exterieures soient prises par la bouche, ou appliquees , ou portees font sterile la semence: comme le camphre, l'efcume de fer les vermisseaux luisans de nuict pris par la bouche:l'opium, le iusquiame, la cigue, la mandragore & aurretels narcotiques appliquez aux testicules, rendent la semence infeconde:à Cause qu'aucuns d'iceux congelent la semence, ains esteindent ses esprits & chaleur: autres confument la matiere de la semence par leur chaleur & seicheresle. - La quatrieme occasion,est de la part des inftrumens genitaux offensez qui sont les testicules,la verge,& les vaisseaux spermatiques:la verge rend l'hommesterile, si ellest trop courte ou de nature ou d'aage, ou par accident ou de corpulence & graisse trop grande de tout le corps, principalement du petit vétre,fi qu'elle ne puille paruenir iusques à la bouche interieure de la matrice,ny là expulser sa feméce:toutesfois pour estre courte la sterilité ne fenfuyura, li la matrice est puissanteen attraction :la verge trop longue faict auli le pareil : d'autant que le sperme en vn chemin & canal si long se refroidist auant qu'il soit arriué au lieu, où elt besoing : vray est que cela semble estre hors de verifimilitude, par ce qu'il est fort difficile que la semence se puisse refroidir dans la verge eschauffee,& laquelle est entouree & munie du col de la matrice aufli efchauffé:la verge oblique, tortue & courbe,à rai son du ligament trop court, telle qu'ont les enuches que lon appelle spadons:la verge trop grofseou trop gresle trop mollastre & paralytique, ou son canal estouppé par quelque obstruction Qucompression à raison de quelque tumeur qui est és parties voisines réd aufli l'homme sterile; les testicules froids & humides , soyent tels de leur temperament,soyent par quelque accident comme par applicatiós exterieures d'emplastres ou de linimens, preparent & rendent vn sperme aqueux,crud & peu fouuent prolifique,fil n'est , receu dans vne matrice chaude & seiche; iceux i aull sont infeconds qui sont par trop petis,contus, quels sont ceux des enuches que les latins appellent thlibiæ,mal conformez tumefiez vlcerez vulnerez, paralytiques, enfermez dedans le ventre ainsi qu'on en voit à plusieurs ausquels ils ne descendent point sinon à la frequence & continuatio du coït,couppez & oftez tous deux par vne hernie ou autrement:car l'autre demeurant principalement le droict, l'homme ne delaisse d'estre fecond: les vaisseaux spermatiques oppilez ou oppressez de quelque tumeur en la partie voisine ou contuz ne peuvent librement preparer ny porter la femenće, ains sterilité Tensuyt. La cinquieme occasion prouient de l'offense des parties qui aydent å lageneration: comme il aduient à ceux qui sont taillez du calcul, esquels le plus souuent les corps variqueux appellez parastates qui apportent le sperme elaboré des te sticules 1 sticules aux proftrates,mesmement les vaisseaux spermatiques,ou quelque nerf sont blessez. Pareillement les venes &arteres appellees iuueniles situees derriere les oreilles, vulnerees ou coup pees en trauers par quelque chirurgien ignorat apportent fterilité, d'aucāt que les testicules funt deftituez de la comunion & focieté du cerueau, tellement qu'ils ne peuuent de luy recepuoir ny les esprits animaux ny la matiere seminale qui vient la plus part du cerueau. Quand la sterilité procede de la part de la femme sont plusieurs occasions: la premiere est l'aage moindre que de quatorze ans & plus vieille que de cinquáte,iaçoit qu'elle puisse concepuoir plustost ou plus tard ainsi que nous dirons au liure troisieme:la mauuaise temperature soit naturelle ou acquise de la femme, laquelle n'eft conforme à celle de l'homme, ains du tout diuerse & efloingnée de celle qu'auons declaré cy dessus:l'obesité excesiue du corps: la grande extenuation d'iceluy soit naturelle ou accidentelle :le corps plein de mauuais humeuis. : La seconde occasion est quand quelque partic noble est offensee ainsi qu'auons obserué en l'homme: que telle offense est plus re. marquable & de plus grande consequence en l'homme qu'en la femme : parceque la semence de la femme n'eft tant necessaire à la generation que celle de l'homme , d'aurant qu'elle a moins de vertu que celle de l'hom comme estant moins pleine de chaleur vray est me & d'esprits vitaux:qui est cause qu'Aristotea'péfé que la femme ne iecte semenceaucune qui ayde à la conception, mais seulement quelque humeur,qui sert comme de stimule de volupté à la femme, & de nourriture à la semence de l'homme, qui est l'opifice & cause premiere efficiente de la generation. La tierce occasion est le vice de la semence, qui doit estre obserué selon l'aage & aatres códitions qu'auósspecifié à la consideration du sper. me de l'homme. La quatrieme,est le vice des testicules,cornes, & vaisseaux fpermatiques de la femme , qui peut estre tel qu'auons declaré cy deuant en l'homme. La cinquieme est le vice de la matrice: lequel est diuers selon que la matrice peut estre offensee en soy & plusieurs de ses parties, aflauoir en fon propre orifice interieur qui respond à la capacité:en son propre orifice exterieur qui respód au col de la partie honteuse: au conduict. & canal qui est entre les deux artifices qui doit estre proprement appellé le col de la matrice:en ses ligamens:en ses cotyledons:en ses vaisseaux spermatiques & menstruaux.en ses testicules:en ses cornes:& en ses parties voysines. Le corps de la matrice est offensé,par intemperies chaude, froide, humide, feiche, simples ou composees:sans humeur ou auec humeur : car toutes les intemperies soyent naturelles,assauoir apportees du ventre de la mere: ou acquises par mauuais mauuais regime de vie ou maladies, quand elles sont insignes & excessiues, elles debilitent ou prosternent la faculté de la matrice, par laquelle elle attire,conçoit,retient,& entretient la feméce:à raison dequoy le diuin Hip. en l'aph. 32. du 52 liure 5.dict, que les femmes qui ont la matrice froide,dense,chaude,humide, feiche,ne conçoiuent point. Car la matrice trop chaude resout, dislipe, & quasi hanist, en defaut d'autre nourriture, la semence qu'elle aura attiré:non point autrement que le grain de fourment,ou d'auoine, ou autre telespandu en vne terre trop chaude(quelle est durant les iours caniculaires) est corrompu & quafi bruslé en peu de iours:telle intéperiechaude de matrice se cognoist principalemét és femmes hommasses & viragines, barbues,hautaines, felónes,qui ont la voix grosse & pleine:lesquelles fentent des chatouillemens & titillations veneriennes és parties honteuses, aucc ardeur & quelquesfois exulceration:& ont leur mois auec peine & en petite quantité, d'autāt que leur gráde chaleur dislipe le sang. La matrice trop froide cógele esteinct & faict mourir le sperme qu'elle aura receu, tout ainsi que les grains espandus sur vne terre fort froide ou qui est glacecou couuerte de neiges, perdent leur vertu & viennent à neant: telle intemperic froide de matrice se cognoist en ce que la fem. me n'a aucun desir des choses veneriennes, pluftoft les fuit & abhorre du tout;elle n'a ses fleurs que bien peu & encor toutes blafardes; elle fent comme vne tupeur aux cuisses, lobes, aynes & bas du ventre. La matrice trop humide corrompt suffoque ou ne peut retenir,ains par la grande lubricité laisse incontinent escouler le sperme receu, ainsi que le grain semé en vn marais ou lieu marescageux ne proufite aucunement:les signes de ceste intemperie, font pesanteur es lombes & petit vé tre:les fleurs copieuses, aqueuses & le plus sou. uent blanches. La matrice feiche consume & quali deuore la semence receuë,sinó toute pour le moins la plus grande partie qui est cause que quand encor'elle concepuroit la femence receuë,elle n'en pourroit engendrer des secondines: ou sielle les engendroit,elle ne les pourroit agglutiner à soy, à raison de sa trop grădesecherelle & densité:outre plus elle ne pourroit nourrir le petit fætus pour la paucité des mois qui fluent quand ell’est Les intemperies composees de la matrice alfairoir chaude & feiche froide & seiche se peuuent facilement cognoistre par les simples:outre lesquelles la matrice peut estre offensee par amas d'humeurs sanguin, pituiteux,bilieux, melancholique,fereux, Hatulēt,feméce corrompue, lesquels,ou sont contenuz dedans la cauité de la matrice, dont sont excitez le mauuais gerine, l'hydropisie tant aqueuse que venteuse, la suffocation de l'amarry, la procidence , les fleurs blá ches 1 trop seiche. ches,le calcul:ou sont receus au corps de la matrice,dont luy viennent les phlegmons erysipeles, herpes,scyrrhes,ædemes,chacres vlcerés ou non vlcerez,opoftemes,abscez, vlceres fordides, estiomenes,pustules,demangeson, satyriase,phymose,carnositez,gratelles,obstructios de matierecrasse espoisle & en grande quantité , paralyfie,thym,verruques,condylomes,nymphe, rhagadies,hæmorrhoides, i’entens hæmorrhoides, les extremitez des rameaux des venes qui descendent de la vene caue, & se viennent inserer à l'orifice exterieur du col de la matrice,par lesquelles venes plusieurs anatomistes tiennent que les femmes grosses & les viergesse purgent de leurs mois:tous lesquels accidens empeschent que la matrice ne puisse conceuoir:& sur tout les viceres d'icelles lesquelles repoussent la semence receuë,comme faict le ventricule les alimens: les boyaux les excremens:& la vessie I'vrine quand ils font vlcerez. Outre ces accidens,la matrice dolente, ou demise & chassee hors de son lieu ne peut conceuoir:ce qui se faict en quatre sortes:par descente, ascente, inclination & procidence: Elle monte au foye,rate diaphragme, estomach, poi&trine, cueur,gosier, & teste: elle descend aux parties honteuses, veslie,aynes, hanches:elle incline aux costez contre les lombes & sur le petit ventre ell’est precipitee dedans les parties honteuses,& le plus souuent hors les parties honteuses iufques aux cuisses, quelquesfois iusīs aux genoux: Semblablement le corps de la matrice est aucunesfois si court &eftroict soit naturellement ou par accident,que son espace n'est pas assez suffisant ny capable pour contenir tout le sperme qu’est necessaire pour la generation du petit embryon:ou si le contient & en forme quelque cómencement d'embryon, il empesche l'entiere perfection d'iceluy, parce qu'il ne peut estendre & obeir à la croissance du perit. Quelquesfois la matrice n'est offensee sinon par l'offense d'autruy qui luy est comuniquee: comme quand tout le corps est affligé de fiebure selon l'aph.31.du liures.ou quelque partie d'iceluy est malade qui est proche ou a quelque societé auec la matrice,comme par vn Aux de vétre:ou,quand tout le corps est maigre ou trop extenué,ou quand il est trop gras: la plus gráde part desquels accidens de la matrice cy mentionez sont aussi communs aux vaisseaux spermatiques,menstruaux,cornes,ligamens, propre o. rifice & col d'icelle, Les deux orifices propres de la matrice, tant l'interieur,qui est celuy qui respond dans la capacité de la matrice, (que lon dict estre si estroit aux femmes grosses qu'vne espingle ou esguille n'y pourroit penetrer)que l'exterieur, qui est celuy qui respond au col de la partie honteuse : auec cele canal & conduict ou passage forrestroit & anguste qui est entre ses deux orifices,quelon doit appeller le col de la matrice, dans lequel se rendent les vaisseaux spermatiques, par lesquels les les femmes grosses iectent leur semence au coït non dans la cauité de la matrice , & par lequel aufli la semence tant virile que feminine entre dans la matrice & le petir fætus en sort : donc toutes ces trois parties, (qui n'en font qu'vne,ap pellee proprement le col de la matrice, mal difposees empeschent la conception:comme filest endurcy par quelque scyrrhe ou inflammation selon l'aph.s4.du liure sifil est precipité &poulsé hors de son siege & fort dehors,felon Hip.au liure 2.de malad.des femmes:ou, f'il a vne mauuaife conformation : qui se peut faire en trois fortes:la premiere quand il est fermé ou naturellement, ainsi que se faict és femmes grosses, és femmes qui n'habitent aucunement auec les hómes, & plusieurs autres qui l'ont du tout fermé de nature; ou par accident asçauoir par quelque chose estrangere, comme par quelque tumeur, caroncule, membrane,graisse, verruque,cicatrice demeuree apres l’vlcere guary: ou par la coiffe : du ventre trop gralle selon l'aph.46. du liures. La seconde forte, quand il n'est droict & nerespond pas directement au col de la partie honteuse, mais est tourné en derriere,à sçauoir sur les intestins,ou en deuant,à sçauoir contre la vellie: ou de costé, à sçauoir contre l'vne des aynes.Hippocrates au premier liure des maladies des femmes, refere la principale cause de ceste distorsion & mauuaise situation à la matrice,quand la femme est priuee de la societé & plaisante compaignie de l'homme: car lors les lieux ne sont hu / m mectez de la liqueur gratieuse virile;ains demeu. rans secs cerchent de toute part quelque humidité pour se recreer , qui faict esmouuoir & trálporter la matrice hors de la place, & par consequent son orifice: quelquesfois aulli secol de la matrice se tourne en derriere către les intestins, quand, (dit Hip.) le ventre est trop lasche: car d'autant que la matrice est appuyee sur le droit intestin,f'il aduient que le droit intestin soit vuide par vne trop grande lascheté de vétre, la matrice necessairement tombe en derriere, & par consequent son col: comme aufli le col de la matrice le tourne sur le deuant, quand l'inteftin droit est trop plein & la vessie vuide: la troisieme, quand il est hiant & trop ouuert, quel il est aux femmes nouuellement accouchees, ou aux femmes qui ont leurs purgatiós naturelles.Telles mauuaifes conformation & situation du col de la matrice empeschết que le sperme ne puisse estre receu au lieu destiné, ains que la femme demeure sterile. Il est aussi affligé d'oedeme, phlegmons,chancres,vlcere,& tous mesmes accidés que le corps de la matrice. Le col de la partie honteuse, ou comme les anciens anatomistes disent, le col de la matrice, qui est l'espace entier qui commence depuis l'orifice exterieur susdit de la matrice, & feftend iusques à l'entree ou orifice exterieur de la partie honteuse,l'il est mal disposé: est cause fouuentesfois de sterilité, comme quand il est si large & ample, soit de nature ou par accident , à sçauoir ou d'un trauail labourieux, ou par trop frequent coït, que le membre viril ne sente aucune delectation en l'acte venerien: quand encore il y sentiroit quelque prurit plaisant, par sa trop grande largeur ne se peut reseruer & aftreindre å la venue du sperme viril. Au contraire fil est par trop estroit, ainsi qu'il est aux femmes trop grasses, fi que le membre viril n'y puisse entrer fans douleur,ny ietter son sperme iusques au lieu.ou li ses paroits sont si durs & calleuses par vn coit trop frequent qui les a deseiché à la longue (tels ou d'yn que les ont les vieilles femmes ou les ieunes putains) ou à raison de quelque cicatrice delaislee apres vn vlcere guary, tellement qu'apres auoir receu le sperme,ils ne se puissent vnir ny ioindre pour le retenir:ains le laissent escouler, qui est vne des causes pour laquelle les putains n'engendrent point. Ou fil eit tortu & oblique, ou estouppé de quelque carnosité, membrane, graisse, col, verruque:ou comprimé de quelque tumeur: ou fermé & non encor' ouuert ou à Migé de phlegmon,oedeme,vlcere,chancre, erysipele, verruques,thym, condylome,& plusieurs autres accidens,ainsi que nous declarerons plus amplemét cy apres. Les ligamens de la matrice,sont plusieurs: aucuns,qui sont comme petites fibreuses ansules, par lesquels elle est artachee au boyau droit & à la vellie desquels est entre deux: Autres qui sont forts & puissans ligamens nerueux & musculeux, par lesquels est attachee à l'os sacrum , au quel les anatomistes disent qu'elle est pendue: Autres tels & aulli forts & valides par lesquels elt attachee & comme penduë aux vertebres des lombes: ces deux fortes de ligamens luy font annexez & inserez en la partie anterieure & pofterieure pour la fouftenir fermement:les premiers la conioindent seulement par son col á la veslie & au boyau droit: or d'autant que ces ligamens icy font nerueux & musculeux, ains qu'ils sont laxes & se peuuent estendre & racourcir selon qu'ils sont pleins ou vuides d'humeurs,iladuiét que la matrice se peut promptement & pour legiere occasion,mouuoir,changer de place,monter,descendre,sortir hors, incliner en deuant, en derriere, és coítez, & transmuer en vne autre figure: le cognois vne femme à qui la matrice se renuerse & tombe iusqu'au genoil, & n'a laissé d'engrosir &porter à terme iusques à deux fois. Les vaisseaux menstruaux de la matrice, font venes qui procedent de la vene caue, desquels aucuns rameaux sont distribuez au corps de la matrice, autres rameaux se rendent au propre orifice & col d'icelle:par lesquels les mois se purgenc és fen.mes aux vierges & femmes grosses, par ceux qui viennent à l'orifice & au col de la matrice: aux autres femmes par les autres ra Les vaisseaux spermatiques sont, vne vene & vne artere de chacúcosté: la vene & artere droite, viennent de la vene caue & grande artere: la yene & artere senestre viennent des venes & ar meaux. teres teres renales : toutes les deux font inserees de chacun costé dans les testicules de la femme. Les testicules sont plus petis & plus plats que ceux des hommes:vn de chacun costé du ventre: aux costez de la matrice pres du fonds, fans toutesfois toucher à son corps: annexez auec elle, tant par la tunique du peritoine,qué par les vaisseaux eiaculatoires descendans aux cornes d'icelle,& à tout le demeurăr du corps par les vaisseaux preparans. Les cornes de la matrice sont appédices femblables aux cornes d vn petit veau quand elles luy sortent de la teste, par lesquelles la marrice attire à soy la semence de ses testicules. Tous ces ligamens,vaisseaux menstruaux spermatiques,cornes,testicules, vaisseaux eiaculatoires & preparans, mal disposez, ou par intemperies,obstruction,tumeur,abscez, vicere,chancre, sont empeschez de faire leur office, & par ce causent sterilité. Les cotyledons(qui sont orifices & extremitez des venes menstruales aboutissantes dans la cauité de la matrice par lesquelles le sang mestrual fefcoule tous les mois, & és femmes enceintes est porté aliment au petit embryon) quand ils sont pleins de mucositez ils s'estouppent, ains empeschent que le sang menstrual ne descende dans la m itrice en telle quantité qu'est necessaire pour conceuoir, former & nourrir l'enfant: empeschent semblablement que la femme grofse ne porte à terme selon l'aph.4s.dus.liure. Les parties voisines de la matrice mal dispofees qui empeschent de conceuoir,sont le petit vétre trop gras,selon l'aph.46.dus. des aphorismes:les femmes trop grasles qui ne conçoiuét point:en elles la coeffe cóprime le col de la matrice,&fiel. les ne coçoiuent point auant qu'elles soiét amaigries:quelý tumeur côtre nature,hemorrhoides, ou vlcere à l'inteftin droict, ou au col de la vellie. La sixieme occasion de sterilité de la part de la femme,est le vice du sang mestrual:lequel confiste en quantité, qualité, façon & temps de son excretion:car le flux excellifnon seulement rend la femme sterile , mais aussi luy acquiert vne hydropisie & atrophie de tout le corps. La paucité d'iceluy ne pourroit donner suffisant alimentà la semence pour conformer enfant: selon l'aph. 45.du liure.s. la nullité ou suppression totale d'iceluy,fans lequel la conceptio ne peut estre pour les causes que nous dirons cy apres. La vicieuse qualité d'iceluy; à fçauoir bilieuse , pituiteuse, melancholique,sereuse , purulente, ne pourroit donner bonne nourriture à la femence, à l'embryo, & au petit fætus. L'excretion d'iceluy qui se fait gouttes à gouttes,iaçoit qu'elle soit de lon gue duree. Quand le temps de son excretion est incertain, tantost pluftoft tátost plus tard que le mois:no' en parlerós en son lieu plus amplemét. Quand la stérilité procede de quelque faute commise à l'heure du combat venerien, ou incontinent apres, sont plusieurs occasions.comme, le coit fubit apres le coït: le coït contrainct &non &non amoureux de l'vnou de l'autre, ou de tous les deux, tel que lon voir entre ceux qui sont ma riez outre leur gré, ou se desplaisent ensemble: le coït trop ardent & amoureux: le sperme trop & long temps retenu au col de la matrice auant qu'y entrer: ou, trop long temps retenu de l'hőme auant que l'expulfer, car les esprits se resoudent & dislipenr: le sperme de l'homme & de la femme expulsé en diuers temps: car pour conceuoir, faut que tous les deux spermes soient expulsez en mesme temps, cu soudain lyn apres l'autre: Et au cas que l'homme soit le plus loudain, pour accelerer la femme, fera bon d'oindre les parties muliebres d'huyle de lys auát le coït, ou que l'homme lie legierement ses testicules, pour retenir son sperme iusques à tant que la femme sente le sien prest à sortir , ains l'vn attende l'autre:encores que faussement plusieurs femmes afferment ne sentir aucunement leur (perme sortir,& pour cela ne laisser à cóceuoir. Vray est qu'il n'est du tout besoing, que les deux spermes soient expulsez ensemble, mais il suffit qu'il n'y ait pas longue espace:veu que la matrice préd si grande delectation à la iouissance du sperme viril,que encores qu'il soit expulsé quelque téps auant celuy de la femme,elle ne le laisse escouler & corrompre,mais l'attire, le recient, le contregarde, & y prent plaisir merueilleux. Et toutelfois ne faut croire pour veritable ce que recite Albert le grand, que plusieurs femmes conceurent pour sestre baignees dans un bain, auquel in iiij fer turis 'air u & elpo de fécon plusieurs hommes festoyent lauez & y auoient spermatize:l'amarry d'icelles ayant auidemment attiré à soy ces spermes: car il n'est pas vray femblable que le sperme hors de ces naturels & accoustumez conceptacles, ne s'exhale & corrompe incontinent:encor’moins vray que la femme puisse conceuoir sans combatre, & au combat prendre plaisir: Sont les mensonges, impostures & ruses des femmes impudiques, qui s'efforcent sous tel preteste fabuleux de celer leur impudicité: ausquels li lon adiouste foy, quelle liberté prendront les femmes en l'absence de leur mary, les vefues,les vierges & les moniales:Et ceste fable d'Albert le grand, est issuë de la fausse opinió d'Aristote, qui disoit les femmes conceuoir sans prendre aucune delectation, sinon petite & peu louuent au coït: parce que selon son aduis, elles ne iettét point de sperme comme fait l'homme, mais seulement quelque humeur sereux, qui par la friction & eschauffement de la partie faite au a coït,est excitee: mais ceste opinion peut estre refutee entre autres raisons, par plusieurs enfans qui naissent non seulement semblables de visage & de meurs à leur mere, mais aufli font heritiers de leurs maladies , indispositions, & infirmitez,tant de corps que de l'esprit,entant que la mere nephritique, ou epileptique, ou podagrique,cngendre enfans subiets à mesmes maladies. Outre les empeschemens susdits,le mouuement violent de la femme apres le coït , le leuer, le tourner , le sauter ,I cîteinuer, le toussir, empef chent fur la geni demeure en mes que les a planetes com Saturne ou de lune ou de la c ainsi qu'auons au 24.ch.du liu ne:le bain excel mence:Venus in veilles:cholere:& uete: yurongneric manger fruicts verd bain alumineux: tri charme:incantatio: occalions que descri voyla en general les cale quelles parlerons cy ap criprons la curation déch sement que nous sera poti Les signes a prelages prisque la fterilité proujene l'homme, que de celle de la fe CHAP. IT chent que la conception ne se face. Les causes communes tant à l'homme qu'à la femme qui apportét occasion de sterilité sont plusieurs: l'obesité tant de l'vn que de l'autre: l'air trop chaud, froid, humide, sec,peftilét, gros & espois:la constellation maleuole & ennemie de fecondité qui domine sur quelque lieu ou sur la geniture de l'homme ou de la femme : la demeure en vn pays qui est moins peuplé d'hómes que les autres:l'aspect maleuole de quelques planetes comme quadrat ou opposite aspect de Saturne ou de Mars auec Venus: le defaut de la lune ou de la conionction d'icelle auec le soleil, ainsi qu'auons amplement declaré cy devant: au 24.ch.du liure premier:grád trauail:lógieufne:le bain excellif tant froid que tiede:Hux de femence:Venus immoderee:ioye subite : longues veilles:cholere: grādes euacuations:longue oysiueté: yutongnerie: boire excessif d'eau froide: manger fruits verds & nouueaux en quantité: bain alumineux: tristesse,fascherie, fascination: charme:incantatió:forcelerie,& plusieurs autres occasions que descriprons au liure troizieme: voyla en general les causes de la sterilité : defquelles parlerons cy apres en particulier, & defcriprons la curation de chacune le plus soigneusement que nous sera possible. Les signes o presages de fterilité. Visque la sterilité prouient tant de la l'hoinme,que de celle de la femine, faut sça CH A P. III. part de uoir premierement lequel des deux en est la cause:dequoy lon pourra auoir certaine alleurance par deux moyés:l'vn est l'experiéce : l'autre est la coiecture & ratiocinatió que le medecin sage, prudent & bien aduisé en peut auoir. Quant à l'experience:les philosophes natu rels,qui veullét que le sperme de la femme soit Coront-sig. ilsiettent du Sperme de l'homme & de la fem necessaire à la generatiòn,vsent de ceste preuue: me dans l'eau,& disent que celuy qui nage par dellus est infecond, & celuy qui va au fond de l'eau est prolifique. Aucuns prenent sept grains de fourment,sept grains d'orge, & lept grains les ma-nota. de febues:les baignent en l'vrine de l'vn & de l'autre:assauoir aucuns de ces grains separement en vrine d'homme & autres en vrine de femme: puis les sement chacuns à part , dans quelque pot plein de terre, hors du cours de toute eau & de pluye:si que tous les matins l'homme arrouse les liens de fon vrine:& la femme les liens aulli de fon vrine:ils continuent cest arrousemét l'efpace de huict ou dix iours iusques au temps que les grains puissent germer:ceux qui germent demonstrét la fecondité de celuy qui les a arrouse de son vrine:ceux qui ne germent point donnét tesmoignage de sterilité. Autres espandět soufre parmy I'vrine, si de la naissent des vers,cest signe de fecondité,sinon de sterilité. Autres prenent deux poingnees de feuilles de mauues, ou de laiit. Atues toutes verdes,les font arrouler chacunes à part:I'vne d'vrine de l'homine, l'autre d'vrine de la . . pliter. la femme dont on est en soupçon: celles qui seicheront plustost enseignent la sterilité de celuy ou celle qui l'aura, arrousé: plusieurs emplissent, deux pors pleins de son de fourment, font pisser dessus l'homme & la femme,chacun à part l'efpace de dix iours continus ou dauantage: le son auquel naistront plustost des vers domonstrera estre sterile celuy qui aura pissé dessus. Auicenne approuue l'experièce faicte par le sperme,mais il ne tient pour asseurees les autres. Hippocrates au 44.aph.du liure 5.des aph. enseigne de faire ceste experience par les parfuns : faictes affoir, dict-il, la damoiselle sur quelque cheze percee: entourez la cheze de toute part auec linges, ou draps, si bien que la fumee du parfun ne fe puisse perdre:Coubs elle mettez quelque parfun , la fuinee duquel monte iusques à la matrice parla conduicte de quelque canal ou entonnoir: le parfun se pourra faire auec du ladanum, storax, calamitalignum aloë,musch,autres &ambre telles choses aromatiques, puluerisees assez grossement & espandues sur les charbons ardens:)Si l'odeur du parfun penetre au trauers du corps& vient iusques à la bouche & narines, la fterilité n'est de la part de la damoiselle mais de l'hỏine: plus aisément vous ferez telle experiéce fila damoiselle met dedans sa nature la tefte d'vn ail pelé le lendemain si sa bouche fenc l'ail, c'est 4gne manifeste que la fterilité ne vient de sa part: ces deux experiences dernieres encores qu'elles soyent certaines,elles n'asseurent pas toutesfois de toute sterilité,mais seulement de celle , qui prouient d'obstruction ou aftriction des parties genitales: ou de quelque intemperie excessiue, froide, humide,chaude & seiche:car l'obstructió & aftriction des parties genitales, (quelle est és femmes qui sont grasses)empesche le passage du parfun au nez:la frigidité l'estein Et:l'humidité le suffoque:la seicheresse le consume:la chaleur le resout & diffipe. Aucus des modernes medecins font ceste experiéce, par colyres instillez dans les yeux:si bié que si les colyres de quelque couleur n'alterent point le crachat,c'est signe certain d'obstruction & par ainsi de sterilité, d'autant que les mébres voysins des yeux sont semblables au sperme, cóme lon peut coiecturer en ce que par l'excessiue emission du sperme les yeux sont rendus caues, enfoncez & batus. Or, li par toutes ces experiences lon ne peut auoir suffisante cognoissance de la ferillcé de l'homme ou de la femine, faut auoir recours aux autres marques qui enseignent à l'æil les occasions d'icelle.Et puisque, selon le discours,qu'en auons fait cy deuant, sont cinq occafions de la part de l'home,qui empeschét la femme de concepuoir:desquelles la premiere est le semblable temperament des deux:la seconde, l'offense de quelque partie noble:nous ne rechercherons les signes & enseignemens de ces deux occasions pour le present:mais les soubmettrons à l'inuetigation soigneuse d'vn plus grand loysir: par lerons 1 lerons seulement des marques de la semence vi. cieuse(qui est la troizieme occafion) laquelle fi cst par trop chaude,la femme le cognostra par la chaleur & acrimonie d'icelle qu'elle sentira l'ayant receuë en sa matrice : l'homme aufli en donnera tesmoignage certain, par la mordication & chaleur qu'il sentira au conduict de la verge à l'eiaculacion : & que aussi elle nc sera blanchastre, mais pluftoft tirant sur le tou. sastre. L'aage pareillement de l'homme,le temperamét, la qualité du corps,lesmeurs, la façó de vie, la couleur du visage, le tein& la couleur du poil, le poil gros & espois,les tefticules velus &autres tels signes en donnerót plus certain iugemét.Si la semence est trop froide, elle se monstrera liquide, sereuse,crue, sans exciter prurit aucun au passage:les testicules petits,les aynes & petit vétre sans poils:sans donner chaleur plustost froideur à la matrice:de nul odeur ny feteur quelconque:l'homme de naturel feminin peu addoné & fort debile au coït. Outre ces signes faudra encores auoir egard aux maladies ou accidens que le personnage peut auoir:commefila quelque flux de som.éce, f'il est subiect à quelque foiblesse de cueur,f'ilest trop vieil, vsé,paffé:Quant à l'offense des parties genitales( qui est la quatrieme occation) elle se peut cognoistre à l'ail touchant la verge trop grosse ou trop petite, trop courte ou trop légue, ou obliq,ou tortue,ou mollastre,ou paralytique comme aussi les testicules trop petis,contus,inal conformez,tumefiez,alterez, enfermez dedans le ventre: les testicules froids & humides sont demonstrez, par le peu de desir & plaisir en l'aĈte venerien:par la verge flaccide & qui ne farrige sinon par contreincte & à la longue: par le sperme liquide aqueux & crud:& que la femme sent froid en fa matrice: & lequel si deuient fecond n'engendre que des filles:nuls poils ou bié peu & tardifs és parties hunteuses : le cerueau offensé sera aussi demonstré par la petite quantité de sperme qui escoulera fil à fil & de mauuaise façon:& par autres occasions qui se manifesteront à l'ail. Les occasions de sterilité qui dependent de la part de la femme seront aussi declarees par leurs lignes:mais cependant faut remarquer, suyuant l'aduertissement d'Aristote au premier liure de la generation des animaux , que sont quelques femmes, lesquelles ont cela de leur disposition naturelle,qu'elles ne concoipuent point en leur aage premiere,mais seulement en leur seconde & tierce:autres qui ne concoipuét en la premiere ny seconde,mais en la tierce: dequoy pourrot tesmoigner plusieurs femmes en ceste ville de Paris, lesquelles ayāt esté steriles à leurs premieres aages sont deuenues grosses à quarante cinq ans.Et sur toutes madame la Côtesse de Fiasque qui ayant esté mariee dixneufans fans auoir enfans à la vingtieme aagee d'enuiron quaráre ans eftaccouchec ceste annee d'un beau fils à Paris 1581. . 1581.La cause,est qu'auec le téps la mauuaise difpolitió de la matrice qui empeschoir la conceptió left corrigee,& fen elt acquife vne autre qui estoit prolifique. Si la temperature de la femme est dissemblable à celle de l'homme,on le cognoistra par les fignes de celle temperature qu'aura la femme: car si ell'est de chaude temperature aura le corps maigre,grăde chaleur au toucher les venes pleines, le poul subit,& le cueur palpitant : sera de meurs obstinees, bizares, faciles à se cholerer, hautaines,& promptes à tout:dormira peu,aura forces poils,les cheueux crefpes & noirs,le teint roux obscur, peu de menstrues,craffes,rousastres tirans sur le brun:lyrine flaue, sera lubrique & voluptueuse au contraire si ell'est de froide temperature,aura fort peu de poils subtils rares,tardifs à croistre & blonds ou blanchastres principalement au petit ventre,aynes & cuisses:le poul petit;la respiratió quiete:les mois en petite quatité tardifs,espois blanchastres non rougeaftres, quelquesfois sereux & aqueux:le corps froid au toucher:peu de defir & de plaisir aux choses veneriennes:le sperme en petite quantité, froid & tardif à sortir. Siell'est de temperature froide & humide,aura le corps lasche,mollastre:la matrice tousiours humide,les fleurs blanches: grande quantité de menftrues aqueuses, sereuses, le sperme aussi aqueux sereux & difficile à contenir: ains difficile à concepuoir & facile à auorter quand l'enfant commence estre grand. Siellest de froide & seiche temperature, aura le corps sec & rude, peu de mois:peu de sperme: le col de la matrice sec,& quelquesfois plein de rhagades. Si la femme a quelques nobles parties offensees, on le cognoistra par les actiós d'icelles parties deprauees, diminuees ou obolyes. Levice du sperme de la femme est cogneu, par la temperature de tout le corps d'icelle:d'autant que le sperme est vn excrement decidu,de toutes les parties du corps:commefil est trop chaud, froid, humide,ou sec le temperament de tout le corps,les meurs, la façon de viure & autres telles choses en donnerótcertain tesmoingnage: vray est qu'il faut plus auoir d’esgard à celuy de l'home que de la femme,d'autāt que celuy de la femme n'est si necessaire à la generació, ains plustoft comme vne chose passiue qu’actiue. Le vice de la matrice de la femme alfauoir trop chaud, froid, humide, sec est manifesté prin cipalement par le temperament de tout le corps lequel de la plus grand part (comme dict Hıp.) est tel que celuy de la matrice:tant à raison de la grande sympathie qu'elle a principalement auec les parties nobles:qu'ausli pour la refluxion des excremens & vapeurs qu'elle leurs enuoye : co : me si la matrice eftexcelliuement chaude vous le cognoistrez, si la damoyselle est maigre, pileuse, de gros poil,ayant peu demenstrues, groffes & noirastres:fi ell’est froide, vous le iugerez par les mois subtils,aqueux peu rougeastres:par le poil rare , tardif, blond plustost que noir, debile & fort subtil. Si elle est humide, par les humiditez qui en Aueront quelque temps auant les menstrues par les mammelles & tour le corps mollastre:par le ventre assezlasche, sans qu'elle ne peut retenir le sperme: Si elle est seche, vous le verrez par l'extenuation & maigreur du corps: par le peu des menstrues, espoilles & rares: par le peu de poil:par la grande secherelle & afpreté d'icelle,laquelle ne le pourra humecter:encores qu’elle soit souuent humectee par l'humidité gratieuse de l'homme. Les grosses ventosirez qui engendrent fouuentesfois inflation de matrice, le cognoissent par le ventre & mammelles enflees: par les viandes venteuses dont la femme a vse: par le brouillement & trenchees qu'elle sent au ventre:lefquelles se passent comme elles sont venuës. Si la damoiselle est trop grasse l'ail en fera foy, outre que le mary sentira au combat venerien le bas du ventre de sa femme gras,redoublé, & le col de la matrice estroit: vray est quefil aduient que la femme ait la poitrine,espaules,flács, cuilles & le reste du corps extenué, & le ventre grand outre mesure , fait coniecturer grosselle de ventre prouient de ventofitez amalsees, ou de matiere fecale retenue, Les vices du vray col de la matrice & de ses deux orifices tant interieur qu'exterieur:des cotyledons des parties voysines,des menstrues, & que telle n de toutes autres choses exterieures se doiuent remarquer auec grand iugement & discretion, à raison dequoy reseruerons ceste cognoissance pour en parler cy apres en particulier le plus soigneusement que nous sera pollible. Quant au col de la partie honteuse large ou estroit, oblique, tortu,estoupé de cal, mébrane, verruque, cicatrice, tumeur, carnosité, clos & non ouuert de nature, le mary seul en doit estre le iuge:ou pour luy la sage femme qui maniera &tentera les lieux. Quant aux présages:Hippoc.au liure premier des maladies des femmes,dit que les femmes fecondes sont beaucoup plus saines, que les steriles:d'autant qu'elles ont les venes plus ouuertes, libres & patentes pour expurger les excremens menstruaux, lesquels retenus ou supprimez apportent occasion à la femme d'vne infinité de maladies: vray est que la multitude d'accouchemens les rent debiles , & faict vieillir bien tost: Au contraire, les femmes steriles sont valetudinaires, parce qu'elles ne se purget pas tant librement de leurs mois: en recompense elles viuent robustes,& long temps demeurent ieunes. Sila femme sterile est malade de quelque maladie prouenant de l'amarry, ou estant en l'amarry, elle en sera plus grieuement malade, que la feconde, pour les raisons susdites. Les femmes qui ont la matrice chaude,froide, humide, seiche, ne. conçoivent point finon de semence contraire: & les hommes qui ont la semence chaude, froi de, de, humide, seiche,n'engendrent point sinonen vne matrice de cótraire temperature. La sterilité qui prouiét de l'orifice propre de la matrice ferme,ou cicatrisé, ou de la petitesse d'icelle,de brefueré,longitude,grosseur du membre viril,eft incurable: celle qui vient de la taille de la pierre est difficile à guarir, si la partie n'eft fortifiee. La bouche de la matrice estant dure,calleuse : parce qu'elle ne se peut fermer exactement:ou encor’ qu'elle se ferme, parce qu'elle ne se peur dilater, causę vrie sterilité incurable. LA CVRATION DE STERILITE PROVENANT DE LA PART de l'homme Le temperament semblable de l'homme erg de la fema me , occasion premiere defterilité. plus gneusement que nous a esté possible sur les differences,causes, signes & presages de sterilité: maintenant commencerons à parler des remedes necessaires à chacune cause: & premieremét de la part de l'homme. Si donc l'homme & la femme fotit de temperament egal, distemperé, toutesfois seroit boni, ou ne les auoir point conioinct ensemble, ou si les loix de Dieu le pouuoient permettre,les separer. Mais d'autant que Dieu, l'honneur , & la raison defendent telle separation : au lieu de les separer,faudra par regime de vie & tous autres moyens changer leur naturel semblable, & les rendre de contraire & dissemblable temperatu & re l'un à l'autre,à fin qu'ils puissent engendrer. Vray eft qu'il sera plus expedient procurer ce changement & mutation en la femme, ains que l'homme demeure en son temperament naturel, consideré que la femme pour engendrer, resemble à la terre & à la matiere, lesquelles reçoiuent toute sorte de semence & de forme, estant premierement bien cultiuee & bien preparee: aulli la femme qui est le champ de l'homme,con. ceura & fera profiter la semence de quelque hóme que ce soit , si elle est bien disposee & preparee au parauant. Or la maniere de procurer ce changement en la femme, est par regime contraire:à sçauoir corriger son temperamét chaud par viandes,bruuages,& autres choses exterieures rafreschissantes:combien que peu souuent ce temperament chaud se rencontre en la femme plus grand qu'en l'homme: d'autant que l'homme le plus froid qui se pourroit trouuer , encor est-il plus chaud que la plus chaude femme à raison dequoy, si besoing est de rafreschir la femme, faudra vser de choses qui soient mediocrement froides:L'intemperie froide de la femme se corrigera par choses chaudes, & ainsi les autres intemperies par leur contraire selon l'aduis du docte medecin. L'offence CHAP. V. N L'offense de quelque partie noble , occafion seconde de Sterilité. Noles Ous n'auons icy deliberé de traitter tous les remedes qui font necessaires pour la guarison des vices & accidens que peuuent aduenir aux parties nobles , d'autant que l'offense d'icelles n'apporte seulement sterilité,mais aussi grande iacture & quelquesfois ruine totale de la vie, ains reseruons ce discours plus exquis pour nostre practique vniuerselle,en laquelle parlons amplement de la curation de toutes les maladies du corps humain: nous serons contens pour le present faire mention des remedes plus promps & faciles , mais ce neantmoins fort conuenables ad ce. Si donc le cerueau offensé est occasion de ste- rilité en l'homme, ou en la femme: vsez de l'ele- cuaire plirisarcoticon cuin moscho:des conser- ues de Heurs de betoine, de rosinarin, de melif- se,de racine d'acorus,& autres tels remedes qu'a- uós descry au premier liure chap.33. où auós par- lé de ceux qui sont impuissans & debiles au co- bat venerien: en quel lieu voirez les lignes ma- nifestes pour cognoistre si tel accident prouient du cerueau offensé. Sea Corde. Si le cucur est malade,prenez de l'ectuaire dia- moschun, diambra, diagalanga , diatrion pipe- reon, si besoingeft. Lediatrion-pipereon & le diagalanga, font fort ligguliers pour l'estomach offensé de froid: apres le dialaryrion auec les reins de Scinque. Siacerebro . diagalanga, Come si aflamacho. Revibus fafris. Si les reins font indisposez par vne intemperie froide:frottezlas de cest onguent.Prenez alle feride,pirethre, staphisagre, roquette, graine de ciboule,poiurc,castor,myrrhe & storax calamithe de chacun deux drachmes: graisse de lyon demie once:faites le tour bouillir en demie liure d'huyle de coste: adioustez telle quantité de cire que sera necessaire, & sur la fin six grains de musch;faites onguent pour les reins. Si les venes & arteres appellees iuueniles font vulnerees ou du tout couppees,n'attentez aucus remedes:parce que la sterilité en est perpetuelle, d'autant que la matiere spermatique ne descend plus du cerveau. Les vices du sperme viril , occafion troisieme de fterilité en l'homme. Eux causes sont principales pour lesquel- l'vne est du vice de la semence mesme: l'autre de la part de l'homme: la semence de soy n'est pro- lifique quand elle n'a les marques & qualitez qu'auons requis en elle au second chap. de celi- ure second, mais est trop chaude, froide, humi- de, feche liquide,sereuse,aqueuse, acre:Elle n'est feconde de la part de l'homme quand il est trop vieil,ou trop ieune, maladif & fort valetudinaire:comme luiect à la fiebure , phlegmatique, fil est phthisique, hydropique: molesté d'vne gonorrhee, S'il mange & boit outre mesure, si bien que par l'vlage immoderé du manger il change son bon naturel: ou,li par trop boire il fen yure fouuent CHAP. VI. 1 fouuent, quels excez empeschent la generation de la semence sinon en petite quantité: & encores qu'on n'euft deffaut de semence, li lon commer quelque faute au coït,comme quandon l'e xerce au decours de lune, ou en son opposition, lon engendre le plus souụét enfans monstrueux, mutils & imperfects. Si le sperme de l'home est trop chaud, le faudra marier auec yne femme de froide nature, blanche & delicate:vser de viandes qui soient rafreschilláres &ce neātmoins temperees: quelles sont les chairs de cheureau,d'agneau,de pour celet, de veau & autres telles assaisonnees auec veriust,iuft de grenades aigres, iuft d'espine vinette : boire vin vermeil trempé d'eau suffisamment: vser aucunesfois au matin d'oxysaccara, ou de syrop de limon, ou aceteux, ou de iulep fýrop rosat auec decoctió de laictues,ou de pourpier. Si le sperme est trop froid , faudra luy bailler vne femme brune, qui ait accoustumé d'auoir grande quantité de menstrues rouges:boire vin genereux &puissant auec peu d'eau:māger chair assaisonnee auec poiure, muscade & autres espices: les chairs seront de ieune mouton, pigeons, : passereaux: prendre tous les matins & les soirs auant soupper aulli gros qu’vne noix de l'eleEtuaire diamargariton, ou de diamaschum, ou de diagalanga, ou de diafatyrion. Si le sperme est trop humide & liquide: sera bon vser de viandes de suc gros & Tolide: boire ausli vins de semblable vertu:& fe feruir du regi mary est me & autres remedes qu'auons descry au premier liure chapitre de ceux qui sont impuissans à l'acte venerien:en quel lieu lon trouuera la maniere de multiplier le sperme à ceux qui en ont defaut. Lesperme de l'homme trop vieil,ou trop ieune n'est prolifique , pour le defaut de l'aage: & bien que quelques vieillards ayent engendré enfans en l'aage de soixante & feptante ans: ainsi qu'auons dit cy deuant, & ieunes hommes en l'aage de quatorze & quinze ans, cela aduient peu louuent: parce ie ne conseille à femme se ' marier qu'auec pareil de fon aage: parce que fi fon trop ieune, elle le verra enuieillir auant le temps ou mourir:sil est ia d'aage, il viura peu, ou tombera en quelque maladie qui l'ostera bien tuft de ce monde. Si le defaut d'engendrer prouient de quelque maladie: la faudra guarir. Si de trop trop manger,temperer sa façon de viure. Si pour ne le bien conduire & nechoisir le temps & heure commode en l'exercice venerien, y prendre garde soigneuse:ainsi l'homme sera rendu fecód & ne demeurera sans heritiers. Si l'vlage des choses exterieures prises par la bouche,ou appliquees par dehors causent sterilité de de semence, fen faudra abstenir. Les vices du membre viril. LA A quatrieme occasion de sterilité prouénát de la part de l'homme consiste en Poffense des parties genitales:affauoir de la verge, testicu les & boire ou . CHAP. VII. les & vaisseaux spermatiques mal disposez à l'aEte venerien. Et pour parler de l'indisposition du membre viril: aucuns l'ont, ou de nature ou par quelque miserable accident li court, qu'il ne peut segaler à la matrice : ou si long que le sperme s'y refroidist ains perd toute sa vigueur & force auant qu'il soit venu iusques à la bouche interieure de la matrice:quelquesfois si tortu & courbé à raison de son ligament trop court,qu'il ne peut l'accommoder dans le col de la matrice,ny expulser directement son sperme dans son orifice interieur:ou, si mollastre, faccide & paralytique qu'il ne peut faire aucune aEtió:ou quelque vlcere ou verruques ou estouppement au conduict de la verge comme de carnosité,& autres:voyla les principales indispositiós du membre viril,la guarison desquelles traicterons en particulier. Le membre viril trop court sera allongé par frequente habitation, par afpres & rudastres frictions:par onctions d'huyle de castor, de coste, nardin de lombric:par fomentations en laict de cheure tiede:par bains en decoction de poiure, tithimal,de pirethre:par suspension de quelque poids pesans comme de quelque morceau de plomb par picatió faicte de poix & poudres de sangsues & des vers de terre:par viādes qui nour riffent beaucoup,eschauffent & soyent venteuses,à fin d'accroistre & exciter la vertu expultrice. Celuy qui est trop long ne peut si facilement estre accourrcy:le moyen est d'empescher que la nourriture ne descéde au lieu:ce que ferez par ap plicatió des feuilles verdes de cigue tout autour: par emplaftre faict de la fece que lon trouue au fond de l'eau trouble qui chet de la meule, à laquelle lon aguyse les cousteaux:par vn bain preparé de ceste fece.vinaigre, & iust de iusquiame blác:paronctions faictes de terre cimolee de ceruse de plomb mellez auec iuft de iufquiame & huyle de meurte. aicoro nis tornioso Celuy qui est courbe & tortu, à raison du li gament trop court: oindez le de beurre frais, d'huyles de lys, d'amendes douces,& sein doux: faictes y quelques compresses qui le puisse tenir droict. Pour celuy qui est mollastre & flaccide:faictes vser de viandes venteuses,& qui augmentent le sperme , d'auellaines trempees long temps en miel:appliquez ventouses sur les aynes & fesses: oindez los sacrum,les hanches,rein zaynes,petit. ventre,membre genital d'huyle de cherua, y ad- ioustant poudres du meinbregenital de taureau ou de cerf, & des reins de scincqs, de graines d'oingnons & de roquette & de bulbes auec suf- filante quantité de cire:vsez fouuent de conser- ues d'erynge & des satyrions, & de gingembre confiet. Les vlceres interieures de la verge sont guaries auec iniections frequentes dans le conduict d'icelle faictes dela decoction d'aigremoine,ptátain,orge:en laquelle on aura diilout quelque peu d'aloë,ou d'alun,ou de tuthie;& porter dedans ledit conduict de la verge vne bougie ou vne canule de plomb dorce de l'onguent diapópholigos ou de l'onguent que descriprons cy' apres pour les carnositez de la verge : les vlceres exterieures doibuent estre foigneusemeut net. toyees auec linges trempez en eau alumineuse ou decoction aftringente des balaustes , roses, noix de cypres:ou en l’eau suiuante; prenez dix pítes d'eau:ferrez la auec de gros fers Aamboyāt tant & si lon temps que les dix pintes reụiennét à la moitié:mertez y tremper l'espace de vingt у quatre heures chaux viue vne liure : coulez la dissoudez y quinze grains de verd de gris , autár de vitriole:vingt grains de camphre. Quand elles seront nettoyees vous les deseicher es aucc poudre d'aloë, de plomb bruslé, ou auec l'onguent diapompholigos:en fin cicatrizeres altec l'ongent de plomb selon l'aduis du docte chirurgié. Les tumeurs & inflammations de la verge sont guaries de mesme façon que les tumeurs des autres parties. Les verruques de la verge doibuent estre ostees auec medicamens corrosifs:quel est l'arsenic ou sublimé subtilement puluerisé ou l'eau bleue:ou bien,maschez entre vos dens quelques morceaux de papier:faictes les tremper l'espace de deux heures en eau forte: puis appliquez les sur chacune verruque:& mettez par dessus du beurre frais ou de longuent rofar estendu sur vn linge:cicatrizez l'vlcere delaissee auec l'óguét 1 de plomb:& au cas que ne vouliez vous ayder de ces medicamens corrosifs, couppez les auec rasoir affilé & mettez par deffus quelque astringent & defensif comme poudre de bol, sang de dragon auec blanc d'euf. La carnosité qui se trouue au canal de la verge, vient le plus souuent de quelque vlcere non entierement guarý,causé d'vne chandepisse venerienne, qui a long temps perfeueré pour la rebellion:la guarison d'icelle est fort difficile pour le lieu inaccessible:le moyen de la guarir est de cósumer ceste excrescence de chair:à quoy serui à ra cest onguent, prenez huyle rosat bicn choysi vne once,ceruse venetiane quatre onces: cáphre demic once:fúthie preparee auec eau rose demie once:litharge d'or prepare fix dracmes:antimoi. ne preparéounon preparé subtilement puluerisé & pallé par le cicotrin,vne once & deinie:trocisques albi rasis sans opium deux dracines: mastich,oliban,aloë hepatique de chacun deux scriptules:puluerisez le tout subtilement à part,puis meslez ensemble dedans vn mortier de plomb, dans lequel le laisserez nourrir & macerer l'efpace de vingt quatre heures dedans huyle rolat: puis le pillerez,malaxerez, & incorporerez enTemble en forme d'onguent:lequel garderez dedans vne boërte de plomb bien couuerte : c'est l'onguent du gentil-homine Italien qui pour en donner la recepte au Roy de Frāce Charles neufieme, eut de present deux mil efcus: la maniere d'en vser,est telle,faudra auoir plusieurs bougies de de cire blanche de venise si longues qu'elle puissent paruenir iusques à la carnosité & menues qu'elle puissent passer par le céduict de la verge lon en mettra tous les iours vne dedans la verge le bout de laquelle lon aura oinct de celt onguet qui a vertu de manger & consumer ceste excrefcence:lon continuera cela l'espace de quinze ou vingt iours selon que lon sentira ceste excrescécele diminuer & consumer: voyez plus ample Ambroise Dare curation de ce mal en la chirurgie de monsieur Paré premier Chirurgien du Roy,& en Amatus Lusitanus, la dixneufieme curario de fa quatrieme centurie. Les vices ca offenses des testicules. Es testicules d'autant que sont les inftruL se premiere & principale de fecondité, (à raison dequoy aufli plusieurs les nombrent entre les parties nobles du corps) fitát peu soit fontoffenTez en l'homme luy.apportent cause de sterilité. Or, ils peuuent estre offensez en plusieurs manieres.car,ou ils sont intemperez assauoir trop chauds froids,secs,humides:ou mal conformez affauoir trop gros ou trop petis,contuz, tumefiez, vlcerez, vulnerez &c. nous parlerons icy principalement de leur intemperie,& laisserons la mauuaise conformació pour la chirurgie que declarerons en autre lieu. Leur intemperie donc eft,ou naturelle ou acgidentelle:la naturelle, quand ils sont tellement debiles & indisposez, qu'ils demeurent du tout impuissans à engendrer : l'accidétale eft de mefme condition laquelle est seule & de cause exterieure ou par le consentement du vice du cueur, cerueau, foye,estomach:les causes de ceste inte perie,fontou externes:quel est l'air, le boire, les viandes, ou internes, les humeurs vicieuses engendrees de mauuais regime:l'infirmité acquise par coit excessif,par trauail immoderé: vray est que les intéperies ne sont fi fascheuses, ny lí dificiles à guarir que la conformation mauuaise d'iceux. Les signes de l'intemperie chaude naturelle sont,les venes de la bourse & de la verge larges & apparétes:la peau fort deliee:le poil des cuifses,aynes,& petit vérre fort espois, crespu,dur, rude, & en grande quantité: fort grands desirs, grande promptitude & stimules aux choses veneriennes:grande promptitude & facilité à se polluer & rendre le sperie: la couleur du {perme tirant sur le iaune & obfcur. Quand la secheresse est ioicte auec chaleur,le sperme est sec, cralle,espois & non liquide:ardent & allidu defir d'habiter auec la damoiselle:le membre facile, própr & prest à se reddir pour la moindre concupiscéce charnelle:la pluspart des enfans qu'ils engendrent sont malles. Quand l'humidité est ioincte à chaleur,le sperme est pl copieux qu'au precedent, peu de poil : peu d'enfans mafles grăde force au coït:le membre ne sera si prompt à se reddir qu'au precedent,mais plus facile à fe pol luer luer:les lignes de l'intemperie froide simple sont du tont contraires à ceux de l'intemperie chaude:mais quand l'humidité est ioincteà froidure le poil du petit ventre est delié non aspre ny dur: fort peu tenté de la chair : le sperme liquide: le membre viril, non facile à felmouuoir : le poil tardif à naistre & en petite quantité : si l'intemperie est froide & seiche peu de sperme,gros, & espois,& autres signes diuers de chaleur & humidité. Si les intemperies des testicules viennent par accident, faut prendregarde si c'est de chaleur. Ce qu'on cognoistra fi lon y sent au toucher plus grande chaleur que de couftume & inflammatio:si leur couleur tire sur le rouge bien teinet & leur bourse se voit pleine de venes:fi ló y sent quelque douleur,pesanteur & par fois enfleure mais sans danger d'apostume:lesquels signes demonstreront le sang y affluer:& li la cholere y eft conioincte,les lieux seront enflamblez d'auatage auec plus grande chaleur,accompaignee de quelque ponction & mordication:la couleur de l'inflammation tire sur le iaunastre, sans grande pesanteur:sans fiebure par fois, alteratio & semblables accidens qui accompaignent & succedent à l'humeur bilieux:mais au contraire si l'in. temperie est froide,les testicules seront froids au toucher:les venes petites & cachees: grande pesanteur:dont nous pouuons colliger que l'intéperie accidentale n'en pesche point autremét la vertu d'engendrer que la naturelle, outre cela nous pouuons voir par les signes d'vne chacune intemperature,que la principale cause de sterilité en l'homme de la part des testicules , est la frigidité & humidité d'iceux: parquoy pour defcendre à la curation de celles intemperies, elle consiste principalement en bon regime de vie que soit conuenableà vne chacune cause:puis en l'euacuation des humeurs qui dominent : apres en l'application des remedes exterieurs qui ayet faculté de cóforter les testicules debiles & offesez:le regime de vie sera contraire à la cause: le medicament sera ordonné propre pour purger l'humeur qui accompagne & nourrist l'intemperie:les remedes topiques seront bains, emplastres,onctions, fomentations & semblables, defquels nous ferons icy seulement mention, laissans le regime de vie & purgations desia assez manifestes par la methode qu'auons cy deuant descripte en semblables accidens. Si donc l'intemperie des testicules est chaude: lon y appliquera diuers remedes topiques auec eaux rose, d'alkekenge,de morelle: huyles rosat, nenuphat:mucilages de semences de coings, & de psyllium:chair de coings, febues fricaflees:farines d'orge de febues, de lentille, terre chimolie; vinaigre:eaux de courge de concombres & femblables,toutes lesquelles choses sont de froide Si l'intemperie est froide: ayez fleurs de chamamile, melilot:farine de ciches rouges: miel; figues seiches & grasses:feuilles de choux,verbe naque nature. pourront naque:bdellium:iaunes d'aufs:cumin : raisins; fiente de vache:lye de vin vieil: oignons delys blanc:hyffope & autres tels simples qui ont ver- tu de resoudre: Et au cas qu'il fallust maturer & suppurer,sera bon vser de graisse de porc:racines de mauues & de lys blancs: [emence de lin & de fenugrec & autres tels: les remedes que nous auons dit pour l'intemperie chaude feruir pour l'humide & pour la seche. Quand par l'offense du membre, l'homme est empesché d'engendrer,longuent suyuant est fort vtile & proufitable: lequel encores que par cy deuant l'ayons ordonné pour les reins debi- les, nous ne laisserons pour la grande vtilité & excellence en faire icy mentio, &Te repeter auec quelque electuaire propre sur tous pour la foi- Blelle du membre viril.Donc prenez alle færide, Fermana Jomad pirethre, staphisagre,roquette, graine de cibou. le,poiure, castor, myrrhe & storax,calamite de chacun vnonce: musch fin vne drachme: pislez le tour & passez par le tamis:mellez ceste poudre auec deux onces d’axunge de lyon,& deux liures d'huyle de coft: faites les chauffer sur le feuiufques à tant qu'ils bouillent:lors adioustez deux onces de cire, & en mellant laissez les refroidir: oindez en toute l'espine du dos & les reins f'ils sont debiles, puis les testicules , & le mébre deux heures apres souppé allant dormir: la matinee suyuante,& aulli auát souppé, vsez de ceste confećtion, laquelle rend l'homme fecond. Prenez Confestio deux testicules de regnarde cerueau de passereau, > cerueau de coulombe,de chacun deux dracmes: faites les cuire en eau , & eftans cuits rotissez les quelque peu: puis pistez les auec deux onces de fleurs de palme , & vne dracme, de queuë de scinq:composez le tout auec autant de sucre & de miel que poisent les deux tierces parties des ingrediens: prenez en à chasque fois aufli gros qu’vne noix, & vous oindez ainsi qu'auons dit: continuez le plus souuent que pourrez ces deux remedes deux & trois fois le iour selon le prou fit que vous y sentirez. fumditati. Voicy vne autre confection fort excellente: prenez six iaunes d'æuf,vn quarteron de beurre frais, autant de laict de cheure: vit de taureau: satyrions,zedoare, zingembre confict: testicules de regnard & de coq de chacun vne once:& fi desirez auoir vn enfant masle, vn tefticule droit de mouton,& vn aussi de porc non chastré,mesmement le senestre testicule d'iceluy porc non chaftré filiouxte souuent auec les truyes: deux onces de cerueau de passereau bien cuict & depuis quelque peu rosty: once & demie de moëlle de noix indique,autant de pignons, de pistaces, d'amandes douces , de noysettes cuictes quelque peu & pelees, & de dactes:graines de maulue,de mercuire,de roquette, cloux de girofles,zingembre, poivre long, blanc & noir, graine de langue d’oyseau c'est à dire de fraisne:canelle fine de chacun deux onces: nettoyez & mondez toutes ces choses, & mettez cuyre en laict de brebys ou de vache: apres pislez les ensemble auec le laict qui sera resté à la cuillon, en mellant parmi demie once de quenë defeynq, deux liures de miel rosat,& fix liures de sucre fin:faites le tout bouil lir à petit feu,le remuant tousiours , & l'y laissez iusques à tant qu'il acquiere consistence d'electuaire: lors ostez le de dessus le feu, & espandez dedans vne dracme de musch fin: referuez ceste confection en quelque boërte pour en vser soir & matin auarit månger autli gros qu’vne noix: c'est la plus rare & merueilleuse compositó que lon veist iamais pour rendre l'homme prolifique qui a tousiours esté stečile i duquel ne será plus la faute si la femme ne conçoit pärapres : & fi elle ne conçoit faudra qu'elle mesme vse de ceste confection pour plus grande asseurance, laquelle luy sera propre sur tout si elle est de froide temperature, & lors ne faillira à porter enfans beaux & corpulens. Les testicules trop gros font tels ou de naturë ou contre nature: si de nature, ils n'empeschent pas beaucoup la sterilité, plustoft feruent à la fecondité pour la multitude du sperme qu'ils peuuent contenir,& prepårer à l'expulssion sperma. tique: toutesfois li telle grosseur est moleste lon pourra vser de saignee d'abstinence de viande & de bruuage, d'application de choses froides sur iceux, de mesme façon qu'auons d’escrý cy deuant à la curation de la trop grande longueur & grosseur du membre viril. Si les testicules ont vne groffeur contre nature, sera pour quelque tumeur humorale ou venteuse, laquelle se doit guarir à la façon des autres tumeurs. Les testicules trop petis sont engrossis par bonne nourriture: par fomentations & linimés emolliens:par frictions frequentes,& autres sem blables remedes,qu'auons mentionné à la curation du membre viril trop petit. L'obesité a graisse exceßiue du corps,cause commune de sterilité tant en l'home qu'en la femme. CHAP. IX. Enice Ncores que l'obesité & graisse excessiue foit vice commun qui peut causer fterilité, & empescher la fæcondité à l'vn & l'autre sexe à cause qu'elle diminue la semence & le sang menstrual,comme escrit Hip.au liure de l'air,lieux & caux parlant de la sterilité des Scythes : toutesfois elle apporte plus grande occasion de sterilité en la femme qu'en l'homme: non seulement à raison que la graisse causee par grande humidité & froidure, rend les femmes ia assez froides & humides de leur naturel & vie sedentaire , plus froides & plus humides, ains moins garnies de chaleur naturelle:ayans moins de fang & d'esprit viral, à raison des veines anguftes: & parce garnies de moins de semence genitale, & moins de sang menstrual, selon l'aphorisme 44. du liure second d'Hip.où il dit que les gras outre mesure sont de plus courte vie que les maigres:mais aufli parce que la graifeexceflue empesche la matrice d'attirer & receuoir la femence virile:d'autant que la coefte ( qui est la partie du ventre ou la graisse l'amafle plus facilemét & en plus grande quantité) pleine de graisse festend & tombe sur eaux sur la bouche & orifice interieur de la matrice lequel il comprime & estouppe de telle façon que la semence n'y peut estre attiree ne receuë Luyuát l'aphorisme 44.du liure cinquieme: Que . Hip.de aux femmes,qui grasses outre nature ne conçoi- l'air, lieux uent point, la bouche de l'amarry est comprimé des fteriles & estouppé de la coeffe:& parce ne peuuenten- grossir si elles ne sont amaigries: nous adiouste- rons encores ceste raison, qu'aux femmes grasses la matrice est fi pleine & farcie de graisse, qu'il n'y a pas espace affez capable pour contenir en- fant: Aëce aulli parlant de l'obesité dict qu'elle Tetra. 4. rend les hommes fteriles , parce que le ventre ferm. 4. trop gras & prominent empefche que les par cap.26. ties genitales des deux combatans ne se peuuent commodement ioindre ny adapter ensemble: ains que le membre viril estant trop court pour la prominence du ventre ne peut letter fa semen. ceiusques aux lieux secrets de la matrice: parce il conseille que ny les hommes ny les femmes acquierent vne habitude grasse de crainte d'estre steriles:mais sur tout qu'ils euirent oysiueté, laquelle seló Hip.au liure de l'air,lieux & eaux est cause que les dames de Scythie deuiennentgralses & demeurent steriles: au contraire de leurs seruantes , lesquelles pour le grand exercice & trauail de corps qu'elles prenent sont maigres, & ne delirent rien plus que la compaignie des hommes dont bien loquent sont engrollies. Or la graisse,elt naturelle ou acquise: la naturelle se recognoisten ceux qui sont fort humi des & mediocremet froids ou chauds , nó extrememēt froids ny chauds: ainsi que quelques vns pensent: parce les pituiteux & les fanguins peuuent facilement engraisser , les bilieux & melancholiques nullement: l'acquise aduient principalement par grande oyliueté , par façon de viure liberale & humide, qui est la cause dit Ariftote au cinquieme des Problemes que le ventre sur toutes les parties du corps f'engraisse facilement:d'autant qu'il ne trauaille point, & qu'il a tousiours de la viande proche de soy:mais les alltres parties trauaillent beaucoup, & n'ont autre viande que celle qu'elles attirent du ventre. L'obesité donc en l'vn ou l'autre soit naturelle soit acquise , se doit corriger , non seulement parce qu'elle consume grande quantité de sang, ains diminuë la matiere de la femence cause de sterilité, ainsi que nous voyons és bestes qui sont chaltrees: mais aussi ofte toute l'agilité & beauté du corps: ainsi que declare Hipp. au liure cy def . sus mentionné parlant de l'obesité de Scythes, ausquels il coseille de se brusler leurs parties plus gralles, à fin de faire fondre l'humidité superHue ains que leur corps fust rendu plus fort & agile. Les moyens de la corriger ne doiuent estre si cruels que celuy d'Hippocrates aux Scythes,ny que celuy duquel le fils d'Apronius Romain via pour fe degraisser , quand il leua plusieurs pieces de graille des parties grasses de son corps: ny tel que celuy qui pour falleger de son vétre gros & plein & plein de graisse se fit l'inciser & ofter la grande quantité de graisse quiy eitoit amaffee: mais sur tout par regime de vie,qui puisse deseicher:à sçauoir habiter en vn air chaud ou froid plustost que temperé: l'exercer beaucoup au matin de toutes sortes d'exercices, suer fouuét, l'estomach vuide, & durant que l'appetit comméce à poindre: mesme si possible est dormir apres l'exercice & apres le dormir entrer aux estuues auant que manger:ce que toutesfois ie ne conseille pas estre faict asliduemét,mais par interualle,comme vne fois ou deux la sepmaine selon que les forces du corps le pourront permettre. Manger peu & : longtemps apres l'exercice & les estuves, d'autant qu'il n'y a rien qui deseiche d'auantageles chairs humides que le ieusne felan Hipp. le leuer famelique de la table, ieusner tous les jours en hyuer, & en esté, vne fois la sepmaine, ou pour le moins ne manger que seulement au disner ou soupper : les premieres viandes durepas, seront grasses, onctueuses, huyleuses, comme rostie au beurre, bouillons rosties à l'huyle,pieds de mouton: afin d'alloupir l'appetit,empescher le trop manger & rendre le ventre lasche : les secondes viandes la plus part feront salees,aigres,aucunement espisfees & ameres, elquelles n'y a pas beaucoup de nourriture : Le pain sera cuid de deux ou trois iours, non de fourment,inais d'orge,ou de millet:bis, salé,anisé, fort cuict, biscuict, rosty & qui ait plus de cloufte que de mye quel est le pain appellé de gras, o iiij chappitre:les chairs serot de beuf, mouton vieil, chappon, poulle,perdrix, salees ,quelque peu efpisfees, rosties iusqu'à estre quasi hauies,lesquelles on magera auec moustarde, saulces poiurees, vinaigre,iuft decitron,d'orenge, de vinette,verjust,sans oblier diuersité de salades. On fabstien. dra d'aufs mollets,laict, formage mol,bouillons f'ils ne sont faicts d'herbes aperitiues comme racines de persil,carottes, ozeille, porreaux, poix ciches :Les poissons seront non carpe, ny tenche,ny anguille,ny faulmon,lamproye, escreuice,cancre,mais perche,brochet , viue, fole, tous salez,rostys.ou fricaffez:leseufscuicts durs, ou fricallez.On mangera rys,mil,panic, horge, lentiles, pesches,nefles, poires,grenades.On euitera raues, naucts, pastenades, toute sorte de raisins, figues,pignós, pistaces, à la fin des repas on vsera d'anix, fenoil & coriandre, en general toutes les viandes que lon mangera, doiuent estre froides actuellement non chaudes ny tiedes. Le vin que lon boira sera blác,vieil,verdeler, fort trépé, beu nó auāt máger ny à l'entree du past, mais à la fin. Vray est que si l'estomach estoit bon,aucuns coseillét de boire du vinaigre à ień,autres d'aualler vn grand voirre de fort bon vin pur long temps auant manger , & dient que le vin remplit tellement l'estomach & les venes que l'appetit de manger se pert du tout, & si lon mange on mange fort peu. Londormira fort peu & veillera on le plus que sera possible. Lon couchera sur vn matelas, non pas sur vn liet de plumes,& fitost qu'on > qu'on sera esueillé on se leuera. Sur tour faut auoir le ventre lasche,à fin que les viandes ne fa- cent longue demeure dedans le ventre , ains s'el coulent incontinent. La cholere, la tristelle, le soucy,la charge de grandes affaires, l’estude alli- duë ontgrăde vertu d'amaigrir: C'est pourquoy aussi lule Cesar ne craindoit pas les personnes grasses, mais les maigres, comme gens desquels Vesprit & le corps est plein de soucy, en trauail perpetuel, & que la graisse, ainsi que dit le com- mun prouerbe, peu souuent est accompaignee d'un esprit subtil & ingenieux. Voyla quant au regime mais quant aux reme des medicinaux:fera bon de tirer assez bone quatité de sang deux fois l'an: au printemps du bras droict, en automne du bras gauche : purger le corps deux fois en mesme temps auec medecines assez fortes & violentes. Toutes les sepmaines prendre quelque drogue laxatiue comme pilules de hyere,ou d'aloë y adioustant quelque pa de turbith:tous les matins principalement en hyuer vser de ceste poudre:semences d'anis , fenoil,d'agnus castus,rue, cumin, carni,poiure, gingebre,macis,noix muscade,galāgue, ameos, amomi,grains de geneure,graines d'ache, marjolaine seiche, pouliot sec torrefić,lacca &landaraca,racines de souchet,gentiane,Aristolochie ród de cabaret,de chacune partie egale subtilement puluerisee: prendre une dracme de ceste poudre deux heures auant manger aueceau froide , ou vinaigre,ou vin qui tire sur l'aigre, ou vin blanc aqueux ou vin vieil aucunemét amer:vous pour- rez de ceste poudre faire vn electuaire ou des trocisques, & ne prendrez si voulez qu'aucuns ingrediéts sans les y amasser to':le diacyminú, le dialacca parce qu'il prouoque l'vrine, le diamos- chum amner,le diacinamomum,le mithridat, la theriaque,le diatrion pipereon,les eaux de mar- jolaine,de cariophillata, de gingembre, de rof- marin,de gentiane,du centaurium moindre, d'a- ristolochie ronde,de pouliot,de perfil distillees par alambic de voirre, prises à part ou meslees I'vne parmy l'autre ont toutes grande vertu d'a- maigrir prises au matin deux heures auant inan- ger.ló pourra aulli epithemer le foye & le cueur qui sont les deux parties dont depend la bonne ou mauuaise habitude de tout le corps , auec choses froides desechantes & astringentes com- meauec iufts ou decoction ou eaux de pourpier, de plátain, verge de pasteur,queuë de cheual,lai- ctue,ioubarbe,iufquiame blanc,y mellant pou- dre de ceruse,de camphre,de myrtil,de sumach, & d'autres semblables.Lon pourra faire le sem- blable auec emplaftres ou cataplasmes ou lini- mens composez de drogues de pareille vertu,ie conseille toutesfois de ne se point seruir de ces topiques icy fans grande prudence , de crainte que voulant proufiter en vn poinct,lon appor- tegrand detriment à la santé de tout le corps, & que comme dict le Poëte. -cupiens euitare Charybdin. Incidat in Scyllam. Nous 1 1 CH A P. Nous parlerons cy apres comme il faut amaigrir l'obesité & graisse excelliue de la matrice & bou- che d'icelle. La maigreur de tout le corps, cause commune de Sterilizé tant en l'homme qu'en la femme. Noche Ous appellons icj maigreur selon Galen sur le sixieme des epidemiesvne extenuatio & gracilité,ou vne diminution de la grosseur, grandeur & pesanteur de tout le corps, qui se re. cognoist par la lascheté de la peau, laquelle estát attiree haut auec le bout des doigts leleue & le separe facilement d’auec la chair plus ou moins selon que l'extenuatio est plus grande ou moindre.Or encor que telle diminution & extenuation selon Galen sur le cómentaire du 28.aph.du liure second puisse proceder de plusieurs causes comme par l'atrophie,par fiebures ardentes heEtiques:par longueur de maladie , par maladies colliquatiues:par viellesse : par grandes euacuations, alfauoir Aux de ventre d’yrine vomissemés heinorrhagies , par violens & frequens exercices, veilles, soucy, douleurs,cogitations: par defaur d’alimét,par vne trop grande tenuité d'humeurs & rarité de corps:par vne imbecillité des vertus nutritiues,qui ne peuuent attirer à soy en chacune parties l'alimét,ny quãdilest attiré le re tenir & aslimiler:nous n'auós deliberé de parler de toutes ces especes & cause de maigreur, seulemét de celle qui n'eft causee par violèce de maladie,&qui n'épesche & n'a empesché la personne de viure en bonne santé, non pas parfaicte & entiere, bien qu'elle luy ofte l'occasion de fecondité, à raison du defaur de telle quantité de semence qui est necessaire à engendrer, & de l'insuffisance des forces du corps que sont requises pour y satisfaire.Donc entre les causes fuldictes de maigreur nous remarquerons l'intemperature du corps extremeinent chaude & seiche, les exercices violens , l'habitation en lieux chaux & secs, l'habitude du corps chaud & sec, les veilles, soucy, les tristesses, melancholies, cogitations,cholere, le defaut d'aliment, la rarité ducorps & tenuité des humeurs, les vertus nutritiues debiles:& sur tout l'intéperie de tout le corps froide & seiche. & Or qu'il soit plus difficile d'engraisser que da maigrir par cela on le peut cognoistre d'autant que commediet Galen au 8. de la methode, le temps d'humeter est beaucoup plus long que le temps de desecher, tant à raison que la qualité hu inide est plus palliue qu'a&tiue: que auli l'humidité radicale, qui est celle qui a besoing de restauration ne peut pas si facilement estre hume&tee. Entre les corps maigres qui sont plus difficiles à engraisser,font les corps de temperature chaude & seiche, à raison que l'acrimonie de leur chaleur hauist & deleche l'humeur alimentaire,ains empesche qu'elle ne se puisse elpoillir & apposer aux parties, ioinct que tels sont rares & contiennent des humeurs subtils,les corps aulli qui ont le foye grand, tel corps qu'on qu'on le peut cognoistre par les venes amples, parceque en tel corps les humeurs sont subtiles & vaporeuses, les corps maigres sont plus facilement offensez par causes exterieures comme de l'ardeur du soleil, du froid, que les gras d'autant que leur parties nobles ainsi que dict Galen au commentaire 44.aph.du liure 2. n'ont point de couuerture sinon bien tenue, pour se defendre, contre les iniures exterieures : au contraire les gras sont les plus affligez des iniures interieures comme d'obstructions, fiebures, inflammatios, apostemes à raison que leurs venes sont angustes & fort eftroictes ains pleines de fort peu de chaleur naturelle selon l'aph. d'Hip. 28. du liure 2. gras sont de plus courte vie que les inaigres. Or comme l'obesité est vice commú quiempesche la fecondité en l'homme & la femme:autár en faut il iuger de la maigreur,à raison qu'elle apporte penurie d'aliment en quelque façon que ce soit, & par consequent de semence qui est le benin excrement du dernier aliment:En la femme toutesfois ce defaut d'aliment festend plus loing qu'en l'homme affauoir non seulement par tout le corps,mais ausli à la matrice, la maigreur de laquelle cause aufli fterilité ainsi que tu pourras colliger par l'aph.44.& 62.du liure cinquieme. Puisque donc la maigreur procede la plus part du defaut d'aliment:faut cercher tous les moyens d'humecter & nourrir les corps de l'vn Que les ou de l'autre : & auant que d'attenter ceste nourriture , purger lc corps fil semble estre chargé de quelques mauuais humeurs auec calle ou autre conuenable medicament , autrement tant plus les nourirez tant plusťoffenserez: mefmement fily a quelque intemperie excelliue la moderer:Cóme par rafreschissemét de la chaulde:par echauffement de la froide:autrement vostre nourriture ne proffitera en rien:Ce faict,lon nourira le corps, premierement de viandes qui foyent de bon suc & faciles à digerer puis de viades qui nourissent beaucoup & soyent quelque peu plus long temps & plus difficiles à digerer. Les viandes faciles à digerer, sont chairs de perdrix, chappon,tourtre, poullets, faisans, cheureau, agneau, pluftoft bouillyes que rostyes: bouillons de ces chairs preparees,alec iaulnes d'aufs:y mellant vn peu de vin:espreintes de ces chairs,gelee: blanc manger qui elf fait communement auec la pulpe contule d'vn chappongamādes, sucre,laict & farine de ris:la chair de tortue & principalement son bouillon y adiouxtāt, peu de vin:on pourra faire de sa chair vne forme de țartre auec amandes douces, pignós trempez en laict, farine de ris & sucre, le tout contuz & cuict dans le four:les iaulnes d'auf, le beurre,le laict de vache ou de brebis plustost que d'anelle oude cheure, car ceux oy purgent & detergent dauan tage qu'ils ne nouriffent. Les raisins de damas nettoyez de leurs pepins & infusez en eau de buglose & vin blanc, couuerts & quasi con fiets en sucre:laict d'amandes,bouillies de farine subtile de fourmentou de far, ou d'auoine auec iaulne d'auf:figues, dactes, pignons, auellaines, preparez de melme façon que les raisins de dainaz:les viandes beaucoup nourrisantes, mais quelque peu tardiues à digerer sot pieds de veau & de mouro,chair de beuf entrelardee de graisse,cerueau & chair de ieune porceau: les viandes venteuses,salees ou beaucoup espiflees d'autant que sont de difficile digestion & plus excrementeuses que nourissantes ne sont cõuenables. Le vin fera cleret, ou blanc tirant sur le doux: faudra manger peu & souuét & encor' plus souuent en elté qu'en hyuer:Humer au matin quelque laict d'amandes, ou iaulne d'auf puis dormir incontinát apres:le dormir sera lóg de nuict, court de iour & au reueil du matin on se fera frutrer auec linges doux tout le corps sans faire autre exercice,eitant leué commenceant és iambes, puis es cuisses, de la és espaules, col, espine du dos,sans oublier la teste,à fin que par ces legieres frictions la vertu attractice soit excitee & les membres prenent nourriture: Es iours que lon n'vsera point de frictions l'on entrera dedās quelque bain d'eau tiede apres feftre purgé de tous excremens,auquel lon pourra adiouster vne partie de la decoction des testes & extremitez de mouton escorchees & de chappons : lon se tiendra long temps dedans ce bain & n'en faut sortir qu'il ne soit refroidy assauoir quand la pulpe des mains commencerá à se retirer au cunement:à fin que la peau du corps soit quelque peu astreincte ains que l'aliment là attire ne se puisse exhaler hors du bain :fera bon entrer dedans vn lict mol , tendre & mediocrement chaud, & auant qu’y entrer se frotter tát le corps auec huyle d'amendes douces, beurre trois ou quatresfois laué,graisse de mouton,& quand ce liniment sera deleiché se frotter iteratiuenient tout le corps d’huylerosat, & de mastich pour coustiper les pores du cuir, & au mefme instant humer quelque cósommé,espreíte,iuft de chair, ou bouillon nourrissant , ou du laict de vache ou de brebis , puis dormir : car le dormir apres tous les repas y est necessaire:les clyfteres nutritifs faicts de decoctions de reste de mouton, chair de veau & de chappon ont grande vertu d'humecter. Ačce pour les remedes exterieures approuue fort couurir tout le corps à l'issue du bain de poix & le laisser ainsi trois ou quatre iours: au lieu de ceste pication lon se quelque onguent ou emplaftre quel sera le martiaton,dialthea agrippa,arrogon y adioustāt de la poix & quelque peu de sel armoniac. L'habitation sera en quelque lieu chaud & humide principalement en esté:lon euitera toutes occasions de tristesses, melancholies, soing, soucy,cholere,fi d'auanture le personnage n'eftoit tout stupide:car à telles gens Aëce conseille la cholere:lon cerchera tous moyens de se refiouyr par ieux honestes,colloques plaisans,chá fons, pourra feruir de fons,musiques:car la ioye, comme dict Auicen ne, sur tout conforte la vertu nutritiue, & eft le plus singulier remede pour ofter la maigreur. faut fuir le coït comme la chose plus ennemies faut tenir le ventre lasche, à fin que le corps estant deliuré de ses excremens, puisse prendre meilleure & plus soubdaine nourriture. Nous parlerons cy apres comme il faut engraisser la matrice & bouche d'icelle trop maigre & extenuee LA CURATION DE LA STERI- LITE PROVENANT DE LA part de la femme: LES VICES ET OFFENSES DE LA MATRICE. Et premierement de l'intemperaturé d'icellé. С НА Р. II. Ous auons cy deuant demonstré les occas . me, & apporté les remedes plus singuliers pour la curation d'icelles en particulier: maintenant reste à parler des empeschemens de fæcondité proutenans de la part de la femme, & de leurs remedes:Et d'autant que les quatres premieres occasions de fterilité sont femblables en la femme & en l'homme, nous ne ferons en ce lieu particuliere description des remtedes qui font necef saires pour la curation d'icelles,mais renuoyrons ad ce qu'en auons ja escry pour le regard de P l'homme. Nous commencerons donc à traicter les vices & offenses de la matrice, entre lesquelles les premieres sont les intemperatures:å sçauoir quand la matrice est trop chaude, froide, , humide, feche. La matrice trop chaude sans toutesfois inWhatronat purs. Thumeur bilieux ou fanguin qui cause ceste in flammation aucune, sera temperee silon purge prong temperie, auec calle, rhub, ou autre tel medicament,puis lon faict quelque legiere saignec,tant du bras pour la reuulsion de l'humeur decoulant,que du pied pour la deriuation d'iceluy:Sur tout par diete & bon regime qui ait vertu de rafreschir, auec telle caution & prudence toutesfois, que tel rafreschissement ne soit outre mesure en quantité ny qualité: mais plustost temperé pour l'egard de la femme, qui ia de naturel froid n'a besoing de l’vsage des choses par trop froides,lesquelles ont coustume de consumer & destruire la chaleur naturelle. Qu'elle mange donc viandes temperees, à sçauoir chairs de cheureau, de poulet, de pourcelet, & d'agneau , assaisonnees auec laictucs,espinars, borroches, courges, & semblables:qu'elle boiue de quelque petit vin delicat,bien trempé, qui ne soit fort,puissant ne genereux: qu'elle vse auec les viandes ou parmy Ion vin, du iuft de pommes de grenades aigres, de veriust, de laidues & cichoree en salade: qu'elle mange orges mõdez preparez auec graine de coriande:soit fort sobre,trauaille peu,dorme bien: qu'elle prene quelquesfois de la con ferue serue de rose vieille à part ou meslee avec l'electuaire appellé rosata nouella : qu'elle se baigne quelquesfois en quelque bain d'eau douce tiede, en laquelle auront bouilly mauues, violiers, roses,nenuphar,les soirs, pour le moins deux heures apres soupper , auquel elle demeure fort peu: à la sortie duquel elle prene ausi gros qu'vne noix de triphera magna auec vne ou deux cueillerees de vin trempé d'eau commune, ou d'eau toute pure de laictuë ou de mandragore, cela l'aydera merueilleusement. Au lieu du bain , fil luy est incommode & moleste,sera fort bon que elle reçoiue vn parfun par la matrice faict d'vne decoction de feuilles de violes, branche vrsine, paritoire, roses, mercuire & pouliot, en adiouItant, si besoing eft, camphre, & gomme arabic, ou sang de dragon: au matin & durant le iour, elle portera dans la matrice vn pesfaire faict specialement de triphera magna & encens mellez auec cau de mandragore ou de roses rouges. Matr.sicek. Si la matrice est de seche temperature, apres que les purgations conuenables seront faictes: que la femme se baigne en pure eau, & qu'elle & continuë fouuent le bain vne ou deux heures apres auoir mangé: qu'elle dorme beaucoup se repose le plus du temps: Ses viandes seront bouillons de poulles, poulets, chairs grasses & de volailles, auec panades faictes d'aufs frais, qui soient assaisonnees de poudre de cardamome & de faffrā: les panades cuictes en broüet de chair graffe de poulle ou de veau, Lurlelquel > les lon espandra espice faicte de cardamome & & de safran luy seront fort nourrissantes. Son boire sera de vin nouueau, cleret & doux. Durát leiour elle se tiédra en quelque bain d'eau chaude, auquel auront bouilly fleurs de chamamile, mauues, fenugrec, guimauues, borroche & buglose. Qu'elle yse de quelque electuaire qui face engrailler , quel pourra estre cestuy-cy. Prenez amades douces, pistaces, & noisettes bien mondees, pignons,lemence de pauot blanc & grains de leiame de chacun deux onces: pistez le tout ensemble assez menu, faittes le bouillir à petit feu auec beurre frais de vache & fuccre fin, à mediocre consistence en forme de paste ou d'electuaire liquide: prenez en tous les foirs & matins aussi gros qu'vne chastaigne, & beuuez incontinent apres trois ou quatre doigs de bon vin,sera bon aussi que tous les matins à son leuer elle aualle deux iaunes d'eufs bien frais. Voyez plus amplement la maniere d'engraisser les damoiselles cy deuant: & en nostre thresor de la beauté des femmes. Quant aux remedes particuliers rien n'est plus vtile pour humecter sa matrice trop seche, que mary l'humecte fouuent au coût de son sperme, parce que telle liqueur sur tous autres luy est gratieuse & plaisante, qu'est cause que la matrice au defaut de telle humectation le plus souuent voltige par tout le ventre cerchant quelque humeur pour estre humectee (comme die Hip. au liure des maladies des femmes) & de là excite plusieurs symptomes hysteri que si le hysteriques. Outre cela sera bon oindre la partie honteufe de graisse d’oye,de canard, de coqmel- lees ensemble & liquefiees: mesmes de ces grail- ses faire pessaires. Matrici i fra. Si la matrice trop froide est cause de sterilité, faudra digerer l'humeur froid auec syrops d'armoyse, de stechas, d’hyllopę dilloults en decoctión de melisse, herbe à chat, fauine, scolopendrc,origá, calament,agripaulme, praflium,pouliot, valeriane: puis le purger auec pilules fetides sine quibus, de hiera & bien peu de castoreum: ou bien auec benedicta laxatiua: par l'effort del- quelles medecines si les menstrues se viennent à elmouuoir encor' que soit hors leur temps, lail- , sez les couler à leur ayse:puis par quelques mati- nees faudra entrer en quelques estuues où il ait vn bain preparé d'vne decaction de violiers, mauues, guimauues, roses, parietaire, mentha- ftre,fueilles de genefure, laurier,menfte, pouliot, chamamile,sauine, herbe à chat,pimpenelle,men the, mariolaine, basilic, rosmarin, millepertuis, valeriane, & autres telles herbes odoriferantes, toutes enfermees . dedans ynfachet faudra que la damoiselle sue & entre dedans le bain par trois matins , à l'iffuë duquel elle oindra ses parties honteuses auec huyles laurin, oumufcellin, ou chamamile, qui seront dedans vne bouteille que lon aura faict eschauffer dans l'eau bouilláte du bain: le quatrieme matin sera faignee du pied. Plusieurs prouuent fort qu'à l'entree & l'issuë du bain elle préne vne tablette de diamargaritó, ou d'vn electuaire chaud & confortatif aussi gros qu’vne noix, beuuant apres deux ou trois doigs de bon vin: ouvne dracme de theriaque ou mithridat dissoult en eau d'armoyse ou de melisse: ou du triphera magna sine opio:à l'issue du bain toutes les fois faudra se reposer au lict & fy faire suer le plus que lon pourra : & au cas que ‘lon n'eust la commodité ny le temps pour faire ce bain,au lieu d'iceluy lon se feruira de fomentatio.N’est besoing de tirer du sang du bras, mais au lieu de la saignee sera bon,comme auions dict,louuét iterer le bain & l’ysage de l'electuaire,principaleinent de celuy qui Pensuit . Prenez espece de triphera magna sine opio, de diambra, de diarnoschon, de diafatyrium de chacun demie dracme:rasure d'iuoire, semence de mercuriale de chacun deux scriptules :de la presure de lieure & de fa matrice de chacune demie dracme : seseleos demy scriptule: sucre blanc demie liure, dissoudez le tout en eau de melisse,& faictes cuire soigneusement,adioustez y vne once de conserue d’escorce de citron, & demie once de conserue de rosmarin; faictes vne confection par morceaux: prenez en soir & matin aulli gros qu'vne noix auec deux ou trois doigts de vin odoriferant. Faudra se baigner de dix en dix iours, & estant dans le bain lauer soigneusement sa nature de l'eau du bain: puis receuoir tous les iours quelque parfun faict de ladanum, encens, bois d'aloë, torax, calamite , ambre & semblables espe ces: me, ces:& soudain apres mettre dedans la nature quelque pesfaire faict de triphera magna,poudre d'encens & huyle laurin ou muscellin, lequel on tiendra tout le iour,& le lendemain lon en fera vn nouueau: mais d'autant qu'il seroit fort diffi- cile que par les remedes sus diet la matrice fuft assez purgee de toutes ses humiditez, faudra la nuicty tenir ce pessaire iusques à tant que lon la sente deliure de toutes superfluitez. Prenez armoyse, fauine, mariolaine, dicta- abfynthe, de chacun demic dracme:anis, ameos, rue, escorce d'encens de chacun yn scriptule:pulpe de colocynthe deux scriptules : puluerisez le tout, & de ceste poudre auec iust de mercuire ou de chamedrys faites vn pessaire. Quand lon sapperceuera que la inatrice sera nette de toutes superfluitez ló seseruira la nuict de ce pessaire. Prenez noix muscade,storax, calamite, alipta, cloux de girofle , musch , & bois d'aloë de chacun demie dracme, puluerisez les , & auec eau rose faictes pessaire, au lieu duquel vous pourrez cmplir vn sachet de ceste poudre, l'appliquer dans la partie & l'y tenir toute nuict: mais au cas que la femme sentist sa matrice encores toute relaschee,pour l'astreindre,elle vsera de ce pessaire:prenez myrrhe,alun de roche, bois d'aloë, balauste,acacia,rue,bayes de laurier, noix de cypres de chacun vne dracme:storax, calamite deux dracmes:ambre demy scriprule:maftich, noix degalles de chacun demie dracme:pulueri fez le tout & l'incorporez auec huyle de myrtilles: faictes vn pessaire: Donc pour conclure, la femme se baignera premierement, puis à l'issuë du bain, receura le parfun, apres prendra l'electuaire, & en mesme temps mettra vn des pessaires le iour, & l'autre la nuict; ne sera qulli mal faict se fomenter quelquesfois, ou receuoir la fumee de la decoction de bistorte, pouliot, racines de consoulde, ladanum & encens : Durant ces dix iours & autres subsequens,elle tiendra ce regime; vsera de viandes qui nourrissent allez, quelles sont les chairs de mouton ieune, de volaille, de poulles & de coq,eufs frais, lesquelles serot affaisonnees auec fauces de poudres fort odoriferantes faictes de cubebes,poiure long, cardamome; eļle boira du vin doux cleret & odoriferanr: le dixieme iour passé,& non plustoft le mary ira trouuer la femme au liet du grand matin auec laquelle il fe couchera & luy fera caresse,en fin luy presentera par effect son feruice: pour ce regard faut que durat le temps que la femme yse des baings & autres remedes susdits, le mary & la femme soient chaftes & qu'ils ne dorment aucunement ensemble, à fin qu'en temps & lieu conuenable ils soient plus auides & stimulez à fe caresser & fesbatre ensemble aussi le mary doit vser de quelque confection qui ait vertu d'augméter le sperme auant que d'entrer en lyste. Nous en auons descript plusieurs de telle faculté au premier liure,chap. de l'impuissance d'habiter. Aucuns Aucuns medecins enseignent autre maniere à suyure en ceste poursuitte. Ils ordonnent pre-Adsferata mierement que la damoiselle par sept ou huict matinees auanriuur vfe dufyrop suyuant: pre-Syrupyas nez matricaire,pouliot,calament,origan, hyssope pimpenelle,chamed.chamepith, de chacune vne poingneeracines d'afperges, de brusq, de rub.maior,d'eringes d’enula campana , d'acorus, de fenoil de chacune deux onces : cuscute, prallium, & melisse de chacune demie poignee, femences d'anis,marathri ameos,carui, seleleos de chacune deux dracmes: ciches rouges vne poingnee:faictes le tout bouillir en eau de fontaine,en adioustát sur la fin canelle cheile deux dracmes:prenez de ceste decoctio quatre onces: diffoudez oxymel squillitiq & fyrop d'armoyse de chacun six dracmes, faictes vne potion que la damoyselle prendra au matin: les Tyrops finis sera purgee de pilules ferides,ou d'agaric, ou de pite. hyere,en adioultant quelque peu de castoreum: ou auec benedicta laxatiua ou autressemblables medicamens: inesine le mary fi est plein d'humeur sera aulli purgé,estant purgeele iour fuyuant entrera en quelque bain faict de feuilles de laurier,de menthastre, lauge,origan ,calamenth, pouliot,herbe à chat,rosmarin, lauine ,armoyse, mille pertuis,valerians,& chamamille : & à fin que la matrice soit nettoyee de toutes superfluifuitez,quify pourroyent estre amassees pourra recepuoir dans la matrice vne iniection faicte de decoction de coloquinte & mastich en la trice la purge quelle soit dissoute quelque portion de hyere; mesme y tenir vn peltaire composé de macis,de у bdelliú & de gallia muscata de chacú deux drac, męs, demye once de colocynthe, &vne dracmede hyere, le tout incorporé auec ladanum, aucuns y adioustent de l'euforbe: la noix vomique bruslee enclose dans laine,& mise en la ma fort bien & nettoye de toutes superfluitez: Quand la matrice sera bien purgee & nettoyee, faudra l'eschauffer,deseịcher & cóforter auec longuent suyuant ou autre semblable: prenez vne liure de racine d’enula pistee &módee: demie liure de brance vrsine aussi pistee: faictes les bouillir en trois pintes de vin blanc odoriferant & y adioustez trois liures de bon lard vieil,& vne poignee de matricaire: quand ils auront bouilly allez bon espace de temps, coulez les & mertez en quelque vaisseau neuf vitré sur le feu, faictes les bouillir quelque peu& en bouillant iectez y demie once d'encens blác, demie once de mastich & six onces de cire neuue : quand le tout sera incorporé ensemble, leuez le pot d'aupres le feu , & y espandez remuant fort bien la poudre qui sensuyt: Prenez canelle, gallia, cloux de girofles, noix muscade,macis,galangue, spiquenard, & gingembre de chacun trois onces:vne dracme de safran :reduisez le tout en poudresubtile:apres que ceste composition sera refroidie vous voirez l'onguent dessus,les poudres dessous, le vin au milLieu:quand la femme sera sortie du bain , auquel elle ellaura laué tout le corps, qu'elle se frotte tout le ventre,le bas du ventre & les aynes des poudres meslees parmy longuent:puis qu'ellele repose dans son lict,à l'entree duquel elle prendra quelque peu de triphera magna sine opio,ou de rasure d'iuoyre auec vin odoriferant ou de l'electuaire suyuant:piltez racines d'eringe bię módees & nettes:satyrions & testicules de regnard de chacun vne once: trois onces de racines de raues:deux de racines de panets sauvages,ners & bien purgez:quatre onces de pignons trois onces de pistaces mondees: trois onces de la graine de fefame:deux dracmes de gingembre, autár de been blanc & rouge:canelle fine, semence de cresson alenoys, & poiure long de chacun demie dracme:auec sucre fin dissout en eau de melisse faictes vne cófectió de laquelle l'homme & la femme pourront vser auec heureux succez. Autres medecins donnent premierement quelques syrops,quels sont ceux qu'auons de cry cy deuant:puis quand l'humeur est preparé l'euacue auec ces pilules:puluerisez bois de baume,canelle fine,liler de montaigne,azarum, mastich,anis,fenoil, macis & safran de chacun vn scriptule:calamne aromatique,squenanth & {piquenard de chacun deux fcriptules : deux dracmes de turbith biếcorrigé & preparé ainsi qu'auons dit cy deuāt,dracme & demie:de mirobalás, kebules & autant, d'emblics &de citrins:autant d'aloë que poise le tour:formez en vne malse de pilules aliec iuft de fenoil , prenez deux mode, dracmes de ces pilules au marin au poinct du iour: Quid le corps sera purgé de l'humeur qui offense de la damoiselle , ordonnez quelque bain d'vne decoction de fleurs de chama. mille,melilot, piquenard, pouliot,seseli,laurier, & autres telles herbes:faictes y seoir la damoisel. leiusques à l'óbilic par trois ou quatre heures, & au cas que le bain fust desplaisant & incom vsez d'vne fomentation deldictes choses y adioustant, melisse, ladanum, pulege, rosinarin,mercuire, agripaume, encens & alun: d'autre part lesdicts medecins commandét que le mary se laue deux heures apres souppé les pieds & iambes de l'eau en laquelle ayent bouillis tous ou aucuns des susdict simples:& que en mesme temps la femme se parfume auec choses aromatiques quels sont les trochisques de gallia moschata, & de ladanum: ou auec ladanum, musc,ambre,ciuette & semblables especes: puis que l'homme apres sestre laué les pieds , Poinde le membre viril de graisse d'oye,ou huyle de baume ou de lys: & la damoiselle au iour du soir qu'elle dormira auec son mary , tienne dans sa nature ce pessaire:qui sera composé de bois d'aloë,de baume,seseli, storax calamite, femence de piuoine , & myrrhe en partie egale auec huyle muscelin & huyle de baume,en laquelle on aura dissout du musch. Elle prendra aussi soir & matin auec bon vin vne tablerte de l'electuaire coposé des poudres d'armoyse, de la racine de bistorce & noix muscade , incorporees ensemble auec > auec sucre dissout en eau de melisse:lon peut fai. re vn autre pessaire d'vn fiel entier de cheureau fi la féme desire auoir enfans malle:ou de cheure, si elle soubhaicte vne fille: quatre onces de satyrions & autant de miel qui sera suffisant pour incorporer le tout : Et vn autre de graisse d'oye,de la composition appellee blatta byzātia, musch,souchet,Ipiquenard, aneth, origan, hyllope,bdellium & testicules de regnard. Semblablement lon en forme vn aucc trois dracmes & demie de fafran,autant de canelle, spiquenard & melilot,vne dracme de cardamome,deux onces de graisse d’oyes deux jaunes d'æufs, demie once d'huyle nardin:lon mesle tout cela ensemble & l'enueloppelon dans vn taferas cramoisi, pour mettre dedans le lieu quand la damoiselle en aura besoing:il faut tous les iours renouueller le pessaire: lon prouue fort semblablement yn ais cuict en huyle rosat, ou huyle de sesame iufques à tant qu'il se deface & son aquosité soit consumee, puis l'enuelopper en laine en forme de pessaire qui est ad ce que lon dict, fort admirable. Aucuns des anciens medecins depuis que la damoiselle a esté purgee auec l'electuaire benedicta laxatiua & diaphenicon,conseillent qu'elle prenne deux dracmes de l'electuaire suyuant qu'ils disent estre de grande vertu pour engroslir.la femme . Prenez canelle fine, cardamome, cloux de girofle, safran de chacun demie once: gingembre, poiure long, galangue, macis, sou chet,noix muscade,cumin & bois d'aloë de cha cun demie once:trois dracmes de cubebes : ambre, musch, & bauine de chacun demy scriptule, puluerisez le tout , & faictes electuaire auec sucre fin dissout en eau de melisse.Et sin’estes content de ceste electuaire , vsez de la confection suyuante:prenez cloux de girofles, canelle, galangue,gingebre,bois d'aloë de chacú vne dracme:blačte byzāce, noix muscade,zedoaria , doronicum,semence de basilic,os de cueur de cerf, rasure d'iuoire,perle, fpiquenard, & fafran de chacun vn scriptule:coral rouge, trocisques de diarrhodon, fandal citrin de chacú demie dracme:foye cruë vn scriptule:demy scriptule d'ambre:deux grains de musch auec sucre dissout en eau rose, faictes electuaire par tablettes, qui conforte, reliquist,& eft singulier pour engendrer, Aucuns medecins fort excellens conseillent que incontinent apres la purgation vniuerselle du corps,la damoyselle se fomente ou se parfume auec la decoction de rubie maieur, arinoise, sauine, & abfynteen partie egale, colocynthe vne dracme le tout bouilly ensemble en eau iufques à la consomption de la tierce partie, & en icelle dissoudre vn peu de myrrhe:le iour suiuât qu'elle prenne deux dracmes de cest electuaire, auec deux ou trois cueillerees de bon vin. Ayez vne once de tryphera magna sine opio, noix muscade & poudre de l'electuaire aromaticum rofarum descriptione gabr.de chacun yne drac me: . me:escorce de citron demie once; deux dracmes de bois d'aloc: faictes opiate auec sucre: vsez tátost de l'vn tantost de l'autre. Et parceque la sterilité vient le plus souuent de frigidité ou d'humidité,ou del'vne & l'autre cause ensemble sans humeur ou auec humeur & que ces occasions ne se peuuent facilemét oster ny corriger,ne sera trouué estrange si nous auós deliberé de prolonger nostre discours , quoy que longs ayons ia esté , mesmement qu'auons affaire auec plusieurs femmes, lesquelles encor qu'elles ayent eu des enfans,toutesfois ne se có tentent,ains en veuillent auoir d'autres qui leur resemblent: nous reciterons donc les manieres diuerses que les medecins tant anciens que modernes ont tenu en cestendroict. Vn medecin de grande doctrine,experience & iugement escript qu'il faut proceder de ceste façõà rédre feco de la femme:purgez la legierement cinq ou fix iours auất qu'elle ait ses Heurs auec decoctio de myrabolás,emblics , kebules, indes:laquelle adoucirez auec sucre,à fin qu'elle soit plus aggreable à la bouche:les mois venuz, & passez selon l'ordinaire,faictes la baigner l'elpace de cinq ou sixiours en decoction de roses rouges, noix de galles,balaustes,& racines de piuoine quelque peu pistees:estant sortie du bain & bien essuyee, qu'elle mette dedans sa nature vne chandelle trempee & baignee en huyle de baume ou nardin,& couuerte par dessus de pou dre de piuoine, ou baignee en iuft de piuoine & de baume:tous les matins à soleil leuãt, qu'elle mange à desieuné deux dracmes de semēce de seseli ou de cubebes ou d'ameos:par ce moyen & regime la damoiselle deuiédra fecode en peu de temps.Et auant que passions plus outre faut sça. uoir que pour engendrer enfans le mary ne doit cognoistre la femme point plustost que quatre iours apres ses purgations menstruales, d'autant que lors la matrice bien purifiee & nettoyee de telles superfluitez retiendra & concepura plus facilement & auec plus grande delectation. Entre les choses singulieres & merueilleuses que ce medecin escriprest le iuft de piuoine meslé auec la poudresubtile de piuoine,mesme appliqué en forme de liniment ou de pessaire. Quelque autre medecin approuue fort l'v{age de ceste poudre à la femme, incótinat apres ses purgations naturelles : prenez testicules de verrat ou pourceau nó chastré deseichez à l'ombre & redigez en poudre:rasure d'ivoire, graine de seseli,matrice de licure & presure d'iceluy de chacun demye once-puluerisez tout cela & meslez ensemble.que la femme quatre iours apres estre bien purgee de fes purgations naturelles vse soir & matin de ceste poudre auec vn bouillon de poix ciches ou auec vin blác: fi auez doute de vomissement adioustez telle quátité de regalisse ou de sucre que la rendiez douce: quand aurez acheué toute ceste poudre , vsez de ce remede:prenez ambre citrin & storax calamite de chacun vne once:myrrhe,maftich,encens,cloux dc > de girofles,bois d'aloë, canelle fine, noix musca. de, & noix de Cypres de chacídemieonce: puluerisez le tout &incorporez ensemble en forme de paste auec oxymel diuretique, & eau rose: die uisez ceste paste en quatres parties : de la premica re, faictes comme vne pomme de senteur: de la fecode, des pilules aulli grosses que poix ciches, pour en prendre troys tous les matins: de la tier : ce formez vn suppositoire: la premiere feruira pour mettre dans la nature apres l'auoir frottee d'huyle nardin, ou de baume: la quatrieme sera, dissoute en eau bien chaude , pour en enuoyer la fumec iusques dans la matrice par quelque entonnoir, li que la chaleur s'y apperçoiue: puis, quela damoiselle aille dormir auec son mary. Quelque autre medecin, non moins fameux que pas yn des delsusdits, enseigne ceste forme dont l'experience est heureuse: premjerement il ordonne le regime de vie de la damoiselle: puis la prepare auec syrops: & purge auec conuenables medicamens, apres la faišt baigner én semblables baings que dessus: en fin il nettoye & pur ge la matrice auec pellaires faicts promptement & selon qu'il en est besoing:à sçauoir, prenez ca« storeum,agaris, coloquinthe, & maftich de chacun demie once; faictes les legierement bouillir en vin blanc: puis adioustez y miel,& en formez pessaires, que ferez appliquer par trois iours cotinus: puis ordonnerez le clyftere suyuát, faictes bouillir en vin blanc parties egales des bayes de cypres & matrice leche de quelque bische iuf q . ques à la consomption de la moitié du vin : prenez liure & demie de ce vin, & y dilloudez deux у onces de triphera magna, faictes vn clyftere vterin à la damoiselle par trois iours:lequel elle retiédra le plus qu'elle pourra: puis vsera d'un parfun faict d'egale quátité de myrrhe, encens,bois d'aloc, storax,calamite & canelle fine, tous redigez en poudre & meslez ensemble: receura par vn entonnoir la fumee de ceste poudre espanduësur les cendres chaudes: & ayat vsé par trois jours de ceste poudre,se seruira de ce pessaire par autres trois jours, le renouuelant par chacun iour. Pistez ensemble pareille quantité de presure de lieure,de fiéte d'iceluy, & de miel:incorporez le tout soigneusement ensemble, & auec faine formez vn peffaire : Durant ce temps, que la damoiselle boyue tous les matins quelque peu de rasure d'yuoire auec fort bon vin:& ayant paracheué tous ces remedes, qu'elle dorme auec Ion mary en toute asseurance:& au cas qu'elle ne deuienne grosse pour ceste fois, pourra iterer au temps & à l'issuë de ses purgations naturelles, ceste experience:& donner ordre que son estomach soit tousiours bien dispos. Semblablement pour le regard du mary, il doit prendre garde à trois choses, non seulement en ceste occasion froide de fterilité, mais aufli en toute autre: la premiere, que son sperme ait toutes les marques & qualitez de fecondité qu'auons mentionné cy dellus: la seconde qu'il exerce l'acte venerien auec sa femme aux temps & heu & heures conuenables selon qu'auons discouru au liute premier: la troisieme que tel exercice ne soit attenté sans stimules de mesme amour & pareille concupiscence,apres festre quelque téps contenus:& que tous deux se conduisent en iceluy selon la forme qu'il est descry en ce liure la tin, qui est au vray dire assez peu honnestea de claré en françois pour l'effrenee petulance des hommes ; necessaire toutesfois pour la generation, voyez le latin : ne faut cependant oublier à preparer le lict bien nettement, imesme le parfumer d'odeurs & senteurs plaisantes , & fe feruir & des melmes senteurs és lieux necellaires. Que l'exercice sagement paracheué,la femme demeure pour le moins yne heure en la mesme situation qu'estoit auparauant,à sçauoir sur le doz, la telte basse,les haches hautes , & y dorme si polli. ble est:ne parle que le moins que pourra,ne tousse,n'esternue, qu'elle tire à soy tousiours fon haleine, qui sont, outre les secrets, les moyens plus singuliers pour retenir le sperme: la femme aufli se pourra aider pour cest effect de quelques emplástres astringens pour appliquer sur le petit ventre, quel elt celuy de maltiche, pro matrice, vnguentum coinitiffæ en y adioustant de la raci у ne de bistorte. Aucuns medecins preparent l'homme de mesme façon que la femme auec baings,confections & semblables choses, selon que l'occasion se presente:mais telle preparation ne se doit attenter si lon ne cognoist que la cause de sterilité prouienne de la part de l'homme. Et parce que comme auons ia diet cy dessus la fteri су lité prouenant de frigidité est plus commune en la femme qu'en l'homme, faut que le fage & bien aduise medecin attente tous les remedes susdicts à l'endroit de la femme auec telle cautio qu'il la purge premierement, puis saigne fibe- soing est, apres nettoye la matrice auec pessai- res & clysteres vterins, ce faict qu'illuy face te- nir bon regime, luy conforte la matrice auec baings,parfuns,onctions, & autres tels remedes dont auons parlé, en fin qu'elle habite auec son mary en temps & heure oportune, & tienne en iceluy la forme qu'auons reciré,& au cas qu'elle ne deuienne grosse pour ceste fois , retournera aux rcmedes mesmes incontinent apres que les menstruës seront passees:mais d'autant que telle sterilité causee de froide intemperie de matrice ne reçoit fi facile guariscn , i'ay proposé de met- tre en auant,outre les remedes precedens, l'or- dre que plusieurs autres medecins non moins estimez que les premiers,tiennent en la curation de ceste sterilité. Si la femme ne conçoit pour la trop grande froidure de la matrice, faudra luy acquerir chaleur auec exercice & plusieurs especes de fométations:luy faire boire auec vin caftoreum , cumin,anis,pulege,poiure & autre choses semblables; ou, le medicament suyuant, turbith gommeux bien corect & preparé ainsi qu'auons declaré cy deuant,epithin, poiure,graine de panets fauuages, & de perfil deux dracmes dut tout, le tout tout puluerisé soit malaxé auec syrop d'armoyse pour faire bol: ce bol purge & reschauffe la matrice, outre cela prouoque les mois qui sont retenus de long temps:sera bon aussi la faire vomir, au cas qu'elle ne soit purgee suffisamment par medicamens purgatifs, ou que l'humeur ne prene ce chemin pour leuacuer, auec decoction de graines de raues & racines d'azarum:puis luy faire receuoir des parfuns tant secs qu'humides dans la matrice par vn entonnoir qui sera mis fur vn rechaut plein de cendres chaudes, sur lelquelles on espandra la poudre du parfun: ou sur vn pot plein d'vne decoction vterine: apres & durant les parfuns la baigner en eau tiede où auront bouilliz sauge, pouliot,armoise, ruë,cumin, fouchet,eringe,biltorte: mesme pister ces herbes bien cuictes & les appliquer sur le petit ventre en forme d'emplastre: frotter aussi le petit ventre & les aynes d’huyles d'iris, nardin , & de four chet: mettre dedans la nature quelque pessaire faict de myrrhe, ruë, galbanum, castoreum: ou plustost de poiure, fel & fiel de beuf, le tout incorporé ensemble & balty de laine. Ie ne fais icy mention de la quátité & poix des drogues, d'autant que cela depend de la grandeur, antiquité &autres circonstances du mal, selon lesquelles les medicamés doiúent estre ordonnez, en quan. tité & qualité raisonnable. Pour ceste sterilité qui prouient de froidure, ie feray encore recit de plusieurs experiences fort singulieres d'aucuns medecins bien renom: mez: la premiere est, prenez egale quantité des fueilles de branche vrline, de campane,d'armoife & de sauge toutes verdes: autant des racines de bistorte que des choses susdites toutes ensemble:faites les cuire, puis pistez les materiaux, aufquels adiousterez iaunes d'æufs battus & deftrépez en cau d'armoise: fricassez le tout dans la poëlle auec lard ou sein doux, ou en faites coinme vne composte dedans quelque por de terre prez le feu: Donnez en à manger à la damoiselle tous les matins apres que l'aurez purgee; faictes luy aussi ce pessaire: prenez trois onces de gallia moschaca,& trois de galbanum: once & demie de ladanum:deux dracmes de storax liquide: vn fcriptule de fpiquenard, redigez le tout en poudre, & l'incorporez auec suffisante quantité de iuft de matricaire & fiel de chat; formez vn peffaire avec laine grasse, lequel la femme apres auoir esté purgee & baignee portera dans sa nature iour & nuict: ce petfaire la fera conceuoir enfans malle vous en pourrez composer vn autre de semblable vertu, & proufitable à quelque intemperature que ce soit de matrice, auec cire neufue,beurre,moëlle de cerf, & huyle rosat de chacun deux dracmes:safran,fine canelle, & castoreum, dechacun vne drame:myrrhe, størax, alloë, terebinthine, de chacun trois dracmes: graisse de poulet & d’oye,farine folle & desemé ce de fenugrec,de chacun demie once: six grains de musch:Ie tout incorpore ensemble:nó moins singulier est celuy qui fensuit. Apprestez demie liure de miel despume: graisses de veau, & de renard, huyles de lentifque & laurin de chacun deux onces: quatre onces de beurre:vne liure de graisse d'ours, & autant de cire:demie liore de iuft d'armoise:diffondez le tout ensemble,faictes bouillir & escumez soigneusement:puis y espandez ceste poudre,qui est faicte d'vne once de gal. banum: zingembre, fpiquenard, bois de baume, iris de Florence,ameos,encens, myrrhe, maftich & canelle, de chacun deux dracmes: hyssope, pulege', epithin, agaric, storax, calamithe, graines de perfil,de panets fauuages,de carni,danis, & de fenoil marin de chacun vne once mellez le tout ensemble foigncufement, laissez le refroidir:gardez cest onguent dans quelque vaisseau vitré:duquel auec laine ferez vn pessaire. Si la matrice eft froide & humide, outre les remedes susdicts, sera bon luy faire yn parfun d'vnedecoction de simples chauds & fecs quels sont sauine,lautier,fleurs de chamamile,melilot, marjolaine, basilic, herbe de paralyfie, cedre & autres tels: de laquelle decoction ellei receura la vapeur dans la nature par vn entonnoirraccommodé en forme de couuercle sur le pot où se feca ladite decoction:Apresauoir vsé quelque temps de ces remedes, la femme pourra felgayer auec son mary,& au cas qu'elle ne deuint grosse pour le premier mois, ne laissera les iterec au second & troisieme, voire quatriemeen:obsecuantroutes les conditions qu'auons cydessus specifices. Aucuns ordonnent ce pessaire auec heureuse issuë en la sterilité qui prouient de cause froide: prenez fiéte de renard & de lieure, fiel de lyon & de taureau,de chacun partie egale: formez vn pessaire auec huyle laurin, & quelques grains de musch. potws opt. Voicy yn bruuage de si grande vertu qu'il faict conceuoir toute femme encor qu'elle soit grasle,cholerique,& de long teps sterile, prenez germes de couleuree, fleurs de melilot, fueilles d'armoyfe,pimpenelle,chamedrys,chamepithis, scolopendre, millefueille, cheurefeuil, violiers, orpin,sauine,aigremoine, toutes verdes de chacune vne poignce:cent grains de poiure: demie once de cumin:cloux de girofles, canelle fine, fpique,galangue,noix muscade , gingembre, angelique de chacun deux dracmes:pistez toutes ces choses & les faictes tremper en fort bon vin blanc l'efpace de deux iours: au troisieme cuisez les iusques à la consomption de la tierce partie du vinspuis coulez le vin & iectez là les herbes: mellezy autant de miel despumé que sera neceffaire pour en faire syrop, duquel la damoyselle prendra vne cueilleree soir & marin auec autant de vin detrempé d'eau de melisse. La damoyselle engendrera si elle porte trois iours & nuicts entieres en sa partie honteuse yn pellaire faia d'vne poignee de fauge, d'hyllope, & de ruë piflees ensemble dedans yn mortier & incorporees auec laine: puis ces trois jours & nuicts.expirees qu'elle prene aucát de iours foir & matin vne cueilleree d'vne poudre faicte des testicules & membre entier de quelque lieure defeichez au four ou au soleil : & incontinent apres boiue vn posson de vin blanc tiede,le lendemain matin au poinct du iour qu'elle aille dormir auec son mary,par ce moyen ne faudra de conceuoir. Pour la sterilicé qui prouient de la matrice froide ce bain est fort proufitable:faictes bouilliren suffisante quantité d'eau de riuiere fueilles d'armoyse,rosmarin,calament & origan : en ce bain la damoiselle se baignera par trois jours subsequens:puis vsera du bruuage sus mentionné,en y adiouftát trois dracmes de triphera magna:tiendra aulli deux iours entiers dans få na ture vn pesfaire aussi grand & long que le doigt plus grand, faict des fueilles de calament pislees & enueloppees dedás vn linge de lin fort subtil, apres couchera auec son mary, Mais il est temps que parlions de la sterilité qui prouient de trop grande humidité de matrice,pour y pouruoir faictes ce syrop qui seruira pour preparer l'humeur nuysant:prenez armoya fe,rubie maieur;balsamite, fauine, bethoine, inelisse,pulege, mariolaine, marrubium de chacune vne poignee:racines de campane souchet, satyrions, fenoil, azarum de chacune deux dracmés: femence d'anis,ameos,panets sauuages, cumin, filer de montagne de chacun yne dracme:faictes le tout bouillir en eau iusques à la consomption de la moitiéradioustez.y sucre fuffisant, aromatisez auec canelles que la damoiselle én-prene tous les matins trois ou quatre onces: l'humeur preparé soit purge souvent auec benedicta laXatiua, ou l'electuaire inde, ou pilules ferides: qu'elle mange viandes rosties, viandes qui ayent vertu de deseicher & eschauffer, pain dur plustost que moller: pain biscuict, crouste de pain de chapitre:qu'elle vomisse souuenț au matin ou de soymesme,ou par vomitoires auec decoction de racines & semences de raues', semences d'aneth,d'arroches,de fencué & de ciboule,en yad ioustant oxyınel fiinple:& au cas qu'elle fuft de forte nature,ne seroit mal faict luy bailler vne dracme de racine d'azarum,ou vn fcriptule d'el. lebore blanc auec vin blanc pour la faire vomir: qu'elle vse souüent de parfuns & fomentations deficcatiues plustost que de bains : sur tous des pessaires deuant dicts,ou de ceux cy. Prenez colocynthe,alun,git,castoreum, myrrhe, galbanú, poiure,styrax,calamite & opopanax, de chacun vne dracme: ambre & musch de chacun demy scriptule:puluerisez le tout & l'incorporez auec vin nouueau, plustost que vieil fult il de deux ou trois ans,composez des pessaires gros & lógs come le doigt:qu'elle en tienne vn toute nuict: Er d'autant que telle humidité de matrice prouient la plus grand part de l'humidité de tout le corpsle faudra fouuent purger , & defecher par estuues seches ou par bains defechans: preparez de ces herbes armoyse, bethoine, balilic, chamedrys,chamepitis,laurier,angelique,căpane,coq;thim, pouliot,marjolaine,meliile, herbe à chat, 13 à chat,marrubium,origan,calament,pulege,rosmarin, fauine,melilot, millepertuis, hyffope, valeriane,chamamile,graine d'angelique,de fenoil carui, cumin,anis, filer de montagne en adioustát à la decoction de ces herbes once & demie de soufre;deux onces de fel:vne once d'alun:mettre toutes ces choses dans un sacher pour les faire bouillir en eau;sera bon aussi apres que le corps aura elté deuement purgé & deseché par. les remedes fusdicts, la damoiselle vfe fouuent de ces pilules:prenez bois d'aloë, filer de móragne, azarum,maftich,noix muscade, semence danis & de fenoil de chacun vne dracme:[piquenard, calame aromatique,galbanum de chacủ demie dracme:myrobalás,chebules,&bellirics de chacã fix dracmes:aloës deux oncesimalaxez le tout ensemble auec fyrop de roses laxatif,la prise será d'vne dracme:& au cas que tous ces remedes ne : soyent suffisans,qu'elle face diere assez long téps auec la decoction du bois de fquinë où de salle pareille ou de gayac felon ses forces : ou pour le dernier refuge qu'elle aille aux bains de plombiere ou de Spa,là boire des eaux minerales qui onr vertu de defeicher les humiditez de tout le corps,aftreindre & conforter les parties lasches & mollastres. Densité de la matrice. CHAP. XII) 21 Elles qui ont la matrice froide & dense ne cóçoipuent point diet l'aph.62.du 5. Telle délité selon Galen prouiét d'vne grade froidure,qui e{touppe tellement les pores & orifices CHAP. XIII. des vaisseaux de la matrice que les mois ne peu- uent fluer sinon aqueux & encores en fort peri- te quantité:dontaduient que la seméce virile ne peut adherer à la matrice,ny estant receuë estre nourrye par defaut d'aliment:meline que les co- tyledons sont tellement pressez & contraincts qui ne se peuuent amplifier,estendre ny dilater pour se ioindre aux membranes & fecondines. Qui est la cause de sterilité. 3: La guarison se doit attéter par remedes chaux qui relaschent la matrice, principalement par- funs & bains, tels que nous auons descry pour l'intemperie froide de la matrice. Douleur de matrice. A douleur de matrice procede ou d'vne in- stemperature fiinple:ou accópagnee de quelque humeur:ou de quelque inflammation, out dequelque ventosité:ou de quelque chancrc:o:a de quelque vlcere,nous parlerons icy seulement de l'intemperature tant limple que composee & reseruerós les autres causes pour les traitter chacunes a part d'autant qu'elles n'apportent seulement douleur,mais aulli d'autres inaux à la matrice. Telle douleur est communiquee aux aines, petit ventre,lombes,deuant de la teste, quelques fois au derriere de la teste selon le lieu de la dous leur qui eft à l'interieure ou posterieure partie de la matrice:quelquesfois aux hanches. Pour y donner ordre faut aduiser quelle inté. . perature en est cause, simple ou composee, & fi composee quel humeur l'accompaigne: la sim ple 1 . 10 ple téperature ne pourroit estre autre que chaude ou froide,ains lyne & l'autrese doit corriger par remedes alterants:affauoir la chaude par fomentations faictes d'herbes refrigerantes comme roses, violiers, nenuphar, pourpier, meurtes, lentes, mauues,guimauues: par parfuns de ratifsure de corne de cheure:par peffaires faicts des mesmes herbes pistees,y adiouftant huyle rosat, ou de coing, & quelque iaune d'æuf crud. La froide se corrigera par les fomérations, parfuns, pessaires & autres remedes qu'auons descript au chapitre precedent. Si l'intemperature est accompaignee de quel. que humeur,tel humeur sera fanguin , bilieux, phlegmatique,ou melancholique.Si fanguinou bilieux ,le faudra preparer & purger auec les medicamens declarez au mesme chapitre: faigner tant du bras que du pied:faire bains,fométations,parfuns & peffaires humectans &rafreschiffans mediccrement, ayant tousiours esgard soigneux à le partie dont peut prouenir c'est humeur sanguin ou bilieux , qui est le foye de la plus grand part. Si melancholique, le faudra preparer auec syrops du fumeterre, de Scolope dre, de fechas & d'armoyse:purger auec calle & confection hamech:faire baings & fomentatiós auec fueilles de laurier,lauendearmoyle, hylope,valeriane,chamamile, melilot.Siphlegmati que,faudra vser des mesmes remcdes qu'auons descript,à la curació de la matrice froide & humide:outre lesquels toutesfois nous en descrip rons quelques vns plus particuliers à fin que ne soyons veux manquer de remedes. Puluerisez subtilement le poix d'vne dracme de racines d'aristolochie , de peucedane ou queuë de pourceau,& de panax heracleum , ou en son lieu d'angelique: baillez la à boire auec vin blanc tiede:vous y pourrez adiouster graine d'ortye puluerisee: faictes vn parfun auec escorçe de pomme de grenades douces , limeure de bois d'alysier,& feuilles seches d'oliuier : ou auec galbanum,myrrhe,& encens: ou auec múmie, poil de lieure, racine degrateron, graines de ruë,& coriáde:ou auec poix, gomme arabic, & cyprez:ou auec rasure de corne de cheure: ou allec pepins de raisins bruslez & puluerisez puis buuillis en vin vermeil fort bon à faire receuoir la vapeur à la damoiselle. Etau cas que la douleur de la matrice peruint iusques à la vessie:que la damoiselle boyue à del: ieuné graine de porreau puluerisee auec eau tiede ou vin blanc tiede,auquel on aura faict tréper toute nuict quelque racine de pain de pourceau: & qu'elle inette en fa nature vn pessaire faict d'vne teste entiere d'ail,nitre brusle & cumin,le tout trituré & incorporé auec miel: mais voicy vn pesfaire qui guarist tous accidens de la matrice: mettez tremper toute nuict des estouppes de lin en vin blanc tiede dans vn vailleau bien couuert:exprimez quelque peu lesditres estouppes & en faictes pelsaires que la damoyselle portera & changera de fois à d'autres: ou bien:Prenez safran,myrrhe, & noix pontique: incorporez les auec laine bláche cardee engrailsee de graisse d’oye ou d'huyle de lys celeste c'est à dire huyle d'iris:fi la douleur perfeuere fomentez la partie auec decoction de myrrhe, encens, nielle romaine,seseli,anis, semence d'ache faicte en vin blanc doux, à laquelle adiousterez miel, graisse d’oye & blác d'æuf:& au cas que la douleur fuft fascheuse & excessiue, vous pourrez fairevne fomentation de vin vermeil, où auront bouillies racines de fouchet, calame aromatique , ireos,iouc odorant auec quelque peu de mousches cantharides. Et fi telle douleur apporre difficulté d'vrine , faictes iniection ou fomentation de iusts de porreaux, & des fruicts deluzeau, y adiouftant vin auquel auront trempez graines d'anis , seseli, encens & myrrhe: ou, d'eau de mercuire, en laquelle aurez faict bouillir myrrhe & encens, ou millepertuis, & fauge: ou, de vin auquel aurez faict bouillir semences d'ache,anis,nielle romaine, seseli, myrrhe: OH, de vin vermeil auquel aurez faict bouillir Heurs de suzeau , & bayes de laurier , ou fruicts de fuzeau:Semblablement, que la damoiselle boiue à desieuné vin blanc auquel'aura trempé racine de pain de pourceau: comme auós dict, ou racine de rosmarin , ou plusieurs autres simples, quels sont le fruict de cedre, leseseli, le mil, le fruict de lentisque,la nielle romaine,la racine & femence de daucus: vray est,que les aromatiques sont de plus grande efficace, comme lethin, le thimbre, le millepertuis,le pauot blanc,la seméce & racine de criste marine, la racine de mauue, la seméce & fueille de mercuire,la femence d'ortye,la sauge, le dictame,la canelle,le cardamome, l'aristolochie,le castoreum,l'adienthos,la queuë de pourceau autrement diet peucedane, la serpentaire tant grande que petite, la ruë : graines d'ache,de fenoil,de perfil &d'agnus caftus,la racine &graine de l'herbe aux foullons,l'hyssope, la piuvine, faictes bouillir l'vn de ces simples en eau ou vin & en beuuez la decoction pour appaiser les doulurs de matrice. Sila douleurde matrice vient de quelques vé tofitez enfermees dedans sa capacité, ou entalfees entre ses membranes , aydez vous des remedes que descriprons cy apres pour l'inflation de matrice. Patricis dot Si la douleur de la matrice eft fi vehemente qu'elle rende la damoiselle debile & extremement tormentee,fomentez la partie d'une espógechaude baignee en huyle & eau, puis espreinte:apres oindez la auec moelle de ce cerf, graisse d’oye, cire blanche, fiente de cheure & iaune d'oeuf meslez enfeinble. Inflammation de matrice. CHAP. A matrice endure fouuentesfois inflamınaution par la descente d'vn humeur subtil & chaud qui decoulant de la vene caue par les per tites venes,est receu non dans la cauité d'icelle, mais en sa substáce totale ou partie d'icelle, soit anterieure ou pofterieure,ou laterale:en laquel le XIIII. le amassé se putrefie, ains y.engendre inflammation:tel mal se voit plus fouuent au col de la matrice qu'en la matrice: les causes d'icelles , aucunes sont internes comme la suppressió des mois, le corps plein d'humeurs, quelque vlcere en la matrice: les autres, sont extérieures, come quelque coup receu, quelque cheute, quelque hurtement,àuortement, le coïtimmoderé, principalement auec homme qui ait le membre genital trop gros, accoucheinent sinistre & contre nature, multitude de vens, froidure excessive qui peut auoir tellement aftreinat la matrice qu'elle n'ait aucune transpiration. Les signes de ce mal: font fiebure ague , phrenesie:les menstrues mauuaises & en petite quantité: douleur d'estomach: difficulté de respirer à raison du diaphragme empesché: vomissement apres le manger:plus mauuais & pire portement apres qu’auant manger: douleur extreme Spear santeur en la partie anterieure de la teste, pour les raisons qu'auons mentionnees au premier liure: douleur en la base des yeuxconuulfions du col, des bras, des doigts, & iambes: froideur 88 sueur au front & aux extremitez:faillarices, hocquets , fuppression d'urine & de ventre: le poul fort petit & frequent: douleur ardente & pullatile au bas du ventre,parties honteuses,aynes,& lombes: si quelque fage femme met le doigt dedans le lieu,elle y sentira vne ardeur, retraction & compression accompaignee de dureté à la difference de la compression mollastre qui sesent en la groisse: car selon Hipp. & Galen au si.aph. du liure 5. aux femmes grosses la bouche de la matrice se referre auec molleffe: aux tumeurs contre nature,auec dureté: le ventre enflé commeen groisse, les iambes & pieds bouffis:Sitout le corps de la matrice est enfiambé, les signes seront tels que les auons dit. Si la partie anterieure d'icelle, douleur en la partie anterieure de la teste,la douleur fe fentira au bas du vétre, & suruiendra vne difficulté d'urine par la comprefsió de la veile:Si la partie pofterieure, la douleur se manifestera au derriere de la tefte,aux lobes, & eschine,& suruiendra vne suppreflion de ventre par la compression du boyau droict. Si l'vne ou l'autre partie laterale,lon sentira tension en l'ayne, douleur, pesanteur, mouuement difficile, & quelquesfois claudication en la hanche & cuille respondante à la partie enflambee selon Galen au 6. liure des lieux mal disposez. Si le fond ou cauité d'icelle cft enflambee, la douleur se manifestera soubs le nombril telle qu'on n'osera у toucher.Si la bouche d'icelle, on sentira la douleur au bas du petit ventre. Quant aux prelages:l'inflammation de la matrice tant plus de partie elle occupe tant plus est dangereuse: moins dágereuseelt celle de la bouche,ou de son col,que de sa cauité, parce qu'elle reçoit plus promptement & facilement les remedes: L'in Hammation de matrice en la femme grosse eft mortelle, aufli bien que l'erifipele fclon l'aph. 43. du liures. toutesfois celle qui est petite n'est mortelle d'autant que la fiebure n'est ague selon Hip. au second du prorh. La curation depend la plus part du regime de vie: Que la damoiselle dorme peu & veille beaucoup: car les veilles empeschent la generation & accroissemét des inflammations aux parties internes: qu'elle se repose & ne trauaille ses cuisses & hanches, plustost qu'on luy face des frictions aux bras,mains & iambes:qu'elle mange peu, vse de viandes fort peu nourrissantes, principalement de bouillons faicts d'herbes qui rafreschillent &laschér le vétre.Le remede principal & premier, doit estre la seignee du bras pour la reuulsion de l'humeur, & du talon interieur pour la deriuation: puis la purgation de tout le corpsauec calle, & autretel medicament bening:les topiques, seront,iniections, fomentations, cataplasmes & pellaires:les injections-se feront pour le commencement aueciuft & eaux de plantain,de morelle, de joubarbe, decoction d'orge:mesmement auec laict de cheuretiede, fi besoing est d'appaiser la douleur: telles iniectiós fe pourront faire en troys lieux: dans la matrice principalement, en laquelle receuë faudra haufser les cuisses, & faire quelque estouppement, a fin que l'iniection demeure là dedans: Dans le boyau droict , & dans la vessie: parceque la matrice est situee entre les deux ; Si l'inietion est faicte dedans le boyau & la veslie, la faudra faire l'vne apres l'autre, parce que la femme ne poura roit pas endurer la tension des deux ensemble. : 1 > Les fomentations se feront auec peu de vin ou vinaigre, huyle rosat, & huyle de meurte y baignant espóges:les cataplasmes, auec mie de pain bouillie en laict & huyle de chamamille: ou leló Galen au 2.liure ad Glauconem, auec iust demorelle, vin cuict,vin vermeil, balaustes, escorce de grenades, & farine d’orge. Quand la douleur est quelque peu appaisec, & la defluxion arrestee, on appliquera cataplasmes digerens auec farine d'orge, & de semençe de lin, fleurs de chamamile, melilot, & racines de guimauues , & quand l'inflammation sera en sa declination,lon adioustera à ces cataplasmes,racines de lys, & de guimauues, fueilles d'armoyse, summitez d'aneth, farine de febues & de lupins, axonge de porc,beurre frais,& huyle delys: les pessaires au commencement de l'inflammatio seront d'herbes refrigerantes contuses & pistees, huyle rosat ou violat, & iaunes d'æufs cruds: le commencemét paslė, seront de moelle de cerf, graisse d’oye, jaune d'æuf,& cire neufue. Sur tout ne faut continuer long téps les topiques repellans,decrainte de congeler , & conftiper par trop l'humeur, ains d'exciter vn fcyrrhe, auquel la matrice est fort propte à raison de la chair dense,& qu'aussi elle retient pertinacement les defluxions. Erysipele de la matrice. la matrice est faict d'vn huumeur bilieux decoulant, ou amaflé en la matrice: de mesme façon que l'inflammation:duquel les signes sont fiebure aigue, horreur, dou leur CHAP. XIIII. en L'Erysipele leur pulsatile, soif, noirceur de langue, sueur au frons, respiration difficile, vrine rouge, conuulfion,fyncope,priuation de voix,phrenesie, douleur de teste & de la base des yeux, douleur d'en stomach: enflure des pieds, iambes & lombes pour le commencement, puis du petit ventre, aynes & parties voisines: inquietude & lassitude de tout le corps: stupidité, tremeur, froideur & couleur pasle és extremitez , le cops plein de pustules,la face rougeastre. Quand tel mal aduient à la femme grofte n'y faut esperer que la mort selon l'aph.43. du liures. La guarison consiste en regime de vie , quclque peu plus froid & humide qu'en l'inflammation de matrice à la charge toutesfois que si la femme soit groffe,on ne luy baille viandes ny remedes qui puissent faire tort à son petit: Si n'est grosse, qu'on luy tienne le ventre lasche par clyIteres, ou medecines taxatiues douces : qu'on la faigne soudainement rant du bras que du pied: les topiques seront au commencement plus repellans qu'en l'inflammation, comme iniections faictes de iuft de morelle,de iusquiame, d'arnoglosse,de pauot, de mandragore, vinaigre rosat, eau de neige,iuft de cócombre,citrouille:elquelles on pourra disfoudre si besoing est quelque petite quantité de camphre, ou d'opium: les fomentations & cataplasmes, seront de semblable vertu, à la charge toutesfois, qu'on ne perseuere pas longtemps en tels topiques repellans, pour les occasions qu'auons dict cy deuant: quand CHAP. XV. l'ardeur sera quelque peu appaisee,faudra mesler és cataplasmes medicamens discutiens, comme farine d'orge, de lentille, mauuc, huyle rosat:& quár au reste de la curation y sera procedé comme en l'inflammation de matrice. Tumeurs en la matrice. O Vtre l'inflammation & Erysipele qui sont tumeurs chauds,l'vn causé de sang , l'autre de bile Haue pure, la matrice peut estre affligee de plusieurs autres tumeurs & apoftemes, desquels l'humeur n'est simple mais mellé: de sorte que la tumeur rapporte le nom de l'humeur qui domine le plus:à sçauoir sanguine,bilieuse,phlegmatique, melancholique.Sil y a donc quelque rumeur en la matrice, on le cognoistra par les mesmes signes qu'auons descry en l'inflammation:principalement par la douleur, par la dureté,quelon sentira dans le lieu, & par tels autres fignes . On cognoiltra pareillemét en quelle partie de la matrice, est la tumeur à sçauoir par toute la substance:ou en sa partie anterieuże: ou pofterieure:ou laterale:ou en fa cauité:ou en fa bou che interieure , par les mesmes signes qu'auons mentionné en l'inflammation. La tumeur fanguine, outre les signes de l'inflammation, secognoift parIvrine rouge & espoiffe:par le temperament languin: par la rougeur des yeux & de la face. La cholerique, outreles signes d'erysipile, par la grande douleur : chaleur, poincture en la matrice:par le temperament,& couleur de la damoiselle. La phlegmatique, par la pesanteur, moindre moindre douleur , enfleure, mollastre au petit ventre,hanches,cuisses,mains, pieds,& extremitez. La melancholique par la dureté,douleur petite, temperamér melancholique,couleur plombee & autres signes. Chacune tumeur demande particuliere curation, tant en regime de vie que remedes. Es tumeurs chaudes, qui sont sanguines ou choleriques, le regime de vie sera tel qu'en l'inflammation & l'erysipele. La damoiselle donc fera la demeure en air froid, euitera toutes emotions de corps, principalement toutes pallions d'esprit, comme cholere, crainte, tristelle: veillera beaucoup,dormira peu:mningera peu ou point, pour les trois premiers iours,esquels n’ sera que d'or. ges mondez, ou de bouillons peu nourrissans, faicts auec ozeille, pourpier, laictues: ne boira point és trois premiers iours, car le trop boire aide & augmente la defluxion de l'humeur:son bruuage sera d'eau sucrec, ou d'eau de coriande, ou de lebelte, ou de iuiubes. Quind la tumeur commencera à decliner , vsera de viandes quelque peu plus nourrissantes , à fin de restaurer les forces aħbatues, & boyra quelque peu de vin fort trempé. Mais és tumeurs froides, que sont phlegmatique , ou melancholique, le regime de vie fera autre: car d'antant que celles tumeurs sont plus longues & difficiles à guarir, que les chaudes: fera besoing dés le commencement yiure plus largenenr,& vser de viandes plus nourcillantes. L'air temperé,tirant sur le sec,est necel r iüj : faire si la tumeur est phlegmatique:& humide, fi elle est melancholique. Le dormir en la melancholique:le veiller en la phlegmatique.Les viandes seches , soit de nature, ou par art en la phlegmarique; les humides, en la melancholique;le vin cleret genereux & puissant en la phlegmatique:le vin blanc & moins genereux,en la melancholique:l'vn & l'autre trempé auec eau boullie, ou sucree,ou coriandree. Quant aux remedes: En la tumeur sanguine faudra premieremét lascher le ventre auec casse & autres tels medicamens benings: puis tirer sang du bras, en telle quantité, que les menstrues n'en soyent arrestees: mais seulement, la fureur du sang decoulant refrenee. Deux ou trois iours apres,ouurir la vene du pied droict, & tirer telle quantité de sang que la nature sanguine de la da: moiselle, & la grădeur de la tumeur le pourront requerir. Et au cas, que la defluxion fult grande, faudroit soudain saigner auant que purger, non seulement du bras,& d'vn pied; mais de tous les deux par deux iours consecutifs, si la damoiselle estoit assez forte; ou par iours interposez si foible estoit; le corps purgé & saigné, lon oindra tout le petit ventre auec cest onguent.Prenez roses rouges, bayes de meurte, sumach, hypochiftis, & bol armene tous reduits en poudre de chacun vne dracme; huyles rosat & de meurte, de chacune vne once; meflez tout ensemble, & faictes chauffer sur le feu; baignez là dedans vn linge,ou piece de drap:puis appliquez sur le lieu: apres > apres faictes y vne fomentation auec decoction de roses rouges,balaustes, sumach, hypocistis & chamamile bouillies en suffisante quátité d'eau iusques à la cosomption de la moitié:en laquelle treperez vne espóge:l'espraindrez &appliquerez sur le petit vétre: I'y laisserez iusques ad ce qu'elle deuiéne froide,& lors retournerez à longuét. Quad la defuxio sera arreftee, adiouftez à la fomération susdite, fleurs de chamamile &melilot, afin de digerer,&à longuét huyle de chamamile & diris.Quãd la tumeur sera en son estar & proche de sa declinatió: faictes y fomération auec la decoction de chamamile, melilot,graines de lin, fenugrec, matricaire, melisse; puis ondez le lieu d'onguent faict d'huyles de lis,& de chamamile, pouldre de matrịcaire,darnioyse;& peu de cire. Si la tumeur est bilieuse,faut saigner premierement, puis purger auec (1x dracmes de casse & deux dracmes de l'electuaire de lucco rofarum: ou pour le mieux auec le catholicon doublé & syrop de cichoree composé auec rhubarbe diffous en decoction de tamarinds, passules , & graines froides.apres vser,l'espace de cinq ou fix jours au matin de quelque Iulep faict des syrops violat & aceteux dissous en decoction de cichoree,ozeille,buglose,laictues,quatre graines froides tant grandes que petites, passules, regalisse, Aeurs de nenuphar:& les fix íours passez purger auec vne expression de rhubarbe trempee en la decoction fúsdicte, en laquelle decoction on dis. foudra catholicon doublé,syrop violat & quel-. que peu de diaprunis folutif, ou de succo rolarú:Et au cas, que les bruuages fussent deplaisās à la dumoiselle:faudra composer pilules de deux fcriptules des pilules aggregatiues, vn scriptule des ferides, & autant de rhubarbe le tout malaxé auec syrop violat.Apres la purgation, faudra iterer le lulep susdict:ou en faire vn autre , auec la decoction de Heurs de buglose , borrache & nenuphar:en laquelle on disfoudra syrops d'endiue,rosat & violat, vser soir & marin d'vn ele.. Etuaire en forme de tablettes ou d'opiate qui ait vertu de conforter la matrice & parties vitales: que sera composé d'vne once & demie de l'eleĈtuaire diamarg.frig.demie once de l'electuaire triasand.le tout incorporé auecsyr.violat ou sucre violat dissout en eau d'endiuc ou de buglose. Et au cas que la tumeur feist vne douleur extreme:pour l'appuiser sera bon faire seoir la damɔiselle dedans vn demy bain d'vné decoction des fueilles de iusquiame blanc, morelle,pauot, coriáde, mandragore, chamamile,melilot, aneth, graine delin,en laict d'anesse,ou mesgue de laict melinenét faire vn emplastre de toutes ces herbes contuses,& incorporees auec huyle rosat ou violat adioustant si besoing est peu. peu d'opium & l'appliquer sur le petit ventre, hanches , & dans la partie honteuse, tel em plastre sera fort bon pour le commencement de ceste tumeur:Pour le plus expedient ie coseille que lon face vn pelfaire de plomb aulli gros que le mébre viril que lon mettra dedans la nature,quand on y voudra appliquer quelque remede soit liniment, onguet ou autre telles choses, lequel pessaire de plomb sera oinat & imbu de ce qu'on y voudra appliquer. Sur tout,lon doit auoir fouuenance,que la matrice est de temperature froide:ains qu'il lug faut appliquer les topiques froids auec grande prudence & caution. Si la douleur pour les remedes sufdicts ne celle,vsez de ce pellaire,prenez demie once de graine de lin griturec, autant de graine de guimauues,vn iaune d'æuf cuict dur, deux scriptules de safran, vn scriptule de semence de iusquiame autant d'opium: incorporez le tour ensemble,& faictes vn pessaire, par dessus le lieu appliquez cataplasme des fueilles de iusquia me,roses seiches,graines delaicues & concóbre, cuictes en laict, puis pistees & meslees auec amy. don:si la damoiselle pour l'extreme douleur ne peur dormir frottez luy le front d'huyle de nenuphar,de mandragore, ou de pauor, y mellant vu peu devinaigre:li la fiebure ardente l'accompaigne,faictes luy vser souuent de petis iuleps faičts de syrops de nenuphar ou violat ou aceteux auec eau d'orge, ou de laictues ou d'endiue, ou de pourpier:qu'elle mange laictues,concombres,courges,pourpier,orges módez,ou gruaux d'auoine, ausquels on aura mefléiuft de grenade, ou de veriust, ou de berberis : qu'elle vse de bouillons apprestez auec les herbes susdictes. Quand la tumeur aura remis sa fureur, lors cobatez le reste,auec remedes emolliens & digerés, comme auec fomentations faictes de la deco. ction de violes, branche vrline, herbe aux foullons, mauues , quimauues , pour en faire recepuoir la fumee dans la nature : feruez vous de pessaires composez de mucilages,de semence de lin, fenugrec, guimauues extraictes en eau de chamamile,de graisse de porc,d’oye, & de poulle:huyle violat:le tout cuict & incorporé ensemble: ou de ce pessaire qui est de gráde vertu:prenez branche vrsine,racine de guirnauues , mauues, houblon,herbe aux foullós,absinte de chacune vne poignee: graines de lin & de fenugrec de chacun vne once;faictes le tout cuire en eau, puis pistez & passez les materiaux : adioustez у axonge de porc,beurre, huyle rolat,& miel suéfisante quantité, quelque peu de farine d'orge, faictes cuire le tour dedans vne casole iusques ad ce qu'il acquiere consistence quelque peu solide, pour en former vn pesfaire:cela vous seruira aussi d'onguent. Si la tumeur est phlegmatique, faut premiere ment diminuer l'humeur auec deux scriptules des pilules fætides malaxes de syrop d'armoyse, que la damoiselle prendra deux heures auant iour:puis les fix ou lept matinees fuyuantes , le preparer auec syrops d'armoyse, des cinq racines, d'hyffope, oxymel simple dissous en decoction d’armoyse,pouliot, borrache,buglose,bethoine,melise:racines de soucher:ireos,campane,ache, persiljasperges:semence d'anis, fenoil, carthame,ciches rouges, fleurs de geneste, ftechas,rosmarin:l'humeur preparé sera purgé, a > uec uec six dracmes de catholicon doublé autant de syrop de roses palles laxatif,deux dracmes de dia phenicon, ou de diacarthami, ou de l'electuaire indié maius, le tour dillout en quatre onces de la decoction susdicte,en laquelle on aura faict bouillir trois dracmes de senné oriental, & quatre scriptules d'agaric:ou au lieu de ceste poció, la damoiselle prédra cinq pilules composees de deux scriptules de pilules ferides , vn scriptule d'aggregatiue,& autant d'agaric trocisqué. Aucuns medecins prouuent fort vnę dracme de la poudre de turbith faicte de deux scriptule de fin turbith bien corrigé & preparé comme auons dict cy deuant, & vn scriptule de gingembre, calame aromatique & armoyse, prise auec vn peu de vin blanc,la saignee n'est icy necessaire li d'auanture le corps n'estoit plethorique:le vomissement y est beaucoup plus vtile pour faire reuulsion de l'humeur. Quant aux remedes copiques, ne faut vser de fi forts repellens qu'aux tumeurs chaudes:car l'humeur qui est froid & gros fempacteroit dauátage ains ne se pourroit resoudre, ceste fomentation y sera fort bonne: Prenez lixiue faicte de cendres de trós de choux, de sarmens, & tartre quantité suffisante: adioustez y vinaigre & huyle rofar vn peu : faictes tremper vne espóge,laquelle espraindrez & appliquerez tiede: vous pourrez faire vne iniectió de ceste decoction dedās la nature: mesme composer vn cataplasme, si en ceste decoction vous faictes bouillir trois ou quatre poignees de W y choux,que pisterez & reduirez en forme de ca. taplasme:quand la defluxion sera toute arrestee, vsez de ceste fomentation, prenez mente, meli. lot, mariolaine,origan,choux,figues seches bláches & raisins:faictes cuire à putrefaction en eau & quatre parties de vin blanc:fomentez de ceste decoction la nature, petit ventre,& partie voyfine:pistez les materiaux de la decoction, & auec graisse de pourceau & miel commun, faictes yn cataplasme pour appliquer sur la partie : par meline moyen inserez dedans la nature quelque pessaire tel qu'auons cy dessus descript', ou tel que cestuy cy.Prenez axonge d’oye,de poulle & de canard de chacun trois dracmes : moëlle de cerf & de veau de chacune fix dracmes:melilat, hyssope,fleurs de chamamile, graines de lin & de fenugrec tous redigez en poudre: meslez le tout ensemble en y adioustár quelque peu d'huyle de chamamile faictes vn liniment : dedans lequel baignerez du cotton & l'appliquerez dans la nature, continuez ce remede iusques à tant que la tumeur soit resoluë ou tende à suppuration. Si la tumeur est melancholique,digerez l'humeur l'espace de sept ou huict matinees,auec iuleps faicts de la decoction de racines de parelle, polipode:feuilles de borrache,buglose,cichoree fumeterre, houblon, toutes les capillaires,endiue,summitez de houblon,melisse:graines d'anis, fenoil,cardui:thim,epithin,fleurs cordiales, Itechas:en laquelle dissoudrez iufts de buglofe & de qued . de pommes de courtpendu, syrops d'armoyse,& des cinq racines,oxymel squillitique:aromatizez auec poudre de l'electuaire diamarg.frig. les iuleps paracheuez, purgez l'humeur auec trois dracmes des fueilles de fenné bouillics en la decoction fufdicte:deux dracmes de rhub.infufees en mesgue de laict de chicure: dracme & demie de confection hamech:& vne once de syrop de pommes ou violat:iterez ceste purgation toutes les sepmaines,cu au lieu d'icelle, preparerez ceste cy,prenez catholicon double & triphere persi de chacun demie once: confect . hamech deux dracmes,auec decoction de trois dracmes de senné autant d'epithin & de polipode faictes potió deux fois la sepmaine,au matin vous bailTerez vniulep faict de deux onces des syrops de fumeterre,& de pómes,auec quatre onces d'eau de tormentille: & autres deux iours au matin aufli gros qu’vne noix de ceste opiate. Prenez conserue de buglose,& de Acurs de cichoree de chacune vne cnce:conferue de violes domie once:escorce de citron & myrobalans'embelic cófiet de chacú deux dracmes:de la poudre de lætitia galeni vn scriptule:fzicie opiate auec syrop de pommes, Quant aux remedes topiques,ne faut vsericy de repellens, tant à raison,comme ia auons diét plusieursfoys, que la matrice eft vne partie nerueuse,ains reçoit dommage des choses froides: qu'aufli l'humeur melancholique estant froid gros & visqueux seroit engrolli d'auantage , & impacté,aiiis demande les discutiens, emolliers & incidens mediocres.Parquoy vsez de cest emplastre:prenez racines de mauues, guimauues de chacune deux onces:fueilles d'armoyse , mạtricaire,violiers de Mars, branche vrline, fleurs de chamamile,melilot & d'aneth de chacune vne poignee: figues & raisins mondez de chacun douzerfaictes bouillir en eau suffisante:pistez & passez le tout par vn tamis:puis adioustez farine de lin & de fenugrec de chacune vne once:beurrefrais,graisse de canard & de poulle,huyle d'aneth,& d'iris, de chacune partie egale: faictes emplaftre pour appliquer sur le petit ventre & aynes , ne faut icy tendre à suppuration, mais plustost à resolution,à quoy seruiront beaucoup les ventouses appliquces toutes les sepmaines sur la cuisse & la plicature du genoil:puis appliquer l'éplastre sufdict: ou vn autre faict de l'éplastre de meliloto auec quatre onces de iuft de chamamile verte & autat de iuft de matricaire:vous vserez de ces remedes,à la charge que la tumeur ne soit accompaignee de quelque chaleur ou inflammation:car en ce cas, faudroit temperer les topiques:comme si ceste tumeur participe du {ang lon fera cataplasme,ou emplastre auec farines de febues & orge cuictes en oxymel y adicustant huyle rosat:si elle participe de cholere, auec farines d'orge, de lentilles pelees en eau de plantain & demorelle,ou de concombres,ou de Courges,ou de laictues, ou de iusquiame, ou de ' Soubarbe,adioustant huyle violat, & les appli quera 1 quera lon sur le petit ventre & aynes, lon fera ausli des iniections comme auons dict cy deuát, auec mesgue de laict & decoction de plantain, pourpier & verge de pasteur,quand la meláchofie est meslee auec fang:ou auec mucilages de pfilium ou huyle violat quand est auec cholere:telles aydes seront fort profitables pour empescher que la tumeur ne viène à l'enflammer:cela faict, vsez de remedes resolutifs que preparerez auec graines de fenugrec,de guimauues, de lin, Aeurs de chamamile, melilot, d'aneth, farine volatile de moulin,ou autre semblable, safran:desquelles matieres composerez emplaftres, iniections, & autres tels topiques. Quand toute l'occasion d'inflammation sera paffee, fera besoin d'vser de plus forts resolutifs que ceux de cy deuát , quels font l'ammoniacle bdelliú, le styray,la cire, les graisses,les moelles, les huyles chaudes, comme de chamamile, de lys d'aneth, d'iris , des graisses d'oye, de canard & semblables qui ont vertu de resouldre, alleger , inciser , attenuer & subtilier l'humeur. C'estonguent me plaist sur tous, pre , nez iusts de guymauues, de racine d'iris, de matricaire de chacune deux onces :bdellium, opoponax,& galbanum, de chacun demie once:difLoudez tout cela ensemble, & faictes onguent auec vn peu de cire, duquel chaudeinéroindrez la matrice & parties voisines:puis respandez par dessus la poudre suyuante, faicte de deux drac chacune de racineseche de zedoaria, de galāgue,vne dracme pour chacun de bois d'àloë, mes pour macis,noix muscade: dracme & demie de carui, cumin & d’ameos:& encor par dessus le tout appliquez vn ceroine faict de quatre onces de diachylon ireatum , vne once du ceroine d'oelipe, deux dracmes de safran: once & demie de iuft de matricaire: le tout dissoult ensemble, adioulftant sur la fin resine de pin & cire. Faictes aulli vne iniection dedans la matrice auec troys onces de iuft de guimauues, deux onces de laict de brebys,& vne dracme de safran. Si pour l'vfage de tous les remedes precedens la tumeur ne se resoult,ny se mature aucunemét: faudra recorner aux iuleps & purgations susdites,& fuyureyn regime qui humečte, vsant pour le commancement de chairs de chcureau, de poullet, de veau,de bouillons faicts auec espinars, borrache, laictue,courges, & autres telles herbes:puis de chairs de poulles, chappons, iaunes d'aufs:hypocras d'eau:vin doux clerer trepé de suffisante quantité d'eau. L'humeur estant purgé faudra tendre à mollifier , plus qu'à autre chole,& à resoudre mediocrement: à quoy feruiront les graisses de loup, d’oye, de cicoigne, d'aigle,regnarc taisson,ourselyon: les moëlles de veau, de cerf: les mucilages des semences de lin, fenugrec,guimauues: l'ammoniac, le bdellium, styrax liquidé, galbanum, bitume iudaique, la poix liquide,les resines grasses & nullemét acres, la terebinthine:les fueilles d'hyebles, rue,aneth, matricaire: les semences d'ache, cumin , carui: les huyles de keiri, ireos , iasmin. Le meilleur re mede و mede pour emollir la dureté, faictes feoir la damoiselle dedans vn demy bain faict d'vne decoction de mauues, guimauues, hyebles , violiers, fleurs de chamamile, melilot, aneth , racines de lys,de guimauues: y mettant vn peu d'huyle: à l’yllue du bain, appliquez l'emplaftre suyuants qui est singulier pour emollir & resoudre, non seulement les tumeurs, mais aussi les escrouëlles. Puluerisez vne once de litharge: mettez la auec deux onces & demie d'huyle, dedans vne cazole sur le feu: laissez la bouillir , la meslant iusques ad ce qu'elle deuiéne espoisse comme miel crud: leuez la de dessus le feu , & estant refroidie formez la en pastilles dans l'eau: lesquels garderez pour estendre sur des pieces de linge, & appliquez sur la tumeur & parties voisines quand lera besoing: Cependant faut estre soigneux de mesler parmy les emplastres & autres remedes, choses rafreschissantes , à fin d'empescher les inflammations que pourroient suruenir : par melme moyen faictes iniections en la nature auec vin & eau, où ayent bouillies fueilles de marricaires, & de guimauues , auec vn peu de graisse de poulle & de terebenthine: si vous y adioustez racines, & fueilles d'hyebles, l'operation en sera merueilleuse. Continuez les onguens cý dessus descripts,au lieu desquels, fi d'auanture les trouuez de peu d'effect, vous vous seruirez de cestui су, faict de demie once pour chacun de bdelliú &ammoniac dissoulos en vinaigre & iuft d'hyeble, ou de matricaire : vne once pour chacun de > graisses d’oye, de poulle, & canard: trois onces de beurre: deux onces pour chacun des huyles de chamamile & de semence de lin: ne sera mal faict receuoir quelquesfois le parfun & vapeur d'vne tuille ou grez arrousé de fort vinaigre auant qu'appliquer les tropiques emolliens: ou au lieu de ce parfun y appliquer vne tuyle feftie- re eschauffee,entournee d'vn linge trépé en vin- aigre. Au surplus si la tumeur eltoit de matiere froide, vous pouriez mettre dessus vn emplastre faict de testes d'aulx cuictes en oxymel: de raci- nes de lys cuictes sous les cédres,pistees & incor- porecs ensemble auec graisse vieille de porc: tous ces remedes resoudront ou matureront la tumeur: XVI. Q Les fumeurs de la matrice conuerties en abfcez. CHAP. Vand les humeurs contenues en la tumeur ne se peuuent resoudre par aucuns rcme- des,& qu'elles semblent se vouloir putrefier, & conuertir en matiere purulente:lors faut esperer vn abscez:les signes duquel serót,la tumeur l'ele ue de iour en iour,la douleur saugmente:la fieb- urcsuruient la plus part sur le vespre auec hor- reur & frissonnemét:lon sent vne pulsation auec douleur poignante & pesanteur au lieu:tous les- quels lignes sont plus grefs ou moins selon la qualité de la tumeur: plus grefs, en tumeurs chaudes, moins grefs, és froides, & continuent tels iusques à tant que la matiere purulente soit entierement faicte. Le / Le moyen de procurer la suppuration, sera de fomenter auec elponge trempee en eau & huyle tiede:ou en decoction remollitiue, maturative, & sedatiue de douleur,mesme en faire recepuoir la fumee dans la nature par vn entonnoir, puis appliquer cataplasme ou emplastre faict de racines delys & de guimauues, fueilles de mauues, branche vrsine,lenesson, figues grasses, pallules mondees, farine de forment,& de semence de lin,le tout cuiệt à perfection, puis pisté & paffé par le crible, y adioustantgraisse de porc, ou de bæuf, huyle de lys & de chamamile . Si la tumeur est moins chaude & plus difficile à suppurer,lon pourra adiouster à ce cataplasme racines de coleuuree, & d'oignons, fueilles d'ozeille & pas d'asne cuictes sous les cendres : quelque peu d'ammoniac:huyles laurin, & de chamamile, graisses d’oye, & de canard: Faureltendre les cataplafines sur estouppes mollastres,&les y laisser vniour entier ou plus: vser aussi de pessaires faits de terebenthine & beurre frais. Lon cognoistra que la matiere purulente sera faicte, quand la damoiselle aura recouuert son appetit perdu, quand la douleur & la fiebure & autres accidens seront remnis. Vray est, comme dict Paulus Ægineta, que quand la matiere puru. lente vient à sortir, le plus souuent suruiennent douleurs lancinantes & fort piquantes, mesmement chaleurs plus grandes qu'au parauát: quelquesfois l'vrine est supprimee , aucunesfois le ventre endurcy. Quoy qu'en soit faut soudain donner yfsuë à la matiere purulente par l'ouuerture de l'abscez, laquelle le pourra faire auec la lácette fi l'abscez est en l'orifice de la matrice,& se peut presenter à l'operation manuelle. La maniere de faire l'ouuerture de tel abscez,eft defcripre en Paulus Ægineta liure 6. chap:73. & en Aëtius 86. chap. du fermon 4. Tetrabible 4. mais fi l'abscez est en la cauité de la matrice,ou en la partie anterieure, pofterieure ou laterale d'icelle, l'operation manuelle ne peut & ne doit y estreattentee : parquoy faudra procurer l'ouuerture par cataplasmes, emplastres,vaporations,pessaires. La douleur monstrera le lieu où est l'abscez. Les emplaftres & cataplasmes pourront estre tels. Prenez leuain acre demie once: oignó cuict sous les cendres deux onces; fiente de pigeon & graine de cheneuy vne dracme de chacun: fauon noir & axonge de porc quátité suffisante: faictes yn petit emplastre appliquez le sur le lieu où est la douleur,& par delsus appliquez vn autre emplastre resolutif & fuppuratif : les pessaires & vaporations seront composees de semblable matiere:La bouë contenue en l'abscez, ainsi mouuement de nature se tourne plustost vers vne part que vers l'autre, sort quelquesfois par le fondement auec les egestions: quelquesfois en pillant aliec lvrine:aucunefois par le conduit de la nature: & quelquefois se iette entre le peritoi'ne & les boyaux,tendant exterieurement vers la peau du ventre, quelquefois par la hanche, ainsi quei'ay obserué sera facile de cognoistre le lieu par que le par lequel la boüe sortira. L'abscez donc estant rompu se faut employer du tout à le mondifier & deterger par medicamens detersifs, que lon ordonnera selon le lieu où sera l'abfcez, & par lequel sortira la boue. Si donc la boue sort par le conduit de la nature, faut mettre dans l'incision faicte, ou seulement dans le col de la matrice vne tente torse fort delicate & douce, trempee en huylerofat & iaune d'æuf: y faire aulli quelque iniection auec eau d'orge, en laquelle on aura dissoult syrop de roses feches, ou miel rosat coullé,& continuer cela l'espace de trois jours. Puis quád on cognoistra que la bouene coulera plus, on consolidera & desechera la playe auec sarcotiques: quel est celuycy. Prenez quatre onces de laict de femme,deux onces d’huyle rosat, demie once de tuthie preparee, deux dracmes d’aloë:tri. turez tour cela ensemble dedans vn mortier de plomb, iusques ad ce qu'il soit incorporé:difsoudez yn peu de ce medicament en eau d'orge, & en faicte plusieurs iniections dans la matrice. Autrement, prenez trois onces de terebenthilfe lauee en eau de matricaire , deux onces d'huyle rosat,deux dracmes de myrrhe & autant d'aloë, vne once de litarge d'argent: triturez tout cela dedans yn mortier de plomb & l'incorporez ensemble: dissoudez en vn peu en laict de brebys ou de vache, & en faictes iniection dans la nature. Autrement, prenez deux onces d'onguent commun de turie, dissoudez les en huict onces de laict de brebys: faictes en iniection dans la [ iiij matrice. Ou plus facilement, faictes iniection ou lauement de vin tiede auec la tierce partie de miel rolat.Ou, de laict clair de cheure & de miel: où dissoudez encens, myrrhe, aloë, & fang de dragon en eau d'orge ou laict de vache, &en faictes iniection tiede.Ou,mettez dedans la matrice vn pesfaire composé de quantité egale de lycium, bolarınene,mirrhe,encens,fang de dragon, & aristolochie ronde, le tout puluerisé & incorporé auec iuft de plantain. Ou vn autre, faict d'egale quantité de myrrhe,encens,fang de dragon & aloë:le tout incorporé ensemble auec syrop de meurte, ou de roses seches. Vous vserez de semblables remedes, fi la boüe fort entre le peritoine & les boyaux tendant exterieuremér vers la peau. Cependant que la damoiselle faydera de ses remedes, faictes luy aualler quatre heures auant manger, vn bol faict de trois dracmes de terebenthine lauce en eau de matricaire: dracme & demie d'hyssope seche subtilement puluerisee:vne dracine de miel rosat coulé:ce bol luy feruira merueilleusement à mondifier interieurement l'abscez:ou au lieu de cebol: faictes luy boire l'espace de dix ou douze iours fix onces de laict de brebys fraischement tiré auec vne once de miel rosat. Si la boüe sort par la velfie ainsi que lon pourra cognoistre par l'vrine purulente: baillez à boyre premierement laict d'anelse, auec graine de melon redigee en poildre: ou decoction d'orge & emulsions des quatres grandes semences froides & syrop violat, pour pour mondifier,deterger & empescher l’exulce- ration:puis chofes stiptiques & aftringétes com- me eau de plantain, d'arnoglofse auec syrop de meurte.Si la bouë fort par le boyau droict, bail- lez clyfteres de decoction d'orge,lentiles,balau- stes & escorces de grenades,faictes iniections a- stringentes, puis incarnatiues: si la bouë qui sort n'est bonne & n'a les marques de pus louable, ains est sereuse,& liquide de semblable consiste- ce & couleur qu'est celle des vlceres malignes & fistuleuses,faut vser de medicamens fort defic- catifs & astringens tels que les chirurgiens def- cripuent és fiftulés : si durant l'application des medicamens dessusdicts la matrice sent quelque prurit ou chaleur, frottez le par dedans & de- hors auec liniment faict de partie egale de blanc d'æuf, huyle rosat,litharge, cerufe, & camphre meslez ensemble: ne sera mal faict en tels abscez de la matrice bailler potions vulneraires pour en vser souuent au cas que lon cognoisse que l'abscez ne se puisse deterger, ny desecher ( qui a la verité en telle partie qui est vne sentine des excremens du corps & qui n'a facile perspiració ne se deseche si facilement):la potion vulneraire 2. alchimillæ, vincæ peruins , veronicæ, her- bæ roberti,plantag, neperæ , herbæ carpentarij, caléd.arthemis.faniculæ,buglæ añ.mi.verbenæ, dentis leonis, confol.mai.& minimæ cum toto añ ñ 1. sem.hyper. & cardui anzii. fiat decoct. in tribus libris vini albi,fi febrisablr:aut in aqua pourra estre telle. Patus ant fi febris adsit: sub medium decoctionis immergecineris astacorum captorum in fuuiis luna plena,in clibano poft detractum panem exsiccatorum & pulueratorum subtiliff. nodulo inclusi ii.redeat decoctum ad medias:faut boire quatre onces de ceste decoctió tous les matins trois heures auant le past, ceste decoction sera bonne aufli pour faire iniectió dedás la matrice:mesme pour en faire fomentation. Scyrrhe ou tumeur dure de la matrice. CHAP. XVII. A matrice acquiert vne durté & tumeur cholique ou pituiteux espois amassé de peu à peu en icelle:le plus souuent il suruient à quelque inflammation mal traictec , au commencement, à laquelle le chirurgien ignorant a appliqué trop fors ou trop frequens repellens & astringens, qui ont impacté & faict retrocedé l'humeur en dedans: ou à la fin , trop violens ou trop frequens resolutifs lesquels ont deseché l'humeur plus tenu,& subtil & laissé le plus gros & espois.Soit l'vn ou l'autre: scyrrhe en la inatrice est vne tumeur dure sans douleur, sans sentiment ou bien peu , auquel la matrice est facile, à raison qu'elle est d'une chair dense, ains própte à retenir pertinacemét les humeurs receuës. Les signes sont, renitence au toucher , afperité dans le lieu, les mois retenus ,grande pelanteur sur le petit ventre,& sur le siege estant allise, le cheminer difficile, melime le mouuemét nó feu lement 7 lement des cuisses mais aussi de tout le corps: lallitude d'iceluy & parelse à toutes actions: cefte tumeur occupe aucunesfois toute la substance de la matrice: quelquesfois seulemér vne partie d'icelle,assauoir anterieure, pofterieure, laterale,ouson orifice interieur. La curation d'iceluy doit commencer par la faignee du bras gauche &maleolle interieur:puis suyure par les frequens digestifs & purgations & telles qu'auons descry cy deuant en la curation de la tumeur melancholique:les topiques principaux seront fomentations,demy bains, pellaires,cataplasmes,& clysteres. Les fomentations & demy bains se feront auec decoction de racines de lys, de guimauues,concombres fauuages de chacun demieliure : mauues , armoyse, pouliot, herbe à chat de chacune deux poi. gnees:figues demie liure:graines delin, fenugrec & guimauuies de chacune vn quarteron :fleurs' de chamamile, violiers,inelilor,anerh,de chacun vne poignee:à laquelle decoction on adiuustera. huyle douce:faudra demeurer long temps dedans demy-bain, & fouuent fomenter le lieu: les cataplasmes se pourront faire des materiaux, y adioultant huyle de lys & beurre frais:les linimens seront tels.Prenez beurre frais, axonge de porc de chacun deux onces: graisses de poulle, canard & Xoye de chacune vne once: huyles de iosmim & de kerua de chacune trois onces:mu-i cages de semence de fenugrec extraictes en vin blanc yne once:Terebenthine & cire ce que sera de besoing:faictes liniment & en vsez apres la fomentation:apres l’vsage de cest onguent appliquez cest emplaftre:prenezopopanax, bdellium & ammoniac dissous en huyle de lys & vin de maluoisie de chacun deux onces:myrrhe, encens, & oliban,de chacun vneonce:graisse d'an. guille,poulle & aigle,de chacun deux onces : auec cire faictes emplastce:les emplastres de dia. chylon magn.diachylum irearuin y seront fort у bons.Les clyfteres ausli fort vtiles composez de choses emollientes & digerentes. En la declination & quand lon cognoistra que la dureté sera quelque peu emollie,lon mettra en la decoction des fomentations & demy bains, herbes digerétes en plus grande quantité: quelles sont herbe à chat, pulege,armoyle,origan,calament,fleurs de chamamile,melilot,stechas,suzeau: car ces herbes bouillies en grande quãtité d'eau deseichết moins,& digerent suffisammét,racines de couleuree,de Hambes, de concombres aggrestes:parceque le scyrrhe est faict d'vne matiere congelee, est besoing y appliquer remedes chauds & digerens,& mesler parmy des emolliens & humečtás:à fin que le plus subtil ne soit resourle plus gros demeure.semblablement la racine de mandragorecuicte en vin, huyle d'amendes douces, & graisse de porc,& pistee y adioustant quelque peu d'opoponax elt singuliere pour emollir, les pessaires seront faicts de terebenthine , ammoniac,galbanum:myrrhe,les iniections de iufts de matricaire,mauues, & huyle de ialmim,ou de kerua, XVIII. crasse. kerua:les ventouses souuent appliquces y sont plus que necessaires. Chancre en la matrice. CHAP. Slepo I pour tous les remedes susdits la dureté & scyrrhe de la matrice nefemollist point , aucontraire sendurcist de iour en iour,tenez pour certain qu'il se tourne en carcinome,à raison de la matiere semblable dont ils sont faicts,car tous deux sont procrees d'humeur melancholique: le carcinome d'humeur melancholique brusle: le scyrrhe d'humeur melancholique fort espois & non encor bruslé , comme aufli de pituite Lon cognoistra que le scyrrhe sera changé en carcinome,si la partie ayant esté au parauát sans douleur à raison de la froideur & ficcité de la matiere, commence à sentir douleurà cause de la chaleur & acrimonie de l'humeur qui le nour rist. Les carcinomes de la matrice font de deux fortes,l'vn vlceré:l'autre non vlceré,le non vlcerése faict la plus grand part en la substance & corps de la matrice:I'vlceré, en son col, ou en fa bouche interieure:le non vlceré se cognoist par ce qu'il est auec douleur ayat esté au parauãt sans douleur par la pesanteur és aynes,petit ventre, lombes, & parties honteuses:l’vlceré, par les leures dures,tumides, pesantes,blanchastres,ou liuides, ou rougeaftres,rendans vne sanie sereuse, puante,noire ou roullastre:lyn & l'autre est incurable, parce qu'il occupevne partie de laquel le il ne peut estre extirpé: aulli selon le conseil d'Hippoc.au 36.aph.du C.liure,est le meilleur ne point toucher au carcinome occulte: car estant guary retourne incontinant , n'estant guary requiert long espace de temps & l'obstiné vsage des rcmedes sans proufit . Galen au commentaire de c’est aphorisme inrerprete cancre occulte, cancre non vlceré,ou vlceré, mais qui est caché au profond du corps & occupe quelque partie interieure comme le palais , le siege, la nature de la femme , dont il ne peut estre extirpé,ny endurer aucune vstion, qui sont les deux remedes seuls & principaux des chancres : fi ainsi est il ne faut que procurions au carcinome de la matrice autre curation que palliatiue, par laquelle nous puissions adoucir la fureur presente du mal & empescher son accroissement. Nous le negligeons au commencement d'autant qu'il n'apporte pas encores grande fascherie,iaçoit que lors il seroit facile d'ernpescher son accroissement par regime de vie & medicamens.Puisque donc le carcinome de la matrice tát vlceré que non vlceré eft incurable, sera assez si nous empeschons l'exulceration du non vlceré,& l'accroissement de l'vlceré : nous empescherons l'vn &l'autre par la faignee faicte au bras & à la maleole : par l'ouuerture des hemorrhoides: par les frequentes purgations qui n'eschauffent pas beaucoup, & euacuent l'atre bile,ou crasse pituite, telles qu'auons descry cy deffus és tumeurs melancholiques:par le regime de de vie qui consistera en l’vsage de viandes plus humides que chaudes,allaisonnees auec iufts de pommes,de grenades douces,ou aigres douces, ou veriust doux, de vin doux blanc ou clairet bié trempé:en euitant sur tout les choses aceteuses, acres, & trop chaudes:quelles sont les porreaux, aulx.ciboules: les venteuses, comme toute sorte de legumes,le formage,les pastisserie, les salines. Quant aux remedes topiques si le carcinome n'est vlceré,la damoiselle se tiendra vn iour entier dedans vn demi-bain de laict , ou d'eau de trippes,ou d'vne decoction de mauues ,guimaus ues, en laquelle on adioustera huyle rolat à fin d'appaiser les douleurs: à l'issue du bain on luy frottera le lieu d'vn onguent, faict d'huyles rosat,omphacin, de pauot,de nenuphar, y meflant les iuft de morelle,plantain, peu de vinaigre & peu de camphre: lon en pourra aulli faire des embrocations, & des iniections dedans la matrice,mesme des cataplasmes auec farines de létilles & blans d'oeufs.Lon prouue fort l’huyle de pour que ler la douleur, qui est ainli preparee. Prenez gre-otoranarum nouilles verdes que trouuerez à l'entour des arbres ou és eaux nettes:iectez les dedans vn vailseau de terre vitré, qui ait plusieurs trous en son fond,emplissez leur la gucule de beurre:estouppez soigneusement le vaisseau aucc mortier que rien ne f'exhale:mettez fous ce vailleau-vn autre vaisseau enfoncé dans terre:allumez feu de char bon tout au tour du vaisseau: amassez la liqueur qui distillera au vaisseau d'embas: ineslez parmy ceste liqueur distillee de la poudre des grenouil les verdes & en faictes liniment:voicy vn ement. plaftre fort fingulier.Irenez bol armene vne on ce:litharge d'or,pierre calaminaire & ceruse lauec demie once:plomb bruslé & tuthie preparee de chacun deux dracmes : iuft de bourse de pasteur & d'arnogloffe,vinaigre de chacun deux onces:camphre vn fcriptule:huyle de meurte & rosar de chacun deux onces:cire blanche autant que fera besoing, faictes emplastre: fi la damoi selle fent grande douleur dans sa nature, faictes y iniections auec decoction de nenuphar,pauot blanc,fueilles de iusquiame,roses rouges: y dissoudant camphre puluerisé:ou,oindez la partie auec mucilages de psilium extraictes en eau de morelle & huyle rosat:fi pour cela la douleur ne f'appaise,appliquez quelque emplaftre froid: ou vn cataplasme faict des fueilles &testes de pauor recentes pistees en iust de coriande verte, ou de verge de pasteur , ou de morelle : si encores pour ces remedes la douleur ne s'appaise tenez pour certain que le carcinome fexulcerera. Le carcinome eftant exulceré,auát toute chose faut mitiger la douleur qu'endure la damoiselle en ceste partie auec medicamens qui abftergenr legerement:quel est le laict d'anelle, auquel on aura dissout vn peu de sucre pour en faire iniection dedans la matrice: & filon cognoist que d'heure à autre le carcinome gaigne pays & fa CC ce erosion, faictes inicction auec laict de femme, eaux d'arnoglosse & de morelle, tiede: ou auec cau de plantain,de pourpier, ou de verge de pa- steur. Si la douleur perseuere auec telle violence qu'on ne la puisse plus endurer, faictes iniection auec de en- femble. L'huyle de jaune d'euf fur rous autres Matr.colo atrast .:22 M remedes proufite aux douleurs de matrice & de tous autres membres sensibles, principalement quand le mal a pris desia racine. Faictes donc tous les iours yne iniection dedans la matrice Zuec ces deux sortes d'huyle.Si l'vlcere fest faicte fi profonde, que les venes commencent à se ron- ger,ains menacent d'vn Hux de sang qui pour- roit estre difficile à estancher:meslez parmy les huyles susdites iusts d'arnoglotse, de morelle, & de pourpier , auec vn peu de ceruse de plomb, , bolarmene,iuit de barbe de bouc,&autres telles choses, & de tout cela ferez iniection dedans la matrice auec heureuse issue: la cutie preparee est sur tous autres remedes infiniment recomman- dee en ce mal, soit seule, ou meslee parmy les cho ses susdites . Par mesme moyen longuent dia- pompholigos, l'emplastre de cerula, & tous au- tres metaux qui rafreschissent & deseichent sans mordication: lesquels auant qu'en vser faut soi- gneusement triturer, puis lauer, & d'iceux faire onguens auec iusts, huyles, & cire blanche, ou sein de bouc: car toutes les autres axonges cau- sent pourriture. L'huyle d'auf long temps & diligemment mence & agitec dedans vn mor- . tier de plomb iusques ad ce qu'elle espoilliffe & ait acquis la couleur du plomb, est vn remede à nul second. le plus excellent de tous est,longuet duquel auons faict mention cy dessus aux carnositez du coduict du membre genital. Les cendres du cancre de fleuue lauces en eau de morelle auec pouldre de plomb bruslé, ou d'antimoine, sont remedes fort singuliers pour guarir les carcinomes vlcerez, pour le moins pour les mitiger, desecher & arrester leur erosion. Cest onguent y est aussi fort proufitable. Prenez demie once de ceruse lauee par quatre fois en eau rose: deux dracmes de cáphre: vne dracme de plomb bruslé:demie dracme de bol armene: incorporez le tout auec iust de semperuiuum, huyle rosat & cire blanche: faictes onguent duquel oindrez le mal, apres auoir laué par plusieurs fois le lieu auec la composition suyuante, laquelle mitige la douleur, & refrene la fureur du mal. Prenez lauge,consoulde farracine,consoulde grande petite & moyenne,bette fauuage,betoine,aigremoine, pimpenelle , sanamonde, millefueille, de chacune demie poignee: faictes les bouillir en eau : de laquelle decoction prenez quantité suffisante pour vne iniection, en laquelle dissoudez yn iaune d'æuf: vne once de laict clair, faictes vne iniection dans la matrice. Autre iniection fort singuliere: prenez fiente de bæuf quatre liures: herbe robert, plantain, semperuiuum , iusquiame , pourpier, veronique, scabieuse , herbe au charpentier, lancelee, ronces, laictuës, de cha cune cune vne poignee: douze escreuices de fleuues: pistez le tout & faictes distiller par alambic, gar- dez l'eau pour en faire iniection:mesme pour fo- Istomin. mentation. Voicy vn onguent qui deseche mer- ueilleusement, & guarılt la tumeur chancreuse sans apporter mordication quelconque. Prenez antimoine, plomb brulé,litharge,cadinia, ceru- selauee, balaustes,alum de roche, sarcocolle, efcorce d'encens, & pompholix, de chacun vne dracme : triturez toutes ces choses longuement dedans vn mortier de plomb auec fuffisante quantité de marc d'huyle vieille:adioustez cire blanche pour faire onguent. Auant que l'appliquer,purgez soigneusemét la damoiselle,&bali finez la tumeur chancreuse auec cau ou iuft d'efclere, ou des fueilles d'oliuier. Voicy vn autreoni guent ordóné par yn medecin de grand renom, pour toutes vlceres chaudes de la matrice & du fiege sordideş. Prenez plomb bruslé & laué, tutie, & encens de chacun vneoncci puluerisez les subtilement: fix dracmes d'huyles rosat, & autāt de cire blácbe:difloudez les ensemble & les met: tez dedans vn mortier de plomb: adioustez y les у poudres: triturez le tout assez long temps: puis adioustez demie once de iuft de morelle tritureż encor' l'espace de six heures, en fin laissez les raf- soir:iettez la liqueur qui nagera par deslus: & : retenez le marc, qui reprelentera la inatiere d'un emplaftre, qui est admirable eni tels chan- çres, CHAP. XIX, vlceres de la matrice. Es vlceres fengendrent en la matrice, non point autrement qu'en l'estomach & autres parties nerueuses:& telles y sont excitees apres d'autres maladies: comme apres les inflammations ou les abscez:ou,apres les defluxions acres, menstruales ou fleurs blanches: ou apres les acres humeurs amassees en la partie, ouy enuoyez de tout le corps, ou de quelque partie du corps:ou,apres l'apposition des medicamens acres, comme de sauine, semence de nielle, & autres tels: ou, par la contagion & virus de la verolle:ou, par la retention des excremens:ou,par l'occasion de quelque accidét exterieur, comme de la defloration d'vne pucelle trop icune: de l'accouchement difficile ou finistre & contre nature:de l'extraction de l'enfant:du coït immoderé:de l'inuasion du membre viril trop gros, & autres tels. Et telles vlceres ou sont en la cauité de la matrice ou en son col: pures ou sordides. Lon cognoist qu'il y a vlcere en la matrice par la douleur poignante que lon y sent, par la fanie qui en sort, laquelle toutesfois est fort difficile de discerner d'auec le flux bláchastre si lon n'adiouste autres considerations: comme aufli fort differente d'auec la sanie qui procede du chancre: car au chancre y a douleur assiduë auec pesanteur:icy point de douleur sinon quand la fanie acre en sort.Si les vlceres sont pures & seches ou sordides: les signes en seront manifestes par l'issuë grande ou perire de la sanie, encores que peu peu de fanie en sorte:d'autant que la mațiere purulente y est encores cruë & mal digerec. Les causes aulli d'icelles seront cogneuës,non seulement par la disposition du corps,regime de vie & autres choses qui ont precedé : mais ausli par la nature de l'vlcere & qualité de la sanie qui en fort: car l'vlcere virulent, & corrosif demonstre quelque erysipele ou inflammation auoir precedé, quelque amaz d'humeur ou excrement bilieux: la nature bilieufe du corps: le regime de vie biļieux. L'vlcere gangreneux vient d'vn scyrrhe.L'vlcere difficile à cicatrizer procede le plus fouuét de la verolle.La sanie rougeastre coulante auec ardeur & fiebure , procede de quelque inflammation.La fanie de couleur citrine coulante auecardeur & douleur grande, demóftre causes bilieuses. La sanie sereuse & coulante afliduëment sans douleur grande & auec pelanteur, vient d'humeur pituiteux. La sanie noirastre, verde ou liuide procede de melancholie. L'on discernera si l'ylcere est en la substance dela matrice par quelque iniection acre: comme de vin ou d'hydromel qui renouuellera la douleur.Ou au col d'icelle, par le specule de la matrice:ou,par l'attouchement du doigt:ou, par quelque iniection acre. faut toutesfois remarquer qu'il aduient souuentesfois que la sanie prouenante du corps de la matrice, ne fort tousiours par le conduit naturel, mais se respand dedans le ventre, & demeure entre les intestins, dont le ventre en deuient enflé & pesant:outre plus que la sanie qui prouient du col de la matrice ne sort aulli touliours par le conduit naturel, mais par la vessie: ainsi que i'ay veu aduenir en yne feinme laquelle apres auoir enduré quelque temps vne vlcere au col de la matrice failoit vrine piirulente,& le plus souuent pissoit par le col de la matrice: quelquesfois par l'intestin droict, l'vlcere ayant penetré iusques là. Les vlceres de la matrice sont guaries auec grande difficulté, d'autant que ceste partie est le receptacle des excremens du corps, qui empeschét la consolidació de l’vlcere:celles toutesfois qui se peuuent voir sont plus faciles à guarir,que celles qui sont au profond:comme aulli les pures,plus faciles que les sordides: & les sordides plus faciles que les ambulatiues: les nouuelles plus faciles que les vieilles : és ieunes gens plus faciles qu'és vieils: celles qui rendét vn pus blanc, vni & egal plus faciles & moins dominageables,que celles qui la rendét vne sanie aqueule, ou noirastre, ou liuide: car le pus blanc demonstre la force de la chaleur naturelle, & l'humeur obeissant: l'autre , l'imbecillité de la chaleur naturelle, la malignité & rebellion de l'hu meur. La curation se doit attenter par regime de vie, medicamens purgatifs,topiques detersifs, & sur tout deliccatifs: car d'autant que la matrice est yne partie nerueuse,ains de temperament sec, & qu'aulli çft le receptacle des excremés du corps, ses vlceres requierent medicamés beaucoup de ficcatifs. siccatifs.'Vray est que tous ces remedes doiuent estre ordonnez selon la disposition de l'vlcere qui est pure ou sordide: la qualité de l'humeur qui est pituiteux,bilieux,melancholique:la natu- re du corps bilieux, pituiteux, sanguin, melan- cholique. Sur tout ne faut icy vser de medica- mens qui laschet beaucoup le vétre: ne qui pro opiata . uoquent I'vrine, plustost de vomitoires, à fin de faire renfion de Thumeur: & quelques fois de la saignee de la balīlique du bras,& de la maleo- le intericure:la purgation sera douce & frequen- te auec ceste opiate. Prenez casse mondee trois onces , tamarinds once & demie: pulpe de pru- nes & de febettes, de chacun yn once: mucila- ge de semence de psiliú sıx dracmes:senné orien- tal puluerisé trois onces: anis deux dracmes: re- galisse subtilement puluerisé yne dracme: auec syrop rosat laxatif, Faictes opiave, duquel pren- drez sıx dracmes toutes les sepmaines auec deco ction de mercuriale,epithin & raisins de damaz. L'humeur sera preparé auec ce iulep, prenez ra- fure de bois de gayac quatreonces:escorce d'ice- luy once & demie: faictes te totit tremper en quatre liures de la decoction de cichoree , en- & abfynte,puis bouillir à petit feu à la con- somption de la moitié: adioustez à la colature vneliure de syrop de fumeterre. prenez en trois onces au matin,& autant au soir iusques à la fin de la decoction, puis purgez le corps auec l'opia- te susdict, auquel adioulterez deux dracmes de confectio hamech ou diacarthami. Les remedes : topiques seront iniectiós, lotions, fomentarios, parfuns,onguens,& autres semblables: és viceres acres & mordicantes, faudra faire iniection de laict clair auec sucre: ou de vin auec miel rosar:ou de decoction d'orge, & roses auec miel rosat, ou syrop de roses seches: ou,de decoction de lentilles,plåtain,meurte, ceterach zaigremoine, & autres herbes ameres, qui sont sans grande chaleur:mesme sera bon faire la decoction en eau en laquelle on esteinet du plomb. Es vlceres sordides & pituiteuses fon fera des iniections de la decoction d'ache,abfynce, febues, lupins, orobes,centaure grand & autres herbes qui ont plus grande vertu de deterger, mesıney dissoudre quelque peu d'egyptiaque, ou d'onguent apoftolorum au commencement, a l'vlcere eft si plein de beaucoup de matiere puruléte & chair pourrie,voire quelque peu de la poudre de mercure & d'alun, lil'vĪcere se sent de la contagion venerienne, est virulent, corrosif & ambulatif. Vray est qu'il faudra changer ces medicamens acres,&vser de plus doux quand lon cognoistra que les viceres seront chastiez à raison du sentimentexquis de la partie vlceree:on se pourra seruir pour iniection & fomentation de ceste cau distillee. #rad.aristol.vtriusque, irid. Alorent. cétaur. min.añ.zip.ag:3 f.lymph. hyper. pedis colüb. herbæ rob.añ.mi.cort.pini z ii. rof.rub. & anthos añ.P.Bemelrol.col.quart. 1. irrorentur omnia vino albo, & alembico plumbeo distil loomair lentur : & aqua illa stillatitia bis in die inii- ciatur. Celle cy sera auli fort singuliere: 4luccisu- mach,agrim.solani,plantag. summitatum rubi, acetos.fragariæ,herbæ roberti herbæ carpent. an.lib.B.vini albi z vi. auripig. 3 B. aluminis in puluerem redacti Zii.albumina onorum decē, agitentur fimul & diftillentur omnia in alébico plumbeo. Autre eau non distillee. cerufæ,litharg.an. Zi.plumbi vlti, lapid.calaman zB. boli arm. Zib.lang.drag.terræ sigil.añ.zi.alum.combusti B.caficum glandium,gallarum viridium, bac- car.myrti,plidiæ, balaust . fumach, an ñi.coriand.lem.plantag.añ.3 ß.ros. rub. mi. bulliant omnia in aquæ fabrorum suffic. quantitate: Sinatur aquasubsidere,vbi subsederit, vtendum ea ad iniectionem & forum. Quand l'vlcere sera detergé suffisamment faudra dissoudre és iniections fufdictes,myrrhe, aloë,iris,trocisques alb. ralis , & autres désiccatifs,& mettre des pellaires dedás la nature frottez d'onguent pompholigos,de ceruse,de plób, & autres que lon pourra composer d'antimoine,fang de dragon,mastich,&autres metaux qui ont grande vertu de desecher: ou se seruir de la poudre d'iceux, sera bon aussi vser de quelque parfun:prenez escorce d'encens, maftich , gomme de lyerre & de genefure , ladanum pur de chacun demie once: orpiment rouge ou citrin deux dracmes,formez trocisques auec tereben. thine pour iecter sur le feu à fin d'auoir la fumee par vn entonnoir.Si l'vlcere est de verolle, lon adioustera à ces trocisques vne once ou demie once de cinnabre:& au cas que la damoiselle ne peur endurer la senteur puante de ces trocisques lon pourra aussi adiouster à ces trocisques quelque drogue odorante,comme de l'alipta mofchata du benioin.Sur tout, si l'vlcere vient de la maladie venerienne,faudra fayder des remedes propres à telle maladie comme de la decoction de boys de gayac, des linimens,onguens & parfuns d'argent vif:fi durant l’vsage des remedes susdicts , ou que par l'acrimonie de l'humeur l'vlcere seatist quelque ardeur,prurit & inflammation,lon y fera vne iniection de la decoction d'orge, de létilles, plátain, verge de pasteur trois testes de pauot,roses rouges en eau de forgeron: en laquelle on dissoudra trocisques de camphora, mucilage de la graine de psylium,& deux iaunes d'œufs. Si l'vlcere deuient chacreuse faudra vser d'une cure palliatiue auec la decoction de bouillon blanc: a decoction precedente: l'onguent de iuft de morelle long temps bastu & demeuré en vn mortier de plomb auec vn pillo de plomb:& auec les autres remedes qu'auons apporté en la cure du chancre: si l'vlcere prouient de la violence du membre viril trop gros ou de l'accouchement violent faudra fomenter,lauer ou faire iniection dedans auec eau de plantain ou iuft de pourpier,auquel on aura dissout aloë puluerisé, ou tutie,ou bolarmene, blanc d'auf, dra atr. CHAP. XX. ne dragagant & autres. Fistules en la matrice. E N la matrice fengendre fistule,c'est à dire y- se si l'on amal guary,ou li lon a esté trop long temps à guarir les ablcez ou vlceres d'icelle. Car la matiere purulente des abscez , ou la sanie des vlceres farrestant là trop long temps, ronge & corrompt les parties voysines encor saines: & y laisse vne cauité,laquelle li soudain n'est guarie deuient dure & calleuse,representant yne cauité fiituleuse, Telle fistule est fort difficile à guarir,celle prin cipalement qui est au profond de la matrice & penetre iusques à la vellie ou à l'intestin droict: plus guarisable est celle qui se peut voir , & de laquelle on peut oster la chair morte : encores qıl’attenter cela en la matrice soit dangereux à raison de sa substance nerueuse.Şil y a doc quelque guarison de la fistule de matrice, telle est palliatiue & consiste principalement en la frequen. te purgation du corps, confortation de la matrice, & remedes bien fort desiccatifs. Le corps sera purgé par les medicamens purgatifs cy deuant delcripts en la curation des viceres de matrice:& d'autant que les humeurs affluens incefsamment de tout le corps sur la partie fistulęuse, nourrissent & entretiennent la fistule, sera bon que la patiente vse de la decoction de gayac , ou de squine, ou de false parille à fin de descicher & tarir la source de l'afluence de ces humeurs: > telle pourra estre la decoction, prenez rasure de gayac deux onces, faictes les tremper en vne pinte d'eau de riniere ou de fontaine sur les cendres chaudes l'espace de vingt quatre heures , puis bouillir à la cõsóptió de la tierce partie, sur la fin Civiendi adioustez osmóderoyale autremét dicte fougierecalis remalle,scrofulaire,aigremoine, de chacune yne poignee,racines d'Aristolochie & de gentiane de chacune vne once: vin blanc demy feptier: faut prendre tous les matins vn posson de ceste decoction:les remedes topiques seront iniectiós auec decoction d'aigremoine, & racine de fougiere:en laquelle on disfoudra vn peu d'egiptiaque,ou de poudre de inercure,ou au lieu de ceste decoction on se feruira de l'eau distillee de fiente d'homme rousseau ieune:Si tost que la fistule sera pleine de l'iniection on estouppera le passage de charpie & mettra lon par dessus de l'emplaftre diuin ou de gratia dei.Si l'entree de la fistule n'est assez large la faut dilater. Si l'iniectió susdicte n'est assez forte, emplissez la fistule de poudre d'ellebore blanc: si pour cela elle ne famende, vsez de ceste iniection: Prenez onguent egiptiaque,demie once: sublimé demie dracme: arsenic vn seriptule:eau rose deux onces : eau de plantain & de morelle de chacun deux onces: lexiue vne once:faictes bouillir à la consomptió de la tierce partie:faictes iniection dans la fistule trois iours & estouppez le trou de la fistule aueccharpie ou coton à fin que l'iniection ne forte:cesteiniection mortifiera la fistule & pour ra teos. CHAP. XXI. ra consumer le cal d'icelle.Si toutesfois la partie par son sentimét exquis ne peut souffrir ces me- dicamens acres:faudra se contenter de purger fouuent la damoiselle,lugfaire vser long téps de la decoction susdicte, & appliquer au mal topi- ques mediocrement desiccatifs , quel est l'on- guent pompholigos : longuent par nous del- cript cy dellus pour 'la carnosité de la verge: l'emplastre diachylon ireatum , ou diacalchi- Rhag adies en la matrice. Ragad.matro Hagadies sont petites fissures qui molestét le col de la matrice:& relles luy sont excitees:ou par la trop grande seicheresse d'icelle: ou par le violent & difficile trauail:ou par l'affluence d'humeurs acres: ou par quelque inflammation.Lon sen apperçoit par la douleur, ou effusion de sang qui est excitee principalemét au coït ou par le specule de la matrice. Pour la guarison dicelles, la saignee de la bali lique du bras gauche & du pied gauchey est fort proufitable:comme aussi les frequentes purgations si elles sont causees d'humeurs acres &durát la curation s'abstenir du coït: Quát aux topiques si elles sont externes: sera alfez y appliquer liniment faict de tutie & iaune d'auf: ou l'onguent de cerule:ou l'onguent pomphaligos, y adioustant vn peu de poudre d'alun:01 de plób bruslé, ou l'onguent diuin dissout en huyle rofat, ou l'onguent citrin y adiouftant balauste,aloë,myrrhe,cncens, mastich auec huyle rosat. Si toutesfois elles prouiennent de fecheresse auec douleur & prurit , fera bon les fomenter auec decoction de limaçons, semences de mauues, guimauues : puis les desecher & appliquer onguent rosat auquel lon aura adiousté vn peu de camphre,de ceruse lauee en eau rose, & blanc d'eufs . Quandle prurit & douleur seront appaisez, les faudra fomenter auec decoction de roses,meurte, noix de cypres faicte en vin vermeil & continuer les onguens desiccatifs cy defsus mentionnez:si elles sont externes faudra vser de pessaires,iniections & parfuns tels qu'auons descript aux vlceres. CHAP. XXII. watr. Condita Condylomes en la matrice. Ondylomes font eminences riddees & ex crescences de chair ou verruques fungueuses qui sont melme les rugositez de la vulue ayans la forme de grains de raisins, ou de meures,ou de figues ou autre telle qui viennent au col de la vulue apres quelque vlceres ou fillures d'icelle, par vn amas d'humeur melancholique ou pituireux gros & visqueux,lesquelles sem bler estre redoublees à raison des riddes qui sont au col de la vulue. On les cognoist au toucher auec le doigt.La guerison d'iceux est de les oster comme chose contre nature auec le rasoir, ou filets, ou medicamens fort desiccatifs ou caustiques. L'on ostera auec le rasoir celles qui sont grandes , eminentes,& qui ont leur racine assez large & profonde,toutes à vn coup,ou par treňches petites souuenti terees , les laissant saigner quel quelque peu à chacune excision , à fin d'alleger la partie du fang gros & espois : puis appliquer par dellus vn medicamét restrictif de sang faict de bol,galles & alun:en fin vn autre onguent faict de l'onguent pompholigos & apoftolorum à fin de deterger & desecher par mefme moyen: : au lieu du rasoir on le seruira de quelque caustique potentiel à fin de les arracher du tour:& appliquant le cautere faut couurir les parties circonuoysines de bol armene incorpore auec biác d'auf & eau rose,& faire passer le ruptoire par quelque lame de fer trouee.Les condylomes qui font moins eminentes & ont leur racine gresle & la teste grossette, de sorte qu'on diroit estre vn naud de corde pendu à vne fiscelle se peuuét oster auec le rasoir:ou on les pourra lier estroictement auec le poil de la queuë ou du crin d'vn cheual ou de foye,par l'effort duquel estát destituez d'aliment,ils tombér: apres qu'ils sont cheurs les faut laisser saigner quelque temps à fin d'alleger la partie du sang gros & espois: au lieu du rasoir ou filet on se pourra seruir de medicamens quelý peu acres & corrosifs,cómede ceste put. poudre faicte d'vne once de sauine desechee & subtilement puluerisee,hermodactes & myrtilles bruslez de chacun trois dracmes, calchitis & alun de chacun deux dracmes, orpyment rouge vne dracme, le tout subtilemét puluerisé: la poudre de mercure, ou le sublimé bouilly en eau rose & de plantain, tremper en cette cau des plumaceaux & les appliquer là dellus:la cendre de ll grauelee : le fauon noir auec peu de fel marin puluerise:le laict de tithymal:le verdegris auec soufre vif:l'eau qui distille du boys de sarment en fambé:huyle de vitriol ou d'antimoine:huyle ou eau de tartre:eau alumineuse: papier machóné entre les dens, puis trempé l'efpace de deux heures en eau forte, & à la parfin appliqué sur le mal:mais d'autant que tous ces medicamens font fort acres & que la partie qui a vn sentimét bien exquis ne les pourroit pas endurer sans dāger, ne sera mal faict y adioulter quelque peu d'opium ou de mandragore ou de camphre, Oui pour le moins par dessus ces medicamens appliquer quelque defensifs:ne sera aussi mal faictauār l'applicatió de ces topiques purger le corps, prouoquer le vomissement, le desecher auec decoction de false parille,tirer du sang tant du bras que des maleoles, appliquer auec scarification profonde vétouses aux fesses,cuisses:en fin quád les condylomes seront ostes , desecher & cicatrizer le lieu auec l'onguent de plomb. voyez cy apres au chapitre du thym qui sont espece de condylomes Hemorrhoides de la matrice. CHAP. Cam Omme au siege, aufli au col de la matrice (ainsi qu'auons dictcy deuant)naissent hemorrhoides:lesquelles sont orifices & extremitez des rameaux des venes, qui viennent de la vene caue,& descendent à l'entour du propre orifice de la matrice & col d'icelle : par lesquelles extremitez de venes les vierges & femmes grof ses XXIII. 1 fes se purgent le plus souuent de leurs purgatiős naturelles : d'autant que en elles l'orifice de la matrice est feriné: aux femmes groffes à raison de l'enfant conceu, auquel les cotyledons reseruent le sang pour sa nourriture:àux vierges,par ce qu'elles n'ont point encores esté ouuertes, Ces extremitez de venes quelquesfois sont grosses & ferınees sans ietter fang: quelquesfois ouuertes auec effusion de sang. Quand elles sont ouuertes,elles iettent vn sang gros, noirastre, & tel que les hemorrhoides au siege , sans ordre ny fans periode aucun,& auec douleur:tel flux doit estre appellé Aux d'hemorroide , plustost que menstrual, encor que tous deux viennent par les venes mefmes : Aëce faict trois fortes d'hemorrhoides de matrice non point autrement differétes que de la situation : aucunes au propre orifice de la matrice: d'autres au col d'icelle: Quelques vnes mais bien raremét à la partichonteufe. Elles succedent aux in Hammations ou rhagadies de la matrice: ou au trauail labourieux. On les cognoist par l'effusion de sang qui coule non en temps certain comme le flux menstrual, mais par interualles & sans ordre: pour la pesanteur & douleur és lombes, aynes, & fiege que la da* moiselle endure:par le speculum matricis. Leur curation eft femblable à celles des her morrhoides du fondeinent, qui est d'appaiser premierement leur douleur fi grande est,par fomentation's faictes de graines de lin, & degulmauues,fueilles de bouillon blanc: par liniment > d'huyles de nenuphar, de pauot, de noyaux de pesches, d'amandes douces, battues long temps dans yn mortier de plomb, adioustant le iaunc d'æuf, auec vn peu d'opium si besoing est. Vray est que si la douleur est conioincte auec inflammation & distension faudra laisser l'opium & se contenter des huyles d'amendes douces, de violat, & de lumbricis, battues dans vn mortier de plomb pour en faire liniment. Et cependant diuertir le sang affluant sur la partie dolente par la faignee du bras: par les ventouses appliquees sur le foye & rate:par les linimens d’huyles de myrtylles & coings sur les reins & lombes. Sielles Huent par trop, faudra y faire aftringentes fométations auec decoction de roses, balaustes, sumach, alun , en eau ferree: linimens astringens auec huyles de myrtil. bol armene, blanc d'euf, encens, sang de dragon, iuft de bouillon blanc: diuertir le flux du sang par la saignee du bras:par ligatures doloreuses: par ventouses appliquees sur le foye & rate & sur le dos. Quelquesfois elles font si grande douleur que les autres remedes ne les peuuét appaiser, ains lon est cótrainct les inciser, si elles sont au col de la matrice, non à l'orifice interieur: Quand elles sont inueterees, Ablucrasis dit, qu'elles se font condylomes, & parce les faut inciser: luy mesme ordóne que l'operation f'administre en yne maison fort froide, á fin de plus facilemét empescher le flux de sang, & qu’ó applique sur la playe poudre de bol, fang de dragon,& d'encens: qu'on face tenir l'espace CHAP. XXV. A d'une heure les pieds de la malade contre vne paroy froide:li cela ne suffit qu'on la mette dans vne tine pleine d'eau froide: 011 qu'on la baigne en la decoction de fumach,de galle, d’escorce de grenade, & aurres semblables: ou qu'on luy ap- plique sur le doz vn emplastre de farine d'orge, miel,& vinaigre: sur le lieu où a esté faicte la le- Etion, que lon mette de la laine'trempee en suc de plantain & de branche d'eglantier & en gros vin rude:qu'on luy applique grandes ventouses sur les mammelles & sur le dos fans scarifica- tion. Dureté de matrice. La matrice aduient souuentesfois vne du- reté, laquelle n'estscyrrheuse, mais seulement renitente & afpre au toucher. Telle prouient de plusieurs obstructions qui se sont faictes des humeurs gros & espois retenus tant és venes menstruales, ou orifices des cotyledons, qu'és vaisseaux spermatiques. On cognoist ceste dureté au toucher: à la pesanteur & petite douleur, au bas du ventre & sur les lieux. L'obstruction des venes menstruales , par la suppreslion des moys. L'obstruction des orifices des cotyledons, par les frequens & foudains auortemens apres la conception, d'autant que le petit fætus ne receuant aucune nourriture par les cotyledons oppilez, est contrainct en fin deloger de la place,où il ne profite aucunemét. L'obstruction des vaisseaux spermatiques, par les accidens hyIteriques qui molestent souuent. CHAP. XXVI. La guarison depend du frequent vsage des choles aperitiues, telles qu'auons cy deuant defscrites, & descrirons au chapitre de la retention des moys: Les topiques doiuent estre fomentations,bains, emplaftres, pessaires , parfuns, tels qu'auons proposé au scyrrhe de la matrice. Paralysie en laßitude de la matrice. E mal eft contraire au precedét,lequel proCliem uient non seulement de frequens auortemens, mais aulli d'humiditez superAues qui relaschent & rendent la matrice mollalle, lalle, & sans aucun sentiment:on la cognoist,en ce que la damoiselle ne prent aucun plaisir à l'acte venerien: la matrice est froide & ridee au toucher: elle ne retient le sperme.receu: ou si elle le retiér, elle le laille escouter au second ou trofieme iour. Si elle conçoit quelque chose , sera vn faux gerLa guarison est telle qu'auós descrit cy dessus en l'intéperie humide de la matrice & que descri róscy apres pour le ftillicide des mois à laquelle adiousterós qu'il faut sur tous les remedes topiques vser de parfuns faicts de la pouldre, ou decoction de balaustes,escorces de febues,gobelets de gláds, plantain,sang de dragó,bol amene,acacia, hypocistis &autres tels:& continuer ces parfuns lög téps:durāt l'vfage desquels la damoiselle prendra vn peu de triphera magna fine opio, auec autant de la composition que lon appelle michleta Nicolai, laquelle est la propre medeci ne des me. ne des membres paralytiques & debiles, singu- liere aussi pour arrester les flux de ventre,des he- morrhoides &autres tels soit pris par la bouche, soit appliqué exterieuremér en quelque façon ce soit come pessaires, clyfteres, emplastre. Vray est qu'elle sera de plus gráde vertu fi'lon y adiou- ste lang de dragon, maftich ou bol armene. Lon pourra se seruir de tel pessaire.Prenez plidie,hy- pocistis,acacia,egale quantité:compolez vn pes. laire auec poix colophone de groffeur suffilan- te,pour le tenir long temps dans la nature. Lon appliquera aussi sous le petit ventre, & sur les lombes iusques au croupió l'emplaftre pro ma- trice:ou vn autre composé des poudres susdites incorporees auec l'onguent comitissæ, ou le suc de plantain. ou emplir sachets longs & larges de demi pied, des poudres melmes pour les appli- quer aux lieux mesmes: tout cela confortera , & altreindra la matrice, & retiendra le sperme re- ceu.Leviure sera de viandes feches & rofties,lef- quelles on alfaisonnera & mangera auec ce fel qui est appellé des anciens sel sacerdotal. Prenez deux onces & demie de sel commun, quatre on- ces de fine canelle: poiure,ameos, filer de mon- taigne, hyssope,origa & pulege,desechez & pul- uerisez de chacun demie once:puluerisez le tout subtilement: Ce fel consume le phlegme de la teste & de l'estomach: purge la matrice & tout le corps , rend l'haleine bonne : nettoye les yeux nebuleux: ofte la douleur des dents: appaise la douleur de teste: arreste la toux & toute difficul- LA qu'il seinble té d'haleine: bref il contregarde la ieunesse de toutes personnes & empesche la vieillesse. Inflation de matrice. CHAP. XXVII. A matrice fenfle quelquesfois de telle façon, que la damoiselle soit grosse: telle enfleure procede d'une multitude de vens amallez dans la cauité de la matrice: ou és angusties, ou en la substance & texture d'icelle: & ce apres l'accouchement:ou apres le bain, ou estuucs:ou.purgation des inois:ou parce que tout le corpseneft plein pour l'imbccillité de chaleur. Cela aduient apres l'accouchement, si les femmes nouuellement accouchees ne ferrent point leur ventre auec bendages, à fin que la matrice se retire, & l'air n'y puifle entrer:apres le bain ou estunes, si elles s'exposent incontinent à l'air froid. Et telle inflation le plus fouuent apporte sterilité parce que l'air froid condense les parties relaschees & eschauffees du bain ou estuues , & la partie interieure d'icelle: mesme il ferme les orifices des vaisseaux, c'est à dire les cornes par lesquelles le sperme descend des testicules dans la matrice: apres les purgations, fi les femmes se exposent à l'air froid. Celte inflation se manifeste par vne tumeur au petit ventre, aynes, à l'entour du nombril: quelquesfois iusques à l'estomach auec douleur poignante: le ventre au frappé represente le fon d'une cloche; les vens fortent en abondance par la bouche, & par le col de la matrice, fort iemblable à l'hydropisie tympanite, finon qu'en ceste ceste infation la soif ne presse li fort: & fi les parties superieures du corps ne sont tant extenuces. L'inflation qui vient apres l'accouchement se guarist facilement par la purgation naturelle de la matrice: laquelle si n'est raisonnable la faudra prouoquer par pessaires attrahans composez de benoiste & autres discutiens:faudra bander le ventre de linge,& appliquer bien souvent dellus sachets pleins de millel. fan.cumin anis fricalsez: cataplasmes faicts de fiente de vache, de cheure, de brebis. graines decumin, achsperfil fricallez auec vin de maluoisie, ou vin genereux:bailler souuent clyfteres carminatifs , faicts de vin de maluoisie ou d'hypocras auec huyle de noix: fomenter le ventre auec sachets pleins de mariolaine, rue, origan , armoyse, herbe à chat,calamét,pouliot, chamamile, melilot,anis, fenoil,cumin & bouillir en eau & vin:ou au lieu de fomentations faire le bain. Si ceste inflation excite des hysteriques accidens, comme quelquesfois elle faict, lon aura recours aux remedes que descrirons en son lieu pour la suffocation de marrice. Si elle vient apres le bain , sera guarie par melines remedes. Si l'inflation procede de plusieurs cruditez amalfees en l'estomach & par tout le corps, faudra purger les humeurs froids, auec pilules aggregatiues, cochees & d'agaric de huit en huit iours: & tous les matins vier de cefte opiate pour conforter la chaleur du ventricule & de tout le corps.Prenez escorce de citron confi&te, conserue de racinę d'eringe de chacune vne once: poudre des electuaires d'aromaticum rosatum, & diagalanga, de chacun vne dracme: carui cófict,deux dracmes: auec syrop de la conseruation de citron, formez opiate; duquel baillez aussi gros qu'vne noix au matin auec vinou eau d'aluyne,de bethoine,de menthe,d'hyffope: frottez l'estomach d'huyle naţdin,de menthe,de ruë,d'aneth: appliquez sur le ventre emplaftre de baccis lauri:qu tels sachets & fomentations auec feultse ou esponges, ou escheueaux de fil, qu'auons dict cy deuant: baillez sonuent clyfteres carminatifs de vin de malupisie, ou d'hippocras & huyle de noix; appliquez ventouses gran. des auec grand feu sur le nombril, f'il n'y a suffocation de matrice;car lors les faudroit appliquer aux aynes ou au dedans des cuisses, ou plustost sur les aynes comme nous dirons en la suffocation: induisez pelsaires composez de bdellium, ruë,armoyse, origan,cumin: donnez parfuns de myrrhe, ladanum, gallea moschata, euphorbe; iniections de decoction de rue d'origan, calament, agnus caftus, carui, cumin, ameos, anis. Quant au regime de vie il sera tel qu'en la colique,à sçauoir de viandes chaudes & seches affaisonnees auec poiure,Beuue vin de maluoisie, hypocras ou vin excellent sans ou auec peu d'eau; mangez peu, d'autant qu'apres le manger la damoiselle est plus affligee: à raison de bon tant auant qu’apres le repas vser de quelque poudre digestine faicte d’anis, fenoil doux , canelle &c. quoy sera XXV III. Hydropisie de matrice. CHAP. A matriçe se remplist d'eau,de mesme façon que les autres parties du corps,& telle repletion peut estre appellee Hydropisie vterine, laquelle represente vne fausse groffesse: ceste eau fengendre en la cauité de la matrice; ou luy est enuoyee des parties superieures du corps comme du vérre, du foye, de la rate, de la vene caue, des intestins & autres lieux : elle fengendre en la cauité de la matrice principalement apres les auortemens,ainsi que dict Hippocrates au préinier liure des maladies des femmes : aslauoir quand la matrice debilitee par vn trop violent & excellif trauail & accouchement auant terme, conuertist le sang tant celuy qui luy est apporté pour la nourriture,que le menstrual en cau sereuse.Semblablement quand les mois ont esté retenus de longtemps principalement pour v: ne intemperie froide de la matrice ceste eau aulfi eft enuoyee à la matrice,du foye lequel au lieu du bon sang, par son intemperie froide faict des serositez, lelquelles s'espandent en la capacité du ventre, & dela entrent dans la matrice, de mesme faço, qu'en l'hydropisie aqueuse.Elle vient aussi quelquesfois de la rate ainsi que dict Hippocrates au premier liure des maladies des femmes, quand la rate est pleine d'eau. Ce qu'aduient comme il dict quand durant les fiebures' continues la personne est fort alteree, boit beaucoup d'eau, & ne vomist ny fue, ny a le ventre lasche aucunement:car lors vne partie de ce qu'on boit f'en va à la veslie & feuacue par les vrines:l'autre qui demeure est attiree du ventre à la rate , à raifon qu'ell’est spongieuse,rare,mollastre & fituee le long du ventre:ains la rate en Hee & tumefiee se desgorge de ceste grande quantité d'eau par toutes les venes du corps,principalement dedás la capacité du ventre, & autres lieux circonuoisins: celte eau aulli procede quelquesfois de la vene caue,cóme Fernel l'enseigne par l'histoire d'une femme hydropique,laquelle tous les mois quelques iours auant ses purgations naturelles vuidoit cinq ou fix basins d'eau citrine par le col de la matrice, & de là son ventre se def-enAloit.Elle vient aulli aucunesfois du cerueau, cóme nous voyons les fleurs blanches. L'hydropisie vterine se cognoift, par la tumeur grande,lasche, mollastre & pesanteur au petit ventre:par la difficulté de relpirer:par les mois retenus ou bien qui fuent en plus grande ou petite quantité que de coustume, sans ordre, de mauuaise couleur, semblables à l'eau en laquelle la chair a esté lauee:par la douleur & enfleure tant de l'estomach que de tout le ventre qui faugmente incontinent apres le past:par les mamınelles mollastres & faccides qui estoyent fermes & solides auparauant: par l'orifice interieur de la matrice qui au toucher est trouué grelle,maigre, humide,plein d'eau:par la rigueur febure, & grinssement des dens qui suruient à la continue du mal:par la douleur des reins, lóbes,Hancs,hanches, & iambes. Si la femme est grosse а grosse, son fruict sera en danger d'aller auant terme,& de mourir,mesinement la mere:&aura grande quantité de vuidanges aqueuses & lereuses rougeastres:de quelle partie la source de ceste eau vient on le pourra cognoistre par l'offence d'une chacune partie du corps. Pour la guerison de ce mal faut aduiser si la femme est grosse ou non.Siest grosse,contentez vous de la fomenter , & vser des remedes qui puissent appaiser la douleur,resoudre & diuertir vne partie des eaux:vray est qu'il est fort difficile que la femme puisse estre grolle & auoir l'hydropisie vterine plus haut de deux mois d'autát que l'eau croissant tousiours dans la matrice corrompt le petit:ains est contraincte d'accoucher auant terme & en accouchant iecter grande quantité de fang aqueux.Si toutesfois, on voit que l'enfleure ne l'augmente point,& que le petir commence à fe mouuoir faictes la fouuét vomir & luer, & la purgez doucement auec rhubarbe.Les fomérations que luy appliquerez sur le petit ventre seront vellies de pourceau pleines de decoction en vin blác, de mercuire, fleurs de suzeau,graines decumin,d'hyeble:sachets pleins de son,inil,cumin & sel fricassez. Si la femme n'est grolle,faut cercher tous les moyens que ló pourra pour luy prouoquer ses purgations nacurelles & faire vuyder ses eaux : i quoy pourra feruir le iulep,ou apozeme suyuant prenez racines d'erynge,de garence,d'ache, perfil , asperges, chiendent, escorces moyennes de fraisne de ta maris,de suzeau, de capres trempees l'espace de douze heures en vin blanc de chacune vne once:racines d'azarum & de couleuree de chacune demie once:fueilles d'aigremoine,hylsope,endiue,houblon, brassique marine , ceterach,capilli veneris de chacune vne poignee:seméces de carthami,d'hyeble,de luzeau, d'azarum,d'agnus castus,de chacune deux dracmes:ciches rouges de mie once:faictes le tout bouillir en eau suffisante iusques à deux liures de deco&tion: en laquelle diffoudez iusts de racines de Hambes quatre onces,suffisante quantité de sucre: faictes syrop ou apozeme:duquel baillerez tous les matins, nó plustost qu'aurez purgé le corps de quelque legiere purgation affauoir auec rhubarbe infuse en la decoction susdicte. Apres qu'aurez vsé quelque temps de ce iulep simple,vous le redrez laxatify adioustant fueilles de senné & agaric: les clyfteres sont icy plus que necessaires coposez de la decoction d'armoyse, matricaire, mercuire,brallique marine,chamamile,fleurs de geneste:en laquelle on dissoudra iuft de mercuire & de blette,vrine de ieune enfant, hyere de Galen, leuain,sel & miel mercurial: pour en prendre deux fois la sepmaine, si dauanture il n'y a flux de ventre.Et d'autant que ce mal ne se peut guarir sinon par frequence de remedes, sera bon de repeter souuent le iulep susdict,ou au lieu d’iceluy vser du iustou eau distillee de l'herbe petú qui à vertu singuliere de vuyder les eaux des hydropiques :ou du iuft ou liqueur que lon trou > ue amasse dans la cauité de la racine de couleuree que lon aura caué en sa sommité : ou iuft des racines de fábes,ou d'hyeble, ou des petis grains ou pepins d'hyeble:ou de la racine de mechoacă puluerifee & beuë auec vin blanc. Quant aux remedes exterieurs: les fomentations & sachets dessus dicts y seront fort profitables:les emplastres de fientes de pigeon,vache, cheure,auec soufre,sel,cumin, puluerisez & incorporez auec vin blanc. Et d'autant que les caux font contenues dans la matrice, faudra vser de pessaires qui ayent vertu d'ouurir , prouoquer les moys,& attirer les eaux:quelon pourra Composer auec colocynthe,cátharides, myrrhe, iuft de mercuire,fiel de bæuf, ou de lieure, & & miel:ou auec racine de cyclamen autrement diete, pain de pourceau trempee &enuelopee d'vn linge:ou auec la poudre de cypres trépee en eau vne nuict entiere &enueloppee dedans vnlinge ou auec la semence d'ortie de cumin , & racine d'arum.Lon vsera aussi de parfuns composez de myrrhe,nitre,sel,& autres tels , puis lon fera entrer la damoiselle en quelquesestuues, ou bains, qui ayent vertu de desecher:Si apres auoir yser , de tous ces remedes les purgations naturelles commencent à fclmouuoir, & fluent palles bláchaîtres ou rousastres donnant quelque cuison & acrimonie au passage: faudra vser des remedes que descriprons cy apres pour les fleurs blā. ches, sur tout boire laict d'anesse;& mettre dans la matrice quelque pessaire qui ait vertu d'adou cir & temperer la cuison que le col de la matrice endure:comme farine pure ou farine d'amydon enueloppee dans laine ou linge. Si le flux d'eau est exceflif le faudra arrester auec iniections & peffaires astringens faicts de poudre de inyrtil, encens , roses , & escorce de grenade. Actius an.79.cap.de son quatrieme dict que quelquesfois ceste eau qui cause l'hydropisie vterine s'amasse dans petites vessies semblables au petit follicule où elt cótenu le fiel,engédrees en la matrice,lesquelles il veut estre attirees par fomentations & pessaires allez violents,qucleft cestuycy qui est composé de femence de mercuiremalle,aristolochie,cumin,sel,myrrhc. Calcul ou pierre en la matrice. CHAP. XXI X. I selon Galen il n'y a cauité aucune au corps humain,en laquelle ne se concree & engedre le calcul, ne faut doubter qu'il ne se puisse creer & former dans la matrice:veu que les causes ne sont ny moindres ny moins puissantes d'iceluy, que du calcul qui est formé en la vellie, au foye, au follicule du fiel;aux poumons,aux boyaux,& autres lieux:affauoir les humeurs,crasles, espoiffes & visqueuses,& l'obstruction en la partie: Si donc les moys font retenus quelque temps par les obstructions des cotyledons , & le col de la matrice fermé estroićtement:plufieurs humeurs muqueuses s'accueiller en la matrice, lesquelles n'ayans libre yssue par le propreorifice d'icelle, qui est estouppé ou par obstructió ou pour quel que Shum que autre cause telle qu'auons descry cy deflus se pourront facilement incrasser,de plus en plus, fendurcir & conuertir en sable,gtauelle & de la en calcul. Les signes mesmes,mais plus grefs que de la suppreslion des mois,lesquels toutesfois ne sont icy supprimez,mais fluent reglement, non par la cauité de la matrice, mais par les venes qui se rendent au col de la matrice par lesquelles les femmes grosses & vierges se purgent tous les moys. Le remede plus expedient est de l'ofter & fairesortir hors:le moyen de l'arracher , sera vser souuent de clyfteres remollitifs, de fomentarios en la partie de mesıne qualité auec decoction de fenugrec,lin,mauues,guimauues en eau de trippegà hn de rédre le passage plus ouuert & obeilsant.Les choses ainsi preparees , faut coucher la femme à la renuerse,les cuisses fort escartees & lesiábes ioinctes aux fesses:puis mettre les deux grands doigts de la main fenestre dedans lefondement assez auant,& la main dextre sur le petit ventre:pouser en bas auec les doigts, & auec les mains comprimer le petit ventre: à fin que par ces deux compressions tant d'vne part que d'autre le calcul soit contrainct de sortir hors: mais ce pendant ne faut attenter ceste zuure manuelle,qu'on ne soir alleuré de l'ouuerture suffisante de la matrice:laquelle estant,l'exclusion du calcul ne sera point plus difficile que l'enfante ment. CHAP. XXX. Quant au calcul quifengendre en la vessie de. la femine,il recognoist semblable occasion que celuy de l'homme:curation toutesfois quelque peu differente & beaucoup plus facile que celle de l'homme d'autant que les femmes ont le col de la vellie plus court, plus large & plus droit que les hommes,ie laisseray telle curation aux chirurgiens des hommes. Discours sur l'occasion co necessité du flux menstrual és femmes:de la nature,qualité:c temps accou Aumé de fluer. ΝΑ Ature ou plustost Dieu ayant premieremét compaigne à l'homme, mais aulli pour luy seruir de subiect & champ fertil à la generatió des indiuidus:a esté aulli soigneuse de l'accompliffement,accroissement & nourriture du petit enfant conceu & formé en la matrice de la femme par la meslange des deux semences genitales ioinctes ensemble ainsi qu'auons declaré cy deuant:ains a composé la femme d’yn temperamét froid & humide,ad ce qu'elle peut amasser suffifante quantité de fang superflu appellé sang menstrual,non seulement pour la nourriture de son corps:mais autli pour l'en feruir , tant pour páracheuer & remplir de chair les espaces vuydes d'entre les parties spermatiques du petit enfant ia conceu & formé en la matrice: que pour le nourrir,& luy donner accroissement tout le temps qu'il y seroit:mesmement, pour d'iceluy fang conuerty en laict és mamelles, donner ali 1 ment ment quelque espace de temps au petit estant forty du ventre de la mere. Qu'ainsi soit:celang menstrual ne comméce à l'apparoistre aux femmes, que lors qu'elles forit capables d'estre mariees & porter enfans, qui est en l'aage de quatorze, quinze, à seize ans, ainsi que nous dirons en son lieu: outre plus les femmes qui ont defaur de ce sang menstrual, demeurent fteriles & ne peuuent aucunement conceuoir: & cefang superflu cesse en elles quand elles approchent l'aage de quarante cinq à cinquante ans: qui est l'aage laquelle pour sa foiblelle prouenuë tane du trauail passé que de la diminution iournelle de la chaleur naturelle demande repos par tout le corps & celsacion de tous labeurs, principalement és parties genitales: l'action desquelles ne se peut exercer fans grande vigueur de chaleur naturelle. Or pour parler de la nature de ce fang meristrual, selon Aristote chap.z. du z. de la generation des animaux,c'est vn excrement de l'alimét dernier des parties spermatiques:lequel estant la portion plus cruë & grossiere de ce dernier aliment, qui de soy est pituiteux (quel est tout le sang du corps des femmes) & ne pouuant par fa quantité & crudité estre conuertie en la substance des parties charneuses pour leur dóner nourriture,eft enuoyee de nature dans la matrice, & là retenuë si besoing est pour l'vsage dont auons cy dessus discouru: ou bien, estant amassee dans la matrice est poussee hors d'icelle, comme chose pour inutile & onereuse, quand nul vsages'y presente, auquel elle puisse seruir. Car combien qu'elle soit vn excrement de la tierce concoction, pour n'estre propre & vtile nourriture aux parties & charneuses : fi est-ce, que ceft excrement n'est diflipé,resoult,ny poussé hors par l'habitude du corps, à la maniere des autres excremés qui prouiennent de la nourriture d'une chacune partie: tant à raison de la foible chaleur naturelle de la femme, qui n'est forte ny allez suffisante disliper, resoudre, & discuter tel excremét cralle & groffer:que aussi pour la densité de l'habitude de tout son corps qui empesche telle resolution & dissipation. Auicenne me semble parler plus raisonnablement de la nature & qualité de ce sang menstrual:car il dit,quec'est vne portion plus crue & superflue du sang contenu en la masse sanguinaire (ainsi que demonstre sa couleur rougeaftre)là delaissee comme inutile nourriture, apres que les parties ont attiré à soy la plus louable & meilleure partie d'icelle masse: laquelle par sa quantité & crudité estant charge molefte à la maire fanguinaire, est enuoyee de na ture,comme vn excrement (non excrement toutesfois finon par sa quantité) à la matrice receptacle plus commode à cela (pour estre la partie plus debile & la derniere formee de toutes, ainsi que son nom grec isipa le demonstre) que nulle autre partie qui soit au corps. Soit donc le sang menstrual excrement de la tierce concoction felon Arift.ou de la seconde selon Auicéne, prend occasion > . occasió de la superfluité & crudité au corps des femmes, non seulement du temperament froid & humide d'icelles, ainsi qu'auons ia discouru: mais aufli de leur vie oysiue, sedentaire, & fans aucun exercice de leur dormir trop excellif: de l'appetit trop grand,& du manger plus liberal (meline de viandes froides & humides) que leur chaleur naturelle, foible, & debile ne peut cuire & digerer: de la trop petite dillipation des trois substances qu'elles loustiennent, à raison de la densité,cant naturelle que acquise de toute l'habitude de leur corps: ainsi que dit Galen en son comment sur le premier des epid, histoire 3. de ce que ceste superHuité n'est conuertie en aucun muniment du corps, ainsi que nous voyons és corps des autres animaux tels excremens crasses & grossiers estre conuertis en cornes, poils, elcailles , & autres choses semblables. Ains ne le faut elinerueiller fi la femme sur tous les corps feminins abonde en ce sang superflu. Or encore que ce sang menstrual foit vn sang excrementeux non tant de la qualité que de la quantité: Il n'est toutesfois & ne peut estre de la qualité pernicieuse que Pline luy attribue en son liure 7, où il recite, que ce sang est plein d'vn sigrád malefice & venenosité, que fi la femme fes fleurs, approche des vins nouueaux, ils l'aigrifsent soudain : qu'iceux escoulez & espandus sur les nouuelles semences, herbes, plantes, & autres fruits de la terre, les font mourir & rendentle lieu entierement sterile : que la femme grosse ayant > passant par dessus les mois d'vne autre , auorte soudain, & si elle n'est grosse deuient fterile: que l'haleine des femmes menstruales obscurcist la blancheur de l'iuoire, & infe&te la lueur des miroirs: qu'iceluy gousté d'un chien le faict enrager:d'vn homme le faict tomber en epilepsie,ladrerie,cheuste de poil & autres milles tormens. Aristote pareillement au chap. 19. liure 3. de l'histoire des animaux,appelle ce sang, sang vicié & come maladif. Les anciens l'ont reputé au nombre des venins, & l'ont estimé aussi maling & dangereux que le sang d'vn ladre pris en bruuage:Et que si la femme ayant ses mois,conceuoit, , l'enfant qui naistroit seroit ladre,chetif,maladif, langoureux & plein de tous malheurs , tant de corps que d'esprit: ils l'ont aulli cu en telle deteItation, qu'au vieil testament il estoit defendu aux femmes nouuelleinent accouchees de entrer au temple , ou de conuerser avec les autres, que premierement elles n'eussent esté suffisamment purgees de telles immondices pour le moins quarante iours entiers. Monsieur Fernel au chap.7.du 7. de la phisiologie a ausli pensé ce sang estre de la nature maling, corrópu & plein de venin, non pas du tout,mais en quelques vnes de ses parties : Parce que il recognoist en cesang trois parties. Vne bencfique, fort pure & tresbonne, que le petit estant au ventre de la mere attire pour sa nourriture: L'autre de mediocre bonté qui est portec aux mammelles & conuertic en laict: La tierce venefique, qui s'escoule in continent continent apres l'accouchement, laquelle il dit estre le vray sang menstrual corrompu, maling, & pernicieux. Toutesfois si nous voulons exa- miner les choses exactement, nous iugerons le sang méftrual n'estre de si maligne qualité qu'on l'estime, Car si l'enfant est cõceu,formé & nour- ri de ce fang au ventre de la mere: mesinement que comme dit hip.aph.6o du 6.les enfans nais- sent debiles,mal sains, & nullement vitaux, def- quels la mere durant la groille a eu ses fleurs: Si l'enfant hors le ventre de la mere est nourry de ce sang conuerti en laict, faudroit necessairemét que ou tout le corps, ou quelques parties du corps de l'enfant fussent venin. Et ne faut croite, comme pense Fernel, que la femence conceuë dans la matrice soit nourrie & augmente de la portió plus pure de ce fang: & que l'enfant tout le temps qu'il demeure au ventre de la mere, tire pour la nourriture la meilleure partie de ce sang,& delaisse la pire;Car fi ainsi estoit,les fein- mes grosses se porteroient sans comparaison pi- rement, que les autres,ausquelles fans groisse les menstrues sont supprimees: parce qu'en celles qui ne sont point grosses, celle partie que Fernel appelle malefique seroit temperee & corrigee de sa malignité par la mellage des deux autres par- ties benefiques, elles toutes trois estant conte- nues en la malle sanguinaire dedans les grandes venes; ains sa malignité n'en seroit si grande, ny les accidens qui en furuiendroiét fi cruels,fi mo- leftes, ny i pernicieux: mais és femmes grosses, Xuj at la partie plus pure estant attiree asliduëment par l'enfant, & la mediocre portee aux mammelles, la malefique demeureroit en plus grande quan- tité,laquelle nullement domtee ny refrenee par la mellange des deux autres benefiques, exerce- roit dauantage sa malignité & exciteroit des ac- cidens plus dangereux:or nous voyós plusieurs femmes grosses le porter beaucoup mieux grof- ses que vuides:& ne sentir aucun dommage en leur santé, tout le temps de leur groisse. Qui plus eft,fi ainsi estoit, les femmes grolles seroyét plus grefuement malades és derniers qu'es premiers mois:parceque il y auroit plus grande quantité de ce sang veneneux amallee és derniers qu'és premiers mois de la groisse:or,nous voyons or- dinairement que les femmes grosses se portent mieux sans comparaison és derniers qu'és pre- miers mois.Parquoy ne faut attribuer telle ma- lignité au sang menstrual qu'on luy attribue: ny recognoistre en luy trois diuerses parties com- me faict Fernel:parce que il est de mesme substa- ce & qualité que celuy dont le corps de la fem. me est nourry, assauoir tous deux venans d'vne mesine source: engendrez d'vne mesıne faculté & chaleur naturelle,& de mesmes alimens:gou- uernez d'vne mesme chaleur:gardés aux venes & lieux mesmes,esquelles le sang le plus louable qui soit,eft cóserué.Tel aufli est le sang mestrual retenu aux venes de la femme grosse,quel est ce. luy que les femmes non grosses vuident tous les mois:Et le petit enclos au ventre de la mere eft nourri de mesme fang entier & non separé, & le laict faict de mesme fang entier & non separé tant hors qu'en la groisse , qu'est celuy qui pour sa superfluité se purge chacun mois: La semence conceuë en la matrice est nourrie & augmentee de ce sang entier & non separé parce qu'il est sereux & pituiteux, à sçauoir de mesme substance & qualité que la semence:Le petit conceu au ventre de la mere est nourry du sang menstrual, entier & non separé, luy estant plus propre & conuenable nourriture que la partie benefique d'iceluy: Le laict est faict de tout le sang mestrual non de la partie plus pure: qu’ainsi loit on le cognoist par les nourrisses, esquelles les mois du tout supprimez sont conuertis totalement en laict. Ie confesseray bien toutesfois que le sang que le petit attire pour sa nourriture, est aucunement purifié & rendu meilleur par quelque elaboration & concoction qu'il prend au foye du petit ja conformé, & és venes de la matrice: parce que ce sang icy est semblable à ceste pituite que Galen dit ne meriter euacuació, d'autát qu'à la longue faisant quelque demeure dedans les venes, le peut alterer & cuire aucunement: mais cependant ne faut penser qu'il se face telle separation en ce sang, que les parties plus pures en soient gardees,l'vne pour la nourriture du petit, & l'autre pour estre conuertie en laict, la tierce delaissec, & en fin poulsee comme inutile & pernicieuse:car ce qui sort hors apres l'accouchement, est le sang menstrual entier demeuré, non fa partie grossiere & feculente: qui sort hors, parce qu'elle n'est pļus attiree par le petit qui l'at tiroit au parauant, & qui n'y est plus pour l'attirer depuis l'accouchement: lequel reste de sang, fil demeuroit plus long temps, pourroit par la trop grande quátité se putrefier & exciter quelque mal fascheux; or il continue long temps à couler apres l'accouchement, parce qu'il sestoit par l'espace de neuf mois amassé à l'entour de la matrice, de laquelle il ne se peut descharger sinó auec longueur de temps. Aucuns recognoillent vne malignité notable en ce fang menstrual , de ce que des reliques d'iceluy, dont le petit estoit nourri au ventre de la mere, font delaillees au corps des ieunes enfans plusieurs pourritures & immodices,lesquelles quoy qu'il tarde,parapres leurs engendrent plusieurs gratelles , rongnes, cloux, furoncles,feux sauuages, teignes, maladie pediculaire, plusieurs ordures & defædations de cuir: principalement celles dont les enfans ne peuuent eschapper en leur vie, que lon appelle petite verolle, & rougeolle:mais telles ordures ne proviennent de ce lang menstrual,plustost de la trop grande nourriture qu'ils ont pris au ventre de la mere, & de celle dont nouueaux nez se sont par trop goulument remplis: cóme de laict quand ils terent encores, de viandes quand ils commencent à manger, dauantage de la mauuaise nourriture qu'on leur donne, comme de mauuais laict, de mauuaises viandes, pareillemét du mauuais regime dont ils vsent, sur tout de la mauuaisc mauuaise habitude & cacochymie qu'ils peuuét auoir rapporté du ventre de la mere, mal faine & pleine d'humeurs viticuses & corrompues: Tellement que nature robuste faict en eux vne ebullition de lang, non point autrement qu'au moust, par laquelle le sang est nettoyé, purifié & deliuré de tous excremens qui sont portez au cuir de l'habitude de tout le corps. Donc le sang menstrual de soy ne peche au corps de la femme qu'en quantité seule qui est la cause que nature le pouffe hors: nullement en qualité, sinon par autruy:tellement qu'il n'apporte aucun dommage au corps, sinon par sa luperfluité. Car quant aux accidens qu'il excite quand il est supprimé au corps des femmes grosses , & celles qui ne sont grosses, tels accidens ne prouiennét de luy, mais plustost d'autres occasions: à sçauoir ou pour le vice de tout le corps: ou par la mellange de quelque humeur vicieux & corrópu:ou pour la mauuaise disposició de la macrice, ou de quelque partie d'icelle: ou pour la trop longue luppression d'iceluy: d'autant qu'il n'y a rien fibening és corps humains, fust le sang mesme qui eit le thresor de vie, qui ayant acquis quelque pourriture ou infection d'ailleurs, en fin ne soit rédu veneneux & pernicieux:Qu'ainsi soit,nous voyós, que les femmes bien faines en leur groisse ne font trauaillees d'aucuns accidens falcheux: mais celles qui sont pleines de mauuaises humeurs espandues par tout le corps , ou qui ont quelque partie du corps mal affectee, ou amas de quelque humeur vicieux en vne ou plusieurs parties, sur tout qui ont la matrice mal disposee, ou quelques humeurs vicieuses amassees en quel que partie d'icelle matrice (d'autant que la matrice a vn fi grand commandement sur tout le corps qu'elle a puissance de changer son temperament) telles femmes soient grosses ou vuides, sont tormentees d'accidens infinis, que nous descrirons en la suppression des mois, & en la groisse. Voyla de la nature & qualité du sang menstrual. Ce sang superflu est contenu dans la vene caue mellé parmy la masse sanguinaire, de laquelle est enuoyé & comme inutile poulsé à la matrice non attiré par icelle matrice:conduict à la matrie par deux rameaux de venes,l'vn de la vene hypogaftrique,l'autre de la spermatique: Lerameau de l'hypogaftrique se rend au col exterieur de la matrice ainsi qu'enseigne Galé chap.s.du 6. de loc.aff. & au 6o.aph.du s.liure du 6.des epid. par iceluy les mois des vierges & des femmes grosses sont purgees:car d'autant que le col interieur de la matrice n'est encor ouuert aux vierges:& qu'il est estouppé & fermé comme auec de petis nauds aux femmes grosses, si estroictement que la poincte d'vne aiguille n'y pourroit penetrer,nature en icelles ne poulse ce lang mćîtrual dans la capacité de la matrice,mais au col exterieur d'icelle par ce rameau hypogaftrique: Le rameau spermatique descend & finsere par plusieurs petis rameaux dans le corps au fond de ce de la matrice & aux costez d'icelle , les orifices desquels ramcaux sont appellez cotyledons, par lesquels hors de groisse les mois se purgent dans la capacité de la matrice:&en groiste le sang méstrual est porté dans la matrice ou plustostattiré du petit ia conceu & formé pour la nourriture: Tellement que le sang menstrual n'est purgé par le col exterieur de la matrice, qu'en cas de necessité,assauoir quand le col interieur de la matrice est fermé, comme il est aux vierges & femmes grosses:autrement il est tousiours purgé par les rameaux spermatiques dās la capacité de la matrice non en son col exterieur:vray est qu'és premiers mois de la groisse ce sang se peut euacuer par la capacité de la matrice, d'autant que son orifice interieur n'est encor si estroictement cstouppé ainsi que la superfætation demonstre. Ce sang superflu commence de fluer aux femmes ainsi qu'auons dit cy deuant lors qu'elles sont habiles à conceuoir, allauoir enuiron les quatorze ans,qui est la fin du second septenaire & le commencement du troisieme, à d'aucunes toutesfois à vnze,douze ou treize, voire à huict ou neuf ans:ainsi que monsieur chappellain pre. mier medecin du Roy Fráçois dit auoir veu vne ieune fille laquelle eut fes Heurs &cóceut en l'aage de neufans, i'en ay veu aussi deux à l'Estoure ville de Gascogne:l'vne desquelles cóceur à neuf ans,&l'autre à douze:mais celles qui les ont plus toft que quatorze ou quinze ans sont de plus courte vie:comme celles qui les ont plus tard, sont de vie plus longue:d'autant que l'eruption auant le temps & hastiue plus que de raison des mois,demonstre combien est imbecille la vertu alteratrice & nutritiue des parties du corps: la- quelle és ieunes filles ne laisse Auer ce fang men- strual,mais le retient le plus long temps qu'elle peurà fin de suffire à la nourriture & accroisse- ment de leur corps.Ce Aux cesse lors que les fein- mes ne peuuent plus concepuoir qui est enuiron la fin du septieme feptenaire de leur aage auque! nature commence desia à s'affoiblir,ains retient pour son vsage & soulagement des forces des parties du corps tout le sang qui leur est porté: à d'aucunes toutesfois, il celle plus tost comme à trente cing, quaráte,quarāte cinq ans: à d'autres plus tard comme à cinquáte cinq ans,& pour le plus tard à soixante ans:l'occasion de ceste va- rieté prouient de la complexion ou habitude du corps & maniere de viure des femmes. Car aux gralles de nature,aux extenuees,aux corpulentes & viragines,aux laborieuses, aux melancholi- ques plustost:aux maigres de nature , charneu- ses,oysiues,ioyeuses plus tard: Les signes pour cognoistre quand ce Aux veut commencer aux pucelles sont descripts au premier liure chap-3. Les lignes quand il veut ceffer és femmes ia aa- gees, sont douleurs & pesanteurs des lombes, iá- bes & cuisses,plusieurs petites rougeurs qui ap- paroissent au visage principalemét apres le past, lesquelles se terminent incontinent par moi- teurs teurs, moindre appetit que de coustume , migraines, tournement de teste, durcé d'ouye, lifflement d'oreille:ce Aux sè diminue de peu à peu tous les mois, mesmement faict quelque intermillion d'vn ou de plusieurs mois, iusques à rác que du tout il celle. Ce Aux se renouuelle &femcust chaque mois vne foisic'est pourquoy il est appellé Aux menstrual:l'occasion de ce mouuement tant bie ordonné par certains & arrestez circuits,est ou, la coustume de nature,laquelle execute les actions par certaines loix & periodes determinees:ou,le cours fempiternel & immuable de la lune , laquelle come par la diversité de la lumiere maintenant croissante, maintenant decroissante & defaillante mesure & distingue le mois,aulli par son mouuement constant &bien reglé,elle regist & gouuerne les humeurs de tous corps tant humains qu'autres principalement de la femme, pour l'humidité qui redonde en elle, accompaignee de plusieurs escoulemens & vuidanges vterines, de plusieurs superfluitez pituiteuses & excrementeules:moins toutesfois aux vnes qui sont comme hommasses & viragines,&plus aux autres qui sont naturellement feininines c'est à dire mollettes, delicates & douillettes. Aristote au second chap. du liure septiemc de l'histoire des animaux dict que le mouuement de ce Aux aduient aux femmes au defaut de lune & fin du mois, d'autant que les fins des mois sont froids à raison du defaut de la lune, & que par la froidu. : re de l'air ambiant, les corps sont rendus plus froids,ains plus pleins d'humiditez superflues & excrementeuses lesquelles au defaut de la lune sont emeuës & irritees, comme les bonnes humeurs au croissant d'icelle selon le mesme Aristote au chap.4.du second de la generation des animaux:lon experimente toutesfois autrement aduenir, si bien que de la plus grand part les ieunes femmes se purgent quand la lune est ieune, c'est à dire quand elle croisten lumiere: les vielles quád la lune defaut les autres d'aage moyenne, selon leur aage proportionnee & rapportes à celle de la lune:à raiso dequoy ló tiér en comú prouerbe que la lune nouuelle purge les ieunes, la vieille lune,les vieilles :suyuant le carme latin. Luna velus veteres ,inuenes noua luna repurgat. les medecins mefmes obferuent soigneusement quand il est besoing de prouoquer les mois arrestez ou paresseux à ve nir.En quelle quantité & combien de iours ce Aux doit couler n'est certain n'y arresté pour la diuersité des temperatures, des habitudes, des aages,des manieres de viure,du temps & autres particularitez:la quantité mediocre & falutaire eft d'enuiron trois demy sextiers de Paris plus ou moins selon le temperament,aage, condition de vie, partie de l'annee & autres circonstances bien considerees , car les femmes charneuses, celles qui mangent liberalement ,vsent de viandes humides,habitent és lieux humides, trauail, lentpeu,dorment beaucoup , qui sont maigres de Ce que de nature, aagees de vingt a trente cinq ans,brunettes,ioyeuses,libidineuses, rédent leurs fleurs, en plus grande quantité, que les hommasses,corpulentes,viragines,gralles de nature , laborieuTes, sobres, vigilantes, vieilles, blanches ,peu libidineuses,douillettes ,delicates,melancholiques. Semblablement elles en rendent d'auantage au printemps pour les forces plus grandes , pour L'abondance du sang & mouuemét d'iceluy qui se faict en tel temps d'auantage aufli en esté à raison de l'acrjinonie & subtilité du sang, qu'en hyuer & automne. Le temps plus court de ce flux est d'vn iour, le plus long est selon l'ordonnance de Moyse de sept iours quelquesfois'iusques à douze.Hippocrates dict qu'en la regió il ne passoit point cinq iours:combien que le plus falubre & meilleur est qu'il fue en grande quantité & peu de temps côme de deux ou trois iours,que de couler peu à peu & gouttes apres gouttes,& durer long téps: Car les femmes durant ce flux, soit bref ou long se sentent tousiours pesantes & toutes debiffees: Vray est qu'à son commencement & à la fin, il coule en plus petite quantité & d’ın sang plus tenu,aux iours interposez en plus grande quantité,& d'vn sang plus grossier & elpois: toutesfois és ieunes femmes il flue tousiours en grande quantité d'vn fang fort aqueux, sereux & quasi semblable à la laueure de chair fraischemét tuee; és vieilles en petite quantité d'vnsang noir, cfpois & qui facilement fe caille dans le corps: és aages moyennes il garde mediocrité. Hippocrates au premier liure de morbis mulierum parle ainsi du iugement que lon doit prédre sur l'excretion louable de ce Aux. En toute femme faine les mois ne doibuent Huer en plus grande quantité que d'une chopine de Paris, plus ou moins selon son habitude & non plus long temps que de trois iours: car plus bref ou plus longtemps demonstre la femme maladifue & sterile, le temps plus long apporte maigreur & extenuation de tout le corps : le temps plus bref,oppression d'humeurs.Ils doiuent Auer par interualle non tout à coup ny gouttes à gouttes d'vn sang vermeil Horide & qui soit fibreux ains qui soudain fe caille,affauoir séblable à celuy qui sort d'vne victime fraischemét tucesil appelle victime,vne beste soit beuf, ou mouton, ou veau bien nourrie, bien solide & pleine de bonsuc: quelles estoyent les victimes qu'anciénement on facrifioit aux dieux, grasses, solides, bien nourries & fucculentes.La femme doc, dit Hip.qui aura tels mois conceura & sera feconde. Sinon, ne sera de son vice ny par sa faute fterile. Quant aux Prognostiques. L'eruption des mois apporte santé aux femmes,selon Hip.au liure 6.des epid.melmement deliure les ieunes filles de plulieurs longues & fascheuses maladies, lesquelles par nuls remedes ont peu estre guaries en leur premiere aage. Les femmes lesquelles se purgent conuenablement en temps & Taison & felon selon la quantité du sang menstrual que de leur naturel peuuent auoir, sont plus faines, plus fe- condès, plus chastes,& moins libidineuses:d'au- -tant que telle excretion contregarde les corps en santé,fust mesme des fleurs blanches, comme dict Aristote au chap.4.du liure 2. de la genera- tion des animaux)moyennant qu'elle loit me- diocre car par telle excretion le corps est deli- uré de plusieurs excremens qui luy pouroyent causer inaladies infinies. Le Aux menstrual faict que les femmes ne sont si subiectes aux varices, hemorrhoides, Hux de sang par le nez , que les hommes: comme dict Aristote chap.19. liurez. de l'histoire des animaux,& celles qui y sont sub. iectes les deliure soudainement nous declareros au troisieme liure, en quoy & comment ceflux menstrual est necessaire à la conception : & en quel temps de la Huxion d'iceluy la conception est faicte. Des occasions de la corruption du sang menftrual. Ous auons assez amplement demonstré que le sang menstrual n'est ny viciény maladif, comme a pensé Aristote:veneneux ny pernicieux comme Pline la descrit, mais seulement excrementeux pour sa superfluité & crudité, laquelle est caule que nature soigneuse gouuernante de la santé par chacun mois poulse hors du corps des femmes , come inutile & onereux: autrement si estoit retenu , apporteroit vne infinité d’incommoditez: pesanteur, lallitude, obu У CHAP. XXXI. NO structions és parties nobles:douleur de teste:rupture des venes aux poumós, dont phthisie:resueries: bondissement de cueur: vomissement pituiteux: palle couleur: fiebure lente: enfeure de iambes & autres telles maladies qui prouiennét de pituite, desquelles auons parlé au premier liure. Si aulli ne gardoit en son excretion la mesure,l'ordre,le moyé,le temps, & le circuit qu'auonscy deuant mentionné, causeroit milles fafcheries, telles que sont descrites en l'aph.s7.du s. Outre ces deux sortes de vices qui luy prouiennent du defaut ou defordre de son excretion,cncores eft il le plus souuent infecté & corrompu, non de son propre vice, mais du vice d'autruy, , ainsi qu'a esté dict, à sçauoir ou du vice de tout le corps:ou de la mellange de quelques humeurs corrompues: ou de la suppreslion trop longue: ou du vice de la matrice: qui sont les quatres principales occasions qui corrompent le sang menstrual & le rendent vicieux, non seulement en quantité, quel il peut estre de soy, mais aussi en qualité. Si donc le corps de la femme est mal fain, plein d'excremens vicieux, fort intemperé, ou,duquel les parties naturelles soiét mal habituees , & pleines d'obstructions:l'amas des humeurs vicieuses qui sera en tel corps corrompra la masse sanguinaire:ains le sang menstrual qui en sortira se resentira de la corruption d'icelle masse: dont le sang menstrual sera rendu bi· lieux, melancholique,pituiteux, sereux, ou autre tel selon l'espece de la corruption conceuë en la mallc maffe fanguinaire. Or, tout ainsi que au corps des hommes mal habituez,mal sains, & cacochymes, nature se descharge le plus qu'elle peut de fes humeurs vicieuses, par les boyaux, par les reins, ou par les hemorrhoides: aufli au corps de femmes inal saines , nature a couftume de pousfer hors par la matrice les humeurs vicieuses qui l'offencent: qui autrement si estoient retenues luy exciteroient milles accidens , outre ceux, que le sang mestrual non corrompu causeroit: quels font enfleures de foye,de rate,varices, chancres, dartres,feu volant, feu sainct Anthoine, vlceres malings & autres tels : desquels lon ne pourroit accuser la malignité du sang menstrual supprimé, veu que tous tels accidens peuuent aduenir & aux hommes & aux femmes, voire plus dangereulx aux hommes, entant que la chaleur plus acre de l'homme peut à celles humeurs induire plus grande malignité. Semblablement la mellage des humeurs vicieuses corrompt & infecte le lang méftrual, soit que telles humeurs vicieuses viennent de tout le corps,ou de quelque par tie d'iceluy.Ainsi Hippoc.au premier de morbis mulierú, appelle les menstrues pituiteuses quand parmi le sang menstrual est meslé vn humeur pituiteux descendár du cerveau, ou de l'estomach, ou de tout le corps: Bilieuses, ou melancholiques,quand parmi ce sang est mellé quelque humeur bilieux ou melancholique qui descend de quelque partie du corps,ou de tout le corps: pufulentes & fanieuses, quand parmi le sang men, strual est meslee vne fanie , ou quelque pus prouenant d'vn abscez faict en quelque partie du corps, mesme d'vne inflammation conceuë és venes qui sera suppuree. Or il est certain que la matrice a vne si grande puissance sur le corps des femmes, que non seulement, elle y excitevne infinité de fascheux accidens, mais aussi change le plus souuent le temperament d'iceluy, & le rend du tout semblable au fien , ainsi qu'auons discouru au premier liure 2.chap.Si donc la matrice est indisposee , ou esloignee de son temperament, ou, ait pour quelque cause que ce soit, fait amas de quelques humeurs vicieuses ou en ses cotyledons,ou en ses cornes, ou entre ses tuniques, oiren ses vaisseaux spermatiques , ou en sa cauité, ou en quelque autre sienne partie : le fang menstrual qui premier descendra dans la matrice, & y fera quelque feiour en attendant le temps prefix & destiné de son excretion, neceffairement sera infecté & corrompu par la contagion &.contact de la matrice intemperee, ou pleine de mauuaises humeurs, ou indisposeeen quelque façon que ce soit. Dont aduiendra que les menftrues seront renduës bilieuses,atrabilaires , sereuses, pituiteuses , sanicuses , purulentes, blafardes,tenuees, reluisantes, liuides, de diuerses couleurs, rouges, noires, blanches, vertes, fibreuses , pelliculeuses , membrancuses, arenuleuses,flatulentes, vermineuses(asçauoir rendant des versappellez des Latins ascarides selon Hip. au 2.liure de morb.mulierum) puantes, fætides, & autres & autres telles,dont Hip. faict mentïon au liure de morbis mulierum, de natura muliebri, & de sterilibus:Desquelles possible prennét leur fource tous les malefices que Pline attribue au sang menstrual. Suppression ou diminution des mois. A suppression ou difficile & petite eruption des mois aduient aux femmes, naturellemét ou contre nature:naturellement,comme à celles qui sont grosses : qui nouuellement ont enfanté: aux nourrisses:aux vieilles:aux hommasses & viragines: à celles qui vsent de grans & frequens exercices , quelles sont les femmes rustiques, les sauterelles, les chanteresses. Car, aux femmes grosses les mois sont cóuertis tant en chair pour réplir les espaces vuides d'entre les parties (permatiques du petit conceu & formé au ventre de la mere, qu'en laict pour la nourriture d'iceluy: aux nourrisses, ils sont conuertis en laict pour la nourriture de l'enfant né:aux vieilles , hommasses, viragines, & autres qui vsent de grand exercice, ils font employez du tout sans laisser aucun excrement en la nourriture du corps. Et telle naturelle suppression des mois se cognoist parce que les femmes, sauf les grosses,ne le sentent point plus mal, ny moins laines pour cela. La suppression contre nature aduient aux femmes d'aage meure, non grosses , pour plufieurs causes. Les principales sont, le vice de la matrice, l'humeur vicieux, l'indispositió de tout y iij le corps, ou de quelque partie d'iceluy. Levice de la matrice,eft cause de ce deffaut en plusieurs fortes selon Hippocrates au liure des maladies des femmes,où il appelle les mois supprimez les mois cachez : premierement par grande intemperie d'icelle, froide, ou chaude. car la froide congele & espoisli le sang, qu'il ne peut sortir hors, mesmement rend la vertu expultrice, debile: la chaude deseche & consume l'humeur, auec ce rend la vertu retétrice plus forte. Secondement par la trop grande angustie & densité d'icelle. Tiercement par l'obstruction des vailseaux de la matrice,soient les cotyledős,ou ceux qui se rendent au col d'icelle, par lesquelles les menstrues ont issuë: ou par quelque estoupement de l'orifice interieur de la matrice. Les vaifseaux sont oppillez promptement par vn sang gros,espois & copieux:ou par tumeur suruenue au corps de la matrice, comme d'vn scyrrhe: ou par la graisse trop grande,ou secheresse, ou petitesse,ou délité d'icelle:ou par la tumeur de quel. que partie voisine qui les comprime & estouppe leur conduit. L'orifice interieur de la matrice est estouppé par fang caillé,cal, excrescéce de chair, graisse, pellicule, cicatrice delaissee de quelque vlcere, ou tumeur:ou parce que la matrice est peruertie, & destournee de sa place, foit dehors, ou deuãt, ou derriere, ou és costez:ou parce que selon l'aphorisme 46.du liure 5. la grande graille du ventre ou de la coiffe des boyaux le comprimc. Le Le vice de l'humeur est diuers selon la quantité, qualité, substance, ou ces trois ensembles: trop petite quantité de sang,prouenante de peu manger, ou de frequente abstinence , ou de trauail, ou de fiebure, ou de quelque aguë ou longue maladie, ou de grande euacuation, soit par Iueurs,ou Aux de sang par le nez,hæmorrhoides ou autres lieux, ou d'autre cause, ne peut engendrer ny enuoier suffisante quantité de menstrues. Trop grande quantité de lang cause le plus souuent obstruction,ains empesche l'illuë facile des menstrues. Le sang visqueux,espois & glutineux fait le parcil:Le sang bilieux , melancholique & pituiteux pour mesme occasion. L'indisposition de tout le corps est diuers.Le temperamét froid de tout le corps, faict vn sang , espois & glutineux qui oppille facilement. Le temperament chaud,consume & discute cest excremét. Le corps maigre,n'a aucune superflyité. Legras a fort peu de săngà raison desvenes trop augustes & qui se tourne facilement en graisse. L'indisposition de quelque partie, principalement de celles qui communiquent auec la matrice à sçauoir eftomach, rate, foye, poumons, vellie, desquelles l’intemperie ou grande oppilation apporte corruption au sang, ainsi que voyons en la iauniste, en l'hydropisie, en la Peripneumonie. Outre toutes ces causes nous en pouuons remarquer deux fort notables d'Hip pocrates.L'vne, quand le sang oublie sa coustu. me de se rendre tous les mois pour fefcouler par nous у iiij bas,& fe renge par tour le corps, ou en quelque partie d'iceluy: ainsi qu'il aduint à la seruante de Phaëtusa (comme il est recité au 4.des epid.) la- quelle fut sept ans sans auoir ses mois, parce que tout son sang menstruall'estoit diuerti au ventre & vers les parties droites de son corps, ésquelles auoit excité vne dureté & grande entieure:en fin ses mois luy vindrent, & telleenfleure & dureté feuanouirent. L'autre,quand la vertu expultrice est renduë debile par vne trop grande & longue oppreslicn: car lors le sang menstrual n'estant point poussé des lieux où est amallé serenge ail- lieurs: ainsi que nous voyons aduenir en la lon- gụe retention de l'vrine, Sipna menstr. Les signes de la fuppression des mois sont. Si Refiriene leur temps accoutumé de Auer.eft pallé : files mammelles deuiennent dures: perte d'appetit: douleur & pesanteur au bas du ventre, lombes, coT,yeux,espaules,& deuant de teste:frissons en- tre deux espaules: les vrines craffes, espoilles, troubles, rougeaftres: & plusieurs autres del- quels Hippocrates parle au liure des maladies des femmes. Les vices de la matrice sont cognus par ces moyens. L'intemperie chaude d'icelle se demonstre par le visage colouré & rougeastre, alteration, poul frequent, fiebure, bouche & le- ures seches, ardeur de reins, vrine teincte, tenta- tion charnelle si grande que d'aucuns tiennent que la damoiselle de chaud naturel quand en- uieillift a plus grand desir de cognoistre l'hum- me qu'estant plus ieune parce que le sperme luy • multiplie de TC a multiplie, & le sang deuient plus acre & poi- .gnant. L'intemperie froide, fe cognoist par le corps.mollastre, couleur bláchastre,dormir pro- fond, stupeur & sentiment de grande froidure és parties honteuses fleurs blanchaltres, poul rata re & tardif, peu de soif, & autres accidens qua- uions cy dessus descry aux intemperies de la ma- trice,ausquelles de la plus grand part le corps eft de semblable temperament pour la puissance que la matrice a sur tout le corps. Les oppilla- tions causees d'vn amas de sang gros & espois, font cogneues par l'vsage precedent des viandes froides & visqueuses, par l'oisueté & repos ex- cellif, par l'habitude du corps phlegmatique & gras,& principalement par la pesanteur & dou- leur du bas du ventre & du dos, par les frequens accouchemens auant terme qui ont precede. sabik Levice de l'humeur assauoir bilieux , pituiteux,melancholique mellé parmy le sang est declaré par ces signes. Le pituiteux, par les signes. Sia prtinta du temperamet froid tát de tout le corps que de la matrice.Le bilieux & melancholique par l'ardeur & ponction qu'apporte le Aux menstrual quand il coule.Hip. au liure de la maladie des femmes enseigne ceste experience: Prenez, dict simafia il, quelque quátité de sang que lon aura tiré la vene, ou qui sera escoulé par les méstrues Tors qu'elles fluoyent:espandez le sur vn linge blanc ou sur des cendres & arenes : laissez le fecher à l'ombre:puis regardez la couleur: fil est bláchastre,il sera pituiteux:si rousastre, bilieux: li bru stabile par nastre,melancholique. Sila suppression des mois procede de la graisse trop grande de la matrice, en deux lieux voysins: de Icyrrhe,tumeur,cicatrice, cal, & de la peruersion d'icelle:de l'obturation de son orifice interieur:de quelque indisposition de tout le corps,faudra auoir recours aux signes de toutes ces maladies. Laluppression du flux menstrual apporte infinis accidens aux femmes , non seulement en leur marrice, mais aussi de leur matrice felon Frameda l'aph.s7.du liures.En leur matrice comme douncomoda leur,inflammation, tumeurs,erysipele,chancre, ».Tstr.dejo fcyrrhe,hydropisie, inflation, vlceres,precipita tion,peruersion,& autres. Suppuration, bien fouuent:qui peut aduenir de deux causes, l'vne du sangsupprimé & retenu dedans les venes, qui la fiebure suruenante, se conuertist en matiere purulente faicte tant par la chaleur naturel. le que contre nature ainsi qu'enseigne Hippocrates au liure des maladies des femmes. Dont nous pouuons colliger ce que lon dict vulgairement estre faut que la suppuration n'est iamais sans vlcere ou abscez.L'autre pour quelque vlcere excitee en la cauité ou au col de la matrice. De leur matrice, comme plusieurs maladies de tout le corps , ou de quelques parties d'iceluy, principalement de celles qui ont quelque affinité ou colligance auec la matrice. De tout le corps, comme changement du fexe feminin en homine ainsi que declare vne histoire du liure 6. des des epid.sterilité, volupté venerienne insatiable, fiebures ardentes,pales couleurs, frissons,pesanteur, lassitude, hydropisie,cachexie ,maigreur de tout le corps qui reiecte le fang impur, gratelles, dartes,suffocation.De quelques parties, comme douleur de teste,des yeux du col, de l'espine du dos,des lombes, des cuisses,des iambes, de la háche,tournement de teste, palpitation de cueur, fyncope,hocquets,soif,roucts, perte d'appetit, nausee,toux,difficulté de respirer,aposteme, és Hács & quelquesfois en la hache, vlcere,inflámatió & phthisie és poumós,epilepsie,paralisie, apoplexie,tristesse sans cause manifeste resueries, phrenesie,manie,melancholie demoniaque,podagre,gouttes,cracheinens de sang, hemorrhoides,suppressió d'vrine & de ventre, Hux de sang par le nez,& autres infinis accidens : lesquels tu pourras repeter du liure d'Hippocrates des maladies des femmes qui sont plus ou moins grefs selon que la suppression est recente ou inueteLa suppression des mois se doit guarir selon sa cause tant en regime de vie qu'en l'vsage des remedes.Auant quoy faut auoir plusieurs considerations,alfauoir que les mois ne soyenţ prquoquez,finon à celles qui se trouuét mal de la supprellion d'iceux:d'autant que nature mesmemét és femmes charneuses, souuentesfois employe à son proufit telle superfluité de sang, à laquelle on feroit tort l'en frustrer. lc regard de la generation il est bien souuent plus ree. vray est que pour le 1 que necessaire les prouoquer. Qu'ils ne soyent aulli prouoquez à celles qui sont de temperament chaud & sec:qui mangent peu:qui trauaillent beaucoup:qui sont molestees d'autres euacuations comme de flux de sang par le nez, ventre ou autres tels lieux:qui sont extenuees de lógue maladie:qui ont peu de fang & encores iceluy fort subtil:qui sont par trop grasses. Galé, toutesfois au com.sur le z.du 6.des epid. faict mentió d'une femine qui pour la suppreffion de ses fleurs l'espace de huict mois, deuint maigre &merueilleusement extenuee, palle &ridee, à raison de l'impurité du sang corrópu que les chairs reiectoyent, laquelle il guarist & luy feist reuenir ses mois par frequentes saignees. Par ainsi on prouoquera les mois pour commun qui sont supprimez par trop grade repletion causee de sang trop copieux,ou trop efpois & visqueux,& encores en cela faudra vser de telle prudence, que les remedes ne soyent attentez qu'au temps que les mois auoyét accoustumé de couler és femmes qui les ont eu: ou és fins des mois & lunes nouuelles és filles qui ne les ont encores eu, assauoir quatre ou cinq iours auparauant ce temps. Hip.au liure premier des maladies des femmcs,dia que les femmes qui ont perdu leurs mois sans groisse six mois continus á gráde peine pourront elles iamais les auoir : pour trois railons. Que la vertu expultrice à la longue deuient languide & perd les forces,ainsi que nous le plus voyons aduenir en la longue retention de l'vri- ne:que le sang menstrual Test rengé vers les au- tres parties ayár desaccoustumé son Aux accou- stume:que les vaisseaux se sont par trop oppilez à raison de l’amas de l'humeur superflu qui fest faict à la longue.Toutesfois nous obferuosiour- nellement les femmes menstruales ayans perdu leurs fleurs voire vn an entier ou plus retourner à leur flux accoustumé:mesme Hip.comme auós cy deuant mentionné recite que la seruante de Phaëtusa ayant perdu ses mois sept ans entiers, deuint en fin menstruale, & Galen à la femme maigre & fort extenuee prouoqua les mois par frequente saignee. si a san Sidóc les mois sont supprimez par trop gră- poro.s de repletion & multitude de sang pur telles femal mes doibuentieusner,manger peu, n'vser de viá- des qui beaucoup nourrissent,l'abstenir de vin. Le plus fingulier remede est les faigner premie- rement du bras droict au cas qu'elles Toyent plethoriques,puis du maleole:Sur tout leurs ap- pliquer ventouses entre les cuisses & aux aynes, vser de ligatures es lieux mesmes, fomenter les cuisses,iambes & pieds auec decoction de mau- ues,guimauues chamamile.melilor,origan,cala- menth,pouliot,armoyse,laurier, hyffope herbe à chat,bayes de genefüreà fin que le sang foit at- tiré en bas. sia sango discos Sila Tuppression des mois prouient d'vn sang espois & visqueux,faudra purger auec quelque medicament doux quel est le catholicon & dia phenicon:puis subtilier l'humeur auec iuleps ou apozemes aperitifs & inasifs composez de racines d'eringe, asperge,garence, fenoil, persil, fueiles de bethoine, pimpenelle des capillaires, hyssope, thim, buglose, borroche,epithim: ou auec fyrops capill. ven.de quinque rad.oxymel simple. L'huineur estant subtilié ouurir la venc du maleole, puis purger auec l'vsage frequét des pilules de hyere, fætides, indes, de aromatibus.Ce faict,fométer le petit vécre,aynes,cuisses &iābes, auec decoction d'armoyse,sauine, herbe à chat, chamamile,melilot,pouliot,laurier,rosmarí,origan,calamét mises en sachets & bouillies en eau de riuiere, & appliquer les fachers sur les lieux: ou pour le mieux en preparer vn demy bain. Eftant au bain sera bon d'vser des apozemes ou iuleps fusdicts:inserer dedans la nature quelque pessaire faict de miel mercurial &poudre de hierey adioustant fiel de taureau:recepuoir aulli en ceste partie par le moyen d'un entonnoir parfun faict des bayes de laurier, de gencfure, pouliot, thim,& autres choses odorantes. Si les mois sont supprimez , par quelque chaleur qui ait espoilli lelang ne faut vser de remedes qui defeichent & eschauffent beaucoup, mais qui rafreschiffent& humectent mediocrement,autrement vous espoillirez le sang d'ayantage:ains: les iuleps & apozemes seront composez des herbes capillaires, pimpenelle,bethonie, aigremoine houblon,endiue, Icariole, Acurs de violes:les syrops seront capill. ven. de bizanciis, 1 1 oxymel fimple,syrop aceteux:Les deco&tiós, de racines d'eringe,persil, asperge, de poix ciches: Les purgations de rhubarbe infusé en decoctió d'endiue & de houblon: les bains seront emulliens auec mauues,guimauues,violiers de mars, chamamile,melilot. Si les mois sont arrestez à raison de quelque autre euacuation qui se faict ou par le nez , ou parle siege,ou par les vrines,ou par les sueurs:di. uertissez & arreftez ceste euacuation: puis prouoquez les mois. Si la trop grande graisse du corps cause la retention des mois,faut amaigrir le corps par ieufnes,peu manger, par viandes peu nourrissantes, par longues veilles:purger aussi le corps fouuét & auec medicamés vehemens:vser d'apozemes, bains,pessaires , parfuns & autres tels remedes que soyent forts & vchemens:vous vous seruirez de pareils remedes, si le petit ventre est par li trop gras tels qu'auons descry cy deuant en to Si quelque indisposition particuliere de la matrice supprime les mois , faudra guarir ceste indisposition: quelles sont tumeur , apostume, vlcere, carnosité, cicatrice & plusieurs autres dont augns cy deuant parlé. Or d'autant que la plus commune & frequéte cause de la suppression des mois sont les obstructions des venes tant du foye que de la matrice, nous apporterons plusieurs remedes propres à guarir telles obstructions. belite du corps. Ces pilules y sont fort recommandables L. Front. pulueris bened.laxar,pulueris hyeræ fimpl. an. zii.ag.præparati & pil. aurearum añ.zi. malaxentur fimul cum succo caulium rub. fiat massa molliuscula, deturzi.poft primum fomnum. Ou bien:2pil.færid.mai.z B.castorei gr.x v. ligni aloës griii.troch. alandaal gr. v. misceantur fimul, & formentur pilulæ, dentur media nocte. Ou bien:. pil.de hyera,de serap.& de opopanaceañd i diagred.gr.iii.fiant pilulæ,dentur media nocte. Ou bien:2.fucci mercurialis depurati &mellis despum.anz i. sem.nigellæ rom.subtiliff.puluerisaræ quantuin suff . decoquantur ad sufficietem Ipillitudinem & fiat malfa,è qua duæ pilule fumantur in ingressu lecti fingulis diebus. Ou bien, 22 rad.aristol.rotundæ z iß.rad.gétianæ,myrrhæ electæ añ. ii.baccari lauri,aloës, cinam.añ.3 B.zingib.gr. vi. omnia exquisitiff. trita excipiantur fyr.de arthemis.fiat malsa,è cuiusz i.formentur pillæ,quæ dentur summo niane,ac protinus sorbeatur iusculú cicer. rub. quo diluantur. Les poudressuyuantes ne sont de moindre efficace.22 calfligneæ,cort.call.tift.añzi. fiat puluis subtiliss. qui cum vino albo sumatur mane. Ou bien, 2 cort.caff.fist.off.dactil. cartilag. intermediæ nucis iuglandis añ. zi.cinam. i. fiat 3 puluis subtiliff.cuius puluerisfumatur z i. cum Žiii.fucci petrol.cum vino albo extracti. Ou 10 Ou bien, 2 rad.rub. mai. & rad. aristol, rotundæ puluerat. an 3 B. cum decocto cices. rub.& phaseolor. fiat Porio, cap.mane. Ou bien puluerisez subtilement ficnte d'ef-i Mensfrin's peruier &nielle la plus fine que pourrez choisir, pa de chacun demie dracme: beuuez la auec vin genereux.La poudre de la racine de dictame blanc au poix d'vne dracme beuë auec la decoction du mesme dictame à telle vertu, qu'elle à puissan ce de faciliter Taccouchement. Les trocisques.de myrrhe puluerisez ont aussi la meline vertu, pris le poix d'vne dracme auec eau d'armoyse tiede deux heures auant le past, ou auec decoction de geneure & de fauine : Le iuft d'erynge auec vin blanc:la theriaque,la triphera magna sine opio auec le vin de la decoction d'armoyse, sau uine,canelle. Mestrpnos 2 boracismineralis zii.cinám. ii.croci gr. iii. fiat puluis subtilisl. sumatur cumā v. aquæ matric. ce remede a vnė vertu incroiable, melmement à faciliter l'accouchement, & à poulsen l'enfant mort. Autre. Puluerisez betoine, squenanthe, canelle, souchet,cabaret, nielle, & racine de Hambe, de chacun vne dracme: passez ces poudres ensemble par ģn tamis: mettez les tremper en douze onces de vin blanc ou cleiret l'espace d'vn iour entier:puis coulez le vin sans remouvoir aucunement les poudres qui seront au fonds par+ tifsez ce vin en lix, pour fix prises, &la poudre qui restera au fond en ytre lix parts:prenez cela ste expertisi par six marinees, ou au soir pour le mieux : tenez . M-tropnéc pour certain que vos mois viendront. Faictes bouillir grains de geneure,ou de cabaret, ou de lierre , seuls ou tous ensemble au poix de deux dracmes, & beuuez quatre onces de ceste decoction.' : Les decoctions de valeriane,flambes,cabaret, pouliot,garance, fouchet,dictame,aurone,escorce de la racine de meurier , sauine, ortie, treffle, la nielle,chardon benedic, & autres telles en vin blanc vieil,sont de grandes vertu pour cela. Le marrubion bouilli en vin blanc,ou deseché & mis trempé en vin blanc, prouoque merueilleusement les mois. Quant aux remedes exterieurs. Les bains y en tiennent le premier reng, preparez de la façon qu'auons cy deuant specifié, dedans lesquels sera bon boire'vne dracme de triphera magna sine opio, ou iuft d’erynge auec trois doigs de vin blanc tiede, & sé frotter les reins, lombes, la partie honteuse, entre cuisses & iambes auec vn fachet plein d'armoyse: tenir ausli dedans la nature quelque pessaire si la femme estou a esté marice,ou quelque petit noüet si elle est vierge. Les pessaires seront composez auec feuilles de mercuire pillee:ou auec la poudre de benoiste, ou de hyere limple,miel mercurial , & iuft de taureau, ou de vache ou de bouc. Şi les voulez quelque peu plus forts, prenez racine de pain de pourceau , scammonee, coloquinte de chacun vnc dracme, deux dracmes de ferapin & de nielle, auec auec cire suffisante formez vos peffaires. Vous en ferez aussi facilement & promptement des racines de garence de pain de porceau, d'ellebore blanc,de bouillon blanc,de campanc, deguimauues bien raftisfees & oinctes d'huyle d'enforbe,ou nardin,ou de fiel de taureau: adioustát au bout d'iceux pellaires deux ou trois grains de diagrede. Les nouets pour les vierges serot faicts auec les poudres susdites enueloppees d'un peu de cotton. La mercuire seule pistee & inserecest vn remede singulier.Le cotton trempé en iuft de sauine, ou d'aluine, ou de gentiane, ou de petit centaure , ou de mercuire, ou de ruč, ausquels aura trempé vne dracme de fet ntire, ou de fel gemme. Le cotton trempé en fiel de beuf, ou de bouc appliqué dedás la nature seruira de noüet. Les esternuëmens, les ligatures, les frictions des lombes,cuisses, & iambes iusques au taló faictes soir & matin,attirent, & font descendre le sang Mostrepier. > cn bas. CHAP. XXXIII. Les mois superflus @ immoderez. L. E Aux exceflif & immoderé des mois ne Udoit estre iugé seulement du nombre des iours, comme fil Aue plus long temps & plus souuent que de coustume: mais aussi selon la quantité du sang qui seuacuë qui peut estre plus grande que l'habitude, l'aage, la nature, la coufume, & les forces de la femme ne permettent: car il aduient aucunesfois que la femme ne fen . trouue point plus mal, mais plustost fort allegee; $ ains ne le faut arrester que premierement lon ne cognoisse que les forces commencent à faffoiblir, la couleur viuide & naturelle deperir, & quelques accidens fascheux ja apparoistre:comme perte d'appetit, inaigreur, enHeure de iambes & autres feinblables. Les causes du flux menstrual immoderé sont quatres principales:le sang qui peche en quantité ou qualité: la lascheté des vaisseaux par lesquels le sang menstrual est euacué: la faculté retentrice debile, & l'expultrice robuste:la mauuaise disposition de la matrice.Lesquelles causes procedent d'autres causes tant exterieures qu'interieures.Comme trop grande quantité de sang prouient de vie oisiue & sans soucy: d’vsage de viandes beaucoup nourrissantes , & de vin, de trop dormir, de demeurer en vn air chaud & humide. La qualité du sang depend d'une trop grande subtilité & tenuité d'iceluy, qui est, ou trop bilieux, ou par trop sereux: le bilieux peut estre tel par l’vsage de viandes chaudes & seches de cholere, & autres emotions d'esprit. Le sereux par l’vsage exceflif de vin blanc, ou de citre, ou de pommé, ou de fruicts, ou d'autres alimens qui prouoquent l'vrine. La lascheté des vaifseaux, n'est autre que l'ouuerture d'iceux, qui se faict, ou par l'ouuerture de leurs orifices: ou, par la diuision d'iceux,à sçauoir,contusion,ruption, erosion, & playes d'iceux: comme quand la sage femme mal adroicte a rompu ou dilaceré quelque vene de la matrice à la deliurance de la pa tiente; tiente:o u,si l'accouchement a esté par trop vio- lent & difficile: ou,quand les venes sont pleines d'un humeur acre, oufalé, ou nitreux, qui par lóg espace de téps faict erosió en icelles. La facul té retentrice debile procede de trop grāde humi- dité de la matrice soit naturelle soit accidentelle. Les signes de ce mal sont assez manifestes.Les fignes des causes d'iceluy sont tels. La quátité du sang se cognoist par l'habitude plethorique du corps, par la vie oysiue, par l'vlage precedent de viandes beaucoup nourrissantes. La qualité du sang bilieux, ou sereux,ou sanguin,est demóftree par la couleur d'iceluy,laquelle te sera plus aysee discerner si tu vse des deux experiences d'Hippocras.L'vne est respandre sur lable menu bien sec en plein soleil quelque quantité des mois lors qu'ils commencent à couler : les y laisser se sy cher:puis considerer leur couleur: laquelle li est palle ils sont bilieux: Si blanchastre, ils sont pituiteux:Si noire, ils sont melancholiques. L'autre experience eft, de recevoir sur vn linge les mois,les y laisser secher à l'ombre plustoit qu'au soleil: puis considerer la couleur qui sera demeuree au linge. La lascheté des vaisseaux est demonstree par les choses qui ont precedé, par la qualité, quantité, & façon du sang qui coule. Si la retentrice est debile les mois fluent gou testre String à goutte & sans cesse. Le Aux immoderé des mois apporte infinis accidens, imbecillité des forces, palles couleurs, enfleures de iambes, perte d'appetit, hydropilic; Z conuulfion, accouchement auant terme, principalement f'il aduient apres le troisieme mois de la groisse: & les mesines accidens qui ont accoustumé desuruenir aux flux de sang. Quand il a duré long temps il est quasi incurable, à raison que les pallages par longueur de temps sont endurcis. La guarison d'iceluy depend la plus part du bon regime de vie. Que la femme donc facefa demeure en vn air qui soit moderé, car l'air chaud esmeut le sang, le froid estouppe les pors ains augmente le flux: qu'elle soit de repos & ne trauaille beaucoup sinon à se faire frotter les bras,& espaules: faut lier estroictement les bras depuis les aiselles en tirant au coude: appliquer ventouses sous les mammelles, au dos, & Tous les aiselles qu'elle dorme plus que veille: car le sommeil retient lesang & les humeurs, appaise leur fureur, confirme & restaure les forces: qu'elle euite toutes passions d'esprit, comme cholere, crainte, tristesse, amoureuses pensees: Qu'elle mange peu & souuent: qu'elle ait le ventre assez facile & lubrique,par clysteres, suppositoires, & autres moyens: car le ventre constippé rend les matieres dures,qui ne peuuent sortir sinon auec effort & comprellion des parties voisines du siege & emotion du sang. Quand au manger & boire:faut auoir esgard à trois choses : à espoissir le fang: serrer l'ouuerture des orifices des venes, & conforter la matrice. Et pour se bien gouuernerner en cela , sera besoing de considerer qui peut . il peut estre la cause principale de ce Aux immoderé. Car si la source prouient de chaleur , comme l'air froid y est conuenable, aufli les viandes ra у freschissantes & stipriques, comme les lentilles, le mil, le pain cuict en bouillon de pieds de veau, ou auec vinaigre: le pourpier, le laict aceteux fort cuict: les choux cuicts en deux bouillons, le pain d'orge, les poires aspres, neffles, pomes de grenades, coings,chastaignes cuictes, le veriust, Pespine vinette. Si la cause est froide, Pair chaud & viádes chaudes y sont recommandables, comme le laict cuict auquel on aura efteint quelque bille d'acier ou de fer: la bouillie faicte de farine de froment , ou de rys. L'abitinence de vin eft necessaire en l'vne & l'autre cause,au lieu duquel lon boira eau de pluye ferrec, auec syrop de coing, ou de ribes. Et au cas que lon ne se puilse passer de vin, lon vsera de quelque vin couuert trempé d'eau ferree ou de decoZtion de fumach & de bayes de meurte, ou de la gomme de dragacant: comme aufli files forces Lont debiles , lon vsera de gelee faicte de pied. de veau auec vin de grenades, ou veriust: de iaunes d'oeufs, d'eau de chair, de consommez faicts dechair cuicte auec ozeille, pourpier , plantain, sumach,&espine vinerte:de panades accoustrees auec poudre de coriandre,de coral, d'ambre citrin. Sur tout ne faut boire ny manger chaut. Quant aux remedes. Le plus difficile de tous à guarir, est celuy qui procede de quelque mauuaise disposition de matrice: d'autant que ceste partie reçoit facilemét les excremens & descharges des autres, tant à raison de la situation que de la multitude des venes qui se rendét là, & que aulli nature a accoustumé tous les mois se purger par ce passage. Les pricipaux remedes à ce flux immoderé de quelque cause qu'il vienne;font la saignee, les ventoufes , & la purgation. La saignee doit estre faicte, à fin de diuertir le cours du sang, de la basilique droite ou gauche , selon que la matrice sera plus pesante d'un costé ou d'autre, & continuee par trois matins chacune fois en petite quantité, & à petite ouuerture de la vene. Aucuns tiennent pour vn remede secret & fort singulier au cas que la saignee du bras n'ait arresté ce flux , exciter vne faignce du nez. Pour detourner & deriuer seruira beaucoup l'ouuerture des venes hemorrhoidales auec les langsues. Les ventouses feront appliquees grandes & aucc grand feu sous les mammelles,aucunesfois sur le foye, ou sur la ratte , tant pour diuertir le cours du sang, que pour l'arrester en la source, quelquesfois au dos & sous les aiselles: La purgation doit estre ordonnee selon la qualité du sang vitieux: Car,f'il est bilieux, faudra purger souuent auec decoctions de myrobalans citrins & infufions de rhubarbe:qu auec pilules de rhubarbe & myrobalans, puis vser souuent d'apozemes cöpofez des semences de plantain,ozeille,pourpier, de coing, & de roses: ou defyrops faicts des iusts depurez de plantain , de la racine d'ortie blanche, " blanche,de bourse de pasteur,de faule, ausquels lon pourra disfoudrevne dracme des trocisques de carabe,de terre sigillee,de bol,& autres tels.Şi l'humeur est pituiteux fajit purger auec rhubar- sva pituita be,agaric,hiere & carthame soit en bruuage soit en pilules. Les pilules cochees & fetides y sont fort proufitables.Conforter pareillement l'estomach, duquel la crudité est cause la plus part de tel flux. Vler souuent des syrops d'armoyse, de menthe,& deftechas.Ne sera aussi mal faict vser d'estuues seches, & souuent prouoquer la sueur: exciter le vomissement deuant & apres le past.Si l'humeur est melancholique faut purger auec fueilles de sené, thin,epithin, mercuire, cuscute, fyrop de fumeterre. Si l'humeur est fereux,outre la purgatió que doit estre semblable à celle dont lon vse quand l'humeur est pituiteux, faut prouoquer l'vrine, & sur tout les sueurs à fin de diuertir l'humeur sereux , tant par l'habitude du corps que par les vrines. Si la trop grande lascheté des venes de la matrice eft cause de ceflux immoderé, faut aduiser fi ceste lascheté prouient, ou par louuerture des orifices d'icelles venes,ou par leur diuision:à sçauoir,par playe, contusion, rupture', & erosion. L'ouuerture des orifices d'icelles , d'autant que prouient la plus part, ou de l'imbecillité de leur faculté retentice; ou de quelque acrimoine , soit d'humeur bilieux ou falé:ou de quelque medicament de semblable qualité qui les air irrité , se doit guarir par choses astringentes soient prises > > par la bouche,soient appliques par dehors: telles que les descrirons cy apres. La diuision des venes,qui est causee par plaie, rupture ou contusion se doit guarir par la faignee du bras,ou de la vene qui est entre les doits anulaire & auriculaire, à fin de diuertir le flux: puis par l’vsage & application des choses astringentes:en quoy lon faict grád cas du iust de platain ou de bourse de pasteur , ou d'ortye morte beu par quelques matinces, ou le plus souvent que son pourra:que sera de plus grande efficace lion dissout parmy ce iust quelque quantité de carabé, ou de gomme arabic, ou de gomme de lyerre,ou de terre sigillee. La diuision des venes qui prouient de quelque erosió faicte en icelles par certain humeur acreoufalé:ou, par application de pessaires acres fera guarie par la laignee de la vene du.bras,faisant petite ouuerture,à raison que le sang est subtil: & le tirant en petire quantité,par ce qu'il en y a bien peu: ne feront omises les ventouses sur le foye &rarte, les y laissant peu de temps ny semblablement les ligatures és doigts : les linimens rafreschissans sur les reins & lombes faięts d’huyle rosat, de myrtil, iuft de coing,de morelle,de grenades.Par la bou che lon se seruira de choses qui ayent vertu delpoissir le sang & affoupir son acrimonie: quel et le blanc d'oeuf bien fort bastu auquel on aura mellé poudre de gomme dragagant ou d'arabic: ou bien la mucilage de la graine de coing extraiEte en eau de plantain ou de gobelet de roses de fyrop a syrop de pauot,de iuiubes,de roses seiches. Les vlceres ou petites exulcerations que lon sent en la partie seront detergees par quelque iniectiós dans la partie faictes preinierement auec hydromel & peu d'aloë,puis deseichees par astringens premierement doux,meslez parmy cest hydromel,quel est la noix de chesne bruslee & esteineteen vinaigre:ne faut oublier d'appliquer cataplasmes sur & dedans la partie faicts de blancs d'eufs,bol armene,& terre sigillee y adioustant quelque iust aftringet:la fiente de pourceau meflee parmy roses seiches est vn singulier cataplafme en ce mal. Aucunesfois la trop grande rarité & tenuité des venes laisse escouler insensiblement le sang qui est par trop sereux:en tel cas sera bon de pur. ger le sang sereux auec syrop de roses palles, feuilles de sené, brassique marine, fumeterre: & vser de viádes qui ayent vertu d'espoillir lesang, quels sont pieds de mouton, farines d'amydon ou de ris ou de febues cuictes en bouillon. Șil aduient que le sang ou humeurs qui auoyent accoustume feuacuer par le nez ou par les hemorrhoides, ou par les vrines, ou par les sueurs, ou par les pustules & gratelles du cuir, soyent retenus & à la parfin se loyent rengez par ce conduict: apres auoir tiré du fang du bras & purgé le corps, faudra renouueller les euacuations paslees & les irriter és lieux où elles auoyét accoustumé : vray est qu'en ce cas les hemorrhoides ne doibuent estre prouoquees sinon en Mestresist necessité. Voyla les remcdes particuliers que doibuent estre accommodez à chacune caute, maintenant nous parlerons de ceux qui conuiennent indif- fereminent à toutes causes, & premierement de ceux qui sont pris par la bouche. La poudre de chardon à bonnetier au poix d'vne dracme prise auec vn euf mollet: vri fy. rop faict de fiente d’asne trempee l’espace de vingt quatre heures en eau rose. L'escume de fer subtilement puluerisee maceree en vin aigre & eau rose l'espace de vingt quatre heures, puis dcsechee au feu:prise le poix de deuxscriptules auec vin ferré,iust ou eau de plátain. La poudre de ca rabe,de coral rouge,de terre sigillee, de coquille d'æufbruflee, de pepins de raisins, de corne de cerf bruslee puis lauee:d'os de pieds de mouton bruslé:de sang de dragon:de leureau bruflé : de gilyer de chappon:de la pierre hematiste,de coquille de saint Michel ou de sainct lacques: des grains rouges de piuoine:d’os deseché d'ambre citrin:de coralline:d’iuoire:de maftich:de fleurs de courges, &decoquilles de noix: beuës avec eau de plantain,ou de pluye ou de fontaine, ferree, ou blanc d'æuf. Les pilules de bdellio ont grande vertu en ce mal,moyennant qu'elles soyent faictes auec le vray bdellium no pas auec la myrrhe de laquelle les apoticaires së feruent communément, au lieu de bdellium:car autrement telles pilules seroyent plustost aperitiues qu’àstringentes, & au 1 cas que lon n'eust point de bdellium , faudroit composer lesdictes pilules aliec le bol armene, ou fang de dragon,ou gomme arabic ou tragacanth.Les pilules faictes de bol armene &de terre sigillee incorporees auec le syrop de roses feches,ou le lulep rosat,continuees l'espace de dix iours au matin à la quantité d'en. scriptule. Les pilules faictes de dragagant bruslé, gobelets de glands,encens & opium auec syrop de meurte. Le philonium persic.au poix d'vn demy scriptule pris auec le syrop de berberis ou yin de grenades. Vous pourrez former des opiates de quelque vnes des poudres susdictes auec les conserues de consoude grande & de roses vieilles , chair de coing, fruidt de berberis confict. Quant aux remedes exterieurs: les iniections & clyfteres vterins sont icy bien fort recommadez, qui se pourront preparer auec iuft de plantain, ou de decoction de chardon à bonnetier,efcorce de grenades,noix de cypres,fleurs de grenades,summitez de meurte: esquels lon diffoudrabolarmenofang de dragon, mucilage de gomme dragacanth ou d'arabic. Les linimens appliquez sur les reins, lombes & aynes auec l'óguent comitillæ, ou d'autres onguens que lon pourra composer de bol armene', sang de dragon,gomme arabic,dragacanth, semence de roses rouges incorporez auec l'huyle rolat & de meurte:ou auec la mucilage de la graine de psilium extraicte en iuft de bouillon blanc ou iust d'ortie morte. Les cataplasmes appliquez és lieux mefmes & sur le petit ventre faicts de suye de chauderon, ou de plastre bruslé incorporez auec huyle de myrtil ou blanc d'æuf: & fur les mammelles esclere pistee,ou linges trempez en fort vinaigre:Les parfuns composez de poudres d'ongle de mule, maitich,encens,galbanum,góme arabicq,dragacanth: ou de la decoction de meurte, balaustes,bayes de meurte , alun de roche, barbe de bouc,queuë de cheual,gobelets de gland,escorce de chastaignes, roses d'outremer, roses de prouins, feuilles de cormier, de nefflier, de plantain, recepuoir la fumee par quelque entonnoir:Les suppolitoires vterins: ou aux lieux d'iceux quelques nouëts pour les vierges, cóposez de mumie, sang de dragon,opiú,encés, gomme,arabic,maftich,bol armene incorporez avec iust de plantain ou blanc d'æuf,lon pourra tré- . per en ceste meslange quelque nouët de cotton ou de laine & inserer dedans le lieu. Lon peut aulli pendre au col vn collier de coral rouge, coralline.ambre citrin & quelque fachet entre les mammelles plein de cèdres d'une grande grenoille. Les mois qui conlent gouttes à gouttes. Velquesfois les mois ne sunt du tout arre- stez,mais au lieu de Auer reglement par certains iours & en quantité conuenable ainsi qu'auons dict cy deflus ils coulent long temps peu à peu gouttes apres gouttes & fäns ordre à 1 CHAP. XXXIIII. Q aucun: aucan:aucunesfois de pur sang:quelquesfois de sang sereux:bien souuét de sang palle ou blachastre semblable à fanie. Telelcoulemét de mois est auec douleur ou sans douleur. Si auec douleur grande, c'est signe qu'il y a vlcere au corps de la matrice,ou au col d'icelle, qui a rongé les venes:& par ceste erosion le sang coule auec peine ainsi que voyons aduenir en la difficulté d'yrine. Sisås douleur,cest signe qu'il y a imbecillité en la matrice,ou vne simple erosion en ses venes sans vlcere, mais accompaignee de quelque : obstruction:rellement que ce ftillicide des mois peut estre appellé suppression des mois non entiere,mais diminuee, quand il est sans douleur: comme quand il est auec douleur il peut estre nommé Aux immoderé ou pour le moins difficulté descoulement de mois. Quoy qu'en soit:Celuy qui est sans douleur, auec l'imbecillité de la matrice recognoist semblables causes que la suppression totale des mois moindres toutesfois & non tant obftinees & contumaces.Parainti demande semblable curation,plus douce ce neanmoins & temperee, en cuitant les remedes acres & subtils pour crainte d'exciter vne imbecillité ou vne erosion plus grande.Celuy qui eft auec vlcere ains accompaigné de grefue douleur prouient de quelque acri moine causee d'humeur de telle qualité, de quelque violéce faicte ou corps,au col de la matrice,comme par clyfteres vrerins, par pessaires acres,par coftimmoderé. Parce la guarison doit ou XXX V. estre commencee à appaiser la douleur , par remedes anodins: assauoir par iniections dans la partie faictes de la decoction de graines de lin, de fenugrec,de guimauues, mauues,fenelson:par cataplasmes appliquez sur les parties honteules: par laine,esponges,velfies, demy bains preparez de la susdite decoctio. ne faut oublier la faignee ny la purgation si besoin est. Les fleurs blanches. CHAP. E Ncores que la matrice soit destinee par la prouidence de nature comme auóscy deuát discouru pour eftre l'instrument de la generation & conception de l'homme : si est ce qu'elle sert comme de passage pour recepuoir & purger les excremens vitieux que luy sont enuoyez ou de tout le corps,ou de quelque partie noble, ou des vaisseaux spermatiques: de mesme façon que nous voyons le ventre & les reins le plus fouuent faire tel office seruiable au corps. Or, les excremens principaux qui se purgent par ce passage sont les mois & Meurs blanches sans faire mention de celuy qui vient à l'accouchemét que lon appelle vuydanges), lesquels en ce point sunt semblables:que tour deux descendent à la matrice par mesmes conduicts,assauoir, ou, par dedans la capacité de la matrice: ou , par le col d'icelle à l'entour de son orifice interieur: dissem blables en plusieurs choses:car le flux menstrual est naturel & falubre aux femmes gardant fa mediocrité,les fleurs blaches leur caulent maux infinis:le flux menstrual est rougeastre,& fuë re. glement 7, glement tous les mois,les fleurs blăches ne gardent ordre ny periode aucú parce qu'elles Huét à d'aucunes femmes tous les iours, aux autres après leur purgation naturelle,à plusieurs entre deux purgations:& sont de couleur diuerse, lelon la couleur de l'humeur corrompu. qui se purge par elles maintenāt quelque peu rougeai itres & fereuses, comme si meslezvne goutte ou deux de sang parmy grande quãtité d'eau:maintenant blanchaltres: maintenant palles ou igūnaltres:maintenant , verdaftres &'erugineuses? maintenant,obscures & brunes: pour les causes que defcriprons cy apres.Les fleurs blăches sonë aufli forr differentes du flux de semencé '1 car au flux de seinence ce qui fort est tousiours blan" chastre, & apporte soudain vne maigreur , exte nuació, foiblesse, lallitude & mauuaile couleur à tout le corps encores qu'au sortir il excité queta que perite titillation de volupté. Es viceres de l'amarry fort ausli vne matiere patulente blanchastre; laquelle est beaucoup differente des fleurs blanches:car les lleurs blanches font plus liquides, sereuses & aqueuses, moins blanches, moins fætides,& Auent en plus grande quãtité que le pus qui vient des vlceres de l'amarry: oui tre plusés vlceres de l'amarry; y a douleur, telle que les femmes ne peuuent endurer l'habitation du marytés fleurs blanches,nulle ou bien petite douleur. Lie!";}; O Le plus souuent aux femmes libidineuses, Yefues & qui se sont longtemps abstenu de Ve А nus,fort vne matiere blanchastre, craffe & quafi feminale corrompue en la matrice , ou vn lang grumeux quieft beaucoup different de ces fleurs blanches. Les fleurs blanches donc sont vne cuacuation vniuerselle de tout le corps , ou de quelque partie d'iceluy indisposee, par la matrice sans aucune offense d'icelle sinon rarement: desquelles la caule principale, sont les humeurs corrompues, engendrees & amassees és parties principales du corps, à sçauoir foye, cerueau , estomach, offenfees en quelque façon que ce soit: ou par intemperie, ou incommoderation, ou solution de continuité:quelquesfois aussi, mais peu souuét, l'amarry. Comme par exemple liés femmes le foye est par trop refroidy,ou plein d'oppilation, ou scyrrheiix, ou offense de quelque autre vice,il engendrera & amassera quátité d'humeurs corrumpues, lesquelles si viennent à se purger par l'amarry,exciteront ceflux dont est questioni de mesme façon que si elles prenoient leur chemin par le ventre, ou par les reins esmouueroient vn Aux de ventre ou d'vrine... Or.comme il y a diuersité d'humeurs corrom-, pues qui peuvent causer ce flux: aussi ce flux eft diners, tant en couleur qu'en qualité & consistence: à sçauoir fanguin, bi icux, pituiteux, & melancholique. Car le sanguin est comme la fanie du sang, & tel qu'auons ja dict, que si vous mesliez vne ou deux gouttes de sang parmy grade quantiçé d'eau. Le bilieux, est de couleur Hauc flaue ou iaunastre, verdaftre ou erugineux, si acre & bruslant, que quelquesfois il excite en coulant'vn prurit, demangeson, erosion, voire vne legiere excoriation aux parties ausquelles il touche: Le pituiteux est.blanchastre quelquesfois d'vne consistence espoisse, quel est le laict: aucunesfois liquide, sereux,& aqueux,quel est le mesgue de laict ou la cremeur du pur orge mondé,qui à la verité est le plus frequent & qui flue en plus grande quantité entre tous, mesmement qui est presque tousiours mellé auec les autres: ains pour ce regard appelé Aeurs blanches du nó general . Le melancholique, est de couleur brune,obscure & fuligineuse, qui aduiét raremét, & quád il aduiét il excite vn vlcere dans la matrice. Les causes particulieres & signes d'un chacun d'iceux sont telles. Le sanguin, prouient d'une imbecillité de la vertu retentrice du foye & des venes:ou de la vertu expultrice esineuë immoderement:ou, du vice de toutes les deux: ou, de la trop grande serosité & tenuité du lang. Tel Hux ne coule point, finon quand les femmes font grosses, ou quand les mois sont supprimez: carlors nature au lieu des mois,rend vn excrement sereux, rougeastre comme de l'eau teincte legieremét de sang. Vray est que quand le corps est plein d'vn lang noirastre, ce Aux sur le brun, ains ne sera pas beaucoup different du sanguin , sinon en ce qu'il sera plus brun. Le bilieux, procede d'vne intemperie chaude du foye, de les venes, & des venes de l'amarry:de pourra tirer ľvsage des viādes acres, des meurs choleriques, de la façon de viure negotieuse & laborieuse: aufli les femmes qui vsent de telles viandes, qui font de telles meurs, & de naturel laborieux, font tormentees le plus souuent de ce Aux. Le pituiteux, prouient principalement de l'imbeeille coction du ventricule ou des autres parties principales du corps , nommément du foye qui faict du sang crud & aqueux au lieu de bon fang: quelquesfois de l’ainarry , lequel par trop froid, ou rendu debile pour quelque occasion, comme d'une groille laborieuse, d'vn accouchemét auec grand travail,de quelque contusion,erosion, ou exulceration delaisree apres quelque inflammation ou abscez,ou d'autres causes semblables, ne peut suffisamment cuire & digerer sa nourriture:ains amasse en soy plusieurs excremens, lesquels coulās hors font des fleurs bláches. Quelquesfois de tristesses & fascheries , ou de l’vsage des viādes pituiteuses. Les femmes qui sont oiliues,& menent vne vie sedentaire, qui ont yne chair lasche & mollastre , qui se remplissent de ỹiandes humides, & buiuent eau à toutes heures, sont subiectes à ce mal. Le melancholique prouient d'vne adustion d'humeur bilieux ou Tanguin: ce qu'on cognoist par l'habitude du corps qui est melancholique. Les signes vniuersels de ce mal. font lieux tousiours moistes, decoloration du visage & de tout le corps : l'appetit perdu, le corps maigre, tristesse sans cause manifeste,enfleure des iambes & pieds, & pieds, respiration difficile, les yeux enfez & battus, pesanteur & douleur grande és lombes & aynes, courte haleine en cheminant, alteration excessiue,soufpirs continus, veilles,ou sommeils auec inquietudes. La couleur & odeur de l'humeur qui coule demonftre l'espece du Aux, pourueu que l'humeur decoulant soit coloré exactement , & au cas qu'il eust vne couleur obscure, faudroit le receuoir sur le linge,secher le linge,le lauer: la couleur de la tasche delaissee au linge demonstrera l'humeur peccant au corps, qui est l'experience qu'Hipp. enseigne faire, ainsi qu'a uons dit au flux menstrual. Si l'intemperie & debile coctió de l'estomach ou du foye, est cause de ce flux:on le cognoistra par les propres signes des intemperies & imbecillité de ces parties : par le regime de vie de la malade: par l'habitude du corps leucophleginatique, ou cachectique d'icelle. Si la tefte est la source dece flux,sera par l'indigestion & imbecille coction d'iceluy: ou par les vapeurs qui montét à la teste ou cerueau, auquel elles se conuertiffent en eau:laquelle eau descend par la nucque & espine du dos dans la matrice:dequoy lon aura certaine afseurance, par vne pesanteur de teste,que lon aura senti long temps au parauant que cemal aduint :mesme qu'on sentira manifestement l'humeur descendre par le derriere du col.Quand la matriceeft cause de ce mal, le flux n'est si grand que quand les autres parties en : A iij . sont la source, encores que la matrice soit touliours moiste:on aura quelques signes de la matrice offensee , & ne cognoistra lon aucune mauuaise indisposition en tout le corps ny partie aucune d'iceluy qui peut donner occalion de ce flux tant fascheux. Quant aux presages:Ce flux est fort difficile à guarir, d'autant que la matrice reçoit facilement les excremens des autres parties, à raison de fa si. tuation inferieure, de la multitude des venes qui se viennent rendre à la matrice, de la purgation accoustumee. Il est familier aux vierges & aux femmes mariees, non pas toutesfois tant aux vierges qu'aux mariees : d'autant qu'en celles cy les parties sont renduës plus lasches & plus imbecilles,à raison de la groisse,de l'accouchement & frequente habitatio auec le máry. Les femmes grosses y sont subiectes, celles principalement qui ont l'estomach debile, ou de leur naturel, ou par excez qu'elles font durant leur groisse,à caufe des mauuais appetis & abhorremens de toute sorte de viandes, qui les contrainct femanciperà toutes viandes mauuaises, mais la prouidence de nature purge ceste crudité d humeurs par le col de la matrice, à fin qu'elle ne se mesle parmy le sang menstrual. Les femmes villageoises y sont moins subiectes que celles des villes, à raison du trauail qu'elles prennent qui empesche amas d'humeurs. Outre que ce mal est moleste à la femme pour la laideur, chagrin , pesanteur que luy cn vient, pour la moilleur continue qu'elle fcnc sent és lieux, pour l'humeur decoulant sur les cuisses, & la mauuaise odeur d'iceluy: encores apporte-il plusieurs incommoditez & dangers: Il rend la femme sterile & l'empesche entierement de conceuoir, parce qu'il corrompt le sperme de l'homme, rend fi lubrique la matrice qu'elle ne peut attirer le sperme de l'homme, ny retenir le lien ny celuy de son mary.S'il vient à pourrir, par sa pourriture acquiert vne acrimonie, principalement fil est bilieux ou sereux, & par ceste acrimonie excite vne vlcere à la matrice, plus ou moins maligne selon la malignité de l'humeur exulcerant, à sçauoir virulent fi la defuxion est bilieuse, putride & sordide, si est pituiteuse: carcinome, si melancholique. En la curation d'iceluy faut vser de ceste prudence,que auant que l'arrester, au cas qu'il prouienne du vice de tout le corps, ou quelque partie d'iceluy,lon corrige le vice du corps & reduise en la naturelle constitution: autrement si l'arrestez de premier abord, vous precipiterez la malade en quelque hydropisie, ou en quelque enfleure scyrrheuse és hypochondes, ou autres telles maladies: Et sur tout auoir elgard à la cause qui est l'humeur vicieux duquel lon aura la cognoissance par la couleur du Hux ainsi qu'anons dict. Doc si ce flux est roussastre, ou iaunastre:sera bó ouurir la venc basilique l'espace de trois mois, vne fois par chacun mois:par mesme moyé corri ger le mauuais téperament du sang, & fortifier le foye,qui en est la source, à fin queil face bo sang pour nourrir , & n'engédrer plus d'immodices, fefquelles,come estans cótre nature, doiuét estre poussees hors du corps,nó y retenues:aufli nous voyons fort rarement ce Aux blanchastre estre meslé parmy le sang. Vous ne serez moins soigneux, mais dauantage si possible est au flux verdastre & erugineux, ou à celuy qui est purement blanchastre, ésquels garderez ces preceptes. Le premier , qu’allegiez & aydiez la partie à cuire l'humeur qui engendre le mal:apres euacuez l'humeur:puis cófortiez la matrice, ad ce qu'elle ne reçoiue plus si promptement les immondices du corps, mesmement qu'elle cuise & digere , mieux lon aliment. Donc si ce flux,commcil aduient le plus souuent,est du tout blanc, ains prend la source de phlegme corrompu:faut en premier lieu,lascher le ventre & alleger le voyes communes qui sont empeschees & estouppees: puis digerer, en fin euacuer la quantité de l'humeur phlegmatique: Vous lascherez le ventre & deliurerez les voyes communes auec la medecine suiuante:Prenez six dracmes de l'electuaire de sebefte lenitif, dracme & demie de moölle de carthame, faictes vn bol auec miel rosat, qu'auallerez au matin à la pointe du jour. Beuuez apres ce syrop, qui est singulier a digerer l'humeur phlegmatique, à conforçer la teste & estomach dont procede ceste humidité. Prenez syrops de bethoine, & des deux racines , syrop d'armoise ou de stechas & miel purger les rosat coulé de chacun demie once: eaux de bethoine;de sauge & de fenoil,de chacune vne once:faites vn bruuage que continuerez sept matinees,& la huitième prenez la medecine suyuante. Ayez demie once de diacarthami: difloudez auec la decoction de capill.ven.lauge, hyssope & bethoine, faictes vn bruuage. Quad le foye est la source de ce flux, & qu'il est bilieux ainsi que lon pourra cognoistre par les signes susdicts:faut vser des medicamés cholagogues astringens (comme rhubarbe, myrab. iuit ou syrop,ou iulep rosat)qui ayent puissance de reprimer l'acrimoine de la bile, & eaux:l'abstenir aussi des choses aperitiues pour le commencement, desquelles ne faudra vser qu'en la declination de la maladie,& apres auoir purgé le corps par plusieursfois,à fin de deriuer les humeurs par les vrines. Prenez pour le conimencement lix dracines de caffe auec deux dracmes de myrobalans citrins puluerisez:faictes vn bol que prendrez au inatin:ou, au lieu de ce bol, ces pilules faictes de deux scriptules aggregatiues & d'vn scriptule d'agaric trocisquez, que prendrez au matin auant iour:puis vserez l’espace de fixou fept iours du syrop suyuant.Ayez lyrops deiust d'ozeille,de roses seches,de meurte, & de miel rosat coulé de chacun demie once: eaux de plantain,d’ozeille & d'endiué de chacun vne once:faictes vne prise de syrop.Iterez la sept jours durans au matin,au lieu de ce syrop voys pourrez en faire vn autre auecsyrops d'eupatoi re: d'endiue & miel rosat coulé de chacun lix dracmes,eaux d'aluine,capill.ven.& de gramen de chacune vne once:ou, ferez vn apozeme tout recent auec racines de cich.ozeille, feuilles d'endiue,scariole,houblon,fumeterre, mercuire, laictue, borrache,brassique marine, moëlle de carthami,cuictes en laict mesgue de cheure: en laquelle decoction dissoudez iuft de roses. Les prifes des syrops paracheuees purgez la bile par cefte medecine. Prenez vne once de catholicon, deux onces de syrop rosat laxatif auec decoctió de polypode &myrobalás citrins faictes vn bruuage:ou,au lieu du syrop rosat laxatif, mettez dracme & demie de rhubarbe,fubtileinent puluerilee,& deux dracmes de l'electuaire de succo rofarum : ou au lieu du catholicon mettez vne infusion de deux dracmes de rhubarbe. Si n'aymez mieux vser des pilules de rhubarbe malaxees auec syrop rosat laxatif:ou aualler le bruuagesuyuant.Cueillez fleurs de borroche, buglose & melisse de chacune demie poignee:raisins de damazinódez & regalisse ratissee menu de chacú demie.once:huic sebeftes, dix iuiubes: demie poignee d'aluyne, vn {criptule de spiquenard: (tous lesquels simples n'onttant vertu d'ouurir que de reserrer ) faictes le tout bouillir en eau suffisante à la consomption de la moitié, prenez en vn quarteron,auquel diffoudez cinq dracmes de catholicon, deux dracmes de diaphenicon,& autant de l'electuaire inde maieur auec peu de sucre, ou de miel rolat pour l'adoucir:beuuez au matin & cinq heures apres auallez vn bouillon tiede de pouller,ou de mouton,ou de veau auec demie once de sucre rouge:Quelques medecins prisent fort & donnent grande louange aux piJules faictes d'vne demic dracme des pilules d'in des & deux fcriptules des aggregatiues. Quoy qu'en soit faut souuent purger auec les medecines cy delfus,& au cóniencement vser de moins d'astringens,à fin que le corps soit plus exactement purge:au progres de la maladie de plus astringens,à fin d'empescher le cours des excremens sur la partie affectee,corroborer & secher dauantage ladite partie à quoy feruiront beaucoup ces pilules. Prenez rhubarbe subtilement puluerisee & arrosee d'eau rose deux dracmes: myrobal.citrins, chebules & indes infusez en eau rose de chacun vne dracme,inaftich vn fcriptule, spiquenard demy scriptule: malaxez le tour ensemble auec syrop rosat laxatif faictes vne masse:prenez deux ou trois pilules au matin à la sortie du liat sans garder la chambre. Si la teste & cerueau est source de ce Aux, comelon cognoistra par les signes cy delsus specifiez,commencez de ceste faço. Poisez pilules fetides, & cochees de chacun vn scriptule: deux scriptules des pilules de hyere: composez cinq pilules que prendrez deux heures apres souppe: les cinq ou sixiours suyuans , prenez vne dose de ces syrops.syrop de stechas ou d'armoyse ou d'absynce, miel rosat, oxymel simple de chacun demie once, auec suffisante quantité d'eaux de uant. berhonie,melisse,& buglose,faictes bruuage, les cinqou sixiours pallezauallez vne dracme des pilules cochees, fetides, & agaric trocisqué malaxé auec syrop de stechas:iterez les vne ou deux foys toutes les sepmaines, si n'aymez mieux en prendre trois seulement de trois en trois iours. Apres que la teste sera purgee oindez au soir allant au lict la nuque auec huyle de colte, & espadez sur la partie anterieure de la telte à l'endroit de la commissure coronelle la poudre suyuante faicte de demie dracme egalement d'escorce d'écens,mastich,sandarac, stechas arabic, cubebes, & roses seiches, peignez la teste le matin suyuát, & le soir d'apres espandez en autant qu'au para Si l'estomach,comme le plus souuent , est la source de se Aux phlegmatique: outre les syrops & medecines cy deuant specifiees , sera bon de conforter l'estomach par opiates pris soir &matin:par fomentations & linimens chauds & astringens appliquez exterieurement. L'opiate sera tel:Prenez colerues de rosmarin & de Itechas de chacun deux dracmes:conferue d'acorus vne once:poudre de l'electuaire diarh.abb.vne dracme:ralure de corne de cerf & de coral rouge de chacun demie dracme:auec syrop ou les citrons conficts sont gardez, faictes opiate.Ou bié,prenez cendre d'esponge lauee diligemment en cau rofe deux dracmes:ralure d'iuoire & corne de cerf,roses rouges,escorce seche de citron de chacun vnc dracme: galangue, souchet de chacun demie dracme:sucre rosar en poudre deux onces faictes poudre, prenez en yne petite cueilleree auant disné & souppé. Les linimens se feront d'huyles d'absinthe,de coing,nardin. Les fométarians de decoction de calament,menthe, sauge,marjolaine,abfynthe,escorce de citron, d'orenge,lignum aloës. Le cerat stomachique de Galen ne sera mauuais pour les froides & graffettes. Outre ces remedes sera bon prouoquer le vomissement auant,ou apres le paft, que sera plus proufitable , que par vn medicament purgatif, d'autant qu'il fera diuersion de la matiere: prouoquer les vrines auec diuretiques comme auec decoction d'ache & d'azarum,syrop rosat laxatif,syrop de fleurs de pesches: vser de frictions des bras,espaules & parties superieures à fin de diuertir partous les moyens que lon pourra les humiditez decoulantes à la matrice , & accoustumer nature les purger par autre lieux auec moindre danger. Si la inatrice est la source de ce flux: vsez premierement de ces pilules, composees de demie dracme des pilules ferides, & d'vn fcriprule de la poudre dont est faicte la benoiste laxatiuc: le ioursuyuant beuuez ce syrop:Eaux d'armoyse,de meliffe,& d'adianthos de chacune vne once, syrop d'armoyse,oxymel simple & miel rosat coulé de chacun demie once:meslez ensemble & faiEtes bruuage que prendrez au matin & le continuerez cinq ou fix matinees , puis reprendrez encores des pilules que seront composees des pilules ferides,aggregatiues & poudre de l'ele&ụaire benedicta laxatiua,de chacun vn scriptule:en adioultant grain & demy de diagrede pour cinqou six pilules. Si les fleurs blanches sont sanguines, faut incontinent saigner de la basilique droicte & faire petite ouuerture, à fin que la reuulfion soit meilleure,puis appliquer sur les lombes cóprefses trempees en iusts froids:brefuement vser des remedes qu'auons descry au Aux menstrual. Si les fleurs blanches tirent sur le noir, ou liuide ou autre couleur obfcure sera ligne certain que seront melancholiques, ains les plus dangereufes de toutes:Parce le plus tost & soigneulement que lon pourra y faut prendre garde , de crainte de quelque vlcere ou carcinome qui se pourroit engendrer en la matrice. Sans differer donc,on prendra ceste medecine .Vne once de dialené lenitif,deux dracmes de myrobalas puluerisez,faictes bol auec sucre: le matin suyuant baillez ce iulep:lyróps du Roy Sabor , d'epithime, de houblon & miel coulé de chacun demie once,auec eau de melisle,buglose,& de houblon de chacune vne once, faictes vn iulep, que continuerez par six ou sept matinees, & la huictieme baillerez ceste medecine. Vne once de dialené lenitif,dracme & demie de mirobalans indes puluerisez,deux dracmes de confection hamech dissoudez le tout en decoctió des fleurs & fruits cordiales,deux dracmes de polypode & autant des follicules & fueilles de fené: faictes vne po tion pour prendre au matin deux heures auant le iour. Outre tous les remedes susdicts restent trois qui seront singuliers aux fleurs blanches apres auoir saigné,preparé, purgé le corps & vse de parfuns,emplaftres, & linimens confortatifs. L'vn est de faire quelque diete auec la decoction de gayac,boys de Iquine ou false parille selon la disposition de la patiente. L'autre apres la diete continuee vingtou trente iours plus ou moins selon la necellité du mal, entrer par quelques matinees aux estuues seches, preparees auec la decoction d'armoyse,herbe à chat,origan, calament, chamamile, melilot, fauge, chin, hyffope, sarrierte,ou herbes moins chaudes selon le temperament de la personne:tous ces deux remedes diuertiront & defecheront le flux aslidu de l'humeur. Le troisieme, ferale dernier remede apres auoir vse de tous les autres ia mentionnez, aller boire des eaux minerales de Spa en Liege, ou de plombiere:lesquelles ont vertu admirable pour defecher telles fleurs blanches. Voyla la methode vniuerselle que me semble debuoir estre gardee en la guerilon des fleurs bláches. Toutesfois d'autant qu'aucuns des medecins anciens ne suyuent du tout ceste methode que les modernes tiennent,& qu'auons delcry cy deuant,me semble que ne sera hors de rai. son fi suyuant nostre propos deliberé, recitons les opinions des medecins sur chacune curation de la matiere presente: lesquelles à la verité no > font beaucoup differentes l'une de l'autre , mais telles que lon en pourra tirer proufit. Pour entrei donc en propos,voicy la methode qu'ensei. gne vn medecin antique fameux & bien renominé. Parce que l'humeur qui cause les fleurs blanches, procede la plus grand part d'indigestion, &est pituiteux & visqueux: lon peut manifeftement colliger que l'estomach est tousiours la source de telle matiere:ains, qu'il faut auát :qu’vser d'aucuns iuleps ou apozemnes , purger la-da , moiselle qui endure ce flux vterin,legieremét de l'humeur qui luy charge l'estomach: puis quand elle aura l'estomach deschargé d'vne partie de l'humeur phlegmatique,& sera preparee de ceste façon,luy provoquer le vomissement,que luy sera singulier sur tous autres remedes : d'autant que ainsi qu'auons dictcy deuant, il diuertira le cours accoustumé de l'humeur:mais au cas que le naturel de la malade ne puisse porter le vomilsement,& que l'humeur ne fuft prompt & facile à vomir,en ce cas les pilules elephangines font recommendables sur tous autres medicamens: desquelles lon prendra vne dracme auant qu’vser d'aucuns iuleps on apozemes.Lon prise aussi beaucoup de composer fix dracmes de hyere simple en electuaire & auec suffisante quantité de sucre en faire vn bol. L'vn & l'autre medicament ainsi que peut considerer le fage & prudét medecin a ełgard à l'humeur qu'il faut purger au mal present.Quid tel humeur visqueux par ces remedes sera attenué &incisé ains rendu liquide & fuide:lors,la damoiselle le sentira acre & poignant,ou non:Sielle le sent acre & poignant,elle vsera du iulep suyuant ou autre semblable.Syrop de fumeterre & miel rosat coulé de chacun demie once,eau de plantain & d'aluyne de chacune deux onces:faictes iulep, que continuerez au matin iusques à tant que l'humeur soit digeré: mais si l'humeur n'est poignant & ne faict douleur aucune elle vsera de ce iulep. Prenez syrop de méthe & miel rosat de chacun vne once: caux de menthe & d'aluync de chacune deux onces:ou au lieu de ces eaux , quatre onces de la decoction desquenanth,fpiquenard & bayes de meurte: meslez ensemble & faictes iulep. Rien n'est plus singulier pour subtilier & inciser l'humeur gros & visqueux que la squenanth, fpiquenard & bayes de meurte: parceie priserois fort qu'on se feruist en ceste part de leur decoction, comme eftant la meilleure medecine de ce monde. Vray est que quand l'humeur est visqueux & donne fascherie, i'ay accoustumé d'ordonner ce iulep.Ayez oxymel simple & miel rosat, de chacun remedes lix dracmes:demic once du syrop de fțechas: caux de mclisse, d'armoise, & de prallium de chacune vne once! meslez & faites iulep qui soit aromatisé auec canelle fine, ou galangue, ou au. tre telle çlpice odoriferante, Et fi outre la viscosité, l'humeur est de couleur brunastre, & semblable à celuy qui participe de la melancholie, selon mon aquis faudra B changer ce iulep en vn autre que sera magistral quel est cestui-cy. Cueillez melisse,prassium, matricaire, & cabaret de chacun vne poignee: vne once de racine d'auluec:liuesche, scolopédre ou ceierach, blatte bizance, calame aromatique, & anis,de chacun demie once:faictes le tour bouillir en suffisante quantité d'eau:coulez, & faictes fyrop auec miel ou sucre, y adioustant vn peu de vinaigre squillitique: puis dissoudezlà dedans deux grains de musc, & autant d'ambre gris. Prenez deux onces de ce syrop: meslez les auec cau ou decoction de melisse, scolopendre, calament, rue, & tels autres simples que cognoistrez estre conuenables: continuez l'usage de cesyrop par cinq ou fix matinees. Toutes les prises de ce Tyrop paracheuees, voyez si l'humeur digeré par ces remedes, est rendu liquide:lors purgez le de cestefaçon. Ayez turbith goumeux preparé de la façon qu'auons descry au premier liure, & agaric fin de chacun yne dracme: sıx drames de mirobalans kebules puluerisez, piquenard & schenanth de chacun demie dracme: faictes le tout infuser en eau d'aluyne & de melisse:mais si l'humeur est acre,adioustez à l'infusió eaux de plantain & de fumeterre, laissez les infuser douze heures entieres:coulez ceste infusion,& y dissoudez demie once de caffe,deux dracmes de benoiste simple,& vne once de miel rosat: & fi le medicament n'est iuste & assez puissant, adioustez y demie dracme de l'electuaire inde maieur:baillez ce bruuage à l'heure conucnable des mcdecines. Et fi trop de Et li auez doubte que vostre estomach bile nie puisse porter ceste inedecinc, formez pi- lules de la poudre de l'electuaire benedicta laxa- tiua auec miel rosat: Et au cas que l'humeur fust encor’acre, vous y pourrez adiouster heureuse. ment myrobalans kebules puluerisez , auec vn peu de rhubarbe: mais si l'humeur estoit vilqueux, ie serois d'aduis que lon mist tremper le turbith preparé ou l'agaric trocisqué en eau de la decoction d'acorus, stechas, melisle, & matricairei& y dissoudre quelque peu d'oxymel squil litique:Vous ne trouuerez riē plus efficace dont ie me puisse fouuenir) que souuentesfois reiterer le syrop & medecine dont auons parlé. Ce faict, diuertissez le cours de l'humeur si pouucz auec vomissement,lequel prouoquerez par pro. pres remedes, dont fentirez grande ayde: & fi outre le vomissement vous voulez vser des friz ctions des bras & mains,& peigner la teste, vous receurez vne allegeance incroiable. Apres qu'aurez poursuiuy diligemment ceste methode, ie vous conseille que preniez garde à mondifier & conforter la matrice: & à reduire en leur pristin estat les parties du corps qui sont la fource de ceste matrice blanche: à quoy vous seruiront infiniment les confections, electuaires , opiates & autres tels remedes conuenables ad ce inal, entre lesquels vne dracme de theria que, ou de mithridat auec vn scriptule de triphera magna tiết le premier lieu:apres eux l'eleQuaire diambra, diamoschum, diamargariton; allant plus outre, si l'humeur a quelque acrimonie auec la cóserue de rose, ou de buglosse & autre telle. Vous deuez faire tout cela , anant que veniez à desecher & inondifier la matrice, laquelle en fin mondifierez de cette façon. Si l'humeur est liquide,acre & poignát, commencez par clysteres vterins faicts d'eau sucrce & d'hydromel: ou si l'acrimoine & poincture estoit excelsiue , d'eau d'orge & mesgue de laic de cheure:mais fil est gros & visqueux, faites les clyfteres auec decoction de prassium & d'ircos qui soient de moyenne substance: l'hydromel auquel aura bouilly la graine de semole ou de milet est plus merueilleux en clyftere que pas yn des autres: mais celuy qui opere plus que pas vn est tel. Prenez vne coleuree toute recente, faictes y vn grand trou, emplissez le d’huyle de lis: laissez la vn iour & nuict entiere en quelque lieu chaud de façon qu'elle attire à soy toute l'huyle: Quand vous cognoistrez qu'elle aura attiré toute l'huyle, exprimez la, coulez l'huyle &l'humeur qui en sortira: De ceste huyle & humeur estant chauds faictes vn clyftere pour la matrice. Aucuns medecins ont coustume de mondifier la matrice auec suppositoires & pelfaires composez de matiere conuenable: Parquoy quádl'humeur est gros font lier vne dracme demithridat & l’enueloppent dans quelque piece subtile de lin ou de tafetas, qu'ils baillent à la damoiselle pourfen accommoder quand elle va dormir, l'y laissant la nuict entiere: en quoy sentent fentent merueilleux effect: la mesme vertu a la theriaque & la triphere grande fans opium ja vieille: Si l'humeur est de moyenne substance ils enueloppent de la therebenthine dedans vn noüet de tafetas, & s'en accommodent, d'autant que la terebenthine nettoye fort bie la matrice: : lon en peut autant faire auec le iuft de mercuire, de faict que si pistez quelques vnes de ses fueilles & les enueloppez dans quelque piece subtile & rare de lin ou de tafetas, ce suppositoire ou pelsaire purgera plus que pas vn autre remede l'humeur fætide & puant qui descend incessammét: Le miel mercurial enueloppé dans vn tafetas, & inseré dans la nature faict le pareil. Si l'humeur est acre & poignant, faictes vn suppositoire auec fueilles de mercuire & de fumeterre verde & aurez quelque chose de singulier:Ou au lieu des fueilles, prenez le iuft ou decoction d'icelles, trempez y des pieces de linges ou tafetas & les supposez:Les fueilles de parelle pistees & enueloppees dans quelque piece de meline façon qu'auons dict de la mercuire font la mesme operation:Par fois ne sera mal faict de changer le suppofitoire ou pessaire en clystere pour lauer & baigner la matrice:tel pourra estre le clyftere yterin. Prenez fix onces d'eau de miel, deux onces de miel rosat coulé, faictes iniection dedans la matrice par vostre fyringue:lon doit vser de ces pelfaires & clyfteres iusques à tant qu'on cognoisse la matrice eftre purgee: de quoy lon aura certain bien peil. indice lors qu'en vsant de l'vn ou l'autre lon sen tira quelque douleur:car estant du tout purgee & desechee, lon n'y sentira plus de fascherie ou Si tost qu'aurez certaine afseurance par les fignes specifiez que la matrice sera nette & mondifiee, vous pourrez vser en toure seureté des remedes qui ferment le cours de l'humeur decoulant:quels sont les bains d'alun de roche: les clysteres les pessaires,parfuns, electuaires, & milles autres in oyens, qu'auós descry au chapitre precedent, lesquels seroit chose superflue de reciter maintenant pour en auoir parlé plus qu'à suffisance: Vray est que nesera malfalat de renouueler que les clyfteres faicts de choses stiptiques & qui ayent vertu de fermer & arrester le Aux sont des meilleurs remedes qui soient en cest endroict, tels que pourrót estre ceux qui sont composez desquenãthe noix de galle,fleurs de pommes de grenades,meurte,noix de cypres, Ipiquenard & semblables qui ont esgard à la qualité de l'humeur chaud ou froid. Mais pour retourner à nostre premier propos, apres que les purgations auront precede: Prenez demie once de la poudre de l'efectuaire dianmrg.froid:vne once de conserue de buglofse, demie once de conserue de rose: cotignac aromatique autant:faictes opiare lequel à vser trouuerez plus vertueux que nul autre, principalement fi la matiere eft de mediocre confiftence mais pourrie: laquelle aufli li cognoissez estre grofic grosse & visqueuse, adioustez à cest opiate de la poudre de pliris arconticon: Si melancholique de l'escorce de cedre & bois d'aloë anec foye cruc hachee menu. Et en telle condition de mariere, aucuns medecins ordonnent quelque electuaire qui est singulier à engrossir,toutes les fois que l'empesche, ment de groise vient de ce Aux, parce qu'il consume ces humiditez & conforte la matrice: il est tel. Prenez canelle fine,cloux de girofles , galangue, boys d'aloë, & zingembre de chacun vne dracme, blatte bizance, saffran, noix muscade, {piquenard, roses rouges, cardamome, macis, , poiure long, trocisques de rose, sandal citrin, soye cruc hachee menu,& ambre, de chacun demie dracme:quatre grains de musch: puluerisez tout cela & auec sucre dissouten syrop rosat,faictes electuaire pár tablettes ou en forme d'opiate:duquel prenez trois dracmes auec demie once de vin qui soit odoriferant: Etau cas que la matiere fust fort chaude & acre , vous ferez sagement d'adiouster à ceste poudre quantité de roses, fandaux, coriande, & coral, celle que cognoistrez estre necessaire. Lon a trouué par experience que ceste confection proufite infiniment pour quelque occaLion que la matrice soit offenfee.Prenez coriande preparee, graines d'ozeille, de plantain, & d'agnus caftus, de chacun vne dracme: terre ligillce, & bol armene, de chacun demie dracme: poudre de l'electuaire diatragacanth froid yne B iiij ! dracme: puluerisez le tout subtilement & auec sucre dissout en cau de plantain , faites vne confectió en forme de roüelles ou tablettes du poix de deux dracmes: maschez en yne auant disné & souppé, & auallez incontinent apres deux ou trois cueillerees de vin vermeil aftringent:Ie suis asseuré que serez content. Ceste cy aussi vous garira en peu de temps fi en vsez: Prenez gomme arabic, dragacanth, & amydon de chacun deux dracmes: vne dracme de mastic:Puluerisez le tout subtilement, & auec sucre fin dissout en iuft de coing faictes vn eleEtuaire ou confection. Voicy vn electuaire approuué de tous en ce mal, lequel pris par morceau au matin arreste merueilleusement toute sorte de Aux: puluerisez subtilement trois onces d'escume de fer : deux dracmes des trochisques de coral : faictes ele&tuaire auec miel,auquel on aura cuit graine de ozeille: vous experimenterez les vertus semblables si faictes yn bol de demie dracmc d'encens blanc, autant de bol armene & de terre sigillee:le tout puluerisé subtilement & incorporé auec deux blancs d'eufs frais:c'est chose admirable& secrette, sien vsez plusieurs iours fix heures auất manger: Soyez aussi asseuré que la damoiselle guarira sielle boit l'espace de quinze iours au ma tin quatre onces de vin vermeil, augl plusieurs fois ayez esteinet de l'allier, auec demie dracme de gome arabic & autant de dragagát puluerisé, Bcuuez eau de sanguinaire autrement dicte centi cétinode,en laquelle on ayt dissoult demie dracme iusques à deux ou trois fcriptules de la poudresuyuante:qui est faicte de demie once de bol armene preparé : demie dracme de polytric: deux dracmes de noix muscade: deux scriptules de cloux degirofles: le tout mellé ensemble. La poudresuyuante à mesme vertu si en prenez vne dracme au matin au poinct du iour & vnc au soir allant au lict auec vin vermeil aftringent: Puluerisez le plus subtilement que faire se pourra pierre hæmatite,corne de cerf brúslee, & coral rouge de chacun dracme & demie: vsez en ainsi qu'auons dict. C'est chose affeuree que recouurirez vostre santé fi puluerisez fubtilement demie once d'os de dactes:& vne dracme de săg de dragon:& vlez de ceste poudre comme de la precedente. Ou pulverisez lubtilemét deux onces des grains des pommes de grenades aspres brullez, & deux aracmes d'encens: &en ysez de mesme façon. Durant ce mesme temps qu’v serez de ces "remedes,fi voyez que soit besoing, faictes vn bain qui deseche & coforte,quel pourra estre cestuycy.Cueillez aluyne, menthe peruanche,escorce de chesne de celle qu'est plus dedans, fueilles de chesne,& roles de chacun vne poignee: squenathe & escorce d'encens de chacun demie_once: goubelets de gland,fueilles demeurte, &escorce de pommes de grenades de chacun demie poignee:vne once d'alun de roche, demie liure de liege: faictes bouillir tout cela en vin G l'hu meur est gros & froid:& fil est chaud en eau fer ree:soyez aslis dedās le bain iusques au nombril, lauant bien la partie honteuse dedans & dehors vous pourrez faire le pareil auec vne esponge trempee dedans ceste decoction l'appliquant toute chaude plusieurs fois à l'entour de la matrice:semblablement par iniections,ou parfuns, recepuant la fumee d'iceux par quelque cheze percee,ou entonnoir,soubs lequel y ait vn vailleau ou pot plein de ceste decoction disposé de telle façon que la fumee monte & entre dans la matrice:Et fil aduient que l'eau ou le vin dot est faiete la decoction se refroidisse, vous tiendrez preste vne tuille ou pierre viue toute ardente, que iecterez dedans, à fin de la rechauffer, ce que seruira de plus en plus à aftreindre l'hu Vous pourrez aussi estuuer la partie honteuse par dedans & dehors soir & matin de la deco&tion suyuante,que vous apportera guarison af seuree:faictes bouillir vneliure d'escume de fer en deux liures de vin vermeil astringent iusques à la consomption de la tierce partie , coulez & vous en estuuez: Sur tout ayez souuenance de ne vous estuuer ny baigner en eau ou autre chose froide & humide,parceque la matrice qui est vne partie nerueuse hayt le froid comme son ennemy mortel, & par les humiditez se relasche tellement , que souuentesfois elle len precipite. Lon recommande fortle bain frict d'eau fa lee, meur.. lee,ou sulfuree:ou auec herbes qu'elles sont ftechas fleurs de chamamile,rosmarin & semblables qu'auons descry au bain cy deuant mentióné,ayant tousiours esgard à la qualité de l'humeur qui fue:& pour en exciter le parfun y ieEtant pierre ardente à fin que la fumee penetre iusques au corps: en quoy trouuerrez merueilleux effect d'autant que cela deseche beaucoup. Et si toft qu'aurés enduréle bain ou la fumee du bain quelque temps, entrez au liet & fuez le plus long temps que pourrez:ce faict retournez au bain,& tant de fois y perseuerez, que trouuerez vos forces le pouuoir endurer & l'occasion s'y presenter:cela sert sur toute chose à ce mal, quád principalemét la source est de phlegme aqueux. Vray est qu'entre les bains,le plus proufitable est l'eau en laquelle les fueilles de tamarisc ont bouilly. Lon peut aufli composerpessaires de mastich, encens, noix de cypres, & Iquenách incorporez auec iust de bistorte:ou tel qu'eltle Tuyuant.Pult uerisez subtilement lignum aloës,galangue, canelle fine,& noix muscade de chacun vne dracme:puis espandez par deffus quelques gouttes d'eau rose musquee: liez le tout dans quelque linge subtil & mettez le dans la nature, laissez l'y depuis vne iusques à trois heures, selon qu'y sentirez allegement. Etsi besoing eft de quelque parfuin, vsez de eestuy-cy:encens, noix muscade, fouchers fquenanth,& semence d'agnus caftus deshacun vno dracme:deux dracmes de labdanum: puluerisez le tout subtilement:faictes en comme vne paste, de laquelle formez des trocisques, que iecterez sur les charbons pour en exciter la fumee quád besoing sera:ou,au lieu d'iceluy seruez vous du suyuant.Prenez trois liures de vinaigre noir excellent, vne liure de marchafite, & demie liure d’escorce d'espine:faictes bouillir le tout ensemble,& d'iceluy recepuez la fumee par quelque entonnoir ou canal faict au propre pour c'est effect.Outre cela font fort vtiles les linimens & emplaftres faicts de matieres conuenables au mal,quelle est l'huyle despiquenard,de mastich, & autres semblables:les emplaftres faicts de spiquenard, spique celtique,encens, fueilles de liz, & semblables qui ont vertu de conforter auec leur odeur & qualité, malaxees auec iuft d'auróne, ou d'armoyse. Entre les linimens quelques vns des medecins modernes afferment, que cestuy-cysurinonte tous les autres, si on en frotte toute l'eschine & le petit ventre. Prenez iuft de morelle, de iombarde, de plantain de chacun ve neonce:huyles de meurte,rofat omphacin & de maftich,de chacune demie once:coral rouge, semence de roses rouges,& soye bruslee de chacune yne dracme:bol armene, terre sigillee, poil de lieure bruslé de chacun deux scriptules: puluerisez le tour subtilement & auec suffisante quantité de cire faictes liniment:vous ferez vn onguet semblable auec demie once pour chacun des huyles de meurte, de coing &de méthc, vnscrip tule tule de chacun des trocisques de carabe, despodium,& d’escume de fer auec suffisante quantité de cire blanche. Nous n'oublirós icy les remedes que cognoil fons estre finguliers en ce mal .L'herbe appellec le seau de nostre dame mangee verte par trois matinees sert infiniment au Hux de sang acre: le coral puluerise:la poudre de coquille d'oeuf duquel est sorty vn poulet la corne de cerf brullee & puluerisee:les Heurs iaunes de nenuphar:l'eau distillec de pommes de chesne:L'eau distillee des fleurs de roses blanches que lon appelle anthera:Cóserue de rofe vne dracmc auec vn scriptule de limeure de fer:poudre de maftich auec blác d'auf:poudre d'ambre citrin.La poudresuyuáte sur tous autres remedes y est singuliere 2 osliú crur.capi,faucium lucij adustor, añ. zü.ambræ citrinæ,antheræ,coral.vtriusqueanzi.ral.cboris marg.elect.añ.3 i.sem.myrtizß.tartari vini albi loti in aq.ros.zi.cineris putaminum oui cornu ceruj vsi,terræ sigill.añ. ii. facch. rof. 5 iiii.fiat puluis. cap.paruum cochleare mane superbibédo cochlearia tria cremoris seminis lactucæ maçerati diu & extracti in aqua in qua chalybs aut ferrum multoties extinctum fuerit. La poudre de camphre & d'ambre citrin auec cau de nenuphar:les petites flofcules iaunesauec leurs poils que lon trouue au milieu de la rose: l'elcorce ou membrane interieure de la chaltaigne auec rasure d’iuoyre: conferue de fleurs de grenadier: noiaux de dactes & de grenades ai gres puluerises auec maftich ou encetis auli puluerisé,& beuz auec eau de pourpier ou roses. Voicy vn emplaftre excellent 4 ladani purist. z i B.gallar.nuc.mosch.boli arm.nuc. cupr. terræ sigill.ros.rub.lang.drac.balaust.añ.38. ypoquist.churis,plidiæ,acaciæ an.ziii.caph. ii. ceræ citr.z vi.picis nan.Z ii.terebenth.zvi fiat emplaftrum.cuius portio admouenda imo ventri, altera lombis ad os vsque facrum. Voicy vn autre emplaftre fort singulier & bien experimenté. vng.comitist. 3 ii. emplai. contra rupt.& pro matrice añ.z i. pul. mastich. sang.drac.& coral.albian.z ii.rof.rub. P.i. rad. bistortæ , musci quercus añ. z ii. terræ figillatæ zi B.malaxentur omnia fimul cum ol.myrtill. fiat-emplaftrum,cuius portio extensio super alutam admoueatur lumbis & osli sacro,altera imo ventri & geftetur inter duas purgationes menstruas, qua aduentante auferatur. Vn pesfaire de fiente de porc, ou d'acacia , ou de rouilleure de fer , ou de cendres de gland y est singulier. Gonorrhoec ou flux de semence. CHAP. Es femmes aucunesfois rendent par la ma que les hommes, que leur est beaucoup plus familier & plus frequent qu'aux hommes, d'autant que leur femence est plus sereuse & plus cruë que celle des hommes:tel Aux semble eftre fleurs bláches difsemblable toutesfois en plusieurs sorte: Carce > XXXVI. flux est plus bláchaltre,extenue soudain le corps fort en petite quantité,non alliduement ny tous les iours,ny long temps, mais par interualle, nullement fetide ny puant,ny acre comme les fleurs blanches.Il descend non des venes,mais des vaisfeaux spermatiques, non dans la capacité de la matrice mais à son col:à tel flux sont Lubiectes les femmes luxurieuses,incontinentes,qui sont vefues,ou qui se sont long temps abstenues du coït: voyez plus ample description des causes & curation de ce flux au premier liure, Il y a vn autre Aux spermatique beaucoup plus frequent & plus dangereux que cestuy-cy, appellé chaudepisse qui prouient de virulence venerienne: qui flue inceffamment comme les fleurs blanches,mais d'vne matiere plus espoisse, maintenant blanchastre,maintenāt rousastre ou verdoyante ,acre,erodente & puante & qui excite bien rost vlceres aux parties honteuses : en quoy aufli il peut estre semblable au fleurs blanches:dissemblable toutesfois en plusieurs autres choses:d'autant qu'il descend des vaisseaux spermatiques non des venes:il ne cesse point à la venuc du flux menstrual,mais il perfeuere deuát auec luy & apres:au contraire des fleurs blanches qui cessent à l'eruption des mois & quelque peu de temps apres:outre plus quelques signes de la maladie venerienne ont precedé, & n'on apparust aucuns des fleurs blanches: le Aux aussi cft different du precedent , d'autant qu'il sort en grande quantité,il est iaunastre ou verdoyant: il faiat douleur au sortir quelquesfois aucc erectió de verge & ardeur d'vrine fort puante : l'autre sort en petite quantité, blanchastre, sans aucune mauuaise odeur,auec vne petite delectation principalement faicte à l'extremité de la verge. Laguarison d'icelle depend de rafreschir les reins & vaisseaux spermatiques,& les mondifier auec casse mondee, orges mondez où lon fera bouillir les quatres semences froides & de pauot:la terebentine de venise lauee en eau de parietaire ou sechee au four sur des fueilles de laurier puis puluerisee,prise en bolus seule ou auec poudre de rhubarbe:ou potable en la destrempant dans vn mortier auec vn peu de iaune d'auf & de vin blanc,y adioustanr dufyrop capil.ven.ou de althea: En fin la graine de lyerre puluerisee & beuë par plusieurs matinees auec vin blanc y est singulier remede:voyez en la pram Etique vniuerselle plus ample curation de ce mal. La matrice ou col de la partie honteuse trop graffe. CHAP. No Ous auons discouru cy dessus qu'il ad uient quelquesfois que la matrice est tant pleine & farcie de graisse , qu'il n'y a pas espace capable pour contenir l'enfant:d'où vịét fouuétesfois qu'encores que le sperme des deux y foit retenu & l'enfant conceu: toutesfois l'enfant n'y peut croistre ny prendre sa grandeur entiero, ains le plus souuent voyons les femmes accoy- . cher auant terme en cas pareil le col de la partic hon XXXVII. honteuse, autremét appellee value,est quelquesfois li gralle que le membre viril ne fý peut accommoder ny ietter librement son sperme pour preuoir à ceste cause de fterilité, & occasion d'auortement, fauc extenuer & amaigrir tout le corps par les remedes qu'auons mentionné су dessus: puis venir à la partie, qu'il faudra purger, puis desecher par parfuns,bains & peffaires: faites donc parfuns tantost humides, tantost secs, . pour receuoir dans la matrice par le moyen de quelque entonnoir:les humides seront de la decoction de calamét,d'origan,rue,marrube,pouliot, centaure, gentiane, aristolochie , souchet, fueilles de laurier. Les fecs seront des trocifques faicts d'encens,maftich,mirrhe,aloc,alun, fel receuz auec gomme de dragacanth, Les bains serot naturels,à Içauoir alumineux, vitrioleux , sulfurez, ferrez tels que ceux du pays de Liege à Spa ou de plombiere, ou artificiels , preparez auec alun & fel.Les suppositoires ou pessaires seront de diuerse façon, les vns plus gros, les autres moindres: les moindres, feront introduits les premiers pour faire l'entree aux plus gros : & pour ce on les y tiédra assez longtemps:la matiere d'iceux sera telle que des parfuns secs. Vray est que si lecol de la partie honteuse, autrement dite la vulue,est à raison de la graisse tant estroite,que le membre viril ne s'y peut accommoder, ne faudroit vser premierement de choses tant desiccatiues, mais plustost des remollientes,aperientes & lenitiues:à fin de rendre le passage plus С . aylé & lubrique:parce les parfuns,bains, & peffaires en telle condition, seront remollitifs, ap peritifs & lenitifs, faicts auec fueilles & racines de guimauues, calament, origan, ruë , branque vrline, violiers, fenugrec, lin, chamamille, melilot;& autres tels.Les peffaires, seront quelques noüets pleins de poudre de canelle, girofles, noix muscade, piquenard, calame aromatique, mariolaine, pouliot,abscinte & autres tels : à fin de tenir le lieu ouuert,& pource y aura diuersité de noüers, les vns moindres, pour y estre introduits les premiers: les autres plus gros pour fen seruir quand l'ouuerture sera plus grande. Et fi pour ces remedes la vulue n'est assez ouuerte, faiêtes y linimens en forme de pessaire de graisse ou moelle de vache & de cerfenueloppee auec laine graffe, desquels on se seruira long temps: la graisse diminuer ou pour le moins le lieu rendu plus large, lon vsera des remedes propres pour engroflir la damoiselle. La matrice ou le col de la partie honteuse trop maigre. Omme la femme trop maigre ne peut pas Com conceuoir: ou, si elle conçoit, elle auorte, fi au parauant elle n'est engraissee selon l'aph. 44. du liure cinquieme, à raison que l'enfant n'a dequoy estre nourry:d'autant que la mere maigre attire la plus grand part de l'aliment:aussi quand la matrice est trop maigre la femme ne peut conceuoir: ou, si elle conçoit elle accouche auant terme:car la matrice trop maigre, à raison de fa grande CHAP. XXXVIII. grande ficcité ne peut retenir le sperme,ny d'iceluy conceuoir par defaut d'aliment, non plus que la terre argilleuse ou sabloneuse peut produire quelque fruict de la semence qui y sera efpanduë,selon l’aph.62. du liure cinquieme. C'est pourquoy aussi Hippocrates au liure des maladies des femmes dict que quand la matrice trop seche n'est point humectee de l'humeur viril que luy est fort gratieux faict des mouuemés extraor dinaires dedás le corps de la femme. C'est pourquoy aussi Galen didt au liure de la dissection de la matrice que la conception ne se peut faire si les mois ne fluent, d'autant que, si l'interieure capacité de la matrice n'eft arrousee de quelque humeur,la semence virile ny peut adherer, estre retenuë,ny pareillement nourrie. Or ceste maigreur de matrice quelquesfois est telle à raison de la maigreur de tout le corps: quelquesfois pour quelque particuliere disposition qui luy est naturelle ou accidentelle: asçauoir pour quelque maladie suruenue à soy.comme si quelque vlcere , ou chancre, ou erysipele, ou autre tel symptome a precedé en ceste partie qui ait delaissé vne cicatrice ou fecheresle, ou si quelque flux de ventre a precedé qui air deseché & amaigry du tout la matrice, ainsi Hipp. au liure des maladies des femmes & des steriles, Pour engraisser la matrice ainsi maigre faut vser des remedes qu'auons defcry cy dessus pour la Ja maigreur de tout le corps, principalement que recite touchant la nourriture.Car le corps nourry dict Aëce nourrist aussi la matrice:outre lesquels particulierement sera bon faire des bains,parfuns& linimens emolliens & humectans:les bains auec decoction de mauues, guimauues, branque vrsine,parietaire, violiers, fenugrec,lin:les linimés auec graisse d’oye, de canard, de poulle, & huyle de baume. Si la bouche de la matrice est trop maigre & seche, Hip.au liure des steriles, conseille de la fomenter , lauer & parfumer auec decoctions remollitiues & lenitiues , auec pessaires de mesme vertu, d'onguens enueloppez dans vn linge, en fin introduire là dedans vne bille de plomben forme de pessaire frottee tout autour auec fiel de beuf. Vous pourrez aussi vser des remedes qu'auons descry pour la maigreur, & principalemét des clyfteres faicts de bouillons de veau, de teste de mouton,de pied de veau, & de mouton, qui seruiront icy comme de nourriture & de fometation interieure. sila matrice peut estre demise hors de son lieu naturel. CHAP. XXXIX. la matrice est demise & chassee hors de son lieu naturel, non seulemét ne peut cóceuoir: inais aussi en court yne infinité de fascheux acci. dens. Son lieu naturel est au dessous du ventre, situee entre la vellie & l'intestin droi&t: à sçauoir appuiee tout le long d'iceluy intestin, & montant quelque peu plus haut que le fond de la vellic: ausquelles parties est estroitemét annexes plus a plus par son col que par son corps par plusieurs petites appédices, qui prouienner du peritoine: comme est aussi par deux forts & insignes ligamens,qui viennent des parties laterales & superieures des os barrez , ausquels elle semble eltre souspenduë:elle est aussi attachee aux grans vaisseaux, à sçauoir vene caue, & grande artere, par venes & arteres principalement spermatiques: lesquelles sont munies d'vne apophyse du peritoine, à fin qu'elles fussent plus ferines & plus fortes pour la soustenir & ne se rompre point, , lors qu'est pleine, ou a beaucoup trauaillé: elle est pareillement annexee par la tunique du peritoine illec dése & espesse à l'os sacrum, os barré, aux flancs & lombes: au moyen de laquelle connexion, la femme conceuante fent certaine compression & retraction desdicts ligamens,qui luy fait dire qu'elle a conceu. Si elle est saine , elle ne change iamais de place, & ne fellongne point plus loing,uy plus bas,ny plus haut, que fous le petit ventre, si ce n'est és femmes grosses,ésquelles le corps de ladite matrice monte iusques à l'endroit du nombril, quelquesfois plus hault, quelquesfois plus bas: combien que pour cela, elle ne chage de place, mais à raison qu'est membraneuse festend seulement. Si est mal disposee, ou irritee d'ailleurs, bien souuent change de place, comme si elle cerchoit demeure plus commode que la sienne, pour estre plus à son aise: non qu'elle face cela par vne prudéce, commandement, ou stimule animal (ainsi qu'a pensé Pla ton qui l'appelle animal)mais par vn instinct naturel, pour conseruer la santé, ou auoir la iouisfance de quelque chose delectable: nous voyons vn tel mouuement au ventricule,qui par vomiffernent(qui est vn mouuement du tout contraire à la cópofition de ses fibres ) repousse ce qui luy eft moleste:& par auidité attire, retient, & ambrasse les viandes qui luy sont plaisantes. La matrice donc, encores qu'elle soit si estroictement attachee aux parties qu'auons descry, qu'elle ne puisse changer de lieu, si est-ce que le plus souuent elle change de place,& faict des mouuemés assez petulans & estranges au corps de la femme. Ces mouuemens icy sont diuers,à sçauoir,afcente,descente, conuulsion,vagabond, procidence. Elle monte au foye,rate,diaphragme, estomach, poictrine, cueur, poulions, golier,& teste. Elle defcend vers les parties honteuses, vellie, boyau droict,háches, aynes. Elle incline par couullion vers les costez,droit,gauche,derrier, deuant.Elle vagabonde de toutes parts. Elle est precipitee hors les parties honteuses. Galen qui n'a iamais pensé la matrice,qui est vne partie naturelle non animale, pouuoir aucunement,ou bien peu estre poussee hors de son lieu,refere la cause de ces diuers mouuenens, non à la matrice: mais aux ligamens suspensoires & vaisseaux,qui la tiennent estroitement liee & annexee à ses parties voisines: lesquels ligamens & vaisseaux remplis de quelque humeur, vapeur, vent, ou tumeur sont rendus pluscourts: & parce attirent à soy la má 1 trice vers la partie d'où ils naissent: tellemét que selon Galen, quand les vaisseaux & ligamens superieurs sont accourcis par quelque repletion,& les infericurs relaschez, la matrice eft cótraincte se retirer en hault. Si les inferieurs sont accourcis, & les superieurs relaschez , elle descent. Si ceux des costez,ou de deuant,ou de derriere, elle incline par conuulsion à l'un ou à l'autre costé, à deuant ou derriere. Sitoutes les membranes du peritoine qui contiennent la matrice sont rom-' pues ou relaschees, elle est precipitee. Encores que l'opinion de Galen,qui est fondee sur la raifon anatomique, puisse estre veritable en quelques mouuemens de la matrice , principalement à la descente & percipitation:ne peut toutesfois estre du tout receuable en l'ascente & cóuulsion d'icelle: laquelle nous sentons monter & incliner deçà ou delà, sans aucune retraction ou plenitude de ses ligamens: mais irritee de quelque chose mal plaisante qu'elle contient , ou que luy est presentee: ainsi que nous pouuons colliger en la suffocation, laquelle est Touuentesfois excitee, non seulement par retention de semence, , ou suppression des mois (qui sont les deux occasions principales) mais aussi par quelque mauuaise fenteur qui luy est presentee par bas, à la fuitte de laquelle se retire & monte en hault : ou, par quelque bonne odeur qui est presentee au nez de la femme,à la volupté & iouillance de laquelle suit & mõte en haust. Ce que ne doit estre plus esmerueillable que les mouuemens du ven > tricule, & du cueur:lesquels par instincts naturels suiuent,attirent,retiennent & embrassent les choses, qui leurs sont proufitables , amiables & delectables: fuient & abhorrent celles qui leurs font nuisantes, falcheuses & abominables. Ainsi que nous pouuons coniecturer,au cueur par les fyncopes cardiaques , palpitations & contractions de cueur en grande crainte, expansion de cueur en grande ioye. Au ventricule, par les nausees, vomissemens, fains canines , appetis desordonnez, hocquets , syncope ftomachique. Si nous recognoissons tous ces mouuemens aduenir au cueur & ventricule , nous deuons à plus forte raison cõfesler & admettre tous ces mouuemens naturels à la matrice,veu que nous sommes asseurez de plusieurs autres mouuenens ad. mirables, par lesquels elle attire la semence virile,l'embrasse & retient, conçoit le petit, le forme, le recié quelque espace de temps: puis comme si elle estoit pourueuë de raison, au bout de neuf mois,le pousse hors. C'est pourquoy Plató admirateur de tels mouuemés de la matrice l'appelle animal: Suiuant l'opinion. duquel nous concluerons que le monter, ou descendre, ou conuulsion de la matrice procede non de la retraction & racourcissement de ses ligamens & suspésoires, ainsi qu'a voulu Galen:mais plustost de la presence des choses mal plaisantes ou delectables à elle presentees, qui l'irritent & la rendent vagabonde & errante par le corps des femmes. Vray est que tels mouuemens n'aduiennét pas > pas à toutes , mais seulement à celles qui ont les ligamens & suspensoires de la matrice bien fort relaschez pour quelque occasió que cela pourroit aduenir:Car telles si tost que leur matrice est tant peu soit irritee de choses inal agreables, incontinent lesmeut & fagite, ou en hault,ou en bas,ou d'un costé ou d'autre. Or que la matrice soit ainsi errante & vagabonde (ce que ne peut croire Galen qui tient pour alleuré la matrice ne pouuoir aucunement linon bien peu eftre poullee hors de son lieu)ie m'en rapporte à vne infi à nité de medecins & sages femmes, lesquels ap- pellees aux suffocations & conuulsions de la ma- trice, ont apperceu au ract de la main la matrice en forme d'vne boule voltiger dedans le ventre, monter à l'estomach & l'opprimer grefuement: mesmement auec la main l'ont deprimé & ma- nifestement repoussé en son siege. Maintenant est besoing que parlions particulierement de tous ces mouuemens:& premierement de ceux qui apparoissent en la suffocation de matrice, qui sont plus manifeftes qu'en pas vne autre suf- fection de matrice. Suffocation de matrice. CHAP. Vffocation ou estranglement de matrice , eft vn mouuemét de matrice vers les parties superieures ou laterales,qui foudainement empelche la respiration, voix & parolle à la femine, d'autant que le thorax estant comprimé & ne se pouuant dilater librement, à raison de la compreslion du diaphragme, n'attire suffisante XL. . quantité d'air qui est la matiere de la respiratió, voix & parolle,ny en pousse aufli hors suffisante quantité.Seinblable en cela à Syncope, apoplexie,epilepsie,catalepsie lethargue: dissemblable toutesfois en plusieurs autres marques. Car en fyncope le poul celle:sort vne sueur froide par le corps:la couleur est extremement palle. En la suffocation de matrice le poul demeure,mais rare,languide,fort petit &conuulloire,nulle sueur froide, la couleur moins palle. En apoplexie, la respiration est du tout abolie, principalement fi eft forte,il y a vne sterteur,le mouuement &sentimét du corps perdu,toutes les parties demeurent refoluës. En suffocation il n'y a aucune sterteur,la respiration n'est du tout abolie,mais seu. lement empeschee , le sentiment n'est du tout perdu,mais demeure obtuz: car elles sentent fi les picquez ou tirez le poil & souuentesfois demonftrent auec la main portee à l'entour du col qu'elles estranglent.En epilepsie la memoire & iugement sont offensez, d'autant que les femmes cpileptiques peu fouuent se fouuiennent des accidens passez:elles n'oyent,n'entendent, elles ne sentent rien monter du bas en haut: elles iectent de l’escume par la bouche. En suffocatió tout au contraire.En catalepsie tout le corps demeurerigide, froid & en melme figure en laquelle il eItoit au parauant les yeux ouuers, sans ouyr ny voir. En suffocation les yeux sont fermez & fi le corps tombe incontinent sur l'espine.En lethargue,y a fiebure lente;pesanteur & douleur de te. Ate, sommeil profond,le poul fort & ondeux. En ceste suffocation,nulle fiebure,le poul rare & couulloire. La cause de ce mouuement estrange & contre nature est diuerse, selon Hip. au liure des maladies des femmes. Vne,quand la matrice des ieunes filles n'ayant la iouissance du desir de cócepuoir que luy est naturellement ingeneré, f'indigne comme vnanimal,ains voltige deçà & delà quası demandant les moyens de satisfaire à sacócupiscence.L'autre,quád la matrice est par trop desechee à raison d'une grande euacuation qui prouient:ou, que la femme ait beaucoup trauaillé, ou, ait ieusné trop long temps: ainsi que nous voyons les femmes grosses qui du tout deTappetisfees & vomiffantes afliduement ne prénent aucune nourriture: telles femmes grosses (dit Hip.au 2.liure) tombent facilement en luffocation de matrice,par ce que pour telles euacuations la matrice est facile à fe mouuoir, d'autant que le lieu où ell'eft fituee est vuyde & spacieux pour se tourner & voltiger de toutes parts. Vne autre cause, quand la matrice est desechee non pas pour vne euacuation notable, mais par defaut d'humidité venante d'ailleurs que luy est necessaire:comme par la suppression des mois: ou par continence( comme aux vefues,és femmes libidineuses)n’estant plus arrousee de la liqueur virile que luy estoit fort gratieuse:car lors elle monte au foye & autres parties superieures pour en succer l'humidité à fin d'estre humectee. Outres ces trois causes d'Hippocrates , celle me semble estrel'vne des principales qui est, la vapeur maligne & pernicicuse, laquelle expire & eft efleuee de quelque pourriture contenue dedans la marrice:comme des mois retenus &corrompus de la seméce retenue & corrompue, des fleurs blanches & autres humeurs vicieuses, de quelque abscez, du petit mort au ventre de la mere, de l'arrie faix delaissé apres le part. Encores outre ceste cause vaporeuse,nous en pourros adiouster deux. L'vne prise d'Hippo.au liure des maladies des femmes:quand apres un flux exceffif des mois la matrice se remplist d'air. L'autre, parce qu'est d'vn sentiment li exquis & subtil, qu'elle Femeut incontinent & se retire en haut à la suitte des bonnes odeurs presentees au nez: ou se recule &monte en haut à la fuitte des choses puantes presentees par bas. Donc selon Hippocrates la cause premiere de la suffocation dematrice, n'est autre que la secheresse de la matrice de quelque occasion ceste secheresse luy vienne:ou, par euacuation de son humeur propre:ou,par défaut de l'humeur duquell'hume&tation suy est necessaire ainsi qu'auons discouru.L'vne & l'autre secheresse la stimile à se mouuoir par vn instinct naturel, non animal, comme à pensé "Platon , pour cercher * moyen d'estre humectee :le mouuement luy est d'autant facile, que le lieu où est situee est vuyde, ains spacieux & bien ample pour y voltiger librement: Donc pour estre hume&ee & pour quali appaiser fa soif, monte au foye qui est la source de roure l'humidité qui est au corps: par son mouuement & agitation, agite le cerueau, (auec lequel elle à grand consentement & affini- té) duquelagitéelle attire grande quátité de pi- tuite:tellement que par le moyé de ces deux par- ties humides, suffisammét humectee elle retour ne en la place naturelle.Or lors qu'elle faict ses mouuemens & agitations,elle comprime le dia- phragme, qui est l'instrument de la libre respira- tion,&l'empesche de se dilater:d'où viét comme vne espece de frangulation ou suffocatió. Hip- pocrates recognoist semblable cause de la suffo- cation qui suruient aux femmes grosses: Quand (dict-il)les femmes grosses ont beaucoup trauail lé:ou ont ieusnélög temps pour les mauuais ap- petis qui les tourmentent,& empeschent de má- ger,leur matrice non seulement le deseche mais aussi le petit qu'elles ont au ventre : fi deux sont contraincts de cercher pasture pour estre humectez:ains montent au foye, agitent le cerueau & autres parties voysines,à fin d'attirer d'elles quelque humidité : en ce mouuement & telle recerche donnent quelque trouble & fati- gue au diaphragme,dont prouient la suffocatió laquelle cefTe foudain que la matrice & le petit ont receu l'humectation. Galen qui ne sest possible souuenu de ceste fentence de son maistre Hip. ne confesse que la matrice ait aucun mouuement naturel & spontanee, mesme és femmes grosses:& veut, comme que tous 1 auons declaré au precedent chappitre, que le mouuement de la matrice se face par lá retra&tion de ses ligamés & vaisseaux, pleins de quelque humeur ou vapeur:d'autant que ( dict-il ) fi le contact & approchement de la matrice au foye & diaphragme causoit empeschement de respiration par la compression qu'elle y faict: quand l'estomach est plein de viande: ou la matrice pleine d'vn fætus , exciteroit telle suffocation par leur comprellion: ce que nous voyons n'aduenir:mais Galen doit sçauoir , que l'eftomach plein de viandes ou la matrice pleine de fætus,ne chágét point leur lieu naturel,festēdēt seulemét pour ce qu'ils sont membraneux: mais la matrice en ce mouuement de suffocation chăgede son lieu. Or selon l'axiome de medecine. Comme toutes choses se couseruent fort bien en leurs lieux naturels : aussi ,elles ne peuuent changer de licu sans dommage & detriment du lieu où elles ont faict leur changemét.Parquoy la matrice en ce mouuement ne peut qu'elle ne face tort aux parties vers lesquelles elle se . mellt. buseful. Monsieur Duret,qui seul à l'esprit familier & la solide doctrine d’Hippocrates, faict deux causes conioinctes de la fuffocation de matrice. L'ync,l’empeschement des instrumens de respirer principalement du diaphragme. L'autre la dillipation non continue mais pour vn temps, de I'vsage de la respiració. Les instrumens de respirer sont empeschez en deux sortes. L'vne par la contra contraction des ligamens & vaisseaux spermatiques,lesquels pleins d'vne trop grande abondance d'humeurs sont accourcis : & de ceft accoursissement le diaphragme en est comprimé, de laquelle compressió la suffocation est excitee. L'autre sorte, parceque la matrice de son propre mouuement monte vers le foye & diaphragme qui donne oppression au diaphragme dont la fuffocation suruient.L'ysage de la respiratió est dissipé, par vne froidure, qui en suffocation afsoupist tellement la chaleur naturelle non seulement du cueur,mais aussi de tout le corps, qu'il ne luy est besoing d'aucun rafreschissement tant ceste chaleur est petite & exigue d'autát que l'vfage de la respiration est de temperer,nourrir & expurger la chaleur naturelle. Or, ceste froidure vient de deux affections de la matrice:l'vne est la corruption des mois supprimez, laquelle refroidist la matrice & par consequent toute l'habitude du corps d'autant que quelle est la matrice tel ett tout le corps selon Gale:tout le corps ainfi refroidy n'a besoing que fa chaleur naturelle soit rafreschie par respiration , seulement par transpiration:& parce la respiration empeschee ne luy pourroit en c'estendroict faire grảd tort. Vray est que peu souuent la suppression des mois caufe fuffocation de matrice: veu que nous voyons plusieurs vierges, & plusieurs vefues menstruales qui ne delaissent d'eftre tormentees de suffocation de matrice: & plusieurs femmes mariees qui ne font hysteriques encores que . leurs mois soyent supprimez. L'autre affection de la matrice est la corruption de la semence, la- quelle refroidist la matrice & par consequent tout le corps: par lequel rafreschissement l'vlage de la respiration est ofté,ains la suffocation exci- tee.Telle fuffocation est fort frequente aux vef- les,ieusnes femmes & libidineuses, ésquelles la semence corrompue degenere en venin quand elles sont frustrees de la compaignie des hoin- Monsieur Fernel le plus grand medecin qui a point esté depuis Hippocrates & Galé, ne reco- gnoittautre cause de ce fascheux mal, qu'vne va- peur inaligne,qui prouient, non simplement des menstrues, ou semence, ou autre tel humeur cor- rópu:mais d'vne certaine malignité,&corruptio que la nature de la matrice cause aux menstrues ou semence corrompues:tellement que lieu dót est la vie,soit aussi la source d'vn venin perni- cieux. Qu'ainsi soit,dict-il, nous voyós plusieurs femmes estretourmentees de ce mal qui se pur- gent bien, qui sont grosses & qui sont mariees: autres qui n'en sont aucunement affligees,enco- tes qu'elles soyent vierges ou vefues: tellement qu'il faut accuser vne certaine indisposition de matrice & quasi inexplicable qualité mali- gne en ceste partie estre cause de ceste corruptio des menstrues ou de la feméce dont ceste vapeur maligne expire, plustost qu'vne timple corrup- tion d'iceux. Conclurons donc que la matrice, pleine ou de 1 de vapeur maligne,ou d'air estranger, est contraincte de changer de place & se mouuoir vers le haut ou les costez:non seulement parce qu'elle est dilatee & rendue plus ample & de plus grande estendue par la repletion de ces vapeurs & air:laquelle comprimant les boyaux & ventricule,comprime aufli si estroictement le diaphragme, qu'il ne se peur dilater, dont prouient la courte halaine:mais,qui plus est d'autant que elle ne peut souffrir en soy aucune pourriture, ny endurer chose quelconque mal plaisante:ców me irritee & indignee de telles vapeurs malignes voltige ça & là,change de place, comme si elle cerchoit demeure plus commode que la henne pour estre plus à son ayse & à la liberté. Or d'autant que tel changement de place est du tout contraire à nature & lanté non seulement de la marrice,mais aulli de tout le corps( qui se resent tousiours des maux & accidens de la matrice) suruiennent & fexcitent infinies feditions & symptomes turbulens par tout le corps, par le moyen de telles vapeurs communiquees aux parties nobles,au foye,cueur,cerueau, poulmós, gosier, non seulement par les venes & arteres: mais aulli par les spiracles occultes & cachez: desquels accidens aucuns sont les auất-coureurs du mal principal:les autres l'accompaignent & donnent asseurance de la presence & de les causes:plusieurs aduertissent de son yssuë. Les signes auant-coureurs, sont appetit de Yomir sans vomir: bondiffemér de cucur contre D les viandes: brouillement de ventre: respiration difficile, soulpirs frequens,le poul enseueli: palpitation & faillance de cueur , douleur de teste auec rougeur de leures de la face & des yeux , les yeux si fermez qu'on ne les peut ouurir,le regard triste, tournement de teste, crainte & melancholie fans cause manifeste,resueries legieres, sentiment de quelque chose qui monte du bas du ventre en hault, douleur de matrice, telle quelquesfois qu'on est contrainct d'aller courbé, foifexcessiue, les cuisses & gras des iambes fort foibles,pesanteur de corps & d'esprit. Les lignes du mal presens, sont assoupissemét, endormissement,surdité, perte de parolle,de sen. timent,de iugemét,de memoire, de respiration, de mouuement, cheutte soudaine sur l'espine du dos comme d'une personne morte:le poulobscur & li petit qu'il ne peut estre aperceu, doute de mort: de laquelle pour oster le soubson faut presenter vn miroir bien net & bien poly aux narines:fil y a quelque respiration il fera maculé,qui donnera vn argument de vie, (car où il y a respiration, aufli la vie) ou bien exposer au nez quelque plume legiere, ou vn bouquet de corton ou de laine cardee: car si l'un ou l'autre tant soit peu remue, sera signe de respiration,& par consequent de vie: ou bien apposer vn verre plein d'eau sur l'orifice de l'estomach:Vray est que ces signes sont assez incertains, d'autant que le corps par trop refroidy,ayant fort peu de chaleur a l'interieur, n'a besoing de respiratió, mais fe con mort, corps auant se contente de perspiration, le signe plus certain & alfeuré est de prouoquer l'elternuement. Et combien que nul figne de reste de vie se represente, pour cela ne faut donner afleurance de ny enseuelir le que les trois iours soient paffez:d'autant que plusieuts, trois iours apres sont retournees à vie. Quand le mal est moindre & plus leger, les accidens n'en sont si violens:aulli lon voit la plus part des femmes suffoquees se mouuoir , sentir, auoir iugement; tomber ce neantmoins en faillance & ne pouuoir respirer: aucunes ne se mouuoir qu’à grande peine,tomber en conuullion de bras,iambes, cuisses, autres estre plus ou moins tormentees, selon que la cause est moindre ou plus violente. Les signes de l'accez qui finira bien tost.Le corps commence à l'affermir , les ioues à rougir, les dents à fouurir les yeux à feleüer,le sentimétz mouuement & iugement à reuehir, les boyaux à murinürer à d'aucunes il sort & decoule quelque humeur par bas, qui est sereux, ou-espois auec petite volupté, principalement quand la partie hóteuse est titilee du doigt de la sage femme,ou follicitee par quelque parfun odorant. Il se respand aulli quelquesfois vn froid sur les espaules,col & bras, qui apporte come vne efpece de paralysie: mais cela feuanouist bien tost apres. Les signes des causes sont tels. Quand la inatrice monte en hault pour la multitude des vens qu'elle contient: ou, par quelque bonne odeur presentee au nez,ou mauuaise offerte par bas,les accidens n'en sont si vehemens que les precedés. Les principaux sont, souspirs, douleur de teste, tourment de teste, appetit desbauché, nausee, roucts,murmure aux intestins, pesanteur,oppref sion sur le nombril comme vne boule. Les lignes de la retention de semence sont diuers selon la diuersité de la corruption de la semence, d'autant que la semence corrompue eft vn venin au corps de la femme, qui dissout tellement la chaleur naturelle , qu'il n'est aucun befoing de respiration pour la rafreschir. Or ceste semence ne se corrompt aux vaisseaux spermatiques, mais y est gardee ou est conuertie en leur 'nourriture: ou quand elle y est abondante est у poussee hors dans la matrice: le sang au contraire se corrompt, & aux venes & hors des venes: : mais la semence seulement hors de ses vaisseaux, tellement que retenuë dedans la matrice fermee, excite fuffocation.Les signes sont moins ou plus grefs, selon la corruption : laquelle n'excite non moindres accidés aux hommes qu'aux femmes, la respiration est incontinent abolie, les cuisses se retirent en hault,lon sent quelque chose à l'orifice de l'estomach:la femme eft ieune charneuse & bien nourrie pleine de sang,ou moniale,ou continente de son bon gré,ou mariee à vn homme peu amoureux,ou veufue d'vn qui estoit fort lascif:oysiue, qui se delecte de voir les hommes & se plaist aux allechemens amoureux , qui est fort bien reglee de ses moys, grande palpitation, frequentc : prompt & bi frequente fyncope, frissonnemens par tout le corpsestranglement au gosier,conuulfions soudaines,& non permanentes. Les signes de la suppression des moys sont, si les accidens susdits sont plus doux & moindres: car ny la respiration se perd du tout ny suruient faillance. Si les mois sont supprimez, les mammellesferót enflees, tout le corps pesant, les yeux, col,dos, lombes dolens. Si les mois sont melancholiques, crainte & tristesse dominent. Si pituiteux, le corps est pesát & paresseux, la couleur blanche. Si bilieux, le corps est lieux. Les prognostiques sont tels. A la suffocation : (dit Hipp.) sont plus subiectes les femmes qui n'ont la compagnie des hommes,& plus les plus aagees que les plus ieunes: parce que les plus aagees ont les lieux plus froissez & ouuers que les plus ieunes. La suffocation qui prouient de semence retenue est plus ague & dangereuse,que celle des moys retenus: d'autant que la semence estant plus subtile , plus effectueuse , & de plus grande efficace que le sang, encourt vne pourriture plus grande, plus maligne, & pernicieuse. elle aduient le plus souuent & principalement aux femmes veufues, lesquelles lors qu'elles eftoient marjees, se purgeoient fort bien, se deledoient des ambrassemens veneriens , portoient souuent enfans:maintenant sont oisiues, se traitent fort bien & se contiennent, principalement fi elles sont abondantes en semence & pleines de mauuaises humeurs. Telles femmes bien fouuent laschent leur femence, soit en veillant soit en dormant dans la matrice, ou à l'entour des testicules: auquel lieu ou dedans les vaisseaux spermatiques elle se corromprou engendre vne mole. Si l'accez de la suffocation est violent & fort long,il est mortel:mais fil est doux & court, on en elchappe: lon cognoist la mort de la personne par l'escume en la bouche, par la longueur de l'accez, par les longs,violens & plusieurs acci. dens d'icelle,comme par le contraire le bon portement. Celles qui sont subietes à suffoquer conçoiuent soudain fielles sont mariees. Les hommes ne sont point fi souuent ny si fort tormentez pour la retention de la semence, que les femmes , parce qu'ils dillipent ceste pourriture par grand exercice & trauail. Les femmes grosses, encor que les mois leur foient longtemps sup ' primez,iamais ou peu souuent, sont tormentees des accidens hysteriques: parce que leur petit est nourri du plus subtil: le plus gros est gardé auec les secödines qui n'est pas beaucoup corrompu, sinon d'ailleurs, comme par fiebure ou autre telle maladie. La suffocation qui prouient de pituite pourrie est familiere aux femmes ja aagees , & qui ont passé le temps des mois,& de la lemence: comme aux sexagenaires & septuagenaires: pareillemét aux ieunes, qui tienner mauuais regime de vie, comme de boire beaucoup d'eau & à heure indeuë,de manger beaucoup de fruict crud, & en elles ceste suffocation se con uertist uertist le plus souuent en douleur de teste de trois ou quatre jours, ou en squinancie, ou en peripneumonie, ou en quelque tumeur & enHeure de dos,de genoux, ou en quelque paralyfie de bras ou d'espaule, ou en quelque douleur de cofté. La suffocation aduient en tout temps, plus souuent en hiuer & automne. Elle aduient principalemét quand la matrice est par trop refroidie de la suppression des mois:ou d'vn auortement difficile, ou d'auoir enduré grand froid, d'auoir vfé de viandes melancholiques & froides. Laguarison de ce mal est double,l'vne de son accez:l'autre pour sa precautio. La femme donc soit mise en son seant, à fin qu'elle puisse respirer plus à l'aise: qu'on luy lasche la ceincture & lassers:qu'on l'appelle par son nom à haute voix iusques contre les oreilles : qu'on luy tire le poil des tempes: qu'on luy lie estroictemét les mains & pieds, premierement par le hault, puis par le milieu & par les bouts;qu'on luy frotte auec linges rudastres & chauds les bļas, cuisses & jambes pour destourner en bas :qu'on luy oinde la plante des pieds d’huylelaurin,ou nardin:qu'on luy applique ventouses sans scarification au petit ventre,aynes,au dedans des cuisses & gras des iambes:à sçauoir à l'ayne & cuisse opposite , si la matrice peruertit ou incline plus à yn costé que l'autre. Sur tout ne faite aucune saignee ny du bras ny du pied,tant à raison que vous attirerez dans les venes les venenofitez, qu'aulli rafrefchi Ꭰ iiij rez la matrice par trop, qui est desia refroidie par ces matieres corrompues, ains ne pourroit relister aux mauuaises vapeurs. Vray est que si la femme est fanguine vous pourrez saigner tant du bras que de la maleole: non pas toutesfois de la maleole quand la suffocation vient de semence corrompuč ou du propre & spontanee mouuemét de la matrice en haut: parce qu'en la semence corrompue vous feriez attraction plus grande sur la partie affligee: & au mouuement spontanee de la matrice, vous la desecherez dauantage:ains l'inciterez de plus en plus à ses furies. Plustolt parfuunez la par bas auec vn antonnoir, d'vn parfun fait de canelle, poiure,xylaloë,cloux de girofes, benioin, thin, armoyse, lauande, calamenth, pouliot, ambre, mosch , alipta, & autres choles odorantes pour attirer en bas la matrice, à la charge que la fumee du parfun ne penetre point iulques aux narines:presentez luy au nez &à la bouche ouuerte parfun de choses puã. tes, come degalbanum,sagapenum, afsa fætida, pierre ou huyle de geaye,ammoniac,castoreum, blatta byzātia,huyle de souffre, huyle de petrol, ailes de perdrix ou de vaultour, ou d'autres oyseaux,de poild'home,de féme, de chie, de bouc, de drap. de vieille lauate, d'ongles & de cornes bruslees, de chandelles quatre ou cinq ioinctes ensemble recentemét esteinctes, de papier bruflé:& fi tost que la fumee sera entree dans les narines & la bouche, les faudra tenir fermees bien peu de temps,à fin que la vapeur par sa puanteur face Suffoc.matr. face descendre la matrice, & reueille l'esprit ani- mal & vital comme endormis, pour repousser à bas la matrice. Vous pourrez preparer vn par fun de ceste façon. Prenez soufre vif yne once:eau de vie demie once:castoreum deux dracmes: huyle de petrol suffisante quantité pour incorporer : faictes yn parfun par le nez. Ne faut ce pédát se seruir de parfuns en la suffocation de matrice sans grãde prudéce, caution & choix:parce qu'ils infectent les esprits,& rendent les humeurs plus rebelles & contumaces, ainsi que Alexander Aphrodisee enseigne au second liure de ses problemes. Premierement ils ne vallent rien à ceste suffocation, qui est excitee par la suppression des mois,soit qu'elle viễne par corruption auec accroissement continu de matiere nouuelle:Coit qu'elle soit faicte par la contractió des ligamés par trop remplis d'humeurs, qui tirent la matrice en haut ou la peruertissent au costé droict ou gauche,en deuãt,ou derriere. D'auantage ceste mauuaise senteur presentee au nez,tant fen faut qu'elle proufite , qu'elle nuist beaucoup en la suffocatió de matrice, qui est excitec de la corruption de semence. Ils peuuent toutesfois proufiter en vne espece de suffocatió, asfauoir quand la matrice de lon propre & spótanee mouuement se meut vers le foye & fadioinct à luy pour eítre humectee:car lors la matrice est contraincte de descendre en bas & retourner en son lieu accoustumé, par le moyen, des parfuns puans presentez au nez: ains telle suffocation cesse incontinent, d'autant que la matrice d'vn instinct naturel & peculiere faculté,fuyt les choses puantes,& serenge, cerche & se plaist fort aux choses de bonnes odeurs. Excitez aufli les externuemens auec vn peu de poudre d'ellebore puluerisé, de poiure, seneué, castoreum,euphorbe si besoing est. Prouoquez le vomissement f'il se presente, autremét non, auec decoction tiede d'aneth & de graine de raues adioustant oxymel simple,ou auec huyle, ou auec vne plume oincte d'huyle inseree iusques au gosier:faictes iniections dedans le siege, ou pluItoft dedans la matrice auec decoction de calaminthe,de rhuë,armoyse,pouliot, lauande, matricaire & autres drogues qui ayent vertu de discuter les vens dont elles sont pleines. Inserez pessaires dedans la partie honteuse faicts de galTia moschata, ladanum , zingembre, theriaque, mithridat:ou au lieu des pessaires si est vierge vsez de nouëts pour la nature ou de suppositoire pour le siege.Si est mariee rien n'y est plus singulier que le pesfaire du mary , principalement fi est grosse,en laquelle vser des chose susdictes qui sont aperitiues seroit apporter occasion d'auortement.La sage femine appellee au secours de iceft accident titillera le colinterieur de la matrice bien auant aux femmes nonaux vierges auec le doigt moyen & lang oinct d’huyle nardin, muscellin, de spica, d’huyle distillee de carabe loinct de quelque onguent odorant cóposé de ces huyles huyles & des poudres de marjolaine,de thim,de pouliot: fomentera aussi la partie auec linges baignez dans vne decoction chaude des herbes susdicte;à fin que, ou la semence corrompue ou quelque autre humeur veneneux se puisse escouler : & l'humeur purgé la matrice descende ains que la suffocation celle. L'onguent pourra estre tel,deux scriptules de musch,vne dracme d’alipta, de gallia moschata meslez auec huyle de lis: luy baillerez à prendre par la bouche quinze grains de piuoine puluerisez: ou pilules faictes d'un scriptule de castoreum & de alfa færida auec vin blancou poudre de dictamus, d'aristolochie ronde, d'azarum, de caftor, de safran auec vin,ou vinaigre Iquillitique, ou eau d'ortie., ou de chamamile,ou d'esclere.Alexãder benedictus matricis dict que trois ou quatres gouttes d'huyle oy fujer. d'eau de terebenthine destillee prises par la bouche ou instillces dedans le nez deliurent les femmes suffoquees à demy mortes.En fin si tous ces remedes ne seruent beaucoup instillez sur le derșiere de la teste huyle de spica , ou nardin , ou muscellin que soit toute bouillante pour y faire eschare:à fin d'y eueiller la chaleur, & dissoudre les vapeurs qui oppriment le cerueau. Ce pédat ne faut oublier à conforter le cerueau, le cueur, & l'estomach par choses de bon odeur tant prises par dedans que appliquez par dehors: se feruir aussi des remedes de lyncope , comme d'vn i peu de vin pour l'heure, d'arrouser aufli tout le visage d'eau role ou d'oxycrat. mama Vous empescherez que l'accez ne repete fi vous domptez la cause de l'accez: parce fi la semence en est cause coseillez de marier la damoiselle:ou pour le moins si elle ne peut on ne veut se marier,macerer sa chair par peu manger, par ieusne:sur tout par abstinéce de vin, par vlage de choses qui rafreschissent & nourrissent peu, qui ne soyét de gros suc,de poisson d'eau, pain d'orge,par veilles,exercices,tristesses,soucy:par cou cher sur matelas ou li&t faict de fueilles de saules, Sensopmar . vigneznenuphar:par lvlage des choses carmina- tiues côme de diacyminú,diatrion pipereon, de poudre des semences d'anis,rue,agnus caftus,de pourpier,d'ozeille,de menthe, de calament prise auec eau de menthe par la bouche,ou appliquee par dehors sur les lombes:aller souuent aux estu- ues & aux bains:euiter la compaignie & collo- ques des personnes voluptueuses & des homes. Quant à la saignec elle doit estre faicte non seu- lement du bras.mais aussi du pied: à fin de dimi- nuer le sang qui est cause du sperme,& non seu- lement une fois mais quatre & cinq fois. Le vo- missement encores qu'il lemble attirer les matie- res pourries à la bouche de l'estomach & au cueur,& parce augmenter la syncope & suffoca- tion:Toutesfois parce qu'il excite les vertus ani- males & vitales il esticy necessaire à fin que les parties inferieures puissent poulser en bas les vapeurs malignes. Le ventre doit estre tousiours lasche par clysteres ou autrement. Rasis recommande fore ces tablettes pour en yser matin & au 429. Table open des maladies des femmes. au soir auant manger. Prenez semences d'agnus caftus,de pourpier de cigüe d'ozeille de chacun vne dracme, femences de menthe & de calament de chacun deux scriprules: puluerisez le tout & auec sucre dissouten eati de menthe ou de menthastre & de rue faictes electuaire par tablettes de trois dracmes:prenez en vne au matin & au soir,&fi tolt que Faurez auallee, beunez troisonces d'eau de menthe & demie once de iust de coing. Vsez souuét de pessaires faicts de sel, nitre sel gemme,cumin,de chacun deux dracmes , incorporez le tout ensemble auec deux onces de vinaigre ou de miel pour en enuelopper vne partie dedans vn peu de cotton ou laine'à met à tre dedans le lieu. Lauez les iambes d'vne decoction faicte des racines d'ireos, de calament, de pain de pourceau en vin blanc & eau. Faictes yn bain de la decoction de matricaire, chamamile, melilot,calament,auronne,semence d'anis, carui,dauci, d'ozeille,d'agnus caftus, coriande preparce en eau à la consomption de la quarte partie:endurez le bain le plus chaud que pourrez, à l'issue du bain oindez la partie de dracme & demie d'huyle de sesame, vne dracme de gallia muscata le tout incorporé auec cire blanche. Si les mois retenuz sont la cause, prouoquez les mois par tous les moyens que pourrez :tirez du sang premierement du bras puis du talon: mais au cas que le phlegme gros & espois fust affluant nen tirez aucunemét que premierement n'ayez digeré la matiere auec vinaigre squilliti simple,eac de matrica tinees. Ce lion d'aga mencede que,oxymel squillitique:syrops de racines d'armoyse, de bizantiis:decoctions de dictame, de buglose,d'armoyse,filer de montanie: puis purgerez l'humeur auec pilules fætides, benedicta laxatiua, hyere, diacolocynthe , agaric qui est le plus singulier de tous. En fin provoquerez les mois par remedes propres ad c'est effect comme auec le castoreum, blatta byzantia, l'opopanax. Et si pour ces remedes rien ne vient , & qu'apperceuez la matrice se tourner vers vn corte, faignez du maleole de la partie opposite, come si vers le costé droict saignez de la maleole gallche: Puis retournez aux remedes pour prouoquer les mois.quels sont pilules d'affa fetida & de semence de daucus puluerisee auec miel rosat:pilules faictes de demie dracme des pilules aggregatiues , d’assa fætida & de castoreum, de chacun demy scriptule incorporez auec miel rosat.Ou; vn bol de deux scripüles de bon mithridat & vn scriptule d'alla fatidaiou bien, d'vne once de miel blanc auec vne dračine d'agnus castus en poudre : ou de trois dracmes de terebenthine de Venise lauee en eau de matricaire auec vnfcriptule de daucus mellé auec bien peu de miel rosat:ou bien,deux scriptules d'agaric,deux dracmes de cerebenthine, dauci & alfa fætida puluerisez de chacun demy scriptule:ou eau distillee de racines de laurier. Si c'est quelque humeur corrompu , purgez le legierement auec pilules de hyere & fætides: puis le digerez auec syrop d'armoyse, oxymel simple, de matrica xatiua.En chamamile, rosmarin, na ste, baume, ai l'issue du ba de soulfre,al femme:le to de spatula fa blierla laigna Si cest que cause de ceste aux remedes postume & cha sez icy de parfi. diuertissez les puans, faicts de que le nombril, nobles, à fin de peurs: le mithrida pour cela y adiou num,de canelle & Quand la matrid bien purifice de tot appliquez depuis le plaftre pro matrice,a simple,eau ou decoction de melisse, de buglose, de matricaire, que continuerez cinq ou six matinees.Ce faict, purgezsuffisamment auec infusion d'agaric en decoction de sené, polypode semence de carthame,en laquelle dissoudrez syrop de matricaire, & de l'electuaire de bencdicta la xatiua.En fin preparez le bain auec decoctió de chamamile, melisse,enula campana, menthastre, rosmarin,nasturce,nielle vulgaire,mercuire, coste,baume,armoyse sanamonde, agripaume : à l'issuë du bain recepuez par bas vn parfun faict de soulfre,aloë,cheueux bruslez d'homme ou de femme:le tout puluerisé,& incorporé auec iust de spatula fætida , ne faudra en ceste cause oublier la saignee tant du bras que du pied. Si cest quelque apoftume ou chancre, qui suit cause de ceste strangulation : faut auoir recours aux remedes qu'auons descry cy dessus pour l'apostume & chancre de la matrice. Surtout n'y sez icy de parfun,qui euapore en haut : plustost diuertissez les vapeurs 'en bas par emplastres puans, faicts de galbanum appliquez plus haut que le nombril, n'oubliez à conforter les parties nobles, à fin de les viuifier & resoudre les vapeurs: le mithridat& la theriaque font singuliers pour cela y adioustant quelque peu de diàcyminum,de canelle & de filer montanum. Quand la matrice sera reduicte en son lieu & bien purifice de toutes humeurs corrompues: appliquez depuis le noinbril iusques en bas l'éplaftre pro matrice,au bout duquel tirant con tre bas mettrez deux ou trois grains de cyuette ou de musch,ou pour le mieux , appliquez vne partie de l'emplastre suyuant sur le ventre & l'autre sur les lombes.Prenez opopanax,bdelliū, myrthe, mirte & asphaltus de chacú deux dracmes.cloux de girofles,canelle,galangue de chacúvne dracme, deux scriptules de lignum aloës, coral blanc & rouge, bol armene , fang de dragon,acacia de chacun dracme & demic:cire, colophone,& terebéthine de chacun demie once: incorporez le tout ensemble & l'appliquez ainsi qu’est dict: inserez aussi vn pessaire gros & alsez long, faict de poudres de lignum aloës, ftoraxseché,calame aromatique,& macis arrousees d'eau d'armoyse: trempez le pessaire auant l'y mettre en eau rose,où soit dissout vn grain de musch.Oindez le bas du ventre(auant l'emplastre) & tout l'interieur de la nature de cest onguent, faict d'vn scriprule de lignum aloës,deux grains d'ambre & autác de mulch, letout incorporé auec huyles de lis, de cheiri & peu de cire & blanche. Tous les matins frottez les cuisses & les iambes,& y appliquez vétouses seches. Vsez quelquesfois au matin auant desieuner de ceste poudre pour empescher la matrice de se desbaucher.Prenez racine de dictame, de semence de pastinaca de chacun vne dracme: canelle fine, melisse de chacun deux scriptules,demy fcriptule de fafran, vn scriptule de caftoreum frais & gras:puluerisez le tour, & prenez vne dracme de ceste poudre auec eaux d'ortie, mauue,chamatni le, & С НА Р. XLI. QParti lc, & esclere: Mathiole coseille d'vser vne fois la sepmaine allant au lict de quatre ou cinq doigts de vin blanc auquel lon aura faict tremper & bouillir yne once de coleuree. La matrice vagabonde. Vand la matrice est desbauchee, il n'y a partie au corps qu'elle n'afflige, de telle façon que le vulgaire pense qu'elle aille iusques aux lieux amigez:mais cela aduient,cóme auons predit, par le moyen des vapeurs malignes qui Peleuent & se repandent par tout le corps, non seulement par les grandes venes & arteres, mais ausli par les spiracles occultes de l'interieur du corps. Si donc elle afflige la teste.Les signes seront, douleur,pesanteur & tourment de teste,douleur au dessous des yeux : quelquesfois vn sommeil profond, & surdité: le plus souuent legieres refueries, maintenant d'apprehension, maintenant de ratiocinatió,maintenāt auec garrulité, maintenant auec ris,ou tristesse,ou larmes, maintenát auec autre façon de sotises & manies. Sera bon outre les remedes precedens selon le conseil d'Hippocrates au second liure des maladies des femmes, faire quelque lauement de tefte auec decoction des fueilles de laurier & de meurte, stechas,betoine,chamamile, melilot; arrouser depuis le sominet de teste iusques au frót & tempes d’huyle rolat:presenter à la partie hon teuse parfun odorant.Et en cas de resueries , appliquer langsues aux hemorroides du fiege: Én E fun puant. sommeil profond presenter au nez quelque par Si le cueur ou les parties voisines du cueur sont offensees de ceste vapeur maligne, suruiendront frequentes faillances de cueur, palpitations,empeschement d'haleine, vomissement. Faudra auoir recours aux remedes de faillance prouenáte de ceste suffocation, à sçauoir frotter & lier les cuisses & iambes plustost que les mains : appliquer ventouses aux lieux mesmes: presenter au nez choses puantes, par bas choses odorantes,laschantes & eschauffantes: arrouser le visage d'eau rose simple. Si l'estomach,orifice de l'estomach & parties voisines sont tormentees suruiendra vne nausee, perte d'appetit , quelque vomissement de matiere acre, douleur d'estomach qui se communiquera à la teste & au col, & si le mal continue, perte de parolle,& ftupidité de corps. Si le vomissemét se presente,ne le prouoquez, mais laissez faire à nature:plustoft lafchez le ventre. Vray est que le vomissement est quelquesfois si impetueux qu'il est besoing l'arrester, à raison des sueurs froides qui l'accompaignent. Tenez donc la tefte haute, confortez l'estomach d'huyle de coing,maftich, absince & de menthe: presentez au nez vinaigre :baillez à boire yin auec poudre de piuoine & d'agnus caftus. Quand la matrice offence par ses vapeurs malignes le foye, les lignes sont, selon Hip. au liure des maladies des femmes:la couleur fiuide, les dents > dents noires & grissantes, les yeux tournoyans, Auxion continue de saliue dans la bouche, conuulsions epileptiques: Telle suffocation aduient principalement aux vierges, ou aux veufues ieunes, ou aux feinmes steriles. En telle suffocation est bon purger le corps auec medecamés qui vacuét les humeurs contenues au ventre:puis yser par bas de parfuns odorans, bains, foinentations, pessaires, & onguens susdits:Sur tout coseiller à la femme de se marier. Quand la matrice afflige les parties pectorales, suroient vne toux,douleur és costez, la respiration brefue & courte:quelquesfois inflammation de poumons, aucunesfois crachement de fang. Faudra tirer du sang: purger par casse: vser de syrops bechiques & pectorauls: en fin boire laict d'anesse l'espace de quarante iours, moyennant qu'il n'y ait obstruction au foye ny à la rata te, ny bruit aucun d'oreille. Quand la matrice offence les hypochondres & parties voisines d'iceux:les signes, sont grande fuffocation: vne respiration qui ne se peut auoir sinon le col droict à la façon des asthmatiques, l'estomach fouuenr irrité à vômir: Salitation af sidue:perte de parolle si elle dure long temps. Voyez plus amplement tous ces mouuemens vagabonds de la matrice en Hip. au 2. des maladies des femmes. Acente de la matrice. CH A P. XLII. 'Ascente ou le monter de la matrice est vni cation: d'autant que ses symptomes ne sont en si grand nombre, ny si cruels : à sçauoir soufpirs, tourment de teste & douleur , perte d'appetit, nausee,hocquets, roucts, douleur des hypochódres: legiere faillance non sans crainte & resueries, brouillement de boyau , la respiration quelque peu courte , non du tout empeschee, telle qu'aduient à l'estomach quand il est trop plein de viandes , ou quand la matrice est pleine d'enfant, ou quand le ventre est tumefié par hydropilie:parce que nulles vapeurs montent en hault ainsi qu'en la suffocation, & que la matricenc va pas iusques au fond de l'estomach , tant f'en fault iusques à l'estomach: ains les femmes inentent, quand en ce mal elles se plaignent qu'elles estranglent comme d'vn gros morceau & ont le gosier estroict. La cause de ce mouvement est double. L'vne, la plenitude des venes &arteres,& des ligamés ega lement tendus tant d'un costé que d'autre, aufquels la matrice est attachee & comme suspendue aux parties superieures : laquelle contrainct la matrice monter en hault, ains presse le diaphragme & l'estomach. L'autre, les choses estrageres, que le corps de la matrice contient:ou,que luy sont exterieurement presentees : Comme quand elle est pleine de vens. Ce qui luy aduient aucunesfois apres les flux excessifs des mois :ou quand elle a quelque humeur pourrie:ou quand quelque chose de bonne odeur est presentee au nez:ou par bas quelque mauuaise odeur: ou par ce qu'elle ce qu'elle desire la semence virile. La guarison depend principalement du regime de vie. Que la femme donc,qui est subiecte aux desbauchemens de la matrice quels ils soiét, demeure en vn air chaud & sec,ou tempere. Car le froid & le venteux sont contraires à la matrice qui de soy a vne chaleur debile:le froid des pieds & des lombes luy font aufli du tout ennemis: l'air puant luy est aduersaire si ce n'est pour la reduire,autrement l'air puant l'emeut: parce lors du delbauchemét de matrice ne faut approcher du nez,ny de la bouche que choses de bo odeur: non pas que la matrice ait vn sentiment d'animal, pour se delecter d'odeurs plaisantes, & reierter les mal plaisantes: mais plustost vn appetit naturel, tel qu'a le foye, qui fë delecte de choses douces. Le repos & le coucher luy est beaucoup meilleur , que le trauail, ou que se tenir debout, à fin que la matrice retourne plustosten son lieu, ou pour le moins qu'elle ne bouge de sa place. Estant au liet, soit pour dormir ou se reposer,ou pour faire retourner la matrice en son lieu, aura le corps disposé & situé selon le fascheux mouuement de la matrice: à sçauoir à l'ascente de la matrice que la teste, & parties pectorales soyenc plus hault elleuees,les hanches, cuisses & iambes plus basses que tout le corps:les cuisses & iambes fort ouuertes & separees l'vne de l'autre, fort eftendues pour attirer la matrice en bas: Tout le ventre depuis l'estomach iusques par dessus le nombril estroictement bandé & fort serré, pour repousser & contraindre la matrice de retourner en bas: melme y tenir la main fort ferree & у comprimante: porter alliduëment sous le nombril quelque emplaftre faict de galbanum, au miļlieu duquel y aura deux ou trois grains de ciuette,ou de musc: nous dirons à la descéte quelle doit estre la situation du corps: & quand il seroit besoing d'exercice, il ne doit estre autre que les frictions,à sçauoir des cuisses & des iambes pour l'ascente de matrice:des bras & espaules pour la descente ou conuulsion d'icelle. L'efternuer & le toulser, fefforcer du ventre,fauter, dancer, courir, incite la mere à fe debaucher:fi toutesfois elle monte, tous trois luy seront fort propres: fi elle descend du tout contraires. Le ventre doit estre mediocremet lasche, car le dur contrainct la matrice à móter,le fuide à descendre. Le long & profond dormir par ce qu'il humecte doit estre euité. Les pallions d'esprit fe doiuent temperer. Les viandes humides & froides, tant actuellement que de vertu ne sont recommandables en ceft endroict: mais celles qui font seches, faciles à digerer, & de mediocre chaleur,comme les chairs d’oyseaux de montaigne, poullets,pigeons, phaysans,perdrix,rostis & apprestez auecfauces de noix muscade,zingembre, cloux de girofles, & autres semblables. Le vin vermeil trempé d'eau de pluye ou ferree. Quant aux remedes par medecines, la guarison du mal de quelque cause qu'il vienne, doit commencer, par clyftere lenitif: puis par tous moyens qui facent > facent vriner,que lon procurera , non par remedes diuretiques,mais par volonté & imaginatió d'vriner, , par voir vriner les autres, par ouir choir quelque eau courante ou decoulante, par le doux maniernent de la vellie.L'intestin eftant deliuré de la matiere fecale & la vellie de l'urine, la matrice fe contiendra mieux en son lieu, & sera plus facilement reduite en la place, d'autant qu'est situee entre la veslie & le boyau droict. Voila quant au regime general, que les femmes qui sont subiettes au debauchement de matrice doiuent tenir:quát à celuy qu'est necessaire pour faire descendre la matrice nous l'auons assez amplement cy dessus declaré en la suffocation. Les remedies ne seront pas beaucoup dissemblables à ceux de la suffocation particulierement, toutesfois la plenitude des ligamens doit estre euacuée selon l'humeur peccant. Si la femme est plethorique sera faignee tant du bras que du maleole. Si la matrice est pleine de vens, vlez des remedes qu'auons descry pour l'inflation de matrice. Conuulfion de matrice. Vand la matrice se peruertist au costé gau che,ou droict,ou deuant,ou derriere:a sçauoir vers l'vne ou l'autre hanche, vers le petit ventre, ou vers les lombes, vers le fiege, ou vers la vessie: tel mouuement defordonné doit estre appellé peruersion,ou conuulsion de matrice. La cause de ceste conuulsion selon Galen eft diuerse:à sçauoir la plenitude , non seulemét des CHAP, XLIII. Q venes & arteres, principalement spermatiques, qui prouenans de la vene & grande artere , sont inserèes en la partie superieure de la matrice: mais aussi des muscles lõbaires qui sont pareillemét inserez d'un costé & d'autre dans le corps de la matrice : tellement que lesdits vaisseaux pleins,non des deux costez,mais inegalement de I'vn ou de l'autre, cótraignent la matrice se peruertir ou deuant, ou derriere, ou à gauche, ou à fenestre, selon la plenitude des vaisseaux. Quelle plenitude prouient des mois retenus: si qu'ils ne peuuent entrer dedans la matrice: ou, parce que ils sont trop espois : ou, parce que les orifices des vaisseaux sont estouppez, de façon que le sang amassé dedans lesdits vaisseaux les accoursist, & accoursis retirent à soy la matrice de leur costé. Aucunesfois quelque tumeur desdits vaisseaux cause ceste retraction, de mesıne façon que la plenitude d'iceux: le plus souuent la laxité, ou paralysie, ou pourriture des vaisseaux opposites excite ceste couulsion: laquelle laxité ou paralysie procede, ou de trop grande perfusion d'humeur:ou du grand faix & pesanteur de l'enfant durant la groisse:ou,de quelque coup receu: ou, de quelque contusion:ou, de quelque cheutte. La pourriture des vaisseaux peut prouenir de quelque vlcere , ou, de grande inflammation. Ie recognois bien toutes ces causes excogitees par Galen pour suffisantes à exciter la conuullion : toutesfois me semble qu'il a obmis la principale, qui est la molestie que la matrice re çoit de la chose estrangere : qu'elle contient en soy, ou que luy est prelentee exterieurement, soit de bonne senteur par le nez , ou de mauuaise odeur par bas. Parce ie presuppose deux causes de conuulsion de matrice. L'yne,telle molestie qu'auions mentionné. L'autre, ou la plenitude des vaisseaux de la partie en laquelle se faict conuulsion: ou,la lascheté des vaisseaux opposites. Les signes de la conuulfion de matrice , sont. La respiration quelque peu courte, telle qu'aduient quand l'estomach est par trop plein , de boire beaucoup,ou de viandes , ou de quelque autre matiere:ou , quand la matrice est pleine d'vn fætus,ia grandelet, ou, le ventre tumefié par l'hydropilic, ascite ou tympanite. Car telle conuullion peut bien rendre courte mais nó pas oster soudain,la respiration, veu que nulles vapeurs en ce desbauchement de matrice montent en haut,& que la matrice ne va pas iusques au fond de l'estomach, tant fen faut iusques à l'estomach,quand elle monte:encor moins, quand elle se destourne vers les hanches , aynes, boyau droict, veslie.En la peruerfio de costé,les fácsou hanches, ou aynes, ou lombes,ou boyau droict, ou petit ventre,ou veslie, assauoir du costé ou la matrice se renge, telles parties fentét pesanteur, ou douleur, ou lassitude, mesme quelquesfois sont tumefiees,& en tels lieux le plus souuent on sent vne tumeur en forme de boule fort dure. Il aduient aussi le plus souuent en ceste peruertion que lon sent douleur intolerable en l'ayne & en la hanche,laquelle li f'augmente, suruient le mal que l'on appelle fureur vterine:toute la cuisse & la iambe demeure froide & quasi destituee de sentiment:suruient difficulté d'vrine accompaignee de grande douleur:les mois sarrestent, finon,ils fluent auec peine & tranchees: L'orifice interieur de la matrice souuen tesfois se peruertist,de telle façon, que si la femme habite auec l'homme,le sperme viril ne peut entrer dans la matrice: parceque la bouche de la matrice ne respond directement au col de la partie honteuse:ce que la sage femme peut discerner facilemét auec le doigt, moyennant qu'il soit bien long & qu'elle le metre bien auant: autrement le doigt n'y seruira à faire ceste prouue , d'autant que à 2 grande peine pourra il toucher à la bouche de la matrice:veu que le canal de la partie honteuse est long de douze doigts,ad ce que les anatomi. stes & l'experience demonstrent. ventrici disloc. Si donc la matrice se peruerrift vers quelque cofté,par l'extension & retraction de ses venes, causee par plenitude d'icelles:ouurez la vene du maleole opposite,& appliquez la ventouse sans scarification à la partie opposite : commandez aussi que la femme se couche sur ceste partie opposite:mettez sur le lieu où la matrice fest retiree, vn cataplasıne de pourreaux fricassez en huy le de noix,& elle retournera en son lieu. Les remedes particuliers seront: si la matrice se retire contre les aynes, faire yn parfun de fiente de theure, poil de lieure,& graisse de baleine:ou de poudre poudre des grains,ou fueilles,ou escorce de lyer re,& fueilles de chefne:mesler le tout auec huyle & reline:ou de seule hente de baut, ou de vache: - fomenter le lieu auec decoction des fueilles de luzeau, de ineurte & balle d’orge, de sorte que la femme soit bien couuerte ad ce que rien ne fe. napore du parfun de ceste fomentation:sera bon auili que la femme boiue deux fois le jour quatre doigts de vin où ayent trépez sauge & graine de lin, bien qu'elle soit fort mal plaisante : Oui vne decoction de poix ciches, raisins de damas, & autres tels diuretiques en laquelle on disloudra vn grain de coq de leuár reduict en poudre: c'est vn bon remede , appliquer sur l'ayne vne vellie pleine de vinaigre, huyle,myel & eau mellez enfemble le plus chaud que se pourra endurer. Si la matrice se retire vers les lombes, faictes fomératios auec vrine d'homme:ou auec decoction de lentilles:inserez dedans le lieu , cotton ou laine cardee trempeeen huyle odorante. Si vers la hanche,vous ferez le pareil. Si les cuisses &iambes sentent douleur, lauez les auec deco. ctió de trippe où auront cuicts fleurs de chamamile, melilot, fueilles d'armoyse, herbe à char! matricaire. Sila matrice se peruertist,par vne trop grande secheresse à raison qu'elle n'est humectee ny de la semence virileny des mois , seroit bon de marier la damnoiselle;ou bien vser en elle des remedes qui esteindent & diminuent la semence tels qu'auons descry cy dessus: Semblablement XLIIII. employer fomentations,bains,linimens,empla stres,clyfteres,& supposioires lenitifs. atricis La descente de matrice. CHAP. A A est defrens. La defcente de la matrice eft dicte quand el ule bas, tout de son lieu mais en partie seulement. La fage femme peut recognoistre telle descente parce que mettant son doigt quelque peu auant dedans la partie hóteuse elle la sent bien à l'aise : la patiente si elle se tient debout quelque temps sentira vne grande pesanteur & faix sur la partie honteuse:Si eft allife,ou couchce sur le doz, ou descharge son ventre,elle fent vne pesanteur & oppression sur le boyau droict:Si elle se courbe ou se couche sur le ventre,elle fent vne difficulté d'vrine:outre plus elle ne peut aucunemét endurer l'habitation de l'homme. La cause de la descente de matrice : est la lafcheté des ligamens ausquelles est suspendue, & comme attachee.Car ainsi qu'enseigne l'anatomie,la matrice est liee estroictement par le moyé du peritoine & de quelques ligamens assez forts à l'os facrum,à l'os barré,aux fancs & aux lombes:Si donc tels ligamens sont rendus lasches ou par trop grande effusion d'humeurs , ou par ce que durant la groisse le faix estoit trop pesant: ou pour quelque cheutte:ou, pour quelque cotusion,la matrice tombe facilement & descend hors de la place.Les causes,& lignes, cóme aussi la guarison de ce mal seront plus faciles à discerner par le discours que ferons de la procidéce de la CHAP. xiv. Maircis point . pay la matrice. Precipitation de matrice. Recipation de matrice eft,quand le corps de la matrice deualle & tombe non feulement dedans le col de la partie honteuse, mais aussi hors iceluy col.En quoy est beaucoup plus gref- ue que la descente.Car en la descente, la matrice ne sort hors le.col de la partie hóteuse, seulemét iusques au milieu d'iceluy plus ou moins : mais en la procidence, la matrice fort tellement hors le cos de la partie honteuse, que tout son corps ou vne partie d'iceluy se peut voir,manié &trai- cté auec la main.En telle precipitation i'ay ob- serué trois forte de cheutte du corps de la matri- ce. L'vne, quand non tour le corps fort dehors mais seulement vne partie d'iceluy comme la tierce,ou moytié ou plus de la moitié, tellement que lon voit l'orifice exterieur de son col propre & la moitié de son corps non son fond, cóme la moitié d'yngros euf. L'autre, quand tout le corps de la matrice sort dehors, de telle façon qu'il resemble à vn auf d’oye ou d'auftriche come dict Aëce, ou plustost à la bourse des testicules que les Latins appellent scrotum, & tombe iusques dedans les cuisses, voire quelquesfois iusques au milieu d'icelles, aucunesfois iusques au genoil,i'en ay veu vne telle à vne femme miénevoysine:Hippocrates à faict mention de ces deux au liure de morbis mulierum. La tierce, quand tour son corps deualle tellement que le dedans de fa cauité eft renuersé au dehors, & le dessus qui estoit interieur est abbatu en bas faifant l'exterieur, comme si renuersiez vne bourse ronde,ou retourniez vn sac à l'enuers, que le dehors fust dedans, le fond en bas, & fon col en haut:de laquelle precipitation Auicenne parle au chap.s.du 4.traicté du feu 21.du liure 3. l'en ay veu vne telle beaucoup plus grosse que les deux poingts,en vne femme sur le pont au cháge nouuellement accouchee apres un long & laborieux trauail:à laquelle la sage femme tira hors la matrice tachant d'auoir l'arriefaix, mais l'arrierefaix estoit tellement attaché contre les paroits interieurs de la matrice, que l'arrierefaix amenast quant & soy la matrice & la feist renuerfer:la matrice estant hors & ainsi réucrsee,les Chirurgiés appellez auec moy , separerét le plus doucement qu'ils peurent l'arrierefaix d'auec le corps interieur de la matrice, estant separé reduyrent la matrice en la forme naturelle & la repouferent dedans son lieu accoustumé: mais la femme mouruft deux iours apres.I'en ay veu aussi des semblables à plusieurs femmes qui ne laissoient pas d'aller & de venir,& telles matrices precipitees leurs pendoiét entre les cuisses comme yne grosse courge.l’en cognois vne quien a vne telle neufans son passez. La cause de la procidence est semblable en espece, mais beaucoup plus vehemente que de la descente.Assauoir l'abruption, ou l'ascheté des ligamens & membranes,qui tiennent lice la matrice,auec les parties voylines. Les ligamens font sont rompus & dilacerez,par pourriture,par ve hemente tension d'iceux ,à raison d'vn mouuement violent,qu'elles font,grande vociferation, toux violente, esternuement vehement & frequent, le bruit & estonnement du son d'vne artillerie ou du tonnerre, enfantement soudain auec effort à trauailler , retention d'haleine en difficile accouchement,en auortemér à poulser hors l'arriefaix,en durté de ventre,tenelme, difficulté d'vrine & tous autres mouuemens, elquels le diaphragme & les huict muscles de l'epigastre comprimét la matrice & rompent ses ligamens,ains la font choir.Semblablemét la pe. fanteur de l'enfant durant la groisse, la grande quantité des mois retenus , la multitude des eaux en hydropisie ,la main violente & temeraire de la fage femme à tirer hors l'enfant & l'arriefaix,le glissement,le bronchement , la course legiere,le baler,les danses esquelles il faut saurer, ou choir de haut sur les iambes escarquillees, leuer quelque grand fardeau, la grande contusion & autres semblables mouuemés violés qui ont puissance de rompre les ligamens de la matriLes ligamens sont leschez , ou , parce qu'ils sont imbus d'une grande humidité principalement picuiteuse, qui y decoule incessamment, d'autant que la matrice és femmes est comme vne cloaque:ou à raison des enfantemens frequés: ou,parce qu'ils sont paralytiquezpour sestrelóg temps assis sur un siege de pierre,ou auoir habité en lieu humide, ou auoir long temps demeuré en l'eau froide, ou pour en auoir beu exceffiuement, & vser de viandes humides & froides, ou pour quelque rristesse ou crainte vehemente, ou nouuelles fafcheuses & soudaines & autres telles causes. ce. Outre ces causes,le desir que la femmea de se ioindre auec l'homme faict aussi precipiter la matrice,laquelle ne peut estre remise sinò par la conionction. L'eil demonstre de quelle forte est la precipitatió. Quand le seul col de la matrice,ou la moitié ou quelque partie du corps,ou tout le corps de la matrice fort dehors,on voit au bas d'iceluy (n’estant encores gueres plus gros qu’enuiró vn auf d’oye, aucunesfois aulli gros que le scrotum)vn trou,qui est le vray col de la matrice attiree en bas vers cedit col,& deprimee par le fod ou corps de la matrice: par lequel trou le sang menstrual descend en son temps au femmes qui ont ce mal. Quand toute lamatrice est renuersee du dedans en dehors & du haut en bas, ce trou n'apparroist pas,& le tout resemble à vne grofse gourde à vin,ayát à son haut vne oualle moindre que la basse,& au bas vne autre ronde beaucoup plus grosse que la haute, sans aucun trou en bas:à l'entremillieu desquelles y avne estroisseur remarquable, les feparant aucunement, qui est le col de la matrice dilaté : Par tout ce corps inferieur lon voit sortir comme par resudation le sang méftrual au temps accouftumé & prefix. Es deux te Es deux premieres sortes de precipitation, y a fort peu, ou point de douleur:en la tierce violés e douleur quad eft recéte:peu ou point de dou leur quand eft inueteree:car c'est la bouche &les attaches dont la matrice pend,qui sont fort fensibles,& non pas le corps interieur. Sont plusieurs autres lignes communs à toutes ces trois fortes. Au commencement du mal le sang fort en grande quantité, puis s'ensuit vne douleur grande és parties,ausquelles est attachee , à sçauoir és Aancs,lombes,cropion, hypogaftre, parties honteuses. Lon voir à l'ail & sent on au tact vne pefanteur &tumeur de forme d'oualle,de telle gradeur & grosseur que peut estre l'amplitude de la vulue & la relaxation:les matieres fecales & vrine sont le plus souuent supprimees à raison de ceste tumeur qui comprime le boyau droict & le col de la vellie. La femme ne peur cheminer. La fiebure l'accópaigne quelquesfois : bien sou(uent des conuulsions. Si les ligamens sont relaschez par trop grande humidité,la matrice tombefans faire douleur : les lieux font tousiours moistes & remplis d'humidité principalement au coït:le regime de vie froid & humide a precedé. Si les ligamens sont pourris,on le cognoistra par la sanië puante & virulente qui en sortira. Les prognostiques. La recente procidence de matrice telle qu'elle soit vne fois remise és ieunes femmes demeure affeurement, & ne menace plus de recidiuie:mais celle qui est desia enuieil F lie, d'autant qu'elle ne faict douleur aucune & est hors de danger de conuulsion, se peut aucunement remettre,mais non sans grande pcine, & si incontinent pour legiere cause retombe principalement en l'aage qui commence desia'à decliner.Si elle tombe par rupture du peritoine,ou par paralysie des ligamens, ou par pourriture est incurable. Si elle est fort descendue entre les cuisses elle ne peut estre reduitte qu’à grande peine & se corrompt par l'air ambient, fvlcere & putrefie par le continuel attouchement de l'vrinc & de la matiere fecale, & aufli par la contusion & compreslió du froid des cuisses, dont aduient que le plus fouuent elle tombe en gangrene, ou chancre, ains apporte milles incommoditez à à tout le corps, à raison du grand consentement & communication qu'elle a auec le cueur, cerueau, foye ,ainsi qu'enseigne Galen: qui contrainát bien souuent de coupper ce qui se represente corrompu,d'autant que le vif ne peut aucunement compatir ny auoir alliance auec le mort,mesme que le vifchasse le mort.Et ce pendant la femme pour ceste abscission de matrice ne laissera à viure: veu quefest veu des femmes qui ont long temps vescu apres que la matrice pourrie leur auoit esté couppec ou cheutte par pourriture. Aussi la matrice n'est pas vne partie noble ny necessaire à la vie, mais seulement necellaire å ta generation ainsi que les tefticules, lesquels encores qu'ils soient couppez n'ostent point la vie. La matrice qui tombe dehors par fon son propre vice est incurable: quand elle tombe par le vice d'autruy, à sçauoir par accident de cheutte, ou de heurtement,ou de fauter,dancer, ou par trauail laborieux, elle fe peut guarir moyennant que lon y donne ordre de bonne heure. Laguarison se commencera par la faignee du ftoriai bras au cas que la femme soit phlecorique:puis le corps sera purgé par medicament conuenablea l'humeur peccant, qui soit doux:car le vehemét chasseroit les humeurs sur la partie affligee: auát lequellon aura laschéle ventre dur par quelque clystere lenitif & discutient, à raison des vents: en la decoction duquel les mauues, guimauues, & autres remollitifs Teront obmis:au lieu d'tceux la mercuire, bete, parietaire, chamamile, melilot, betoinc, armoise, absynce, fans huyle, fans calle , ne catholicon. Si lyrine n'a efté renduë en quantité suffisante, prouaquez-la non par choses diuretiques,mais par effort voluntairc &miagnition d'vriner,par voir les autres vriner,par doux maniment de la vellie, ou pour le mieux & plus promptement par le moyen de la foude. Par ces remedes le boyau droict deliure de la matiere fecale & la vellie de l'vrine, taschez à reduire la matrice en son lieu. Que la fenimo donc se couche à la renuerse, ayant les cuisses & fesses plus hautes que la teste, bien ouuertes 8€ esquarquillees & les iambes recueillies vers les festes, a fin que la matrice retourne plus à l'aise en son licu & que la fage femme qui luy affiftera > Alatrezito fomente la partie de la matrice qui sera fortie hors d’huyle de lys,beurre frais ou graisse de ge- line tiede: ou auec decoction de mauues, gui- mauues, graine de lin pour l'amollir. Apres que sera amollie,luy fomente la mesme partie d'vne decoction d'alun, d'escorces de pin, d'encens, & de chesne:fueilles de beroine,lyerre, absynce,ro- ses rouges, balaustes,stechas, faicte en vin austere & eau ferree. Et au cas que la matrice nese mon- stre,ny du tout, ny en partie , fera iniections des sufdictes decoctions dedans la matrice: Puis foindra la main d'huyles de coing, de meurte, rosat,en espandant par dessus poudre subtile de noix de galle,balaustes,de gland, noix de cypres, roses rouges,masthic,& poussera d'vn linge auec les doigs tout ce qui est forty dehors, non tout à vn coup,mais petit à petit , & bien doucement, les festes & cuisses estant. hautes eleuees, escar- quillees comme auons dict, & secouees de mel- me façon qu'enseigne Galen à repousser le calcul qui supprime l'vrine. Pareillement Hippocrates au liure de morbis mulierum , apres que la ma- trice est remise en son lieu , veut qu'elle soit liee. La maniere de la lier eft explique par luymel- me au liure des Fistules, ou il parle de la cheutte du fondement. Faut ceindre les lobes auec vnc ceincture ou bande bien forte, & attacher ou coudre à la ceincture vne autre bande qui vien- ne à passer entre les fesses,& traverser par dessus la partie iusques par dessus le nombril. Et au cas que la femme ne voulust endurer tous les moyés & re & remedes susdits pour remettre l'amarry en son lieu , Hip. recommande qu'on la pende à quelqueeschelle par les pieds,les cuisses feparees & efcarquillees, & qu'on la fecoue à fin que par ceste succulsation la matrice puisse rentrer en la place. Ou bie sans ayde de la main on pourra reduire la matrice , auec vn pesfaire faict de laine enueloppee d'vn linge for delié; frotté tout autour des huyles susdičtes:Ou auec vn baston couuert de linge. Pour le mieux, seroit oindre le bout du pellaire d’huyle puáte, & presenter au nez quelque odeur fuaue. Lon dit que l'eau en laquelle on aura dissoult vn ail pillé fomentee, faict retourner la matrice. La femme cependant retirera son haleine à soy tant qu'elle pourra. Subit que será reduitte en son lieu, faudra 'essuyer de linges deliez l'onctuosité qu'on y aura appliqué, à fin que les parties ne foient delaiflees lubriques, qui pourroit donner occasion de nouuelle recheufte. Puis incontinent fomenter les parties genitales & parties voisines, auec decoction altringente, faicte de lumach, queuë de cheual, polygonum, herniaire, alun de roche, efcorse de grenade,noix de cypres, berberis en eau ferree ou de pluye & vin vermeit. On appliquera aux lombes,aynes,flancs,vmbilic, sous les mão melles ventouses sans scarification auec grande flamme:lon fera des ligatures aux idinctures des bras:lon fera vn pessaire de liege couuert de cire blanche ou de velours ayant la forme d'vne poi re de certcau , au bout duquel lon mettra quel- que chose de puant: ou pour le mieux vn liege plat en forme ouale couuert de velours , lequel on mettra tout droict dans la vuluc à fin qu'il y entre plus à l'aise,puis quand il sera entré entier, Je tourner en plat,à fin qu'il y tienne plus ferme. Lemfontem Monsieur Rouffel personnage de linguliere do(afüren ile Arine nostre bon amy, en son enfantement C2 Cæsussil. farien, faict mention d'une sorte de pellaire du quel il louë merueilleusement l'vsage, non semblable à ceux qu’on infere seulement au col de la partie honteuse,mais commode & idoine pour mettre & entretenir dans la cauité de la matrice: fait de seule circ,ou d'argent,ou d'or,ou plustost de liege bien poli, mediocre,leger , lequel estant intericuremer dans la cauité de la matrice, n'empesche les femmes d'habiter auec leur mary, de conceuoir , & si guarit perfectement la precipitation de matrice, sur tout celle qui est de la tierce forte. Voyez en son liure le passage fort remarquable.Ló prouoquera le vomiflemér mettant les doigts dedans iusques au golier qui seruira infiniment, tant pour purger les humeurs pituiteuses qui sont cause de relascher les ligamens que pour retirer en hault la matrice: lon fera yn parfun par bas aucc fiente de beuf ou de taureau,ou auec ammoniac,galbanum afla fætida,à part ou dissoults en vrine puante: ou auec plumes de perdrix,ou de geline, ou de therebenthine tous respandus sur les charbons ardents,& la fumce d'iceux reccuc par vnc cane ou enton noir,à la charge que la femme soit couuerte de toutes pars ad ce que la fumee ne luy penetre iusques au nez.Ne faut toutesfois vser indifferemment de parfuns en toutes femmes sans grande confideration:car encor' que les choses puantes par leur odeur ayene la vertu de repousser la matrice irritee de leur puanteur, mesme par leur chaleur grolliere deresoudre quelquels huiniditez dont la matrice ou ses ligamens font pleins: toutesfois ils font souuentesfois tomber en fyncope les femmes delicates,principalement celles qui ont les esprits fort subtils, ou la vertu fensitiue de la matrice fort exquise , ou la matrice pleine de grosses humeurs. Car és femmes delicates ayans les meates assez amples & les esprits subtils ils incrassent les esprits tát animaux que vitaux ; & empeschét qu'ils ne puissent libremét effectuer leur vertu:& en celles qui ont la marrice pleine de grosses humeurs,esmeuuét la matrice dauárage en espoillissant de plus en plus les hú meurs par leur vapeur grossiere,ou pour le mois luy causent vne plus grande extensió resouldant telles humeurs en ventousitez. C'est pourquoy Alexander Aphrod. au 6o.probl. du premier liure defend toutes choses fotides aux femmes hysteriques qui sont subiectes à l'epilepsie.Donc quand lon se feruira de choses puãtes le meilleur sera les appliquer,que d'en vser en parfuns, mefme à l'instant qu'on les appliquera presenter cho fes odorantes au nez,& commencer par les plus debiles. Outre les remedes susdicts ne faudra wiatr.egloc. oublier , appliquer emplaftres furle nombril & les lombes faicts de ladanum , maftich, cloux de girofles,ambre:ou l'emplaftre pro matrice, de pelle arietina , y adioustant poudres d’esponge beợeguar, de racine de bistorte, & de herniaria: & vis à vis du nombril vn fachet plein d'herbe à chat fricallee sur la poelle, enflambee & arrousee de vin vermeil:ou de la laine grasse bouillie en vinaigre: & par dessus ces emplaftres bander la place commenceant de la partie basse montant en haul. Lon continuera tous ces remedes, iufques à tant que lon soit asseuré que la matrice soit remise en son lieu, & lors faudra ioindre les cuisses l'vne sur l'autre en forme croisec,& fecotenir de ceste façon dix ou douze iours voire quarante couché à la renuerse sur vn lict nó de plumeny de paille mais plein de l'herbe sainct Innocent, en grand repos,changeant les remedes de iour à d'autre. S'il aduenoit que la matrice Platr.exit. pour auoir esté trop long temps hors de son lieu Infid. fust par trop refroidie auant que la reduire faur la fométer auec decoction des fueilles de laurier fosmarin,armoyse,chamamile,melilot auronne. Siest tumefice & endurcie aucunement,sera bon l'emollir auec decoction de violes,mauues, bráche vrsine puis la reduire en son lieu,n'vsez aucunemét de bains pour la reduire, parce que la fituació qu'est requise dans le bain augméteroit plustost la precipitation. Au lieu des bains si beToing eft, feruez vous de decoctions de myrte, létisque,inalicoriumet d'autres choses astringen Marr.tujad tes: 1 tes: en laquelle vous ferez tremper esponge ou laine,ou linges qu’éfpreindrez pour appliquer sur le ventre. Si la matrice retőbe bien tost apres, à raisó d'vn humeur,lentes detergé cest humeur auec vrine puante ou lixiue doux auquel adiousterez si besoing est fel nitre,& tát soit peu de cédres delie de vin bruslee.Si pour tous ces remedes la matrice ne peut estre reduite,ouqu'elle soit vlceree & pourrie, selon le conseil des anciens,la faudra lier, couper ce qu'est necessaire, puis la cauterizer & paracheuer la cure selon l'art: telle incisió n'est sans danger de mort:Toutesfois i'ay cogneu vne femme en la ruë de la Calande femme d'vn orfebure'nómé Dureau, à laquelle allat à la felle, la matrice tomba entieremét dedans le baflin où rendoit ses excremens: je la veis & manié auec les mains accompaigné de maistre Nicole Ralle:ceneantmoins elle a furuescu plus de quinze iours se sentant en meilleure fanté & plus allegee que n'auoit esté depuis dix ans, ésquels la matrice luy tomboit alliduement. Monsieur Rouffet en son enfantement cæsat rien explique en plusieurs hystoires qu'il apporte,la façon qu'il faut tenir á inciser la matrice renuersee:il faut, dict-il,lier estroictement ceste espace d'estroisseur qui est au milieu des deux oualles,non l'ouale inferieure d'autant que peu souuent elle se putrefier,non l'ouale superieure à raison de la violente douleur quiy suruient: estant liee, faut la coupper , puis cauteriser: non pas toutesfois coupper ny cauteriser que la li gature n'y ait longtemps demeuré qui sera ferree & reserree tous les iours de plus en plus estroictement.Telle extirpation le doit attenter quand lon cognoist quela matrice ne se peut plus contenir en son lieu,ou commence à se putrefier ou est defia gangrenee, voyez ce passage& celuy de Monsieur Paré parlant de la matrice precipitee. Matrone Pour preuoir que la matrice ne retombe plus luftacetu.. faudra purger souuent l'humeur pituiteux auec medicament doux & bening:comme pilules de hyere, fætides,aggregatiues:ou, que soyent coposees de poudres de benoiste & d'agaric trocilqué malaxeez auec oxymel:& le ledemain prédre demie dracme de mithridat. Digerer aussi les humeurs auec syrops de stechás d'hyffope, d'armoyse,oxymel de Gale: Ou en composer vn des matricaires. Le regiine de vie sera soigneusement obferué, que consistera en viandes chaudes & feches, de bonne nourriture, qui n'ayent vn suc espois & gras,& qui ne soyent venteuses: pluftoft rostics que bouillies:en quátité mediocre pour euiter la quantité des excremens. Le ventre,sera n'y dur n'y trop lafche: on euitera le violent exercice,le sauter,danser,baller,le coïc, la cholere,la vociferation.Lon vsera quelquesfois de quelque poudre astringente faicte de coral rouge,de corne de cerf bruslee, meurte , lentiles pelees auec vin vermeil au matin. Et au cas que la matrice se desbordast de ceste façon pour le desir qu'elle pourroit auoir d'estre arrousee de la la semence virile, le seul & singulier remede sera marier la damoiselle. Si vne partie de la matrice qu'on appelle la Landie est cheuste, vlez de ceste fomentarion pour la reduire. Mousse d'arbre de chesne defei. chee dedans le four racine de bistorte, fueilles de lyerre,summites de meurte,cósoude, aluyne, plantain,coq,herniaire, polygonú,roses seches, Heurs de rosmarin & de stechas, matricaire , armoyse:y adioustant alun enuiron demic liure,& sel vn quarteron:du marc de ceste decoctió vous pourrez faire yn cataplasme pour appliquer sur la partie. Fureur vierine. CHAP. XLV I. Vreur vterine, ainsi qu'auons dict cy deuant furuient, le plus souuent à la suffocation de matrice,quand ell’est desbordee par quelque desir insatiable d'auoir l'arrousement du sperme viril.Elle differe ce neantmoins de la suffocation de matrice en ce que la matrice ne change de place,& ne comprime n'y enuoye vapeur aucu, he aux parties nobles pour les affliger ainsi qu'é la fuffocation:mais elle demeurant tousiours en son lieu naturel communique au cerueau, vnc vitieuse qualité de la mauuaise dispofition par l'espine du doz, ou autre telle source d'icelle: & que les patientes ne sont destituees de voix, parolle, mouuement & sentiment, ainsi qu'en la Tuffocation:mais au contraire font rédues mouuantes,inquietes, babillardes & proptes à courreux:outre plus leurs reueries & manjes ne sont que de choses veneriennes, n'imaginent & ne parlent que de ieux & d'accollades amoureuses, mesme la partie honteuse leur demange, & prend grand plaisir d'estre maniee. Ce mal icy n'est autre qu'vne ardeur & ferueur de matrice espandüe principalement au cerueau & de la à tout le corps,à laquelle suruient incontināt vne refuerie enragee. Tel accident procede la plüspart d'abondáce de semence deprauee,& aduient aux femmes de temperature chaude,en la Heur d'aage, aux vierges & celles qui sont continentes qui se nourrillent beaucoup & de bonnes viandes , qui se delectent en delices & voluptez, principallement si autresfois se font accoustumees aux plaifirs veneriens. Ad ce mal sont conuenables les remedes qu'a uons descry pour l'inflammatió de matrice. Faictes donc iniections & pessaires auec iuft de plantain, pourpier,ioubarbe,& de morelle,y ad de vinaigre & de camphre: attirez hors la femence deprauee auec peffaires com posez de sel nitre & cardamome: ou de cumin, & caftoreuin. Tirez du sang tant du bras que du talon. Faictes embrocations sur le deuant de tefte d'oxirhodin pour empescher les vapeurs qui montent. Estouppement des cotyledons. CHAP. XLVII. E la vene caue & de la grande artere sont DEI enuoyees à la matrice doubles venes &arteres,lesquelles venes & arreres ainsi que nous enseigne joustant peu enseigne l'anatomie,sont distribuees à la matrice,aucunes à son corps,autres à son col. De celles qui viennent à son corps plusieurs rameaux, sont espars & quasi esperdus par tout son corps pour luy dóner nourriture:Autres rameaux penetrent iusques à la cauité d'iceluy , les orifices & extremitez defquel aucunement eminentes& nodeufes font appellees cotyledósjà raison qu'é leur millieu y à comme vne petite cauité en forme de gobelet:& font femblables aux hemorrhoides du siege,ou a vne herbe appellee vmbilicus veneris, qui à les feuilles orbiculaires & quelque peu caue.Par ces orifices le sang menstrual se purge dedans la cauité de la matrice au temps ordonné és femmes mariees,non grosses: par les mesmes orifices l'aliment est porté au petit fætus,en grossesse.Parquoy ils n'apparoissent & ne sont aucuneiñent eminens sinon au temps que le sang coule ou à recentement coulé & font tellement adherens & fi vnis durant la groisse aux orifices des vaisseaux des secondines qu'il semble que les deux sortes de vaisseaux ne soyent qu'vns:qui faict aussi que le petit fætus par le moyen de telle connexion & vnion de řenes & arteres est tenu plus ferme dans la matrice.Ces orifices de venes & arteres appellez cotyledons ne se peuuent voir és femmes, fi non grandes, pleines de sang crasse & espois, ayár les venes larges,& nouuellement accouchees. Ils fe voyent en tout temps és cheures vaches & brebis de telle grosseur, & couleur qu'vn grain de & bled, voire plus grosses quand elles sont pleines. Es vaches recentement pleines representent des noisettes rondes, & quand elles sont prestes à veeller,des esponges blanches remplies de plusieurs trous li grands,& larges que la main peut tenir. Aucuns Anatomistes ont pensé que la femme n'en à point par ce que tels orifices ne sont point aspectables, sinon au temps qu'est recentement accouchee : mais l'aphorisme 4s. du liure.s. d'Hip. & le commentaire de Galen monftrent le contraire, mesme plusieurs passages qni sont au liure de morbis mulierum. Si donc les cotyledons sont pleins d'humiditez crasses,espoisses & muqueuses,facilement ils festouppét:ains le sang menstrual est empesché de descendre dans la matrice en telle quantité qu'eft neceflaire. Ce qu'apporte non seulement vne suppression de mois, qui est la cause de la pluspart des plus grefues maladies de la matrice:mais aulli faict auorter la femme seló l'aphorisine predit & aux liures de la nature & des maladies des femmes. Les femmes qui sont micdiocrement corpulentes, auortárs au second ou troisiéme mois de leur groisse sans cause manifefte, ont les cotyledons pleins de mucosite & ne peuuent contenir le petit enfant pour la pesanteur, qui est contrainct à la diruptió d'iceux de cheoir. Les signes des cotyledons pleins sans groisse: sont pesanteur & douleur aux lombes ,aynes & bas du ventre les mois coulans font muqueux, glaireux glaireux &vifqueux:qui coulent en petite quancité & auec peine,douleur,tranchees & torsiós. En groisse,les lieux sont moites,pleins de mucositez & viscositez non mordicantes selon Hip. aux liure de la nature de la femme & de les maladies. L'obstruction des cotyledons est demonstree par l'habitude du corps de la femme : par son regime de vie & autres marques, qui declarent les venes estre remplies:Par vn lang grosespois & visqucux:durteou tension au petit ventre:pesanteur aux lombes & cuisses. Parce la guarison sera,de subtilier cesang par remedes attenuans, detergents & incisifs : tels qu'auons descry cy deuant en la suppression des inois prouenant de telle cause. LES VICES DY COL DE LA MATRICE. XLVIII. Liepuis le propre orifice du corps Que ceft le vray col de la matrice. CHAP E'col de la matrice selon Galen commence de la matrice & festéd iusques à l'entree de la partie hóteuse qu'on appelle vulue: Fallopius en ses obseruations anatomiques, dit que le col de la matrice, n'est ceste partie en laquelle est receu le membre viril:mais ce petit canal & conduict estroict qui sert comme d'auát entree ou de porche à l'orifice interieur de la cauité de la matrice, dans laquelle auant entree le membre viril n'entre pas: mais il y touche seulement,&fe peut fentir auec le doigt inseré dedans le lieu:mesmemét estre irritee le plus souuent au coït violent qui contrainct les femmes y sentir douleur & fen plaindre.Pour plus facilement & à la verité par- ter du col de la matrice, selon qu'auons obserué par plusieurs anatomies , le col de la matrice, ainsi qu'auons dit cy deuant au second chap. de ce liure, c'est vn canal, ou comme conduit & meat petit & estroict,qui s'en va rendre dans la cauité ou capacité de la matrice,long de l'esper- seur d'un pouce:lequel à deux orifice ou entree, vn qui respond à la capacité de la matrice,lequel est si estroict és femmes grosses & fi estroicte- ment fermé, que la poincte d'vne esguille ou poinson ny pourroit penetrer ny passer outre. L'autre, qui regarde vers la partie honteuse , le- quel represente la figure d’yn museau du poif- son qu'on appelle Tenche, ou celuy d'un peric 'chie nouueau né:Au milieu de ce canal ou con- duict estroict,quieft entre ces deux orifices , fe rendent quelques rameaux des vaisseaux. Iper- matiques, par lesquels les femmes grosses rédér leur femence.Car il ne faut croire que les fem- mes rendent leur femence dedans la cauité de la matrice durant qu'elles sont grosses: mais dans le milieu de ce col de matrice que nous tenonse- ître le vray col de la matrice. Celles qui ne sont grosses rendent leur semence par deux voyes:I'v- ne par les cornes de la matrice dans la capacité de la matrice : l'autre par quelque rameau des. vaisseaux spermatiques qui se vient rédre au mi- lieu du vray col de la matrice. Donc nous ap. pellerons pellerons icy col de la matrice,non le canal ou est receú le membre viril comme dedans vne gayne, ainsi qu'a pensé Galen:car ce canal la , eft non le vray col de la matrice, mais plustost de la partie honteuse.N'y l’auant-entree de la bouche de la inatrice ainsi qu'a pensé Fallopius:mais come nous enseigne l'anatomie,ce canal estroict & fort court accompaigné de ses deux orifices als sauoir de son orifice interieur,qui se réd à la cauité de la matrice,& de son orifice exterieur,qui regarde la partie honteuse:par lequel canal la lex mence virile est receuë & attiree de la matrice dans la capacité de la matrice : & l'enfant fort hors de la cauité de la matrice ..C'est ce que les sages femmes deliurans leurs femmes appellent le couronnement, & quand l'enfant est prest & fortir hors de la matrise,elles disent qu'il est au couronnement. Or ce col encores que le disions estre fort estroict & anguste, nous l'entendons estre tel aux vierges, femmes steriles, ou qui cessent de porter enfans, ou qu'il y a long temps qu'elles n'ont enfanté,ou qui sont enceinctes:car aux autres qui accouchent ou qui ont accouché nouuellement il n'y appert qu'vne cauité sans l'angustie fufditte,qui festend depuis le fond de la marrice; iufques à la partie honteuse à la façon d'une bourfe ronde ouuerte:ainsi que i'ay veu en plusieurs femmes nouuellement accouchees. Vray est que quelque temps apres l'accouchement le tout re"tourne en fa formne naturelle & accoustumec G Aristote, Oribale,& apres eux monsieur Fernel, ont pensé que la semence tant virile que fæminine est receuë dedans ce col,& portee ou plustost attiree de la matrice par ce col à la cauité de la matrice:Et ne veuillér point que la femme iette sa semence en autre lieu qu'en ce col, ainsi qu'auons dict nagueres non par les cornes de la matrice en la cauité de la matrice,ainsi qu'estime Galen:autremét ,disent ces trois gráds autheurs, la femme estant grosse ne rendroit point de semence au coït,ainsi que fausement à pensé Aụicenne:ou, si elle en rendoit par les cornes de la matrice dans la matrice,la feinencely corromproit:& de fa pourriture exciteroit vne infinité de fascheux accidens tant à la mere,qu'au perit. Parquoy, suyuant l'obseruation de l'anatomie, faut croire,comme auons ia dit, que la femme rend sa feméce en la matrice par deux voyes:l'vne par ses cornes:l'autre par les vaisseaux spermatiques qui se rendent au col de la matrice.Les femmes non grosses rendent leur sperme dans la matrice par ces deux voyes : Celles qui sont grosses, seulement par la voye qui se rend au col de la matrice. Qucy qu'en soit , quand l'enfant eft conceu, ce canal demeure clos & fermé li estroictement que la poincte d'vne esguille ou poinson n'y pourroit penetrer,non de son orifice exterieur qui regarde la partie honteuse, mais de son orifice interieur qui respond à sa cauité:autrement que deuiendroit le sperme que réd la femme groffe au coït,laquelle apres le coït demeure refr verit ner il frues leur ga me vie qu'auo staque demeure toute moite non tant du sperme viril que du lien.Mesme l'interieur orifice , n'est si eftroictement ferıné des premiers iours de la coception:autrement comment se pourroit faire la superfætation, de laquelle Hippocrates, parle tant doctement:& laquelle nous voyons souvet aduenir quinze, vingt,voire trente iours apres la premiere conception. D'auantage l'argument qu'éseigne Hippocrates aux sages femmes pour experimenter auec le doigt si l'orifice interieur est fermé estroictement,n'est asseuré. Car si selo l'anatomie, l'entree de la partie hóteuse iusques au col de la matrice est longue de douze à treize doigts,le doigt de la fage femme à grande peine pourra-il paruenir iusques à l'orifice interieur de la matrice, si d'auánture la fage femme n'y employoit la main entiere.Faur ce neantmoins tenir pour asseuré que l'orifice interieur de la matrice est fermé estroictemét apres que la fem. me à conceu, principalement iusques à ce que les membranes du foetus soyent procrees & luffisamment solides, pour garder que la semence ne forte hors la matrice,& de peur qu'elle ne soit refroidie & euente de l'air ambient : & apres veritablement il fouure quelquesfois pour dóner issue au sperme, & à d'aucunes aux inenstrues, & certaines aquositez qui sortent pendát leur groille:si nous ne voulions dire que le sperme vient du millieu du col de la matrice ainsi qu'auons maintenant discouru:& les menstrues & aquositez par les venes qui se viennent réger Gij à l'entour de l'orifice exterieur du col de la ma: trice:par lesquelles auons dit cy deuant les menstrucs aux vierges & aux femmes grosses fefcouler. Cecol donc de la matrice, ainsi obserué par l'anatomie que l'auons descry,puis qu'est le palsage par lequel les mois sescoulent aux femmes no grolles ny vierges:& le sperme tant viril que feminin est receu dans la matrice, li tăt soit peu eft mal dilposé en la femme, non seulement la conception ne se pourra accomplir, mais maux & fymptomes fascheux suruiendront de ceste mauuaise disposition. Or deux sortes de vices luy sont moleftes: Aucuns luy sont communs auec la matrices d'autant qu'il est partie & entree icelle)& que le corps de la matrice ne pourroit si mal porté que son colne sen resente )Les autres luy sont propres,à rayson que par iceux son action & vlage est abolie,deprauce, ou empefchec:qui est son ouuerture, à l'exclusió des mois & autres choses qui sont molestes au corps de la matrice,& à la reception de la semence tảt virile que fæminine:& fa clofture, à la retention du {perme,conception & retention de l'embryon & fætus.Son ouuerture ou closture est deprauec quand il est trop lubrique, trop grand, trop large, trop estroict, trop ouuert,trop hiant:abolie,quand il est fermé ou estouppé, precipité & poulsé hors de son lieu & place naturelle : peruerty de sõ lieu,alfauoir en derriere, sur le boyau culier,ou en deuāt,contre la vellie:de costé, vers l'ync I'vne ou l'autre hanche ou ayne: nous parlerons particulierement de tous ces vices. Le col de la matrice trop lubrique. È col de la matrice est quelquesfois si lubri que que le sperme viril ny peut estre retenu ny de-là enuoye à la matrice ou artiré de la matrice. Telle lubricité & mollesse prouient de l'humidité trop grande, ou,de tout le corps,ou, de la matrice:parce faut vser de semblables re medes qu’auons descry pour la grande humididité de matrice:outre lefquels adiouiterons, que le regime de vie doit tendre à desecher,par viandes rosţies,pain dur , biscuict,&c.à quel effect feruira beaucoup li l'on vse de ce fel sacerdotal. Qui est preparé de deux onces..desel.commun, quatre onces de fine canelle , demię once pour chacun d'ameos, poiure, siler de montaigne,hylSope,origan, pouliot: le tout puluerisé subtilement.Cefel consume le phlegine de la teste & de l'estomach,purge la matrice & tout le corps, rend l'haleine bonne & odoriferante, appaise la douleur des dents, dissout les bruits d'oreille, arreste la toux & deliure la difficulté de respirer? Tous les matins lon prendra aussi gros qu'vne noix,egale portió de triphera magna line opio: Michaela , & de micleta qui est vne composition fort excel lente pour defecher tout le corps &arrester toutesorte de Aux:encores qu'elle ne soit pas beaucoup vsicee.Ce pendant lon fera parfüns astringents à la partie auec decoction de balaustes,ef corce de febues,gobelets de glands, corrigiole, plantain, queuë decheual,bouillies en eau ferree ou de pluye,ou de cisterne auec vinaigre rosat: Ló vsera de pessaires fuffisamment gros faict de la poudre de pfidie, hypocyftide, acacia, colophonie incorporee ensemble auec vn pillon de fer:Scra bon aulli d'appliquer emplaftre sur le ventre & les lombes,& venant iusques au cropion long & large de demy pied, faict de la poudre lusdicte malaxee auec iuft de plantain, Le col de la matrice dense ou endurcy. L. E col de la matrice non seulement, inais aussi tout le corps de la matrice,chacun à partyou tout deux ensemble,peuuent endurcir non seulement par plusieurs obstructions , qui se sont faictes des humeurs grosses , visqueuses & elpoilles retenues tant és venes menstruales & ori. fices des cotyledons, que'és vaisseaux spermatiques,ainsi qu'auons discouru aux chapitres vnzieme & 47.dece liure: mais aussi par plusieurs tumeurs,par callofitez a raison du frequét coït, par cicatrices delaissees apres les vlceres guaries, par carnositez , ainsi qu'Hippocrates enseigne aux liures de morbis mulierum & de fterilibus: par la groisse ainsi que dit Hip.en l’aph.s4. du s. Er telle diuersité des causes se peuuent discerner en general,par le seul moyen que Galen donne au comment du susdi&t aphorisme: Quiest que la la durré de matrice ou de son col principalemét de l'orifice exterieur d'iceluy col, qui prouient de groisse, à l'attouchement du doigt de la sage femme inseré dedans la partie honteuse bien auant,est trouué mollastre & sans afperité quelconque:mais la durté qui prouienç de quelque tumeur,ou pour auoir trop long remps demeuré en cau froide,ou sestre assis sur la pierre froide,ou par callosité,ou cicatrice delaissee apres quelque vicere, ou plaie guarie,est sentie fort du re,sudaftre&bien aspre:outre la douleur grande ou petite,qui la peut accompaigner,& autres fignes des choses qui ont precedě. Telle durte n'épesche seulement la conceptió, parceque le col de la matrice ainsi dur & anguste ne laisse escouler librement les mois:ny se peut aftreindre à recepuoir & retenir la semence virile qui fescoule soudain apres le coït,mais aussi cause auortement.Car encores qu'elle retint la semence & que d’elle la femme conçoipue,le petit fætus auortera, à raison qu'il ne pourra croistre &feItendre dans la matrice: & qui pis est ne pourra sortir sans danger de mort de la mere , à raison de l'angustie des lieux trop durs & eItroicts. La guarison sera diuerse selon les causes .Les obstructions seront ouuertes par remedes aperitifs tels qu'auons specifié pour la supprellion des mois. L'enfant conceu sera retenu au ventre de la mere iusques au iour prefix de son terme. Les tumeurs seront guaries selon la forme qu'a زانة G vons descrỳ:cy deuant:Les callositez & cicatri ces(fielles ne sont inueferees de long temps & ayent ia pris racines és vielles femmes, selon le conteil d'Hippocrates aux liures de natura muliebri;de sterilibus,& de morbis mulierum)serot guaries par fomentations, pellaires, & linimens premierement doux:car les acres & mordicans exciceroyent soudain inflammation & vlcere, qui seroit vn mal pire que le premier, & allez grand pour empeicher la fecondité: puis acres & mordicans.Donc estuuez le lieul,aynes & petit ventre auec decoction d'hyeble, branque vrfine,chamamile, melilot, mercuire, racines de mauues guimauues,souchet, campane , feuilles d'armoyle,matricaire, pouliot, faicte en eau & -quarte partie de vin blanc:& apres cest estuuement inferez dedans la partie vn pellaire coposé des racines de pain de porceau, campane, bryone,cabaret cuictes soubs les cendres, linon boullies & meslees auec miel & figues non meures. Cependant tous les matins que la paciente hume trois ou quatre doigts des iufts ou bouillons de mercuire & de choux cuicts:mais fi à ce mal furuenoient fiebure,grinsement de dents,& fentiment de quelque douleur au fond du ventre, és flancs,& és lombes, seroit ligne de quelque -corruption d'humeurs amallees & retenues : & parce faudra vser de fomentation douce faicte d'herbes emollientes & mediocreinentaperitiues boullies en eau & petite quantité de vinai. gre pour en reçepuoir la fumee & estuuer : puis de de quelque liniment faict d'huyle rosat, moëlles de cerf, de bæuf & graisse d'oye pour oindre la bouche de la inatrice le petit ventre,aynes,lobes & l'os facrú.Sila durré eltcalleuse, fera bon inferer dedás le lieu vn suppositoire faict de cumin, fel,figue, miel & hyere diacolocinth,apres auoir fomenter le lieu de decoction de coleuree,cocóbre sauuage,campane,gêtiane,souchet, mercui-re,hyebles:Puis vfer d'vn liniment composé de moëlle de cerf , graisse d'oye & de pourceau, huyle de lis: Appliquer emplaftre ou cataplasme faict de farine d'orge & de fourment, rue, mercuire, & hyebles cuictes en eau, puis pistees y adioustant miel,iaune d'auf& cire blanche. Le col dels matrice hiant o trop ouuert. C II AP. LI LEFT A trop grande ouuerture du col de la matri uce,selon Hippocrates au liure de natura muliebri & second, de morbis mulierum,prouient d'vne debilité insigne d'icelle,laquelle est caulee par plusieurs occasions:Ou,d'un grand flux de sang qui à durélong temps:ou, quand les mois fupprimez de long temps se viennér à desbõder soudainement, & perseuerent long efpace de temps sans pouuoir eftre arrestez par aucuns remedes: Ou,quand quelques humeurs amallees de longue main dedansla matrice, & là retenue & quali empactees se desbordent en forme d'vn floc: Ou, quand la femme à eu vn trauail cruel & labourieux.Telles occasions apportent telles lalitudes à la matrice, qu'elle ne peut faltrein: dre ny amasser toutes ces fibres membraneuses pour fermer ce passage. Les signes sont selon le mesme Hip. quantité excessiue des mois fort mauuaises, fort liquides, fort humides,qui coulent sans ordre, sans periode,& fans aucun arrest. Laseinence virile ne demeure dans la matrice, mais li toft receuë, fitoft escoulee. Si la fage femme y touche auec le doigt elle discernera telle ouuerture exceffiue. Les forces du corps de iuur en iour fe diminuent. La fiebure lente suruient, frissons afsidus par tout le corps,douleur au petit ventre, reins, lombes,aynes, & aux flancs principalement si quelque humeur corrompue en est la cause. Les remedes selon Hip. font la diete restaurante si les forces sont debiles, desechante aulli pour arrester le flux. Les purgations douces & frequentes: fomentations sur le petit ventre, aynes & lombes auec decoction de meurte, roses, lentisque, queuë de cheual en vin vermeil: les pessaires aftringens :les parfuns par bas de mefme vertu : les emplaftres appliquez sur le petit ventre & lombes, semblables. Voyez tous ces remcdes plus amplement cy deuant au chap.de la matrice humide, & du col de la matrice lubrique & trop large. Le col de la matrice trop estroict. CHAP. LII. E qu'auons dict des causes,& remedes de la la matrice estre icy repeté: car l'altri&tion du col de la matrice, ou, est naturelle, ou accidentalle à raison de quelque tumeur, ou cal, ou cicatrice delaissee apres quelque vlcere: laquelle empesche que librement ny les mois s'escoulent, ny lasemence puisseestre receue & retenue, dont la cóception estempeschee. Le moyen de la rendre plus ouuerte,sera vser de pessaires & d'esponges en forme de pessaires macerees en decoction remollitiues qui penetrent iusques au lieu: fomenter le lieu d'huyle ou decoction relaschante, comme d'huyle de lys, d'amandes douces, d'ireos: deco&tion de racines de mauues, guimauues, figues, graines de lin & de fenugrec,de beurre,de graisle d’oye, de poule, d'ours de porc.Les ongués re. sumptifs, dialth, Oesypus humida , de adipibus y Teront bons, Les pessaires seront faicts de l'emplaftre diachylon oinct d’huyle de lys , à fin qu'ils n'adherent point; ou enfermé dedans linge blanc.Le coït doucement exercé & de petit à petit seruira beaucoup pour le dilater à raison du plaisir qui y est conioinct. Le col de la matrice effouppé. E col de la matrice est du tout estouppe: ou naturellement, ou par accident. Naturellement en deux sortes. L'vne par occasion presente,mais toutesfois qui se peut ofter facilement & sans art du medecin, comme és vierges, és femmes grosses, & és femmes qui n'habitent plus auec les hommes. L'autre, par mauuaise conformation de nature:comme en celles qui l'ont du tout fermé de nature, & leur faut yser d'artifice С НАР, LIII. pour l'ouurir. Il est fermé par accident pour . plusieurs occasions: comme par quelque grume ou morceau caillé de sang: tumeur caruncu. le, membrane, graisse , verruque cicatrice demeuree apres l'vlceré guary, ou par la coeffe du ventre trop grasse selon l'aph.46.du liures. Les signes selon Hip.font, suppretlion totale des mois ou fils fluent, peu & de inauuaise couleur: les mois regurgitent quelquesfois iusques aux poumons,dont suruient crachemét de lang: le ventre fenfle: la poitrine s'amplifie: le laict vienraux mammelles douleurs au bas du ventre, lombes & aynes: quelquefois la matrice monte en hault & excite fuffocation:la semence n'entre point dans le col de la matrice mais soudain felcoule. Si vous y touchez auec le doigt, vous trou uerez le lieu dur & afpre: les mesmes accidens des mois retenus & de groisse se manifestent:à la parfin suruiennent durtez aux maminelles, & delà des chancres. La guarison depend de la cognoissance de la cause. Le grume de sang sera osté par purgation allez vehemente & par pessaires acres, composez de racine de ciclamen, d'ail,sel & figue triturez & meslez ensemble auec miel. La tumeur: la caruncule: & la verruq.ie par les remedes qu'auons desçry cy deuant. La membrane par les remedes que descrirons au chappitre prochain. La graille par les moyens qu'auons exposé en deux chappitres cy deuant. Hippocrates au liure premier des inaladies des femines, conseille de de stoupper stoupper le col de la matrice, premierement pat choses emollientes:à sçauoir bains,fomentatios; & linimens. Puis pour l'ouurir mettre dedans quelques esponges trempees ou oinctes en ces choses remollitiues:par-apres au lieu d’esponges auoir cinq fiftules de plomb, aucunes moindres, les autres plus grosses, faictes proportionneement:à fin que les moindres soient mises les premiere,& les grosses apres. Et cependant vser des parfuns de Cumin,d'aneth,de fenoil : des pessaires assez forts pour purger la matrice faicts de racine de ciclamen, ireos, coleuree, concombre sauuage, triphera magna sine opio, nigella romana,rue,castor, myrrhe: le tout incorporéensemble auec fiel de lieure & de taureau. La curation de l'estouppement naturel du col de la matrice sera telle que celle de l'estouppement naturel du col de la partie honteuse,dont nous parlerons incontinent, Le col de la matrice peruerti. CHAP. Lin E col de la matrice se peruertift, c'est à dire f'incline en deuant, ou derriere,ou és costez pour deux causes selon Hippocrates au liure des maladies des femmes.L'vne prouient de la mauuaise situation de la matrice quand la femme est priuee de la plaisante compaignie de l'homme: car lors les lieux ne sont huinečtez de la gratieuse liqueur virile,ains demeurás secs, cerchent'de toutes parts quelque humidité pour se recreer, qui faict emouuoir & transporter la matrice de: la place, & par consequent lon orifice. L'autre LIIII. cause prouient des parties voisines pleines ou relaschees: comme la matrice se tourne en derriere contre les intestins quand(diêt Hip.)le ven. tre est trop lasche:car d'autant que la matrice est appuiee sur le boyau cullier, fil aduient que ce boyau soit vuide par vne trop grande lascheté & Aux de ventre,la matrice necessairemét tombe en derriere & par consequent sa bouche. De mesme façon la bouche de la matrice se tourne sur le deuant , quand le boyau cullier est trop plein & la vessie vuide. Outre ces causes nous pourrons apporter toutes celles qui commettét peruersion de matrice, à raison desquelles caules le col de la matrice ne respond directement au col de la partie honteuse: & par cela les mois ne coulent librement, & la femence n'est receuë ny retenuë ains l'escoule incontinent. Les signes selon Hipp.au second liure des maladies, sont les mois tantost cachez, tantoft apparens, mais soudain leuanouissans, pires toutesfois & en moindre quantité qu'au parauant. La semence si toft recetë fitost la chee, & parce nulle attente de conception. Douleur au petit ventre, lombes, hanches & aynes. La curation selon le mesme Hip. au liure premier & second, se doit faire par purgation assez vehemente qui vacuc par bas: par fomentations & lauemens de choses odorantes, comme d'origån,calament,armoyse,laurier,rosmarin, faulge, mariolaine en eau & vin blanc: par linimens d'huyles nardin, d'aspic, de meurte. Apres cela reduire 1 С LV. reduire tout doucement l'orifice de la matrice en son lieu auec les doigts oings de quelque huyleodorante, & fitoft qu'il sera retourné en son lieu, pour l'y contenir, inserer dedans le lieu, csponges seches premierement , puis fistules de plomb de diuerses façons,les vnes moindres, les autres plus grosses, & y accommoder les moindres premieres puis les plus grosses. Le col de la matrice precipité. CHAP. E col de la matrice tombe le plus fouuent & vest precipité pour les mesmes occasions que tout le corps de la matrice. Hippocrates au second liure des maladies des femmes,dit que tou tes occasions exterieures peuués precipiter le col de la matrice:à sçauoir le froid des pieds & des lombes, frayeur, le danser , le sauter, fendre du boys,efternuer violemment,courir en bas ou en hault, habiter auec l'homme durant les purgations menstruales, ou incontinent apres l'accouchement, principalement quand les vuidanges que les Grecs appellent nøyta l'efcoulent encores,exercer & endurer excefliuemér le coit,auoir receu quelque coup en ceste partie: comme aussi toutes mauuaises dispositions de matrice. Les signes selon Hippo. au liure de natura muliebri, sont douleur & chaleur à la partie honteuse, & au siege,l'vrine mordicante & stillante gouttes à gouttes, matieres fecales retenues: le doigt de la sage femme en donne certaine afleurance. La guarison selon Hip.au liure mesme, est de fomenter le lieu d'vne decoction de meurte, & balaustes faicte en eau ferre & vin vermeil qui foit froide, faire coucher la femme à la renuerfo fur vn lict non de plume, mais plein de l'herbe fainct Innocent ainsi qu'auons dict en la precipitation de matrice: la nourrir sobrement & de peu de viādes:repousser la matrice auec la main; y mettre vne efponge couuerte de linge delié frotté d'huyle rosat, ou vn pessaire de cire en forme de poire de certeau, ou yn telinstrument qu'auons descry en la precipitation de la matrice: appliquer sur la hanche vne ventouse auec grand feu fans scarificatić:ne luy donner à boire qu'eau de cisterne ou ferree: ne la laisser leuer, mais la faire afleller soubs elle iusques à ce a qua ráte iours soient expirez. Voyez plus amplemét cy dessus en la precipitation de matrice: on luy féra souuent vser de ce iulep. 4 aquæ nucamentorum salicis lib.1.sacch.ros.z iiii.fiat iulep,vtatur bis in die , cum aqua in potu communi. Lon fera des iniections dans la partie. 2fuccorum lanceolæ, burs. past. nucamentorum salicis añ Z iiii. in quibus dill.lang.drac. & boli arman zii, maceretur goffipium carptum quater aut quinquies resiccatum & subinde maceratum immittatur in sinum pudoris vsque ad ceruicem Vteri. Douleur,inflammation, Erysipele, tumeurs,abfcez,Scyr. the chancre,vlcere, fiftules,rhagadies, verrues, Condylomes, hæmorrhoides au cob de la matrice. Leer E col de la matrice est affligé nó moins sou vuent & aussi grefuement de douleur,inflammation, Erysipele,tumeur, absces, scyrrhe que le corps de la matrice. Beaucoup plus souuent,plus grefuemét & plus particulierement de chancre, Vlcere, fiftules, rhagades, verrues, condylomes, hæmorrhoides: d'autant que les premieres affe&tions,qui font douleur , inflammation &c. luy aduiennent la plus part de son propre vice, ou de celuy du corps:mais les dernieres, non seulement du vice du corps & du sien, mais aussi des tormens,trauail & agitation que le col de la matrice endure tant au coït,auquel il est le premier assailly,qu'à l'enfantement. Or parce que cy deuant nous auons bien amplement parlé des causes, fignes & curation de toutes ces affections par chappitres distinguez, nous n'en ferons icy vn traicté à part, le ferons cótens de ce qu'en a esté diet pour icy estre employé: aduertirons seulement que l'inflammation se voit plus souuent au col qu'au corps de la matrice, & que les vlceres, chancres, fiftules rhagadies, verrues,condylomes,hæmorrhoides sont propres affections du col de la matrice, comme aussi du col de la partie honteuse, non du corps de la matrice. Et parce que nous n'auons point encores faict mention des verrues que nous voyons tant souvent aduenir au col de la matrice, & au col de la partie hóteuse, nous en ferons icy vne sommaire de scription, H CONDYLOMES. Condylomes sont eminences ridees, & com- me excrescences de chair, qui viennent au col de la matrice apres quelque vicere , ayans la forme ou d'vne verrue,ou d'vne meure delia meure,ou d'vne figue,elles semblent estre redoublees: Elles sont ausli engendrees d'vn sang melancholique quifelt amalsé en ce lieu:& f'augmenter de peu à peu pour l'affluence de l'humeur en ceste par- tie. Et sont plus molestes que dolentes: en quoy elles different des hæmorrhoides qui naissent en celieu:parce que les hæmorrhoides naissent sou- dain & font grande douleur , & ne deuiennent point dures & calleuses: les condylomes fen- gendrent,faugmentét & croissent de peu à peu, à ne font grand douleur, plustost empeschement & deuiennent dures & calleuses. Tel regime doit estre icy obserué qu'au chan- cre & hæmorrhoides du corps de la matrice: telle forme de purgation & de faignee attentee. Quant aux remedes exterieurs, puisque les con- dylomes sont excrescences de chair & fuperflui- tez contre nature necessairement les faut ofter comme chose moleste & bien empeschante à la partie qui est l'instrument de la fæcondité & ge- neration. Pour les oster faut lier les condylo- mes qui sont groffes, d'un fillet le plus estroicte- mentquelon pourra, ainsi estant deftituees de nourriture elles tomberont: ou il les faut tran- cher auec le rasoir,& lailler fluer le sang quelque temps, à fin que la partie loit allegee du fang, cralle crasse & melancholique dont elles sont faictes. n'est besoing de lier ny de trencher les petites, si Ion ne veule, mais les desecher par poudres ou medicamens qui desechent auec quelque aftri- Ction:ou si tels desiccatifs ne sont assez puissans y adiouster des detersifs & corrosifs. A quoy les ongués Ægiptiacum & Apostolorum feruiront beaucoup. L'emplaftre aussi de Diacalcytheos dissoule en huyle rolar y mettant le double de calcytbis. Les poudres sont plus conuenables pour desecher, qui sont composees des desicca- tifs, corroffs & astringens, parce que ceste chair fungneuse & Haccide doit estre desechee & a- streincte:come si elle estoit dure, & approchoit tant soit peu du naturel des verrues dures seroit , besoing plustost de l'oster auec le trenchant: ou l'amollir premierement, puis la desecher par detersifs, ainsi qu'auons accoustumé de guarir les scyrrhes. Mais la plus part, lå chair des condylolomes est fungneuse, pour ce regard les poudres desiccatiues luy feront plus propres: quelle est la Path suyuante. labinæ exiccare & tenuiff. pulueratæ i. herinodact. vstorum & myrtill. vstorum an ziii. calcyth. alum. añzii.auripig. rub.zi.reducantur in tenuissimum puluerem,qui supra partem adhibeanu: lon pourra adiouster à ceste poudre quelquesfois, parce qu'elle est corroliue, vn peu d'opium, ou de la racine de mandragore , ainsi que lon faict aux colyres acres, pour oster le Tentiment à la partie, qui ayant vn sentiment exquis , ne pourroit pas sans grande mordicatió endurer l'action de ceste poudre. La poudre de mercure pourra beaucoup icy seruir; mesme l'eau rose ou de plantain, en laquelle lon aura faict bouillir quelques grains de sublimé, dans laquelle on trépera linges ou peris plumaceaux pour appliquer sur le mal.Si lo voit que le corps abode en sang sera bien faict de saigner du bras & de la maleole: melinemét appliquer ven. toutes aux hâches & entre les fesses auec profon des scarificatiós pour decharger de lang la partie affligee : le vomissemet aussi est fort proufitable. VERRVES. Au col de la matrice comme aussi au col de la partie honteuse vers les bors se font des verrues, non d'vne mais de plusieurs fortes.Aucunes, qui funt eminentes,seantes contre la peau , fort peu releuees, calleuses, tuberculeuses & noirastres, lyrrucis ayans la base large , les Grecs les appellent myr mecia, comme si nous disions fourmillieres, par ce qu'au froid elles font douleur comme si vn Jorica ruce fourmy nous piquoit : les Arabes les nomment Gjit verrues morales, non seulement parce qu'elles sont groffes & eminentes comme vne meure: mais aufli pource qu'elles sont composees de plusieurs eminences, comme vne meure de ses grains , les Latins les appellent verrues sessiIes. Autres, qui sont eminentes, calleuses, & qui ont la racine grelle & la tette grossette, de forte qu'on diroit estre vn næud de chorde pendu à vo filet,les Latins les nomment verrues pensiles. ensiles. Quelques vnes, porrales, qui sont tuberculeu ses, ses,afpres,rougeastres, longuettes, creuacees par dellus, ayás la teste diuisee en plusieurs parts par creuaces, comme la teste d'vn poreau en les filets:& lesquelles estans couppees rendét plus de sang qu'on ne iugeroit à veoir leur grandeur. Elles iettéraulli beaucoup desang par interualle, principalemét apres la copagnie d'home ou que la femme chemine, ou faict autre grãd exercice. Toutes ces especes de verrues sont engedrecs d'vn humeur pituiteux ou melancholique, duquel nature se descharge sur ceste partie qui est l'vne des cloaques ou sont enuoyez les excremens du corps humain: Parce, quant au regime de vie, purgation & saignec, la curation d'icelles doit estre telle que des chancres & condylomes. Quant aux remedes exterieurs, il y a de toutes ces efpeces qui sont malignes, ausquelles ne faut que pallier, de peur qu'elles ne tournée en chancre,& telles sont douloureuses au toucher,parce quelles sont procrees d'humeur inaling:Celles qui sont pensiles non toutesfois malignes, doiuent estre lices auec yn filer de crein de cheual ou autre tel bien fort, & de iour en iour estreindre le filet,à fin qu'estans destituees de nourriture elles tombent d'elles mesmes, puis les laisser saigner assez longtemps : ou au lieu de les lier fi elles sont grosses,les couper auec le rasoir.Celles qui seront profondes & qui ne se pourront voir faudra mettre le speculuin matricis dedans le col de la matrice, à fin qu'on les puisse voir & toucher.Les selliles se doiuent oster auec le rasoir ou 1 consumer auec le cautere potentiel , à fin de leur oster leur racine & qu'elles ne repululét: Ce qui se fera auec huyle de vitriol, ou eau forte, ou de capitel dont lon fait les cauteres potentiels. Les Porrales seront ostees auec le cautere potentiel, puis consumees & desechees iusques à leur racine par l'eau suyuāte. 4aquæ planrag.3 vi.virid. ærisz ii.alum. rupæizii salis com. Ž K. vitrioli rom.& fublim.anz B.terantur omnia fimul:referuetur aqua.faule pendre garde que les caustiques ne touchent qu'au lieu qu'on veut amputer:Ou bien,prenez trois parties d'eau de tartre, vne partie de sauon noir, vingt parties d'argent vif: faictes le tout bouillir ensemble dedans vn vaisseau de terre plombé sur vn feu cler: quand il bouillira plongez le vaisseau dedans l'eau froide seulement pour esteindre la ferueur de l'ebule lition sans que l'eau entre dedans le vaisseau , & faictes ce plongement iusques à neuf fois: puis laissez refroidir & rasseoir ceste eau tout à l'aise: gardez la pour en toucher les verrues. Voyez cy apres au chap.des verrues. RHAGADES. Les rhagades, dictes des Latins fciffures sont vlceres creuallees, faictes d'un humeur acre & sa le, qui faict quelquesfois contractio & stricture du col de la matrice,comme l'on voit qu'vn parchemin se serre & gredille, lors qu'ó le met trop pres du feu,en sorte que souuent on n'y sçauroit mettre qu'à grăde difficulté le bout du doigt. Ce mal ne viét seulemet au col de la matrice & de la partie honteuse, mais au siege & à la bouche qui empesche le malade de les ouurir, parler & malcher, & souuent lon est cótraint d'y faire sectió. Pour les guarir faut purger l'humeur bilieux, temperer l'acrimonie de l'humeur par bon regime de vie, par vlage de fruicts rafreschissans & humectans,quels font pommes, poires, prunes, salades, bouillons de laictues & de pourpier, appliquer sur la partie cest onguent : yng pompholig. Zi.alun.zi. misce. ou bien. Fol. myrt.&rolanz iii.lucci plantag. & femperuiui anzii.litharg. Ži, cerulæ lotæ žl. plumbi vsti, antimon.& holiarinanzi.triturentur subtiliss. & reducantur ad formam nutriti. L'emplastre diuin dissoult en huyle rosat.L'onguent citrin y adioustant aloë,myrrhe,encés,masthic, de chacun deux dracmes: balauftos dracme & demie, huyle rosat telle quantité que fera necessaire: que le tout soit diligemment trituré dedans vn mortier de plomb auec vn pillon de plomb. Sera bon y mettre souuent le speculum matricis & у pessaires, à fin d'agrãdir & dilater ce qui est trop dur & serré, s'abstenir du coït, & couurir diligemment la partie de peur qu'elle ne soit offencee de l'air froid. Voyez cy deuant. HÆMORRHOIDES. Nous auons dit cy deuant qu'il y a des hæmorrhoïdes qui naissent au col de la matrice, comme il se faict au siege,qui font comme especes de varices,desquelles fort aucunefois grande quantité de sang auec vne eau rousse & foetide. Aucunes sont de couleur rouge semblables à à meures,& pourcesont nommees morilles: d'autres à vn grain de raisin, qu'on appelle vuales: autres à vne verrue, nommee ausli pour ceste cause verrucales: ainsi selon la diuersité de leur forme, les anciens leur ont imposé le nom. Elles fengendrent és venes qui se rendent au col de la matrice, par lesquelles lon tient, que les vierges & femmes grosses vuident leurs purgations naturelles, puisqu'en elles la bouche de la matrice est fermee entierement. Mais ie vous laisse à considerer si les moys peuuent estre purgez par ces venes la, & fi le lang qui est purgé par telles venes ne seroit pas plustost sang des hemorrhoides quesang menstrual, veu la qualité du sang qui est roulastre & fætide. Voyez la curation cy dessus. LES INDISPOSITIONS DV COL DE LA honteuse. Que c'est le col de la partie honteuse. LVII. que Galen & les anciens anatomistes ont P ARTI E CHAP. appellé col de la matrice, nous appellós icy col de la partie honteuse que les latins appelle vulua:pour les raisons qu'auons apporté cy deuant.Doncselon l'obferuation de l'anatomie, le col de la partie honteuse commence, depuis l'orifice exterieur du col de la matrice, festend iufques à l'entree de la partie honteuse , est de substance musculeuse, fait de chair molle mediocre > ment ment,& ridec,par ce qu'il failloit qu'il se relalchaft & retiraft famoncelast & ridaft,repliast & fur entors,pour l'expulsion de l'enfant & le retiraft par apres:ridé aussi quasi comme la tunique du palais d'vn chien, a fin que par son inequalité il excita à l'homme quelque chatouillement au coit:de figure ronde,oblongue & caue: situee entre le col de la vellie & l'intestin droict, aufquels il est estroictement attaché: Il est voye tant à la semnéce iectee dedans la matrice que de l'effect quien sort & aux euacuations menstruales:En ce col de la partie honteuse faut remarquer quelques parties. La premiere est l'entree exterieure d'icelle qui est couuerte de poil , de substance moyenne en chair & nerf.La seconde, les labies de laditte entree appellees en grec pterigomata , en françois Ailes. La troisieme, deux petites excrescences de cuir musculeux, qu'on appelle nymphes,lesquelles descendent, vne de chacun coste de los pubis en bas iusques à l'orifice du col de la vessie, lequel elle reçoipuent au milieu de soy.La quatriéme, le clytoris dont les recens Anatomistes ont parlé. Quand donc le col de la partie hóteuse est mal disposé plusieurs accidens sont suscitez au corps de la femme & plusieurs empeschements à concepuoir . Entre autres quand il est li large spatieux & lubrique soit de nature ou par accident comme par vn enfantement labourieux, ou trop frequent coït, qu'il ne se puifle reserrer & astreindre à la venue du sperme viril:au contraire fil est par trop stroict, tel que l'ont les femmes grasses, fi que te membre viril nefy puisse accommoder sans faire douleur ny ietter le sperme iusques au lieu. Ousi les paroits & labies sót fi calleuses & dures par vn coït frequent qui les à deseché à la lógue (tel que les ont celles qui viennent sur l'aage ou les ieunes putains)tant pour raison de la chaleur excitee en tel acte, que pour l'attrition des deux corps solides & durs conioincts ensemble.Ou fi elles sont calleuses à raison de quelque cicatrice delaiflee apresvn vlcere,abfcez ou playe guarie, tellement qu'apres auoir receu le sperme ils ne se puissent vnir ny ioindre pour le retenir, ains le laissent escouler,qui est vne des causes pour laquelle les putains n'engendrent point.Ou,fil est tortu,oblique, ou estouppé de quelque carnofité membrane,graisse,cal,verruques,códylomes. Ou,comprimé de quelque tumeur: infecté de quelque grágrene: Du fermé & non encor’ouuert.Bref mal disposé d'vne infinité d'autres accidens comme de prurit,inflammation, chacre, vlceres,scyrrhe, fistules, rhagades , abscez & autres tels de soy ou par le consentement de la matrice, ou du col de la matrice, ou de ses parties voysines , nous parlerons particulierement de tous ces vices. Le col de la partie honteuse lubrique,ou grase, maigre. E fi lubrique,qu'il ne donne aucun chatouillement à l'homme,dont aduient que le sperme n'est CHAP. LVIII. n'est rédu ny enuoyé ny receu si louable qu'il seroit necessaire pour concepuoir. Telle lubricité & mollesse prouient de l'humidité trop grande ou de tout le corps,ou de la matrice:car d'autant qu'est le passage des humiditez &excremens que luy sont enuoyees d'ailleurs, ne peut qu'a la venue d'iceux il ne se relasche & deuienne moite: Parce,pour la desiccation d'iceluy faut vser des remedes qu'auons mis en auant pour la grande humidité de matrice,& autres qu'auons descry pour le col de la matrice trop lubrique. Lecol de la partie honteuse est quelquesfois tant plein &farcy de graisse, que le membre viril nefy peut accommoder, ny iecter ny enuoyer librement son sperme. Il est aufli aucunesfois si maigre &fi sec qu'il ne donne aucun stimule aux chofes veneriennes:vous trouuerez la guarison de l'vn & de l'autre cy deuant au chapitre de la matrice trop grasse & trop seche. Le col de la partie honteuse trop estroit. E ne peut recepuoir le membre viril. Et telle astriction luy est ou naturelle :Ou par accident: à raison de quelque tumeur,ou cal,ou cicatrice, delaisseęapres quelque vlcere guarie, ou condylome, ou verrue,ouscyrrhe, ou autre tel accidét. Le moyen de le rendre plus capable & conuenable à son vril,sera vser de pessaires, ou de racine gentiane, ou d’esponge, ou de fiftules de plób menues premierement puis plus grosses de iour en iour:fomenter le lieu d'huyles ou decoction relaschante pour dilater d'auárage:cóme d'huyle de lis, d'amendes douces, d'ireos:decoctió des racines de concombres fauuages, de mauues, guimauues,figues,graines de lin & de fenugrec: ou des mucages de graines de lin & de fenugrec & de figues extraictes en decoction susditte: le beurre, les graisses d’oye, de poules, d'ours, de porc :les Ongués resumptif,d’althea, pectorale, clypus humida,de adipibus y seront fort bons: Les pellaires seront faicts de l'emplastre diachylon oinct d'huyle de lis, à fin qu'ils n'adherent point:ou enfermé dedans linge blanc delié ou Tandal,ou bien de c’est emplaltre 7 mucag.sem. liui,fenug& ficumin añži.styrac.myrrhæ jammon.&bdel.disfol.in ol.irino anzB.ceræ nouæ q.fiatemplastrú, faut attacher les pellaires auec vn filer.Le cuït doucementexercé & petit à petit feruira beaucoup pour le dilater,à raison du plai fir qui y eft conioinct,si d'auanture le membre viril n'estoit si gros,& la vulue ti estroicte qu'elle ne le puisse recepuoir. Voyez plus ampleguarison aux chapitres du col de la matrice endurcy ou trop estroict. Le col de la partie honteuse hiant ou trop ouuert. L e de la Uvulue foit de nature soit par accident, comme par vn enfantement labourieux , ou trop frequent coït,ou membre viril trop gros,empel : che louuentesfois la fecondicé: d'autant que par fa CHAP LX. fa trop grande largeur elle ne donne aucune delectation au coït, ne fe peut referrer & astreindre à la veine du sperme viril ains le laisse efcouler. Les moyens de l'astreindre, outre les purgations frequentes, sont les parfuns, fomérations, pessaires & emplaftres. Les parfuns seront tels. Prenez balaustes & escorce de grenade, noix de galle,alun de roche,roles, menthe de chacú deux onces:encés, maftich, sang de dragon,bol armene de chacun yne once: faictes le tout bouillir en vinaigre recepuez en la fumee par vne cane ou entonnoir:Et au soir, quand irez au lict, recepuez encor la fumee d'vn parfun faict de lignú aloës,ambre,cloux de girofles & autres de semblable odeur. Autrement faictes tremper en vinaigre ou eau de pluye ou de cisterne vne nuict entiere, noix de galle,alun, squenanth, fouchet, balaustes,menthe verde,thim,cloux de girofles, rosesseches, porreau saliuage verd, nelles verdes acacia,mastich,encens,plantain, sarcocolle, gland, gomme arabiq,bolarmene, sang de dragon:puis bouillir ensemble : Recepuez en la fumee:gardez ceste decoction dedans vn vaisseau bien couuert pour vous en seruir tant pour pare fun que pour fomentation. Les fomentations seront telles.Ayez sumach,alun,plantain, gomme arabique,acacie,balaustes, confoude grande & moyenne:faictes boullir en vin ou fort vinaigre à la consomption de la tierce partie,estuuez la partie honteuse,&la dedans mettez vne petite esponge ou piece trempee en ceste decoction, Ou bien,Prenez noix de galle, ionc marin,roses seches, noix de cypres de chacun deux onces: cloux de girofles,gallia muscata,spica demic once de chacun:metrez tout cela tremper &bouillir en deux liure d'eau rose , puis coulez le tout & en ce qui sera coulé estár sur les cendres chaudes, iectez musc& camphre quatre grains : estuuez la partie de ceste liqueur,& mettez y quel que peu de corton qui aura trempé la dedans: continuez cela iusques à tant que lentiez la partie se reftreflir:c'est vn secret.Autremet, baignez la partie auec vin vermeil quelque peu tiede auquel aurez dissout trois dracmes de gallia mofchata, vne dracme de cloux de girofles fix grains de musc. Les pessaires ou nouëts pour introduire dedans le lieu seront composez des poudres de roses seches,cloux de girofles,camphre,musc, le tout arrousé d'vn peu d'eau rose: ou des poudres de fandal citrin, gallia moschata, maftich, fang de dragon,bol armene, arrousees auec vin vermeil:ou,des poudres de gomme arabic, mumie,armoniac,arrousees auec vin aigre fort. Les fotus ou epithemes seront faicts des deco&tions astringentes susdittes esquelles estant tiedes lon trempera pieces de linges ou esponges pour appliquer exterieurement tant sur le lieu que sur le petit ventre & le courpion.Quoy qu'en soit toutes choses astringentes sont propres à ceste indisposition : mais d'autant que la matrice le delecte de choses odorantes le le meilleur sera vser de drogues astringentes de bonne senteur,quels sont roses rouges , gallia moschata,alipta moschata , cloux de girofles, musc,ambre,ciuerre, lignum aloës & autres telles, voyez au chapitre, le col de la matrice hiát & trop ouuert. Le col de la partie honteuse fermé. P en leur partie honteuse: qui son appellees en grec airpñrdi, en latin imperforatæ,en françois nó encores trouees ou percees.Cela leurs prouient, ou de nature, ou d'accident, à cause d'vne maladie precedente.Soit de l'un ou de l'autre , ceste imperforation & closture aduient en trois lieux du col de la partie honteuse. Quelquesfois aux ayles & bors d'icelle : quelquesfois au profond pres l'orifice extericur de la matrice:aucunesfois dás la capacité sinueuse de ceste partie en l’espace qui est entre le profod & les bords:ou pource que les bords sont pris & attachez ensemble:ou, pour ce que quelque chose estouppe le passage: & cela est,ou yne.carnosité, ou yne membrane. Ceste maladie donne grand empeschement à recepuoir la compaignie de l'homme: à concepuoir à enfanter:& à rendre les purgation's natulrelles, si la membrane ou-carnofité bouche du tout le passage:car en d'aucunes femmes l'vne & l'autre à vn pertuy estroict & petit au milieu.Si tu ne peux sçauoir de la malade, de quelle cause eft imperforee,tu lesçauras par ce moyen. Car fi le commencement du mal est venu du ventre de la mere, il y a quelque membrane posee au deuant de l'orifice de la matrice. Si le mal procede d'vn vlcere mal gouuerné ou autre maladie precedente,c’est vne chair superflue qui remplift le passage.Pour deliurer donc la femme ou vierge de ce fascheux empeschement, choisis quelque lieu bien aëré & lucide pour faire ton @uure:fais la coucher lus vne table quasi à la renuerse,les cuisses bien escartees, & les iábes cour. bees vers les cuisses:& à fin qu'elle se contiennét mieux, bendee & tenue fermement par quelques officiers & seruiteurs, bref en telle situació que Galen demande à repouser dedans la vellie le calcul qui supprime l'vrine & telle que nous obseruons à oster la pierre, fi d'auanture la damoiselle n'estoit fi constante & courageuse qu'elle voulut endurer la section sans eftre bandee: Puis recherche soigneusemer en quelle partie du col de la partie honteuse est cest empefchement, ou aux bords, ou au profond, ou aux costez du millieu:& quel il est, à sçauoir, ou vne membrane nerueuse, dure & espesse, ou subtile, ou, vne carnosité grande ou petite: Ce que tu pourras facilement discerner & recognoistre à l'ail par la blancheur de la membrane & rougeur de la chair: comme aufli au toucher aucc le bout du doigt index,& à la forme de la renitence,principalement si tu tesers pour ce regard du speculum matricis, & fais retenir l'haleine à ta patiente. A faire ta section tu t'ayderas d'vn ra soir bien trenchant & agu,entouré de tout costé de quelquelinge bien adiancé, la poincte sauue, à fin que tu ne penetre pas plus auant qu'il sera besoing, principalement fil faut profonder la section.Tu te pourras quelquesfois ayder d'vn rafoir trenchant des deux costez, mais il faudroit que ce fust auec plus grande promuoyance: le plus souuent pour plus grande feurçé d'vn rasoir ayant le dos obrus & mouce, de crainte d'offencer le col de la veflie: caril y aura moins de danger en faillant en bas à raison de l'espelleur du boyau cullier, qu'en hault à raison de la tendreté & tenuité du col de la vefte. Toutesfois tu euiteras facilement le danger de l'vn & de l’autre, si tu y prens garde soigneusement & de pres. sur tout ie suis d'aduis que tu te serue aucunemét en ceste operation de lancette vulgaire principalement à inciser les membranes dures, qui font quasi toutes de nerueuse substance & d'el poisse consistence: parce qu'en les decouppant auec la lancette lon oit vn son criquant qui ratifse quafi les oreilles : Combien qu'elles soienç plus faciles à coupper , que ne sont les carnofitez & excrescences de chair , principalement si elles sont superficielles, & encores beaucoup plus promptes, si elles soustiennent auec insigne , distension & plenitude vn grand amas de sang menstrual corrompu, duquel les parties interieures oppressees le plus souuent se deschargent sur elles. Car au vray dire, pour ce mal icy le medecin n'est iamais appelle, sinon pour ces deux : occasions:l'vne , quand la vierge se sent affligee de ceft amas de sang menstrual corrompu, qui elt empesché de Auer & couler hors par celt obstacle. L'autre quand le mary se plaint que l'en fe tree luy est fermee pour iouyr de ses plaisirs amoureux. La patiente & les instrumens, ainsi preparez, tu enfonceras ton rasoir & commenceras faire l'incision de hault en bas , selon la dimention du conduict naturel,de droicte ligne, depuis le col de la veslie iusques à deux doigts pres du siege,delaissant de costé & d'autre telle grandeur & longueur qui te semblera estre naturelle & conuenable à ladite sinuosité. Ce que tu pourras faire beaucoup plus facilement & auec plus grande surré en la membrane estouppante, principalement si elle est rendue & pleine d'humeurs affluentes: mais à inciser la carnofité ou excrescence de chair, faudra repeter plus d'une fois la section, à raison de la profusion de sang qui suruient,lequel tu pourras espuisser auec vne esponge trempee premierement en eau tiede, puis exprimee. Sur tout donne toy garde d'aller obliquement à l'incision, mais fuis soigneusement la rectitude à diuiser ceste carnosité empefchante, principalement si faut profonder l'incision. Tu seras plus asseuré à faire ceste incision de droicte ligne, soit que la carnofité soit profonde ou non, si tu introduis dedans la partie bien auant le speculum matricis qui est courbe & de figure triangulaire. Ta patiente le pourra d'elle meline mettre dedans plus commodemét & fans pour y fai & fans se faire douleur aucune, & óuurir sa partie hanteuse tant & fi peu qu'il sera besoing, en tournant tout doucement la vis d'iceluy inftrument appuyé dessus son ventre: Par ce moyen la dent superieure du speculum matricis haulsera le col de la vessie, ains il sera hors de danger d'estre offencé par le rasoir: & les autres dents separeront & dilateront les costez, tellement que l'ouuerturé fera capable & suffisante re l'incision à l'aise par dedans: mais au cas que tu fusse incertain de combien est profonde la carnosité,apres que tu auras desia faict quelque petite playe,pousse à force par ceste petite playe le plus directement que tu pourras vne efprouuette ou sonde qui soit tenue, & ait au bout com me vn petit bouton rond:auec laquelle rompt & dilacere toute la chair entierement, fi auant que tu aye penetré si tu peus iusques au profond de ladite carnofité, c'est à dire iusques à quelque cauité ou orifice dela matrice que ta sonde rencontrera: Telle fonde estant ronde au bout est beaucoup plus commode & plus seure pour trouuer le fond de la carnosité,par disruption & dilaceration violente de la chair,que celle qui est poinctue. Ayant vne fois récontré le profond de laditte carnosité ainsi parapres beaucoup plus facilement inciser auec Payde de la fonde que tu auras inseree & introduite: Pareillement tu pourras faire ceste petite ouuerture & trou angufte & estroict dans la carnosité auec vne menue fonde obtufe & mouce, percee, tu la pourras & l'eslargir de plus en plus, par apres auec d'autres semblables sondes plus grofles, iusques à ce que la fente & dilaceration soit fi ample que tu puisse faire par la mesme fente quelque fort & puissant ciseau qui foit en deuant bien long: tu apprehenderas le double manche rond de ce ciseau auec les deux mains, que tu ouuriras de telle violence que les deux deuans d'iceluy ciseau dilacererunt d'un traict le hault & le bas tout ensemble de la carnosité. Car l'incision & laceratio faicte auec artifice font de meline efficace en ceft @uure: mesine tu te seruiras du bout du doigt index, quelquesfois pour dilacerer la chair & conduire le rasoir à l'incision, à ce que ta main ne le poulse plus profondement, principalement quand tu craindras de faillir à la dissection à raison de l'anguste ouuerture & profundité du lieu. Tu pourras aussi inciser la carnofité obliquement ou de trauers, ou par deux lignes qui s'entrecouppent en forme de croix,auisant soigneusement de ne blesser le conduict de l'vrine, mais l'incision de droicte ligne est beaucoup plus asseuree.Si tu veux empoigner auec vne pin cette les bords de la chair, ou membrane couppee,& les extirper auec le rasoir en long comme vne petite courroye tu le pourras faire en toute seurté, mais le plus expedient seroit de faire l'operation de l'vne & de l'autre sans grande extirpation de chair, principalement si l'incision faiete,la fente est suffisammét dilatee par le moyen du bout du doigt ou de l’eprouuette : car par apres apres les parties charneuses & membraneuses delaiflees Pamoncelleront , rideront & se restraindront fi commodement, qu'elle n'empelcheront ny le coït ny l'enfantement. Qu'ainsi . soit ie cognois des femmes autresfois miennes voisines & qui viuent encores, ésquelles pour la continence de leur mary, s'estoit engendree vne membrane dans la partie honteuse, trois iours apres l'incision faicte de ceste membrane n'ont laissé d'exercer l'acte venerien. D'autres qui huit jours apres l'extirpació d'vne carnosité profonde au col de la partie honteuse, ont satisfaict au deuoir de leur mary, & ont engendré plusieurs , enfans. Quoy qu'en soit si tost que l'incision de la membrane ou de la carnofité superficielle sera faicte, remplis la fente de charpie y faisans bădages conuenables, & vse quelque iours de medicamens suppuratifs, non plustost routesfois que tu aye arresté le sang par medicamens desics Catifs sans mordication, comme pouldre de bol armene,fang de dragon,& blancs d'aufs ou autres tels:par ventoules feches, ou auec scarification appliquees sur la regió du foye:par saignee, si lon voit que l'effusion de sang soit excelliue d'vn sang vermeil & louable:autremét ne servit besoing ny de topiques astringens ny d'autres remedes reuulfifs, fi la profusion de sang n'est excessiue, & que les forces en soienr debilitees, ains qu'il y eust danger de syncope, ou de conuulsion. Ceneantmoins récommande le repos, le silence, & le coucher sur le dos non sur vn lict 1 de plume,ou matelas,ou plein de foerre, mais vn lict faict expres plein d'herbe sainct Innocent dicte en Latin centinodium, tousiours aussi le coucher à la renuerse. Et au cas qu’apres l'incision d'vne membrane, ou carnosité profonde suruint quelque profusion de sang poussé hors des venes de la matrice, ou de son col, sołt men. strual soit quelque autre lumeur vicieux & corrompu,garde toy bien de l'arrester:mais au contraire laisse le couler tant que tu cognoistras qu'au lieu du vicieux le bon & vermeil coinence à Huer : ce pendant prend garde que ce sang corrompu par son acrimonie ou pourriture ne face quelque exulceration en passant en la playe faicte,tiens le lieu net par inieétion auec la fyringue , d'eau d'orge & d'aigremoine tiede, puis de hydromel souuetesfois iteree, ayát foing de ne rien mettre ou inserer la dedans qui ne soit tiede, soit iniection, soit onguent. Cependant tu visiteras fouuent la fente & ouuerture & la dilateras auec le speculum matricis, ou ciseaux, ou esprouuette, ou doigt qui est le plus seur:mesmement pour empescher qu'elle ne se reünisse & consolide,tu infereras dedans vne tente de racine de gentiane'aussi langue large,& espoisse que ladicte fente & ouuerture demandera: ou pour le plus certain d'vne esponge femelle que tu auras trempé en cire fonduë , puis validement exprimee, & oincte tour à l'entour d'vn liniment decertif ou desiccatif, ou repellant, ou cicatrifant, selon la disposition de la playe: Sut tout fouuienne fouuienne toy d'empescher par tous les moyens & remedes que tu pourras la consolidation de la playe charneuse plus que de la membraneuse, d'autant que ceste partie promptement le consolide & reünist par vne propensión de nature à cela inclinee:pour ceste cause quand tu voudras cicatriser pour mieux tenir les bords de la partie escartez,à fin que l'approchans ils ne seioindet de rechef, aye yn tuyau d'estain , ou de plomb, ou d'argent caué, poly, long, troué aux deux bouts, & ayant plusieurs petis trous à l'entour de sa circunference pour faire escouler la boue & sanie de la playe: infere ce tuyau dedans la playe, principalement si elt profonde,& fais que le bord de deuant d'iceluy tuyau fincline en bas, & ait deux forts filets attachez pour le retirer quand il sera necessité: & le bout de derriere voi fe iusques à l'orifice ou bien pres de l'orifice ex, terieur du col de la matrice, auquel lieu pourra estre comme enfermé & retenu de l'os facrum & des angusties de ce lieu: la forme de se tuyau sera , diuerle selon la forte & profundité de la fissure: & faut le porter plusiers iours, iusques à tant que les bords de la fente foient cicatrisez: ainsi accommodé il n'empeschera la femme de cheminer,ny de rendre ses excremens. Voyez Paulus Ægineta chapitre feptante deux du liure fixjeme,& Acce chapitre 95. sermon quatrieme de la quatrieme Tetrabible.Celle chapitre vingt huit liure septieme, Albucralis chapitre septante deux liure second. LXII. A le les La membrane Hymen qui estouppe le col de la par tie honteuse. CHAP. V millieu du col de la partie honteuse, inmes vrinent,(qui est le col de la vessie) selon l'opinion de Fallopius,& Colóbus grands personnages & diligens anatomistes, il y a vne tunique ou membrane és vierges appellee pannicule yirginal,&des anciens Hymen ou Hymenee, du nom du Dieu qui preside aux nopçes & lequel on indoquoit pour les pucelles au premier cobat de mariage, pour leurs estre fauorable à fin qu'elles n'é mourussent.Ceste peau est au trauers du col de la partie honteuse, disent ces grands anatomistes, au dessous des nymphes,de subitáce arneuse, nerueuse, & curiculaire, tissue de venes & arteres semblables à celle des nymphes,efpesse aucunemét:au millieu de laquelle ya vn per tuis en façó d'aneau,non plus large, (principalemét és vierges ia grādes)que pour y mettre le pe tit doigt par lequel pertuis le sag méftrual se pur ge és vierges tous les mois. Celte membrane ou peau est la porte,garde cloistre & munimér de la ceincture ou zone de virginité, laquelle est rompue & dilaceree au premier assaut du mary : & lors se faict quelque flux de sang qui est le signal de la rupture de ceste membrane & par consequent de la virginité perdue. Aucuns anatomistes n'estiment celle membrane se pouuoir trouuer,& que c'est vne fi&tió poëtique, & vn erreur degens peu versez en l'anatomie: & qu'il n'y a aucun aucun obstacle,diaphragine ou haye en ce passage:mais que cette membrane n'est autre chose, qu'vne agglutination des costez ou paroits du col de la partie hóteuse, qui sont separez & difioincts par la violence du premier combat du mary.Autres pensent, que d'autant quele col de la partie honteuse est ridé, en les rides font plusieurs venes & arteres & plusieurs filamets nerueux tres-subtils, entrelacez, qui ioindent assez estroictement les parties laterales du col de la partie honteuse,ains qu'icelles sont disioinctes par le premier coït,nó sans douleur ny fans gráde effusion de sang qui vient d'icelles venes & arteres,non en toutes vierges, mais en celles feulement,qui n'ont encores accomply leurs diméfions:Car les pucelles qui ont atteincts aage suffilante,assez bien proportionnees en toutes dimensions ioinctes à des maris qui auront le mébril viril proportionné raisonnablement au col de la partie honteufe,ne sentirót douleur ny auront aucú flux de sang,au premier assaut amou Autres disent quie derriere le conduict de la vessie, par lequel I'vrine se verfe au grand canal, il y a de chaque costé vne peau charnue, qui fait vn demy cercle & que toutes deux se ioingnent pour fermer le conduict: leur conuexion estant faicte de certaine viscosité,comme est la challie qui agglutine & colle ensemble les paupieres:& que ce n'est pas vne peau continue ainsi que plu. sieurs ont pensé,ains deux membranes cótigues reux. & conuexes de quelque glut,dont le passage est mollement bouché:de sorte que aduenant la necellité des menstrues, il fy faict vn petit passage au milieu,par ou degoutte le sang menstrual: & que quand la fille vient à estre depucellee , le membre viril fait totale ouuerture en trauerfant ces deux mébranes de-ça & delà,contre les coustez du canal,ou depuis elles demeurent ainsi retirees & applaties,sans se plus tourner conioindre ou agglutiner , & que c'est ce que les matrones dilent la dame du milieu retiree:Qu'elles font douleur au depucellemét, à cause du membre viril qui y entre non doucement, mais tout à vn coup plus de douleur toutesfois aux filles agees qu'aux petites, parce qu'aux grādes la vifcofité les retient plus fermnces aux petites encor mollaffes non:d'autant que ceste viscosité n'est que baue;& que ces deux peaux sont vrayement values cest à dire portes fendues aux deux parts qui se trauersent au deuant, dont peut estre dit vulue,le canal qui donne entree & conduit à la matrice:Que le sang qu'elles rendent à la defloration,n'eft tant le lang qui sort de la dilaceration desdittes peaux au pucellage: mais vn sang qui est derriere lesdittes peaux resté du sang qui à flué les iours passez des menstrues, principalement aux grandes filles,car les petites qui n'ont encor’eu leurs inois si elles sont depucellees n'é rendét point.La doubre de ceste peau ou membrane depend plus de l'experience que de l'art que de tout temps ceste membrane hy vray est Inen men à esté en si grande reputation pour l'asseu- rance de virginité qneselon la loy de Moyse au deuteronome chap. 22, la fille nouuellement mariee n'estoit estimee vierge, si elle n'eust done tesmoignagne & certain argument de la disru- ption de ceste membrane à la premiere cognoil- sance de son mary:Tellement que les parens e- stoyent curieux de garder les draps & chemise dela premiere nuit pour respondre de la virgi- nité de leur fille en temps & licu:Meline que les Afncanor Africains le iour de leur espoulaille ne se disent mos os estre mariez, ne font banquets ny festins aucuns aux parents & amis conuiez aux nopces , que premierement le mary ayant depeucelé son ef- pouse & cogneu par vn drappeau tein@ en sang yssu de la disruption de ceste membrane, ne soit venu dire & cháter à haute voix à toute l'allem- blee la fille estoit pucelle:& au cas qu'elle ne fust trouuee pucelle, par le defaut de tels signes , l'ef- poux la rend à ses peres &meres anec grand def-' . honneur & honte. C'est pourquoy les Æthiopes sur tout soigneux & curieux de la virginité de leur filles, & ne fasseurant pas du tout à ceste & membrane qui est la defence de virginité, si tost que leurs filles sont nees, leurs coulent la partie honteuse,de sorte que le coduict de l'vrine n'est point empesché: les marient en ceste façon, & faissent à leur mary toute la charge & le soing de descoudre ceste partie & fen faire l'ouuertu- re soit par fer ou autrement comme ils voudrót. Auiourd'huy les Espaignols grands obserua estre rõpue que teurs des ceremonies,font que le lendemain des nopces les matrones monftrent en public auec grande acclamation, les draps du lick nuptial: pour voir les taches de la defloration, crians plusieurs fois d'vne fenestre qui respond à la ruë viergen la tenemos nous la tenons pour vierge. Or ceste membrane,de laquelle ne faut aucunement douter puisque Dieu la dictee & nómce. en la faincte escripture, fi est tenue & subtile, n'a besoing d'autre ayde pour de l'industrie du mary,fi à la longueur de temps elle deuient solide,crasse & espoisse & ferme,à befoing de plus grande violence:afsauoir ou , des frequens & quelque peu vehemens assauts du mary qui à la longue pourront faire breche à cesté entree:ou,fi d'auanture le mary est par trop fetard combatant, de l'ayde & art chirurgien. Vray eft que quelquesfois n'est la faute ou fetardize du mary,mais c'est que ceste membrane de . uient si dure, espesse,forte & reuesche qu'elle ne peut ceder.Qui plus est, à la longue elle estouppe tout le col de la matrice, & empesche que les mois n'ayent leur cours accoustumé par le pertuis qu'auons diet estreen ceste mébrane:dont suruiennent infinis accidens, tels qu'auons métionné cy deuant à l'estouppement de l'orifice propre de la matrice ,assauoir enfeure de ventre de mammelles,de poictrine, douleur de teste, lombes,aynes, hanches,mesmeinét plusieurs fignes de groisse,ainsi que recite lean Vvier me decin en son liure de la tromperie des diables,e- stre aduenu à vne ieune fille aagee de vingt & vn an:La curation de ce mal n'est autre, sinon l'in- cision de ceste membrane faicte de la façó qu'a- foi diery uonsdescry au chapitre precedent voyez Vierus obsergef. en ses obseruations medicinales. Les nymphes excedentes outre mesure. pied Ecol de la partie honteuse finit à l'entree de la partie honteuse appellee con , qui est le propreorifice de la fente & nature de la femme: les burs & labies d'vn costé & d'autre qui sont reueftus de poil se nomment en grec Pterygomata,comme si nous disions les ailes du coronement, & la region ornee de poil.Au dessus del dictes ailes, qui est la fin de l'os Pubis & entre icelles, descendent deux excrefcences de chair musculeufe,vne de chaque costé iusques à l'orifice du col de la vessie, qui embrassent &couurét l'issue du conduict de l'vrine, & quile referrent apres que la femme à pislé: les grecs les appellet Nymphes.Ces escrefcences viennent si grandes, presque à toutes les femmes d'Ægypte & à quelques vnes des nostres que comme elles se trouuent en la compaignie des autres femmes, ou que leurs habilleméts en cheminant les frottét, ou leurs maris les veuillent approcher , elles se dressent comme la verge de l'home:voire qu'elles s'en iouent auec les autres femmes comme fe. roient leurs maris:Pour ceste cause en Ægypte on la couppe à toutes les filles ainsi que telinoignent Galen en son introduction & Aëce, auant qu'elle deuiennent trop grandes, & principalement quand ils les veullent marier. Pour les extirper faut vser de grande discretion,de peur que si on les couppe trop auant, il fenfuyue telle effusion de sang qu'elle apporte danger de mort,ou sterilité à la matrice , par la refrigeratio faicte en icelle,à raison de telle ampuration. Faictes donc asseoir la fille dans vne chaire'à demy renuersee,que l'un de vosgens afsez robuste luy tienne les bras, iarrets & iambes en raison : Puis empoignez d'une pincetre qu'aurez à la main gauche ce qui est superflu de ceste excrescence,& le couppez auec vn rasoir à deux trenchans,ou ciseaux bien couppás qu'aurez à la main dextre:ne la couppez si profondement,mais comme lon fait à l'excision de la luette,tranchez seulement ce qui est de superflu: car elle estant membraneuse & semblable à la peau, elle festend beaucoup:& fi curieusement on ne f'en prend garde, aisément on en couppe plus que de raison:elle couppee estáchez le sang d'vne esponge mouillee en vin astringent ou eau froide & espraincte,espandez par dessus manne d'encens puluerisee:le septieme iour pallé espandez par dessus poudre de cadmia,des files iaunes de la rose des os de dactes & autres semblables remedes topiques. La queuë. En CHAP. LXIIII. Naucunes femmes est produicte au couro- Enea nemét & tout au haut des parties honteuses participante & prenant son commencement d'un costé & d'autre de l'os pubissus le coduict de l’vrine,conioingnant les bors & ailes d'icelle partie honteuse d'vne substance partie charneu- le partie nerueuse,semblable au membre viril, li petite toutesfois qu'elle ne se cognoist sinon en peu de femmes: en d'aucunes aussi elle se mon- ître si grande & prenant telle croissance qu'elle represente le membre viril, dont aucunes fem- mes en abusent malheureusemét:Elle est si gran- de quelquesfois que tantost remplist la nature de la femme: tantost sort dehorsen façon d'une Cercosis queuë, à raison dequoy aucuns l'appellent ren-Jiga tigine d'autres Cercolis, autresverge.Fallopius Clitoris la nomine Clitoris. Telle substance d'autant qu'est monstrueuse & contre le naturel de la femme,doit estre extir- pee. On situe la femme à la renuerse, comme a esté dict à l'amputation de la Nymphe:On ested ceste chair pendante auec pincettes, puis on la couppe tout iustement depuis la base. L'opera- tion executee on suit la procedure mentionnee en l'extipation de la nymphe. Voyez Aëce chap. 104. sermon 4.de la 4. Tetrabile, Douleur, inflammation ,eryfipele tumeurs abfc7, Scyra the chancre,vlcere,fiftule,rhagades,condylomes, bemorrhoides. Tous Ous ces symptomes tormentét non moins fouuent voire plus grefuement le col de la 4 CHAP. LXV. partie honteuse , que le corps & col de la matrice:ainsi qu'auons cy deuant discouru: tant parce qu'il est est de substance musculeuse faicte de chair molle mediocrement, sentine des excremens tant de tout le corps que de la matrice: que aufli peut receuoir quelque pourriture & contagion maligne de la part de l'homme: ainsi que nous voyons aduenir par les maladies veneriennes & veroliques. Or d'autant qu'auons parlé bien amplement des causes & remedes de tous ces accidens, nous n'en ferons icy particulieres descriptions:serons contens de ce qu'en a esté dict, pour estre icy employé si besoing eft:nous n'apporterons aussi les remedes qui sont necefsaires à ces maux , quand ils sont excitez de cause verolique,renuoyrons ceste guarison au traicté de la verolle:seulement aduertirons que les chancres, vlceres & fistules sont plus frequentes en ceste partie qu'au corps ny col de la matrice: que les condylomes & verrues naissent facilement en ceste partie à cause des rides qui y sont: parce ayant parlé cy deuant en deux lieux des condylomes, nous ferons icy vne sommaire repetition des verrues , principalement du thym qui est vne troisieme espece des verrues. Thym. TH *Hym naist aux bords ou ailes de la nature ou dans la nature mesme:ou en l'orifice exterieur du col de la matrice:ou au couronnemét de la partie honteuse.C'est vne espece de verrues & eminence tuberculeuse auec alperité creuassee par С НА Р. LXVI. CUL par dessus, semblable à la teste du thym vray de Candie non du noftre: les Arabes la nomment verrue porrale, pource que la teste eft diuisee par creuaces en plusieurs parts, comme la teste d'vn porreau en ses filets. Il y a deux especes de thym: vn petit,l'autre fort grand qui fappelle ficus ou fic, & du populace le mal sainct Fiacre. L'vn eft maling,l'autre est bening & gracieux. Lebening est vne petite chair estroicte par bas , large par hault, rude auec deux eminéces peu apparentes bláchcastres ou rougeaftres, sans douleur.Le maling est plus grand, plus dur, plus aspre,de couleur liuide,fungneux, douloureux, comme si on picquoit le membre. Tout deux findignent au toucher,& iettent grande quantité de sang estás couppez ou irritez: principalemét apres la compaignie de l'homme:ou que la femme ait cheminé ou fait grand exercice.Le thym maling est incurable:quelquesfois on le guarit par extirpatió, non de la tumeur, mais de tout le membre. Le thym bening doit estre traicté du cómencement comme les verrues , à sçauoir par medicamens forr desiccatifs & corrosifs:&au cas que les remedes n'y proufirent rien , faut vser d'operation manuelle, de ceste façon. La femme estát debout ou à demy réuersee,lon tirera le thym auec pincettes, que lon couppera par sa racine , puis on applicquera remedes propres aux playes fraiches & Tanglantes. Les thyms malings se doiuent coupper, mais assez loing de leur racine , pour doute du Aux de sang,& qu'aussi on se doit coul K jours garder de coupper la matrice. Ce qu'on euite faisant l'incision pres les dents des pincettes. L'excisió faicte on y applique pour desecher la partie,vn medicamét restriētif de lang:car les humectans font retourner le mal : asçauoir vne poudre d'alun,de galles,d'encens, escaille de fer, de fleur de grenadier , des filets iaunes de roses. Vray est que pour bien faire, ne faut aucunemét toucher aux thyms malings, mais vser seulement d'vne cure paliatiue:de peur qu'elles ne tournent en chancre: si tu n'aime mieux du tout extirper lemembre que ne peut estre icy fait. Verrues à la partie honteuse. CHAP. LXVII. 'Autāt que les verrues sont tumeurs dures, engendrees en la superficie du d'vn excrement pituiteux ou melancholique, ou tout deux ensemble desechez &non putrides: ne se fault esmerueiller si telles tumeurs apparoissent & croissent, tant à l'interieur & dedans le col de la matrice qu'au bords & ailes d'icelle: veu que la matrice est comme la sentine & cloaque des excremens de tout le corps fæminin , sans faire mention d'autres ordures qu'elle peut receuoir. L’experience en donne tesmoignage assez asseuré, laquelle recognoist toutes les elpeces de verrues naistre en ce lieu:à sçauoir,formilieres,chor dees ou noüeuses,thyn,clou, corne, & cal: lene dis pas cornes certaines,eminences,longuettes, semblables à petites cornes d'animaux qui fortent pres des tempes & quelquesfois au milieu du front,qui sont vrais exostoses, mais les callo corps D fitez dures & e{poisses , semblables à vne piece d'ongle ou de corne qui viennent principale- ment sur les ioincts des pieds & des mains. Les formilieres resemblent à meures, tant parce que elles sont grosses comme meure : qu'aulli elles ont plusieurs petites eminences cóme vne meu- re de ses grains:Elles ont la base large,& en téps de grand froid font douleur poignante,comme li vn fourmy nous picquoit: la inatiere qui les produit est en petite quantité. Les chordees ou noueuses sont eminences calleuses , qui ont leur racine gresle & la teste grossette, de sorte qu'on diroit estre vn næud de chorde pendu à vn filet. Thym eft vne eminéce tuberculeuse, aspre, rou- geaftre,longuette, creuacee par dessus: qui estant couppee iette plus de sang qu'on ne iugeroit à voir la grandeur:elle est dite thym parce qu'ainsi qu'auons dit au chappitre precedent est sembla- ble au vray thym blanc de Candie, qui a fa fleur & semence en vne petite teste comme le stechas non comme nostre thym: les Arabes la nommét verrue porrale, pource que la teste est diuisee par creuaces en plusieurs pars, comme la teste d'vn porreau en ses filers: Clauus est vne eininence calleuse semblable à la teste d'vn clou qui fen- gendre le plus souuent aux extremitez des mains & au talon. Toutes ces especes de verrues seront guaries si vous les liez , couppez auec le rasoir, bruslez auec le caustic,ou confumez auec la pou- dre corrosiue. Vous lierez celles qui ont vn pied que lon appelle pensiles auec yn crein de che- ) auec ual, ou vn filet de chanure ciré, ou vn filet de soye aussi ciré, puis trempé quelque temps en eau forte, serrerez & estreindrez de iour à autre ledit filet, à fin de luy empescher sa nourriture & que en estant destituee elle tombe. Celles qui auront vne base profonde & assez large seront trenchees tout d'vn coup le rasoir ou auec vn tel instrument duquel on couppe l'vnule relaxee: toutesfois le plus commode seroit de coupper petit à petit & par diuers iours les clous & les laisser saigner longuement. Vous cauterizerez celles qui sont fort dures, & qui n'ont pas grand sentiment auec l'eau forte,ou huyle de vitriol,ou eau de capitel, duquel lon faict les cauteres:& à l'entour mettrez quelque onguent repellent de bol, d'eau rose, d'eau de plantain,d'eau de neige,d'oxicrat:qui plus est vous appliquerez le cautere par dedans vne lame de fer trouee ou quelque instrument semblable. Celles qui sont douces & gratieuses, & qui ne sont pas accompaignees de grande douleur pourront estre conlumees auec poudre de sauine & d'ochre, desechee & brulee, fauon noir mellé parmy sel torrefié, sel nitre, laict de tithymal, verdegris aucc souffre vif, poudre des trocisques d'asphodel, poudre de mercure, ou de cinnabre, ou de sublimé preparé & puluerisé, meslé parmi onguent , rosat. Lon dit que la bouze de bæuf toute frail(che mellee parmi des fueilles ou poudres de fauinier appliquee chaudement faict mourir les verrues. Voyez plus amplement au condylome & au Vernuna ou CHAP. LXVIII. & áu thym. Monsieur Fernel prepare des trocil-Jerusak. au ques pour les verrues de chaux viue pulueri-Verruco fee, auec miel reduicte en trocisques auec feu ar- dét. Ou bien prenez iust de racines d'asphodel- les quatre onces, chaux viue deux onces, verde- gris vne once: meslez & formez des trocisques que ferez secher à vn grand soleil feu ardent: Éáu qui distille du sarment tout verd de vigne bruslant au feu:Onguent faict de fein de veau & de fel bruslé:cédre d'escorce de saule appliquee auec vinaigre:les fueilles de la cichoree verrucai- re triturees & appliquees sur le mal y seruent. Gangrene au col de la partie honteufe. Lence E col de la partie honteuse, d'autant qu'est Lyne partie chaude & humide:le receptacle & passage des excrements de tout le corps de la femme:& vn lieu qui n'est beaucoup perspira- ble:& par ce entre toutes les parties charneuses nerueuses & membraneuses plus promptes à concepuoir pourriture de quelque part l'occa- , fion luy en soit donnec,encourt facilement Gágrene, qui est vne mortificatió de la partie,prin-' cipalement si quelque grande defuxion d'humeurs chaudes ou froides fest deschargee sur ceste partie en plus grande quantité qu'elle ne peut alterer,digerer & regir par ses facúltez. En sorte que celles defuxions suffoquent & elteignent la chaleur naturelle & les esprits par faute de transpiration : Ou si quelque inflammatíon, erysipele , tumeur, absces, chancre maling soit de verole ou d'autre cause, vlceres ont precede & affligé ceste partie, qui ayent duré long téps: ou durant la curation desquels quelque faute ait esté commile,soit de la part du patient , soit de l'ignorance & male versation du Chirurgien. l'entends Gangrene vn commencemét de mortification de la partie offencee qui n'est encore morte ny priuee du tout de sentiment, mais ellese meurt peu à peu,& lisoudain remede ne luy est donné,encourt vne entiere mortificatió que lon appelle fyderació ou eftiomene en françois vulgaire le feu Sainct Anthoine, ou Sain& marcel. Vous cognoistrez la gangrene au col de la matrice par la chaleur extraordinaire,par la fiebure lente, par la couleur liuide ou noirastre, horreur, trembleinent, & frillon de tout le corps, faillance de cueur , puanteur extreme en la partie sentiment obtuz. Quoy qu'en soit,donnezy ordre le plustost que pourrez , autrement n'attendez rien moins que non seulement l'entiere corruption du col de la matrice & de plusieurs autres parties voisines, mais ausi la mort de tout le corps: d'autant que la corruption de la gan e grene est si maligne & veneneuse qu'elle corrompt par vne qualité inexplicable, toutes sortes d'esprits tant naturels, vitaux qu'animaux:& destruict l'harmonie des parties: Qu'ainsi soit, on le peut cognoistre par les accidés pernicieux qui l'accompaignent & qui sont comme les auant-coureurs de son issue miserable: à sçauoir, fyncopes frequentes,euanouissemésoppressions de de cæur , sueurs froides yniuerselles, resueries, hocquets & autres tels:tous suscitez d'une cloaque & sentine puante & infecte. Pour refrener celte ferocité malheureuse, fais soudainement iniections dedans la partie auec iufts de morelle, de plantain & de iusquiame, eau de neige, & les itere cinq ou six fois, tant nuict que iour:Es autres heures insere dedans charpie trempee ésdicts iusts y adioustant peu de vinaigre: leiour mesme ou le lendemain regarde soigneusement si la furie de l'embrasemét & la cruauté de la pourriture sera point allopie:lors fais plusieurs scarifications profondes si le mal est grand: ou superficielles selon la disposition du mal:tranche & arrache auec ton rasoir ou ciseaux toute la chair noire, & separe celle que tu trouueras fans sentiment de douleur d'auec la viue:les scarifications & incisions faictes, laisse couler beaucoup de sang a fin de vacuer la matiere coniointe,decharger & fecher la partic: puis applique remedes qui ont vertu d'oster la pourriture par leur faculté calfactiue, desiccatiue,resolutiue, detersiue & aperitiue:& de penetrer au fond, a fin de consumer la matiere virulente laquelle est arrestee en la partie gangrenee: fers toy donc d'un lauement auec lexiue faite de cendre de figuier ou de chesne, en laquelle on aura fait bouillir lupins tant qu'ils seront parfaittement cuits:Ou pour auoir remedes plus parables, prenseau salee, en laquelle fais bouillir aloë & egyptiac , y adioustant à la fin eau de > vie. L'eau de vie & vitriol calcine est singulier remede,repete fouuentesfois ces lauemens. Ces lauemés faits, applique egyptiac sur plumaceaux, qui est le plus excellent entre les remedes conue. nables aux pourritures, parce qu'il separe la chair pourrie d'auec la faine, faisant elcare: laquelle separation toutesfois tu n'attendras icy, mais plustost coupperas ce qui sera corrompu auec les ciseaux, puis y remettras de l'egyptiac tant que besoing sera. Ce que cognoistras à la couleur de la chair , à la feteur & sensibilité des parties subiacentes: l'egyptiac fera rendu plus effectueux si tuy adiouste vn peu de sel & sublimé puluerisé à la moitié du sel ou moins. Par dessus l'egyptiac fault appliquer cataplasme faict de farine de febues,d'orge, Drobe,lupins de chacun demic liure:fel commun & miel rosat, de chacun quatre onces & demie:aloës, maftich,& myrrhe, de chacun demie once, eau de vie deux onces: oximel simple tant que sera besoing. Ce cataplasme empeschera & prohibera la putrefaction, resoudra, desechera & sedera la douleur, roborera la partie. Et au cas que pour tous ces remedes le mal ne se puisse dompter , fais nouuelles scarifications plus profondes, puis applique sur la partie vn trocisque d'asphodel, ou sublimé en poudre,ou dissoult auec vin,receu d'vn petit de cotton, à la charge que tu muniras les parties voisines de l'onguent de bol, ou de quelque cataplasme faict de blanc d'oeuf, iufts de plantain, de morelle, de ioubarbe, & poudre de Bol. > Bol.Fais choir l'escare de ton caustic auec beurre frais,ou huyle rosat & iaune d'æuf.Et au cas que elle ne tombe si tost que tu voudrois , & que le mal idemande , arrache & extirpe-là petit à petit auec ton rasoir sans blesser venes ny arteres, vsant tousiours du lauement d'eau salee à chaque fois, que tu en arracheras quelque pieces. Orce n'est allez de guarir la partie, mais durant ceste guarison, eft besoing auoir esgard aux accidens qu'apporte aux parties nobles la malignité de ceste pourriture. Parce empesche le plus que tu pourras que les vapeurs pourries, qui expirent de ceste charongne, ne montent en hault par quelque cataplasme faict de blancs d'eufs, iust de plantain, pourpier, ioubarbe, morelle,bolarmene,appliqué sur le nombril. Et d'autant qu'il seroit impossible que le cueur ne fuit infecté de ceste puanteur par le moyen des arteres qui ne font petites ny en petit nombre en la matrice, tu dois sogneusement conforter le cueur par remedes cordiaques,comme conserues de roses, soulcy,bouroche,bugloses,theriaque,mithridat,electuaires de diamargariton frigidum,de gemmis, syrops de limons,de pomis redolentibus: confeétion alkermes: tablettes de manu christi perlati:mesmes appliquer sur la region du cueur epithemes cordiaux faicts d'eau rose, buglose, de chardon benedict, vinaigre squillitique, trocilque de camphre, ou cataplasme faict de mithridar, theriaque & conserue de rose: n'oublie aussi les remedes vniuersels,à sçauoir la purgation sc. LXIX. au que tu les lon l'huineur peccant, & la saignee si le corps est plethorique. Sois soigneux du regime de vie qui Tera sobre, rafreschissant , & de choses aigrettes à fin de couper le chemin à toute pourriture. Prurit au col de la matrice. CHAP. Es ieunes fémes n'endurét ce prurit & demá principalement le vefues,& celles qui ont perdu leurs purgatiós naturelles, qui leur prouiét d'un humeur salé. Il leurs eft tant moleite voirraz asliduement porter leur main aceste para tie fais leur frotter ceste partie del'onguéreuulatú sine mercurio:ou auec egiptiac dillout en eau marine ou auec onguět faict d'axúge de porc,fauó noir,sel nitre brusle,tartre,ftaphilagre, soufre vif vinaigre rosar:ou auec alú,escumede nitre, sta phisagre,soufre vifile tout dissout en vinaigre, adioustant quelque peu de beurre frais: ou bien auec beurre frais,axunge de porc: & foufre subtilement puluerisé. Tous ces remedes sont appliquez dedans le col honteux en forme de pessaires,ou grosses tentes faictes d'estoupes imbuez en eau marine ou lifliue en laquelle lon aura dilsout de l'Ægyptiaque. Ce prurit vient d'une pituité salec peu souuent en vne partie que de reste du corps ne fen sente : parce faudra ordonner : regime de vie tendant à froideur & humidité, saigner, cornecer auec scarifications faictes par flammettes:baigner, mesme frotter tout le corps dedans le bain auec masse faicte d'vne demie liure de mye de pain de segle ou de son de segle, vn quarte LXX. LE quarteron d'amendes ameres entieres contuses, le tout trempé & incorporé en eau.Puis à l'issue du bain se frotter tout le corps des onguens sufdits. Hargne intestinale. CHAP. Es femmes qui ont porté des gros & pesants Uenfans:ou plusieurs enfans à la fois : ou qui ont esté tormétees d'vn trauail falcheux cruel & labourieux, la pluspart sont affligees d'vne hargne intestinale:en laquelle leurs tombent l'inteItin dans l'ayne à caule que le trou, par lequel le ligament de la matrice descend à l'intérieure partie de l'ayne est relasche: ou le peritonie est rompu,à raison de la trop grande distention du ventre pour auoir porté enfans ou les espreintes violentes à enfanter. Pour mefmes causes aussi les femmes le plus souuent sont subiectes à la tu. meur du nombril à raison de l'intestin ou de la coeffe qui couure les intestins,qui tóbeen ceste partie.La guerison de ces deux symptomes sera telle que des hargnes,combien que n'en faille elperer grand allegement aux femines qui portét encores enfans:ou qui sont ja aagees.S'il y a remede, faut reduire l'intestin en son lieu par choses emollientes,estát reduict appliquer l'emplastre contra rupturam pour le côtenir &vn brayé par dessus. Voyez en la practique vniuerselle des maladies. FIN D V SECOND LIVRE DES MALADIES DES FEMMES. $24 LIVRE TROISIEME DES MALADIES DES femmes. Le proie&t des choses que seront defcriptes en ce troisieme. CHAP. 1. Vseves à present auons traicté bien au long au liure precedent de toutes les occalions qui peuuent apporter fterilité & empescher la generation,qui est le but soubhaiAté au mariage, tant de la part de l'homme que de la femme. Maintenant suyuant l'ordre cy deuant proposé, ayant rendu la femme à concepuoir,nous parlerons de la concepció, des choses qui sont necessaires pour concepuoir:de la diuerlité & causes de ce qui se peut cócepuoir: du propre gouuernement & regime de la femme qui à cóceu: de la guerison des accidens fascheux qui surniennent coustumieremét aux femmes grofses:de l'accouchement: des choses requises auát, durant & apres l'accouchement : comme ausli des accidens qui furuiennent auant , durant & apres l'accouchement: du traictement de l'en fant CH A P II. Enimaux par fant nouueau né,de fa nourrice.Par ce moyen laisserons peu de choses a deduire de ce qu'ap- partient à la matiere qu'auons proposé. Les causes, ftimules,& occafions de la generation de l'homme. ncores que les indiuidus de toute sorte d'a- vne ineuitable condition soyét corruptibles &subiets necessairement à mourir: Siest-ce que les especes d'iceux sont rendues aucunement eternelles par leur successiue generation:pour lesquelles perpetuer, chacune chose viuante, par vne prouidence incroyable de Dieu & de nature,est douec d'vn defir de procreer & de remettre quelque chose de semblable en son lieu,qui le puisse tousiours representer & renouueller sa vie caduque & languissante. Nous voyons ce stimule & instinct naturel és plantes qui prodayfent de foy nouucaux bourions. Nous le recognoissons encores plus manifestement en toute espece d'animaux, en laquelle le malle & la femelle volunrairement fe conioindent ensemble pour la generation de leur semblable. Mais encores que ce desir de procreer & multiplier fon semblable, procede d'un conseil indicible de Dieu:si est-ce que nature a donné plusieurs esguillons & allechemets à toute espe ce d'animaux, qui par vne merueilleuse & chatouilleuse volupté les excitent à se coupler ensemble, & se mettre en debuoir pour conferuer & maintenir leur genre & espece:autrement &. Tansce plaisir l'homine abhorreroit du tour l'v {age venerien,consideré l'action d'iceluy vile & qui se resemble à vne couulfion epileptique, qui pource regard d'aucus philosophes est appellee petite epilepfie:la forme & cóposition du cháp de nature humaine:les immondices & ordures qui passent par ceste cloaque: sa situation entre le boyau cullier passage des excremens feculens, & la vessie receptacle de l'vrine: consideré aulli les incómoditez malheurs, & deteftables excez qui en suruiennent.La femme d'autre costé detesteroit du tour la compaignie de l'homme ayāt esgard au mal qu'elle doit endurer,à porter,l'enfant neuf mois en son ventre:& à l'extreme douleur d'enfanter qui luy cause somentesfois la mort ou la ruine perpetuelle de la santé. Les efguillós & allechemens voluptueux procedét de plusieurs occasions.Aucuns des parties genitales qui ont vn sentiment plus agu & plus vif que nulle autre partie par le moyen des nerfs qui y sont dispersez,qui les faict sentir vn plaisir incroyable en leur action. Autres de la part de la semence,laquelle prouenante de tout le corps & estant pleine de chaleur & esprits,pafse (dict Aristote aux problemes)par vne partie à laquelle se rendent tous les canaux & venes du corps, & en pallant excite vn prurit,fretillement,chatouillement & titillation fort delectable. Plusieurs viennent d'vne certaine humidité glaireuse , saliueuse & visqueuse semblable à la semence,mais plus liquide & subtile, engédree & contenue dedans les proftrates, qui sont deux glan glandules situees à la partie inferieure du commencement du col de la vessie, laquelle humidité distille ordinairement au canal de l'vrine des masles, & quand ils habitent auec les femelles ell'eft iectee auec lasemence dans la la matrice: & aux femelles degoutte en leur matrice & hors d'icelle. Mesme les femmes la iectent quelquesfois seule & fans message de semence en l'apprehension & imagination delectable de Venus: Et parce,tāt aux malles qu'aux femelles elle apporte ce proufit: C'est qu'ayant vne petite acrimoine picquante & esguillonnante accompaignee de quelque petit prurit & demangelon,elle irrite les parties genitales à faire leur action auec volupté & plaisir incroyable : d'autant qu'est pleine de grande quantité d'esprits qui s'eschaufent & fefforcent à sortir hors:ains donne enuie extreme tant au malle,qu'à la femelle de s'assembler:outre lequel proufit encores apporte elle ceste commodité qu'elle arrouse & mouille le canal de l'vrine d'vne mouilleure proufitable contre Vacrimonie de l'vrine : lesquelles deux mouilleures & humectations faictes par c'est humeur, font inuentees & inftituees de nature, afin que la matrice &canal de l'vrine secs de leur temperament, ne se retirent & replient,ains empeschent par ce inoyen que l'vrine & semence n'ayent leur passage libre & aylé,tel principalement que la matrice le soubhaicte, pour satisfaire au desir qu'elle a a faire generation. L'vn & l'autre vlage de c’est humeur, est recogneu ma а nifestement par le coïc immoderé,auquel aduiét souuentesfois difficulté d'vrine pour la consom ption de ceft humeur glaireux:duquel les parties dediees à l'vrine ont eltétrop desechees pour a- uoir immoderément vlé du coït: ausquels pour les faire vriner,nous iettons huyle dedans la ver- ge: Voyla les trois principales occasions de la delectation & plaisir extreme ,qui excitent les masles & femelles de l'espece humaine à fe ioin- dre enséble & se mettre en debuoir de conseruer & multiplier leur genre:Dequoy si n'es content & delire sçauoir lequel des deux prend plus de plaisir & de volupté à ce debuoir naturel à la ve- rité selon Hip.au liure de genitura , semble que le malle y reçoipue plus grande & plus longue volupté & chatouillement que la femelle:tant à raison de la semence qui est plus chaude plus spiritueuse, plus acre & en plus grande quantité au malle qu'en la femelle: qu'auili le mouuemét & fuccusation du corps, qui est plus grande en l'homme qu'en la femme,eschauffe d'auantage la semence, & engendre plus grande quantité d'esprits,ains ceste semence accompagnee de tão d'esprits passants par les parties genitales estroi- ctes, les titille d'auantage,& excite en elles plus de prurit & demangelon: en laquelle certaine- ment gist tout le plaisir des choses veneriennes. Outre ce,que les parties genitales ont naturelle- ment vn sentiment plus agu & exquis en l'hom- me qu'en la femme.Toutesfois sans auoir esgard aucun à telles raisons d'Hippocrates iaçoit per- tinentes tinentes,ny aux raisons probables de Macrobe & de Plutarque, qui semblent recognoistre plus de chaleur aux femmes qu'aux hommes , ains estre plus voluptueuses : à l'occasion qu'elles ont plus de sang selon Hip.au commencement de mor- bis mulierum: qu'elles sont plustost nubiles: plustost habiles à multiplier l'espece humaire: de ce qu'anciennement l'on auoit accoustume d'adiouster vn seul corps mort de femme au tas & pile que lon faisoit pour brusler les corps des morts,parmi dix corps morts d'hommc,comme estant plus facile à fenflamberains plus prompt & idoine à faire plus soudainement ardre & brusler les autres corps qui estoient en la pile: Que les femmes en extremes froidures se cou- urent moins,& se vestent plus legerement d'ha- bits que les hommes.Si doncoutre le plaisir que la femme prent à rendre sa semence, nous considerons, la nature, les forces, facultez, functions &mouuemens merueilleux au corps de la femme de la matrice (qui est l'instrument & comme le champ de noftre generation, mesine la mere commune de tous animans, à raison de quoy les , Grecs l'ont appellé mnapa:) nous iugerons facile. ment & necessairemết que la femme reçoit plus de plaisir & plus de contentement en ce combat naturel que l'homme. Car la matrice ayant en foy inseree de nature vne enuie incroiable de conceuoir & de procreer, elle est aulli si cupide de la semence virile, la desire tant & prend li grande delectation à l'attirer , fuccer & retenir: L qu'encores que de sa part elle ne suggere pas grande quantité de matiere pour l'vsage &@uure commun : si est-ce qu'elle employe toutes ses forces & facultez, pour exusciter la vertu de la semence, à fin de mettre en lumiere quelque chose qui soit telle que la matiere subiecte le pourra porter: Semblable certainement en cela à l'estomach qui appete les viandes plaisantes, ambrasse auidement celles qu'il aura receu, y prend quelque fruict & refiouissance, en fin les conuertit en chyl: De façon que le diuinateur Tyresias qui auoit experimenté l'vn & l'autre sexe, constitué iuge entre Iuppiter & Iuno sur ce different, ayant esgard à ce plaisir incroiable que la matrice reçoit naturellement au coït venerien,semble iustement auoir prononcé: que la femme sent plus de delectation & de plaisir en ce combat, que l'homme. Mesmement le sage semble à bon droict auoir mis la . trice (de laquelle toutesfois il ne dit le nom) au nombre des choses qui ne peuuent estre aucunement ralasiees, à sçauoir le feu, l'enfer, & la terre seche: & dire qu'icelle ne diet iamais, c'est assez, voire comme parle Lucain de la femme diffolue. sic lassata viris fed non fatiala receßie Et à fin que lo ne pése tels proposestre fabuleux & méfongers: Côsiderez ie vous priecóbien de troubles de seditions, de comandemens petulás &imperieux la matricesuscite au corps de la fem me, t'iladuient quelquesfois qu'elle soit priueç de ma Josefibilia. Salomon de ses voluptueux desirs, & retranchee de son feruice accoustumé. Qu'ainsi soit vous voyez plusieurs femmes pour ce defaut, quasi prestes à rendre l'ame: Autres estre destituees de voix,pa- rolle, sentiment & respiration totale: Aucunes deuenir phrenetiques, epileptiques, maniaques, melancholiques: Plusieurs rire,plourer, faulter, danser, sans occasion manifeftes: Autres estre tormentees de conuulfions & d'vne infinité de semblables accidens, tant de corps que d'esprit: de facon que le Philosophe Platon non fans bonne raison a estimé la matrice deuoir estreap- pellee non quelque chose d'animé au corps de la femme, mais vn animal imperieux , petulant, n'obeissant aucunement à raison impatient de toute attente, & transporté de certaine rage & furieuse cupidité. Ne faut donc douter que les femmes ne reçoivent plus de plaisir au combat venerien que les homes:encores qu'elles n'ayent tant de chaleur,ny si grande quantité de femen- ce que les hommes: principalement celles qui font sanguines, charneuses, doüees d'vne tref- bonne habitude de corps,pleines de suc,oysiues; addonnees aux delices & danses, nourries libes ralement & de viandes delicates, fe delectans & plaisans fort aux compaignies, conuersation & colloques familiers des ieunes hommes:Sur tout fi elles font mariees à ieunes maris,voluptueux, libidineux & vaillans combattans. De la semence tant virile que fæminine. CHAPPITRE III. ,à 'Homme & la femme assemblez & ioinets ensemble pour engendrer leur semblable,ne font aucun eschange de leurs corps: ny mesláge, perte ou iacture d'aucune partie d'iceluy , pour Tusciter vn nouueau indiuidu :ainsi que le Phenix & la Cicade,desquels le corps redigé en cendre à ce que lon dit ,faict naistre vn nouueau Phænix ou Cicade: Mais tout deux demeurans sains & entiers rendent à ce combat quelque matiere chacun de la part: en laquelle encores qu'ils ne comparoissent en personnes, & n'y soient actuelleinent representez: sont toutesfois presens & contenus par leur vertu & puissance. Telle matiere,est la femence, le vray promptuairedes especes,ainsi appellee par les Philosophes: laquelle est vne liqueur, etheree, aëree, & escumeuse,chaude & humide,blanchastre:exprimec par le moyen des testicules, & quali come elambiquee de tout le corps, pour le moins des parties nobles,cueur, foye & cerueau:pleine d'esprit viuifiant & de chaleur plustost diuine & etherienne qu'elementaire: en laquelle reside l'ame entiere, accompaignee de toutes ses facultez, à sçauoir naturelle, appetente, vitale, motiue (exceptee la raisonnable qui ne depend & ne se peut aucunement emanciper au corps ) principalement de la vertu formatrice: laquelle ayant gardé & retenu tant le temperament que l'idee & forme interieure du corps, dont ceste liqueur est exprimee, par vne faculté inexplicable & vertu plus diuine qu'elementaire, distinguc & separe les les parties de l'indiuidu nouueau,& baille à cha cune telle forme, cauité, situation, conuexion, traicts & lineamens que la nature & vlage d'icelle le requiert. C'est pourquoy aucuns Philofophes ont estimé la semence estre quelque chose animee: & Galen plus hardy que tels Philosophes la appellé animal, comme ayant en soy vne faculté & vertu tant sensitiue , motiue , que vitale: laquelle se peut effectuer facilement, & & sans grande ayde d'autruy former de soy vn indiuidu semblable, tant en corps qu'en ame à celuy dont est ylsuë. Or, encores qu'en l'acte de la generation, le masle soit appellé des Philosophes le principal agent, duquel depend la source du mouuement generatif: & la femelle, le patient, qui subministre le corps & la matiere: si que le malle,est animal qui engendre en vn autre, & la femelle celuy qui engendre en soy:liest-ce que la femence de la femme est non moins necessaire pour engendrer que celle de l'homme: quoy qu'elle soit plus infirme & moins fecunde que celle de l'hoinme: Tesinoing en sont les enfans qui resemblent le plus souuent à la mere: ains faut que toutes les deux semences soyent ioinctes & meslees ensemble d'vne amitié & familiarité mutuelle de substance, pour rendre la generació parfaicte:de façó que ny celle de l'homme,ny celle de la femme peuuent à part & separément engendrer quelque indiuidu parfaict, ainsi que lon peut cognoistre par les aufs fubuentanez, que les poulles pondent sans ayde du : coq:ou ceux qui le coqpond tout seul, desquels le poullet ne peut naistre. Parce ne faut adiouster foy aux femmes qui afferment auoir conceu sans sentir plaisir aucun ny volupté au combat venerien, & qu'elles conçoiuent le plus souuent sans rendre aucune seméce, ains que de semence virile ioincte & meslee auec le sang menstrual , elles peuuent procreer l'enfant. Quoy qu'en soit les deux seméces mellees ensemble font le vray seul & prochain principe de la generation, non seulement materiel, mais formel & efficient: d'autant que toutes les parties solides sont compofees de mariere seminale, & formees par l'esprit genitif & viuifiant,qui reside en la semence, ainsi qu'auons nagueres declaré. Ie laisse aux anatomistes discourir par quelles parties & comment la semence rant virile que fæminine , est attiree aux lieux destinez pour la generation : & ne fais mention des marques de la bonté de la semence tant virile que feminine, les ayant assez amplement descry au second liure chap.3. Du fang menstrual. Im E sçay que Galen au commencement du pre mier liure de sanitate tuenda, faict deux principes de nostre generation, l'vn efficient qui est la semence tant yirile que feminine ioincte ensemble. L'autre materiel,qu'il appelle sang maternel, mais si nous examinons les choses de bie prez nous tiendrons pour asseuré, que le seul principe tant materiel que formel de nostre generation n'est autre que les deux semences ioin ctes СНАР. IIII. Etes ensemble:& que le fang menstrual n'est aucunement principe ny formel ny nateriel de nostre generation:plustost quelque matiere qui sert pour nourrir les deux semences ioinctes ensemble arrestees dans la cauité de la matrice, & pour remplir de chair les espaces vuydes delaisssez d'entre les parties spermatiques de l'embrió & petit fætus nouuellement conceu , & commenceant à se former,comme entre les fibres & membranes du foye,poumons cueur & autres parties nobles, & parties musculeuses: propre pour donner accroissement nourrir & entierement soustenir le petit fætus tout le teinps qu'il sera au ventre dela mere. Galen adiouste encores yne autre vtilité de ce sang maternel au liure de la dissection de la value:c'est qu'il sert beaucoup à concepuoir pour deux occasions : l'vne qu'il ouure les orifices des vaisseaux qui penetrent au fond de la matrice: l'autre, qu'arroulant & humectant mediocrement les paroirs interieures d'icelle,faict que la seméce adhere beaucoup mieux & est plus facilement retenue dans la matrice.Or d'autant que nous auons parlé bien amplement au second liure chap.30.de la nature qualité, & Auxion accoustumee de ce sang menstrual, nous traicterons trois poincts seulęınent en ce passage: A sçauoir si ce sang est necessaire à la cóceptio. Etf'il y est necessaire en quelle aage, y luy coulant,la conception se peut faire:Item en quel temps de la fluxion,alfauoir ou auant Auxion ou au commencement, ou durant,ou apres sa fluxion, la conception est faicte. Qu'il soit necessaire à la conception semble estre raisonnable, d'autant que comme l'arbre fertil fleurist a. uant que porter fruict, & celuy qui ne fleurist point pour certain demeure sterile:aussi les femmes ne conçoipuent point, auant qu'auoir leurs fleurs, & celles qui ne les ont point font steriles, selon le commun prouerbe qui ne fleurist ne graine point. C'est pourquoy aussi on appelle Heurs les purgations menstruales, d'autant qu'elles precedent & sont comme preparatif au fruit qui est l'enfant:Galen aussi au liure de la dissectió de la vulue,diaqualant que ce fang Hue,la cóception ne peut estre faicte:tant à raison que ce fang defaillant,les deux semences genitales mesfees ensemble n'auroyent point d'aliment, que aufli les vaisseaux interieurs de la matrice estás encor fermez, la cauité d'icelle demeure si polie si viue & fi lubrique,que la seméce ne pourroit adherer aux paroits d'icelle : Tellement qu'és femmes le commencement & fin de concepuoir depend de l'eruption & cessation de ce flux méftrual:mesmes que les femmes qui ont defaut de çesang menstrual, quelles sont les viragines & hominalles, demeurent steriles. Toutesfois selon l'opinion d'Aristote au chap.i.du liure 7l'histoire naturelle des animaux, aucunes femmes peuuent concepuoir sans ce flux : affauoir celles, qui amassent autant d'humeur en leur matrice qu'il en peut rester aux autres qui se purgent tous les mois,non pas toutesfois telle qua de 1 tité,que puisse suffire à couler hors & à nourrir la semence & l'embryon nouuellement conceu. D'auátage nous voyons tous les iours plusieurs vierges recentement mariees concepuoir auano que leurs mois ayent commencer à Auer: Plufieurs nourrices,plusieurs femmes nagueres releuees concepuoir auant que ce flux leur recomméce:lay cogneu deux bourgeoises en ceste ville l'une desquelles à porté six enfans & l'autre dix,sans auoir oncques heu ny veu autre Auxion de mois que celle qui leurs suruenoit à l'enfantement.Mais encores que cela se voye peu souuent:Toutesfois il est posible que les femmes conçoiue nt sans ce flux:fi les vaisseaux de la mae trice sont ouuerts & que dans la matrice il accoule humeur suffisant qui puisse nourrir & la femence & l'embryon fans sortir hors: veu que le lang qui seuacue par dehors, ne cause de loy la conception, mais seulement par accident come estant signe de l'affluence d'iceluy. Par ainfi aux vierges recentement mariees , qui conçoipuent auant que leurs inois ayent commencé il se peut rencontrer que sur le point que leurs fleurs leurs debuoyent venir & le sang estoit amallé à l'entour de la matrice pour sortir hors de-là à quelques heures,la femèce estant receuë au fond de la matrice, elle fy arrestera ayant trouué fa municion preste . Et par ce moyen le sang sera retenu pour la nourriture & accroissement de l'embryon iusques ad ce qu'il vienne en lumiere:Les nourrisses peuuent aussi concepúoir sans que leurs Acurs se soyent escoulees, sur tout quand l'enfant qui tette eft ià grandelet & qu'à raison qui mange il ne tette plus tant qu'il souloit:car lors le lang menstrual ne va plus-aux mammelles en telle abondance qu'au parauant, ains serenge vers la matrice & faccumule cótre la matrice, qui est le lieu destiné de nature pour y estre receu quand il est superflu:Sidonc estant accumulé dans la matrice, la semence louable s'y rencontre,icelle ayant trouuél'humeur sanguin à son cómandement pour la pasture & entretie, la nourrice deuient grosse & faut seurer l'enfant. Il peut aussi aduenir, que la femme ne releuera point de gelline, qu'elle ne soit rendue grosse: ainsi elle aura cóceu deux fois sans a les fleurs se soient escoulees hors de mois en mois:& pourra continuer ainsi toute sa vie, estant tousiours enceincte, ou nourrice, ou en gesline. Il faut donc conclure qu'vne femme peut conceuoir fans auoir eu ses fleurs fortans hors de mois en mois, & non sans auoir ses fleurs ou du sang menstrual prest à couler, accumulé tout contre la matrice. Car il ne coule point aux femmes qui sont saincs,sinon à faute d'estre employé sur le point, qu'il y en a assez, ou à nourrir la seméce comprife dans la matrice, ou à faire du laict. Vray est que la nourrice peut bien auoir ses fleurs, non-obftant qu'elle air force laict, d'autant qu'elle aura du sang à superfluité, cncor' plus que ne peut employer en laict, outre fa nourriture. Aufli il n'elt pas necessaire que toute femme qui a bien ses ses fleurs & reglees & louables, conçoiue:car il y a d'autres cas requis à la generation. En cas pareil quand tout le corps de la femme seroit fort plein de sang, fil ne se renge vers la matrice, & y affluë fort copieux: ou, que les vaisseaux d'icelle soient bouchez & oppilez, de sorte que la seméce y affluente n'ait moyen d'estre incontinant pourueuë de son aliment, la conception ne se pourroit faire. Le second point qu'auons proposé de desduire eft, en quel aage de la femme, les Aeurs coulantes ou dedans ou dehors la matrice, la conception se peut faire: A la verité li ce sang est ne i cessaire à la conception,comme il est , & que la femme n'en soit capable tout au plustoit qu'en l'aage de puberté,qui est definie aux femelles à douze ans, & aux masles à quatorze, quand le corps commence auoir moins besoing du sang pour son accroissement, que la femme engendre en grande quantité:faut croire que la femme ne peut concepuoir auant douze ou quatorze ans, presupposé encor que la corpulance y soit ca У pable & suffisante, d'autant que come auons dit au premier liure est besoing de force de corps à la femme pour soustenir les fascheux accidens de la groiffe, & supporter les douleurs les trauaux cruels & labourieux à l'enfantement. Or ce que nous disons est le commun & ordinaire, & n'est pas impossible qu’ainsi que la puberté fauance & aduient plustost à d'aucunes filles, aussi les fleurs leurs coulent plustost qu'à douze ou quatorze ans,ains qu'elles puissét cócepuoir pluftoft que douze ou quatorze ans. Car il peut estre qu'vne fille à dix ans sera mieux aduenie, plus corpulente & succulente, qu'vne autre à quinze ou vingt ans , & mesine qu'elle cellera plustost de croistre, & fera en la puberté ayant autant auancé à neufou dix ans,que le commun des autres à quatorze ou vingt.Et fi la fille peut auoir en libas aage les parties qui seruent à la copulation & conceptió assez capables( comme l'on peut veu la corpulence du corps)& auoir le sang en abondance pour entretenir & nourrir la semence receuë:quel empeschementy peut il auoir,que la fille ne conçoiue à dix ans?Le nombre des ans n'y faict rien:le nombre n'est qu'vn compte,& les ans ne sont que les termes & limitations du changement des complexions.Donc fi la complexion est telle à dix ans, qu'aux autres à quinze (comme il peut estre)auec la corpulence requise:il ne faut pas doubter que le reste ne puille aduenir. Ainsi voyons nous de l'esprit: qu'il y a des personnes autant fages,accortez, fines,rusees,inesnageres, de bon discours à l'aage de quinze ans,que d'autres à vingt cinq.Et pour passer plus outre, il est bien vray semblable que plusieurs filles cócepuroyét en l'aage de puberté,fi on les marioit:mais parce que les filles n'ót pas la discretion,sens & iugement de bien mesnager,ny d'entretenir leurs maris:qu'estans mariees pourroyent deuenir grosses,qui les empescheroit de croistre autant qu'elles feroyent: dot f'en Pensuyuroyt en fin que la race humaine seroit de fort pețite taille:qu'à leur enfantement pour leur trop grande ieunesse ne pourroyent resister aux tormens du travail d'enfant,ains seroyér en danger d'y mourir:que les enfans qui n'aistroiét d'elles fort ieunes seroyent petits, menuets,& nullement vitaux,& tels que ceux qui sont engendrez de personnes fort vielles: qu'elles melmes ne pourroyent pas estre de longue vie, leur corps souffrant tant de peine à porter enfans: qu'elles mariees si ieunes sont plus lallilies ainsi que dit Arift.au 7.des polit. 16. chap. pour telles & autres semblables raisons on ne les marie auant l'aage de dix huict ou vingt ans. Et parce elles ne concoipuent auant l'aage de puberté. Reste le troilieme poinct,en quel temps de la fluxion de ce sang menstrual:ou auant qu'il Aue: ou au commencement qu'il Hue:ou durant qu'il Alue:ou apres qu'il à Aué: la conception se faict. Selon Hippoc. Galen & Soranus, la conception se faict lors qu'ils commencent à Auer,ou incontincnt apres , iamais lors qu'ils Aue : car lors : qu'ils commencent à Auer,il ne fue en telle quã. tité qu'il puisse suffoquer la semence genitale, mais" Alue mediocrement, peu à peu & quası gouttes apres gouttes:& fi les orifices des vaisseaux sont ouuerts:& la cauité de la matrice afsez humectee. Mais d'autant que si la concepció est faicte alors il aduient que le flux est incontinent supprimé, ains que l'enfant conceu n'en naist li lain ny dispos,tant d'esprit que de corps a le temps plus apte & commode à concepuoir eft biétolt apres qu'il a fué:parce que, comme dict Galen au liure de semine, la matrice estant forr bien repurgee & aucunement desechee , attire plus auidement la semence & la retient auec plus grand plaisir:ainsi que l'estomach ayant enduré fain, & soif,accourt soudain à la viande mise à la bouche, & l'acrire quasi a demy machee mesme l'embrasse fermement:outre ce , le sang estát defequé & depuré sera de meilleure nourriture à la semence genitale:mais lors qu'il Aue la conception ne se peut faire, tant à raison que la femence est suffoquee d'vne trop grande afAuence de sang, comme vn petit feu est esteinct d'vn trop grádamas de bois:inesme que tel sang estant hors de ses vaisseaux se corrompt soudainement:qu’aussi la matrice estát trop humectee ne peut attirer ny retenir la femence suyuant l’aph.62.du s.d'Hippo.Celles qui ont la matrice trop humide ne peuuent concepuoir. Vray est qu'Hip.au premier liure de morbis mulierum en deux lieux, conseille l'assembler lors que les mois fluent encor à la femme, plustost qu'apres qu'ils auront cessé de Auer:d'autant que les cotyledons, dict-il, font hiants & la matrice ouuerte pour recepuoir la semence,non pas à toutes femmes, mais à celles ausquelles la bouche de la matrice se ferme soudain apres la purgation , ou est subiecte à se peruertir pour legiere occasion. Quoy qu'en soit la conceptio ne pourroit estre facile ny salubreny honeste, ny de bonne issuë, fiest que le fi eft attente durant le flux des mois :ains conseil de ceux eft mauuais , qui conseillent de cognoistre sa femme durant les fleurs, pour ne faillir de l'engrosir. Car outre les raisons susdi. tes, encores fault-il croire que fi la femme conçoit ayant ses fleurs le petit qui naistra ne sera seulement de peu de vie, mais aussi chetif, moribund,languisfant & subiect à vne infinité de ma ladies furdides,fætides & puáres,à sçauoir telles que la matiere dot il auroit esté formé & nourry comme gratelles , feu volant, dartres,vlceres virulens & autres infections de cuir: non-pas à la verité que ce sang menstrual de soy soit infecté & contaminé de quelque vitieuse & veneneuse qualité comme aucuns ont estimé, veu que l'enfant en est formé & nourry, tant au ventre de sa mere qu'hors du ventre,estant conuerty en laict ainsi qu'auons bien au long discouru au second liure chap.3o. Mais parce que la matrice est aucunement malade & mal disposee,tant lors qu'il fuë qu'auát qu'il futë:& qu'aussi auec ce sang se mellét & fe purget plusieurs mauuaises humeurs qui sont au corps de la femme cacochyme & mal faine,soit bilieuse,melancholique,ou pituiteuse. Parquoy pour plus gráde asseuráce & honesteté la femme tant saine soit-elle & bie nette de mau uaises humeurs, ne doit habiter auec son mary au temps de ses purgations menstruales: autre mment si elle conçoit (combien que fort difficilement elle peut conceuoir) tienne pour asseuré qu'elle engendrera,comme auons predict,vnen. fant qui non seulement sera mal sain & mal habitué de son corps: mais aussi quant à l'esprit sera du tout stupide, morne, lourdaut , fot, depourueu defens & entendement & entierement inhabile à faire quelque chose de bon. C'est pourquoy Moyse, sous l'ordonnance de Dieu, defend telle conionction tres-expressement au Leuitique chap. 15. Et mesmes les femmes n'osoient aller au temple durant les mois, estans tenues pour souillees: & ceux qui foublioient de les cognoistre,polus & immondes. Ce qu'à la verité estoit defendu pour vne bonne consideration non tant pource que telle association en temps si importun & occasion tant sale, indecéte & plus que brutale est deshonneste:mais auffi parceque les anciens(comme Auicenne entre tous les autres)ont obserué par longues experiéces, que la femme qui aura conceu durant les menstrues , engendrera vn enfant lepreux ou subiect à ladrerie:laquelle luy commécera à paroistre & pulluler en telle annee de son aage, que refpondra en proportió au iour du flux, auquel il aura esté conceu:assauoir s'il est conceu le premier iour du flux, la douzieme annee de fon aage la ladrerie commencera à se monstrer en luy Sile second iour sera pour l'annee dix huict ou vingtieme.Si le troisieme iour,la ladrerie paroistra enuiró de vingt cinq a trente ans.Siau quatrieme iour, la ladrerie sorrira enuiron la trétieme annee de l'aage:& ainsi confequemment des autres iours & annees.Ils apportent la raison de tel C tel euenement, cest que l'enfant conceu durant le Aux menstrual,prend nourriture & accroissement estant au ventre de la mere d'vn fang vitieux & corrompu:lequel auec le temps ayant enraciné son infection & danger pernicieux, en fin manifeste & faict paroistre sa malignité, see lon que son commencement aura este plustost ou plus tard introduit. En cas pareil Gi la femme conçoit peu de temps auant fon flux menstrual, d'autant que les venes ont desia quelque quantité de ce sang menstrual, l'enfant quien naistra fera subiect à vne infinité de maladies: Quant à moy ie ne veux aucunement contredie reny deroger à l'authorité des anciens, nycontemner leurs obferuations & experiences. Toutesfois si la verité accompaignce de raison doit estre preferee à toutes authoritez & experiences, me semble que lon ne doit attribuer vne ti grande malignité & venenosité au sang menItrual qu'on le puisse accuser , que fa meslange parmy la semence en la conception excite ladrerie actuelle, ou rende les enfans cóceuz & nourris de ceste meslange,subiects à ladrerie: veu que les meres melmes sont le plus souuent tant incertaines du temps qu'elles ont conceu, qu'elles ne pourroient alleurer si elles ont conceu durár ou apres, ou auant la fluxion de leurs mois. Mais encores qu'elles ayent conceu durant le temps de la fluxion de leurs mois, pour telle conceptió n'est nécessaire que l'enfant naisse ladre ou subiect à ladrerie,Combien il y a de feinmes ie vous M prie ou libidineuses, ou agacees au coït de leurs maris libidineux,lesquelles ne se pouuát cótenir ny abstenir du coït,conçoiuent durant que leurs mois fluét;celles principalemét qui ont fort peu de purgations mestruales,la plus part desquelles selon Hip. au liure de morbis mulierum á grāde peine cócoiuent-elles, sinon lors que leurs mois Auent, sans toutesfois engedrer aucuns enfans la dres, ou subiects à ladrerie:Cóbien que, si la conceptió, ainsi qu'auons maintenát enseigné, ne se peut faire lors que les fleurs coulét hors: d'autāt : que le sang menstrual affluát dans la matrice, ne permet que la seméce puisse adherer aux paroits de la matrice,ains la fait lubriquer, & empesche qu'il ne farrefte au fond de la matrice: i'entés ce sang mestrual qui viết au fond de la matrice par les venes qui font les cotyledons: car celuy qui descend au col de la matrice par certaines venes, desquelles auós cy deuát parlé,n'entrát point au fond de la matrice ne se pourroit mefler auec la semence, ains d'iceluy ne pourroit estre suscitee vne conceptió de ladrerie.Ie dis dauárage, qu'en cores que la conceptió se fift durát le temps que les mois Auent,pour cela l'enfant ne naistroit ladre ou suiectàladrerie:parce que le sang dont est nourrie laseméceretenue dás la matrice:dót eft ausli cóformé & nourry l'enfant au ventre de la mere,n'est autre celuy duquel le corps mesme de la mere eft nourry, qui est attiré par le petit, non à luy enuoyé ou poufsé:Car quant au vray menstrual il est retenu dedans les venes iusques 1 au au iour de l'enfantement, non retenu ou amalla dans la matrice:ou si plustost il coule, il coule non dans la matrice par les venes des cotyledons qui durant la groisse ne reçoiuent qu’yn fang subcil non grollier pour la nourriture du petit: mais felcoule hors par les venes qui descendent au col de la matrice,par lesquelles aulli,lon dict, que les menstrues sont purgees aux vierges & femmes grosses. Mais ie veux que l'enfant conceu durant les fleurs coulantes, soit conformé & nourry du sang menstrual: pour cela l'enfant ne naistra ladre ny enclin à ladrerie: Car,ou le sang menstrual est pur & simple lang menstrual, qui n'est aucunement vicieux que par la crudité & quantité: de telle quantité & crudité de lang ne pourroit suruenir ladrerie. Ou, il est rendu vicieux par la meslange des mauuaises humeurs dont tout le corps elt plein, ou,par la corruptió qu'il acquiert dans la matrice mal disposee.Si tel, il ne pourroit exciter autre maladie ou indisposition au petit qui est conceu, que de la qualité dont il est vitieux,à sçauoir bilieuse, ou pituiteuse,ou melancholique. Parquoy si l'humeur vicieux qui est mellé parmy ce sang menstrual, est infecté & pollué d'vne contagion elephantique, l'enfant qui sera conceu pourra naistre ladre ou subiect à ladererie, autrement non. Parquoy files peres &meres font sains, & encores qu'ils ne soient entierement sains , non toutesfois ladres, ne naistra l'enfant ladre ny Cubiect à ladrerie, , quoy que la conception le fáce durane & la Auxion des mois. Parainsi faut estimer que la defence tres-expresse de Dieu qu'est faicte au Leuitique,de cognoistre la femme durát ses fleurs: n'est de peur que l'enfant cóceu durant les menstrues,fült lepreux ou subiect à ladrerie,comme plusieurs pésent:Mais,parce que la femme pour lors est inepte à conception, qui est la fin principale de la copulation: & que c'est chose fale , indecente & brutale d'auoir affaire à vne,femme durant qu'elle se purge. Vray est que monsieur Fernel imagine trois parties en ce sang.Vne trespure & benefique de laquelle l'enfant conceu eft paracheué d'eftre formé & nourry. L'autre mcdiocre,qui monte aux mammelles & eft conuertie en laict. La tierce,feculente & malefique, qui est le vray sang méftrual qui coule tous les mois és femmes non grosses, & és grosses famasse dans les venes de la matrice & se mesle parmi le pur sang , ésquelles acquerant quelque corruprion à la longue leurs apporte plusieurs accidens, & fort à la parfin en grande quantité au temps part. Toutesfois l'enfant conceu au . ventre de la mere, soit-il nourry de tant subtil & pur sang que lon pourroit imaginer: mesmecó ceu apres les purgations, la matrice eftant bien nettoyee & bien laine: pour cela l'enfant ne laisse à se sentir & retenir en foy quelque marque de la malignité & vitieuse contagion du sang menstrual. Tesmoings en sont les petites verolles & rougeolles des petis enfans, lesquelles sont les reliques de ce sang mestrual,duquel l'éfant a esté du nourri au ventre de la mere permanentes és petis enfans,& à la parfin poussees hors du corps par la force & vertu de nature, lors que le sang bouillonnant se depure & enuoye aux parties exterieures comme son escume & la fece grasse, non point autremét que nous voyons le moust se depurer dans les tonneaux: ains la rougeole naist de la partie plus tenüe & subrile de cest excrement, & la verolle de la partie plus crasse. Combien que mellieurs Fernel & loubert ne refere point la cause d'icelle verolle & rougeolle aux reliques du sang menstrual, mais monsieur Fernel à la inaligne qualité de l'air, telle dont la peste & charbons sont excitez:& monsieur louberc à la Cacochymie & plenitude des humeurs mauuaises que les enfans amassent par mauuais regime, trop grande auidité & excez à manger, non seulement au ventre de la mere, mais estans nez. Quoy qu'en soit ne fault esperer saine & louable conception, auant, ou durant les purgations naturelles: mais sur la fin d'icelles: ou plustost & pour le mieux quand la femme est bien purgee & bien nette. Aussi en voyons nous plusieurs deuenir grosses bien tost apres estre purgees medicinalemét pour quelque occasion de maladie presente ou imminente, fans que l'intention du medecin ou la leur fur d'engroisser. Dela conception,des choses y requises, e des signes d'icelle. CHAP. y. Lleida Es deux semences genitales tant soient-elles slouables & ayent les marques de fecundité, 1 telles que les auons depeint cy deuant, ne produiront rien de vital à la posterité:si elles ne sont conceuës par la matrice, qui est le champ de nostre procreation, l'instrument de la generation & comme la mere commune de tous animaux:à raison dequoy est appellee uirger des Grecs.Nous appellons icy concepuoir:vne action de la matrice par laquelle elle exuscite la vertu & puissance generațiue , qui est cachee dedans les semences ioinctes enfeinble,& faict qu'elles effectuent & produisent actuellement lgtur pouuoir:Car, comme la terre fertile & fæcunde nourrist de fa chaleur le grain,pepin, noyau,tendre scion, menüe plante, qu'elle a recea , puis l'excite & contrainct à germer: aussi la matrice fæcunde, par vne faculté qui luy est speciale & particuliere, excite la vertu generatiue cachee & comme alsopie dedans la femence, & la stimule à mettre hors l'effect de la puissance, & entrependre son Quurage:qui est d'engendrer,comme celuy de la matrice de conteuoir.Or encores que la conceptió, soit l'ouurage propre de la matrice,& quafi comme vne certaine alleurance de foecundité à la femme: si est-ce que plusieurs choses font necessaires à la conception qui ne prouiennent, ny de la femme,ny de la matrice.Donc pour conceuoir faut premieremét que la semence de l'homme foit iettee à foison, directement à l'endroit du col de la matrice, (i'appelle icy col de la matrice ce petit conduit ou canal accompaigné de ses deux orifices, interieur & exterieur, tel que l'auons l'auons descry cy dessus) & que celle de la fem- me soit expulsee par les cornes de la matrice de- dans la cauité & fond d'icelle comme les ancies medecins tiennent:ou comme dit monsieur Fer- nel suyuant l'opinion d'Aristote & d'Oribase, iettee au col de la matrice, qui est le mesme lieu ou celle de l'homme est receuë, ce qu'est croya- ble és femmes grosses , desquelles si la semence estoit iettee dans la cauité de la matrice,fy pour- rissant exciteroit des merueilleux & falcheux accidens:Et certainement l'obseruation de l'a- natomie demonstre qu'il y a vn certain rameau des vaisseaux spermariques qui descend au col de la matrice entre les deux orifices , par lequel rameau,est vray-femblable que la femme grosse au coït rende fon sperme, par vne merueilleuse son prouidence de natureà fin que son sperme n'en- tre dans le fond de la matrice, ou retenu se cor- romproit, à raison que la porte de la matrice est fermee. Que toute les deux semences soient ex- pulsees tant de l'vn que de l'autre en mesme in- Itant, pour le moins bien toft l'vne apres l'autre, non plustost celle de la femme,ou celle de l'hoin- me,mais indifferemment foir l'vne ou l'autre:car fil'vne est iettee long temps apres l'autre,l'esprit genital fen exhale facilement: à raison dequoy,, Iustio aucunsfrottent les parties honteules de la fem- an cottam me auant le coït d'huyle de lys, ou d'amendes douces pour aduancer la semence de la femme: ou fient legerement les testicules, ou tout deux, ou l'vn seulement de l'homme pour retarder celle de l'homme. Parce faut estimer chose meri. songere des femmes qui afferment ietter leur femence sans aucune volupté, conceuoir fans aucun plaisir:encores chose plus fabuleuse & com. me vn pretexte d'impudicité,que quelques femmes(comme recite Albert le grand) ayent conceu pour s'estre lauees au bain ou leurs maris auoient spermatisé: à quoy fi lon adiouste foy que'ne sera-il loisible à la femme mariee en l'abfence defon mary,à la veufue, à la religieule, à la vierge:Que la matrice qui est l'organe de la conception soit bien purgee de ses purgations nagueres delaissees & finies. Qu'elle soit appetente de semence,ains attire à soy tant la sienne que celle de l'home: & les reçoiue auec mcrueilleux plaisir,auec sentiment & mouuement chatouilleux, quasi allant au deuant pour arracher la chose qui luy est fort delectable. Que l'ayant receuë, la contienne dans son sein & l'embrasse auec telle auidité de toute part, que nul espace demeure la dedans vague & vuide:mesme qu'elle se reserre si estroictement que son orifice interieur soit tellement fermé, que la poincte d'vne esguille n'y puffe entrer selon la doctrine d'Hip pocras: qui est l'affeuré iugement & tesmoignageduquel les sages femmes se feruent, pour conie&turer fi la femme est grosse, quand a mettre le grand doigt dedans les lieux, trouuent cest orifice du tout fermé,mollastre & aucunement retiré en hault. Que la retenant dedans son sein, ne se sente opprimce ny chargee d'vn pesant far deau, 1 deau , ainsi qu'en la conception de la mole & mauuais germe, qui est une conception inutile. Si toutes ces choses concurrent ensemble, la co- ception se fera louable. Cependant nous pre- supposons toutes autres choles necessaires pour engedrer telles que les auons declarees au com- mencement du second liure, n'eftre icy defail- lantes: à sçauoir,la bonne temperature de la ma- trice. Les temperamens des mariez temperezou contraires & intemperez. La semence de l'on & de l'autre de contraire temperature en pareil ex- cez,ou temperee. L'aage cóuenable des deux, & autres telles conditions. Le tour donc tant bien prest & accordé suf- citera necessairement vne louable conception. Les signes de la conception font tels. Si quatre ou cinqiour au parauant la femme à cu ses pur- gations naturelles.Si la femme auec grande de- lectation & playsir merueilleux à iecté la semen- ce auec celle du mary ou bien tost apres. Si la se- mence receuë n'est sortie cost ny tard. Si les lieux ne demeurent moistes apres le coit . Si le mary en iectant son sperme à senty vn referrement fortestroict de la verge faict par col de la partie honteuse de la femme, & incontinent apres son (per meiecté il troune sa verge bien desechee & nullement moitte: Ce meline iour la femme sent plusieurs petis frissons & contractions,plusieurs Jallitudes, baillements & estendemens de membres par tout le corps,plufieurs herillonnemens & froids principalement entre les espaules dos 1 & lombes:quelque pecite douleur à l'entour du nombril, pecites trenchees au petit ventre, l'apperçoit que la matrice se reserre auec sentiment de quelques petits chatouillemés, se sent toute endormie & pesante, l'orifice interieur du col de la matrice le reserre d'une telle façon que la poincte d'yne esguille n'y pourroit estre admise, huict ou dix iours apres le coït elle sent sortir quelques humidirez blanchastres de la nature que lon appelle corrompances qui sont à la verité quelques especes de fleurs bláches prouenāte du reste de la retention des mois. Quelques iours passez le ventre deuient plus grelle à l'endroict du numbril commeenfondré:puis quelque temps apres fenfle&eftant enfit & rendu plus plein,le vray col de la matrice, qui estoit quelque peu long au parauant est deuenu plus court, & le retire en haut , cstant accompaigné d'vne grande ficcite , fans durré toutesfois, en sorte que la fage femme ny pourroit atteindredu doigt: la volupté venerienne commence à luy desplaire, les mois(outre la coustume) Parrestent sans fiebure: Vray est que quelques gouttes de sang distillét sans offence de la groisse à quelques vnes au premier & second mois, mais tel sang ne vient de la cauité de la matrice , d'autant que les orifices (que nous appellons cotyledons) des venes qui font inserees au fond de la matrice, sont estouppees par les secondines adherentes, plustost par les venes qui se rendent au col de la matrice,par lesquelles aulli les vierges fe purgét de de leurs Aeurs : combien que n'est impoflible qu'au premier mois ce sang ne vienne par la ca- pacité de la matrice, parceque son orifice inte- rieur n'est encores du tout ny si estroictement fermé, veu qu'en ce mois premier la superfæta- tion se faict bien fouuenr:ioinct que nous trou- uons par l'obferuation de l'anatomie que les mois le peuuent aussi purger aux femmes grosses par le fecod rameau de la vene spermatique qui est tout ioingnant la vene hederiforme, laquelle descend au costez de la matrice, & vient au deuant de l'hypogaftrie.Les mámelles s'enflent des le second mois assauoir au terme de ses fleurs au lieu de les auoir & leurs cuyfent vn peu à raison du sang qui la dilate & amplifie , leurs papilles deuiennent rougeaftres ou noirastres pleines de plusieurs petis tubercules semblables áporreaux: Tour le corps fapesantist:le ventre fente l'enfant prenant croissance.Les costez & les lombes fespandent & se dilatent.Lon voit à la face d'au cunes,taneleures rougeaftres,ou liuides , ou petites lentilles:le blanc des yeux liuide & menu: l'entour d'iceux enfěcez:les yeux tumefiez, leurs petites venes rougeastres, d'vn regard fort pes sant & languide.Suruiennent au second & troisieme mois tristesse , melancholie, resuerie, chagrin sans occasion manifeste:plusieurs accidens, mal de dents, perte d'appetit, vomissement, faillances, desdaing des bonnes viádes,de vin principalement:apperits de choses estrangeres, comme de charbons esteincts, de plastre,cendre, ter re,geaye,blé, farine ,ratisseure de pierre, poudre degrais,efpiceries, vinaigre, le fruit tout verd & alpre & autres telles choses selon la qualité & faueur de la vapeur ou humeur qui regorge de la inatrice: & se rengregent tels accidens lors que les chcueux viennent à l'enfant principal- lement quand c'est vne fille, parauanture parce que l'embryon attire le bon sang & delaille le mauuais aux venes : ou, plustost parce qu'és premiers mois l'embryon estant encores petit & fort foible ne peur attirer beaucoup de fang, ains le reste demeurant dedans les venes se cor- rompt,dont tout le corps principalement l'e- stomach en est affligé:Qu'ainsi soit l'éfant crois- sant & ia aggrandy,tous ces accidents cessent,& l'estomach n'est plus tant tormenté à raison que le fang commence à descendre & ne farreiter plus és venes estant attiré & consumé fant. Galen dict que tels accidés cessent les qua- tre premiers mois passez, à rayson que la plus grand part des humeurs à esté vomye, que l'ab- Itinéce de la ferme & le fætus qui attire de plus fort en plus fort selon qu'il aggrandy, consume le reste. Vray est que tels accidens n'aduiennent qu'à celles qui sont valetudinaires & pleines de mauuaises humeurs: ou, qui ont quelque mau- uaise disposition en la matrice: non à celles qui font saines & bien habituees:melines que d'au- cunes se portent mieux grosses que vuydes, ainsi qu'auons bien amplement discouru au trentie- me chap.du 2.liure parlant du sang menstrual. par l'en Tellement ple L'v cin nido par V Tellement qu'il semble que par yne singuliere prouidence, nature à mieux aymé , à celles qui sont cacochymes & pleines de mauuaises humeurs,purger telles humeurs vicieuses l'estomach & autres parties du corps, &y exciter plusieurs accidens fascheux,come yomissement, douleur de tefte, mauuais appetit, Aux de ventre Aeurs blanches: que d'enuoyer auec le sang méstrual ces humeurs vicieuses à la matrice au grad detrimeur du petit fætus. Si quelques vnes sont subiectes à vn mal ou accident, il se renouuelle au temps de groisse,comme quand elles ne sont grosses,que leurs mois veuillent fluer.Celles qui qui ne vomissent point ont des tournements de tefte,difficulté de respirer,des faillances , lassitudes pesanteur de doz,de cuisses, hanches, iābes, aynes , trenchees au ventre,le nombril sort de hors & faugmente de iour en iour: l'haleine retiree ne diminue point la grosseur du ventre:enfleure des iambes auec douleur : les venes de la poictrine & celles qui font sur les mammelles Iont plus enflees &plus noires que de coustume, les mammelles s'endurcissent & rendent du laict principalement quand l'enfant est ia parfaict & acheue & qu'il commence à se mouuoir,le poul bat plus fort & est plus frequent que de son naturel, Les arteres du col frappét plus fort & fond plus enflees.Le vétre plus dur que de coustume: L'vrine plus Iasche principalemét apres le mois cinqujeme:L'vrine est de couleur citrine ou li. nide & cendreuse,espoisse & troublezen laquelle fi tant soit peu est remuee,montent & defcendét de la couronne & voltigent parmy elle plusieurs petites bulles & furfures comme grains & petits atomes:au dessus ou au millieu d'icelle apparoist quelque forme de nuee blanchastre semblable å laine cardee malioincte, & mal vnie , à raison de plusieurs ventositez qu'elle contient:au delsus apparoist comme vn cercle de diuerse couleur semblable à l'arc en ciel. Aucunes femmes sentent principalement és derniers mois leur vrine plus chaude.& ardente que de couftume, & par mesme moyen espoisse,crasse rougeastre en fin noirastre,ayant vne nuee rougeastre, à raison de la retenció des mois qui eschauffe la matrice, & par consequent la velfie qui luy eft voisine & de là l’vrinc.ioinet que la plus subtile & fanieuse portion du sang resude dedans icelle,qui faict teindre l'vrine, comme enseigne Hypocrate au liure.i. de morbis mulierum. Vray est qu'il ne se faut du tout attédre aux vrines pour auoir la cognoissance fi vne femme est enceinte.Carlvrine ne peur enseigner la groisse, autrement que par la retention des mois,de laquelle on presume la conception:Or il se peut faire que la femme ait plusieurs indiípositions qui en l'vrine obscurciront le signe principal de la groisse,si aucun en ya:comme la douleur de tefte,le reume, la toux, l'indigestion d'estomach, mal de reins &c. qui plus est, il ne faut sinon auoir mangé du fruict, de la salade, du laict,du lard, des pois, asperges, choux,artichaud , truffes, ou autre chose outre fon ܪܐ ! fon ordinaire pour faire changer la couleur, co- listence & les choses contenües en l'vrine. Puis I'vrine represente plus les affectons des parties d'où elle vient,& par où elle passe,que d'aucune ne Noia. autre partie du corps.Parce il n'y a aucune asseu- rance à l'urine pour cognoistre la groisse: Non plus qu'aux mois retenus & supprimez,veu que fans conception ils peuuent estre arrestez en plu- fieurs femmes & filles.Le dernier & plus certain tesmoingnage eft quád l'enfant commence defia à fe mouuoir de son lieu , qui aduient pour la plus tard au millieu du temps de la groisse, & lors le meuft non come vn pesant fardeau ainsi que la mole:non en forme de brouillement de ventre,voltigeant ça & là:mais d'un mouuemét doux, lent & reglé ou quali comme le vold'vne mousche: lequel lon pourra facilement discerner en appliquant sur le ventre la main chaude: Es derniers mois sentent grande pesanteur aux hanches:la face famaigrist:les yeux,le nes,la bou. che aggrădiffent:Toutes les venes du corps fone enflecs principalement celles des cuisses, desiabes & de leur nature: & sont trouuees souuent variqueuses dilatees & entortillecs , ayans quelquesfois plusieurs reuolutions circulaires ioinČtes ensemble pour la suppression du sang , qui apportegrande pesanteur & quali impuistance de cheminer. Or d'autant que la pluspart de ces signes apparoissent ausi à la molle auant le quatrieme mois,auquel temps le mouuement de l'enfant donne certaine afseurance de la vraye groisse: comme aufli le defaut de ce mouuement faiet coniecturer quelque mauuais germe,ou autre 'telle matiere contre nature contenüe dans la ma trice, li és premięrs mois les signes ludicts ne donnent suffisant tesmoignage de la groisse, ne sera mal faict vser de quelque experience: Hip. Jau 41.aph.du liure's.conseille de bailler à boire ona grami à la femme lors qu'elle veut dormir fix onces ou telle quantité que l'on voudra d'hydromel faict d'eau double du miel & cuict à la consomptió de la tierce partie:car si l'ayāt beu,elle sent quelque tranchee & forte douleur au ventre & fpecialement à l'entour du nombril sera signe de groisse:fi nó ,n'est grosse.Toutesfois ceste experience n'est vraye, li elle ne se fait incötinérapres la conception, en vne femme qui soit de mediocre habitude de corps: Car en vn corps plein de chaleur, les vents seroyent incontinent dissipez. Que ne soit auli fubiette aux tranchees & douleurs coliques pour quelque occasió que cesoit. Qu'elle nait accoustume de boire de l'hydromel.Quelle nait le vétre ny lasche ny dur:Car en vn ventre dur les vents s’amalsent pour legiere occasió:en vn vétre lasche les vers ne peuuét s'ar refter.Hyp.au liure de fterilibus fait vne autre ex periéce.Tricurez,dict-il,ensēble subtilemét miel & anis:difloudez le en eau & baillez à boirre, à l'heure du dormir, fi elle fent des tréchees a l'entour du nábril,ellest grosse: si non,elle n'est pas . Autre experience du mesıne Hip. metçez, dicta 11,2u soir vne teste d’ail pelé dedans le col de la inatrice, li le landemain matin,elle ne fent ny au nez l'odeur,ny a ta bouche la faucur de l'ail. C'elle signe de groille autrement non. Il conseille auf si faire autres experiences auec parfuns de bonne senteur receus par bas, par le moyen d'vn antonnoir,le corps bien enuironné de toutes pars de vestemens ad ce que l'odeur ou vapeur defdicts parfuns ne se puisse perdre ny penetrer au nez par autre lieu que par dedans la matrice, Et Ec dict si la vapeur desdicts parfuns ne peruiét iufques au nez ou bouche;signe certain de groisse: Si elle y penetre, du contraire. Mais ces deux dernieres experiences encores que soient fondees sur l'estouppement & closture estroicte de l'orifice interieur de la matrice quand est pleine, qui empesche que l'odeur & vapeur ne puisse exhaler en hault & paruenir iusques au nez & bouche: si est-ce qu'elles ne donne certain & asseuré iugement de groisse:veu que tel estouppetnét peut aduenir à la matrice en toute forte de mole,tant vraye que fausse,en l'hydropisie, en l'inflation, aux tumeur aux scyrrhe, durté , densité, &en la peruersion de son col, bref en toutes insignes obftru&tions d'icelle. Dauantage les odeurs & vapeurs, ne sont empeschees de monter en hault seulement, par les estouppemens de la matrice : mais aussi par plusieurs autres indispositions d'icelle, comme si la matrice est trop froide, cefte froidure esteindra l'odeur & vapeur. Si trop seche,elle les hauira. Si trop humi: N de les hebetera. Si trop chaude les consumera. Si pleine de mauuaises humeurs, lesdicts humeurs vicieux les corrompront. Qui plus eft encores que la matrice soit pleine & estouppee, bien sonuent les vapeurs ne laissent de penetrer, en hault ainsi que i'ay experimété plusieurs fois, nó seulement parce que tout corps viuant eft confluxce & transpirable selon Hip.6.epid.mais aulli,par les venes par lesquelles les mois se purgent quelquesfois és femines grosses & és vierges qui se rendent au col de la matrice:ce qu'aduient toutesfois seulement és corps des femmes bien faines, pleines de bonnes humeurs, sang subtil, ayans de grandes venes, non grasses , ny corpulentes ny remplies de grosses humeurs. L'experiéce plus certainc eft felon Fernel,meller Graudam egale quantité de vin blanc parmy l’rrine de la Signa. femme,si ceste melange resemble à vn bouillon siamant de febues, est signe de groisse. Ou bien selon au cuns, garder l'vrine de la femme en vn voirre franella forma bien estouppé l'espace de trois jours à l'ombre, puis la couler par vn linge ou taffetas delié, Si on trouue dedans le linge plusieurs petites be ftes semblables à poux,c'est ligne de groille :lef- Votez. quels Ti sont rouges, denotent vn malle: si blanchaître vne femelle. Autres mettent l'vrine de la femme pillee au matin en vn ballin d'erain, iettent là dedans vne eguille bien nette & bien polie, ty laillent vne nuict enciere, le landemain matin retirét celte eguille, laquelle si tour à l'encour de foy a plusieurs petites taches rougca ftres, demonstre la groille. Si est enronillee & noirastre, nullement .Plusieurs donnent à boire iuft de chardon benist, si la femme le vomist; c'est vn certain signe de groille, lielle ne le vos mist n'est groffe.Ie ne m'arreste à plusieurs autres preuues que d'aucuns mettét en auant, tant pour n'estre asseurees que pour le danger auquel lon peut precipiter l'enfant:desquelles se feruet plusieurs mastines & vilaines qui ne craignent d'offenser Dieu, & faire mourir leurs enfans pour satis-faire à leur lasciueté. A Dieu ne plaise que ie face mention de telles experiences. Les causes de la conception des mafles femelles. CHAPPITRE VII. E seul effect de la conception faicte natu urellement des semences ioinctes ensemble, eft de lusciter vn enfarit malle ou femelle: tels que sont les deux sexes distinguez de l'espece hur maine,desquels les semences sont issues. Les cau ses de l'vn & l'autre sexe selon Hippocrates au liure de genitura , prouiennent principalement de la qualité & quantité plus grande, ou moindre, ou egale, ou pour dire en vn mot,auec Galen au liure de lemine, de la temperature des deux semences ioinctes ensemble, qui sont les deux principes de la procreation : tellement que fil'vne surmonte l'autre en quantité & qualité, ce qui sera conceu representera le sexe de celuy duquel la femence sera renduë plus copieuse & de plus grande vertu. Şi toutes les deux semen ces, font de pareille & egale quantité & qualité, ce qui naistra retiendra necessairement le sexe malle:parce que la seméce du masle elt plus vertueuse,que celle de la femme, d'autant que l'vne est chaude & seche, l'autre froide & humide à comparaison de celle du masle. Vray est que selon Hipp. la semence tant de l'vn que de l'au . tre sexe est de deux sorte. L'une qu'il appelle malculine,cest à dire robuste & propre à engendrer vn masle,à sçauoir chaude & seche, qui est le téperament qui doit estre en la semence du masle. L'autre fæminine, c'est à dire debile & propre à engendrer vne femelle , à sçauoir froide & humide,qui est le temperament qui doit estre en la femelle,à comparaison de celle de l'homme :Par exemple si la femence de l'homme, pour quelques occasions, est renduë debile, froide, & humide, telle semence doit estre appellee fæminine. Si au contraire,la femelle bien nourrie, bien habituee, bien sanguine, & prenant plaisir au ieu des dames,rend sa feméce robuste,plus chau. de & feche que de son commun temperament, & que celle de l'homme en comparaison, telle femence doit eftre appellee masculine. Doncselon ceste distinction de semence, fi la semence tant du masle que de la femelle est masculine & & robuste,ce qui naistra sera de sexe masculin.Si la semence des deux est feminine, ce qui sera conceu sera de sexe feminin. Si en egale quantité la semence du masle eft masculine, & celle de la femelle fæminine: ou en egale quantité celle de la femelle est masculine,& celle du masle est fæmi > nine, ce qui naistra sera masculin, d'autant que lemalle selon Ariftote & Galen tant froid soiril,encores est-il plus chauld que la plus chaude femelle de son espece: Er parce la semence du malle tant soit-elle feminine, est plus masculine,c'est à dire plus robuste, plus chaude & seche à comparaison,que la semence masculine de la femme. Mais si vne semence surmonte l'autre en multitude & quantité, ce qui naistra sera du sexe de la semence qui surmontera: Car fily a plus de semence masculine que de fæminine, les deux semences meslees ensemble engendreront vn masle. S'il y a plus de semence fæminine, que masculine, la masculine surmontee & des deux meslees ensemble, naistra vne femme. Or (dict Hipp.) qu'il y ait tant en l'homme qu'en la femme vne semence masculine & foeminine, on le peut cognoistre facilement par les choses qui se voyent à l'ail . Car plusieurs femmes de leurs premiers maris n'ont engendré que des filles, qui par apres auec leurs derniers maris ont eu des fils:comme aussi les maris, desquels les feinmesn'engendroient que des filles , mariez auec d'autres femmes ont faicts des enfans malles. Et ceux qui ne faisoient que des malles, ont eu de leurs autres femmes des filles. Ce que confirme alfeurément que tant l'homme que la femme, a vne semence masculine & fæminine: d'autant qu'és femmes qui engendroient des filles, ce qu'estoit de robuste en la semence, estoit surmonté par la multitude de la seméce imbecille, que Galen & par ce naissoient des filles:Er en celles qui por. toient des fils, la semence debile eftoit surmontee par la semence robuste:& par ce naissoient des mafles: Voila l'aduis d'Hippocrates qui à la verité nous doit estre comme vn Oracle pour la discretion du sexe : toutesfois semble au 2. liure de la semence ne refere pas tousiours la cause totale de la discretio du sexe à la femence, mais quelquesfois au sang maternel, lequel eftantioinct à la femence de la femme, la rend le plus souuent plus valide & plus puissante que celle du mafle: D'ou vient que le masle est conceu non la femelle: Parce moyen Galen donne au sang maternel vne puissance que ne luy peut appartenir:veu qu'il sert seulement de nourriture à la semence,non d'aide pour conformer les parties :Iaçoit que comme aliment il a grande а puissance de changer le naturel & forces de la chose conceuë, non toutesfois de conformer ny de changer aucunement l'espece de ce qui sera conceu: d'autant que c'est vne chose inanimee, non autremer que la plante laquelle ayant changé de terre, c'est à dire d'aliment,change aulli de vertu, non pas d'espece. Vray est que comme la semence virile change en foy, & surmonte és premiers iours de la conception la feminine, aussi la fæminine par long interualle de temps change & surmonte la virile. Pareillement monsieur de Gorris en son com mentaire sur le liure de genitura d'Hipp.recognoist en la semence plulieurs parties qui sont d dissemblables & diffimilaires, non seulement fe- lon les diuerses eiaculations d'icelle en vn mel- me coït, si bien que la semence premiere eiacu- lee est plus crasse, plus chaulde,& plus cuirte que la seconde, troisieme & derniere:mais aulli selon les forces, facultez, & temperament des parties dont la femence est decidüe, & lesquelles facul- tez& temperament accompagnent tousiours la semence: Tellement, dit-il, que chacune partie de l'embryon conceu,eft formee non indefini- ment de toute la femence conioincte, mais par- ticulierement de la portion contenue en la se- mence qui a vne quantité, force,temperature & mouuement conuenable au naturel & substan- ce de chaque partie. Par ainsi si és deux semen- ces ioinctes, meslees & fermentees ensemble, la portion de semence , qui doit conformer les parties genitales, surmonte en quantité & force la semence fæminine, les parties genitales seront viriles:& par consequent l'enfant sera malle,qui ne prent son lon nom d'ailleurs sinon que de telles parties: d'autant que les parties genitales sont celles seules & non autres qui apportent distin- ction du sexe & mettét difference entre le masle & la femelle: Autrement file sexe suiuoit le tem- perament predominăr de toute la semence con- ioincte, faudroit necessairement, que toutes les parties du corps du sexe cóceu fussent tousiours semblables à celuy,duquel la semence predomi- nante seroit issue : par ainsi le masle seroit toul- iours semblable au pere, & la femelle à la mere, non seulement en ses parties genitales, mais en toutes ses autres parties: dequoy nous voyons le plus souuent aduenir le contraire, & que lou & uentesfois l'enfant resemble au pere de sexe, & à la mere en toutes ses autres parties, comme du front, nez,yeux &c. qui demonstre qu'il y a heu en la semence parties differentes , aucunes qui ont surmonté , & les autres qui ont estees surmontees selon l'excellence desquelles les parties ont esté conformees. Voila l'opinion de mon. - fieur de Gorris touchant la fimilitude du sexe, qui veult que le sexe depende du temperament, non de toute la semence conioincte, mais seulement d'vne partie de la semence , laquelle nous pourrons examiner quand nous parlerons de la fimilitude des enfans aux parens. Aucuns referent la cause de la diuersité du sexe,non à la semence,mais plustost à la disposició de la matrice, & disent:que la semence, de soy est indifferente à tout sexe & qu'elle n'est ny masculine ny fæminine,ains apte à l'vn ou l'autre sexe: ains qu'estant retenue dans la matrice sera conuertie en corps mafle ou foeminin, selon la difposition de la matrice , & du sang menstrual. Comme nous voyons le grain de blé & d'orge estre conuerty en yuroye:d'autres en auoine iterile,& ainsi plusieurs grains degenerer, à cause du temps pluuieux, & de la superflue humidité de la terre:ainsi pour certain la semence de l'hóme,quoy que fut apte de soy à faire vn malle, degenerelouuent en femelle par la froideur & humidité humidité de la matrice ( laquelle est appellee champ de nature)& par la trop grande abondáce du sang menstrual crud & indigefte: vray est que nature pretend tousiours de faire vn malle de la semence qui luy est presentee & qu'est retenue en la matrice, & de faict la vertu formatrice formeroit plustost vn masle qu'vne femelle pour son regard, veu que son intention en la generation des animaux,n'est autre que de tousiours faire vn ouurage parfaict & accomply: (quel est le malle,non la femelle,qui est vn malle mutil & imparfaict) mesme que de former vn masle luy soit d'autant plus aisé & facile,veu que la femence de la femme eft en doubte si elle à quelque part en cecy:Mais la disposition de la matrice empesche les forces de nature & l'intention de la vertu formatrice & contrainct fouuétesfois la semence, qui de son propre temperament & complexion pourroit estre plus apteà l'vn qu'à l'autre sexe, (comme celle qui est chaude &feche,elt plus apteà vn corps masculin que feminin) à prendre la forme & nature de tel sexe que la temperature,qualité &puissance le veut, comme le bon forment feroit bon forment, si le champ & terroir y estoit bien disposé : Car c'est le terroir & la saison trop humide, qui faict degenerer le bon grain en mauuais ou moins bon. Les laboureurs Içauent bien que la semence de peu à peu diminue la force & en fin fabattardit, fion la continue en yn mesme terroir . Donc ils conseillent de changer par fois la femence, & en prendre d'un autre lieu.Ainsi voyós nous qu'vne femme qui ne faisoit que des filles auec son premier mary,fair force fils auec le second:& au contraire l'homme qui n'auoit de sa premiere femme que des filles, d'autant qu'elle alteroit la complexion de la semence la rendant plus froide & plus humide, a de la seconde force fils. Car le terroir y est propre & faccorde formellement auec les qualitez de la semence du mary. Ainsi,bien louuent la disposition de la matrice & dulang de la mere, est cause que la semence du pere phlegmatic plus apte à produire filles que fils,conuerrie en complexion plus temperee deuiendra matiere d'yn fils:car comme la terre peut empirer & corrompre le grain : ainsi peut elle corriger son imperfection. Dont on voit les fruits des arbres,fouuent plus beaux au terroir ou ils ont esté transplantez ou semez, qu'au lieu d'où ils ont esté pris:car ce nouueau terroir leur fait part de la boré:ainsi est-il de la disposition de la matrice, qui corrige & ameliore la semence qu'elle reçoit,ou bié l'empire ou corrompt. Tel le disposition en la matrice est cause que nous voyós plusieursieunes femmes enfanter malles, iaçoit que leurs maris soyét vieils,froids, phlegmatigues & catarrheux,ains ayans leur semence froide & humide propre à engendrer plustoft des filles que des fils:Car, outre que celles ieulnes femmes ayent vn temperament chaud & sec qui peut corriger & contemporer la semence du viellard, encores leur matrice bien nette,chaude & & seche,remplie d'vn sang subtil & bien disposee,donnera telle alteration & telle trempe à la semence froide & humide de son mary qu'elle aura receu,qu'il en sera engendré vn bon masle. En cas pareil la femme tirant sur l'aage,mariee à vn ieune mary,qui pour auoir des enfans masles fi en est frustree,employe tous les moyens qu'el. le peut pour eschauffer & desecher la matrice, , en fir engendre des enfans malles ainsi que i'en cognois vne dame des plus hóneste & de la meil leure reputation femme que lon scauroit trouuer.Ceste disposition est tant requise à la matrice que seule est cause ou de la fterilité, ou de la fecondité des femmes , ainsi qu'auons bien ainplement discouru au liure 2.Ceste dispositió est aussi cause que la femme concepuant à la fin de ses fleurs ou tost apres, le plus souuent deuient grosse d'vn fils & celle qui cóçoit vn peu auất,ou au comencemét de ses fleurs deuiét grosse d'vne fille:Carlors que la femme est sur le point d'auoir ses fleurs,la matrice est fort moitte, de l'hu. meur qui croupist à l'entour d'elle comme vn estang.Er au contraire,apres que cela est escoulé elle deuient seche & plus chaude : Dont la femmeest plus apte à concepuoir vn fils à l’yslue de ses fleurs,comme au retour de ses fleurs vne fille. Aucuns, l'arrestants plus ad ce que dict Aristore,Sol & hoino hominem generani , n'attribuent la cause de la diuersité du sexe ny à la fe à mencezny à la disposicion de la matrice, mais à la puissance & faculté des astres , qu'ils disent estre de si grande vertu, qu’encores que la femence soit peu apte & la matrice mal disposee se cóçoit & fengendre plustost vn masle qu'vne femelle. Lon apporte plusieurs autres causes de la diftinction du sexe lesquelles reuiennent & tendet toutes au temperament de la semence . La premiere selon Hip.25.fect.4.lib.6.epid. & 22. part sect.7.lib.6.epid. sont les testicules , desquels le droict d'autant qu'est plus chaud, plus solide, plus ferme & plus dense,rend vne femence plus chaude &seche, plus espoisse,plus digeste& plus spiritueuse, ains plus idoine à engendrer malles. Qui est l'occasió pour laquelle les pasteurs quád ils veulent auoir des malles de leur bestail,lyent le testicule gauche au taurcau , belier , & bouc qui doibuent saillir les vaches, cheures & bre. bis. La secode, sont les deux cellules , & finuz de la matrice, droict & gauche: le droict concoit les malles,le gauche les femelles selon l'aph. 48. du s.& en la seconde section du fixieme des epid. La raison de cela est tant a cause que le sinus droict est en la partie dextre qui est plus chaude pour le voysinage du foye, pour le sang plus copieux,& pour son exercice plus valide: qu'aulli le sang qui est attiré par le testicule droict & porté aux finus droičt de la matrice est plus chaud & plus pur, que celuy qui est porté au gauche:parce que celuy du droict est attiré de la du gauche vene caue,apres qu'il a esté bien purgé par la ve- ne emulgente:mais celuy du gauche vient de l'e- mulgente.C'est pourquoy les meres conseillent à leurs filles nouuellement mariees que si toft qu'elles auront receu l'amoureuse accollade de leur mary,elles se couchent sur le cofté droict & y dorment, Nous voyons toutesfois aduenir , le contraire bien fouuent : & ce neantmoins la semence tant du droict testicule que sont de telle puissance,quesi la semence du testi- cule droict est reccuö au sinus gauche de la ma- trice,la fille qui naistra sera masculine cest a dire forte ,puissante & genereuse:Si la semence du te- sticule gauche est receuë au finus droict,le malle qui naistra sera du tout effæminé. La troisieme.Le temps,le vét & le pays:car en hyuer & au printemps les malles sont engedrez le plus souuent:en esté & autonne,les femelles. maris.gr Quand le vent de bise soule, les malles,& quãdoch ge le vent de midy,les femelles: Es regiós froides,ies ha femelle masles es chaudes les femelles: parce qu'en hyuer & au printemps:quand le vent d'Aquilon sou- fle:és regions froides, la chaleur interieure est rendue plus grande & plus forte par antiperista- se. Qu'ainsi loit nous voyós qu'en Alemaigne y a plus de masles. Ceux donc qui voudront auoir des malles,y doibuent trauailler plustost en hy- uer & printemps,qu'en esté : & lors que le vent de bize Toufle, pluftoft que quand le vent de midy La quatrieme.L'aage d'adolescéce iusques à la premiere viellesse engendre les masles, les autres aages les femelles. La cinquieme.Eft le temps de la purgatió suffisante des menstrues. Car selon Auicenne les masles sont engendrez depuis le jour que les mois ont cessé iusques au cinquieme,par ce que lors la matrice est plus nette,plus chaude & seche,ains elle attire & cmbraffe beaucoup plus auidement & retient la semence:le sang maternel lors beaucoup plus pur & parfaict. Depuis le cinquieme iulques au huictieme , les femelles, par ce que la semence qui a esté attiree és cinq premiers iours venoit du costé droict par l'attraction du foye, & vene emulgente droiate, procedente non du rein,mais de la vene caue:Et celle qui est attiree depuis le cinquieme iusques au huictieme vient du costé gauche qui est plus froid, & pour ceste cause plus froide : d'autant que les parties dextres ayans premierement trauaillé se reposent, & les gauches commencent à trauailler.Depuis le huičtieme iusques és iours, subsequens ,tant malles que femelles sont engédrez indifferemment:parceque la semence & le sang maternel descendent dans la matrice tātost moins tantost plus pur. La derniere occasion.Eft le regime de vie es chauffant, comme des viádes espilsees, beaucoup nourrissantes, faict engendrer des inaskes. La pé see & cogitation d'vn masle durant le coït. La gayeté durant le coit faict engendrer des males: car ceux qui craindent d'engrossir leur femmes, fong font le plus souuent des filles:ceux qui habitent auec les femmes à la desrobcs.font aussi le plus fouuent des filles.Aussi nous voyons plus de baItardes que de bastards. Le coït du matin en gendre des masles. L'ond obserue aufli que le dixieme , seizieme & vingtieme du mois est apte} pour engendrer enfans malles, comme le quatorzieme pour femelles: le neufieme tant pour l'vn que pour l'autre. Voyla les causes de la difference & distinctio du sexe masculin & feminin, maintenant parlós des signes d'icelles causes. Les signes de la semence masculine:sont li eft chaude, blache, spumeuse, splendide,claire,glutineuse globuleuse & rondelette en forme de gresle allant au fond de l'eau,& autres tels qu'auons descriptau liure premier. Les Gignes de la seméce fæminine;font li est froide,aqueuse,cruc, liquide &c. Les signes de l'homme pour engendrer les maslessont . l'homme robuste , fanguin,bien téperé,bien habitué,ayant de gros testicules, grosles venes,fort addonné aux ieux des dames , & ne se trouuant jamais foible apres auoir combatu, rendant semence masculine telle qu'auons descry ,ayant le testicule droict plus gros & plus ample que le gauche , qui iecte soudain la se Les signes en l'homme pour engendrer les femelles sont contraires. Les lignes és femmes pour engendrer les mence. malles:sont les femmes bien coulourees,& bek les, charneules,plus blanches que rouges, brunertes, de mediocre habitude de corps ny trop mollastres ny trop rudaltres:Toutesfois pl'maigres que grasses, plus petites que grandes, ayans les mammelles fermes ,pleines,enflees & rebondies:les venes de tout le corps grosses, le corps agile ,eueillé & bie adextre, bien reglees de leurs mois sarrestans assez tost, qui apparoissent de belle couleur & consistence, no Auides, aduftes, liuides,ny verdaftres : desquelles la matrice est naturellement conformee & fituee en son lieu, non oblique ny enclinee d'un costé ou d'autre: mais recepuant directement par son orifice interieur la femence virile:qui ne sont subiectes à lascheté,ny à dureté de ventre:qui ont les yeux tiràns sur le brun,non blács ny liuides,ny blods, ny citrins,ny de diuerse couleur, qui est vn ligne alleuré de la disposition de la matrice, qui a vne grande alliance & consentement auec les yeux: felon Hip: Or d'autant que le masle est tousiours en la generation plus souhaité & desiré que la femelle : Ceux qui seront stimulez de tel desir, vseront de ce inoyen. Quela femme soit purgee soigneusement huit ou dix jours auant que les mois viennent: Ses mois escoulez qu'elle soit preparee auec emplastres,parfuns, bains, pessaires stiptiques & aromatiques &autres tels aydes qu’auons descry cy deuant pour empescher la sterilité,& rédre la femme fecode & apte à cóceuoir. Qu'elle > ps ay i 5 & reb s, le cu ces,& Qu'elle soit nourrie de viandes de bon luc & de rugs, de grande nourriture, quelles font les chaudes &.yencrim humides, comme les ceufs de poulles,la chair de Juritan. phaisans, tourtres, merles, pigeonneaux, palle- colspi des, at reaux,perdrix,chappós, poullets: les fruicts dat mandes, pinons, pistaces, raisins de Damaz, de Corinthes:Les vins genereux, douceastres, toud purs, les vins muscadets, vin cuit d'Espaigne, la inaluoise. Qu'elle vse de certains opiates & concouten fections cordiaques composees avec le dialaty- rium confict, la racine d'airinge conficte,la con- fection alkermes, le theriaque, le mithridat, le diamulcum, le diainargaritum, le diambre, la poudre des reins descyuc. La femme preparee par tels moyens, ne doit estre affaillie quel'vn & l'autre n'ait efté quelque temps sans fefgayer ensemble à , n que les stimules amoureux y loiér plus grands pour l'abondance plus grande de femence & des esprits qui sont les allumettes des voluptez veneriénes, & ce au matin plustost qu'au soir, lors que le vent de bize souffle plus- tost que celuy de midy. Les deux combatans doiuent estre gais, & doiuent combattre de- dans vn lict bien perfumé de mult , ciuette, d'oiselets de Chypres & autres bonnes odeurs, en vne chambre bien clere & accoustrée tours l'entour de plaisantes peintures masculines, Tous deux doiuent penser ardemment au sexe masculin; & lors que l'effusió du sperme se faict, ferrer les feiles & les ioindre estroictement en- femble sans le bouger l'yn ny l'autre mesmemét 1 3 Quell le combat paracheué la femme se doit torner sur le coste droict & y dormir pour le moins l'espace d'vne bonne heure. Voila le moyen naturel qu'on doit tenir pour auoir enfans malles. Lon se peut seruir pour cet effect de quelques remelamber des.Le mary se doit lier le testicule gauche selon granttis. Jle conseil d'Hipp...epid. & au liure de la super Feration & Galen 2.de la semence. La femme incontinent apres ses purgations doit continuer quelques matinees I'vsage du iuft de mercuire malle, & appliquer ses feuilles pistees sur les lieux. L'vsage du Satyrion, faict engendrer les malles:autant en font les testicules de chappons & du leureau fouuent mangé apres le Hux menstrual. Constantin Aphricain au liure des animaux dict, que si l'homme & la femme vlent auec vin blanc ou cleret de la poudre de matrice de lieure, ne faillent jamais à engendrer malles, mesme que si la femme seule en vse elle engedre vn hermaphrodite. Le inembre genital du Cerf crud defeché & redigé en poudre beu auec vin blanc, faict le pareil. Rafis dict qu'apręs auoir mangé les deux testicules rostis du bouc, fiau mesine iour lon entre au combat, on ne faudra iamais d'engendrer vn malle: mais que si lon en Hieronimas mange myn lemalle naistra auec vn testicule seul. Cardan coseille que pour engédrer malles, faut que l'homme ait le pied droict lié d'vne bende blanche lors qu'il habite auec la femme: Comme aufli pour engedrer femelles, faut qu'il ait le pied gauche lié d'vne bande de couleur d'autant Carlands. : d'autant que les pieds ont grande allianice auec les resticules ainsi qu'estime Aristote, qui dict que les animans qui n'ont point de pied, n'ont aussi point de testicules. Serapio recommande que la femme tienne dedans la nature le plus fa souvent qu'elle pourra vne racine d'aristolochie longue en forme de pellaire: & qu'elle se frotte ceste partie auec graille de canard & grebenthi- . Les iours du mois pour en gendrer malles sont de scizieme & vingrieme. Monfondision Les signes pour cognoistre fi la femme eft grosse d'un malle ou d'une femelles sone tels seIon Hippoc. en l'aph.42, dus. la femme qui est groffe d'yn malle est mieux coloree, a meillezîr teinet, est plus gaye, qu'elle n'auoit accoustume d'effre: moins tachetee & rauelee par le visage, moins, cupide du coit, encore qu'elle sente des prurits & demangelons és lieux : Elle a le costé droict dụ yêtre plus tumefié poingu & plus enné fucle nóbril,tirangcontre l'eltomach:la námolle droide plus dure & plas tuinehee: le bout,& papille d'icelle rougeastre plus ferme, plus droiete; pluşen haylçeleuces & qui distille bien tolt du laist:qui est gras; espois &fort blanc: gui - espandu lur vn miroir ou autre chose life, il fy tiene fermeen peris grains ronds.comıne perles: ou comme grains d'argent vif, & mesme li c'est au soleila Item fion le ietre dans l'eau, il: vagu fons perpendiculairement à caule de la challitude & pesanteur. La femme voulant chemider porsele pied droict le premiex Elle a toutes les venes & artères dextfes plus apparentes, eminentes & enflees que les gauches, principaleinét sous la langue: Son pouz droict est plus plein, plus dur, plus gros, plus fort, plus frequent que ale gauche ele tent mouuvir son enfant au coste droid du ventre: Elle est plus agile de son corps & moins tormentee des accidens de groille:Se -voulant leuer, elle se foustient sur la main droite: elle a l'æil droit plus grád, plus reluifant & plus imobile: la narine droicte rougeastre de laquelle distille quelquesfois aucunes gouttes de sang. -Le mouuement de son enfant est plus gay , & plus agile: elle a fenti són enfant mouvoir bien toft, cõiñe dés le quarantiéme jour selon Aristoote,ou mieux feló Hippocrates le trosieme mois: Tout le contraire le voit en la groille d'vne femellé,d sçauoir le teinet pire, la gayeré moindre, fa mammellé gauche enflee, le ventre large & long; moinšrendu & moinsdür, plus enhede- úers les hanches que cötre le nombril & deuers de haut:le laict distillant des mammelles plüs li- quide,plus fuide, plus roseaftre, plus fereux, & qui elpandu sur l'ongle ou sur du verre; ou ietté lidedans l'eau fefcoule & fe diffout loudain: elle Va en la face vne tache en forme d'un soleil: Elle faigne bien sonuent du nez à cause que son lang eft fereux : elle est pluis cupide du coit: Vray est que tous ces lignes tant de la groille masculine que de la feminine ne font du tout certains.car encores que ceux de la groiffe masculine soient fondez & prennérleurraison sur la chaleur plus grande C Na grande tahr du mafle que du lieu où le mallcest conceu, qui est le sinusidroict de la matrice d'au- tant que le masle est engendré d'vne semence, plus chaude, & le sinus droict de la matrice est plus chauld que le gauche, à raison de la situació du foye, comịne dict Galen au commentaire sur le 48. aphor.du liures. Et qu'aulli les venes plus grosses & plus directes se rendet à luy: ains plus grande quantité de lang pur y affluèjainli qu'a- су uons dit cy deuant: Toutesfois le contraire peut ; aduenir. Car quát à la couleur & teinct de la me re, il n'est pas tousiours rendu meilleur pour la chaleur du malle conceu, mais pour plusieurs autres occasions, comme pour auoir conuersé sous vn soleil ardent:pour auoir vsé d'vn regime de vie eschauffant,à sçauoir de vin, viādes espil- fees,exercice violent plus grand ou plus frequét qu'auparauant estre grolle:& qu'aulli le soleil & & les altres ont si grande puissance en la genera- tion de l'homme , qu'a l'influence d'iceux le plus souuent doit estre referee la dispolition non seulement de ce qui est conceu au ventre de la mere, mais aulli, de la groisse de la mere, plus tost qu'au temperament de ce qui est conceu, suyuant l'opinion d'Aristote qui dit que l'hom- me & le soleil engendrent l'homme. Dauantage il n'est pas tousiours necessaire que le malle ap- porte meilleur teinct à la mere,pluftoft pire.cou. leur, veu que la conception de loy ne fe peut fai- re, ny la groisse le porter fans quelque change- nent,tant de disposició de corps que de couleur d'iceluy,cat comme dit Ariftote au 6.chap.du 4: de ortu animalium; les autres bestes ne sont mal disposees durant leur gestation, mais les femmes y sont malades la plus part du temps: à raison qu'elles menét vne vie oifiue qui amasse en elles grande quantiré d'excreinent:qu'ainsi soit,celles qui trauaillent beaucoup ont vne groisse & vn accoucheinent plus facile que les autres: fi d'auanture né vouliez conferer deux groisses d'vne mesme femme ensemble, à scauoir du masle & de la femelle. Outre plus, il peut aduenir que la femelle concevë, soit plus chaude que la mere, à fçauoir la femelle qui a esté conceuë de la femence feminine d'vn homme se bien portant, & de chauldremperamment:& par ce la femelle conçeuë apportera meilleur reinct à la mere: Il peut ausli aduenir qu'aucunes femmes hømmasses ayent des maris efferninez, ésquels les malles coceus n'apporteront changement de teinct: aina voyons nous plusieurs femmes estre plus chaudes, plus fortes, & plus robustes que quelques hommes:Il fe peut faire aulli quc le sinus gauche de la matrice soit plus chauld que le droict, à fçauoit quand la rarte est plus chaulde que le foye. Quant all portement & sentiment du malleau colté droid, tela n'est affeuré ny perperuel: car nous voyons '& cognoilfons plulieurs femmes porter & sentir tous leurs enfans, tant masles que femelles au costé gauche: d'autres au costé droit: d'autres porter les femelles au costé droit, & les malles au costé gauche, ainsi que Brasang lus lus tesmoigne de sa femme: ce que peut aduenir parce que l'vn ou l'autre costé est plus chaud, plus robuste & plus fort, & l'autre moins, ou bleflé pár quelque hurt,cheuste, ou coup receu, mesmement nous auons obserué que d'aucunes femmes portent & sentent leurs enfans alternatiuement en l'vn & l'autre costé: come si en vne groisse elles ont porté au costé droit, à l'autre groisse elles portent & fentent au costé gauche, foit masle ou femelle : comme si nature vouloit vser de vicissitude de repos,à fin que l'vn ou l'autre finus de la matrice ne fuft alliduëment fatigué de la gestation. Nous voyons aulli plu-2 fieurs femmes ne porter que des mafles Toit en l'vn ou l'autre costé: d'autres porter deux meaux mases, l'vn au dextre , l'autre au gauche finus de la matrice. loinct qu'à bien considerer la matrice est au milieu du corps, alise sur l'os facrum:& n'ayant aucun impartinent au dextre & senestre, vn enfant la remplist toute. Dont aussi il est porté communément au beau inilieu du vétre:ou fil panche d'vn costé plus que d'autre, ce n'est que pour l'inclination que la femme a, de coucher plus souuent, ou ordinairement de ce quartier là. Quant au inouuement plus soudain, ou agilité plus grande, ou plus forte du masle: cela n'est certain , car il aduient souuentefois que la femelle est plus forte que le masle: & qu’aussi plusieurs femmes sentenr mouuoir leurs filles plustost,les masles plus tard:Parquoy lelage & prudent medecin interrogé fur cela ne ge-) زنii 0 ک doir soudainement donner la sentence, mais la differer & conferer ensemble tous les signes tant presens que paffez. fetus siona. Lon se peut seruir en ceste part de quelques experiences. La racine d'Aristolochie puluerisee & incorporee auec miel,inseree auec laine en for me de pellaire dans la matrice, si elle represente au goust vne douceur , c'est signe d'vn inale, fi vne amertume, de femelle preslez les mammelles & en instillez le laict dans l'eau, f'il se diffoult soudaiii,c'est signe de femelle. Prenez ( dit Hippocrates au liure des steriles) laict de la femme & farine,meslez le cour ensemble, formez en des pastis, faictes les cuire au feu:S'ils se bruslent,la femme est grosse d'vn malle: Bils Pentrouuent & escartellent, d'vne fille. Faictes le pareil de son laict seul, ou de son sang seul que respandrez sur quelque feuille ou lieu bien net,fil'espoillist,c'est yn malle, f'ilsescoule c'est femelle: Autrement mettez quelques grains de sel sur la papille des mainmelles, li le selse font & liquefie fera ligne de femelle, laquelle estant humide faict fondre par son humiditéle fel. Si le sel ne se liquefie mais plustost se deseche, c'est signe de masle, qui par la chaleur contient le sel en sa terrestreite faisant exhaler les parties humides d'iceluy. Mettez sur la teste de la femme enceincte, sans ce qu'elle fen aduise, vne plante de hache auec sa racine, si le premier nom qu'elle pronóce est masculin, elle est grosse d'vn fils:autrement d'une fille. Des Des Gemeaux ou Beffonso CHA P. VIII., Es Gemeaux son engendrez quand la le- mence de l'hominelelo Hip.auliure de natura pueri,eft iectee en telle abondance & quán tité que soudain est distribuee,non toute enlemble en vn melme lieu comme à pensé Aristore au:4.chap.du 4.de ortu animaliųın, mais egalement à l'yn & l'autre finus de la matrice: & que aufli la semence de la femme y afflue en quantité & qualité pareille.Car si la semence n'est diftribuee egalemét tant à vn costé que l'autre, en la, partoù aura plus grãde quãtité de semée se formeravn fætus,& en l'autre où moins y en aura, samallera vn mauuais germe.Parquoy deux cau ses principalles sont des Gemeaux. L'vncest materielle,qui est la quantité luffisante de la semençe pour remplir les deux sinus de la matrice iets tee tout en vn meline coït, non en plusieurs comme aucuns pensent.Car filaduient, (iaçoit querarement)que la femme apres auoir conceu vne fois d'vn coït,conçoiue vne autrefois d'vn autre coït, (ainsi que nous voyons le plus souuent aduenir és chiens & autre animaux quiengendrent plusieurs ensemble ) sera plustost superfæration que Gemeaux:d'autāt que tels fatus ne sont enfantez en mesme temps , mais en diuers:si que l'enfantement est diuers selon que la conception en a esté diuerse.Tellement que le plus certain telinoignage(comme dict Hip, aux liures de natura pueri & de superfætatione que les Gemeaux sont conceus d'vn melme coït, ef qu'ils sont enfantez la pluspart en vn mesme iour:ainsi que nous voyons és chiens, truyes, & autres animaux quiengédrét plusieurs enfèble. Donc faut tenir pour affeuré que les Gemeaux font conceus d'vne mesme femence,ictree toute à vn coit,non à plusieurs coïts : & qu'encores qu'il se puisse faire que les semences iettees à trois ou quatre coups peu distants de l'vn l'autre,comme du soir à la minuict,& de la mynuict au poing du iour,&du poinct du iour,à l'aprèsdisnee & de l'apresdisnee à la nuict fuyuante, (selon que les combatans font en rust & en leur furies amoureuses) s'yniffent &falliér ensemble, & que d'autant de coups diuers se facent diuerses conceptions, qui ne feront qu'vne ventree, mesme que les enfans qui en prouiendront fortent ausli en pareils interualles,comme on voit souuent des gemeaux naistre l'vn apres l'autre quatre ou cinqiours:pour cela ne faut tenir tels enfans conceus à diuerses fois par diuers coits, pour gemeaux: plustost pour superfætation à parler proprement selon la do&rine d'Hippocrates. L'autre cause des gemeaux est formelle: alfauoir aux femmes les deux sinus ou paroits, ou pluftoft costez de la matrice,comme aux autres animaux plusieurs cellules,esquels la femence masculine eft egalement receue & diftribuee ainsi qu'auós dit. Car de vouloir dire que la matrice de la femme ait plusieurs cellules & cóme cabinets ou chainbreites, ainsi que Mundinus& quelques Theologiens ont pensé en auoir fept, aflauoir allauoir trois au costé droict,où les inalles font engendrez:& trois au gauche où les femelles: 8 I'vne au millieu,en laquelle les hermaphrodires fengendrent:seroit se monstrer du tour ignare de l'anatomie,laquelle enseigne que la matrice à vne seule cauiré, ainsi que l'estomach & la ves. liezronde, plus haute que profonde , separee ce neātmoins en deux colteż aucrement dict finus droict & gauche, distinguez l'vn d'auec l'autre, non par vne membrane, ou par quelque chair ou peau,ou autré telle matiere mestayenne, ou par quelque diaphragme,ou extumescence qui Ieparel'vn d'auec l'autre, ainsi qui nous voyós estre au cueur,ou ventricules du cerueau: mais seulement par vne future blanche que n'est pas beaucoup diffemblable de celle qui distingue egalement la bourse des testicules des hommes. Aufli certainement Galen & autres bons autheurs bien versez en l'anatomie ont recogneus seulement ces deux sinus,ainsi qu'on le peur colliger du 16.probl.de la section 1o.où Aristote de mandant pourquoy aucuns animaux conçoiuét plusieurs fætus,comme la chienne, la truye , le lieure:les autres comme l'homme,lelyon, le cheual vn seul,respád parce que les autres animaux ont plufieurs cellules,& receptacles en leur 'matrice, efquelles la femence genitale est departie: les hommes,non. Mesmement nature demostre ces deux linus & non plus,par les deux mammel les qu'elle à donné à la femme pour seruirà iceux au cas que chacú deux contint yn enfant: fi d'a vn Vray est uanture on ne vouloit dire que nature à faiet deux mammelles commodes pour nourrir vn enfant,à fin que l'vne estant malade,ou mal difposee, ou destituee de laict, ou de traict difficile, l'autre suruint au defaut . que nous voyons aduenir autrement le plus souuent en plusieurs femmes,desquelles aucunes ont enfan ié trois enfans d'autres cinq, d'autres sept voire iusques à neuf, ainsi qu'en auons veu plusieurs de nostre temps:& comme aulli Plineau 7. liure de son hystoire naturelle chap.3, faict mention. Aristote pareillement au liure 7.de l'histoire des animaux chap.7.Aulus Gellius liure 10. chap. 2. tesinoingne aufli que du téps d'Auguste cesar,vne sienne chambriere des champs feit cinq enfans:encores que telles femmes n'ayer que deux mammelles. Or tout ainsi que nous ne trouuós estrange que plusieurs bestes engendrent & facent d'vne ventree plusieurs fætus , parce que celles qui en font plusieurs ont communement leur matrice partic en deux, comme deux cornes & chaque corne à plusieurs diuisions, comme sieges ou fellules, dans lesquelles sont les petisseparement loges, & il y à voluntiers autant de logettes, que la femelle à de terins , dont aussi en peuuent autant nourrir que concepuoir , par la prouidence de nature: aulli nous ne pourrions trouuer estrange, que la femme conçoipue & face d'vne ventree deux enfans: parce qu'elle à en sa matrice deux sinus,& deux mammelles, à fin d'en nourrir autans qu'elle en peut porter: mais d'en > d'en concepuoir , & porcer trois', quatre, ciną, sept,neuf,comme nous trouuons par les hystoires & voyons quelquesfois aduenir,femble que cela soit quelque peu estrange & quasi contre la coustume ordinaire, non toutesfois contre nature ny chose impoflible à nature. Car fi la femme eft de belle caille grande,groffe,fort large de flancs & hanches, bien escartelee, bien fesfue, & à grosses colónes de cuifles, baş ániointee, ayant vne belle & ample matrice, non preffee de graisse des parties circúuoisines, dilatable à soubhait, ausli que le reste du corps respondát aux parties balles, soit bien fourny, succulent & bien nourry non affamé,ny tranfy:dont il y a forçe bon sang en tout le corps de la mère pour nourrir plufieurs enfansávne fois Sitelle femme ieune e. starit bien disposee, à vn mary qui soit respondát à la corpulence de la moitié,grandz bien fourny de toutes pieces, meline de la prifcipalle : qu'il n'est gras ny replet, point cholere & chagrin, Io. uial & de complexion amoureuse de taille allëgre & non importune qui à ses vaisseaux Iperm'atiques & les bourserres pleines & creuer pour feftre'long temps abstenu de l'amour. Si touś deux sont ainsi bien armez de toutes piéces & ont niunicion ftiffifante de la matiere spermati que, pour l'eftré féibuínez reposez & abstenuz quelque temps des aecolades amoureufes: & viennent à combatre d'extréme affectio: ie vous laifle à iuger si tous deux ne fourniront pas suffisante quantité de femence, qu'ils auront accu > 1 mulé & reserue de long temps à leur seiour:non seulement à vn coup,mais à plusieurs recharges pour engendrer &concepuoir plusieurs enfans? Et ne faut penser que la mere telle que l'auons descry ne puifle bien porter & nourrir en son ventre plusieurs enfans,pour plusieurs considerations: L'vne est,qu'ayans conceu plusieurs enfans en aura tant inoins d'arrierefaix, d'autant que l'arrierefaix est l'excrement de la semence de la femme,qu des deux semences ioinctes ensemble:ains,li toute'la semence aura este departie en plusieurs conceptions, elle fera peu d'excrement & par consequent d'arrierefaix. Parquoy la place que pourroit tenir l'arrierefaix, (qui bien souuent cient autant de place, & conlume autant d'aliment que fait l'enfant, voire quelquesfois d'auantage,dont on void des femmes liestrangement grolles, qu'on iuge qu'elles feront des gemcaux,& puis n'en font qu'vn bié petit enfant,à cause de l'arrierefaix trog grand & importun)sera occupee par les enfans plusieprs qui ne tiendront non plus de place & n'artireront point plus de nourriture quef'il y auoit yn seul enfant auec vn gros arrierefaix. L'autre cofideration est,que plusieurs peuüent estre contens d'vn arrierefaix ; ains la matrice les contient plas à son ayse, & les nourrist mieux. La troisieme est, que celles qui conçoipuent plu sieurs enfans,à grande peine les portentielles d'a uantage que sept mois, quiest terine vital , non moins que le neufieme.Donc la matrice festbié CH peu temps deuiennent & gros peu eflargir autant que requeroyent plusieurs petits enfans & neantmoins vitaux. Car il'n'y, à point d'incóuenient, qu'ils naissent affamezstrām lis & ridez, pour auoir esté mal nourris: inoyennant qu'ils soyent bien formez, & ayent toutes les parties requises à la faculté nutritiue:ils fe recompenseront bien de leur ieufne & abftinéce, fils trouuent des bonnes nourrisses qui les alaiEtent fort bien, Ils aduanceront plus en huict iours que les autres qui naiffent bien nourris n'aduancenc en trois sepmaines:nous en voyós tous les iours naistre de fort petits & tousfletris ridez comme une vielle pomme qui en peu de deuiennent grans à merueilles. Quand les quatre ou cinq d'vne ventreę seroyệt come petis cadels,pourueu qu'ils soyét bié fain's & ayent la force de cetter,ne faut doubçer qu'ils ne fe fauuét bien & puissent viure pouruet aafli qu'ils soyent bien gouuernez. Si toutes ces ciri constances se rencontrenr en la conception ne faut doubcer que la femme ne puiffe cócepuoir plufieurs enfans, aulli toft que Gemeaux. Vray'eft que telles circonstances à grande peinese rencol trent iamais, inais des rares effects, les causes font qulli rares:ioinct que de porter quatre, cinq,oy plusieurs enfans nous tenons pour miracles naturels,ou miracle en natura Mais venons la co çeption des gemeaux qui n'est de loy chofe mi. raculeufe,mais bien frequente. 1: 57.399 Dob Les gemeaux , non seulement aux femmes; mais aulli és autres animaux font tous deux d'yn sexeiou l'vn mafle & l'autre feinelte,la caufe de ce(selon Hip.au liure de natura pueri)eft non la difference des finus de la matrice, mais la qualité des deux semences ioinctes ensemble: qui font du tout valides:ou du tout debiles: ou en partie debiles, en partie valides:Tellement que si la femence valide,robuste & cfpoiffe eft receuë rant au droict qu'au gauche finus de la matrice , les gemeaux qui naistront seront mailes.Si la femece est du cour debile,les gemeaux, qui en naistrot seront femelles. Si la femence est en partie debilesen partie valide(ce qu'aduient principalemét ( quand la femencen'eft pasiettee tout à vn coup, mais a deux ou trois eiaculations scar celle qui forta la premiere eiabulation est plus valide que des autres ciaculations de la partie valide receué fait en lyn, ou l'autre finus de la matrice naistra le maste:commedela partie debile receuë soit en l'un ou l'autre siðus.dc la matrice, naistra la fe_ melle. Or les genheaux d'autant que prennent nourriture & accroissement dedans la matrice, font enuironnez des membranes & autres vais seaux seruans à leur nourriture : Si que les ge meaux de mesme fexe(encores qu'ils soyent la pluspartenueloppez d'vn mesme arrierefaix)sóc toutesfois feparez l'vn d'auec l'autre par vne seule & simple membrane, que l'on appelle amnios,en françois agnellette, qui est leur chemise, deliec comme vne petite peau:& chacun à fon nábril, fes venes & arteres propres, par lesquelkesil prét nourriture: mais ceux quisút de diuer sexe,ont chacun leur arrierefaix,separez totallement l'vn d'auec l'autre:vray est qu'Hippoc. au liure de la superfætation, dict que les gemeaux foit d'vn ou de deux sexe , sontenueloppez d'un mesnie arrierefaix comme estant conceus & engendrez d'un mesme coït, & d'vne mesme semence, pour laquelle retenir touten vn, la matrice se referre de tous costez & fecomprime le plus qu'elle peult, de façon qu'vne partie de la semence ne peut estre retenuë en l'vn des costez de la matrice, ny l'autre en l'autre, pour faire , deux fætus d'un coït couuers de deux arrierefaix. Toutesfois les fages femmes enquises foigneusement de moy sur cela, m'ont dict qu'il ny a rien d'asseuré, & que soit d'vn mesme ou de deux sexe, on les trouue enueloppez, tātoft d'vn mesme, tantost de chacun son arrierefaix. Loys Bouaciole Ferrarois recite au 3. chap. du liure 1.. des maladies des femmes, qu'vne fenime fit iso. enfans , le chacun auec son arrierefaix, long & gros d'vn doigt:mais cela n'est pour viure. Char les Estienne tient pour asseuré que chacunale sien. Messieurs Ioubert & Paré asseurent qu'ils font enueloppez d'un mesme:rien d'alleuré. Lesgemeaux de la plus grand part ne sont de longue vie, pour le moins l'vn des deux ne vit long temps, d'autant que comme dict Aristote au 30. probl.de la fect.1o. le part gemeau en l'efpece humaine aduient du tout contre la loy de fa nature , veu que nature n'a donné puissance à vn chacun que d'engendrer vn seul. Si ainsi elt, P. à plus forte raison les enfans plusieurs ne peuuent estre de longue vie. Les gemeaux de deux sexe sont moins vitaux que d'vn mesme sexe: parce que nature refule sur tout entre les gemeaux d'engendrer inafle & femelle:ains impollible est que ce qui est grandement contre na. ture,ne soir aussi beaucoup debile.Toutesfois en Egypte, où le Nil eft fecond, les femmes sont fecondes, pour le bruuage de l'eau du Nil, qui les faict porter deux,troys, voire plusieurs enfans. Vous cognoiltrez la groisse des gemeaux,non pas fitoft, mais seulement apres le mouuement par vne ridde ou ligne, ou vn petit canal d'enfonceure laquelle distingue le ventre tout du long, & les deux flancs font plus enfez & releuez que lemilieu du ventre. En quoy toutesfois on est souuent abulé, car nous voyons aduenir que la matrice apesantie d'vn gros enfant & importú,glisle à l'vn des costez & presse les boyaux d'autre costé opposite, là illemble auoir vn enfant , on y peut aufli estre abusé d'vn amas charnu.Si le ventre apparoist plus gros & plus enté qu'aux autres groisses . Par le mouuement que la femme grosse sent és deux costez du ventre en mesme instant:parce qu'apres le premier enfanrement le ventre demeure encor enflé & tumefié. Dauantage faut que la sage femme(dict Auicenne)regarde à la veine ombilicale qui est com me vne chorde, attachant l'enfant à son arriefaix, non de tous mais du premier né, à laquelle vene encore tenante & continue à la matrice de la Vray est la femme, si elle trouue, & recognoist quelques riddes, replis , ou nodolitez, sera signe qu'il y a encore de reste autant d'enfant dedans la matrice de la mere, que de rides ou nodofitez appa , roistrót audit nombril:si au nombril n'y a point delriddes ou de nodofitez, n'y a point d'enfant, que les sages & bien aduisez medecins ne tiennent pour asseuree ceste coniecture. Les Gemeaux encores que soient conceus tout en vn mesme coït & d'vne meline femence, ne fortent toutesfois en mesme temps ou soudain I'vn apres l'autre, mais quelquesfois quatre ou cinq iours l'vn apresl'autre, selon les forces de la mere & du petit. Il n'y a pas long téps, qu'au pais d'Agenois on a veu vne porte de trois gemeaux, qui sont nez huict iours l'vn aprés l'autre. L'on . escrit aulli d'vne femıne d'Alexãdrie qui fut veuč à Rome du téps d'Adriá,auec cinq fils, desquels le cinquieme eltoit né quararite iours apres les quatre nez en mesme téps. Mais tels enfás estoiét cóceus plustost par superforació que Gemeaux. . Superfætation. Vperforation n'est autre chose selon Hipp. qu'vne seconde ou reiteree conception; Içauoir quand la femme ia groffe & ayant conceu depuis quelque temps, vient derechef à conceuoir: Quelle iterative conception est familiere & frequente aux animaux qui engendrent plusieursiainsi que nous voyons au lieure,qui estané pleine & fitoft qu'à rendu son petit conçoitincontinent:qui faict soubçonner plusieurs que le CHAP. IX. Supfetatio. malle conçoit aussi bien que la femelle: mais fausemét, ainsi qu'Aristote enseigne liure.6.cha. 33.de historia animalium, qui dit que la lieure femelle le mesme iour qu'a rédu son petit retourne au mafle, & ayant conceu ne laisse d'allaitter ses petits. Frequente donc aux animaux qui engendrent plusieurs, parce que comme auons declaré cy deuant, tels animaux ont communement leur matrice partie en deux, comme deux cornes : en chaque corne ayans plusieurs diuisions, comme sieges ou cellules, dans lesquelles elles peuuét receuoir à part la semence du masle, conceuoir & retenir separémét des petis, autant de petis que de logettes.Fort rare ce neantmoins en ces animaux qui n'engendrent qu'vn & qui ont les pieds solides ainsi que dit Aristote. Entre lesquels toutesfois elle se voit aduenir seulement à la femme, ainsi qu'enseigne Aristote chap.s. du liure 4.de ortu animalium: parce que la femme estant grosse reçoit encores la compaignie du masle,au contraire de tous les autres fcmelles , qui pleines chassent & contemnent le masle. Ce que luy aduient non seulement pour l'affluence de semence qui rend l'espece de l'hom me fæcond animant sur tous les autres,ainsi que dit Aristote: mais aussi pour les menstruës retenuës qui luy excitent vnechaleur, vn prurit, vn stimule és parties generatiues & de la vne ardeur & cupidité és choses veneriennes. Vray est que la iument reçoit aussi le mafle apres auoir conceu & eftre pleine , mais pour cela elle ne superfæte fuperfæte point: d'autant qu'elle n'a en fa matrice telles cellules & logetres qu'auons remarqué en la matrice des animaux qui engendrent plusieurs, ny autre lieu capable pour receuoir plus d'vn fætus, & qu'elle n'abonde en menItrues. Quoy qu'en soit il n'est fabuleux, mais au contraire par experiéce coustumiere tres-veritable que la femme estant grosse, conçoit derechef & superfæte: ce qu'à la verité semble estrange fi laphorisme sı.du liures. d'Hipp. & l'opinion de Galen au 3.liure de natural. facult. doit auoir licu, où il est dit qu'aux femmes grosses l'orifice interieur de la matrice apres la conception est si estroictemét fermé pour retenir les deux semences, & d'icelles cóceuoir le fætus qu'il n'y pourroit entrer vne poincte d'aiguille: dequoy la fage femme se peut apperceuoir facilement portant le doigt iusques au lieu,lequel elle trouuera estouppé auec mollesse naturelle & fans dureté aucune, de laquelle dureté est accompaigné l'estouppemét qui suruient és tumeurs phlegmoneules & scyrrheuses de la matrice:Si ainsi est la semence virile ne pourra estre receuë ny entrer dans la matrice.Ité fi apres la cóception, les mois sont retenus, & amassez dans les venes de la matrice, iceux par leur quantité suffoqueroient la se mence virile, encore qu'elle entraît dans la matrice. Dauantage l'ouuerture de la matrice à la venuë de la semence virile ne pourroit qu'apporter dommage à la matrice, & principalemer au fætus conceu, qui a besoing d'estre estroicte ment embrassé de la matrice & contenu en chaleur alliduë. Faudroit aussi qu'il y eust quelque espace vuide dedans la matrice pour receuoit la semence, & d'icelle conceuoir le fætus, laquelle au contraire de tous costez se ferre & fe coinprime le plus qu'elle peut pour retenir en vn les deux semences ioinctes ensemble:Ou bien si lon disoit que pour faire la superferation l'orifice interieur de la matrice ne fuft du tout fermé, ains qu'il souurist à la venue de la semence à elle dele NE DOUNT au proufit du corps humain:Vray est que les etifans du pere ladre confirmé ne pourroyét estre en yne santé asseuree,mais seulement maintenus en vne constitution neutre:pourueu qu'ils soyét bien nourris & vsent de bon regime.Car l'inclination y demeure tousiours, laquelle se pourra diminuer aux arriere enfans, de ligne en ligne, iusques à s'abollir du tout par succeslió de téps, pourueu qu'ils rencontrent tousiours de mer mes,& soyent bien reglez en leur viure. Car cóme les metaux,qu'on laue & relaue fort curieusement, perdent & la couleur & lacrimoine naturelle:ainsi la disposition lepreuse qui passe par diuers corps bié entretenus,perd la force de peu à peu, & en fin feuanvuist du tout mais au contraire, par le desordre que feront ceux de la quatrieme & cinquieme generation,telle inclinatió reuiura & remettra au dessus la disposition, qui n'estoit apparue à aucuns des prochains parens: Ainsi le soufre prend aisement le feu pour legiere occasion.Parquoy leur alliance est dágereuse: car le mortier sent fort long temps, sinon touliours, les aulx. Quant à la verole, ce n'est pas vn mal si maling, si contagieux,ny si dangereux que la ladre G ried' d'autant qu'est guerillable, & la ladrerie du tout incurable:ioinct que la verole est vn mal estranger & nouueau qui semble auoir esté enuoyé aux homes plus par vne punition de Dieu, à fin de punir les effrences scortations, adulteres &desbordees voluptez veneriénes, des humains: ou par vne certaine maligne,& malheureuse in- Huence & aspect des altres maleuoles, laquelle commenceant à cesser & à diminuer sa maligni- té,faict aulli que le mal de verole, qui au parauár estoit contagieux,cruel,pernicieux & fort diffi- cile à guerir,maintenant commence à se mitiger & se rendre quali aulli guerissable qu'vne roin- gne ou mauvaise teigne. Si donc la verole eft guerissable & plusieurs en guerissent perfaictee ment, il est certain que les enfans conceus quel. que temps apres la guerison du pere & de la me. re, ne fen relentiront aucunement, mais sur tout il faut que les parés en foyent bien guaris : cóme ils peuuent eftre facilement, ils font de bonne complexion, qu'ils n'ayent gueres porté le mal & soyent pensez sagement & soigneusement: Si bien guaris, ne lailleront d'auoir la feinéce autát pure & nette,qu'au parauant:mais s'ils ne sont bien guaris ou qu'ils concoipuent ayants la ve role, il sera fort difficile que les enfans qu'ils cocepuront ne soyent verolez:non toutesfois ne. cellaire. Car il y a des verolez qui n'ont grand mal:d'autres qui l'ont,non aux parties interieures,mais en dehors & entre cuir & chair, à cause de la chaleur naturelle, vegete & complexion robuste qui chasse le virus venerien loing des parries nobles & principalles: dont les bras & les iambes en endurent quelques viceres ou gouttes:Si le mal est exterieur, il se pourra faire la semence n'en sera pollue ny infectee, comme quand le mal est caché & profond qu’on die a que uoir penetré iusques aux moëlles.Dauantage, fi l'impression de la maligne qualité verolique, est legierement demeuree en la semence du pere,el. le peut estre reprimee en la matrice, pour la bóne trampe que lay donne la mere, l'adoucissant de fa semence & du sang copieux qui peut dominer sur ladite qualité & l'aneantir totallement.Dont aussi la femme est souuent exemptee de la verole, que fon mary luy communique: Mais elle n'y est apte & resiste au mal que la bon ne complexion dompte.Ainsi est il possible que le pere non interieurement,mais exterieurement & comme fuperficiellement verolé engendres ra des enfans sains au moins non verrollez:non pas la mere verolee,d'autant que la mere (ainsi qu'auons dict de la mere ladresse) à vne semence pleine d'vne malice de verole, la matrice infeetee & contaminee d'vne dispositió veroliquez lelang menstrual pollué d'vne cacochyinie verolique : Dont ne pourroyent estre conceus qu'enfans verolez ou enclinez à verole proche ou future:sinonà vraye & pure verole pour le moins à plusieurs fymptomes veroliques, delquelles en fin l'entiere & parfaicte guarison ne pourroit estre que par les remedes necessaires à la verole. Touchant les taches rouges, ou noires, ou d'autre couleur, (que le vulgaire appelle seing ou sing comme si vouloir dire signe) lesquelles naissent au visage, au col, aux espaules, au dos, bras, ou autre endroit du corps: Touchant aulli des ces ongles tubereuses & a pieces, acrec lesquelles plusieurs enfans naissent: telles marques qui apparoissent en l'enfant conceu, ne viennent du sang menstrual qu'aucuns disent Auer & couler lors que la conception se faict, mais plustoft de quelque apprehension de crainte, ou de ioye qui se represente a l'imagination de la femme lors qu'elle coçoit ainsi que nous dirons au chap pitre ou parlerons de la similitude des enfans aux parens:ou,comme aucuns estiment de quelque heurt , compression, ou concussion que la mere aura eu, aucunesfois fans y prendre garde nefen aduiser. Ou, de quelque intemperie conceuë en la partie en laquelle telles taches apparoissent, prouenantes , ou de l'aliment mauuais dont la mere a vsé auparauant la conception,ou vsé lors de la conceptio,ou de quelque descharge d'humeur qui f'est faite sur ceste partie dont telles places se sont engendrees de mesme façon que nous voyons a plusieurs enfans longtemps apres leur naissance suruenir vne morphee en quelque partic de leur corps, principalement au visage & à la teste.Si donc l'enfant apressa naissance est subiect à telles marques & defædations de cuir, pour la mauuaise nourriture qu'il a pris au ventre de la mere, pourquoy ne sera-il de mesme à l'enfant au ventre de la mere qui est plus tendre, plus prompt & aysé a receuoir les impressions de mauuaises qualitez? و DES CONCEPTIONS CONTRE NATVRE. " CHAPPITRE XI. Et premierement de la mole,ou mauuais germe. Ous auons parlé de la conception naturel le & legitime qui se faict quand les deux semences ioinctes ensemble font de quantité & qualité louable, les instrumens de la conception sains & entiers, & ne suruient aussi rien exterieurement qui puisse empescher ou destourner la vertu generatiue & conformatiue (qui gist tano és semences qu'és inftrumens de la generation) de faire son operatio & paracheuer les desseins. Maintenant ne sera hors de propos que traittios de la conception qui se faict contre nature:laquelle nous recercherons en deux especes & façons. L'vne qui est inutile & n'engendre rien d'animé ny de viuant, ains produit seulement vne maffe de chair que l'on appelle faux germe. L'autre , qui est bien ou peu animee & viuante, mais formee contre le cours bien reglé & destin accoustume de nature, que lon appelle monstre. Et pour parler de la premiere. Mole c'est ce que les François appellent fausse impregnation, fausse groisse, faux germe, ou vn amas:nom qui est pris ou du Grec punx, qui signifie proprement meule, qui est vne pierre fort dure,large & ronde,seruant à moudre les grains au moulin:de laquelle aussi les grosses dents sont appelees en latin dentes molares,& la rouelle du genoil mola: parce q le faux germe resemble au cunement cunement tant en durté qu'en rõdeur à la meule. Ou du nom Latin moles,d'autát que les femmes qui sont grosses d'un faux germe, sentent com- me vn fardeau pesant & difficile à mouuoir au bas de leur ventre:ou, plustost du mot Grec Móruwou ; qui signifie crudité és fruicts qui com- mençoient à meurir, mais sont demeurez cruds par les gelees neiges,vens & bruines suruenues: parce que, comme l'embryon est le fruict meur de la matrice qui sest meury par le moyen de la chaleur prolifique & bonté de l'humidité fper- matique aussi le mauuais germe est la crudité de la matrice. Telle mole en la femme est de deux deux sortes. L'vne vraye, l'autre fausse. La vraye, est vne chair inutile & n'ayant aucune forme, engendre dans la cauité de la matrice. La fausse est vo amas de quelques grosvens,ou aquositez, ou humeurs contre nature, contenues aussi dans la cauité de la matrice, qui faict enfer le ventre & apporte soubçon de groisse à la femme. La- quelle est de trois especes: venteuse, aqueuse & humorale. La venteuse, est faicte pour mesmes occasions que l'in Aation de matrice, de laquelle auons parlé cy deuantà sçauoir , ou pour quel- que phlegme;duquel la chaleur debile de la ma- trice excite bien quelques vens, mais ne les peut resoudre: ou, pour le defaut de la vertu sanguifi- catiue du foye, qui engendre des vens au lieu de bon sang, ainsi qu'en l'hydropisie tympanite:oll, pour les vens qui sont entrez en multitude de dehors dans la matrice. Telle mole venteuse , eft frequente és femmes apres leurs purgations immoderees,ou enfantement laborieux. L'aqueufe est excitee de mesme cause que l'hydropisie vterine, dont auons faict mention cy deuant : à içauoir pour plusieurs aquositez qui luy sont enuoyees du foye,ou rate, ou autres parties: ou, que fone amassees en sa cauité & la retenuë,à raifon qu'elles ne se peuuét escouler pour l'eftroitte fermeture de son col,ou de la partie honteuse, par la membrane hymené ou autre telle peau ainsi qu'auons dit en son lieu. L'humorale ,prouient de plusieurs humiditez, cóme Heurs blanches,les menstruës retenuës & autres telles,portees dans la cauité de la matrice , par les venes méftruales: ou,là amasfees par congestion, pour l’imbecille expulsion d'icelle de ses excremens & fuperfluitez: telle qu'en auons veul, en laquelle sortist grande quantité d'humeur blanchastre ayant forme de bouillie. Toutes ces especes de fausses moles prennét de la plus grand part leur commencement, non seulement de l'indisposition de la matrice, mais aussi de quelques obstru Etions en ses venes,& principalemer de l'estouppement de son propre orifice, qui empeschent que les matieres y amassees ne fescoulent, ains y retenuis quelques temps prenent accroissemét & enflent le ventre petit à petit. Le vray male recognoist de soy,deux causes principales,selon Hip. au premier liure de morbis mulierum.aux liures de natura muliebri, de sterilibus:& selon Arist.chap.7.du 4.de ortu ani malium; malium: la materielle & l'efficiente. La matiere de la mole, est quand la semence de l'homme estant en fort petite quantité, imbecille, mal saine,imparfette,infecunde,corrompuë,ou vicieuse en quelque façon que ce soit, seule, ou meslee aucc la femence de la femme est receuü & luffoquee d'vne plus grande quantité de fang menstrual,cspois & vifqueux,que n'est besoing pour aider à former le petit fætus. Car si la semence de l'homme iointe auec celle de la femme, est le principal mouuement tant materiel qu'efficient, pour engendrer enfans: faut neceflairemét qu'elle soit en quantité suffisante,chaude,espoisse & saine, & qu'elle rencontre iuste & competente quantité de fang menstrual louable,contenu aux vaisseaux de la matrice, pour s'en seruir à se nourrir & augmenter premierement, puis for mer & remplir les espaces vuides d'entre les parties du petit,conceu. Lesquelles qualitez & conditions li defaillét,tant à son qu'à l'autre,la conception sera inutile & de nul luccez.Et en tel vice de semence & relle abondance de sang, au lieu d'vn enfant viuant & bien formé, naistra vne masse de chair inutile , sans forme, enueloppee de toutes pars d'vne membrane ou d'vne peau fort dure, pleine de plusieurs venes, sans os, sans intestins,sans cueur,foye,reins,cerueau & autres parties interieures.La caule efficiente de la mole: est l'imbecillité de la chaleur & esprit generatif, principal architecte,ouurier & autheur de la coception:qui ne pouuant de petite quantité de se mence vicieuse & quantité excessiue de lang menstrual,concepuoir & susciter quelque bel & parfaict ouurage, engendre vne masse" rudastre & fans forme. Auicenne imagine plusieurs autres occasions de la mole: & dit qu'elle fengendre aussi en la matrice sans semence d'homme, à sçauoir des menstrues seules long temps retenuës; bien souuent de grande quantité de semence fæminine gardee par longue chasteté: quelquesfois de la femence fæminine lafchee en dormant dans la matrice & la retenuč, à laquelle accourant beaucoup de méftruës, l'vn & lauțre se mellant ensemble, en fin par la vehemente chaleur & fecheresse de la matrice,fe coagule & forme comme vne malle de chair. Souuentesfois de la semence feminine lafchee apres le coït & retenuë dans la matrice, sans estreaccompaignee de la semence virile,qui par sa trop grande lubricité f'est soudain efcoulee hors de la matriçe,ou qui estant retenuë n'a peu estre embrassee d'elle à raison qu'elle n'a esté laschee de l'homme errmefme temps que la feminine , furuenant à , cela grande quantité de menstruës. Encores qu'aucunes des imaginations d’Auicenne semblent estre fondees sur l'experience, d'autant que nous voyons, fi ne sommes trompez, plusieurs veụfues, ou celles qui ont esté long temps priliees des accolades de leurs maris, auoir engendré moles de leur propre semence sans l'habitation de l'homme:Toutesfois, Galen dit, qu'il est impollible que la mole se puisse former sans la semence > ng & ETE 11 semence virile, & que les poules par la vertu de leur grande fecheresse qui consume la grande hu inidité de leur semence, font bien des æufs sans coq, qui sont appellez eufs subuentanez resemblans du tour à la mole; mais les femmes ne conçoiuēt sans les hommes nyamas de chair, ny autres telles choses qui peuuent estre dites mauuais germe. Ce qu'est aylé à cognoistre par le moyen des membranes, desquelles la mole est du tout enueloppee:par les ligamens, par les venes dont est pleine, que sont parties spermatiques procrees des deux semences ioinctes ensemble: parce qu'elle adhere le plus souuent si fermemét contre les cotyledons ( ainsi que le fætus) qu'à grande peine & auec longue espace de temps en peut estre separee:par vn færus formé,qui se voit quelquefois attaché à icelle: par superfætation: par l'aliment qu'elle attire, ainsi que le fetus:par les venes,dontest nourrie & prend accroisseinét à la maniere des plantes:& par son mouuement tramblottant: parce qu'aulli, elle apporte à son commencement tous les accidens qui accompaignent la vraye groisse: à sçauoir les mois sup primez, le ventre enflé, nausee, le mouuement - tremblottant,& autres tels que nous descrirons. Or, si outre la mauuaise quantité & qualité des semences, tant virile que feminine , & du fang menstrual , la matrice de la femme est intemperec,ou mal conformee,ou mal habituee:ou,quel que humeur estranger & vicieux se soit mellé parmi les semences, ou sang menstrual:ou,que la 1 > semence soit alteree de l'air exterieur , ou , que la femme à l'heure du coït, ou durant la cóception ait eu quelque imagination phantasque: ou,que l'acte venerien se soit exercé durant le flux menstrual, ou, lors que la lune est en decours, 01, au temps interlunaire, ou durant quelque maleuole aspect de Planetes,ainsi qu'auons discouru cy deuant:n'est seulement engendrë vne mole,mais aussi des enfans imparfaits & monstrueux: voire quelquesfois des animaux & autres choses mon strueuses. Nous auons veu vne femme, laquelle ayant efté grosle neuf mois entiers, en fin rendit plusieurs bestes semblables à grenouilles aucc grande quantité de fang corrompu. Es païs Occidentaux, d’Apulie, & où souffle le vent d'Aufter ainsi que dit Aristote au liure 4.chap.4.de la generation des animaux,les femmes grosses, comunement auec vn enfant viuant au terme de leur accouchement,rendent quelque laizard,aigle,chathuant, efpreuier,ou autre telle beste fauuage. Lemnius Leuinus au huictieme chap. du premier liure des secrets de nature, recite qu'il a traicté vne femme grosse , laquelle au neufieme 'mois de sa groisse, apres auoir enduré des douleurs incroiables, accoucha d'vne beste estrange qui auoit vn bec crochu, lecol long & plat, les yeux Háboyans,la queuë poinctuë, les pieds fort agiles,laquelle si tost que fuft hors,soudain excita vn bruit par toute la chambre, couroit çà & là, & cerchoit les lieux secrets pour se cacher. Or la mole encores que soit vne masse de chair,tou tesfois > soit qu'il tesfois est si dure à raison des membranes dures, dont est enueloppee qu'elle resiste à la tranche du fer & de l'acier,comme dit Pline. C'est pourquoy Paulus Æginera l'appelle vne tumeur endurcie en l'orifice de la matrice, ou par tout le corps de la matrice aussi dure qu'vne pierre. Les signes de la mole:sót les mois supprimez, le ventre l'enfle, suruient perte d'appetit & de bon teinct , enfleure de mammelles, maigreur de corps,naulee,vomissement:lon sent vn mouuement tremblotant dans la matrice, prouienne de la mole excité en elle de l'esprit generatif qui gist en la semence dont est faicte: où, de la faculté de la matrice, comme l'efforfant de poulser hors & se deliurer de ce pesant & inutile fardeau. Bref tous les signes de la vraye groisse,sauf que la perte d'appetit,la decoloratió, la maigreur & pesanteur de tout le l'enfeure,durré & pesanteur du vétre,est sans comparaison plus grande en la mole. Encores qu'au commencement,il soit fort difficile de discerner l'vn d'auec l'autre, principalement si la mole est quelquechose animee, quelque chose que ce soit en laquelle les accidés sont quasi semblables à la vrayegroisse.Au troisieme mois il est plus facile de la discerner &cognoistre,principalement par le mouuement,ainli qu'enseigne Hip.aux liures susdict.Car en la vraye groille le malle comméce à se mouuoir dedans le vetre de la mere si cost que le troisieme mois est expiré, & la femelle peu plus tard comme au quatriere:mais en la mole corps , rien ne se nieust dedans le ventre, i'entens inouuoir d'vn mouuement voluntaire &qui prouiét d'un animant viuant: car au vray dire la mole dez le commencement & auant le troisieme mois,à quelque mouuement tremblorant ainsi qu'auons dict, fort obscur & perit qui prouient non d'vne choseanimee, mais de la semence dot la mole est formee, ou de la vertu expultrice de la matrice:Or le mouuement du fætus qui cause la vraye groisse est voluntaire , pour le moins exercé auec instrumens seruans à mouuoir,qui se faict doucement & legierement de tous les costez:dextre senestre, haut & bas,en tout temps, à toutes heures,en dormant & en veillant , non plustost que le troisieme mois au malle : ou le quatrieme en la femelle:plus robuste à la fin ou au temps approchant la fin de la gioisse,qu'au cómécement: qui ne change de place pourl'heu re quoy qu'on le poulse,& ayant changé de placene farreste là, mais faict vn plus grand mouuemét qui ne suit le mouuemer du corps qui se meuft:Au cótraire la mole n'a mouuemét aucun que par contraincte:alfauoir en la coprimant à dextre est pousee à senestre, ains n'est jamais meuë,sinó quád est cóprimee: Tellemāt qu'auát le troisieme & autres mois subsequés, si la poulsez se mouniera facilemét,moins toutesfois apres le troisieme , fixieme, septieme mois , voire plus tard & lors qu'est plus augmentee qu'a son commencement, & quand est encor petite & menue:Qui plus est, vous ne la scauriez fi peu com le cóprimer ou poulser qu'elle ne change sa place: & ayant changé de place demeure là, li ne là faictes retourner en son lieu; ioinet que corps nese pourroit si peu mouuoir, que la mole ne suyue son mouuement auec pesanteur incroyable & telle que pourroit apporter vn enfant mort ou vne boulle,ou vne pierre pesante si eftoit dedans la matrice.V ray est que tels mouuemens ne seront contraincts & fi difficiles , fi la mole auoit quelque figure & estoit animee en quelque sorte que ce fust: assauoir formee auec instrument seruant à monuoir,comme si la mole estoit quelque beste: Outre plus les mammelles dict Hip.fort enflees au commencement, en fin deuiennét de iour en iour mollasses , flestries & sans laict:tout le corps famaigrist & se deseche principallement aux cuilles & iambes qui fenflent vers le soir,comme és hydropiques:qui faict que le cheminer apporte peine & comme fi quelque pesant fardeau, pendoit du bas du vétre,& grande difficulté à se soustenir. Le visage est bouffy:le ventre fort dur, tormenté fouuent de plusieurs douleurs & tranchecs agues, lancinantes, poingnantes, quelles sont les douleurs, coliques & de l'inflammatió de matrice. Léfleure de ventre croit de iour en iour excefliuement & outre raison:encor que le nombril ne forte dehors, comme quand il y à enfant tant plus la mole est dure,tant plus le corps faffoiblist & ses forces sont rendues plus debiles,au contraire de la vraye groisse au commencement de laquelle les forces sont plus debiles & beaucoup moindres qu’a la fin, en laquelle le corps se porte mieux:En groisse de mole les fleurs ne Auent iamais comme elle font quelquesfois en la vraye groisse.Le plus certain signe de tous est, si le téps prefix de la vraye groise est passé. Les signes pour discerner la vraye mole d'auec les faulses,& autres accidens qui enflent & endurcissent le ventre.La venteule se faict soudain: le ventre est egalement par tout enflé tantost moins tantost plus fans durté aucune:il sonne à la forme d'un tabourin,quand on le touche ou frappe du doigt,il est legier, il sent fouuent des douleurs perforatiues & extenfiues: La mole au contraire nese faict qu'auec le temps,le ventre est plus enflé d'vn costé que d'autre:son enfleure ne diminue aucunement, mais f'augmente de plus en plus, & est fort pesante. En la mole aqueuse, le vétre est enflé par tout,mollastre prin , cipalement vers les aynes & le petit ventre, & qui au touché ou manier, represente quelque flu ctuation:la partie honteuse est souuent moitte. En la vraye mole,le ventre est enflé plus d'un co sté que d'autre:nulle recognoissance de Auctuation,vray est que telle mole peut à la longue exciter vne hydropisie en rafreschissant par trop le foye. En l'humorale l'enflure par tout le ventre auec mollesse,& fi sortent vuydanges de diuerse couleur. En la vraye mole rien de tout cela se monstre. Vous discernerez la venteuse de l'aqueuse, parce que la venteuse croist soudaine ment ment,le ventre y est enllé par tour egalement, la patiéte estāt couchee sur le doz:fi la comprimez du doigt,les vestiges n'y demeurent:fi la frappez elle represente lelon d'vn tabourin,mais l'aqucu se ne fe faict qu'auec le temps : si la patiente est couchée sur le dos, l'éfleure sera moindre au bas du ventre, plus grande aux fancs & és costez. Vous discernerez laqueuse de l'humorale , en ce qu'en l'aqueuse les flancs, petit ventre, aynes cuisses & iambes ont vne mollefle ædemateuse: & fi fefcoulent souuent des vuydanges aqueu- ses. En l'humorale,nulle ædeme mollastre, & fi les vuydáges sont meslees pariny du sang le plus fouuent. Vous difcernerez les moles venteuse, a- queuse & humorale de l'ydropisie , en cela, qu'en l'hydropisie l'on est certain que le foye est offencé,lenfleure est estédue par tout le ventre, depuis le bas du ventre iusques à l'estomach, rienne sescoule par le bas.Es moles, lon est al- seuré que la matrice à receu quelque offence : l'enfleure tient seulement le bas du ventre ou tout au plus depuis le nombril iusques au pe- nil,où est la demeure de la matrice. Vous discer- nerez la mole d'auec le fcyrrhe,chancre, & au- tres tumeurs dures de la matrice, par les propres signes des moles dessus escripts. Vous discerne- rez la vraye groisse d'auec la mole venteuse, en cela:qu'en la vraye groisse l'enfleure & durté du ventre est plus en vn costé du ventre qu'en l'au- tre,au cas qu'il n'y ait qu'vn enfant:maisfily en à deux au millieu. Vous sentirez vne mollefle & deux durtez és deux costez, nulles douleurs, ou tranchees,l'enfleure l'augmente petit à petit, & ne diminue point que iusques au temps du part mais en la ventouse l'enfleure est egalement par tout le ventre: lon fent douleurs agues & & lancinantes :l'enfeure est soudain ainallee, la- quelle tantost decroist, tantost s'augmente enpeu de temps:le ventre frappé rend vn lon de tabou- rin. Vous cognoistrez la mole aqueuse d'auec la vraye groisse.En laqueuse le ventre est enflé & mollastre par tout egalement,& fi on le tourne deça ou delà, il represente yn son d'eau flotante: l'enfleure est cedeinateuse au petit ventre aynes & hanches,& fi quelquesfois sortent par bas des vuydanges aqueuses.En la vraye groise le vétre est enflé & dur plus en vn costé qu'en l'autre pour vn enfant,ou és deux costez pour deux en- fans: &au millieu vne molleffe:le ventre n'est poinct fluctuant, & rien ne s'escoule par bas. Les prognostiques:Lamole aduient seulemét à la femme entre tous les animaux:parcequel có- me dict Aristore)ell’est subiette aux histeriques affections, & a grande quantité de menftrues: les autres animaux ont peu ou point de menstrues, parce que tel excrement se tourne en poil, cor- nes, ongles:elle adhere quelquesfois liestroicte- ment aux orifices des venes qu'auons appellé cy deuant cotyledons, & se rend tellement sociable à la matrice qu'elle n'en peut estre separee, qui est Cause qu'elle dure quelquesfois six ou sept ans, douze quinze ans, voire toute la vie: Hippocra- tes tes appelle telle mole, mole vivante.Le plus souuent y est attachee legierement & parce elle chet au troisieme,quatrieme, Gxieme mois lors qu' le n'a encores acquis vne grandeur, Hippocrates appelle telle mole,mole auortáte.Si elle dure long temps,en fin elle degenere en hydropysie, & est le plus souuent rendue incurable.Aduient souuentesfois qu'elle est seule,quelquesfois plusieurs,separees I'vne de l'autre: plusieurs, sont moins dangereuses qu'vne dict Hip.au liure de sterilibus & morbis mulierum,parceque nature a plus de peine à l'expulser quand est entiere grosse & amassee, que si elle venoit pat pieces & morceaux auec grande quantité de sang. Bien fouuent on la trouue auec vn fæcus , & feparee d'auec luy, & telle est rendue auec le fætus ou in. continent apres:ou attachee & lice au fætus estroictement: L'vne & l'autre sont engendrees ou deuant le fætus,ou quant & quant le fætus ou long temps apres le fætus conceu.Si quant& quant cela aduient, que les deux semences ioin- . Etes ensēble ont estees inegalemét departies aux deux costez de la matrice, de sorte qu'é l'on costé qui en a le plus,se concoit le færus; de l'autre qui en à receu le moins la mole se forme.Si long temps apres le fætus formé la mole se faict, cela aduient par superfætation,quand quelque téps apres la conception comme deux, trois, quatre six huict mois ( combien que rarement lí long temps apres)la matrice fouure au coït & reçoit la semence virile mal saine,ou debile. Si ell'est conceuë deuát ou apres la vraye groiffe, elle tue le petit fætus.Lamole auec le fætus, faict grand tort au fætus, en luy soubftrayant sa nourriture, tellement qu'elle est par fois cause d'auortissement:Car l'enfant n'a assez de place ny d'aliment pour aller iusques au terme de la maturité. Quoi qu'en soit la mole est tousiours tres dangereuse fi clle palle le neufieme mois moins dangereuse fi elle tombe es premiers mois: en quel temps si fi elle cher aucuns tiennent qu'elle rend la femme plus prompte à concepuoir d'autant que la matrice est rédue plus nette,ains plus vegete & plus forte:mais cependant fi on la cognoist alleurément du commencement,ne faut attédre le téps du part:car plus long téps, est rédue incurable: ou si à la parfin nature ne se descharge d'elle, có med'vn fardeau pesant,elle apporte des accidés fascheux & cruels: Parquoy li toft ou pluftoft que le quatrieme mois soit passé, qui est lors que le færus se doit mouuoir la faut pousser hors. Pour la pousser hors,faut commencer par la saignee tant du bras que du pied à fin de luy ofter la nourriture:puis continuer par frequentes & assez fortes purgations,par potions de la deco ction de dictame & de castoreum,&autres telles drogues qui liquefient les humeurs grosses & ouurent les conduicts,de mesme qualité que les auons descry à prouoquer les mois & defcriprós cy apres pour le difficile accouchement, pour pousser hors les secondines & le fætus mort. Ces Ces pilules seruiront beaucoup pour cesteffect. Prenez borax vne dracme,carabe ,asarú, canelle, nielle romaine & vulgaire, lauine de chacune dracme & demie:galbanu,serapimum, alla ferida,castoreú, styrax ,opopanax,myrrhe, bdelliú de chacun deux scriptules : faictes pilules auec miel squillitique. La dose sera d'vne dracme de deux iours l'vn, &lon boira incontinent apres deux ou trois cuillerees d'hippocras ou de quelque decoction aperitiue. Les pilules fætides & elephangines sont de mesme vertu: ou la hiere diacolocynth-meslee parmy la poudre de benedicta laxatiua. Les pilules d'agaric & de lapide lazuli prises auec la decoction de fauinc, foucbet, fquenanth, fpiquenard, dactes, figues seches,graines de fenugrec,de lin, pouliot, hissape, origan, grains de geneure : Aucuns font grand cas d'vn scriptule d'argent vif pris par la bou. che:autres d'vne dracme & demie d'ambre blác puluerisé &pris auec vin blac. Autres approuuét Part. fort vne poudre faicte de demis dracme pour chacun d'aristolochie ronde,baye de laurier,gen tiane, myrrhe, rubia, coste, graine de paradis. poiure,canelle, dictame:beuëtous les matins l'et pace de dix iours le poix d'vne dracme auec hyp pocras, ou vin ,ou decoction de betoine & de fuë. Aucuns tiennent pour vn grand fecret, le poix d'vne dracme d'euphorbe puluerisé, pris auec yn bouillon: Autres quatre cuellerees de iuft de flambes: ou de iuft de pourreaux, ou de fauine, ou d'huyle de cherua. Plusieurs prisent R puoti ceste poudre: aristolochie ronde, semence de ciguë, de centaure, poiure & myrrhe, de chacun demie dracme: beüe au poix d'vne dracme auec decoction de sauine & degenesure:ou incorpoi ree auec iust de prassium en forme de pilules. Apres l’vsage continué l'espace de dix ou douze iours de rels remedes apperitifs, sera bon de fomenter la partie auec decoction remollitiue, faite de mauues,guimauues, violiers de mars, paritoire: graines de lin,de guimauues,fenugrec: Heurs de chamamile & melilot en eau de trippes: y appliquer aufli linimens, cataplasmes & emplastres de mesme vertu : bailler clyfteres remollitifs & carminatifs: appliquer ventouses au dedans des cuisses. Et au cas que pour tous ces remedes rien ne se presente à sortir, faudra se seruir de remedes plus violens , àsçauoir de pilules ou poudre lufdites prises par la bouche: deš bains emolliens, carminatifs, & ésquels on aura mellé feuilles d'armoyse,mercuire, aristolochie, garance, menthe,herbe à chat,auronne, aluyne, larriette, fanemonde , cerfueil,ruë, calament, origan: ausquels bains la femme entrera soir & matin & y prendra les pilules,ou poudre,ou decoction suldite. Pareillement des clyfteres preparez de la mesme decoctio des bains:en laquelle on dissoudra benoiste,ou hierre simple,ou diacolocynthe, ou trocisques de myrrha. De parfuns faicts de semences carminatiues, de galbanum,opoponax,de myrrhe, de castoreú, fouffre vif, incorporez auec fiel de vache ou de bouf en forme de forme de trocisques: lesquels on iettera sur les charbons ardens pour en receuoir la funzee par le moyen d'vn antonnoir: De pessaires composez d'ammoniac, opoponax, ellebore noir , aristolochie ronde,pulpe ,de colocynthe. Si pour ces remedes la mole ne se presente, faudra auoir recour à l'operation manuelle, principalement si la mole est deliee & delaschee contre la matrice, & que nature ne la peut ietter hors. Parce pour la tirer, lon situera la femme à demy ren. uersee sur le bord du lict,ayant les iambes courbees & les talós assez pres des fesses, bref en telle situation que doit estre la femme à laquelle on veut-extraire l'enfant mort ou vif , ainli que declarerons cy apres:Si elle est petite, pour la tirer hors, faut cóprimer le ventre d'une part & d'autrejpuis mettre la main dedans la matrice à fin de l'apprehender: Si elle eft trop grosse au lieu de la main qui ne la pourroit aisément: apprehender,à raison de fa ródeur parce qu'elle tourne dedans la matrice comme yne boule, on mettra dedans la matrice vn instrumét appellé pied de griffon , lequel fouurant comprendra de ses trois griffes la mole, & soudain on le retirera hors mais cependant faudra tenir la femme par dessous les aisselles, & cuisses à deux seruiteurs, fin que fon corps ne suiue en tirant la mole: mefme, à fin que la mole foit plus facile à prendre auec cest instrument,& qu'elle n'eschappe commeelle peut facilement eschapper & le tourner çà & làjà raison qu'eft ronde comme vne boule, sera bon de comprimer le ventre d'une part & d'autre. Le plus souuent la mole ne sortentiere, mais par picces & lambeaux: lors la faudra de coupper auec ciseaux, & l'arracher par pieces iusques à la derniere , ainsi que i'ay veu faire en vne femme qui auoit gardé vne mole quatre ans. Quelquesfois la mole n'est delice de la matrice,mais y demeure fort adherente, telleinent que ny par medicamens peut estre poussec hors, ny tiree auec la main, ny par aucun instrument de Chirurgie: en tel cas faudra vser de medicamés suppuratifs,pour la faire pourrir dás la matrice, à fin que nature la pousse hors peu à peu: le medicament suppuratif pourra estre le bafilicum dissout en huyle de lys, ou d'amandes douces,ou decoction de lin, defenugrec, racines de mauues & violiers de Mars pour faire iniection: mais cependant d'autant que telle putrefaction enuoye des vapeurs puantes, qui causent douleur de teste,fubuertillent l'estomach,& excitent plusieurs autres accidens fascheux & cruels, faudra par interualle faire quelque autre iniection, qui ait vertu de deterger ce qui est desia putrefie: quelle fera la decoction d'aigremoine, d'orge,du petit centaure, d'aristolochieronde:en laquelle on dissoudia onguent egiptiac, qui non seule-ment deterge fort, mais aulli par son acrimoine excite la vertu expultrice. Vray est que ceste fa çon de tirer hors la mole par putrefaction,n'est sans danger pour la gangrene, ou vlcere , ou au. ocs tels accidens qui en peuuent suruenir , parce > parce en faut vser auec preface de danger,tenant pour asseuré que la mole est mortelle quand elle eft attachee à la niatrice. Quant au regime de vie: la femme qui porte vne mole,ne se doit exercer que le moins qu'elle pourra pour crainte de prorirer les humeurs sur la partie ja par trop pleine. Vray est que quand on ett en coseil de pousser hors la mole, elle doic vser d'exercices violens à fin de la faire relascher: Vler aussi de choses incisiues & aperitiues, à fin de dissoudre le sang coagule, & ceneantmoins auoir le ventre lasche, se nourrir peu & de viandes de bonsuc. Quant à la curation des moles qui sont venteuses, ou aqueuses,ou humorales:Voyez cy deuant à l'inflation & hydropisie de matrice. Dela conception monstreuse. Ous auons parlé de la mole qui ek vne có ception contre nature, non animee sinon d'vne ame vegetatiue, non viuante ny motiue: maintenant traitons de celle qui est aucunement animeed'vne ame viuante & motiue, mais formee contre le cours bien reglé & destin accoustume de nature que lon appelle monstre,autremêt faure &oblolion de nature en quelque sorte & façon que ce soit. Or celles cóceptions monstrueuses & contre nature,apparoillent, ou en la plus part du corps, ainsi que nous voyons és her maphrodites, qui sont moitié hommes, moitié femmes:Ou,seulement à l'endroit d'vne ou plusieurs parties d'iceluy,soient interieures ou exte CHAP. XII. rieures:laquelle,où est defaillante, comme quád il y a defaut d'vn bras, d'vne main, d'un ou plufieurs doigts:ou manque,ou mutile, comme vn demi doigt,vn demi bras , fort petite ratte , testicules menus, foye chetif & non entier : ou plus gráde & grosse qu'elle ne doit, comme vneiambe plus grosse & grande que tout le corps, telle que i'en ay veu à vn petit garçon en la ville d'Agen:ou d'autre figure qu'elle ne doit, comme la teste plus longue qu'elle ne doit, telle que l'ont les peuples Macrocephales,desquels Hipp. parle au liure de aëre, locis & aquis, qui les ont telle, plus par coustume que de nature:Ou qui est en autre lieu que ne doit, comme le foye au costé gauche, vn testicule en l'haine ainsi qu'en cognois vn: la ratte au milieu du ventre,le rein sur L'espine du dos, le cueur tout contre & attaché au diaphragme: ou, qui est en plus grand nombre que ne doit comme trois testicules , tels que les sçay estre en vne famille, deux rattes, lix doigts,deux mains,deux bras:deux testes,ou qui a quelque chose de surcroist comme les dens doubles, les excrescences des chairs apportees dés le ventre de la mere. Sont plusieurs causes de telles conceptions monstrueuses & contre nature. La premiere & principale est l'ire, le iugement, & malediction de Dieu, lequel permet que les peres &-meres produisent telle abomination pour leur mefchante vie, ou pour le desordre qu'ils commettent en la copulation charnelle, sans respecter les loix ordonnees de Dieu & de nature, comme il elt escrit par Efdras le Prophete, que les femmes fouillees de fang menstrual engendreront des monstres. La seconde est. La trop grande quantité &su.perfuité abondante de semence seule accompaignee de trop gráde multitude de sang méltrual y affluant,de laquelle se faict grand nombre de portees:comme de trois,quatre,cinq & nó plus selo Aristote,qui dict que la femme ne pourroit enfanter d'vne portee plus de cinq enfans, iaçoit que Pline face métió au 7.liure de ló histoire,d'une femme qui accoucha de douze enfans: & Albucrasis d'vne autre qui auorta de quinze fo.pions enfans bien formez.Pie mirãdole escript en ses miradular; commencaires, sur l'hymme seconde, qu'en Italie vne allemáde accoucha en deux fois de vingt enfans.Aulus gellius liure io.chap.2.tesmoingne que du temps d'Auguste Cesar,vne siéne chainbriere des champs, feit cinq enfans. Lon escript de Dame MargueriteContesse de Hollande, l'an. 1313.regnant en France Philippe le Bel,ainsi qu'il eft recité en la mer des histoires au second volume en la chronique de l'Empereur Henry , enfanta vifs 363.enfans comme petits poulets , qui eurent tous bapteline:Ce que lon tient pour vn pur miracle excedant les limites de nature:parce que ladite Dame calónioyt les femmes qui font plus d'un enfant, & affirmoit opiniatreinent estre imposible,qu'vne femme eut deux enfans à vn coup engendrez d'un mesme pere:Dont en 1 R iiij punition de telle calomnie accusatrice de nature,conceu tel nombre d'enfans. De la semnence superabondante se faict aulli grande & enorme stature de corps,telle que nous auons veu en ceste ville de Paris en vn grand mareschal,& en vn autre qui estoit si grand que pour sa corpulence & grandeur prodigieuse, le monstroit au peuple & ne pouuoit quali se soustenir sur ses iambes, mais le failloit dresser auec des eschelles, estant droict rouchoit de la teste à vn haur plăcher. Se forment ausli de l'abondáce de seméce plusieurs parties superflues &inutiles:comme deux membres genitals l'on viril & l'autre foeminí tels que lon voit és hermaphrodites, deux, teftes, deux mains, fix doigts,quatre bras,quatre iábes, trois testicules, deux rattes , plusieurs lobes du foye: Plusieurs parties aufli plus grosses qu'elles no doibuent estre,comme la iambe plus grosse que tout le corps entier qu'auons veu en vn icune garçon en la ville d'Agen.Pareillement de l'abódance de semence accompaignee de chaleur abondante peut aduenir que les femmes degenerent en hommes ainsi que recite Hip.au 6.descpid.partic.8.aph.45. du corps de Phaëtusa femme de Pithee qui deuint velue par tout, mesme que la barbe luy creust au mento,& parloit d've ne voix virile:ce qu'il dict estre aussi aduenu en Thase en Namisie femme de Gorgippe. Amatus Lusitanus en la seconde centurie,curation trenteneufiemc,recice d'vne fille nommee Marie, à laquelle à la venue de les fleurs luy sorrift vn mé bre bre viril,qui estoit caché dedans au parauant, & ainsi la fille deuiñt male: Pline pareillement au liure 7.d'vne fille qui deuint garçon:nous auons ouy parlé de nostre temps d'vne fille laquelle [autant auec grande escousse vne fosse , sentist á l'instant sortir au bas du ventre deux genitoires accompaignez d'un membre viril , ains de fille deuint garion. La secode cause e. L'indigence & trop petite quantité de semence seule ou accompaignec d'vne trop petite quantité de sang menstrual y affluant de laquelle prouient souuentesfois defaut de corpulence, ainsi que nous voyons és Nains & és Pygmees desquels parle Pline en só liure 7. defaut aulli de quelque partie comme d'vn rein, d'vne membrane, d'vne vene, d'vn resticule, des deux bras,ainsi qu'auons veu nague. res à Paris vn homme fans bras, lequel faifoit toutes les actions qu'vn autre pouuoit faire de ses mains,assauoir auec son moingnon d'espaule & la teste,fendre du bois d'vne coingnee, clique ter vn fouet de chartier & faire plusieurs autres telles actions: & cependant beuuoit mangeoit -&iouoit aux cartes, auec les pieds: nous auons vcu aufli à Paris vne fort belle fille demeurant en l'hospital de la trinité, sans mains & n'ayant que les moingnons des bras qui couloir & befongnoit en tapisserie.Hip.au 2.liure des epidemies escrit que la femme d'Antigenes accoucha d'vn enfant tout de chair,n'ayant aucuns os, neantmoins auoit toutes les parties bien formecs. La troisieme est. L'imbecillité de la vertu formatrice ainsi que demonstre Galen au com.du 2. aph.de la premiere particule du 6.des epid.de la quelle naissent les parties chetiues,manques, & mucilees:comme aussi mal formees, comme en ceux qui ont la teste poinctue, ainsi que Thersites le plus difforme des Troyens. La quatrieme eft.La mauuaise cóftitution & conformation de la matrice qui est trop petite & anguste,ou tortue, hiulque, malioincte, inegale,le contournant ça & là:Car comme le plób ou telle autre matiere fusile iettee en vn inoule inegal,tortu ,ou autrement mal ordonné, faict la medalle defectueuse & hydeuse: aussi la matrice mal conformee conçoit des méftrueuses formes d'enfant: C'est pourquoy Hip. sur la fin du liure de genitura dict que la pluspart des mutiles manques & debiles, prouient de la vitieuse constitution de la matrice, qui est trop anguste, en laquelle le færus ne peut prendre croillance complerte: Comme aulli quand ell’est trop ample & spacieuse les enfans naissent de corpulence & ftature plus grande que leur pere ny mere: par tels moyens le fruict attaché de l'arbre & en. fermé dedas vn vaisseau estroit,ne peut croistre: Lon garde aussi les petits chiens nourrisen papiers ou vaisseaux estroits, de croistre. La cinquieme,est.La semence corrompue & vitieuse,ou qui est telle de soymesme,ou rendue telle par la mellange & corruption de certains excremens estans retenus en leur matrice , com me > peut auoir attiré melon voit naistre,en l'estomach,intestins &autres parties de nostre corps, de gros & lógs vers, voire pelus & cornus:vn scorpion au ccrueau comme tesmoingne monsieur Holier en fa pra: ctique:de là aduient que les femmes engendrent quelquesfois des animaux, comme crapaux, lezards & autres choses móstrueuses,nó qu'elles se soyét baignez(come aucuns veuillent iargoner) dedans quelqeau en laquelle auparauát par cas fortuit tels animaux ayent frayé & rendu semé ce, laquelle la femme par fa matrice & de la conceu tel animal: veu que telle femence pourroit estre suffoquee par la quárité d'eau,& qu'ausli la matrice n'attire point la semence sinon auec plaisir,& nefouure iamais fiu non au temps du coït,ou lors que les mois coulent:Nous auons veu vne femme laquelle ayant esté grosse neuf mois entiers, en fin accoucha de plusieurs bestes semblables aux grenouilles auec grande quantité de sang corrompu. Lemnius leuinus faict métion de la femme d'vn marinier laquelle au neufieme inoisde fa groisse accoucha d'vne maffe de chair sans forme,ayant de chacú costé deux anses longues d'vn bras , qui remuoit & auoit vie comme vne esponge, apres cheur de la matrice vn monstre ayant le nez crochu,le col long, les yeux estincellans, la queuë ague,& les pieds fort agiles,qui remplift toute la chambre de bruit & de sifflement,couroit ça là, & cerchoit les lieux secrets pour se cacher. Nicole Florentin recite qu'a Pile & encor plus en la Poulhe,les femmes sont fort subiectes à cocepuoir telles bestes hydeuses à cause des mauuaifes nourritures. Aucuns appellent telles be stes hydeuses harpyes, parce qu'elles resemblent à harpyes desquelles Virgile faict mention au 3. des Ancides, qui dit estre oyleaux monstrueux & rapaces,ayans visage de femme,les mains crochues,le ventre plein de vilanies dont elles infeCtoient toutes les viandes qu'elles touchoient. On les nommét aufli freres des Lombards, d'autant qce les femmes de Loinbardies y sont fort у suiettes (comme Gordon escrit) à cause de leur mauuaise nourriture des fruict & herbes, aimãs plus d'eftre bien vestues que bien nourries: elles lont appellees freres des Lombards , d'autāt que les femmes des lombards ( nation iadis fort odieuse)y estoyét fort subiecte. Et par ce que sont enfans ou amas monstrueux,on les appelle frere des autres qui sont parfaicts & accomplis : car ils sont conceus en vn mesme ventre & nourris d'vn mesme sang, parquoy on les pour dire fre peut ses vterins, par vne medisance à personne que l'ó hayt.Pour parler à la verité,il n'est pas croya-. ble que la matrice conçoiuent telles hydeuses bestes que les practiciens appellent harpyes, veu que les harpyes ne sont rien de vray,ains choses controuuees par les poètes: mais que celles beftes,que lon dict les femmes mettre hors leur matrice,quelquesfois ne sont animaux ayans vie & mouuement, mais seulement quelque amas conceus dans la matrice quelque téps apres que leurs leurs fleurs ont seiourné pensants bien estre enceinctes,comme loupins difformez de chair per ueuse,que lon peu comparer à cecy & à cela, pour quelque semblant qu'ils en ont:comme lon dit aussi des nuees,que l'vne resemble à vn cheual,l'autre à vn bæuf , l'autre à vn oyseau, l'autre à vn ballin,l'autre à vn cuf, à vn chandelier,à vn panier,& rien de tout cela:ainsi peut on bien dire de ces amas, que l'vn retire à vn crapaut , l'autre à vn escargot ,l'autre à vn lieure, l'autre à vn oyseau: mais ce n'est rien de tout cela:& ce corps n'a eu que vie vegetatiue, comme vne plante simplement, sans aucun mouuement de soy, ny aucun sentiment: Donc ce n'a iamais esté va animal non pas mesme reptile ou autre plus imparfait : Parquoy c'est grand abús de croire qu'il y en ait qui volent promptemét comme harpyes & fe vont soudain attaché aux cortines du lia preparé pour l'accouchement. Ie ne le peu croire fiie ne le vois le nc nie pas. toutesfois qu'il ne se puisse engendrer des animaux imparfaicts dedans le corps de l'homme & de la femme , veu qu'u grand monde il l'en engendrent,& que l'homme est le petit monde ayant les mesmes facultez & perfections que le grand monde:pourquoy aulli il est appellé petit monde. La Gxieme est la copulation enorme, detestable & immoderee incontinence, non seulement de la part des hommes, mais aussi des femmes, qui comme beftes brutes s'abandonnent à leurs appetits desordonnez sans respecter le temps & les loix ordonnees de nature:Dont aduient que les enfans naissent mutiles, manques , diformes, tortus, bollus,boiteux, hernieux, stupides, hebetez,bardes,stolides,destituez de sens & entede mens: Lemnius leuinus recite tels cnfans monftrueux naistre le plus fouuent en la Gaule belgique és pais maritimes , par l'incontinence des femmes & hommes mariniers,qui transportees d'vn insatiable cupidité à raison de l'absence longue de leurs maris recoipuent par trop, lu. bricquement lacoin&tance de leur maris à leur retour. I.a septieme est.La coniondion du mary auec la femme lors que les mois leur Auét: Car ce qui eft cóceu durant ce flux, naist prodigieux ,difor. me, boslu,boitellx,tortu, mutile, manque, imparfaict & monstrueux non seulemét en corps,mais aussi en esprit,affauoir stupide, lourdauit,hebeté, sor,depourueu de sens & entendement, ainli qu'auons amplement discouru au premier liure. C'est pourquoyMoyse au vieil testament defend entierement telle habitation & conionction du mary auec la femme. C'est pourquoy lc Prophere Efdras,escrit que les femmes fouillees du sang. ' menstrual, engendreront des monstres. ?' La huitieme. L'ardente & obftinee imaginatió que peut auoir la femme lors qu'elle conçoit, par quelque obiect, ou fonge phantastique, ou quelques visions nocturnes.Car la vertu imaginatiue, qui est la principalc, dónec aux hommes, ali grāde vertu & puissance, que comme le plus fouuenr elle change le corps de celuy qui imagine,aussi elle imprime la force à la femence conceuë:Qu'ainsi soit fi lors que la femine conçoit & lors que l'enfant n'est encores formé t qui est de quarante iours aux masles, & aux femelles de cinquante)si elle apprehéde ardemmét quelque chose,ou regarde attentiuement quelque forme ne faudra iamais en retenir l'impression en ce qu'ellQura conceu. Dont vous voyez aucunes enfanter des enfan's ayans marques de cerises ou de fraises, ou autres telles au sein desquelles on auoit ietcé du vin, ou vne foury, ou vne grenouille durant qu'elles conceuoient : d'autres, enfaniter des enfans tout couuers de verruces, taches, macules, ou ayant la leure fenduë: parce qu'elles auoient veu ou pensé ardemment'à tel. les figures durant la conception. Plusieurs en fans representer la forme de la chose que leur mere auoit auidemment souhaité, ou abhorré lors qu'elle les conceuoit. 'Heliodore esérit'que Perlina Royne d'Ethiopie, conceur du Roy Hydustes (tous deux Ethiopiens)vne fille qui estoit blanche,& ce par Fimagination qu'elle agira de la semblance de la belle Andromeda , dont elle auoit la peinture deuant ses yelix, pendant les embrassemens desquels elle deuint grolle. Da mascene atteste auoir veu vne fille veluë coinme vn Ours, laquelle la mere auoit'enfanté ainsi di forme & hideuse, pour auoir trop ententizeměč regardé la figure d'vn fain& lean yestu de pcău auec son poil, qui estoit attachee au pied de fon lic, pendant qu'elle conceuoir. Par semblable raison Hipp.sauua vne princesse accusee d'adultere, parce qu'elle auoit enfanté vn enfant noir comme vn more, son mary & elle ayant la chair blanche, laquelle à la suasion d'Hipp. fur abloute pour le portraict d'vn more semblable à l'enfant, lequel coustumierement estoit attaché à son lict. Parce faut que les femmes à l'heure & Jans ous mub . au temps que la conception se faict & rsque l'enfant n'est encor formé, n'aient à regarder ny imaginer choses monstrueuses. La neufieme est.L'alliette indecente de la mese, comme si eftant grosse fest tenuë trop longuement assise aiant les cuisses croilees: ou Pest bandee trop leventre, ou trop serree contre le ventre. Comme voluntiers font les cousturieres & tapiflieres: de cela naissent enfans courbez, boffus & contrefaicts, aucuns aians les pieds & les mains tortus, parce que telle assiette & situasion comprime le ventre, ains l'enfant ne s'y pouuant librement mouuoir ny estendre ses membres à l'aise,est formé manque & mutils, ainli que dit Hipp.sur la fin de genitura:Car có me auant que la plante sorte de terre , si elle n'a vne espace libre, & trouue vne pierre ou autre chose solide à l'endroit ou elle vient, naist tortuë & cngroffie en vne partie, & grelle en & l'autre: Semblablement les enfans naiflenr dif. formes,tortus, bollus, ou contrefaicts fils n'ont vn libre espace pour se mouuoir: d'autant qu'il eft 1 est necessaire qu'vn corps qui se meur en lieu preffé & contrainct, deuienne mutile & manque. La dixieme est. Cheuste ou coups donnez ou receus contre le ventre de la mere estant grosse d'enfant, selon Hipp.au liure de genitura, & aux liures des fractures & luxations: dont vient que l'enfant naist manque & mutile de la partie en laquelle aura esté blessé: aucuns tous les os rompus,desboitez & torturez:autres boiteux,boslus & contrefaicts:ou, parce que l'enfant deuient malade au ventre de la mere: ou que le nourrisfement dont il deuoit croistre, foit escoulé hors la matrice. Vray est, comme dit. Hipp. que si la blessure a esté fort grãde l'enfant auortera plustost que de naistre monstrueux. L'onzieme. L'vfage des viandes sales, ordes, puantes & estranges, que les femmes durant leur groisse, trăsportees d'vn appetit abominable appellépica & malacia, mangér:aucunes, des charbons, autres de la chaux viue, de la terre, de la chair cruë, d'vn pied de porceau:dont auient que les enfans en retiennent quelques marques: ainsi qu'ay veu yn garçon qui auoit vn pouce en forme de pied de porceau, La doufieme.Les maladies hereditaires ou ac. cidentales des peres & meres font les enfans monstrueux & difformes: Comme vn bollu engendre des enfans bossus derriere ou deuant, ou aians des bosses deuant & derriere si fort elleuces que la teste est à moitié cachee entre les S espaules, ainsi que la teste d'vne tortue dans sa coquille. Vne femme boiteuse,ou camuse,ou begue,engendre des enfans boiteux, camus ou begues: ce qu'aduient parce que comme dict Hip. au liure de genitura ne Auë suffisante quantité de semence de la partie mutilee qui est debile, ains telle partie mutilee est representee à l'enfant né: Pareillement, comme dict Hipp. au liure de aëre locis & aquis. Les peuples Macrocephales, qui auoient accouftumé au commencement de comprimer auec les mains ligatures & autres tels inftrumens la teste de leurs petis enfans, prisans beaucoup la figure longue de la teste, par succez de temps , ceste coustume degenerant en nature ont engendré des enfans ayans la teste longue & acuminee. La treisieme. La mixtion & mellange de semence faicte par copulation entre bestes de diuerse espece: chose abominable à voir & a en parler:tels monstres naissent souuent en Aphrique, aing que recite Pline , parce que les bestes de diuerses especes se meslent indifferemment ensemble. La quatorsieme.C'est l'aspect maleuole de quel que planette,lors principalement que la lune est en decours, ou au temps inrerlunaire: car ceux qui sont conceus en tel temps, ne naissent seulement diformes, laids,muţiles,chetifs,tortus,bos. fus,contrefaicts & maladifs: mais aufli font stupides,sors,lourdaux, depourueus de tous sens & entendemens, en tour & par tout inutiles:Dont les les Latins ont tiré leur prouerbe Quarta luna narus, quand ils veullent descrire vne personne disgraciee en toutes ses actions: Les Astrologues obleruent que durant les grandes Eclipses de so- leil plusieurs monstres naissent: que pareillemét la conionction & aspect quel qu'il soit de Satur- ne & Mars, rend les conceptions infortunees, difformes & contrefaictes. La quinzieme.Lesouffle du vent d'Auster lequel en Apulie, Aphrique, & autres lieux Meridionaux ,ainti que dićt Aristote au chap.4.du liure 4. de ortu animalium faict engendrer aux femmes yne infinité de monstres: dont est venu le prouerbe, semper aliquid mali adfert nobis Aphrica. La feizieme. La conionction des Dæmons auec les femmes qui est du tout fausse , du tout aussi repugnáte à nature & à nostre religió Chre stienne : parce la laisserons là pour telle qu'elle eft,& r'enuoirons le lecteur pour en sçauoir la fois Daeris. verité au liure de vierus de præstigiis dæmonú lib. 2. chap. 34. 35. & subsequens:Item à sainct Augustin en la cité de Dieu au chap. 22. 23. durs. facebus Jiure & à Rueff en ses liures de Conceptu & gearrief neratione hominis. Des Hermaphrodites. Lee Es Hermaphrodites, autremét nommez par Ules anciens Androgynes, comme si nous di- sions hommes-femmes, ou lan-femmes,font en- fans monstrueux ainsi qu'auons declaré nague- res: qui naissent auec double membre genital, CH AP. 'XIII l'vn masculin l'autre fæminin. Tels sont de quatre especes. Aucus,font Hermaphrodites malles, qui est celuy qui a le sexe de l'homme parfait & qui peut engendrer , & qui a au perinæum ( qui eit le lieu entre le scrotum & le fiege) vn trou en forme de vulue,toutesfois non penetrant au dedans du corps, & d'iceluy ne fort vrine ne semence. Autres font Hermaphrodites femelles, qui outre la vulue qui est bien composee, par laquelle ils iettent la semence & leurs mois,ont vn membre viril situé au deslus de ladite vulue pres le penil, sans prepuce, mais vne peau deliee', laquelle ne se peut renuerfer ny retourner , & est sans aucune erection:& d'iceluy n'en sort vrine ny femence,& ne s'y trouue vestige de scrotú, ne tefticules. Les troisiemes qui ne font ne l'vn ne l'autre, sont ceux qui sont du tour forclos & exempts de generation, & les inftrumés de leurs sexes du tout imparfaits , qui sont fituez à costé l'vn de l'autre, & quelquesfois l'vn deflus & l'au tre dellous , & ne l'en peuuent seruir que pour ietter I'vrine. Les quatriemes sont Hermaphrodites mafles & femelles qui ont les deux sexes bien formez & fen peuuent aider & seruir à la generation:& à tels les loix anciennes & modernes ont fait & font encores eslire duquel sexe ils veulent vfer, auec defence sur peine de perdre la vie,de ne se feruir que de celuy duquel ils aurót faict election, pour les inconueniés qui en pourroient aduenir: Car aucuns cn cnt abusé, & par vsage reciproque se seruoicnt de l'vn & l'autre sexe: à tels le tetin droict est comme celuy d'vn homme,& le gauche comine celuy d'vne femme Cælius Aurelianus appelle les femmes Hermaphrodites qui abusent de la nature de l'homme, Tribades, Plaure lubigatrices, Arnobius fri&trices. Ceste mellange de sexe ne se trouue seulement aux hommes & femmes, mais aussi aux bestes brutes,comme Pline chap. 49. liure 11. recire des quatres iumens Hermaphrodites nees au territoire de Trier, qui tiroient la coche de Neron. Archelaus, comme aussi le commun, mesmement les chasseurs tiennent pour certain que les lieures sont Hermaphrodites,& ont l'vn & l'autre sexe & font des petis. Mathiole n'est pas de cest aduis, & pése que l'opinion des chalLeurs vienne de leur fæcódité grande, parce que on ne les voit point diminuer pour le grand nobre qu'on en prene tous les iours : ains semble que les malles facent des petis aufli bien que les feinelles: mais à la verité,dit Machinle,ceste fæcondité depend seulement de la femelle, d'autant que(comme dit Aristote au 6.de histor.animal.chap.33.)estant pleine elle superfæte:& n'est fitoft deliuree.de les petis qu'elle ne retourne sou dain au malle & ne foit pleine,ains faict des petis tous les mois,nó tout à vn coup,mais à plusieurs parts, & par iours interposez:ains est fifæcode, que soit pleine,ou qu'elle alaicte ses petis, elle ne laisse d'endurer le mafle. La verité de cecy peut estre cogneuë par l'anatomie. I'en ay dilleque plusicurs lieures, ausquels ay trouué les marques . des deux sexes : ie me rapporte à la recerche que en pourront faire les autres. Platon en son conuiue, sous le nom d'Aristophanes, faict mention d'un troisieme genre d'hommes qui fust creé du temps premier des hommes , qui estoit non seulement homme & non seulement femme, mais Androgyne à sçauoir malle & femelle: lequel par apres pour la hautesse & orgueil d'auoir voulu prendre contention contre Dieu, fut miparty, & en fin vny & reioinct ensemble, com me auparauant,apres feftre recogneu.Mais Platon par ceste histoire fabuleuse demonstre la vio lence du peché, qui d'vn, faict deux: & la force d'amour qui come restaurateur & recóciliateur de deux diuisez, refait vn, &incite chacune des deux moitiez, se remettre en son entier. Moyfe pareillemét au liure de la generation semble inferer qu'Adã estoit Androgyne quadil dit que le 6.iour Dieu crea Adain malle & femelle, & que par apres la femme fut diuisee & feparce du corps d'Adam pour luy estre aide, d'autant qu'il n'estoit bon qu’Adam fuft seul;mais sous ce sens literal faut entédre ce secret de nature humaine, que la diuisió est cause du peché,comme l'vnion cause d'amitié: car il ne faut croire que iamais l'homme & la femme aient esté autremét qu'en deux corps diuisez. Galen au commen. de l'aph. 43. du.7. li. reprend ceux qui ont fortement & folement pensé que la nature des femmes surnaist bien aux hommes, mais non la nature des hommes, aux femmes. La > La cause des hermaphrodites est, selon l'opinion de ceux qui mettent sept cellules en la matrice, la superabondance de semence qui est receuë dedans la cellule qui est au millieu. Auicenne pense que les Hermaphrodites sont conceus, fi huit iours expirez apres les purgations naturelles la matrice conçoit: Car les premiers huit iours, dit-il, le masle ou la femelle est conceu: Lemnius Leuinus dict que quelquesfois les Hermaphrodites fengendrent, d'un coit indecent, à fçauoir quandoutre le commun vsage & commodité que l'ona de se comporter au combat venerien la femme tient le dessus, & l'homme le dessous, souuentesfois au grand despend de la santé, veu qu'ils en font rendu hernieux, principalement si cela ce faict le ventre plein. La vraye & leule cause des Androgynes selon Hip.eft que les deux semences, tant de l'homme que de la femme sont proportionnement egales tant en force qu'en quantité: desquelles la vertu formatrice qui tasche tousiours à faire son semblable, à sçauoir de la matiere masculine vn mal& de la matiere feminine, vne femelle, faict qu'en vn mesme corps est trouué l'vn & l'autre sexe, nommé Hermaphrodite. Monsieur de Gorrys ne refere la cause des Hermaphrodites à toute la semence, mais seulement à la partie de la seméce qui a vertu de former les deux membres genitaux,à sçauoir masculin & fæminin. Paul Ægineta parlant de la curation des Hermaphrodites, dit que les premiers troisiemes & derniers sont incurables:mais les seconds se peuuent guarir en extirpant les choses superflues & gouuernant la playe comme le traittent les autres vlceres. Pour cognoistre de quel sexe se doiuent tenir les Hermaphrodites, faut considerer les parties genitales: à fçauoir, file sexe fæminin est propre en les dimensions pour receuoir le membre viril,& fi par iceluy fuent les menstruës: Si le visageest fæminin ou masculin , les cheveux deliez ou gros:Si la parolle est virile ou grelle: si les tetins font semblables à ceux des homines ou des femmes: si toute l'habitude du corps est robuste ou effcmince: fils font hardis ou craintifs:& ont autres actions semblables aux malles ou aux femelles. Quát aux parties genitales viriles, faut examiner & voir s'il y a grande quantité de poil au penil & autour du fiege: car communement & quasi tousiours les femmes n'en ont point au fiege:faut aulli bien examiner si le membre viril est bien proportionné en grosseur & longueur: & si il se dreile, & fi d'icelluy sort semence. Par ce moyen on pourra discerner l'Hermaphrodice masle ou femelle,ou qu'ils seront l'vn & l'autre, ou qu'ils ne seront l'vn ny l'autre: Parquoy on iugera estre home,celuy qui tiendra plus de l’hóme que de la femme: femme, celuy qui tiendra plus de la femme que de l'homme: Si tient autác de l'vn que de l'autre, il sera appelle Hermaphro dite homme & femme. Neutre, celuy qui tiendra ny de l'vn ny de l'autre. a Le conformation premiere de l'enfant. CHAP. XIIII. ''Eft de ses differences & des choses requises à icelles, parlons maintenant de ce qu'aduient apres la conception,& des effects que produict la semece conceuë.Sitost donc que la matrice à receu les deux semences attirees auidement en fon sein, ferme soudain son orifice si estroictement que la poincte d'vne esguille n'y peut penetrer, (ainsi qu'auós nagueres declaré),de craite qu'elles ne rescoulent,les retient , soigneusement les embraffe & en icelles se recree & prent vn merueilleux plaisir.Par ce moyen les deux semences d'vne amitié mutuelle se mellent & fynissent ensemble de telle façon,que des deux est faicte vne de mesme nature & qualité. Vray est que la semence de la feinme nourijst celle de l'homme, non pas à la verité qu'elle soit du tout conuertie en la substance de la semence yirile,comme sont les choses qui nourrissent d'vne vraye nourriture,car,sı ainsi estoit la femence feminine ne feroit plus rié, &n'auroit aucune faculté,puiffance ny vertu pour estre le principe materiel & formel de la generation , ainsi que cy deuant, nous auons authorizé les deux femécesioinctes ensemble:mais elle nourrist la seméce virile d'y ne certaine volupcé & plaisir qu'elle luy apporte, beaucoup plus amyable & familiere que le sang menstrual,d'autant que luy est plus semblable, & que chaque chose plus facilement est nourrie & augmente de ce que luy est semblable.Eftans fi bien vnies, ne demeurent oysiues, mais excitees par vne faculté propre à la matrice commencent à effectuer leurs vertus cachees: ains dés le premier & fecódiour amassent leurs parties plus subtiles,plus chaudes,plus spiritueu Tes, & les retirent en dedans tout au millieu de la masse:separent d'elles les plus terrestres & grofsieres,desquelles les enuironnent à l'entour:bref par le moyen de la chaleur de la matrice de ces parties grossieres concreent vne pellicule fort subtile semblable à celle qui se faict sur le laict non escreme,ou à la toille d'araignee:de laquelle elles enueloppent toute la masse:de façon que tout est faict comme vn auf abortif,cest à dire, qui n'a encores sa coquille ferme & dure:ou bić comme vn æuf crud qui est deuestu de fa coquille n'ayant que la petite membrane:ceste pellicule àl'entour de soy a des filamens entrelallez, ensemble auec vne substance glutineuse & glaireuse,de couleur rouge & aucunement meslee de gros sang noir & au milieu quelque apparen ce de nombril,duquel est produitte ladite taye. Sermolina. Ceste peau subtile est celle que lon appelle fecoarrierefarica dine ou chorion, ou arrierefais, ou le lit de l'enFant, ou deliuráce:laquelle comme tu peus auoir attendu n'est faicte de toute la femence foeminine comme à pensé Aristote,mais des parties plus grossieres des deux semences ioinctes ensemble: laquelle aussi,apres le part sort tout en vn failceau,cstant espoisse d'vn gros pousse, semblable en en substance & couleur à la rate: Et telle est faicte dez les six premiers iours selon Hip.au liure de natura pueri,& ne sert seulement à contenir les deux semences enfermees, mais aussi à leur tirer aliment, par les orifices des venes & arteres qui se terminée en la matrice,par où est expurgé le sang menstrual hors de groisse en temps opor tun,lelquels orifices font appellez cotyledós,ou acetabules, & resemblent aux petites eminences qui sont aux extremitez des seches : par lefquels acetabules la secondine est attachee & liee de toutes parts à la matrice, pour la conseruatió & augmentation desdites semences:& tiennent mesme lieu en la matrice, quant à la nourriture du fætus,que les mammelles à la nourrisse, lors que l'enfant est né. Car comme la nourrisse presente les mammelles à l'enfant pour le nourrir: ausli la matrice mere nourrisse de la semence & du fætus,luy presente ses cotyledons ou venes en iceux desinentes, par les tuniques qui reçoiuent autant de venes & d'arteres qu'il en desinent ausdicts cotyledons:Ceste peau donc adhere de toutes parts à la matrice,de telle fortequ'elle luy obeist d'autant qu'elle s'estend & se dilate selon l'exigence de la chose contenüe , comme faict la matrice,conserue les semences , contregarde les vaisseaux qu'elle reçoit de la matrice pour la generation des venes,& arteres vmbilicales,& enueloppe tout le fætus: yray eft , que Vessalius n'est pas de ceste opinió qu'elle embraf· fe entierement le fætus de melme façon que la , coquille enuironne le blanc & iaune d'auf, ou comrne les autres deux membranes: ( ainsi que nous dirons tantost)l'enueloppent:mais qu'elle l'enuironne en forme d'vn cercle ou d'vne både large & bien espoiffe depuis la fourchette ou follette de l'estomach iusques à l'os ilium trauer fant tout à l'entour du corps & laissant les parties superieures & inferieures du corps. Ceste . tunique ou peau,defend le petit fætus de toutes les mauu zises humeurs qui peuuent estre enuoyees à la matrice apres la conception, ou de tout le corps ou des menstrues,& ne sont habi. les pour la nourriture & accroissement du petit: lesquelles humeurs vicieuses sont recenües entre ceste membranc &la matrice,& gardees iusques à l'enfantement,en quel temps elles seront poussees hors auec l'arriefaix & le fætus. De ceste premiere & exterieure tunique ( ou li aymez mieux des deux seméces) qui adherér aux parois de la matrice &enueloppét tout le corps tus,ou selon Vessalius le milieu du corps, sont produictes deux autres cuniques, l'vne appellee Allantoide, l'autre Amnios.L'allantoide est sem, blable à vn gros boudin farcy de chair, de fang. &de graisse, li nous croyons à Vessalius,ridee, linueuse & fort plissee,entre laquelle & la troizieme tunique(de laquelle nous parlerons maintenant)est receuë l'vrine du fætus, que luy est portee par vn propre &petit meat ou canal , qui vient de la partie superieure du fond de la velfiç,palle par l'ombilic,de là s'insere dans la capa $ du foe cité de ceste membrane:Car le fætus ne rend pas son vrine par les vreteres, mais par ce canal, qui est pour cela appellé vrachos,passe par l'ombilic & de là, dans la capacité de ceste tunique , qui à cfté ordonnee de nature pour la recepuoir, à fin que le fætus ne fut offencé par son acrimonie au cas qu'elle l'eut touché:vray est que Fallopius ne recognoit cette tunique Allantoide & dit qu'il n'y en a point & que l'urine & la sueur sont receuës dedans la runique Amnios, & que l'acrimonie de l'vrine peut estre temperee par la douce vapeur de ceste sueur, mesine que telle vrine sert beaucoup au fætus pour le soustenir & lupporter,à fin que par la pesanteur il ne rompe les lyens.La troisieme cunique est appellee Amnios ou coëffe, qui enueloppe de toute part la semence és premiersiours (car la semence de plus en plus fe contrainct & se ramasse tout en vn,& au milieu de soy est rendue plus subtile plus fpiritueuse & plus vigoureuse)és iours subsequens enuironne & enueloppe de toutes toutes parts le fætus comme vne chemise fort delice, fort tenue, mollastre & delicate, à raison dequoy est appellee agnelette: laquelle le petit foetus sortant du ventre de la mere apporte le plus souuent auec foy,quelon diæt luy eltre vn presage de bõ heur & de toute fælicité:Aussi par vn commun prouerbe lon dict estre né coeffé,non pas à la verité qu’estát vestu ou coeffé de ceste membrane (qui tousiours ne couure pas tout le corps , mais le plus souuent ne palle les espaules, & quelques a fois couure seulement le visage ) il en soit plus heureux que les autres :mais, que cela demostre que l'enfant, ne l'est pas beaucoup tormenté à fortir:car du grand remuement que font quelques vns enfans,ilrfen despouillent entieremét: ains que ledit enfant a esté heureux en son enfă tement: L'on dit aufli que telle chemise,ou portion d'icelle portee sur soy garde de tout peril & dager:mais ne vousy fiez pas.l’ay ouy dire quc les magiciens & forciers font grand cas de ceste peau desechee, en leur sorcellerie, ié m'en rapporte à ce qu'en est.Aucuns disent aufli que les enfans nez auec ceste coeffe font estimez heureux par ce qu'ils naissent plus mols,mornes & paisibles de nature:dont aussi procede quelque plus grande modestie qui les fait cherir & aymer & que de là ils paruiennent à grandes faueurs, biens & honneurs. Toutes ces trois membranes font fort deliees resemblans au commencemét à petites toilettes d'araignees:& font les vnes sur les autres, & en plusieurs licux & endroicts sont vnies & attachees ensemble par certains filets subtils,qui võr espars les vns entre les autres,& ainti se fortifiét Comme vne corde,ou tissu de poil ou de lainc ou de fil,acquiert grande force par complicatio des choses allemblees,combien que chacune d'icelle separément soit fort foible : Qu'ainsi soit la temne grolle,dance,faute, chemine, faict e. xercice violent le plus souuent:l'enfant pareillement se remue quelquesfois violentement au Yentre ventre de la mere, & pour cela lesditres membranes nc se rompent point,sinon à l'heure que l'enfant veut sortir & naistre: Quidonne à cognoistre,outre la singuliere prouidence de nature, que ces membranes sont rendues fortes par vn mutuel entrelassement d'icelles les vnes auec les autres en forme d'vne toille tissue:vray estque les Anatomistes font fort differens touchant la substance, la grandeur,& situation de ces membranes, ausquels ie renuoye le lecteur diligent, n'estant nostre but en ce lieu traicter de l'Anatomje qu'en ce qui concernera l'exigence de la matiere presente. Outre ces membranes, se forme le nombril qui n'est autre chose qu'vn corps blanc, faict come vn cordon de cordelier, fors qu'il n'a pas ses næuds fi releuez & eminens par dehors tout à l'entour,ains eft en diuers lieux bofla en forme de næuds esleuez seulement d'un costé, qui à la verité sont plustost tuberositez variqueuses que neuds: desquelles les sages femmes sottement presagissent le nombre des enfans qui naistront par apres:& disent que quand leur production tourne a l'entour du col,c'est ligne que l'enfant qui aura telle reuolution, sera pendu: nous parlerons de cela cy apres.Il commence & sort depuis la masse de chair,que lon appelle cotyledós enflez(qui sont les orifices des venes & arteres de la matrice)& eft comme vn amas de ceste gráde multitude d'arteres & de veñes quafi capillaires bien petites & deliees semblables aux der nieres racines d'un arbre plátees en terre,semees parmy le chorion & chacunes respondantes aux venes & arteres de la matrice:lesquelles faccouplants ensemble deux à deux :en fin degenerent en gros vaisseaux : aflauoir toutes les venes en deux venes insignes , mesmement lesdites deux venes, si toft qu'elles son eslonguees tant soit peu de la membrane chorion , & l'approchent de l'ombilic,degenerent en vne vene appellee vmbilicale, qui est fort ample,de façó qu'on y mettroit ailément le fer d'vne grosse esguillette. Les deux arteres,demeurét a part sans fvnir & ioindre aucunement ensemble finon rarement,nó fi grosses toutesfois à beaucoup pres, que les venes & ce d'aucát qu'il failloit plus de sang à l'enfant pour la generarion & augmentation que d'efprit vital. Outre ceste vene vmbilicale, & ces deux arteres,y a encores vn autre vaisseau, que les Anatomistes appellent Purus vrachus, par lequel apres que toutes les parties sunt formees, l'enfant iette son vrine dedans la capacité de la tunique Allantoide selon Velfalius,ou dans la tunique Amnios seló Fallopius: mais és derniers jours prochains de la natiuité de l'enfant , ledit vrachus se ferme, & le feche: Alors le masle iette I'vrine par la verge, & la femelle par le col de la vcllie dedans l'Amnios. Ainsi le Porus Vrachus ne faisant plus son vlage lendurcist comme vn tendon,& sa cauité se cloft, qui est cause qu'elle ne peut estre cogneuë & apperceuë dans l'ombilic au sens de la vene, veu que la vene & les , 1 deux arteres auec le porus vrachus(dont est con- stitué le nombril qui est fait le neufieme iour) cftans ensemble se redoublent & entortillent & font certains noeuds comme la ceincture d'un Cordelier ainsi qu'auons dit. Et cesdits næuds ainsi anfractueux n'ont esté faits sans grande vtilité, qui est ,à fin que le sang conduit au corps de l'enfant fust arrefté & celsa vn petit à son cours, à fin qu'il fust plus parfaitement elaboré, cuit & digeré, ainfi qui le faict aux vaisseaux spermatiques eiaculatoires: aufli lesdits vaiffeaux ombilicaux ont esté faicts de longueur de plus de demie brassee pour la raison predicte, tellement qu'à d'aucuns enfans on trouue ledit : nombril entortillé vne ou deux fois autour du col & autrefois autour de leurs iambes.Outrela vene,deux arteres,&ľvrachos,encor' faut-il con Giderer deux tuniques, ou plustost vne tunique faite de deux, qui vient du chorion & eft eltéduc tout le long du nombril, aux vaisseaux duquel, adhere & fert de rampart,de ligature & couuerture qui les attache enseinble & couure iusques au pertuis de l'ombilic de l'enfant:auquel ombilic la vene ombilicale ensepuelie,fen ya iinpláter à la partie caue du foye:où se diuisant en deux, clle fait, selon Galen,la vene porte & caue. Et les arteres separees tout le long du nombrilli, colk que foncentrees, fe vong ietter dedans les deux Iliaques,lesquelles ils constituent comme toutes les autres, ainsi que nous auons dit de la vena pour porter l'esprit vital à coutes les parties de T a l'enfant. Les deux tuniques ou pluftoft double tunique,n'entre dedans le corps de l'enfant,mais demeure à l'entree & semble constituer le cuir exterieur & pannicule charneux de l'enfant. L'enfant, comme auons dit, recoit son aliment & vie au ventre de la mere par l'ombilic, & ne prend aucun alimét par la bouche: ny aulli pendant qu'il elt au corps de fa mere, a aucun vlage des yeux, du nez,des aureilles,ny du siege:dauantage il n'a befoing de l'office du cueur:car le sang fpirituel luy est enuoyé par les arteres Ombilicates aux arteres iliaques,& d'icelles à toutes les au tres arteres, par lesquelles l'enfant respire:& partant l'air n'est pas porté des poumons au cueur, mais du cueur aux poumons, tellemét qu'ils ne trauaillent point en la generatió du sang, ny des esprits vitaux par le benefice des poumons. Car ces choses estans ja elaborees, cuites & digerees par la mere , sont propres à toutes les parties de l'enfant: lequel ne doit estre encor’appellé enfant,tant que toutes ses parties soient formees & figurees, & que l'ame y loit introduite:inais sera appellé fætus,ou embryon,ou pullulát,ou nailsant, ou meurissant. Voila les parties qui sont premieremét formees de la partie plus terrestre, grolliere & exterieure de la seméce fæconde,cóceué dans la matrice. Parlons maintenant de la formation des autres parties. La semence donc, parce que, comme auons dir, famalle tousiours & fynist le plus qu'elle peur estroicteinent;au dedans, & en la partie du milieu, milieu : a des vertus & facultez beaucoup plus grandes qu'en les parties exterieures: si toit que les tuniques & vaisseaux ombilicaux sont créés, és neuf premiers iours : és iours subsequens, de la semence qui est au milieu, se suscite vn esprit subtil & plein de chaleur,moderateur de toutes les facultez, & premier autheur de la generatiö, qui faict efleuer en melme temps trois petites ampoules semblables à petites perles , ou gouttes de laict coagulé, lesquelles sont les rudimés & premiers commencemés de trois parties nobles, foye, cueur, cerueau : & par meline moyen iceluy esprit nullement oisif diuague & voltige par toute la semence & d'icelle tire les traces premieres de toutes les parties du corps en melme temps,eftant soigneux de toutes egalement: si bien qu'il est credible que toutes les parties du corps toutes ensembles & l'vne aufli toft que l'autre, reçoivent les premieres traces & lineamens de leur conformation : qui par apres lone paracheiiees , & perfectement conformees, non toutes ensemble & en meline temps, mais chacune à part, selon que la dignité * neceflité d'vne chacune le demande. Ainli a prononcé Hippocrates que toutes les parties du corps sont formees & augmentees toutes ensemble & en -vn meline temps,non l'vne plustost, l'autre plus tard: que toutesfois celles qui sont les plus dignes,excellenies & plus necessaires,apparoissent les premieres, non toutesfois les premieres creés ou formees: tellement que le septierne iour lap peut voir desia quelque apparence & marque & de cest ouurage, ainsi qu'Hipp. au liure de natura pueri enseigne d'vne chábriere menestricre. Quelques jours apres le septieme, les trois nobles parties, cueur, foye, & cerueau, estans perfectement conformees: ainsi que les architectes maçons & charpentiers aians ietté les premiers fondemens d'vne maison , edifient & bastissent le reste du bastiment : aufli cest csprit conformateur , apres auoir balty ces trois principes dót toute la vie & forces du corps dependent, faict les os qui sont comme fondement des autres parties, leurs acquiert de peu à peu vne dureté, les asseure & rend fermes auec ligamés,les reuest d'vne membrane: entre les os formez les premiers les os deslles, puis lesvertebres. Les os ainsi elbauchez, il fabrique tout le reste des parties & leurs donne telle substance, figure, situation, colligance qu'est necessaire à la vie & entretenement de tout le corps: En fin apres auoir formé tout le corps, pour enferrer & contenir en bonne vnion toutes les parties du corps & les defendre des iniures externes, le couure, l'enueloppe tout à l'entour d'vne peau faicte de la semence, non pas d'une chair desechee, comme aucuns ont pensé. Par ainsi toutes les parties du corps apparoissent au vingtseptieme iour aucunement formees & figurees, mais plus perfaictement le trentieme iour és malles, au trentefixieme és femelles. Les anciens ont comprins par ces deux carmes le temps de la con ception oeption & de la formation. Sex in laéte dies: ter funt in sanguine trini: Biffeni carnem:ferseni membra figurant, Et autrement. Inie&tum femen, er primis cerne diebus Bi quafi lac:reliquifque nouem fit fanguis:at inde Consolidat duodena dies:bis nona deinceps Effigiat:tempúsque fequens producit ad ortum. Tales enim predicto tempore forma videtur. Voila cóment les parties solides sont conformees de la pure semence & sans aucune mellange du sang menstrual,dedans le trente ou trentefixieme iour. Quel temps expiré,le lang est attiré de la matrice par les cotyledons, à fin de remplir les espaces vuides , qui sont entre les fibres (permatiques du foye, & luy acquerir vne confiftéce ferie & folide. Qu'ainsi soit nous auons obferué autrefois vn fætus auorté aagé de quarante iours, de la grandeur d'vn demy doigt qui auoit toutes les partics bien & du tout conformees,& lesquelles estoient toutes blanchaftres, excepté le foye, qui estoit rougeaftre:fa teste estoit aussi grosse qu'vne auellaine, plus grande & grosse que tout le reste du corps: les yeux for, tans dehors & eminens comme és escreuiffes: le nez, oreilles, bras, mains, pieds apparemment estoient distinguez: le tour couuert d'vne peau fort tenue & lucide , par laquelle on voyoit facilement tout le dedans, qui estoit tout blanc,rien de rougeastre sinon le foye, semblable à du sang caillé, auquel,de la membrane chorion, se ren . que doiét par l'obilic plusieurs venos pleines de sang. Les quarante iours expirez, les parties spermatiques formees, commencer à se remplir de chair par le moyen du sang qui leurs est enuoyé du foye du fætus, lequel il atrire de la matrice pour sa nourriture, par les cotyledós & venes ombili. cales. Le reste du teps,tout le corps l'augméte de peu à peu & deuient plus sec par le moyen de la chaleur , qui y accroist de iour en iour, de façon les membranes, nerfs & peau f'affermissent, les ongles au bout des doigts, & le poil à la teste commencent a prendre racine. Voyla le temps ordinaire & accoustume de nature, auquel les parties du corps sont formees, augmentees & fortifices au petit. Toutesfois selon l'opinion d'Hippocrates au liure de natura pueri, le temps de la conformation du petit,au ventre de la mere ,eft diuer, variable, & incertain, & ne se peut limiter par certain espace & terme de iours:de façon que les parties sont coformees, maintenát pluttost, maintenant plus tard que de trente ou trentesix,voire quaráte iours. Qu'ainsi soit, l'experience quotidiane le demonstre. Nous voyos des enfans'auortez à trois mois , qui n'ont poil ny ongles, & ésquels les oreilles, les paulpieres, ny les doigts sont encores apparemment distinguez, Autres qui sont perfectement conformez de toutes leurs parties à six sepinaines. La cause de ce,eft, la force ou imbecillité, tant de la femen ce que de la vertu conformatrice:tellement qu'à voir des enfans auortez & venus auant terme, n'est > XV. Siccolt que n'est poslible d'asfeurer de leur aage par aucuns signes & indices qui soient certains. Dupremier sentiment o mouuement de l'enfant au ventre de la mere. CHAP. I de l'enfant est formé & accomply entierement de toutes ses parties sinon du tout fermes & consommees, à tout le moins entieres, il commence à fentir: mais non pas fitost à se inouuoir, parce que le mouuemét, outre que c'est une action du cerucau , qui comme est le dernier formé (pour le moins ayantapparence d'estre formé) d'entre les parties nobles, aufli il exerce le dernier ses functios animales:en. core est requis pour le mouuement, que les parties soient fermes & dures aucunement: quelle fermeté & dureté elles ne peuuét acquerir qu'auec long espace de temps. C'est pourquoy Hippocrates au liure de natura pueri, dir, que l'enfant formé.comméče å se mouuoir & calcitrer, si tost que ses os sont rendus plus fermes & aucunement durs:ce qu'aduient enuiron le croisieme mois au mafle, & à la fernelle au quatrieme: mesme il donne vne certaine regle pour estre afseuré & cognoistre ce mouuement,qui est. Siau temps que l'enfant est formé, tu adioustes deux fois autåt de temps, tu sçauras le temps du mou. uement de l'enfant:coinme aulli,G cu double le temps du mouuement,tu auras le temps de l'enfantement, Parquoy li lemalle est formé le trentieme, ainsi que nous auons dit, il fera son premier mouuement au nonantiemcjour, qui sont trois mois: fi la femme est formec au trentelixicme, ou quarantieme iour, & adioustez à ce nombre de iours,le double:vous aurez trois mois dix huit iours,ou quatre mois. Vray est que ce téps du premier mouuement de l'enfant au ventre de la mere,n'est du tout certain & arrefté, mais inconstant & variable. Car comme le temps de la conformation ne se peut determiner par certain espace & limite de iours: ainsi faut-il iuger du temps du mouuement,& l'estimer estre variable à la proportion du temps de la conformation. Car vous voyez plusieurs femmes grosses soit de masle, ou de femelle, lesquelles Tentent tousiours le premier mouuemét de leur enfant au quarantedeuxieme iour, autres au troisieme mois, aucunes a my-terme de leur groisse,plusieurs à qua tre mois, qui sentent comme vne titillation & chatouillement d'une mousche volante. La caufe de ce mouuement tant incertain'& inconstant doit estre referee, non au sexe, ny a quelque fa le corps à culté occulte: mais aux forces & complexion du fætus,ou au naturel de la mere.Combien que de la plus part il aduient que le masle, face son premier mouuement plustost que la femelle ne faict le lien: parce qu'il est engendré d'vnc femence plus chaude & seche,plus forte & plus robuste, quela femelle. DS i for CHAP. XVI. را TUR SCT > Du temps que l'enfant formé reçoit l'ame. I est tout certain , ainsi qu'auons discouru au second Chap.de ce liure, que la semence, dót est conceu l'enfant,contient en soy par puissance l'ame naturelle, sentiente, & mouuente: & que, outre la chaleur diuine & etheree,dont est plei. ne,& douce & qui luy est impertie exterieurement par l'influence & mouuement des cieux & du soleil, encores apporte elle vne autre chaleur auecsoy du corps dont est decidue, laquelle est le siege & instrument de l'ame. Parquoy ces trois ames tant naturelle, sentiéte, que mouuéte sont inserees , donnees, & conferees auec la semence, inseparables d'elle,&tousiours presentes:qui ne viennent exterieurement ny des cieux,ny dusoleil,ny d'ailleurs que des deux parens qui ont rendus & conferez leurs semences : vray est qu'elles sont affopies, cachees & comme enseuelies en la semence és premiers iours de la conception:mais fitost que la semence est conceuë, font excitees par la vertu de la matrice de sortir hors,& quafi de felueiller de leur assopifsemét, & lors elles commencent à f'effectuer & mettre en auát leurs puissances & facultez par certaines operations. La faculté naturelle comence toute la premiere,qui suscite la vertu contormatrice pour leparer de la semence les parties plus terrestres d'auec les subtiles, faire des tuniques vailfeaux necessaires pour la commode nourriture de l'embryon futeur,conformer toutes les par > ties du corps du fætus.Apres la conformatrice, la faculté nutritiue vient en besongne, laquelle ne delaisse iamais son ouurage, soit le fætus encor' au ventre de la mere, loit hors de la premiere demeure, ayant pour compaigne la faculté auctrice, sinó tousiours, pour le moins à certain temps.La sentiente ne feuertue qu'enuiron au trente fixieme ou quarantieme iour, alfauoir lors que le fætus est conformé & plus accommodé des instrumens du corps : car l'embryon és premiers iours de la conformation il vist à la façon des plantes.La mouuente ne f'employe à l'ouurage qu'enuiron le trois ou quatriesme mois, à çauoir,lors que le cerueau ,duquel toute sa force depét, est du tout conformé(qui le der. nier des trois parties nobles est cóformé)& que les os à la lógue, ont acquis quelque solidité dureté & fermeté, sans laquelle l'actió de mouuoir ne le peut exercer . Donc ces trois facultez eftás toutes ensembles., & en inefmes téps presentes en la semence.& à l'embryon, ne s'effectuét toutesfois toutes ensemble, mais l'vne apres l'autre. La plus excellente,& comme la Royne & Princesse de toutes, se manifeste la derniere, qui est la me intelligente,& raisonnable:laquelle ne vient de la semence & n'eft contenue en la semence, comme les autres ames,iaçoit que la seméce luy apporte quelque pollution,ainsi que demonstre le peché originel, à l'occasion du peché de nostre premier pere,mais est creee de rien,non engédree de quelque chose par ce grand Seigneur & & & createur de toutes creatures, infusee & im- mise dedás le corps de l'embryon tout en vn in- ftant, non plustost qu’apres que le corps est ar- ticulé, accomply & conformé entierement de toutes ces parties ; assauoir enuiron le 3. ou quatrieme mois,plustost ou plus tard: mais sou- dain que le cueur & le cerueau ont leur entiere perfection,& que le fætus commence delia à se mouuoir.Telle en a esté l'opinion d'Aristote, iaçoit philosophe ethnique au chap.3. du liure 2. de ortu animalium, où il enseigne que les ames succedent les vnes aux autres par certain temps interposé,& dict qu'en la conformation du fortus,le fætus est premierement faict animal: puis homme.Les theologiens sont de mesme opinió, entre les autres S.Auguftin,S.Hierosme, Origene qui disent, que Dieu n'a creé l'ame désole commencement du monde auec les anges,ny auec l'ame du premier homme Adam:mais elle n'estát par luy creee auparauant, & n'ayant eu encor'aucune existéce,la cree au corps du fætus ia creé & formé, non qu'il y ait quelque disposition ou preparation en ce corps ia formé, dont elle puisse eltre fuscicee, de la façon que les autres formes sont suscitees de la matiere bien preparee en laquelle elles sont receués & du corps qu'elles doibuent informer,& par le moyen dis quel elles doibuent subsister. Carlame raisonnable subsiste sans le corps, & ne depend aucunement de luy poursa subsistance, bien est creee en luy,non hors de luy:parce qu'elle doit habiter en luy & l'informer:exercer ses functions en luy, non par luy,comme par son instrument,d'autát que les functions n'ont rien de commú auec celles du corps:encores qu'icelles soyent plus loiables & plus heureuses quand le corps est bie disposé que quand il se porte mal, ou à quelque empeschemét. Dont pouuos colliger ou qu'elle mesme se prepare so domicile, ou que telluy est só preparé d'vne certaine ordónance & volőté de Dieu qui à cree tout les deux.Or que l'ame raisonable soit crece au corps du fætus apres qu'il est ia formé, vous le pourrez colliger de l'Exode,ou il est recité que Dieu a creé l'homnmcen prenét de la poudre de la terre : & a inspiré en la face le spiracle de vie,dont à esté faict homme en ame viuante:Il ne faut penser,diet Sainą Augustin,que cespiracle de vic ayt esté quelque soufAe ou defuxion d'haleine, qui soit forty de la bouche de Dieu(d'autant que Dieu est incorporel,de nature pure, simple & nullement composec)mais la mesine nature de l'ame, qui est vn efprit plein de raison & d'intelligence. Semblables ment du 21.chap.de l'Exode,ou Moyfe commade que lon punisse de mort celuy qui aura frappé la femme grosse, qui sera auortce d'un enfant ia formé:ou de mulčte pecuniaire, si l'enfant dót elle sera auortec n'est encores formé. Pour celte cause il ne faut croire que l'ame soit deriuec des peres & meres, ainsi que le corps des semences d'iceux, mais qu'à chaque moment est creć: voire commedia S.Augustin est crece en l'infu fant, CHAP. XVII. L sant,& infusee en la creant. Les parolles de S.Au. gustin sont:Anima infundédo creatur& crean- do infunditur, La situation de l'enfant au ventre de la mere. 'On ne pourroit asseurément determiner quelle situation doit auoir l'enfant au ventre de la mere, d'autát qu'elle n'est trouuce semblable & perpetuelle en toutes femmes grosses: mais diuerse,tant aux femmes mortes qu'aux viues, ainsi que l'obseruation anatomique le de . monftre:aux viues,quand il est besoing de l'ope. ration manuelle pour les deliurer, ne pouuans naturellement accoucher: auxmörtes, quand on disseque leurs corps mort si toft qu'elle ont rédu le dernier soufpir. Toutesfois Hippocrates au - liure de natura pueri, dit que la situació la plus naturelle & plus commode au ventre de la mere, pour le bon portement de l'enfant tant du malle que de la femelle , est qu'au quatrieme mois lors qu'il commence à se mouuoir, il s'explique quelque peu, dilate & eftéde plus au large son domicile c'est à dire la matrice où il est enfermé:si que la matrice commence à feflargir de toutes parts &en tous sens,c'est à dire en log, large & profond:sur la fin de la groisse & proche de l'enfantement, qu'il ait l'espine du dos mediocrement courbee & Heschie, les cuilles quelque peu droictes,les gras des iambes redou blees contre les fesses, G que les talons les touchent:les bras estendus sur les hypochondres, yeux adhe les coudes flechis, le long des cuisses, les mains appuyees sur les genous & les touchants de la paume,la face legierement courbee & appuyee sur les mains de façon que le nez penche au milicu des mains & des genoux, & les rent aux poulces des mains. Toutesfois en telle situation il y a ceste difference entre le malle &la femelle, d'autant que le masle à le dos tourné contre le dos de la inere, & le deuant vers le ventre de la mere:au contraire, la femelle a le dos cô, tre le ventre de la mere, & le deuant du corps tourné vers le dos.Ceste situation se voit manifestement à l'enfantement: lequel quand il ap. : proche, monstre apparemment, que le masle le plus fouuent a la face tournee contre l'espine & liege de la mere:& la femelle au contraire: Dont nous pouuons colliger que la plus naturelle fituation & position de l'enfant au ventre de la mere, est,qu'il represente par son habitude v , ne forme spherique & toute ronde de tous ses . Desciz Velsalius n'approuüe point ceste forme sphe-, rique de l'enfant au ventre de la mere, qu'il toit tellement en rondeur, que la face touche sesgenoulx:parceque telle figure est du tout extreme; mais celle qu'il a obserué la plnaturelle & plus commode pour l'enfant: C'est qu'il ait l'espine quelque peu droicte, la teste mediocrement abbaissee,les bras appuyez & croisez l'vn sur l'autre les mains eftendues sur les iouis d'vn costé & d'autre, les cuisses ioinctes l’yne à l'autre , les genoux genoulx appuyez & croisez l'on sur l'autre,quelque peu courbez,les pieds aulli estendus & expliquez:Il estime ceste situation estre exactemét moyenne,seule fans douleur, moins laborieuse que pas vne,& en laquelle chacuns articles & ioinctures ont leurs libres mounemens:Au contraire toutes les autres figures sont pleines de douleur,labeur & de molesties. Ce que nous tenons pour vray & recepuons conforme à la do: Etrine de Galen ,où il parle du mouuement des muscles,mais si vous y regardez de pres , la la lic tuation qu'Hippocrates donne à l'enfant au Vétre de la mere eft moyenne, non à la verité exactement moyenne entre grande extensió & grāde flexion, mais tellement moyenne qu'elle ne peut estre douloureuse au petit fætus, laquelle pollible feroit douleur à vn ieune garçon ou bie? en vn enfant quelque peu grand. Car l'enfant qui est encor au ventre de la mere, eft mollastre, tendret,douillet & duquel le corps se peut Hefchir & mener de toute part & en tout fens : & pour ceste cause encores que nous admettions, que çeste situation ne soit exactement moyene, fi eft ce qu'ilà pleut à nature de fituer l'enfant de ceste façon au věnfre’de la mere:parce qu’oua tre qu'elle n'est aucunement douloureuse,la me re peur porter sa groisse beaucoup plus facilemét &plus à son ayse;lerifàni eftanten telle situatió. Car l'enfant estant ainsi amallè'en vne figure spherique,jaçoit qu'il face la tumeur du' ventre plus eminente & plus grolle : pour le moins it 1 ne monte pas si haur,& ne presse pas tant le dia- . phragmeny l'estomach, ny excite des estouffemens par aucun empeschement de respiration: desquelles les femmes grosses le plaindent fort, & disent qu'elles estouffent,tout & quantesfois que leur petit festent & se remue en haut, encores qu'elles ne soyent aucunement subiectes à telles suffocations.D'auantage de ceste situation qu'Hippocrates approuue au fætus, il en vient vne autre grande vtilité, comme dict Auicenne, c'est que de ceste situation l'enfant fen tourne beaucoup mieux & plus facilement quand l'enfantement est proche pour sortir la teste la premiere. Or, f'il y a deux enfans au ventre de la mere soyent masles ou femelles:ils y sont tellement situez que l'on regarde le ventre de la mere, l'autre le dos en la meline situatió qu'auez apris d'Hippocrates. Tous les deux sont reueftus d'vne melmesecodine ou arrierefaix ainsi qu'auós dict cy deuant,feparez seulement de la tunique, Amnios qui estleur chemise delice cóme vne petite peau: quelquesfois aussi chacun a son arrierefaix, prin cipalement si l'vn eft mafle & l'autre femelle, de quelque sexe qu'ils soyent, tout deux malles, ou femelles, ou l'vn masle & l'autre femelle,chacun a son propre canal ombilical par le moyen duquelil prend nourriture,lequel faict plusieurs grandes & longues reuolutions : en d'aucuns, nous l'auons veu rourner tout autour des cuisses & monțer iusques au col;en d'autres se plier a à l'entour des aisselles & des bras, & cela le plus fouuent. Tousiours il fentrelalle à l'entour du col, & y faict deux trois, voire plusieurs tours, nous auons parlé cy deuant des presages que les sages femmes font des næuds & reuolutions de ce canal ombilical. Sont plusieurs autres situations de l'enfant au ventre de la mere, toutes contre nature. Vne par laquelle l'enfant a la teste & les pieds abbailfez contre la bouche de la matrice: autre, les genoux:autre, le dos: autre, les pieds & les mains haut elleuees:autre, le ventre tiré contre bas:au ) tre, les pieds que les Latins appellent agrippas: Pacebisang autres, la face haut esleuee & les inains ioinctes & plusieurs autres situatiós, desquelles tu pour Escherinis radi roch ras voir Rueff.& Rhodion. Comment l'enfant est nourry au ventre de la mercecom quels sont les excremens de sa nourriture. I la semence, d'autant qu'elle a vie le moins vie vegetatiue & telle qu'ont les plantes,& eft vn animal non actuellement, mais en puissance,est nourry de la seinence de la femme , és premiers iours de la conception, & augmenté du sang menstrual,fuiuant ce qu'auons bien amplement declaré cy dessus:il est necessaire que : quand l'enfant est formé & commence a prendre quelque croissance, soit nourry:11 prend fa Il nourriture du sang maternel,soitméftrual ou no menstrual, toutesfois contenu aux venes de la mere , lequel il attire d'icelles par les venes om . bilicales,duquel sang la mere mesme est nourrie: & ne faut penser qu'il attire la partie plus pure & benefique du sang menstrual, ainsi qu'estime monsieur Fernel qui a recogneu trois parties au sang inenstrual: vne benefique, dont l'enfant est nourry au ventre de la mere:l'autre malefique & impure qui est le vray sang menstrual, qui est poussé hors par les vuidanges apres l'accouchement:& la tierce mediocre, qui est conuertie en laict, portee aux mammelles: car lì l'enfant est nourry du sang menstrual au ventre de la mere, il est nourry de tout le sang non separé, non d'vne partie benefique d'iceluy. Vray est, qu'estant attiré par luy & porté au foye,il préd quelque elaboration & coction en son foye, dont il est purifié & rédu moins crud & pituiteux pour la nourriture du perit: mais pour cela il n'est autre que sang menstrual entier non vne partie du sang menstrual : loint que ce sang menstrual n'ayant aucun vice en soy, & ne pechátau corps de la femme que par sa quantité , ne pourroit estre mauuaise nourriture au petit, puis que fa mere en est nourrie. Et au cas qu'il y euft quelque vice en ce fang, ce vice viendroit de la mauuaise habitude du corps de la mere, ou de quelque meslange d'humeurs vicieuses amaffees au corps de la mere,non de ce fang. Et ne faut penser que nature soit tant mal soigneuse du petit conceu , qu'elle reserue au corps de la mere vn mauuais sang pour sa nourriture.Car quant aux fascheux accidens qui suruiennent à la mere du rant. fant la groisse, tels ne prouiennét du sang meristrual, inais des mauuaises humeurs amalfees au corps de la mere: lesquelles auoient accoustumé de se purger & vuider par bas auec les menstruës auant la groisse, & depuis la groisse suryenue, nature soigneuse du petit,ne les enuoye à la matrice où ils auoient au parauant accoustumé se renger pour eltre purgeez ,mais les diuertist & faict prendre antre chemin, comme au ventricule, dont viennent les nausees, les mauuais & estranges appetis,les vomissemens: ou par le fiege dont procede les flux de ventre: ou par le col de la matrice,dont viennent les fleurs blanches, dont nous voyons les femmes le plus fouuent estretormenrtees au comencement de leur groisfe: le tout par vne singuliere prouidence de nature qui aime mieux tormenter l'estomach, les boyaux, le col de la matrice & autres telles parties qui sont affligees par tels accidens, que de meller telles humeurs auec le sang, feule nourriture du petit, & les enuoyer à la matrice, au grád dommage du petit. Qu'ainsi soit, de tels accidés ne sont auciinement torinentees celles femmes grosses qui font saines, bie disposes, & bié habicuees : mais seulement celles, qui sont pleines de mauuaises humeurs , cachectiqnes & vfans de mauuais regime: & qui ayans telle dispositioni conçoiuént:relles à la verité ne pourroient woir de bon fang menstrual, ains ne pourroient donner bonne nourriture à leur petit, dont aduient le plus souuent que de telles femmes naissent en fans valetudinaires & suiects à semblables impuritez que leur mere, à raison du mauuais suc qu'ils ont succé., & dont ils ont esté nourris au vétre de leur mere. Cesang donc,quel qu'il soit, attiré du petit des venes de la matrice par les cotyledons, & par les venes ombilicales, porté au foye & en iceluy elaboré, est transporté par la vene caue par tout le corps d'iceluy,pour la nourriture d'une chacune partie, lesquelles ne sont nourries d'autre nourriture: Iaçoit que le vulgaire dife assez sottemét que le premier morceau qu'aualle la femme grosselen va à l'enfant: car l'enfant ne prend rien par la bouche,iusques à tant qu'il soit hors du ventre:& le premier aliment qu'il prend, c'est laict, qu'il n'auoit encor inspiré:encores que l'enfant affamé quand il est delia grand, consume beaucoup de Tang, ains contraint souuent la mere de manger plus que de fon ordinaire,autrement elle sent des foiblefses, & feuanouist facilement: mais ce n'est pas à dire que l'enfant attire la viande qu'elle mange, veu qu'il n'y a point de passage par lequel la viade auallee de la mere puisse estre portee à l'enfant. Vray est que telles viandes que prendra la mere, tel lang elle fera, & de tel fang sera nourry son petit: parquoy il faut qu'elle vie de bonnes viandes,& sur tout au commencement du repas, de crainte que prenans ses appetis a de mauuaises viandes au commencement du repas comme , de salades, de fruicts, de fricaffees & autres telles, contemne les meilleures qui viendront par apres: 3 apres: parquoy elle se doit persuader , plustost pour le proufit de sont petit que pour verité, que tout les premiers morceaux qu'elle aualle, fen vont à son enfant. Donc du sang qui est porté du foye par tout le corps, font nourries toutes les parties, qui ayant esté elabore au foye du petit, contient en soy les quatres humeurs telles, que celuy qui eft elaboré au foye des grandes personnes. De la nourriture qu'il prend de ce lang,il rend autant en nombre, non en quantité,&rels excremens que nous voyons sortir des corps des personnes, à sçauoir , vrine, sueur, & matiere craffe & grossiere , autrement la nourrituren'en seroit loiable: d'autant qu'il n'y a nour riture aucune, tant soit elle syncere, pure & exacte qui ne rende quelque excrement. Si ainsi elt, tels & tant d'excremens ne pourroient l'espace de neuf mois estre retenus en quelques vailleaux du corps du petit,fans dómage de la fancé. Il faut donc que les ayant rendu,ou, qu'ils sortent de la matrice, ou, qu'ils soient enfermez en quelque coing de la matrice , ou qu'ils soient enuoyez en quelque lieu. Or ils ne peuuent couler hors de la matrice: tant, parce que trop souuent il faudroit que la matrice l'ouurist, & par ouuerture tant frequente pourroit aduenir, que le petit seroit pouilé hors auec tels excremens:que aussi le petit seroit frustré de l’vsage de l'vrine & de la sueur, lesquels humectent, arrousent,& emollifsent la bouche de la matrice, à fin que l'enfantement en soit plus facile: & ausquels, cependant و qu'il est dás la matrice,il nage & est soustenu. Ils ne peuuent aufli sans grand malefice estre retenus dans la matrice: f'ils ne sont receus & enfermez en quelque vaisseau: autrement par leur acrimonie roderoient la matrice, laquelle irri. tee se pourroit descharger de son fardeau. Parce nature reserue & enferme en certain lieu ces excremens. Le premier excrement,eft I'vrine:laquelle est en petite quantité, parce que le sang, dont le petit est nourry,a estépurgé d'vne grande partie de la serosité lors qu'il estoit aux venes de la mere,& ce peu que luy reite, qui luy a seruy comme de vehicule a estre porté à la matrice , & de la matrice par les venes ombilicales au foye du petit,eft encores separé au foye &pousé hors par le conduit de l'ombilic nommé vrachos és premiers mois, & receu entre la membrane allan toide & secondine: mais és derniers mois prochains de la nariuité, ledit vrachos se ferine, & lors l'enfant masle vrine par la verge,& la femelle par le col de la veilie: laquelle vrine est relerueč au meline lieu d'entre la secondine, & allantoide iusques au iour de l'enfantement,ou selon Fallopius entre la secondine & l’Amnios.Lesecond excrement est la sueur, qui prouient de la troisieme concoction faicte en chacune partie: auquel nous pouuons adioindre l'excrement grollier de ladite troisieme concoction, quelon appelle fordes: tous deux sont receus en la tunique Amnios,qui couure le corps du petit, & luy est come vnechemise deliec: desquels tout deux excremés le corps du petit ne pourroit receuoir aucun dominage: d'autant que tout deux n'ont aucune, ou bien petite acrimonie: aulli que sont excremens du dernier aliment, perfectement cuict & elaboré,qui a delaissé toute son acrimonie en l'vrine: & la bile Haue,& bile atre, qui ont estees au parauant separees du sang. Ces deux excremens sont reseruez iusqu'au iour de l'enfantement,& fortent les premiers: ains donnent presage de proche accouchement,voire de facile & heureux, moyennant que l'enfant sorte quát & quant, ou soudain apres: d'autant qu'ils font voye,dilate, emollisse, & lubrique le passage: Au contraire, si telles serositez sortent les premieres, & l'enfant tarde quelque temps apres qu'elles se sont escoulees,l'accouchement fera fort difficile: parce que l'enfant demeure à sec, & aussi matrice & le col d'icelle se referrent: A raison de quoy les matrones se feruent de beurre frais, d'huyle d'amandes douces, & autres telles choses onctueuses & oleagmeuses , pour lubriquer & amollir le col de la partie honteuse.Le troisicme excrement, est vn excrement grossier & terrestre,qui n'est vnexcrement fecal, prouenant de la premiere concoction faicte en l'estomach,pas . sant par les boyaux & se vuidant par le liege (d'autant que le petit ne prend aucune viande par la bouche, & ne digere ny cuiet aucun aliment dans son estomach) mais cest vn excrement,gros, noir & feculent , semblable à la poix noire,qui prouient du foye:car apres que le foye que la a a distribué le sang qu'il a elaboré par tour le torps pour sa nourriture, & qu'il a purifié ledit fang de ces propres excremens, en enuoyant le bilieux au follicule du fiel,& le plus gros à la ra- te: ce que reste de ce fang ainsi puriné & defe- qué, est poussé hors du foye & transmis par les rameaux de la vene porte,autrement appelez ve- nes mesarciques: duquel les boyaux pour leur nourriture tirent le plus subtil & meilleur suc: & le plus grossier demeure,& eft amassé dans les otifices desdites venes mesaraiques: qui en fin se rend dans l'espace interieur des buyaux, là où il eft retenu, sans leurs apporter aucun dommage, iusques au iour de l'accouchement. Vray est que cest excrement fort quelquesfois du ventre de l'enfant,mais non en autre temps que peu auant l'accouchement lors qu'il a desia rompu ses tayes pour sortir hors, auant lequel il demeure tousiours dans le boyau sans en sortir aucune- ment:qu’ainli soit on le cognoist de ce que lon a veu plusieurs enfans naistre à terme,lesquels n'a- uoient nulle ouuerture au siege iceluy estant clos d'vne petite peau: laquelle ouuerte par le chirur- gien tout soudain cest excrement fortoit. Comment le fætus respire au ventre de la mere. CHA P. XIX. I l'enfant enfermé dans le ventre de la mere necessairement qu'il respire:d'autant que la vie ne peut estre sans la respiration, ny la respiratió fans la vie:Et si l'enfant est chaud,tant de la propre propre chaleur & prechaleur,que de la chaleur de la mere: pour ces deux chaleurs fon cœur & tout fon corps ont besoing d'estre rafreschyz:la respiració donc luy eit necessaire, mais comment & par où il refpire n'est asseuré.Galen au liure de l'vlage de la respiratió, dict que le fætus.és premiers iours de la generatio n’a besoing d'aucune action d'arteres,ny de poux,ny de poumons.ToutesfoisHip. au liure de natura pueri,& Galen mesme, au liure,An animal fit,id quod vtero continetur, efcripuent que non seulement le fætus,mais ausi la femence, respirent par les parties superieures, aslauoir par le né &la bouche d'autant que tout : deux sont chaux tant de leur de la chaleur de la mere, que parce qu'ils sont en vn lieu chaud:& que telles chaleurs ont besoin d'estre temperces par le rafreschissement que la respiration apporte. Or ceste respiration ne se peut faire que par la bouche,&lené, ou du petit, de la mere. Non du petit , car il ne pourroit respirer du né ny de la bouche, puisqu'il n'a poit encor ces conduicts la ouuerts:Faut donc qu'elle se face par la respiration de la mere , allaqoir lors qu'elle inspire & attirel'air frais,lequelayāt inspiré & attiré soudain le communique au foetus pour le rafreschir:qui semble estrel'opinion d'Hippocrates en ce mesme lieu, où il di&t que la geniture, parce qu'est en vn licu chaud,cóçoit chaleur,mais est rafreschie par la respiration de la mere.Et vn peu apres:Apres que la niere à infpiré l'air froid, la geniture pareillement est ra ou > freschie & flabellee legerement:Car ell'eft challde, d'autant qu'est en vn lieu chaud , & lors certainement elle reçoit l'air inspiré , & rend celuy qu'elle à conceu & engendré en foy: d'autant que toutes choses chaudes attirent l'air exterieur & expirent l'air fuligineux qui s'est engendré par leur chaleur:c'est doc l'opinion d'Hippocrates que la geniture & l'enfant conceu , inspirent l'air frais, & expiré l'air fuligineux, par le moyé de la mere qui inspire l’air frais & expirent l'air fuligineux.Semblent aussi,que plusieurs soyent de ceste opinion,lesquels lors que la femme gros seest en trauail laborieux & penible, de crainte que l'enfant ne soit estouffé durant ce trauail fi long & si labourieux,luy font fort ouurir la bou che & prédre son haleine,le plus qu'elle pour yà fin que par ceste longue & grande respiration, tant elle que son petit soyent rafreschiz: semblablement à celles qui sont mortes ou sont moribundes entrauail d'enfant,leurs inertér de. dans la bouche quelque baston ou autre telle chose, pour leur tenir la bouche fort ouuerte: a fin,que la mere inspire l'air frais & qu'en inspirant elle porte rafreschissement au petit:leur tiénent aussi la matrice ouuerte & patente le plus qu'ils peuuent. Mais si nous voulons regarder exactement les choses,ie ne vois rayson qui puis. sent induire de faire telle ouuerture à la bouche & à la matrice, pour donner rafreschissement au petit par le moyen de la respiration de la mere. Car si l'air qui est inspiré de la mere par le nez & ra, & la bouche en partie est absumé & conuerty en esprit vital: en partie est repousé en dehors & expiré par la systole & contraction du cueur & des arteres,& n'est espandu ny diffusé outre le cueur & les poumons:Si entre le cueur & le petit enfant,plusieurs choses sont interposees:allauoir le diaphragme,la matrice,les trois membra nes dont le fætus est enueloppé: semble que le fætus ne puisse bonnement estre rafreschy de l'air attiré & inspiré par la bouche & le nez de la mere.Plustoit le fetus est rafreschy & la chaleur temperce, par la chaleur naturelle de la mere rafreschye par vne continuelle inspiration de l'air frais attiré: Car li la semence cóceuë mesme le fætus,tout le temps qu'ils seront enclos de dans la matrice,ne sont tant regis & conduicts de leur proprechaleur,que de celle de leur mere qui leurs est portee par les arteres ombilicales: il est vray semblable,que par ceste mesme chaleur de la mere rafreschie,la chaleur naturelle du pe . petit soyt aussi rafreschie & téperee:Car la chaleur contenüe au ventricule senestre du cueur, qui est rafreschie & tempcree par l'air frais inspiré & attiré par la trachee artere : c'est la chalcur mesme laquelle porcee &distribuce par tout le corps par le moyen des arteres, tempere & rafreschist la chaleur qui est en chacune partie du corps.Parquoy quand Hippocrates escript, que la semence & l'enfant respirent par la respiració de la mere,il entend qu'ils sont rafreschis par la chaleur de la mere safreschic pat inspiration CHAP. XX. qui est portec à la matrice tant pour les arteres Ombilicales, que par les arteres qui sont espandues par tour le corps,ou est contenüe ceste chaleur rafreschie.Le foetus aussi peut estre rafreschy par le moyen de ceste transpiration qui se faict par l'habitude de tout le corps:d'autant que sans ceste transpiration mesme les choses inanimees ne peuuent estre contregardees. Dela fimilitude o resemblance des enfans aux peres eo meres. NO On seulemér les hommes, mais aussi les in diuidus de chacune espece d'animaux,mel. me de toute sorte de plantes ont inseré & enracinee en soy vn merueilleux & incroyable desir d'engendrer leur semblable,& exprimer en autruy leur simulachre & image:lequel, puisqu'ils font mortels & selon la loix de nature, lubiečts à deperir,il puisse remettre un autre en leur lieu, & luy faire part de leur vie languissante:& par la procreation & generation duquel raieunissans, ils soyent aucunement rendus & faicts immortels. Or telle similitude & resemblance tant souhaictee & desiree d'un chacưn,eft diuerse en l'elpace de l'home:laquelle non seulemét,doit estre mesuree des qualitez du corps, mais ausli des affections de l'esprit:tellement que nous disions les enfans resembler au peres & meres en sexe, espece, & effigie , quisont les trois principales differences de fimilitude: mais aussi en meurs, esprit,santé, maladies, habitude de corps, voix, parolle,façon de cheminer , estudes, & autres telles 1 . 1 . relles affections quasi infinies tant d'esprit que de corps.Suyuant laquelle varieté & diuersité de fimilitudes nous allons en cepassage proposé de recercher ces poincts icy. Pourquoy les enfans sont semblables ou dislemblables aux peres & meres. Pourquoy d'une part resemblent au pere, de l'autre à la mere. Pourquoy d'vne partic, ou de plusieurs resemblent au pere & d'vne autre partie à la mere:& pourquoy enticrement à l'un ou à l'autre.Pourquoy plustoft au masle qu'a la femelle. Pourquoy pluftoft aux ayeulx , bisayeux, qu'au pere ou à la mere. Pourquoy au pere ou à la mere pluftoft,qu'aux aycux. "Pourquoy ne resemblent,ny aux ayeulx ny à la mere ou au pere,mais à quelque autre personne mesme estrāgere & incognue. Pourquoy,ne rese blétà vn home, mais à vn móftre.Nous pourrós toutesfois apporter ceste raison generale pour tous ces poincts. Il est certain que, suiuant la sen. tence d'Hyppocrates, & de Gålen ràt de fois reperee & par tant de raisons confirmee,le principal principetant materiel qu'efficiét de nostre generation,est la semence des deux parensiointe & assemblee, laquelle est animee, & decidue de tout le corps, pour le moins des parties plus nobles & principalles d'icelluy: en la quelleencores que le mafle & femelle ne coparoiffent en personne & soyent actuellemét, toutesfois tous deux y font presents de force, de puissance, de y vertu & l'idee de leurs parties : parce que la semence outre la substance &temperament qu'elle a de la permission des elemens: encores contient elle vne certaine chaleur diuine semblable à l'element des estoilles, accompaignee d'vn efprit diuin:en laquelle route l'ame allistee & accompaignee de toutes ses facultés animale, vitale,naturelle(exceptee la raisonnable qui n'est emancipee ny à la semence nyà aucun corps)retide,& en laquelle la vertu formatrice est vigoureuse,que d'aucuns estiment estre comme l'idee de celuy quiengendre:des functions de laquelle Aristore,fort esmerueillé,la reputee d'vne diuineorigine,veu qu'estarit inferee dedās la seméce, par vne faculté incroiable & indicible vertu,cóforme vne chacune partie du corps, & come vn peintre ou sculpteur excellent, leurs donne telles traces , figure, cauité , situation que leurs est necessaire pour leur estre: mesme ne delaisse iamais le corps, qu'elle a premierement conformé,preste tousiours à le fecourir de son industrie quand il en aura besoing. Sidonc la semence possede tant la fubstance & la temperature du corps, que les facultez & vertus de l'ame qui font nees auec elles, il s'enfuyt necessairement que tout les deux parens,qui engendrent par le moyen de leur femenice,donnét & impartilsent auec leur femence, tous les mouuemens, facultez & proprierez tant de leur corps,que de leur ame (la raisonnable exceptee) & les engendrent & produisent en celuy qu'ils ont procree de leur lemence:serisuyt aussi necelsairement qu'ils delaissent en ce qu'ils ont procreé l'effigie de leur corps 1 corps,leur espece,leur sexe,maladies,leur meurs, estudes & autres telles propensions d’esprit: au- trement comme dict Aristote probl. 14. lect. 4. leur semence ne deburoit non plus eftre estimec leurs appartenir,que toute autre sorte d'excre- ment:Faut donc de leur seméce repeter la cause, premiere & principalle de toute fimilitude & resemblance.Dequoy toutesfois si voulons faire plus foigneuse recerche,&plus profondemét en- querir la raison de toute sorte de similitude, faut considerer beaucoup de choses en la semence: contempler beaucoup de choses provenantes de la part des deux parens,auant que donner & al- , seurer certain iugement de la similitude des en- fans aux parens. Voicy les choses qui faut confi- derer en la femence:la matiere, la faculté,le mou- uement,la temperature , la diuersité des parties d'icelle semence. Car la matiere & corpulence, qui est en la semence,d'autant qu'elle vient plus ample & copieuse de la part de la femelle quedu · maile:veu que la femelle, outre la semence elle confere encor'le sang menstrual, duquel la semence du masle és premiers iours de la conception est entretenüe,chacune partie du corps sont conformees,augmentees & nourries l'espace de neuf mois,pour ceste cause elle imprime au fotus la fimilitude de l'espece.Dont vient, que ce qui est engendré de l'alliance & assemblee des animaux de diuers genre, approche & resemble de plus prez à l'espece de la femelle,que du malle:comme d'vne brebis & d'vn bouc est engen dreevne brebis ayant les poils durs & longs: at contraire, de la cheure & du belier, est engedree vne cheure ayant les poils mollets & plus delicats.Telle proportion sera retenüe,li le chien & la lieure, ou l'alne & la iumét fassemblent. Nous appellons icy espece,la conformation des membres, laquelle à la verité procede plustost de la matiere que de la forme de la semence(iaçoitque les physiciens afferment que la forme donne l'ef. pece de la chose, & qu'il n'y a qu'vne seule matiere subie&e pour toutes les choses qui sonten. gendrees) d'autant qu'il est necessaire que la ma. tiere ayt quelque habilité , & adombration de l'ouurage fureur: qu'elle soit aucunement preparee auant que la forme y soit receuë : melme que la forme est comme prise & tirec de la puissance de la matiere: & que chacune parties du corps sont formees de la vertu formatrice selon la diuersité des especes & des functiús.Ainli efcript Arist.au 2. de part. animal. chap.i. que les parties sont faictes molles,aụtres dures , autres d'autre corpulence pour le regard des actions, & que la vertu formatrice prepare tousiours la matiere du corps selon l'exigence & necessitez des actions, lesquelles certainement sont diuerses en espece és choses qui ont especes diffe La faculté de la semence: c'est l'esprit plein d'vne celeste & diuine chaleur qui est le grand ouurier l'architecte & formateur du fætus, lequel tant plus eft vigoureux & plus vertueux en la se rentes. plus la feinence de l'un ou de l'autre, i'entēs du masle ou de la femelle, tant plustost, plus facilenent & promptement il imprime la similitude de fa victoire au fætus.Par ainsi il aduient,que la semence de l'un ou l'autre qui sera la plus puissante & plus copieuse, mipartira toutes les forces, les facultez, complexions & propensions , tant du corps que de l'ame qu'elle aura en soy comme enracinees & congenerees, à celuy qui sera procreé d'elle. Mais, li les deux femences sont egales tant en quantité que puissance :ou, li ny l'vn ny l'autre ne surmonte aucunement l'autre: mais vne partie de la semence fæminine excelle & surmonte: & vne autre partie d'icelle est surmontee de la semence masculine: ce qui naistra resemblera d'une partie à la mere, & de l'autre partie au pere. Er combien que la semence du malle de son naturel & temperament, soit sans cóparaison plus valide,puissante,& vigoureute que la semence de la femme: & que du premier abort & conionction elle surmóte de beaucoup la semence de la femme:Toutesfois parcequ'eftant'contenüe dedans la matrice, elle prend vigueur,&augmente les forces par la mellange du lang menstrual:il ne se peut faire,que la seméce fæminine iaçoit cruë,froide,aqueuse, & beaucoup plus imbecille que celle du malle, tant imbecille soit elle, n'excelle, & en si longue demeure dedans la matrice, elle ne furmonte la feméce masculine: dont aduient que bien souuent les enfans resemblent à la mere. Qu'ainsi soit , nous د voyons iournellement, que plusieurs enfans de sexe representent le pere, mais de forme & effigie resemblent d'auantage à la mere qu'au pere; parce qu'en la semence de tous les deux, ou pour le moins en celle du masle,la chaleur & secheresse excede, par le moyen desquelles deux qualitez toutes les deux semences , ou pour le moins la masculine ont eu ceste force & puissance de pousser en dehors les parties genitales masculines & faire sortir toutes choses qui appartiennent au sexe masculin:mais ce pendant la vertu formatrice à esté plus puissante en la semencefæminine qu'en la masculine.Aufli,si ny I'vn ny l'autre femence excelle,ains les actions & palliós des deux seméces soyent confuses & egales, & autant forte l'vne que l'autre: l'enfant qui naistra ne resemblera à pere ny à mere, mais aux peres gráds,ayeuls, bisayeuls,&deuáciers parens du pere ou de la mere, selon que l'vne ou l'autre semence surmontera l'autre non pas d'vne victoire beaucoup grande & manifeste,mais si petite qu'elle ne se puisse quafi remarquer: Car en telle egalité & fi petite victoire de semence l'vne sur l'autre, l'action de la seméce degenere sur les prochains parens laquelle par vne puissance , continuee & delaillee de pere en fils, contient en soy encores quelque eschantillon & demeurant des complexions & dispositions tant d'efprit que de corps d'iceux prochains parens. Ou bien, li la victoire d'vne semence sur l'autre, est du tout nulle,ou de fi petite consequéce, qu'elle 1 1 ne 00 ce du pere ou ne merite d'estre appellee victoire, ny dicte surmonter l'autre, les enfans qui naistrót ne resembleront à pas vns des parens tant prochains que bien esloingnez,mais à quelques estrangers ou qui ne seront ny de la cognoissance ny de l'allia de la mere. Le mouuement de la femence, consiste en la mutuelle action & paffion des deux femences ioinctes ensemble: tellement qu'apres le diuers mouuement des deux semences faict ensemble, l'enfant ne doit representer la nature & similijude de la semence qui aura esté victorieuse en tel mouuement:ou du tout entierement, fi la femence a esté du tout & entierement victorieuse: ou en partie, li la semence à esté seulement victo. rieuse en partie & non du tout. De cette façon Arift.chap 4.du 4.de ortu animalium,dit, que le mafle est engendré,quand la semeñice du mafle; en laquelle gift toute la vertu d'engendrer, & de laquelle le principe du mouuement en la generation depend, nullement empeschee d'ailleurs aura surmonté la matiere: Et que la femelle eft, en gendree,quand la semence masculine n’aura peu estre entierement victorieuse sur la matierei ce qu'aduient à raison de la trop grande ieunessezou de la grande viellefse, toutes deux du tout ineptes à la generation:ou d'autre occasion semblable. La tenperature, sur toutes les autres causes de similitudes,a grande puissance à exprimer & imprimer les similitudes des parens aux enfansă principalement celle qui appartient au sexe:Car fi la discretion & difference du sexe prouient de la moderation des qualitez agentes & principalles,qui dominér és semences ainsi que nous auós bien amplement demonstré cy dessus : ne faut doubter que la cause de ceste similitude ne pourroit estre plus iustement referee qu'a la temperature de la semence. Parquoy, si toute les deux semences du pere & de la mere,excellét de beaucoup en chaleur & fecheresse,le masle sera engédre:Au contraire, fi la froidure & humidité lurmontent,la femelle: d'autant que le male & la femelle different seulement de chaleur. Dont aduient, que les parens robuftes &de chaude coplexion,quand ils exercent l'acte de Venus auec mediocrité,engendrene vn masle:D'auãtage que les malles sont engendrez,de la semence du testicule droict,melie au sein droict de la matri ce:des senestres testicules & au sein senestre, les femelles. Monsieur de Gorrys en son commentaire sur le liure de natura pueri ; ainsi qu'auons ia fait mention auchap. de la cause des malles & femelles n'attribue la cause de la similitude du fexe à toute la seméce des deux parés,mais à quelque part & portion des deux semences ioinctes ensemble:affauoir à celle de laquelle les parties genitales sont faictes & conformees. Car il nc veut pas que la semence soit quelque chose de simple & fimulaire, mais pluftoft quelque chose de composé,bien amassé,& assemblé par l'adhe Gon & entretouchement de plusieurs parties de dissemblable nature. Car outre qu'en vn mesme coït, le plus souuent sont plusieurs differences de semences, selon les diuerses eiaculations d'icelle( d'autant que la semence qui est iettee la premiere au coït, ell’est plus crasle,plus chaude & mieux elaboree:mais celle qui est iettee la seconde ou la tierce, beaucoup moins que la premiere)sont pareillement diuerses parties de di. uerses facultez en yne mesme semence, desquelles ,diuerses parties sont aulli faictes & conformees au petit fætus. Car tout ainsi que toutes choses ne font faictes & engendrees indifferemment de toutes choses, mais vne chacune,est faicte de la chose laquelle est accompaignee d'une certaine & determinee quantité,qualité & tem. perature conuenable à la chose que doit estre faicte:Aulli cest esprit grand ouurier & formateur de l'enfant,ne faič & conforme pas indifferemment de toute la feinence toutes les parties du corps du fætus,mais aucunes de la partie & portion qui domine en la semence qui leurs est propre & conuenable: autres de celle qui est idoyne & commode à leur nature & temperature:Parquoy, si en toute la mesláge des deux semences ioindtes ensemble,la portion de la seméce de laquelle les parties genitales doibuent estre faictes & conformees, surmontent en quantité, qualité & vertu la semence foeminine : les parties genitales sór cóformeesmasculines:ains, le malle eft engendré, qui ne prend d'ailleurs le nom,la nature & force masculine ,que des parties genitales:autrement, fi le sexe suyuoit la téperature predominante de toute la femence, fau droit necessairenient, qu'vne chacune partie de tout le corps du fætus,fussent faictes semblables aux parties d'iceluy corps dont ceste semence predominante feroit venue. Par ainsi le malle naistroit du tout & tousiours semblable au pe re:& la femelle à la mere,non seulement és parţies genitales, mais aussi en toutes les autres:ny les yeux seuls,ny le nez, ny le front,ny pas vne autre partie du corps seroit semblable au pere ou à la mere, fi toutes les autres parties voires iusques aux moindres ne resembloyét à l’vnou à l'autre parent. Ce que toutesfois vn infinité d'enfans . demonstrent estre faux,desquels aucuns resemblent du sexe à la mere,mais de forme & d'effigie resemblér de plus pres au pere: Autres d'vne partie representent le pere,d'une autre partie, la mere.Et combien que la matiere de la semence ne soit decidue de tout le corps,ny d'une chacune partie d'iceluy,mais est attiree par la venecaue de la masse sanguinaire:si est ce que la semence à en soy les idees & facultez d'vne chacune partie du corps accompaignees ou plustost conduictes par multiplicité d'esprits, qu'elle à pris d'vne chacune partie principalement des trois parties nobles, assauoir cueur, foye & cerueau, lesquelles contiennent les forces & facultez de toutes les autres parties du corps: Car telle est la fentence des medecins,qui disent que la semée. de de la matiere & corpulence vient de ces trois nobles & insignes parties:mais de ses vertus & facultez procede d'vne chacune partie,voire iuf. ques au plus petites:Autrement si la femence ne venoit de tout le corps il ne se feroit aucune generation des parties du corps du fætus,ny aucu , ne conformariòn du corps d'iceluy , veu qu'il faut qu'vne chacune partie soir engendree,composee & conformee de son semblable: Il n'y auroit aussi aucune similitude, ny resemblance des enfans aux pere & mere:l'on ne cognoiftroit és enfans aucune inclination ou propension de meurs, maladies,ou d'autres semblables affectios tant de corps que d'esprit des parens inseree & delaissee en la femence:veu que toutesfois il est certain que qu'elle est la femence des parens,telles sont les parties similaires & fpermatiques: Dont aduient, que les vices,& autres affections des parties des peres & meres sont transferees auec la semence à la posterité. Ainsi les vieillards, valetudinaires,imbecilles:les nephritiques , arthritiques, podagres,epileptiques pere ou mere, engendrent des enfans subiects à tels vices &indispositions, lesquelles les rendent maladifs & tormentez de semblables maladies, appellees pour ceste occasion hereditaires: tellement les enfans succedent à leurs peres &meres,nó point moins heritiers de leurs maladies que de leurs bies. Par ces raisons monsieur de Gorrys cóclud que comme la discretion,aufli la liinilitude du sexe ne depend point de toute la semence: mais de quelques parties en la seméce qui excedent & surmontent les autres en quantité,qualité & ver tu . Toutesfois si nous voulons examiner les choses de pres, nous trouuerons telles raisons ne conclure rien necessairement contre la doctrine d'Hippocrates. Car encores que nous confesliós de pleine volonté plustost que par raison neceffaire, que la semence ne soit limple & similaire, mais quelque chose de composé & allemblé de plusieurs parties de nature dissemblable pour cela nous ne debuons & pouuons croire que la discretion & similitude du sexe, doibue estre referee à vne portion de la semence plustoft qu'a toute la femence. Car si le masle & la femelle different en chaleur,selon la doctrine d’Hippocrates & de Galen, & que la femme tant soit elle chaude,est plus froide que malle quelconque le plus froid qu'il se pourroit trouuer: Et que ceste chaleur,eft vne qualité exuperante de la temperarurcde tout le corps non d'une partie d'iceluy: faut necessairement conclure que ceste temperature chaude depend de toute la semence, dont tout le corps est conformé,non d'vne porció d'icelle. Car cette chaleur n'eftant enclofe dedans vne certaine partie de la semence,mais espandue par toute la semence:veu qu'ell’est l'instrument de nature & de la faculté formatrice, conforme vne chacune partie, & la faict paroistre en lumiere, selon que la substance,& condition de la matiere le demande,& selon que les forces & puissances de la chaleur le permettent . Car si la cha que les chaleur excelle en la femence de tout les deux parens ou pour le moins en la semence malculine , les parties honteuses & genitales sont poulsees hors , & toutes les choses masculines fortiront dehors : inais fi celte chaleur est plus debile , l'ouurage sera feminin : auquel les parties seront enfermees & cachees dedans le corps, meline formees interieurement: parce qu'elles ne peuuent sortir dehors pour l'imbecilité de la chaleur de toute la femence. Car, ains yeux de la taupe formez interieurement n'ont peu estre poussés hors de nature : aussi les parties genitales formees aux femmes dedans le corps, n'ont peu sortir hors à raison de la chaleur debile & imperfecte qui est en la femme. D'auantage, li ainsi qu'il est escript par Hippocrates, des parens robustes & chauds, de la semence plus chaudeiectee du dextre testicule de l'un & l'autre parent, & receuë au sein dextre de la matrice, Brefde toures autres causes qui rendent la femence plus chaude, le malle est engendré:& la femelle au contraire, de la semen. ce plus froide,iectee du testicule senestre de l'vn & l'autre parent, & receuë au sein senestre de la matrice, bref de toutes autres causes qui rendent la semence plus froide:il est croyable que la difcrecion & fimilitude du sexe depend non d'une portion mais de toute la semence entiere. l'adiousteray desurçroist que la diuersité & differéce du sexe ne doit estre mesuree seulement des parties honteuses: mais aussi de tout le reste du corps,afsauoir de la barbe, de la voix,de l'amplitude des parties, des actions plus robustes tát du corps que de l'esprit,principallemét celles qui dependent des parties venerees , autrement les eunuques qui ont les parties honteuses,seroyent masles & non femelles, finon de faict pour le moins d'apparence. Le second point,qu'il faut considerer pour le regard de la similitude des enfans aux parens sont les choses qui ne viennent aucunement de la semence,ny de quelque chose qui prene & ait fa force en la semence: mais de plusieurs occurrences exterieurieures,qui procedent de la part de l'vn ou l'autre parent.Entre telles occurréces exterieures, les principales font,celles qui sont suscitees plustost par les affections d'esprit ,que des dispositions du corps:quelles sont l'intentió & affeātion de l'vn ou l'autre parent és choses venerees,& la cogitation ou apprehélion vehemente des femmes grosses. Toutes les deux ont fi si grande force & puissance , que tout ainsi que le plus souuent elles, non seulement alterent & changent le corps,mais aussi transportét du tout l'esprit: aulli ont entiere puissance d'imprimer leur force,puissance & mouuement en la femence. Et pour parler premierement de l'intention & affe&tionés choses venerees: telle qu'elle est, tels sont engendrez les enfans. Car ceux qui ne desirent, ne prenent pas grand plaisir à ce duel venerien,engendrent des enfans qui ne leurs resemblent seulemét de meurs,mais aussi qui leurs font font du tour dissemblables & de sexe & d'effi- gie. Qu'ainsi soit vous voyez plusieurs Philoso- phes & sages personnages, le plus fouuent en- gendrer des enfans fæminins , stupides, inhabi- les; fay-neans.inutiles,peu sages & aduisez, par- ce qu'ils ne sont stimulez d'aucun ou de peu de plaisir en ce combat venerien. Pareillement la crainte , l'ennuy & tristesse que l'on a durant ce duel , coustumierement faict procreer des en- fans du tout dissemblables à leurs parens.Nous obseruons que ceux qui craindent d'engrossir leur femme: ou, qui commettent adultere: ou, qui cognoissent les filles on femmes à la desro- bee, engendrent le plus souuent des filles:dont vient que nous voyons plus de baltards femel- les que malles. Mais quand l'vn & l'autre geni- teur cóbatent d'vn ardent delir,& que d'vne li- bidineuse contention tant de corps que d'esprit s'accouplent ensemble, engendrent la plus part des enfans, qui non seulement expriment les mesmes meurs,estudes, mouuemens d'esprit, ge- Íticulations, bref tout entierement leur bonou mauuais naturel :mais aussi referent leur sexe & effigie. Dont aduient bien souuent que ceux qui combatent d'vne volonté gaye, ou qui pensent d'vn mafle en combatant, engendrét des enfans masles, ainsi qu'auons dit cy deuant. Si grande vertu & puisance a la volupté & plailir que fmaginatio lon prent à exercer l'acte fæcond de Venus. Mais la plus forte & puissante vertu de la fimilitude & relemblance consiste en la vehe- fact cafume mente apprehension, & profonde cogitatió des femmes lors qu'elles conçoivent, voire quand elles sont desia grosses. D'autant que ceste apprehension & imagination, qui sur toutes les autres facultez de l'ame est donnee aux hommes la plus excellente, a si grande puissance, que comme le plus souuent elle change, voire transporte du tout, tant le corps que l'esprit de celuy qui imagine profondement, aufli elle confere la vertu en la semence conceuë, regist & gouuerne la faculté formatrice qui est en la semence: parce que ia vehemente, fixe, & profonde cogitation, lors qu'elle contemple attentivement & faict des reuolutiosallidues, verse & renuerse les espe. ces des choses qu'elle se propose: imprime au færus la forme & figure de la chose à laquelle elle aura pensé par vne profonde & afliduc.cogitation: y employāt tous les esprits & humeurs qu'elle contrainct se rendre dedans la matrice:& quasi contraignant la faculté formatrice Pemployer du tout à former quelque chose de semblable aux especes qu'elle a tant attentiuement contemplee. De quoy pouuons auoir certaine experience entre autres choses que si vous iettez vne cerize, ou vne fraize, ou du vin dans le sein de la femme qui a cóceu n'y a pas long temps, sans qu'elle s'en soit donné garde, & que festant elincuë & ayant receu quelque fraieur, elle apprehende vehementement ce fait à l'improuiste, l'enfant en retiendra la marque, fi soudain elle n'essuie la place & soudain porte la main à quel que Ec que partie de son corps des plus esloignce, à fin que ceste marque soit cachee, en quelque lieu quele vestement couure. Pour mesme occasion les accideris des apperis desordonnez & estranges,aduiennent à la femme groffe: laquelle sielle n'a la iouiffance & le plaisir de la viande qu'elle desire infiniment,l'enfant en portera l'enseigne. L'on trouue aussi par les histoires des anciens, qu'vne femme d'vn Roy fort blanche fit vn en fant maure , seulement parce que durant qu'elle conceuoit elle festoit addonnee à regarder & contempler attentiuement l'image d'vn maure. Vous voyez plusieurs femmes qui pour auoir attentiuenient regardé vn lieure durát leur groisse, engendrent des enfans qui ont la leure de dessus fenduë,que lon appelle bec de lieure. Autres ausli engendrét des enfans difformes, pleins de verruës, lentiles, næuds, & d'autres telles taches, parce que durant la conception & la conformation, voire tout le temps de la groisse, elles auoient attentiuement regardé & contéplé quel ques images ou figures mõstrueuses. Vray est que telle apprehélio a ceste grande vertų à l'heure de la cóceptio,& tout le long du temps qu'est employé a la coformatió de l'enfant,nó pas fi grăde quand l'enfant est desia du tout formé & qu'il se remue: car lors qu'il est formé du tout, estant fortetil n'est pas li toft fuiet à ses impressions de l'imagination. Pour ceste cause les sages & bié aduilez medecins de Roynes, & grādes Prin celles ordonnét,quc lon ne presente chofe aucu 1 neau regard &à la veuë des Roynes & grandes Princesles, durant qu'elles sont grosses, qui soit difforme ou laid à voir: Qu'elles ne pensent ny songent à chose aucune qui soit absurde & mal plailante: Qu'aucune frayeur, crainte ou fascherie leurs suruiennent à l'improuiste: D'autant que l'image imprimee en l'entendement ou sens commun lors que la conception se faict, est la seule occasion & reputation des similitudes des enfans: & ceste vehemente apprehension qui se faict durant ce temps, est la seule & vniquecause (comme Arist. sect.10.probl. & Pline. 7. liure 7 de l'histoire naturelle ) pour laquelle il y a plus de dissimilitude en l'espece de l'homme qu'en tout le reste des animans: parce que (dit Aristote) la soudaineté des cogitations, la celerité de l'esprit,la varieté des entendemens des hommes impriment marques infinies: la où, les autres animans ont vne ame, & li faut ainsi parler, vn entendement qui est stable & immobile, semblable à tous & a vn chacun en son espece. Cela est cause que vous voyez plusieurs enfans naistre semblables à leur pere grand, aucuns à leur pere ou mere: autres auoir & representer la forme & l'effigie de quelque estranger ou personne incogneuë: le plus fouuent, de peres ou meres fort blancs naistre des maures:coustuinierement de parens fors beaux & de belle stature venir des enfans laids, contrefaits & difformes. Les ingenieux ouuriers de nature ayant la cognoissance de cela, pour auoir des bestes de diuerses cou leurs que sila leurs ou de telle figure qui se proposent, durant Letaficoloria mettent deuant yeux dicelles belles conceu antes de capcalis Pamonis alte drapeaux peincts de diuerles couleurs: tellement Paonnelle est couuerte de linges blancs,lors que elle couue fes æufs,effe fera des petis tous blancs non de la couleur accoustumee. Par ce moyen li Gallina, yous peindez les cufs que la poulle doit couuer, Helicalar , les poullets naistront de telle couleur que les @ufs auront esté peincts. Iacob qui eut le nom par apres d'Israël vsa d'vne semblable finelle & pareil stratageme pour receuoir la benedictió de son pere Laban, & auoir la primogeniture de la maiłon:Car il mit en la creche des brebis lors qu'elles conceuoiét, plusieurs vergettes denuees de leurs escorces, à fin que leurs petis naquissent ayans la laine de diuerses couleurs, lelquelles il deuoient poffeder & emmener auec foy selon la paction qu'il auoit faict auec son frere Éfau. Par cest artifice les connils, les chiens naissent de di uerses couleurs : les cheuaux naillent taschetez, mouschetez, & poumelez. Ne faut donc point auec Galen attribuer la cause de la siinilitude de la forme à la force de la faculté formatrice,qui est en la semence la principale ouuriere: mais plultoftà la profonde cogitation & vehemente imagination de la femme, non seulement qui conçoit mais aussi qui eft grosse:laquelle regist, conduit & gouuerne ceste faculté qui conforme le fætus. Quant à la santé & maladies, tant de tout le corps,que des parties d'iceluy,telles ont coustume d'estre quel est la disposition de la semence. Car comme dit Catule. Naturæ fequitur semina quisque sua. La semence bien temperee des deux parens engendre aux enfans qui naissent d'elle vn corps bien temperé,& les parties d'iceluy faines & di{posees:la semence chaude & seche, ou froide & humide, delaisse vne semblable disposition naturelle aux parties similaires & fpermatiques. Quelque maladie que ce soit dont le pere ou la mere sera affligee lors qu'il engendre, telle elle sera transferee aux enfans, d'autant que comme auons demonstré par cy deuant) la semence deciduë de tout le corps, impartist fes vices aux parties du corps: les nephritiques, phtisiques, epileptiques ladres confirmez, goutteux engen. drent des enfans subiects à telles vitieuses indifpositions, par lesquelles à la parfin tombent és maladies semblables,appelleez pour ceste raison hereditaires:de façon que les enfans succedent à leurs parens non moins heritiers de leurs maladies que de leurs pollellions.Ainsi les peuples de Cappadoces à longue teste engendrent des enfans à longue teste,comme Hippocrates tesmoigne au liure de aëre, locis & aquis. Dauantage lesang maternel, parce qu'il est le principal aliment dụ fætus,& comme le second principe de nostre generation : est aussi la seconde cause de nostre temperature, de la constitution de nostre corps,ains de la similitude des enfans aux parés. Car : Car il impartist ses vices au corps des enfans ausli bien que la semence : toutesfois quelque peu moins que la semence.Dont vient que la téperature & nature du corps de l'enfant prend vne grande puissance & faculté de la disposition de la femme durant la groiffe:Si bien qu'à quelle viande la femme grosse se fera delectee.durant sa groisse, telle le plus souuent sera agreable à l'enfant tout le temps de la vie de façon que la femme yurógnelse engendrera vn enfant yuron gne: celle qui ne boyra que de l'eau engendrera vn enfant beuueur d'eau:& celle qui sera grande humeuse de medecine fera des enfans qui feront addonnez à faire de leur estomach vne boutique d'appoticaire. Nous obferuions le pareil és maladies. Si la femme grosse à my-terme de la groisse est tormentee de heure quarte, fera vn enfant qui par apres fera long temps affiigé de fieure quarte. Si au neufieme mois de sagroifse elle est faisie d'une pleuresie, accouchera d'on enfant qui sera toute sa vie enclin & facile à la pleuresie: Comme celle à qui au huitieme mois de la groisse suruint yn abscez purulent en l'oreille, feist vn enfant qui tout le temps de la vie eur les oreilles purulentes : & celle qui estant grosse euft vn carboncle sur l'espaule droicte auorta d'vne fille à huit mois qui auoit aussi vn carboncle au semblable endroict.Dont lon peut colliger que les inclinations & propensions des maladies qui aduiennent aux enfans de la part. des peres & meres,dependent non seulement de Y fall la semence durant le temps de la conception & premiere conformation, mais aulli du sang maternel, des autres humeurs amalfees & naillantes tous les iours au corps de la femme groffe, des alimens dont la femme vse tout le temps dela groisse: & pour ceste cause que ce n'est pas petit cas pour la santé de nous & de nostre posterité, que de naistre de parens sains, dispos,& vsant de bon regime de vie: Suiuant le prouerbe commú Latin, qui dict, Gaudeant bene nati. Lon peut aussi colliger , que les enfans retiennent le plus souuent dauantage de vicieuse & mauuaise com plexion cant de corps que d'esprit, de la part de la mere que dela part du pere: parce que, ainsi que Galen a escrit au second liure de semine, le fætus ,reçoit quelque peu dauantage de la mere que du pere:car, outre la semence necessaire à la cóception & conformació du fætus qui vient de la part de la femme,encore la femme suggere & donne suffisammét du sang maternel,duquel tout le temps de la groisse l'enfant et nourry, prend croissance, & luy faict part de toutes les affections & difpofitions tant du corps que de l'esprit qu'elle a enduré l'espace de neuf mois. Pour celte cause non fans bonne raison Galen a prononcé,que le plus souuent les enfans resemblent dauantage à leur mere qu'a leur pere: Ains seroit vn grand bien & vn heur incroiable pour la generatio, fi les femmes seules, bien habituees, bien faines,bien formees, bien sages, prudentes & morigenees se melloient de faire des enfans, non les autres qui sont vitieuses tant en corps qu'en esprit. Car comme les plantes reçoiuent plus de proufit & d'auancement de la bonté & graisse de la terre, que du labeur & industrie du laboureur: aussi l'enfant prent toute chose plus copieusement & heureusement de la mere que du pere. Donc les vices & indispositions qui sont enracinees en quelque partie de l'vn ou l'autre parent, telles sont transportes de la plus grand part comme vne succellion hereditaire aux enfans. Combien que vous voyez le plus souuent cela aduenir autrement: Qu'ainsisoit, nous obseruons tous les iours que des parens boiteux , mutiles & manques soit de nature ou par cas fortuit, naissent des enfans droicts & entiers: de muers naturellement, naillent enfans qui parlent distinctement, articulément & disertement:comme nous sçauons des enfans de monsieur d'Orgement gentilhomme Parisien, qui est muet de nature : Des parens aueugles, & borgnes de nature, naissent enfans cler & bien voyans: tels que nous fçauons estre les enfans de inonsieur de Guemené: nous voyons aulli plusieurs enfans naiz de parés arthritiques qui ne sont aucunemét gouteux : plusieurs ylsuz de parens elephantiques ou epileptiques qui ne se resentét tant peu soir d'epilepsie, ny de ladrerie:De quoy ie ne puis recognoistre autre raison, que, ou la bonté de la semence de l'un ou de l'au tre: ou, la tres-bonne constitution de la matrice bien temperee. Car comme la semence virile peut par la bonté corriger l'intemperie viticuse fa de la semence de la femme: & la femence de la femme peut ameliorer la mauuaise disposition de la semence virile: aussi la matrice bien temperee, bien faine & bien habituee peut par son embrassement & elaboration defequer,expurger & nettoyer de toutes immondices la semence vitieuse ou de tout les deux, ou de l'vn, ou de l'autre parent:ou, veritablement parce que ceste matiere virulente & infectee d'vne qualité mala-. diue & vicieuse ne fest point meslee parmy la semence:mais la semence seule & immune de tou. te virulence & impurité a esté iettee de l'vn ou de l'autre parent maladif, mal sain & mal habitué. Quant à la similitude des meurs: si selon Gal. au second de temper.& autre lieu,elle suit la tem perature du corps, & la temperature du corps suit la temperature de la semence: ne faut douter que la similitude des meurs ne depende de la semence. Ainsi le Poëte Mantuan. lui viret in foliis venit ab radicibus humor Sic patrum in natos abeunt cum femine mores. Combien que si nous voulons adiouster foy aux astrologues: les altres semblent auoir intro duit en nous ie ne sçay quelle propension de meurs: meline la temperature du ciel rendre ses citoyens bien ou mal morigenez. Ainsi Hippocrates au liure de aëre locis & aquis, escrit que les peuples Septentrionaux sont de meurs fort agrestes:les Alians beaucoup plus modestes,plus doux,plus courtois & ciuils, à raison de la bonne temperature de l'air où ils habitent: Sommairement, que les especes & meurs des hommes fuyuent le plus souuent la nature de la region. Aucuns pareillement par le moyen de la bonne education & de leur industrie deuiennent grans personnages, lages, vertueux & bien aduisez, & lesquels Padonnér à toutes louables & honnestes actions: ainsi que nous lisons de Socrates qui de :** son naturel estoit lourdaut & vicieux sur tous les hommes de son temps:mais par son industrie fut rendu le plus sage & le plus vertueux philosophe de son aage. Quant à la limilitude de la forme, couleur, habitude du corps, cheueux & autres telles circonstances que nous voyons toutes semblables és peuples qui habitent yne mesme region: telle ne doit point estre referee à la seméce,ou à quelque vertu inseree dans la semence, mais à l'air qui domine en ceste region là:de ceste faço Hip. au liure de aëre locis & aquis escrit, que les X- Æthiopes & peuple de Scythie font entre eux tous semblables. Les astres semblablement par leur mouuement ont grande puissance de rendre les personnes semblables, mais non point autremor que par l'entremoyen de la semence: å sçauoir quand la semence est conceue sous l'aspect de quelque bóne planete,l'enfant sera d'vne beauté excellente:quand sous vne planette ou aftre maleuole, l'enfant naistra difforme, mais cest allez des causes de la fiinilicude. CHAP. XX. Le regime de vie que la femme grosse doit tenir durant sagroille . Pres l'on sera asseuré par signes certains la femme est grosse, à fin que fa groisse se conduise heureusement & puisse aborder a vn enfantement facile & fans beaucoup de peine, voicy le regime qu'il luy faudra obseruer , durant sa groisse. Ler tempatas. Face la demeure en vn air rempert. Qu'elle euite l'air & les yens trop chauds ou trop froids, Aerginistitañ de crainte que par l'air chaud immoderement son corps endure trop grande lascheté & dillolution de ses forces:par le froid elle soit tormentee d'vne toux,qui agite beaucoup son petit, & parvne longue & falcheufe agitation soit en dan ď aller auant terme. Dorine & veille modesms or rement,dorme plus toutesfois que veille.Se garExcercitiamn. de de tous mouuemés violens, de peines & exercices vehemens. Nechemine trop vistement, aflite ne se leue soudainement,ne coure,sur tout ne saure,ne danse, ne balle, ny aucunement monte & alle à cheual. Ne souleue ny porte aucun fardeau pesant; n'estende ny eleue ses bras &mains: ne les remue soudain ny souuent. Ne demeure long temps debour, fe pourmene quelquesfois tout doucement & sans se lasser: fexerce à quelque doux & mediocre exercice qui ne luy apporte aucune lallıtude, ny fatigation de corps, sinon tors qu'elle sera proche & quasi sur le point de son accouchement: car lors le pourmeNota ner , l'aller & le venir inesme auec laffitude luy sera . motns a sera proufitable.Qu'ellefalliseen sieges,chaises, grics. ou selles non dures mais tendres, mollettes & douillettes:estant allile qu'ellen'ait les pieds pé- dans, mais quelque peu hauts & appuyez sur vn bas.placet:nefallife ny couche contre terre les ne sedeat iambes & cuisses en croix ou entrelassees contrepedericif. le ventre, parce que tel fizement & accouche .ment contre terre bien souuent, comme auons admonesté cy deuant , apporte vne deformité, voire vne figure monstrueuse à l'enfant.Qu'elle Nehri' ne se face iamais porter, en cherior chererte , ny 5eratur, sur tout en cauche:car son ne pourroit dire co- bien de dames & damoiselles sont accouchees auant terme pour estre allees en cauches. Si be! foing est d'aller, face le porter dans vne lictiere. Sera vestue à la legere,de robbes non ferrees ny, vestitus Festitus . contrainctes , à fin que la matrice obeisse à la croissance de l'enfant, autrement si elle s'habille plus pour son plaisir que pour le proufit de son petit, elle enfantera des nains, boyrelix, bossus, tortus , contrefaicts: le m'en rapporte aux damoiselles qui portent des balenes & qui veullent auoir le corps delié. Sabstienne de la com-(cito cauer ." paignie de son mary,pour le moins és premiers mois:car telle compagnie, plus que tous autres excez,excite l'auortement: l'ay cogneu plusieurs femmes qui ne sont allees auant terme pour autre occasion:ausquelles ayant conseillé & recomádé de s'en du tout abstenir,ou pour le moins d'en vser mediocrement, ont commencé de por. ter à terme. Qu'elle se donne garde de toutes les Jorites occasions qui la pourroyent inciter à vomit ok Tubins à toussir. Qu'elle euite toutes les occasions de e Daciatios fuperflues, & vehementes euacuations, causes . principales & les plus signalees d'auortement: principalement l'effusion de sang par les nari. nes,ou par les hemorrhoides, ou de quelque autre lieu que ce soit.Car celle cy sur toutes les autres est dangereuse aux femmes grosses. Sur tout qu'elle soit gaye,ne se tormente de pleurs , larGardin mes,soing, fascheries, tristresses:se resiouysse & recreeson esprit mediocrement: Car la joye' & recreation d'esprit rendent gay l'enfant , excitét & elueillent toutes ses facultez & les confirinét en Tes meinbres. Qu'elle euite toute occasion de afetus agite d'aucune cholere, ou autres telles perturbations d'esprit. Qu'elle ne regarde & n'ayt ses yeux fichez & attentifs lur quelque image ou Disns. portraicte laid difforme & monstrueux,plustost qu'elle delecte & recree fa veuë à voir & contépler quelques beaux & excellens spectacles: au regard attentif desquels la cogitation apprehension & imagination excitee,imprime la figure re des especes des belles choses pensees & imaginees au corps de la semence qu'elle conçoit, ou du petit qu'elle à recentement conceu. C'est l'aduertissement & gouuernement que l'on done aux grandes dames, durāt qu'elles sont grofses,de ncrié regarder ny de leurs rien presenter, ou laisser penser ou imaginer chose quelcoque qui leurs puisse faire tort & apporter dommage lors Aj age Fus frayeur.paut & crainte:& ne se tormente ny a lors qu'elle conçoiuent ou que leur perife for framtio I me. Qu'elle se garde de mager & se réplir plus g de raison. Sur tout de se baigner sinó lors qu'elt repictio. proche de son terme, car lors le bain est bon, par Balmen. ce qu'il peut relascher les ligamens de la matrice & ouurir les orifices d'icelle.Soit soigneuse d'auoir le ventre lasche mediocrement, & au cas qu'elle l'euft dur,principalement sur le huict ou neufieme mois à raison des angusties & cópreffion que la matrice fort pleine excite, vse de viã-laxatomis des qui soiér propres à emollir levére: allayoir de bouillons gras,prunes de damas, bouillons faicts de buglose, borrache, mercuire, violiers,efpinars, mauues aucc force beurre frais: ou auec telles herbes confictes en beurre frais:qu'elle vse aussi pour cest effect de laictues cuites auec eau, fel vin & bien peu de vinaigre. Et si cela son ventre nese lasche point, reçoipue vn suppositoire de miel & iaune d'æuf, ou de fauo de venise, ou d'vn gros grainde dragee, ou pour le mieux,vn clystere preparé auec vn bouillon de chair de veau, ou de chappon,ou de teste voire de trippe de mouton , auquel lon aura faict cuire violiers,malues,guimauues,non de fleurs de chamamile lesquelles.on cient esmouuoir la matrice & prouoquer l'auortement,plustost des fleurs de melilot quelon dictempescher l'auortement,& en tels bouillons' difloudre quelques iaunes d'eufs & du sucre:ou au lieu de clyftere webol de six dracmes de caffe & humer demie apres yn bouillo de veau ou de pouller,nó pour pour tout empescher que la calle ne se digere & que nature n'en face son profic ainsi qu'aucuns estimét,mais à fin de la diffoudre & delayer plustost dás l'esto. mach à fin que face plus soudain son operation Au lieu de caffe,qui quelquesfois relasche , lon pourra luy presenter deux onces de fort bonne manne dans un bouillon de chappo.Qu'elle soit nourrie de bonnes viádes, de facile digestion, & Cubongo bon suc:comme de pain fajet de farine blanche &fansson, parce que le son deterge & nourrist peu:de bouillons gras:de chair de veau, de mou- ton,perdrix,phailan,chappon, poulle. Vray est que les bouillons gras,& toutes viandes douces ne luy pourroyent estre proufitables pour les premiers iours,principalement si ell’est entiere- ment degoustee, & abhorre toute sorte devian- des. Les coullis, preslis, panades, æufs mollets, gelec,orges mondez,luy sera fort cómode nour- riture, moyennát que son estomach ne soit plein de phlegmes, qu'elle ne vomisse souuent, qu'elle ne soit d'vn temperament fort humide:car en tels accessoires les viandes seches & solides luy feroyét beaucoup plus cóuenables que les liqui- des & humides. Qu'elle mange peu Touuent, à . fin que fa chaleur naturelle qui est du tout em- peschee à eschauffer & nourrir le petit, ne puisse pas suffire à digerer la multitude des viandes.Ses viandes soyent confictes auec cloux de girofles, amoru noix muscades,qui ont vertu d'astreindre,no de muzir 21. canelleny de gingembre qui ont vertu de mordiquer & d'ouurir.Boyue fort peu, vse de vin cleret 1 915 poto's , des maladies des femmes. cleret fort delicat & qui n'endure l'eau , ou de mediocre substance, non blanc, ny puissant & genereux, no canelle ou aromatiqué,trépé d'ean de cisterne ou chalibee, Ila durté de ventre n'y empesche.Ne boyue au coinmencent mais plu-gn Gabon stolt à la fin des repas:l'abstienne de viandes a-faria trto cres, si d’auanture l'estomach n'estoit plein de phlegme, lequel fust besoing d'inciser: quelles Iont les aulx,oingnons,cappres,raues, phaseols, ciches,menthe, calamenth,& femblables. S'ab. franquilin. stienne de lafran,d'autát qu'a coustume de pro- Jetosa triture uoquer les mois:de viandes venteuses , de celles od carminat. qui prouoquent l'vrine,& autres qui sont par trop chaudes: vse de fruicts bien meurs & quelque peu astringens pour roborer l'estomach & exciter l'apperit, quels sont les auelaines torre- fonet, bom. fiees, pommes de courtpendu, pommes odoriferantes, grenades, coings principalement Qui ont vertu ad ce que lon dict de faire auoir bó elprit,bonne memoire, & bonne apprehension à l'enfant, d'autant que ce fruict deseche,& que la secheresse sert beaucoup pour bien retenir ce qu'on à aprehendé,& que la femme vsant de ce fruict, bien souuent deseche de plus en plus l'enfant qui est molestant au ventre de la mere: ains tant plus le cerueau est sec,tant plus promptement il retient,parquoy ad ce que l'on dict, mager force codignac durant la groisse, faict auoir bon esprit , c'est à dire bonne retentiue à l'enfant:Ce que toutesfois ie ne voudrois conseiller comme beaucoup proufitable à la mere ny à l'en bon que fant: Car pour le regard de la mere, l’vsage du cotignac constippe la mere, qui est commune- ment plus cóstippee en sa groisse .Pour le regard de l'enfant, le codignac ne fait rien qu'on puiflè estiiner,ou qu'vne autre viande desiccatiue, n'en face bien autant: Joint qu'il n'est pas l'enfant deuienne lec, veu que la mollelle naturelle sert à l'augmentation de son corps, lequel demeure court quand la parte est fort seche. Dauantage,celuy qui naist plus sec, est plustost viel & à bout de chemin:ce que chacun veut euiter & fuir tant qu'il peut. Aulli voit-on que les enfans qui ont tant d'esprit ne sont de longue vic: d'autant que les actions principales de l'esprit remuant & fort vif,desechent le corps, qui en est presque incessamment trauaillé:& le corps deseché,aguise l'esprit: mais ce n'est pour durer longuement:Parquoy il ne faut en rien forcer nature,& puis que c'est le naturel d'un enfant d'estre mol & humide, que cela le fait mieux croistre & viure plus longuement, il ne se faut soucier du bon esprit: lequel neantmoins il sera affez bon si le corps est bien temperé. Car la principale actió de l'homme temperé est la prudence. Or l'enfant est bien réperé, fil est bien né & bien nourry. Parquoy ie ne puis cóseiller l’vsage de coing ny de codignac à la femme grosse. l'ayme mieux luy conseiller les raisins de Damas que pelle Passerilles ou passes en Láguedoc, desquels Trix pass. lvlage frequét( à ce que lon dit)faict auoir meil leure veüe à l'enfant:non pas à la verité qu'ils ayent lou ap plus > ayent vne proprieté qui aguyse la veüe , mais par ce qu'ils sont fort nourrissans & qu'il fen engendre vn sang louable, pur & szet, duquel l'enfant estant nourry, sans doute il aura les sen- timens deliez,subtils & à commandement,pour les elprils clairs & vifs, qui leur seront fournis, quefil auoit esté nourry d'vn sang gros & siblino bourbeux. Si elle a des appetis estrāges,& qu'elle Laforet. delire de manger viandes mauuaises & peu pro fitables, qu'on ne l'en empesche point, mais que on luy en presente fort sobrement & en petite quantité:Sitelles viandes sont abominables & non accoustumees, faut les desguiser , les fricasser, ou rostir, les assaisonner à quelque faulle gratieuse & plaisante.Si vous refusez telles viandes,quoy que soient abominables, aux femmes grosses, vous serez cause de les faire auorter: d'au tant que sont dangereuses . d'auorter, pour vn grand desir de quelque chose qu'elles ne peuuét auoir, celles principalement qui sont aysees a auorter: Car l'auortement peut aduenir pour les perturbations d'esprit dont la femme grosse eft agitee, comme pour vn grand desir, ou par despit & fascherie qu'elle aura de ne pouuoir obtenir ce qu'elle desireextrememét:non moins que d'vne grande cholere,ioye ou tristesse & autres passions d'esprit. Car les pallions ou perturbations d'esprit, font comme les vens & orages qui agitent l'eau de la mer & la font verserçă & là de grande impetuosité:aufli nos passions peuuent tellement emouuoir & troubler nos hu meurs qu'ils lesversent de toutes parts: Dont par vne cholere,ou vn despit le sang menstrual qui estoit retenu à cause de l'enfant, maintenant agité & poussé en dehors,rauist & emporte l'éfant,comme vn torrent qui roule' vn gros rocher. Parquoy il est fort dangereux de refuser quelque chose à vne femme grosse, mesmement quand ellest des plus phantastiques,& de celles qui ont vne mauuaise cholere & leurs groisses difficiles:ou mesme au contraire, qui sont trop patientes &fe contraingnent en diflimulát leurs appetis:dequoy l'affectio & extreme desir, croist d'auantage pour eftre ainsi caché. Marc Aurelle recite que Macrine femme de Torquate consul Romain,estantgrosse, mourut soudain,d'vn extreme desir qu'elle eur,de voir vn Ægyptien qui n'auoit qu'vn æil au millieu du front , qui pafsoit par la ruë au deuant de la maison,qu'elle n'o sa voir, pour ne rompre la coustume de n'estre veüe à la fenestre, & moins sortir de la maison durát l'absence de son mary,qui estoit à la guer- • re contre les Volsques:le senat eut grand regret de la mort d'vne li vertueuse Dame, dont quelque téps apres se souuenant de ce malheur,entre les priuileges, qui furét donnez aux Dames Romaines, qui festoyent monstrees fort liberales en la grande necessité de la Republique,leur dóna cestuy-cy:Qu'on ne peut ny ofa refuler à vne femme enceincte aucune chose qu'elle demáda honestement & licitement: voila comme tousiours depuis on à bić obferué,de complaire aux femmes grosses:mesme que l'on a inuété ce prouerbe cómun,de dire,que qui refuse à vne femme enceincte,vn orgueilluy vient à l'ail: ceft à dire, quelque punition manifeste(comme ce qui aduient au visage) pour petite qu'elle soit: Et nó seulement, celuy qui refuse quelque chose à la femme grosse qu'elle desire,eft puny, mais aussi la femme enceincte de la fascherie & ennuy qu'elle a conceu de n'auoir esté satisfaicte & alfouuie du grand desir & appetit qu'elle à eu de quelque viande lors qu'estoit grolle, ou pour le moins quand elle cócepuoit la portee, elle retiét vne marque en quelque partie de son corps dela chose dont elle a eu appetit. Les vnes ont comme vne cerise , les autres comme vne fraise, ou meure en l'vne des leures, au nez ou autre endroict de leur personne.Il y en a qui represente vne figue,vn melon, vn concombre, ou autre fruir a la cuisse,à la iambe,au pied, ou autre par. tie du corps d'autant que la mere cuft grand defir de tels fruicts hors de leur faison, dont elle n'en peut iouyr. Vne autre,à comine vn bec ou museau de lieure,vne tefte d'alouse, ou de lamproye:parce que la femme enft eu appetit, & n'é fust satisfaicte.Il y a vne mienne voiline en la ruë de calende,laquelle és premiers iours de la groit se passant par deuant vn pastillier,veist vne piece de sanglier auec le poil eltalee en la boutique d'iceluy pastissier,luy print enuie de manger de ce fte piece de sanglier : n’estant satisfaicte de son delir,afaict yn enfant qui a au milieu du frons femmes vne place aussi large que la paume de la main couuerte de grand poil noir. On compte d'vne femme qui eust grande phantasie de manger de la chair d'un boucher qui monstroit ses bras descouuers fort blancs & charnus, elle córrainte de ce fol appetit,le dict au boucher:qui fust si pitoyable, que sur le champ il tailla vn loppin de chair de la cuille & le luy donna, la femme bien ioyeuse le mangea à l'instant ainli cruc:& la voy la fort contente, elle feiit deux enfans mafles, | desquels l'vn auoit comme vne piece de chair au bout des leures, & l'autre auoit tousiours la bouche ouuerte & beante. I'ay ouy parlé d'un autre enfant qui à vne tache rouge incarnate en vn endroict de la main : laquelle tache deuient plus vermeille & fe hausse en couleur manifestement durant les vendanges, on dict que la mere estant grosse euft tres-grande affection & extreme appetit de boyre du vin nouueau à la S.Iean, lors qu'il estoit impossible d'en auoir. Telles marques ainsi imprimees au corps de l'enfant prouiennent ainsi que nous auons discouru au chapitre precedent, de la grande i. magination & apprehension de la mere de ce qu'elle à eu desir & enuie extreme, lors principalement & à l'heure de la conception ou tout le long du temps qui est employé à la conformation de l'enfant, que peutestre d'un mois,luy; uant ce que dict Hyppocras,trente soleils, c'est à dire iours naturels,le forment : Soixante le remuent:deux cent & dix le paracheuent. Et c'est ausli aussi à donc que la femme grosse a ses plus grādes enuies,comme ayant plus grand amas d'excremens retenus.En ce premier mois,dedié à la conception & conformation de l'enfant,la ver. tu imaginariue à bien assez de force pour imprimer les especes des choses qu'elle aura apprehédé sur la femence conceuë & qui commence à se conformer, d'autant qu'est molletre & facile à receuoir telles impressions: mais quand l'enfarit est ja du tout formé & qu'il se remuë estát fortet, il n'est plus tant luiect à ces impressions, s'il n'ya que la simple imagination de la mere pour grande qu'elle soit, & li auec ceste imagination il n'y à quelque mal au corps de la mere qui puisse faire paroistre au corps de l'enfant & en mesme endroit qu'à la mere, telles marques. Or ceste imagination & phantasie de la chose souhaittee,de laquelle la femme grosse n'a peu estre soudain,contentee, eft fi effectueuse, queà ce que tient l'opinion populaire, si la mere grolle durát ceste affectió, elle se touche le visage le nez,l'æil, la bouche,le col, la gorge,ou quelque autre partie de son corps, en semblable endroit il paroistra à l'enfant, vne marque de ce que la mere a cu appetit, aussi plusieurs femmes conseillent à la femme grosse , de mettre la main à son derriere, si elle ne peut soudain estre satisfaite de son appetit: à fin que ceste note soit cachee, car il vaut : mieux,que ceste marque soit imprimee aux felses ou autre lieu que le vestement couure, que de paroistre en vn lieu apparent. Ne faut doncrien Z > que la refuser à la femme grosse durant ses enuies & apperis desordonnez tout le temps de sa groisse, lors principalement qu'elle conçoit & conformation de l'enfant se fait. Voila touchát sa nourriture. Soudain qu'aura pris son repas, qu'elle se repose sur quelque lict verd, ou en vne chaire basse qui ait le dollié panché en derriere. Car tel repos faict que l'enfant attire plus à l'aise sa nourriture,& n'estrant chargé par la repletió de l'estomach de la mere, mais en est rendu plus fort selon la force que la mere aura acquis à fa nourriture. Enuiron le huitieme mois qui est le Atemsco Favio plus molefte & fascheux de tous, faut qu'elle se retrenche de son boire & manger accoustumé: parce que le ventre luy augmente:& qu'elle com mence à fexercer plus vehementement. Au neufieme mois sera bon qu'elle se baigne à fin de relascher les ligamens de la matrice, & se prepare à porter robustement & patiemment toutes les peines & labeurs de l'enfantement prochain, faut aufli que soit soigneuse de tenir fain & entier l'estomach & le cueur,qui sont les deux parties plus affligees au corps des femmes grosses. Pour cest effect sera bon de preparer vne pouTante dre, ou tablertes, ou opiates cordiaux:des deux corails, perles, fragmens des pierres precieuses, conserues de roses, buglose, borrache, escorce de citron, desquels elle v sera deux heures auant le past d'un chacun repas: ou prendre tous les matins vne tranche de noix muscade conficte, ou mirobalans. Par dehors elle portera sur son eftomach grani? CH A P. XXI. estomach vn escuffon ftomachal: on Poindra Jafari ofa d'huyle moscellin,nardin,abfynthe, mastich,de menthe,de noix muscade. La Precantion de laquelle la femme grosse doit vser pour Se preferuer des accidens fascheux de la groille. Ous auons parlé du regime de vie que doit tenir la femme groffe tout le temps de la groisse:maintenár traitons de la Precanció dont elle doit vser pour se contregarder tout le temps de fa groisse. Ca puis que la groisse est yne mala- die que le vulgaire appelle maladie de neuf mois laquelle rend les femmes grosses valetudinaires & luiertes à vne infinité de maladies tant pre- sentes que prochaines: quelles sont les rides du ventre, les distentions & tumeurs des mammel- les, pesanteur de ventre, faillances,aportemér & autres tels symptomes,faut vser de tous moyens pour preuoir que tels accidens ne suruiennent, oufils suruiennent que soit fans detriment de la mere & de l'enfant li posible est. Doncà fin que le ventre ne soit enláidy derides fissures,vlceres,escorcheures, varices,ruptu. re de venes,cicatrices,& autres quasi infinies de foedations du cuir dont tout le ventre, ou vne partie du ventre des femmes grosses est gastéle plus souuét & rédu difforme à cause de la pesanteur grande de l'enfant qui distend par tropla peau du ventre, faut y obuier par tels reinedes. Dés que la femme grosse , principalement celle qui n'a encor, porté enfant, fentira les premiers mouuemens de l'enfant, à sçauoir au troisieme ou quatrieme mois de la groisse, qu'elle frotte Sous les iours son ventre de longuent suiuant. prio seditum) Prenez trente pieds de mouton ou de beliers; fetus. con callez tous les os,faictes les bouillir ainsi con callez en eau de pluye à la perfecte cuisson:quád la cuisson sera refroidie, prenez toute la graisse qui nagera par dessus: à laquelle adioustez deux onces desperme de balaine fort blanche,moëlle de cerf, graisse de chappon& de canard, crespihe de cheureau bien nettoyee de ses petites mem branes, de chacune trois onces: faictes le tout fondre dedans vn vaisseau vitré sans le faire bouillir:coulez & passez le apres que sera refroidy: estant palTé lauez le en eau rose & de damas si longtemps qu'il deuienne blanc. Mettez le dedans vn bocal de verre pour s'en seruir en temps & lieu. ار Autrement: Prenez močlles de cerf, de beuf, & de mouton, crefpine de cheureau , graisses de chappon& de canard, graisse de mouton prise alentour des testicules, graisse de truye chastree, graille de blereau: tant moelles que graisses nettoyees soigneusement de toutes leurs petites membranes fien ont quelques vnes, de chacune. vne once:hachez menu toutes les graisses:faictes le tout fondre à petit feu dedans vne cassette d'estain , ou d’erain estamee: quand le tout sera. fondu agitez le long temps & lauez en eau rose & de damas iusques à ce qu'il deuienne blanc, à adioustez trois grains de musc. Mettez ceste co position position dedans vn vaisseau de verre. Autrement. Prenez graisses de canard & de it. chat de chacune deux onces: graisses de cheual, de chien,&de truyechastree de chacune vne on- ce,moëlle des pieds de belier preparee de la fa- çon qu'auons dict maintenant vn quarteró, sein de bouc & beurre frais, de chacú once & demie: cire vierge deux onces:faictes le tout fondre sutr vn feu lent, puis pistez les ensemble, & les lauez plusieurs fois en eau rose, ou de lys, ou en quel- que eau odoriferante: referuez le tour dedans vn vaisseau vitré: ou dedās vne boitre de fer blanc. Autrement. 22 spermatis ceti 3 ii. amygd. dulc. Z iiii. ceræ albæ & medullæ cetuinæ an. iii. axung.anseris & galli añ. Zi. terebinth, vene- tæ Zi. ß fiat velut . Zu bien, faictes fondre trois ou quatre fois du aliud. beurre fort frais ,lauez le par trois ou quatre fois le batant en eau rose:frottez en le ventre tous les matins. Apres qu'aurez frotté tout le ventre de l'vn des onguens ou poumades susdites,ceindez tout le ventre d'vne peau d'ocaine, ou de cheure, ou d'un petit bouc fort bien conroyee premierement, laquelle aurez fait long temps tremper dans vne mesláge faicte d'æufs, farine defebués, graisse de serpét,& huyle rolat:ou pour le mieux en eau role & de damas:ou en quelque autre eau odorante: puis quand aura trempé & aura esté lauee dedans ces eaux quelque temps, la faudra laisser secher à l'ombre, puis la tremper encores en en ces huyles d'amandes douces , de inil pertuis, & de myrtilles, de chacun once & demie:lauez soigneusement ces huyles en eau rose: faictes tremper la peau susdite comme au parauant en ces huyles, & auec les mains la maniez & peftrif- fez songneusement:puis exposez la à l'ombre du soleil deux iours entiers pour la secher : & l'ac- & tómodez à la forme du ventre, auec lassets pro- prés que la femme la porte apres festre frottee le vētre des onguens susdits,&ne la laisse point iuf- qu'au teps prochain de son terme. Par ce moyé auec moins de fafcherie, & plus legierement Nota elle portera son enfant iusqu’ali neufieme mois , & donnera garde que son ventre ne soit gasté de rides,scillures,rhagades, vlceres,excoriations, & autres defædatiós qui rendent le ventre des fem mes grosses tout difforme apres l'accouchemét. Eià fin que les mammelles ne fengrolissent Mannen Epar trop: quád sera grosse de deux ou trois mois, Fagroisserito doit porter entre les deux mammelles vn mor- ceau d'acier , ou plustost vne lame d'acier forr battuë pendùë au col:& deux petis morceaux de liege sous les deux aisselles,& ne les oster ionr ny nuict: sera bon aulli pour einpescher leur crois- fance, Tes fomenter auec eau de meurte, de pru- nelle, de gobelets de roses , eau distillee des noix vertes, de pinonstant sauuages que non sauua- ges, y mellant vn peu de vinaigre Tosar & d'alun: le iust de ciguë y est fort singulier : faut tremper vntinge dedans ces liqueurs, & l'appliquer sur les inanimelles. Quand aura atteinct le hixieme 1 mois de fa groisse, de crainte que le laict ne fa- masse en trop grande abondance en les mam- melles, & qu'en fin il fy engourmelle, dont luy pourroit suruenit quelque inflammation puis vne apostume: commencera d'appliquer sur ses mammelles quelque cataplasme ou autre topi- que repellant, pour empescher que le laict nely amalle outre raison:car y estant amallé n'y a plus de moyen dele vuider sinon par les mammelles mesmes cóme par succemét,ou autre tel moyen, dont les mammelles deuiennent par trop gros- nemam. fes.Donc à l'entour d'icelles on appliquera quel laste mimo quesfois vn cataplasme faict de farine de febues depraventur; cuict en vinaigre:ou lon les fomentera auec de- coction de lyerre terrestre,lauge menüe,peruan- che, ciguë, ınenthe seche, absynthe, faicte en eau vin & vinaigre, ou bie,decesfimples tous cuicts pourriture & passez par yn tamis lon fera yn ca- taplasme, y adioustant farines de febues, d'orobe &de lupins,axunge de connil & huyle de liz tant q sera besoing. Ne sera auslimal faict d'appliquer des ventouses aux emúctoires, pour diuertir en bas le sang qui confluö aux mámelles. Celles qui ont accoustumé d'aller auát terme:le doiuét gar- der soigneusemét plus les autres d'accoucher auant terme: parce euiterót toutes occasions de tel accouchement, telles que nous descrirons en son lieu.Sur tout le coït frequét, sinon au temps proche de l'enfantement, car le coït à raison de l'agitation & dilatation de l'orifice de la matri- ce: car lors que la matrice se presente à receuoir Z iiij la nouuelle semence qui luy est apportee, elle se mer en danger de pousser hors le fætus nouuellement conformé & peu encore confirmé.Donc pour retenir le fætus & pour empescher l'auor tement, ces reinedes icy seruiront. Que la femGramidehis me grosse prene bien souuent au matin le poix Mantur. de demie dracme d'vne poudre faicte des grains de kermes,de mastich,ou d'encés en egale quátité auec vn æufmollet.Qu'elle mage souuét de la chair de coing ou codignac, ou de la cóserue des feuilles ou deurs de sauge. Qu'elle vse souuent Tabut. Ite de ces tablettes. pulueris subtilif.rad. bistortæ & tormentil.añ.z B pulueris subtilis. cancri fluuial. i.coral.rub.& cornu cerui vstian B mar garitarum elect. subtiliss. pult. I ii. cum facch. difol. in aqua ros.fiant tabellæ pond.z ii. sumat ynam singulis matur.duabus horis ante pastum. E'tites. Qu'elle porte au bras gauche ou sous l'aiselle u gauche vne pierre d'aigle; ou vne pierre de la pe verdoyante penduë au col: ou du guil de chesne auec son escorce pendu au col: vne piece d'ayDefrogners. mant pendu au col, mant pendu au col, ou porte soubs l'aisselle , ou Mgones porte en vn anneau: La pierre sardonius portee fur le ventre:Si elle est suiette à auorter doit porter sur les reins, lombes, os sacrum & petit vente cest emplaftre. 2 ladani puriss.zi. B Gallar. nuc. masch. boli arm. nuc. cupresli terræ sigill. inirt,rof.rub.lang.drac.balauft. an z ii.ypoquist, thur, plid, acac, anzi. Bcamph. i. ceræ citr. Z iii. picis nau.z i.terebinth.38 fiat emplaftrum. Et à fin que le fætus n'apporte point vn trop pesant pesant fardeau au ventre, la peau d'ocanie ainsi preparee qu'auons dit cy deuant pourra seruir pour foultenir le ventre, liee tout autour du corps auec des lassers propres; Et filaduient quesi fetres l'enfant defçende par trop bas,pour le faire renys difcf. monter ou pour le faire demourer en la place, sera bon d'appliquer vn escusson depuis l'esto- mach iusques au nombril faict de la pierre d'ai- gle, d'aymant, racines de biltorte, tormentille, ambre, safran,cinette, feuilles d'absynthe, mar- jolaine, méthe, lyerre terrestre toutes desechees, Antoon , reduictes en poudre & de tout faire vn escusson entre deux caferas & cotton. DES ACCIDENS QUI femmes grosses, La cause o la guarison en general des accidens qui aduiennent pour raison de la groisse. Eux sortent de symptomes tormentent les femmes grosses.Les vns viennent à raison de la groisse.Les autres dependent d'autres cau- ses que de la groisse. Nous parlerons premiere- ment de ceux qui leur sont excitez pour raison de la groisse.Il est tout certain que la femme gros se qui à conceu en temps opportun á sçauoir bič repurgee de ses mois, & telles autres circonstaces gardees qu'auonsdescry en la conception, si est saine &lon fruict gaillard, ne sentira aucunes molesties ny fascheries tout le temps de sa groilse:dautant que nature dispense legitimemét cha SVR VIENNENT A V X CHAP. XXII. D cune chose pour les vsages cóuenables:ains que le petit consume autant de sang, qu'il y en peut auoir de superflu aŭ corps de la mere:& que ledit sang, est bien qualifié nullement vicié, ny corrompu, seulement pechant en quantité non qualité Mais si la femme grosse est valetudinaire & pleine de mauuaises & inutiles humeurs, luy furuiennent plusieurs maux & fascheries de la regurgitation de ses humeurs deprauees à l'estoinac & aux autres parties du corps.Cartelle Cacochymie estant desplaisante & au corps dc la mere & de l'enfant, lors que la purgation naturelle est supprimee,croupit& restague au ventre inferieur:laquelle nature bien aduisee ne la pouuant plus soustenir en ce lieu, ny la voulanc enuoier auec le sang menstrual à la matrice,la di uertist & fen decharge sur les autres parties du corps,aimant mieux en affliger l'estomach & au tres parties & la pousser hors par vomissemens, que de l'enuoier à la inatrice, au grand dáger du perit.De ceste cacochymie croupissante se renou uellét tels accidés à la femme grosse aulquelsestoit subiecte au parauát,mesmefil y auoit quelque vice caché au corps il se manifeste de plus en plus.Si donc la femme est pleine de mauuailes humeurs,si toft que le premier ou secod mois de fa groisse sera venu, fentira son corps fort apefancy,plusieurs douleurs &lallitudes és lombes, aynes & cuisses:Commeil durant le iour non accoustume:Suruiendra perte d'appetit , defgoustement de toutes viandes, le plus souuent vne nau. nausec, vomissement d'humeurs ou phlegmatiques,ou bilieuses, selon l'humeur vicieux qui redonde aux hypocondres.Et au cas qu'il ne suruienne point de vomissement, foiblesse de cæur, courte haleine,tournement de teste, suffocation, distillation,force eau à la bouche,enfleure molle és iambes.Et quand relles humeurs vicieuses fattacheront aux tuniques de l'estomach,sera tormentçe d'vn appetit de choses estranges,absurdes,ineptes & bisarres,lequel on nomme pie & molleffe: Comme de manger volontiers du papier, du plastre, des cendres,charbons,blé farine, vinaigre pur , poiure & autres espiceries, qui luy continue iusques au quatre ou cinquiememois,auquel temps les bonnes femmes disent que les cheueux commencent à sortir à l'enfant. Outre tous lesquels accidens & plusieurs autres qui ne prouiennét du sang méftrual,mais plustost des humeurs vicieuses lupprimees qui auoyent accoustumé de se mesler & purger tous les mois parmy le sang menstrual, yn remarquable suruiệt le plus souuent aux femmes grosses, assauoir les fleurs blanches mesme de plusieurs autres humcurs come verdastres,noirastres, delquelles nature bien aduisee descharge le corps plein d'humeur sereux, ou bilieux , ou phlegmatique, par les venes qui se rendent au col de la matrice(plustost que de l'enuoyer auec le sang menstrual aux venes de la matrice poury croup pir ou pour rendre vicieuse la nourriture du petit:Si d'auanture telles humeurs n'estoyent ia amassees aux venes de la matrice lesquelles faudroit necessairement que fussent purgees par de dás la matrice & paffalsent par son col, qui fouuriroit à l'issue de telles humeurs.A tels flux sont subiectes les femmes grosses qui sont maladiues, cacochymes ou cache&tiques,ou qui ont l’estomach debile,& plein de crudirez qui pour cela ne laissent d'eltre grosses & de porter à terme: ains ne faut que le medecin sage & bien aduisé supprime & arreste ce flux humoral dés les pree miers mois:soit soigneux seulement de conforter l'estomach & ordonner bon regime de vie selon l'humeur qui fluëra:puis si tel Aux ne cesse d'eaus le cinquieme mois l'arrester selon le conseil D'Aëce. Tous ces accidens aduiennent aussi aux filles,& femmes vefues pour mesme occasió qu'aux femmes grosses, non toutesfois que lon puisse dire qu'elles soyent grosses , inais qu'elles ayent des appetis estranges & fascheux accidens comme vne femme grolle. Or encores que tels accidens soyent guerissables aux filles , femmes vefues,& femmes non grosses,par la solicitation & promotion de leurs menstrues auec remedes apperitifs des oppilations des venes vterines:& qu'aux femmes groffes n'est loysible ny raisonnable vser de tels remedes, veu que la prouocation de leurs menstrues,est prouocation de l'auortissement & que leur retention est necessaire pour l'accroissement & nourriture du petit : Si eft ce qu'il ne faut contemner la curation de tous ces accidens aux femmes grosses , quoy que le popu. populaire tienne les mains liees aux medecins,& les empesche d'aucunement les pouuoir secourir:Ien'entens pas toutesfois qu'il faille proupquer les menstrues aux femmes grosses pour les alleger de ces molesties, purger auec forts medicamens & faigner, s'il n'y à autre necessité que , desdits maux,come ce seroit vne grande fiebure continuee pleuresie, Iquinancie & semblables maladies aigues, mortelles pour la pluspart és femmes grosses,és quelles lon doit plus auoir efgard à la mere qu'a l'enfant:mais vler de petis & legers remedes tant purgatifs cófortatifs qu'autres,à fin de les deliurer des symptomes tant falcheux.Car, que sert il de faire endurer à vne fem me enceincte le vomissement,qui luy rompt le ventre & les costez,& met l'enfant en danger c. uident d’estre precipité?Veu qu'vn leger medicament comme de rhubarbe, qui est fort cor dial,l'exemptera de ces efforts, sans rien elmou. uoir ny ebranler,en vuydant la cholere &autres humeurs corrompus qui prouoquét l'estomach & l'empeschent de retenir la viande dont aduiét que la mere & l'enfant en sont plus mal nourris Que sert à la mere d'endurer yn dedaing, & de. goustement de toutes bonnes viandes, à cause des humeurs vicieux qui occupent l'estomach, quand on les peut tout doucement metrre dèhors? Ceft cruauté luy laisser endurer tant de maux si longuement,quand on la peut soulager , facilement fans nuire à son enfant:plustost profiter infiniment tant à la mere qu'a l'enfant:d'aui tant que laissant croupir & seiourne ces excremens, cause de tous les maux que la femme enceincte souffre,la mere ieune par force, car elle ne peut rien manger qui vaille: ou si elle mange, foudain le vomist: L'enfant ausli ne trouuant rié ou bien peu de bon sanga choisir & trier parmy le mauuais & excrementeux,eft contraint de fe repaistre & feremplir de ce qu'il peut auoir tout ainsi que le corps de fa mere:dont l'vn & l'autre en endurent. Il vaut donc mieux de vuyder ces ordures par quelque leger medicament quel est la rhubarbe à fin que la femme recouurant son appetit,& ne vomissant plus puisse fournir suffilamment de bonne nourriture & à son corps & à celuy de son enfant. Il ne faut craindre que le rhubarbe face aucun tort à l'enfant,lequel en laissant altriction apres foy le fortifie plustoft qu'il ne l'affoiblift.Si lon craint les medecines és femmes grosses pour craintede l'emotion, a plus forte raison lon doit craindre de plus grands efforts,lesquels toutesfois le plus souuent ne font auorter les femmes, comme cheustes, coups, choleres,aller sur vn cheual trottier,danser, fauter:& ce pendant n'apportent aucun proufit ny à la mere ny à l'enfant:au contraire les medcines elmeuuent peu ou point, & fi apportent ceste commodité, qu'elles font passer le vomissement & lę dedaing,la foiblesse de cæur, la pesanteur, la lallitude,la courte haleine:Tous lesquels accidens feront plustost perdre l'enfant que les legeses purgations. Car le vomissement en la groille mere, CHAP. XXIII. agite & secout sans comparaison bien plus le corps, que les legieres medecines. Lon fait donc grand tort aux femmes grosses, de les laisser ain- li languir & endurer,de ce qu'on se peut biếpas- ser. Il en reuiét encores ce malheur, que l'enfant ne sera iamais fi sain qu'il eustesté, pour auoir e- sté,longuement abbreuué & repeu de telles im- mondices.Car son corps est plus enclin & sub- iect d'en accumuler des semblables: & luy faut prendre cept medecine en sa vie,pour vne qu'ó luy à espargné , quand il estoit au ventre de fa pica Die o molleffe. Malachia. L. Es femmes grosses dés le quarantieme iour, ou le troisieme mois de la groisse sont tormentecs d'vn appetit de choses estranges ,absurdes ineptes & bizarres,qu’ó nome, Pie,& Mollesse ,en latin Pica & Malacia: lequel aulli est familier aux pucelles & vierges cacheđiques, aucunesfois aux hommes & femmes qui sont trauaillez de la melancholie, ou autres telles maladies qui sont excitees de la bile noire: ou d'vne meslange de diuerses humeurs,auquel aussi les febricitans bien souuent sont subiects. L'vne & l'autre affectio eftficuee en l'orifice de l'estomach qui appete les viádes, non de leur quantité, mais de seule qualité vitieuse, & estrangere ,come la terre, la chair cruë,charbons,plaftre,blé, farine, vinaigre pur,& autres tels.l’ay cogneu vne grade Dame qui grattoit les pierres de liais &le plaAtre des paroits, & mangcoit la poudre qui en forroit:vne autre, qui mangeoit ses chaines & patenostres de geaye:vne religieuse qui auailloit du sel à pleine poignee :lon faict mention d'une femme grosse laquelle ayant vn desir incroyable de manger de la chair d'vn homme qu'elle veist bien charneux & musculeux , luy arracha auec les dents vn morceau de sa chair toutecruë, laquelle aualla sans la macher:n’estant encor cotente de ce morceau,le pria d'vne autre semblable morceau:duquel estant refusee & ne pouuát contenter son appetit pour secondefois, d'eaus deux ou trois iours auortaft,&enfantaft de deux enfans,l'vn desquels estoit vif,l'autre mort: par ce que, pour la feconde fois son appetit n'auoit esté satisfaict.Telle puissance a ceste Pie & Mollesse és femmes grosses,que si elles ne peuuent jouyr de la viande, ou de toutes autres telles choses qu'elles desirent,elles, ou leurs petits sont en danger de mort,ou pour le moins!'vn ou l'autre ou tout les deux de quelque grand inconueniét de santé : principallement le petit mourra , ou languira tout le temps de sa vie, ou de la vie, ou pour le moins portera la marque de la chose desiree par fa mere:Si sa mere n'est tant aduisee de commander à ses affections, & par vne prudence & bon naturel de refrener ses desirs estrangers. Pour ceste cause lon dit en vn commun prouerbe , qu'il ne faut rien refuser à vne femme grosse de tout ce qu'elle desire soit viande ou autres telles choses, &que qui luy refuse,vn orgeoil luy naist en l'ail c'est à dire il merite punition d'autant que les fem femmes grosses sont fi dangereuses d'auorter, pour vn grand desir de quelque chose , qu'elles ne peuuent auoir que les gens de bonne foy doi , utent en tout & par tout 'leurs complaire & ne leur denier chose quelconque qu'elles desirent extremement,de crainte qu'elles n'auortét d'autant que cest animal impuissant & indomtable a le lien & attache de l'aine auec le corps si fragile & aisé à rompre que toutes sortes de perturbations soit de cholere,ioye,tristesse,plaisir , defir & autres telles pallions d'esprit les transportent facilement: & ce pendant en font de telles impressions en leur imagination facile aulli & promptes à receuoir, que leur petit en porte les marques, soit de mort, ou de maladie ou de quelqne laideur de corps: Cest pourquoy les Romains au Consulat de Camille, entre les cinq priuileges qu'ils donnerent aux femmes, le premier fut que lon n'oferoit refuser aux femmes grosses ce qu'elles demanderoient honestement: melme le Senat de Rome porta grand regret de la mort de Macrine femme de Torquate Consul Romain, qui mourut soudain d'vn extreme desir qu'elle euft, de voir yn Ægiptien monocule, qui passoit par la ruë au deuant de sa maison: qu 'elle n'osa voir: pour ne rompre la coustume de n'estre veuë à la fenestre (& moins sortir de la maison) durant l'absence de son mary. Voyez de l'imagination vehemente chap.22. de ce troisieme liure,& de leur appetit absurde au chapitre du melme liure. > La cause de ces deux appetis abfurdes & estragers,font quelque humeur ou excremét vitieux, duquel les parois de l'orifice de l'estomach sont enduictes:& incitees par longue coustume & inherence de cest humeur de desirer cholessemblables mesme vicieuses. Car le plus souuent aduient que l'estomach desire alimens semblables aux humeurs qu'il contient. Comme fil est plein de bile atre non bruslee, il appete choses aigres. Si de bile atre brusleeil desire charbons, cendres,plastre, geaye & autres alimens secs. Si d'humeur salé , il appete les salines. Si d'autres humeurs , autres alimens, tellement que l'appetit qui transporte les femmes grosses, donne coniecture que l'humeur est amallé en leur estomach. Combien que, si cest appetit est inueteré . de long temps & a desia acquis comme vne habituelle indisposition en l'estomach, il se pourra faire que l'estomach appetera alimens de qualité dislemblable & contraire aux humeurs qu'il a en soy. Cest humeur vicieux,eft en petite quan tité,& plustost sereux que craffe, qui est pporté à l'estomach par la regurgation des mois supprimez par la conception: non que le fang menstrual ainsi qu'auons dit cy deuant soit cause de cest excrement, mais plustoft les humeurs vitieu. ses meslees parmi le lang menstrual supprimére. gurgitant à l'estomach. Tels appetit font moleItes, principalement aux femmes grosses mal faines, qui font d'vn froid temperament, qui vsent de mauuais regime de vie ; qui sont grosse dyne > d'une fille, parce qu'à raison de leur chaleur im- becille, se faict vn grand amas de tel excremens en leur corps. Ils font molestes, principalement lors que les cheueux commencent a pululler au petit: & continuent iusques au troisieme, quatrieme voire cinquieme mois : lors ils cel- sent, parce que l'excrement qui est cause de ces apperis absurdes , à la longue a esté purgé par plusieurs vomissemens qui ont precedé és pre- miers mois:Ou,parce que nuls vomissemens qui ont precedé, le petit a attiré pour sa nourriture és premiers mois, fort peu de lang menstrual mellé parmy les excremens vicieux: mais par apres luy croissant de jour en iour, en a attire dauantage pour suffire à la nourriture & crois- sance: dont aduient que, tant par la vuidange de cest excrement par le vomisseinent, que par la plus grande attraction que le fætus en a faict pour la nourriture, ces appetis absurdes & eltra- gers se diminuent. (ura pica Pour la guarison est plus grand befoin de dotersifs que de laxatifs. Faut toutesfois vomir allez souuent, apres auoir pris quelque bouillon au parauant, à fin de nettoyer de plus en plus les parois de l'estomach: Purger aulli pluftoft auec rhubarbe que casse ou mauue, parce que la casse & la mauue purgent en lubriquant, quelle lubrication n'est proufitable aux femmes grosses: mais la rhubarbe purge en altraignant & confortant : les myrobolans icy sont aussi plus propres que les tamarinds ou le catholicon: Apres Aa ij Nola que l'estomachsera pürgé legierement, ferabon Amara nocer d'exciter l'appetit nốpar le vin d'abfynthe,ou de Fetira menthe, d'autant que les chosesameres ne sont aggreables au petit,duquel il faut icy auoir soing non moins que de la mere, mais par l'vsage freTato sed pics façon. 24 pulueris coral. vtriufque, cornu cerui quent de quelques tablettes composees de ceste marg.elect.ral. ebor.aña B pulueris elect. arom. rol.delcript. gabr. 9 i. cum facch. dissol. in aqua ros. fiant tabellæ pond. 3 i1. cap. vnam singulis matut. duabus horis ante paftum. L'escorce de citron confiat, les mirobalans emblics, la grena- de,le corignac, pourront seruir au lieu de ces ta- blettes.Lon appliqucra sur l'estomach escussons ftomachiqs, huyles de noix muscades, de men- the, d'absynthe, moscellin , nardin en forme de liniment: fomentations auec sachets pleins de feuilles d'absynthe, menthe, origan, calamenth, roses, rosmarin,mariolaine,noix muscade,cloux de girofles,bois d'aloë &c. Cependant la femme grolle lors qu'elle sera torinentee de pie & mol- lesse, fe doit donner garde de porter sa main au visage ou autrc telle autre partie du corps qui soit apparente parce que le populaire tient que si elle uc peut estre soudain satisfaicte de son appetit, & qu'elle se touche le visage,le nez,l'cil, la bou- che, le col, la gorge, vne marque demeurera å l'enfant en ceste partie de ce que la mere a eu ap- , a petit, ains on luy conseille de mettre la main à Ton derriere: à fin que ceste marque soit cachee: d'autant qu'il vaut mieux qu'elle soit imprimee CHAP. XXIIII. V aux fesses ou autre lien que le vesteinent couure. Qu’est vne fotre opinió, de penser que fily doit auoir impression au corps de l'enfant, ce soit au femblable lieu que la main de la mere touche premierement. Car il faudroit pour le inoins que premierement il apparust au corps de la me- re,en l'endroit de la personne qu'elle auroit tou- ché, & de la fe pourroit communiquer à l'en- fant, comme nous auons dit cy deuant d'vn car- boncle. Degouffement. Ous voirrez les femmes grosses le plus sou. lient si degoustees qu'elles ont en horreur toute forte de viandes, non seulement à les voir ou sentir: mais aussi à oüir seulement en faire mention,non point autrement que si vous leurs presentiez quelque medecine mal plaisante: qui les contrainct passer plusieurs iours fans manger ny prendre aucune nourriture, non sans grand danger de la mere & de l'enfant: d'autant que si long ieusne debilite les forces & de la mere & du petit, dont l'enfant naist chetif & langoureux, ou pour le moins qui sera valetudinaire tout le temps de sa vie. Cevice viér des humeurs ouexcremės vicieux amassez en l'estomach, qui ou rafaisient, ou par leur qualité estrangere alsoupissent l'appetence, ou l'incitent a prendre viande de feinblable qualité:comme quand l'estomach est plein de pituite, toutes viandes desplaisent hors-inis celles qui sont douces. Telles humeurs doiuent estre purgees par vomissemét Appet rien fi ja n'est assez frequent:& par purgation derhubarbe, ou par pillules assaiaret , ou de aromatibus: faut souvent bailler des clyfteres pour nettoyer les excremens des boyaux,lesquels on preparera sans huyle, ny beurre frais auec decoctió de farine d'orge, de parietaire, bete, mercuire,& mesgue de laict:quelquesfois des clyfteres nutri tifs faicts de bouillon de veau, de chappon, de mouton ,orges mondez,laict, & autres semblables, y adioustant iaunes d'æuf & fucre fin,& bien peu de vin. La quantité des clysteres ne doit estre que de demie liure, de crainte de distendre le ventre. Les electuaires de diamarg.frig.d'aromat.ros.l’escorce de citron confict, le codignac, la grenade confortér l'estomach & excitent l'appetit. Ie inettrois voluntiers le premier le syrop de pesches, fi noz appotiquaires en auoient en leurs boutiques . Apres que l'indisposition de l'estomach aura esté tant soit peu corrigee, restera de recreer la paciente par l'vsage plaisant de viandes. Qu'on luy en presente donc de diuerse forte, à fin qu'elle choisisse ceux que luy seront plus aggreables & ausquelles durát ses bons appetis elle prenoit grand plaisir. Que telles viandes ne soient huyles, onctueuses, ou douces, ou odorátes, de crainte qu'elles n'assouuissent trop soudain, ou excitent vne nausee: foient confictes en bien peu de vinagre rosat,veriust, iuft d'ozeille ou de grenades, ou d'auranges, ou de citron. Vous preparerez de la geleeauec vn bouillon de chappo ou poulle,deux pieds de veali,ou quatre d'agneau, peu de 1 С НА Р. d'agneau, y adioustant fucre fin , & bien vinaigre de vin blanc. Les viandes seront offer- tes plustost froides que chaudes , plustost seches & salees qu'humides : le pain non frais mais bif- & cuir ou deseché à l'air,ou gardé long temps; falé ou anisé, bien leué, bien pestril. Faut boire peu ou point,plustost vin cleret que blanc bien trem pé: ou au lieu de vin eau de coriandre, ou su- cree. Faut changer souuent de draps delicts, de chemises & d'habits, à fin qu'il sorte du corps plus grande quantité d'excremens fuligineux. Hocquet, Nausee, vomissement. XXV. ESE S femmes grosses, d'autant l'estomach que est d'vn sentiment subtil & fort exquis, & qui est proche voisin à la matrice, & a grande familiarité de substance auec elle: c'est le pre- mier entre toutes les parties du corps qui sent les doleances, molesties & afflictions que la ma- trice endure:ou, par le moyé des humeurs pour- ries & puantes qui luy sont enuoyees de la ma- trice: ou, des vapeurs malignes & fætides qui luy sone portes de la matrice indifpofee, ou pleine de quelques ordures & immondices.Lel- quelles humeurs ou vapeurs puantes l'estomach ne peut pas souffrir , mais tant que luy est posli- ble tasche les expuller & chasser de soy, par l'vn de ces trois mouueinens extraordinaires de l'e- komach, hocquets,ou nausee, ou vomissement, a sögulta A Par hocquets, ce qui est comme empacté ou in feré sedans sa propre substance. Par nausec, cea noussen. > Il Aa iiij direz que > qui est atraché pertinacement à la superficie interieure,mais sans aucun effect. Par vomislemér, ce qui est contenu en son espace & cauité. La source d'iceux est vne sentine d'humeurs amalTees aux entrailles prouenues des mois supprimez,qui enuoyent à l'estomach, ou des vapeurs puantes, ou des burneurs corrompues: ou bien qui sont amassees en l'estomach de plusieurs cru sa chaleur debile y a excité. Tels sympromes, si sont beaucoup molestes à l'estomach, & le contraignét de reuomir les viādes quant & quant les humeurs vicieuses, dont aduient defaut de nourriture à la mere & à l'enfant, doiuét estre reprimez, finon, aydez iusques à tant que l'estomach soit dechargé des excremens qui luy sont molestes : d'autant que ceste region du ventricule est fort commode pour reietter les excremens qui sont amassez en la superieure region du ventre: telmoing en est la nauigation sur la mer,& le portement par chariots,le quels par le vomissement qu'ils excitent, dechargent l'estomach & le deliurent de plusieurs douleurs longues & contumaces. Le vomissement donc sera arresté, en purgeant les humeurs vicieuses quien lont caules par petites & legeres infusiós derhubarbe,ou pilules de rhubarbe, ou rhubarbe machee, frequens clisteres cy deuār specifiez. L'eltomach deliuré de telles humeurs sera conforté par linimens d'huyles de inyrtil, de coing, d'absynthe, nárdin y adioustant tant peu soit de у vinaigre rosat:desquelles on frottera la region dc de l'etomach & ledos à l'endroict de l'onzieme vertebre, auec la main douce, & fansgrande frià l'endroit de l'orifice de l'estomach, prouoque herent. Etion:d'autát que toute agitation ou mouuemét one torte le vomissement:au lieu du liniment on fe pourra Emploi ad seruir de l'emplaftrede crusta panis, ou de inalti-Jo brittima che & carne cydon.ou de ce cataplasme. succi cidon.3 ii. succi pyr.sorb. & vuæ acerbæ anzi. aceti albi ros.z i. Bagitentur simul & cum pauca farina fabarum excipiantur, & admoueantur supra os ventriculi à parte anteriore & pofteriore. Sera bon d'appliquer vne grande ventouse Teníes. auec grand feu sur le fond de l'estomach. Nous auós nourry vne femme grosse l'espace de quinzeiours de bouillons,panade, gelee, luy laissant sur l'estomach vne větouse iusques à tant que fa viande eust faict quelque commencement de concoction. Vray est que les linimens, escusson, sachets, cataplasmes & emplastres & autres remedes appliquez exterieurement sur l'estomach ne seruent pas de beaucoup à l'estomach, veu que leur vertu ne peut pas penetrer iusques aluy, à raison du foye qui est entredeux: Vaut donc mieux se seruir de la ventouse, laquelle tient sufpendstes hypochondres, dont vient que leltomach'en est moins pressé:parquoy elle seruira ap pliquee durant le paft pour retenir la viande en l'estomach. Ačce pour arrester le vomillement Vomit. . conseille de mettre les pieds & les mains dedans de l'eau quelque peu chaude, au contraire du vulgaire qui les faict mettre dans eau froide. Le . ta. Toins cht. regime de viucy profitera dauantage. Les vianJornit des soient presentees non grasses , liquides , mais cfpoiffes & visqueuses, à fin qu'elles demeurent plus long temps, non tiede , mais quelque peu froides ou fort chaudes: car les tiedes subuertif sent l'estomach. Les chairs rostics affaifonnees arie coucmae auec iuft de grenade, ou d'orenges , ou veriust: le ris,la semole, l'amydon auec bouillon de chap. pon ou lon ait faict cuire pieds de veau,de mouton ou de porceau: La bouillie faicte de farine d'orge torrefiee en laict de brebis ou de vache ferré, yadioustant iaunes d'auf,eau rose,& fuccre: Levin quelque peu couuert trempé d'eau ferree ou de cisterne: Si l'estomach est froid, lon mellera parmy les viandes quelque peu de poudre de noix muscade non recente parce qu'est grasse, mais vieille & seche. Le manger peu Touuent,le boire encor moins. Soudain apres le past,sera vn singulier remede pour arrester le vo missement d'aualler vne gorgee d'eau froide , fi l'estomach n'est trop froid,ou plustost vne cueil, leree de iust de coing, ou vn morceau de coing oude poire. Apres le past se reposer, ne parler, ny toullir iusques à tant que la viáde soit descenduë,ne mouuoir aucunement le corps. Les pou- . dres digestiues apres le past sont icy fort recommandables, faictes fans sucre, ou bien peu, fans regalisse, sans drogues qui sentent la medecine. Tomristne. Telles seront de coral,de la membrane interieu re de poulle lauce en vin blanc & desechce, efcorce de citron,croaste de pain rostie: au lieu de & > ces a ele mansu. ces poudres , les conserues ou condits dispensez de chair de coing, de myrobalans noix confictes lauees soigneusement en eau de cisterne. . La nausee qui afflige les femmes groffes viét de ce qui presse l'estomach par sa pesanteur, ou fa l'irrite par fa inorsure, on luy defplaist par son ingrate qualité:elle n'est si fascheuse que le vomissement.Doit ce neantmoins estre arrestee par remedes Editorial red'aromat. ros. est fort recommandable pour desecher l'estomach plein d'humidité,corriger la laxite,& exciter son appetence &c. smulkus Ice hocquet doit eltre guary selon ses causes, que peuuét estre de deux lortes és femmes grof- les. L'vne,inanition apres les grands vomissemés dont bien souuent font tormentees. L'autre, d'vn amas de pituite espoisse & visqueuse atta- chee contre les parois de l'estomach. L'inanitió fe se guary par laict, bouillons dechappó de poul- les, de chair de veau y adioustant vn peu de vin pour plus facile distribution & concoction plus soudaine:orges mondez:eau distillee de chairs de chappon,de porcelets de veau,de mouton &au- tres telles qui nourrissent beaucoup & soudai- nemét.La pituité attachee aux paroits de l'esto- mach fera detergee &euacuee par le vomissemét par les pilules de aromatibus, assaiarer, & ele- phangines: estant detergé & euacué l'estomach sera conforté par inithridat ou theriaque, par le syrop de menthe auquel on adioustera iuits de grenade & de coing. XXVI. CHAP. XXVII. Douleur de tefte,palpiration de cæur, syncope, foifs veilles frißons , tournement de tefte. CHAP. Ous ces accidens tormentent les femmes grosses pour mesme occasion que les vierges en sont affligees, ainsi qu'auós traicté au premier liure:aslauoir des humeurs vicieux retenus par la suppression des menstrues: parquoy ayez recours aux remedes,qu'en auons proposé, fauf qu'aux femmes grosses , ne faut prouoquer les mois comme aux vierges pour auoir allegeance de tels accidens. Douleur du dos des lombes, des flancs,o des hanches: difficulté d'urine,enfleure de jambes. Es femmes grosses se complaignent le plus , lombes, hanches & Hancs:non tant pour la plenitude de sang ou la Cacochymie, qui redonde en leur corps, que pour la pesanteur de l'enfant: d'autant que la matrice pleine d'un enfant malfif & fort pelăr,il attire cótre bas les ligamés par lesquels est attachee aux parties superieures & laterales, à l'ossacrú,à l'os pubis & autres: iceux donc ainsi contraincts &atirez excitent douleur aux lieux dont ils depédent.De ceste douleur, les femmes le plus souuent coniecturét leur groisse estre d'une femelle, d'autant que la groiffe d'vne femelle est plus moleste que celle d'vn malle, & vsent de ce prouerbe: la goutte en la hanche, la fille en la panse.Telle douleur aufli se sent en la groisses groisse non tant pour le regard dela'tension des ligamens de la matrice,que pour ce que la fem- me, (suyuāt l'aph.69.dus.)a ledus,lombes,reins, voire tout l'espine entiere d'vn téperamét froid, & qu'en ces parties elle frissonne & y fent dou- leur pour legieres occasiós. Telles douleurs cau- fent bien souuent l'auortement : faut donc les appaiser par repos,sommeil &remedes auodins. Qu'elle se tienne au lict quelques iours , dorme paisiblemét,à fin que son enfant retourne en son lieu, frotte fes reins,loınbes, hanches d'huyle de meurte:applique sur ses lombes, l'emplastre pro matrice,de mastiche,&c.Pareillement la femme grosse pleine d'un enfant fort gros & pesant, ou proche de son terme, bien souuent ne peut vri- per:à raison que la matrice par son extumescéce comprime & quasi estouppe le col de la vellic. Pour piller librement faut qu'elle sousleue londrina petit ventre, & face quelque fomentation relal- chante sur le petit ventre d'vn Tachet plein de graine de lin bouilly & trempé en laict, &c. Les iambes enflent aussi aux femmes grosses à raiso des véts y amassez,ou des eaux qui decou lent la dellus tout deux provenante d'une coctio imbecille, faut digerer & discuter l'vn & l'autre auec vne fomentation d'vne lixiue de bois de pele Anfl. sarment en laquelle auront bouillies feuilles de chesne, poulfot,calamenth,origan, hyeble,lupin souphretet:ou auec vne decoction de vin blanc, en laquelle lon aura faict long temps bouillir li- Cataplasma. LXVIII. meure de corne de cerf.Puis appliquer sur les ião bes le cataplasme suyuant. #fulpb.z i.ftercoris columb.z x.farinæ fabar.& lupin.an.zis.cum decocto alphod.succo caulium tub.& aceto fiat cataplalia : lon pourra bander aufli les iam- bes auec compresses trempees en la susditte de- coction. Douleur de dents. CHA P. E tant asseurees par aucuns signes d'estre grosses que par la douleur des déts. Telle douleur leurs aduient de quelque defluxion d'humeur sur les dents suscitee par les vapeurs puantes eleuees des mois supprimez. Arrestez donc la defluxion Det dat. par vn emplaftre qu'appliquerez à la tempe , fait de maftich, ou d'eniplastre contra rupturamy adioustant peu d'Opium. Appaisez la douleur, par lauement de bouche auec decoctió des fueil- les de faules, fauge, lyerre, escorce de meurier, noix de gaile en vin ftiptique:frottez la dent do. lente de mithridat ou theriaque recente, ou gue- res vielle :recepuez la fumee sur la dent par vn entonnoir de la decoction de sarriette , sauge mariolaine:instillez dedans l'oreille de la partie dolente vne goutte ou deux d’huyle de sauge, de thim, de cloux de girofle,de cire,de petrol:ou du iust de rue,ou de matricaire, ou d'ail pillee:mel- mcfera bun que la dent foir touchee d'vne gout te ou deux de l'huyle de fauge ou de cloux de girofles,fita cause de la douleur est froide. Les CHAP. XXIX, Les mois coulans. Nou Ous auons parlé des remedes des accidens qui aduiennent aux femmes pour le regard de la groisse:voicy les autres ausquels elle tombe pour autre cause que de la grosse , lesquels bien souuét apportent occasion d'auortement. Le premier est, les mois coulans, desquels ainsi parle Hippocrates au 60. aphor.dus. Si les purgations méftruales gardent leur cours accoustumé aux femmes grosses impossible est que l'enfant se puisse bien porter:parce que comme dict Galen, l'enfant enclos dans la matrice est nourry du sang menstrual, lequel li plus n'est porté à l'enfant, ou attiré de l'enfant pour la nourriture ains retourne à son flux accoustume l'enfant n'est nourry & ne pourroit estre sain : pour le moins fil coule souuent & en grande quantité: autrement non,d'autantque nous voyons ,plu. sieurs femmes grosses rendre du sang menstrual les deux ou trois premiers mois de la gioisse, mais bien peu & non en telle quantité qu'elles auoyent accoustume:autres, qui ont leurs mois ordinaires, voire assez abondãınét sans domage de leur fruict:le cognois vne femme que quand est grosse rend iusques à six liures de sang seulemět vne fois non a diuerses fois, sans que toutes. fois elle auorte ou que son enfant fen porte mal: nous visitons tous les iours plusieurs femmes grosses esquelles par quelque cholere , tristesse, frayeur,cheuste, coup ou autres semblables incó ueniens suruiennent grandes vuydanges de sang > > sans que toutesfois elle accouchent auant terme ou que leur enfant sen porte plus mal. Car, fi lelon Hippocrates au liure de natura pueri,le sang menstrual qui tout le temps de la groisse est retenu és venes de la matrice, Tamafle quasi iusques à la quantité de trente deux liures en la femelle, & iusques à vingt deux liures au masle,vne portion d'iceluy se pourra escouler durant la groisse,sans aucun tort ou detriment du petit , plustoltà son grand proufit:veu que par cest escoulement & Auxion, le sang retenu est mieux defequé & de plus en plus purifié. D'auantage fi le petit n'est robuste ny puissant mais debile, il à besoing de peu de nourriture,ains sans grandiaEture de ses forces pourra souffrir facilement que fa prouuande luy soit diminuee & accourcie:principalement si la femme grosse estoit plethorique & auoit accoustumé de rendre grande quantité de sang menstrual tous les mois n'estát point grosse:d'autant que le petit qui est foible delicat & debile,est quali suffoqué & le plus souuent auorte de ceste par trop grande quantité d'aliment prouenant du sang qui y abonde, non point autrement, que si vous esteindiez vn petit feu à l'effusion d'une trop grande quantité d'eau froide.A raison dequoy les lages & bien aduisez medecins,au troisieme & quatrieme mois de la groisse conseillent la saignee aux femmes grosses qui ont accoustumé de porter des enfans debiles & aller auant terme,à fin que par ce moyen vne partie du sang qui est trop plus copieux que n'est n'est necessaire pour la nourriture de l'éfant soic diminuee & le reste soit rédu plus defequé plus louable voire d'auantage purifié, au cas que la femme grolle fuft cacochyme ou de soy ou par la succession de plenitude de sang. Or d'autant que,suyuant l'opinion de Galen, nous auons cy deuant en plusieurs lieux dict que quand les femines grosses se purgent de leurs mois,le sang menstrual ne vient du fond de la matrice, mais passe par les venes qui se rendent au col de la ma trice, d'autant que selon la sentence d'Hip.soudain apres la conception l'orifice interieur de la matrice est si estroictement fermee, que la poin&te d'vn poinçon n'y peut entrer:me semble tou tesfois que cest escoulement de fang menstrual qui suruient aux femmes enceinctes,ne vient par lesditres venes,mais du dedas de la matrice, &ce par l'ouuerture de quelqu'vne des venes acetabulaires ausquelles l'enfant n'est pas attaché par sa secondine:& par lesquelles l'enfant ne reçoit la nourriture (car il n'est pas necessaire que toutes les venes par lesquelles les mois descendoyent dans la matrice portent le sang au fætus pour la nourriture)d'alitant que li les mois de coulans durant la groisse venoient par icelles mefmes venes, il s'en ensuyuroit auortement, ce qui ne fait;Et n'est vray semblable qu'vne ligráde quantité de sang menstrual,que le plus souuét les femmes grosses rendent,puille venir des feules venes du col de la matrice:veu que le col de la matrice à en cela pareil office à recepuoir & Bb incontinantietter hors les excremens de la matrice, coinme les nareaux ont à promptement vuyder le gros ou coppieux morueau, quifest premierement ainallè & long temps crouppy és cauitez superieures,estant sur les os erhinoides:aussi, fi gráde quantité de sang qui coule bie fouuent és femmes ne peut venir, que d'une cauité spacieuse & retiree à part,y ayant premierement esté receu & longuement retenu : qui ne peut estre que le creux de la matrice. D'auantage li selon Hip.en l'aph.60.du liure s. il est impollible que les mois tenans leurs cours accoustumé l'enfant soit sain : l'enfant est nourry dedans la matrice de ce sang menstrual que luy est porté ou par luy attiré:ce lang donc menstrual qui deCoule durant la groiffe,ne pourroit venir d'aillieurs que de la matrice. Qui plus est li selon le mesine Hip.au liure de morbis mulierum & natura muliebri,les mois sont cachez & supprimez quand la matrice est fermee ou redoublee , cela ne pourroit estre vray, fi plus grande quantité de sang decouloit du col de la matrice non de son creux:cest donc de la matrice non de son col que ce sang vient,selon mon opinion. Faut arrester ce Aux s'il est trop copieux: si repete par plusieurs fois:si le fætus est robuste: autrement le laisser couler quelque peu , pour les occasions qu'auós maintenant mentione. Qu'on applique ventouses foubs les mammelles : aux lombes & à tout le ventre l'emplastre cótra rupt. y adioustant yn.Comitissæ,maft.lang.drac. bal. arm. Aus de venere, arm.Si la necessité le commande qu'on saigne du bras. Que la patiente prene de la terre sigillee ou du bol auec eau de faules,& arnogl.ou du syrop de lamio auec eau de meurte: qu'on vse de tous les remedes qu'auons apporté au second liure pour retenir les mois,aiát elgard au temps de la groisse, à la nature;& forces tant de la mere que de l'enfant. Flux de ventre. CHAP. XXX. I la femme grosse eft tormentee d'un grand est en danger d'auorter dit Hip. en l'aph. 34. du s. Parce que le ventre par trop lasche par lienterie, diarrhæe, ou disenterie apporte toutes ces incommoditez aux femmes grosses. La premiere & principale est defaut d'aliment qui est le sang composé de plusieurs humeurs, l'vn desquels ou plusieurs si outre mesure font eu acuees , l'aliment defaudra à -la mere & au petit. La seconde, la lallitude & exolution des forces pour la frequence d'alleler. La troisieme la peruersion de matrice', qui à accoustumé de luy venir quand le ventre est trop lasche ainsi qu'auons cy deuant appris de Hipp.à raison que le boyau cullier,fur lequel la inatrice est affisè faffaisse sur l'os sacrum.La quatrieme, la lascheté de la matrice & de ses ligámnés. La cinquieme,la commotion de la matrice & du fætus. La fixieme, l'offence que la matrice & le fætus reçoiuent des vapeurs puantes des excremens. La septieme, la cause du Hux, qui est ou -yne pituite,ou vn humeur bilieux: l pituite faué : craindre qu'elle decoulant sur la matrice ne relasche ses ligamens.Si humeur bilieux, il y a danger que tel'humeur decoulant aussi sur la matrice,par son acrimonie ne face mourir le petit. La huitieme , qu'il faut que la cause de ce Aux soit violente & bien vehemente, veu que les fem mes grosses ont accoustumé d'auoir le ventre dur. La neufieme, de l'espece du flux:Carfil est lienterique, le ventricule n'enuoira aucun chyl au foye pour la nourriture des autres parties. Si diarrhočique nulle distribution se fera d'aucun fuc. Si dysenterique,toutes les trenchees & douleurs du ventre & des boyaux , comprimene les muscles du ventre contre bas, de laquelle tant frcquente compression il est impossible que les mébranes du fætus ne festendent & en fin ne se rompent: Lesquelles ou l'vne desquelles rompues, le færus ne peut demeurer sain. D'auantage,le plus souuent la disenterie quand elle dure long temps apporte vn tenesme, lequel selon l'aph.27. du 7.és femmes grosses cause l'auortement, pour deux raisons: I'vne parce que la ma-trice voisine prochaine du boyau cullier, est sollicitee d'vne mesme contention par laquelle le boyau cullier tasche de pousser hors ce que luy est molefte, & à cela incitee par la comprellion des muscles du ventre. L'autre, que la faculté retentrice de la matrice lassee & debilitee pour se leuer,afseller,& fefpreindre tant souuent,laisse choir au bas du ventre le petit: veu que pour plusieurs autres mouuemens ou douleurs yehementes les femmes grosses bien souuent allent mentes 1 auant cerme. Soudain faut arrester le flux de vérre aux femmes grosses selon le conseil d'Hipp. au liure de morbis mulierum:& pource vser des remedęs qui ayent esgard à l'espece du Hux & à la cause d'iceluy. S'il est lienterique, tel le plus souuent vient és femmes grosses de quelque pituité acre & falee qui leur descend du cerucau dans l'estomach; faudra donc en ce cas decharger & desecher le cerueau par tous les moyés que lon pourra:puis repurger l'estomach de l'humeury crọ4pilfant, en fin le roborer. S'il est diarrhočique, faut repurger l'humeur qui excite ce flux par forte expression de rhubarbe. S'il est dysenterique, fera bon d'appaiser la douleur par clysteres anodyns, detersifs & desiccatifs, puis purger l'humeur qui cause ce Hux , aydez vous des remedes que trouuerez en la practique vniuerselle propres a vne chacune espece de Hux. Maladie aguë en la femme grosse. CHAP. Es maladies aguës és femmes grosses reçoUgnoissent l'vne de ces trois causes. La premiere, la vie intemperante & les viandes absurdes & estranges donc elles vsent apres qu'elles ont conceu. L'autre , fi auant la groisse n'ont point vescu salubremer & ne se sont nourries de bones viandes. La troisieme si elles ont cóceu sur leurs purgations,ou leurs purgations n'estant en cores paracheuees. Hipiau liure de morbis mulic 3 XXXI. :7 1 rum faict mention de quelques maladies agués qui dit estre mortelles à la femme grosse: Pleurefie,peripneumonie,erysipele en la matriçe,angine, tiebure ardente,phrenelie, epilepsie, angine, conuulsion , diftention &c. Suiuant l'aphor. 31. du liure 5. Si la femme groffe est prise de quelque maladie aguë, elle en mourra pour la grandeur de la caule, la vehemence des accidens, & difficile guarison: d'autant que lon n'y pourroit -ýser conuenablement de diete, ny de pharmacie ny de Chirurgie sans le danger de la mere & du fætus:Car, pour le regard de la maladie aguë,soit qu'elle soit accompaignee de fiebure ou sans tiebure, il n'y a aucune maladie ague qui ne soit mortelle.Et puisque, comme Hippoc, escrit aux liures de natura muliebri & de morbis mulierú, la difpofition & habitude de la femme grosse est tout imbecille, maladifue , & de beaucoup pire condition que celle de la femme non grolle d'autant qu'il y a en elle fort peu de bon fang qui tout descend en la inatrice pour la nourriture du petit: elle ne pourroit sans grand danger'de sa vie souftenir fés assaurs violens de la maladie ague principalemét fil y a de la fiebure, - laquelle augmentera- l'imbecillité de la femme grosse pår vne perpétuelle grandeur, frequence & celerite de respiration & pulsation. Quant au petit,estant encor' tendret ne pourra long temps porter la vehemence du mal, ains mourra en la matrice, ou sortira hors de la matrice-auant le temps, ne le pouuant plus contenir:quel aliorte 1 ment ment ne pourroit aduenir fans danger de la vie de la mere. Quant aux remedes , leur vlage n'est icy asseuré, ny de la saignee, ny de la purgation, Encor' moins de la diete:Car la nourriture co- pieuse faict torrà la mere, qui a besoing de viure fort tenučment pour le regard de la maladie. La nourriture fort tenuë, faict mourir l'enfant par defaut d'aliment. Faut toutesfois secourir la me- re ainsi malade, par diete, seignee & purgation auec telle caution & prudence que tantolt nous proposerons. Et au cas que pas vn de ces trois insignes remedes necessaires à la guerison des maladies aguës, ne puisse estre attenté sans dager de vie de l'vn ou l'autre, le meilleur sera sauuer la , mere que l'enfant,d'autāt que la mere sauuee l'en fant fe pourra fauuer:mais la mere efteincte, l'en- fant necelsairemét perist.Parquoy en cas si peril- leux,ne sera inal faict cercher tous les moyens de faire accoucher la femme principalement li lon voit que naturefy prepare.Cóbien que tous ces remedes se peuuent plus asseurément & heureu- femēt atcenter es maladies aguës accompaignees de fiebure,qu'és autres qui sont sans fiebure: par ce qu'en celles-cy,comme apoplexie & epilepsie les vertus animale & vitale font quasi allopies voire le plus souuent suffoquees: és autres, toutes ces deux vertus de la plus part font robustes & fortes. Parquoy la femme grolle de quelque Granite fiebure que ce soit ou continue, ou intermittente ferro tormentee, doit estre gouuernee, comme vne femme non grosse ayant la fiebure, quanta la Bib iiij : XXXII. saignee & purgation. Sila femme grosse malade peut eftre faignee apur. gee fans danger. CHAP. Eux causes generales sont de toutes mala dies prouenantes d'humeur. L'vne est la plenitude de sang.L'autre, est la pourriture des autres humeurs que du sang.Ces deux causes comunes ont deux reinedes communs , chacune toutesfois le lien propre.La saignee, est le propre remede de la plenitude de lang. La purgació de la pourriture des humeurs appellee Cacochymie.Tels remedes insignes encores que soyenc communs à telles causes, ne doibuent pas toutes fois estre mis en vlage indifferemment en toutes personnes,aage, sexe & autres conditions & coplexions de corps sans la grande caution & prudence du medecin.C'est pourquoy.nous demandons icy si les femmes grosses estant,malades sans fiebures ou auec fiebure de maladie qui cut besoing de ces deux remedes, fans danger de leur vie & de celle de leur petit, pourroyent endurer l'vn &l'autre remede:tout le terme de leur groisse,ou és premiers, ou seconds ou derniers mois de leur groisse.Pour parler en premier lieu de la purgation Hip.en l'aph.29.dus. Prononce ceste sentence qui nous doit estre comme vn oracle.Purge,did-il, les femmes grosses,fi la matrice inuire & demande d'estre purgee,celles qui , Iont grosses de quatre mois iusques au septieme, Nola celles cy moins:mais quand le færus fera moindre ou plus grand, abstiens toy de purgation: D'aus D'aurant que,coinme Galen escript au commét, les medicamens purgatifs,outre qu'ils sont de la plus grand parc veneneux, tormentét beaucoup le corps par le vomissement & agitation du ventre qu'ils excitent:lesquels mouuemens du corps & cópression du ventre le færus ne pourroit pas porter és premiers mois sans danger d'auortement, à raison que les cotyledons par lesquels le fætus eft attaché à la matrice font encor' tendres & mollastres & le fætus mesme n'est pas beaucoup fortjains yà crainte que les cotyledós ne se relaschent ou se rompent par telle commotion de corps & comprellion de ventre:Mais és & trois mois suyuans assauoir depuis le quatrieme iusques à la fin du septieme,les cotyledons sont plus robustes & le færus plus fort qui commence d'adherer fermement à la matrice, dont telle compreslion de ventre excitee par le medicament purgatif ne le pourroit pas fi facilement esbranler: Es trois derniers mois, outre que la plus grande partie de l'humeur qui cöglutinoit les cotyledós est deseché,ains qu'iceux plus facilement se peuuent disioindre, le petit coinence defia par la pesanteur les relascher & quafi dis fa rumpre:loinct qu'en ces mois il tasche de fortir hors,mesme quelquesfois il en sort,principallement au septiememois,possible ad ce contrainct par defaut de suffisant aliment: lors donc l'agitation & compression du ventre faicte par le medicament le pourroit pouffer hors. Ainsi nous voyons que les petis pedicules des fruits tát soit peu agitez des vens,romber:quád ils font creuz tenir ferınement à l'arbre:quand ils sont bien meurs,choir à terre sans estre elbranslez. Voila diffusement la raison que Galen apporte de l'a. phorisme d’Hip.laquelle si voulons examiner, nous y adiousterons : que non seulement pour y celte commotion de corps & compression de ventre que peut relascher & disrompre les cotyledons & de la excirer l'auortement, la purgatió ne doit estre receuë és premiers & derniers mois de la groisse:mais aulli parce que la purgation, (celle principallement qui est violente) apporte tant de peine & de molestie à la inatrice & au fætus,lans toutesfois que les cotyledons soyent offencez, que la matrice ailleurs distraicte par l'expulsion du medicament, oublie sa charge, ains lors empeschee à pousser hors non cótenir, & rendue aucunement impuissante par telle distraction à contenir l'enfant, le laifle promptement sortir hors:l'enfant aussi pour mesme causecxtenué pour la foiblesse suruenue,ne peu plus se soubítenir en son lieut accoustume.Car il n'est pas vray femblable,quele carhartique puiffe tel. tementelmouuoir l'enfant & apporter si grande violence à ses ligamens qu'il le relasche ou difrompe,ains prouoque l'auortement:nous voyós la femme grosse soustenir de plus violens mouuemens sans aucun danger d'auortement:loinct que l'enfant n'est pas seulement foustenu de la matrice,par la liayson des cotyledons, mais, par la vertu de la matrice qui l'embrasse estroičtement de tous costez:mesme le fætus se soustien soymesme quand il se porte bien, comme quád il est mort soudain il tombe. Donc tour ainsi que la cholere & la crainte & autre telles vehementes passions & mouuemens de l'esprit font 4 ment souvent auorter, fans aucun relaschement ou disruption des cotyledons, mais pluftoft, parce que le fang & les esprits, esquels les forces du " corps & d'vne chacune partie d'iceluy reside, font transportez de la matrice ailleurs ains diItrahent la matrice de fon cuure & la rendent quasi impotente à faire son debuoir: Aussi le cathartique, lors qu'il effectue les forces & vertus au corps de la femme grosse teuoque & distra:hift la matrice de son æuure, qui est d'embras fer & conteniren son sein le færus:&folicite fa i narure & faculté à pousser hors, ce que peut estre moleste au corps:dont le plus fouuent l'auortement sensuyt,Si donc la femme grosse est detenue malade de quelque fiebure ou autre relTe maladie aguë,qui ait besoing de purgation;laquelle ne soit subiecte à avorrer, & porte son enfant non au bas mais au haut du ventre, pourra estre purgee sans danger de son petit, Gran'la aux trois seconds mois.cest à dire , quatrieme, gabrina Apriro. cinquieme & lixieme auec quelque cathartique doux & bening:quel est la carte, la manne, les tamarinds. Jes myrobalans, lerhubarbe, le syrop rosat non recent:non auec la scammonee, la colocynthe, le turbith,l'ellebore, ny autres compo"fitions cathartiques qui sont diagredez ; quels 2 JUD 통 > font,de succo rof.le diaphenic. le diacarth. confect.hamech.diapr.laxat. Tel cathartique doux &benin doit estre baillé en forme solide plustost que liquide:car ceux qui sont donnez en forme solide, sont à demy corrigez & domptez en l'estomach & perdent à demy leur vertu auát qu'ils viennét iulqs à la matrice:mais les liquidessoudain sont portez accompaignez de leurs vertus entieres à la matrice:Et ce pendant,quoy que le cathartique soit doux,& en forme folide, ne le faut bailler en toute occasion, mais seulement lelon le conseil d'Hippocrates quand l'humeur, qui cause la maladie est esmeuï,& quasi vagabóde fluctue, flue & reflue dedans les venes & entrailles,de telle sorte qu'il y a danger qu'elle ne у soit transportee sur quelque partie noble, voire sur le fætus,tár àraison de la chaleur , que de son mouuement ainsi instable & tumultuant . En telle necessité & pour euiter vn plus grand danger, la femme grosse pourra estre purgec d'vn cathartique non violent,mais doux,qui pousse les humeurs non à la matrice, mais qui estans efmçus les dirige & les conduise comme auec sa main aux boyaux:Combien que ne sera hors de raison de purger les femmes groses malades, en cores que l'humeur ne soit point tumultuant, car il se peut faire qu'elles soyent malades d'un mal,auquel l'humeur vicieux n'est poít furieux, mais qui estant cuictest caché és grandes venes comme il aduient le plus souuent sur la fin de l'eftat ou commencement de la declination de la la maladie:ou,qui cst crud mais quieté & fans mouuement és venes tant grandes que petites, mesme en l'habitude du corps:comme il aduiét au commencement des fiebures continues & intermittentes:Item au commencemét & progres des fiebures lentes & longues:Ou,qui, soit crud ou cuict, demeure à l'entour du ventre, affauoir au ventricule,boyaux, & mesentere. Tous lefquels humeurs quoy qu'ils soyent quietes,la neceflité commande bien fouuent és femmes grofses les repurger,non pas toutesfois si grāde que les humeurs tumultuans, & furieuses:non auát qu'estre preparez , autrement seroit dangereux les purger:& les purger auec vn doux cathartique non tout à vne fois mais iteré par plusieurs fois, en forme d'vne purgation que les medecins appellét per Epicralin:autremet si les laissez plus long temps crouppir dans le corps, vous leurs donnerez occasion de se corrompre d'auantage & en corrompre d'autres à la venne de l'aliment dont la fiebure l'augmentera , & pourra durer iusques aux temps du part.Or Hippocrates permet la purgation és trois mois mestoyants, mais la defend és trois premiers & trois derniers mois,mesme sur la fin du sixieme mois,parceque en ce mois sixieme les mouuemens de nature se font,& les enfantemés non naturels ont accoustumez d'aduenir,mesme que le fætus ia grādeler tasche à sortir hors: Telle defence d'Hippocrates n'est que conditionelle,& comme parcoparaison des mois de la groisse,les vns auec les autres.Car il peut aduenir que les femmes grosses soyét affligees de maladies aguës és premiers & derniers aussi bien qu'es mois mestoyans. Tel cas aduenant,faudra plus discretement & sagement vser des cathartiques doux & benings tels qu'auons cy’dessus specifiez,qu'és mois mestoyaus:Et encor’plus discretemét és derniers qu'és premiers mois:Car combié qu'es trois premiers mois le fætus soit fort tendre, & les ligamés par lesquels il est attaché à la matrice fort mollastres ains que l'enfant puisse moins resister aux commotions que le medicament cathartique pourroit exciter:Ce neantmoins , par ce qu'és trois derniers mois, l'enfantement estant ia proche, l'ombilic,qui au parauant eftdit ouuert,commé: ce desia à se fermer:parce que le fætus est deuenu plus grand plus pesant,& ia tombant en bas, ains que les ligamens de l'ombilic, & de l'arrierefaix,& de la matrice se relaschent:parce que, la mere est rédue plus debile, à raison que la plus grande partie deson sang est conuertý en l'aliment du færus bien agrády:parce que le sang du quel le fætus estoit nourry se diuertist aux mammelles pour estrecóuerty en laict, future nourriture de l'éfant né: pour toutes ces quatre causes londuit purger les femmesgrosses plus religieusement és derniers qu'és premiers mois. loinct que filaduient que la femmegrolle soit malade de fiebure ou de quelque autre maladie aguë és trois premiers mois , fera moins offencee de la fiebure & endurera plus facilement le ieune & absti Pastinence des viandes qu’és derniers mois: ains la purgation ne luy sera tant moleste, auant le quatrieme qu’apres le sixieme mois.Et ne se faut elbaïr fi lon faict relle difficulté de purger les femmes groffes.Car,Outre la fascherie & molestie que le cathartique apporte à la malade par sa nideur, abomination, acrimonie,chaleur & autres telles qualitez qui sont ennemies & du tout contraires à nature,encores,comme Auicene admoneste, le cathartique ou faict auortet, ou rend, le fætus plus debile, de façon qu'estant néil ne vist pas long temps,ou s'il vist,il demeure debile & maladif toute sa vie: ou f'il aduient que la cathartique par vn miserable desastre cau se auortement,ce ne sera fans grand danger de la vie de la mere, principallement si elle auorte au huictieme mois. Car ce mois outre qu'il est facile à l'auortement, il est aussi dágereux à auorter à la mere & au fætus,à cause de la grandeur du fætus & la proprieté du mois. C'est pourquoy Hip.au premier des epi.ne voulu pas purger vne femme qui habitoit au ruisseau, grofle de huict mois malade d'une maladie mortelle. Et recite vne exemple de ce mois dangereux ay 7.des epid. de la femme d'Olympiade laquelle grosse de huict mois, estant auortee par vne cheufte, mourut. Dont faut conclure que tout auortement qui suruient aux femmes grosses malades de maladie aguë,est dangereux à la me. re,moins toutesfois au mois troisieme de la groisse , apres luy au neufieme , parce qu'il est a commode à l'enfantement, moyennant que l'auorté soit vital, autrement fil n'est vital, l'auortement sera tres-dangereux à la mere.Aristote au septieme de historia animalium chap.4. dit que l'auortement qui suruient au quatrieme mois est aulli tres-dangereux à la mere, & que peu de fem mes viuent, qui de maladies aguës allent auant terme au quatrieme ou huitieme mois. Voila donc le moyen qu'il faut tenir a purger les femmes grosses malades:leur faut premierement lafcher le ventre auec clyfteres doux: puis les purger non auec caffe seule, parce qu'elle lubrique & ne purge point si elle n'est prise en grande quantité,mais meslee auec rhub.ou plustost auec rhub. infusee en quelque decoction roborante & cardiaque, donnee promptement si la mariere est vagabonde & tumultuante & la fiebure aguë: ou, fila maladie donne quelque relasche apres auoir preparé ladite matiere:laquelle preparatió se fera plustost en aliment qu'en medicament, à sçauoir par bouillons, ausquels on fera cuire auec viandes certaines herbes & racines propres au mal qui se presente, en euitant les diuretiques qui sont non moins dangereux en la groisse que les cathartiques valides: non pas qu'iceux emeuuent la matrice, mais parce qu'ils prouoquent les mois,& fpoliér le fætus de la nourriture esperee. Es purgatifs, sera bon mesler quelque grain d'ambre, ou perles, ou quelques autres cardiaques:ou pour le moins entremesler l'vsage d'iceux. Galé au huitieme de la methode,approuuc beaucoup beaucoup l'hydromel, la ptisane, & l'oxymel pour preparer la matiere. Quant à la saignce, Hip. la defend du tout en la femine grosse de quelque maladie qu'elle puis feestre malade. La femme grolle (dit-il en l'aph. 31.du so) li est saignee auorte: & d'autant plus si son petit est ja aggrandy. Il entend de la faignee du bras:car au liure de morbis mulierum , il permet la saignee du maleole ou de la saphene, non en autre temps qu'en l'enfantement, à fin de le rendre plus facile , encore si la femme grotse est jeune,robuke, plethorique, & qui fent grandes douleurs a enfanter. A la verité il defent la faignee à la femme grosse, tant parce que de soni temps la saignce n'estoit aucunement ou bien peu en vlage pour toutes personnes encore moins pour les femmes grosses: qu'aulli il craint que par la saignee la nourriture ne foit ostee au petit . Toutesfois ti la purgation qui tousiours est faicte par les cathartiques lesquels tant soient doux,sont toutesfois malings &contraires à natire, est plus dommageable sans comparaison au færus que ne pourroit estre la saignee, & fi Hippoc. le permet à la femme grosse malade de cacochymie és mois qui sont entre le quatrieme & septieme de la groisse:nous pourrós auec plus grande seurté faigner la femme grosse qui sera tormente de quelque maladic de plenitude en celdits mois. Or fi à my terme elle peut estresai. gnee fans danger,auec plus grande affeurance le pourra estre, au commencement de fa groilles Сс d'autant qu'és premiers mois le sang est plus copieux & l'amasse en quantité és venes de la matrice quasi comme en vn promptuaire ou gardemanger à fin que le fætus f'en ferue és mois mestoyans & derniers, n'en aiant pas si grand befoing lors pour fa pecitelle: Qu'ainsi soit le plus souuent nature de loy-mesme és premiers mois de la groille se descharge de ce lang bien heureu sement, maintenát par la matrice, ainsi que nous voyons par les mois qui fluent selon leur periode duzant la groisse: maitenant par le nez: maintenant par les hæmorrhoides. Puis qu'ainsi est, pourquoy ne sera il permis au medecin en neceflité de maladie faire le pareil? Nous voyons plusieurs femmes grosses aller auant terme si elles ne sont faignees au quatrieme mois de leur groisse, de crainte que leur petit ne soit suffoqué de trop grande nourriture. Si donc la saignee peut estre attentee aux femmes grosses és premiers & mestoians mois de la groisse sans danger de vie de la mere & auortement du petit,elle sera non moins mais plus asseuree és derniers mois: ésquels combien que l'enfant ia aggrandi ait plus grand besoin de nourriture qu'és premiers mois, toutesfois parce que le sang retenu par plusieurs moys & amaffé és venes de la matrice,est faict plus copieux és derniers qu’és pre. miers & secuns mois, de façon qu'il y en a à suffisance pour nourrir l'enfant quoy qu'il soit aggrandi,& de reste pour regurgiteraux mammelles & lå eftre cóuerti en laict, la saignce ne pour roit faire aucun tort és derniers mois quand ily a necessité. Parquoy tout le temps de la groisse quoy qu'Hippocrates le defende, la seignee peut estre attentee non seulement quand il y a plenitude de sang, mais aussi auec plus grande necefsité, quand quelque pleuresie, peripneumonie, angine, ou autre telle inflammation vehemente tormente la femme grosse. & ne faut penser que en telles necellitez Hipp. l’ait dissuadé ayant efgard, comine aucuns estiment,aux grandes effulions de sang que lon faifoit de son temps: car luy qui estoit sage & bien aduisé medecin qiamais en fut vn, ilsçauoit allez qu'en la saignee sur toutes autres iudications, il faut auoir esgard aux forces , desquelles la quantité du sang que lon veut tirer doit est mesuree: mais pofliblela dissuadé pour n'estre encore vn remede beaucoup vsité de son temps. Nous pouuons donc auec toute asseurance en vrgente necellité de maladies saigner les femmes grosses:Et cependant determiner la quantité de la saignee auec grande prudence & caution bien aduilee: aiant esgard non rant à la grandeur de la maladie & forces de la femme grosse (suiuãt lesquelles conditions seroit besoing quelquesfois en tirer grande quantité) qu'à l'aage & force du fætus: l'integrité & santé duquel puis que depend de la quantité suffisante du sang maternel, dont est nourry,augınenté & cõformé, ne pourroit estre contregardé, fil est spolié par la saignee de fa prouuāde.ordinaire. Faut doncselon cest esgard és premiers mois saigner en petite quantité, és secóds en plus petite:es troisiemes en fort petite, d'autant que tant plus l'enfant aggrandift, tant plus a il besoing d'aliment. Vray elt qu'il ne faut tant auoir esgard à l'aage & forces du fætus en ceste quantité de sang & saignec, que nous ne soyons songneux de la santé & vie de la mere:autrement la faignee , quoy qu'en tiriez en petite quantité , n’excitera feulement l'auortement du petit, mais aulli la faisant auorter la precipitera en dáger de sa vie: Car il y a des mois de la groisse é quelş fi la femme grosse auorte de maladie necessairemét elle meurt, quels sont le huitieme & quatrieme , ainsi qu'auons dit cy deuant, élquels elle auorte pour legiere cause: soit pour la proprieté de ces deux mois ou pour la grăde imbecillité de la matrice qui est en ces deux mois. Parquoy sera bon l'abstenir, li possible est de la saigner en ces deux mois, cóme aufli moins toutesfois au cinq, sixieme, & mois subsequensiusques au neufieme:Plus hardiment és trois premiers mois, ausii pour ce regard, d'aucát que come l'auortemét n'aduiét és trois premiers mois, quand il y aduiét il est ny molefte ny pernicieux, Combien que l'experience demonstre que tous auortemés qui viennent en maladies agués sont dangereux à la mere. Et ne faut fuyure la folle opinion de plusieurs, qui disent que quand la grandeur de la maladie & autres telles circonItances du mal commandent la grande effusion de fang, il est loysible en tirer grande quantité & & qu'il vaut mieux par la faignee mettre en danger d'auortement, qu'exposer la mere à la mort: & de sauuer la mere que de perdre la mere & l'enfant. Cominc si vous estiez alleuré de l'euenement de la saignee,& fi auiez pactionné auec Dieu que l'enfant perdu,la mere pourroit estre sauuee. Car outre que par experience nous obseruons que fort peu de femmes grosses, qui ont auorté par maladies aguës retournent iamais en conualescéce, encores la femme grosse desia grie uement tormentee d'une maladie mortelle qui l'afflige de long temps, est renduë bien souuent si foible par ceste saignee si copieuse, qu'elle succombe du tout au mal, ains ne peut, quoy que soit secouruë par remedes fort souuerains, pousser horsson auorton.Parquoy faut vser de grande religion en la saignee de la femme grosse tout le réps de la groisse, non seulemét pour le dager de l'auortemét,mais aulli de la ruine & mort de la mere: Plustoft fi la nature du mal le permet, , & les forces de la malade le peuuent souffrir , au lieu de la saignce, sera bon appliquer des sangsues ou ventouses aux aiselles, aynes ou autres tels lieux,par lesquels l'humeur qui commet le mal puisse estre vacué,deriue, reuelle: en euitant toutesfois les cuisses & iambes & autres parties inferieures, lesquelles ne seroit seur frotter , ou en icelles inciser ou scarifier les venes, parce que tels remedes pourroient prouoquer les mois & precipiter le fætus. Au lieu de la saignee lon pourra aussi ordonner le ieusne non pas à la ve Cc iij que rité l'abstinence totale & retrenchement entier de manger, mais plustost sobrieté fort grande & manger fort tenu, quel est l'orge mondé tout seul, auec lequel la féme grosse & l'enfant pourrót durer quelques iours:ioinet. qu'il vaut mieux le petit par vn grand ieusne naisse debile, maigre &chetif,la mere sauue, que tout les deux perir,ou pour le moins se mettre en danger d'experimenter ùn douteux & incertain euenement de vie.Quít au regime de vie de la femme grosse malade, soit ordonné selon les forces de la malade & la nature de la fiebure: laquelle fi eft aguë & les forces valides, le viure sobre & tenuë y sera conuenable, d'autant qu'il y a des femmes grosses succulentes,pleines & bien nourries auất leur groisse qui pourront bien perseuerer queltant en quátité qu'en frequéce. Par ce moyé lon que téps auec tel viure: Si les forces sont debiles & abbatuës, faudra nourrir plus largement,non aura esgard à la santé de la mere & de l'enfant. Discours sur nature, cause o generation du laitt: du consentement des mammelles odela matrice. 'Autant que plusieurs indispositions ad niennent aux mammelles raison du laict,& qu'aulli le laict donne quelque cognoilsance par les mammelles de la disposition ou indisposition du petit enfançon au ventre de la mere: nous ferons icy quelque recherche de la nature, cause & generatio Julaict. Le laict donc cft l’excrement bening des mammelles,ordonné de С НА Р. XXXIII. pour > de nature pour la nourriture de l'enfant estant au ventre ou hors du ventre de la mere. Duquel nous recercherons ces quatre poinct. Quelles sont ses causes.Où il est engendré.En quel teps il est engédré.Et si és seules femelles il est engedré. La cause materielle du laict, c'est la mediocre portion & substance du fang menstrual,comme dit Fernel, qui imagine trois diuerses substances au laict,vne benefique,l'autre mediocre,la tierce malefique: ou selon la verité, c'est vne partic du sang menstrual entier & non separé, qui desa feule quantité estant moleste au corps de la femme est enuoyé de la matrice aux maminelles par les venes communes à la matrice & aux māmel. les selon l'opinió de Galen & des Anatomistes: ou selon l'opinion de Cardan, qui n'est enuoyé de la matrice aux mammelles par aucunes venes communes, mais par vne sympathie & consentement de nature qui est entre les mammelles & la matrice:ou, selon l'opinion de loubert, qui est enuoyé no de la matrice, inais du tróc de la vene caue, porté aux maminelles, ou attiré d'icelles pour leur nourriture, par les rameaux qui de la vene caue apportent la nourriture à la poictrine & aux tecins. Ce sang menstrual ( ainsi qu'escrit Galen sur l'aph. 39. du s.) enuoyé & transporté aux inammelles leur donne nourriture, leur est assimilé & apposé: duquel apres qu'elles sont remplies & rafaliees, transmuent le reste & relidu comme certaines reliques grasses & opimes par la vertu de leurs glandules, de rouge en Cc iiij 2 a blanc qui est la couleur semblable a leur subftance, & luy donnent & engendrent le nom & nature de laict : de melme façon que les tefticules blancs, conuertissent le lang rouge, en somence tres blanc. Galen toutesfois au 2.de natur.facul. dit que ce sang menstrual porté aux mammelles eft decuict & rendu plus froid, pituiteux & plus crud qu'il n'estoit, à la rancontre des mammelles, esquelles y est engendré, qui sont froides & exangues. Au contraire, il n'est qu'a demy cuict fort sereux,& comme vne pituire insipide naturelle auant qu'il soit porté ou euuoyé aux mammelles: mais les glandules infinies que nature a mis és tetins pour la generation du laict,ymettent tant de façon, qu'il deuient c{poix,doux & blanc en perfection : quelles qualitez ne viennent pas d'ailleurs que de la chaleur des glandules qui cuisent &* alterent à leur semblance ce sang phlegmatic & imparfaict.Semble aulli , contre l'opinion commune,que ce sang menstrual dot le laict est faict , ne soit celuy qui nourrist les mammelles,mais celuy seul qui est destiné pour estre conuerty en laict:car celuy qui dóne nourriture aux mammelles,ne vient ny de la matrice ny d'aucune partie voysine à la matrice, mais de la vene caue est porté aux mammelles par les venes axillaires:tellement que par diuerses venes le laict & la nourriture sont dispensez aux mãmelles:assauoir la matiere du laici vient du sang méftrual amassé és venes de la matrice & monté par 1 11 par les venes menstruales:la nourriture des māmelles vient du sang de la vene caue qui eft porté aux mammelles par les venes propre: Dequoy ne se faut esmerueiller,que ce sang méftrual por. té aux mammelles soit conuerty en substance de laict non accoustumee , & l'autrefang qui leur sert de nourriture,n'y est pas cóuerty: parce que nature pour la diuersité de la matiere & neceilité de la chofe,faict ses alterations , & transmue autrement l'aliment superflu & non accoustumé,autrement,celuy que luy est propre & fami. lier aliment.Donc le sang menstrual n'est point faict aliment aux mammelles, mais tout entier, tel qu'il est & en telle quantité qu'il est receu, est conuerty & transmué des mainmelles en nature de laict, sans que les mamelles en aient attiré aucune portion tant petite soit elle pour leur nour riture:& desquelles le laict prend la forme, sa nature, & fa couleur blanchastre.Et que le sang menstrual ne soit destiné pour la nourriture des mammelles, mais seulement pour la generation du laict, on le peur de cela colliger:parce que les mammelles font nourries és hommes & és filles, sans que ce sang menstrual soit transporté aux mammelles, veu que ny les vierges fort ieunes, ny les hommes n'ont point de menstrues:loinct que selon la doctrine d'Hippocrates & l'experience que nous voyons iournellement ,co lang menstrual n'a point accoustumé d'estre porte aux mammelles és femmes voire en aage competente & qui sont suffisamment menstruales, sinon quand elles sont grosses, ou ont enfanté, ou ont leurs mois supprimez:Qui plus est, fi nous croyons à Hyppocrates au liure de natura pueri,le sang menstrual ne monte aux mammelles,auant qu'il soit pressé & contrainct d'y monter par vne tumeur & prominence de ven: tre.le diray encores d'auantage que le laict n'est cngendré du seul sang méftrual,mais ausli de celuy(cóbien que cela aduient biéraremét) qui est porté aux mammelles pour leur nourriture par les venes axillaires. Car Arist.chap.20. liure 4. de l'histoire des animaux,dit que quelques homes ont du laict,que lo peut succer ou espraindre: Ló faict mention d'vn Syrié,qui nourrit son enfant qui auoit perdu sa mere,plus de fix mois de son propre lai&t.l’ay cogneu yn petit enfant qui tettoit encor,lequel iettoit affez grande quátité de laiệt par les mammelles,principallement quand il tettoit. La cause efficiête du laict,outre la facul té d'engendrer du laict qui eft naturelle aux glá des,il y a vne autre vertu plus principalle,laquel le depéd,ou de la cóception qui excite vne vertu lactifique aux mammelles,ou plustost de la seméce valide &puissante de l'home ou de la femme:Car la semence virile foecunde & puissante meslee parmy la semence de la femme en la conception,apres que par le moyen de l'esprit genitif qui domine en la seméce,& qui est le premier moteur &principal agent de la generation à pris nourriture de la plus pure portion du fang méstrual,& à donné croillance à vne chacunes par le ties spermatiques ia conformees,le reste du sang menstrual moins pure & plus grossiere est' relegué aux mammelles,pour y estre conuertie en laict:mais fila semence virile eft debile & maladiue en la conception , rien de tout cela ne fe pourra faire,non pas seulement le laict sengendrer:Le signe en est,le mauuais germe ou amas de chair, laquelle fi eft en la matrice( dict Hip.au liure de sterilibus)les mammelles croissent bien, mais elles n'engendrent du laict : parceque mauuaix germeest engendré de la semence maladiue & debile de l'homme en petite quantité auec grande quantité de mois.Parquoy touchát la cause efficiente du laict, non sans raison lon dia en vn commun prouerbe assez plaisant,que les hommes donnent aux femmes ce qu'ils n'ot pas & ne peuuent auoir.Item il aduient souuentesfois que les femmes voire les vierges, és longues suppressions des mois,ont du laict aux mámelles celles sur tout,qui font masculines , qui ont vn corps solide & fucculét,vne femécemafculine,vne vertu valide és testicules:Car en telles le sang menstrual retenu est bien cuict,digeré & adoucy par vne chaleur naturelle robuste, lequel ne sortant point hors du corps , & eftant par sa seule quantité moleste , tranfporté aux mammelles est facilement conuerty en laict. La caule finale du laict c'est la nourriture de l'éfant conceu ou nouueau né: suyuant la prouidence de nature,qui prouuoie à la nourriture de l'enfant conceu &nouueau né,par la generation du laiot és mammelles. Le lieu de la generation du laict,sont les mammelles,combien que selon l'o. pinion d'Hip.au liure de natura pueri , c'est la matrice & les venes voysines de la matrice, esquelles le sang menstrual estant rédu gras,espois & blanc,par la comprellion du ventre enfl & tumefié,est exprimé & contrainct de monter en haut aux mammelles. Voyla mon opinion touchant les causes & generation du laiēt. Aucuns retenans quelque chose de l'opinion de nos maieurs & adioultant quelque chose du leur, disent que c'est vn mesme sang qui nourrist les mammelles &qui est conuerty en laiet:Que les mammelles ayants receu largement du sang pour leur nourriture,quand elles en sont affouuies &qu'el les ne peuuent le tout consumer,elles conuertifsent ce que reste en laiết: ayans ceste proprieté donnce de nature à faire du laict , à quoy elles famusent non par vne prouidence discretion ou raison à fin de nourrir l'enfant conceu ou ia né, mais de leur complexion & forme particuliere, telle que nous voyons estre aux testicules,la vertu de faire la semence non pas vne discretion d'engendrer vn indiuidu: Que ce sang dont est faict le laict;est le sang menstrual qui contenu & redondant dedans la gráde vene caue & enuoyé tantost aux fætus tantost à la matrice rantoft à tout les deux lieux selon le besoing & necellité qui se presente:Ces deux parties estans ainsi ordonnees de nature pour recepuoir ce fang crud & excrementeux de la seule quantité,lequel auf si fi nature mesme à voulu estre superflu au corps de la femme,pouruoyant de nourriture aux enfans que les femmes ont a porter communemét neuf ou dix mois,ou a les nourrir quand ils les ont enfanté:Et ce pendant & attendant le temps de ceste nourriture de l'enfant qui est le temps de la conception & de l'enfantement, quand la femme n'est enceicte, elle se descharge de ce sang fuperflu ,partie sur la matrice tous les mois vne fois,de crainte qu'estant trop copieux au tronc de la grande vene, il feist rompre les venes ou fuffoqua la chaleur naturelle:partie sur les mámelles, que nous voyons redonder en sang, pousser hors les mammelles & le sein deuenir fourny & plein:Le temps de la conception venu,tout ce sang est retenu pour nourrir le petit, qui fait bien son proufit de ce qu'estoit trop à la mere:Quand l'enfant est ia grandet,&fappreste devenir en lumiere, nature pense soudain à le nourrir d'vne matiere accordante à sa delicatelse & qui soit semblable à l'aliment qu'il à pris à dans le ventre:parce le sang qui descendoit à bas tourne vers les mammelles, la où il est rédu doux blanc & conuerty en laict:Si la femme ne conçoit,n'est nourrisse, & n'a ses purgations naturelles, ou le sang est diminué pour quelque occasion,on est empesché de sortir par bas, ou est detourné ailleurs y causant de grands maux, ou fest rengé vers la poictrine recepuant grand amas de lang, dont vient qu'en peu de teps f'augmente & les tetins enflent excessiuemét: Or que de sang les mammelles & la matrice soyent dediees de nature pour recepuoir ce fang menstrual, on le cognoist par leur temperament & composition naturelle. La matrice se dilate facilement estant d'vne substance membraneuse, est situee en bas, ou les humeurs de leur grauité inclinent : & eft imbecille de la nature,comme eftant la derniere formee,ainsi que portefun nom grec vorpx. Les mammelles sont rares & spongieuses , ains faciles à fe dilater & contenir beaucoup Voyla l'opinion d'aucuns grands personnages touchant la generation du laict. Le laict est engendré és mammelles des femmes pour trois occasions:Pour la groisse: Pour . l'enfantement:pour la suppreslió des mois.Pour la groisse,le laict s'engendre és mammelles, à caufe que le sang qui auoit accouftumé de fluer tous les mois est retenu par vne singuliere prouidence de nature,à fin qu'il soit employé à la nourriture du petit conceu:lequel quand sera ia grand & comme dit Hip.qu'il commencera defia à se mouuoir,vne partie de ce fang sera transporté aux mammelles & là conuerty en laict: Donc le laict n'est soudain & au commencement de la groisse engendré és mammelles, mais és derniers mois comme au sixieme septielme huictiesme: non pas que nature face desia prouision pour l'enfant qui fappreste de venir en lumiere, car lors le laict n'est vray ny pur ny perfaict laict,plu Itost sereux,falé & vitieux: mais parce que les venes de la matrice & des parties voysines plei ncs nes de sang menstrual, en enuoyent vne partic aux mammelles qui sont l'officine du laict,principalemér en celles femmes qui sont pleines &auoyent accoustumé de rendre beaucoup de méstrues:parce que,comme dit Hip.au liurede gládulis & de natura pueri,vne partie du sang menstrual qui vient à la matrice est pressee & contraincte de monter haut par la tumeur & prominence du ventre & de ceste compression se rendre aux mammelles, mesmement quelquesfois est attiree des mammelles: esquelles toutesfois le laict ne demeure pas tout iusques à l'en. fantement(autrement les mammelles se pourroient diftendre par trop)mais le fætus en artire pour la nourriture le plus tenu & le plus doux dit Hip.Pareillement le laict eit engendré en grande quantité és mammelles foudain apres l'enfantement, qui est faict du sang qui premierement estoit porté à la matrice pour la nourriture de l'enfant conceu au ventre de la mere, & depuis transmis aux mammelles par vne merueilleuse prouidence de nature pour la nourriture de l'enfant nouueau né.Car puisque nature à eu le soing de le nourrir au ventre de la mere auant qu'il y entra:pense soudain de le nourrir estant venu en lumiere, d'vne matiere accordante à sa delicatesse, & qui soir semblable à celle qu'il a prins dans le ventre:parquoy luy hors,le sang qui est de reste,ne seruant de rien à la mere, apres l'enfantement se tourne vers les mammel. les au lieu d’estre vuydé tous les mois comme de coustume, là ou il deuient doux & blanc & est tourné en laict:vray est que ce laict ny durant la groisse,ny incontinent, apres l'enfantement eft vtile à la nourriture de l'enfant nouueau né:Car, si comme nous auons tant de fois repeté,le færus durant qu'il est au ventre de la mere, tire du sang menstrual la plus pure,plus sincere, plus subtile portion pour la nourriture, & non seulement du sang menstrual, mais aussi comme dit Hip. du laičt mesme la plus blanche plus graffe & meilleure portion, faut necessairement que le reste, qui est porté aux mammelles soit le plus grossier & bourbeux, ains qu'iceluy conuerti en laict, face vn laict espois, trouble & callebouré , appellé des Latins colostrum, lequela esté estimé de toute ancienneté mauuais & tres pernicieux,de sorte qu'on l'a tousiours defendu aux enfans pour les premiers iours, parce qu'il leur cause vne indisposition d'estomach, ditte callostration,tenuë pour mortelle, & les enfans qui sont malades pour auoir succé ce laict, font appellez callostrati. Voyez Pline liure 11. chap. 41. & liure 28. chap.9. Hippocrates au liure de morbis mulierum, commande qu'auant que la nouuelle accouchce donne à tetter à son enfant se face tercer & vuider ce laict, & n'allaite point son enfant qu'apres eltre bien nette & purgee de toutes ses vuidanges de son accouchement, à sçauoir trente iours apres à la couche d'vn malle,& quarante deux iours d'une femelle,ainfi que nous dirons cy apres. Il se peut faire aulli que que le laict fengendre és mammelles des fem- mes,sans groisse & fans enfantement, par la supe pression des mois, suiuant l'authorité & exper rience d'Hipp. en l'aphor:39.dus. Si que nec pre- grans, nec puerpers stalak babstaci menstruadefece. runt. chole à la verité fost rare &non accoustu." mee d'eltreveuë. L'ay veu & cogneu vne femme, à laquelle ny grosse, ny ayant enfanté , famalla vne si grande quantité de laict és mammelles, qu'elle en auoit assez pour nourrir deux.M. de Gorris en fon liure Definitiones medicæ, & A vega sur le comment d'iceluy aph.font vne mel- me histoire. Ce pendant il ne faut adiouster celle foy à ceste experience d'Hippocrates , que lon ne faces recerche de plusieurs autres conie- &tures de groisse,autrement lon donnera yne in- finité d'occasions de paillarder aux femmes.Bra- sauolus escrit qu'vne femme auoit ietté son en- fant duquel elle auoit recentemét enfanté, dans la riuiere, lequel peu de temps apres vint & se fe monstra sur l'eau. Le magistrat du lieu , ne pouuant par ses soigneuses enquestes, sçauoir celle qui auoit commis cest acte cruel, commanda que lon fist recherche de toutes les femines qui auroient du laict aux mámelles, & qui ne pourroient monstrer leur enfant viuant, ou mort & enleuely:en fur trouvé vne qui auoit enfanté,& auoit les mammelles pleines & rebondies de laict. Accusee du faict, la rusec estant aduercie de ceste experience d'Hippocrates, se defendoit & Coustenoit que les mammelles estoient pleines Dd de laict à raison que les mois luy estoiét de long temps supprimez. Le faict fur communiqué aux medecins qui respondirent que selon la fentence d'Hippocrates ceste femme pouuoit auoir du laict sans auoir conceu.Outre l'experiéce d'Hippocrates lon peut apporter ceste raison. Que non seulement és femmes, mais aufli és grandes filles qui ont passé l'aage de quatorze ans, & qui ont delia pris leur croissance en toute dimenfion, li elles ont les venes fort pleines de sang, & que leur Auxion naturelle leur soit supprimee, il se peut faire que le sang qui auoit accoustumé de couler tous les mois, ou d'estre employé à la croissance du corps, ou en tout les deux, a a pris sa descharge furieuse sur la poictrine, & qui la estant amassé en grande quantité n'enflera & n'augmentera seuleulement les mammelles en toutes dimensions: mais aulli si la cause perseuere,les mammelles de ce sang quileur abonde, en feront du laict, puis qu'elles ont ceste proprieté de nature, iaçoit que ny la necessité ny la cause finale de la generation du laict ne soit presenté qui est la nourriture de l'enfant conceu ou nouueau né:d'autant que les glandes du tetin ont ce pouuoir à raison de leur complexion & forme de conuertir le sang en laict, pourueu qu'il leục leur : en vienne plus qu'elles n'en peuuent consumer: Si donc y a li grande quantité de sang aux mammelles qu’outre leur nourriture y en ait de demeurant,elles pourront conuertir ce demeurant cn laict. Nous voyons que quand le laict eft perdu përdu aux nourrices, long temps apres l'enfan- tement nous le remettons en son trein, tirant le sang vers les mammelles, par suctions,frictions; attrectations, ventouses, emplaftres & autres moyens qui ont vertu d'attirer le laict aux mam- melles:Dauantage Aristote escript au 4.chap.29. de Historia animalium que quelques homes ont du laict,mesme qu'vn Syrié, de sonlaict nourrit son enfant plus de six mois:il se peut donc faire la femme soit pucelle ou non,ait du laict és má- melles fans auoir enfanté ou conceu, par la seule retention de ses mois, principalemér fi elles sont pleines de sang & ont les mammelles fort rares, fort spongieules & mollasses. Mais au vray dire cela est fort rare & quasi contre nature. Car à grande peine se peut-il faire que les mammelles soient pleines de laict sans l'habitation auec l'hymme. Nous auons cogneu plusieurs pucelles plusieurs femmes ayant perdu leur pucelage, ésquelles les mois ont esté supprimez , non plu- sieurs mois mais plusieurs annees , pleines de fang, sans toutesfois qu'elles eussent laiet quel- conque aux mammelles. Au contraire, nous auons veu plusieurs femmes, lesquelles ayant seu lement enfanté vne fois, ont tousiours eu du laict aux mammelles, iusques à tant qu'elles euf- sent conceu,& lesquelles fi fost qu'estoient grol- ses de trois mois auoient ja les mammelles plei- nes de laict. Dont faur colliger , ce qu'auons dit cy dessus estre vray , que le laict vient principa- lement non tant de la forme & complexion des : mámelles,que d'vne certaine qualité qu'ellesont freschemét receuë de la conceptió qui excite en elles leur vertu lactifique:ou plustost de la semé. ce valide & puissante tant de l'homme que de la femme:ou,cóme escript Hip.au liure de gládulis & de natura pueri,de la compression du ventre enfé par laquelle la materice exprime ce qui eft de gras au sang menstrual contenu dans la matrice, & le faict móter haut: Cóbien que ceste sen tence semble estre indigne de l'authorité d'Hip. veu que le sang mõte aussi aux mammelles fans quil ait tumeur ny enfleure aucune au ventre, mais par vne seule necessité de la nourriture du petit,come apres l'enfantemér: quelquefois sans enfleure de ventre ny sans aucune necessité, mais desoy-mesmey monte ou y est attiré come nous voyons és vierges,ou à celles qui ont perdu leur pucelage sans auoir enfans, ésquelles les mãmelles fentent & render du laict. Nous voulos toutesfois donner cest aduertissement,à fin que personne ne se trópe, que l'enfleure des mamelles ne viét tousiours du sang mestrual móté aux mammelles,ou du laict y engendré du fang menstrual qui est monté: mais d'vne fungosité naturelle & corpulére qui est aux mámelles, laquelle par son humidité s'enfle facilemét & reçoit proprement toutes humiditez estrangeres. Auli lon dit que les grādes tetasses & besaces de mammelles n'en gendrent iamais beaucoup de lai&t,d'autant que cft besoin de chaleur accompaignee d'vne mediocre fecheresse aux mammelles pour cuire, di gerer gerer & conuertir en lait le fang menstrual. Nous parlerons de cela en son licu. Voila quant à la generation du laict, parlons maintenant du consentement des mammelles & de la matrice. Il est certain, suyuant l'opinion de Galen au 14.de vsu partium, & de vesal.au chap. 18.du 5. que la matrice & les mammelles ont des venes communes,non pas continues,ny du tout contigues ( disent tous deux, ) mais voisines & approchantes les vnes des autres , par lesquel- les se peuuent descharger les vnes dans les au- tres,de ce qu'elles contiennent , a sçauoir, celles de la matrice du sang menstrual qu'elles con- tiennent, dans celles des mammelles: & celles des inammelles du laict qu'elles contiennent dans celles de la matrice. L'obseruation de l'anatomie monstre que telles venes , que ces deux grans personnages disent n'estre continues ny du tout contigues, mais seuleinent voisines & approchantes les vnes des autres, font non seulement contigues, mais si manifestement vnies ensemble que diriez les quatres fuperieures qu'on appelle mammillaires, auec les quatre inferieures qu'on appelle Epigastriques, n'estre que quatre venes cotinues:dequoy serez plus affeuré lí les espraindezľvne pres de l'autre, vous cognoistrez le laict des maminillaires entrer dans les epigastres, & le sang des epigastres entrer dans les mammillaires. Et ne faut icy apporter pour instance que les bestes n'ont semblables venes: & que l'hommc qui n'a point de matrice,les a demelime com Dd iij me la femme. Car aux bestes n'est belong qu'il y air de telles venes, veu que les bestes (pour le moins la plus part)n'ont point de sang menstrual qui monte de leur matrice aux mammelles pour y estre conuerty en l’aict,dautant que le laidt qui eften leur mammelle vient de la vene caue , non de leur matrice. Et quant à l'homme, les venes susdittes font de mesme qu'à la femme, à sçauoir continues & bien vnies ensemble, non pas toutesfois que l'vne exprimce puille bailler que du fang I'vne à l'autre, non du laict puis que l'homme n'en a point. Ce consentement manifeste par le moyen des venes est tesmoigné par plusieurs indices. Premierement en ce que les mammelles font remplies de sang & de laict en la suppresfion des mois hors de toute groisse; Que si vous voulez arrester les mois par trop coulans, vous n'auez moyen plus expedient, que selon le conseil d'Hippocrates,appliquer vne ventouse sous les mammelles: Que le laict & les Heurs ne peuuent commodement abonder ensemble: Que fuiuant ce qu'escrit Hipp.au liure de natura pueri,& ce que l'on obserue iournellement aux nou uelles accouchecs , que tout ainsi que le sang monte de la matrice aux mammelles pour estre conuerti en laict:aufli le laict engendré és mammelles , retombe dans la matrice, ainsi que nous cognoissons par les vuidanges qui aduiennent apres l'accouchement. Car lors, par ce que la matrice eft vuide & deliurec du petit, quafi tout le lang ayant delaissé la matrice est transporté en grande 2 grande abondance aux inammelles, tellement que la matrice demeure vuide & sans aucune purgation: au contraire les mammelles sont pleines & tendues de laict, lesquelles ne pougás contenir si grande quantité de laict , en rendent vne partie par leurs papilles , & enuoyent l'autre ; à la matrice,tellement que lon voit grande quan tité de laict sescouler par bas , principalement quand les nouuelles accouchees qui ne veullent point estre nourrices se feruent de linimens, cataplasmes & emplaftres fruids & repercusifs appliquez sur les mammelles, a fin de chaffer lo laict en bas. Ce que n'aduiendroit fil n'y auoit entre la matrice & les mammelles vne grande communication par des venes communes:Ceux qui n'approuuent ceste communicatió tant manifeste de la matrice & des mammelles par les venes mammillaires & epigastriques, & qui difent que le sang dont est faict lelaict és mammel les, nevient de la matrice, mais de la vene caue porté aux mammelles par les venes axillaires: pensent que ce n'est laict ce qui se vuide par bas, mais vnfang pituiteux vn peu blanchi , qui retourne aux grans vaisseaux, non pas tant de foymesme, que par l'applicació des remedes accommodez pour tarir les mammelles: & que ce sang blanchy ne s'en va à la matrice, mais des grans vaisseaux est retiré par les venes & arteres emulgentes, puis vuidé par les vrines qui en deuiennent blanches : & que quelquesfois ce sang pituiteux n'est repoussé, mais sans repoussement Dd iiij > retourne dans la grande vene dont est venti, comme il aduient quand l'accouchee n'est teree. Semble que rels grands personnages cerchent quelque euafion, & qu'au lieu de recognoistre la vuidage du laict par la matrice,la laissent la,& font seulement mention de celle qui se faict par les vrines, qui n'est si frequente que celle cy que nous voyons aduenir coustumieremét aux femmes le huit ou dixieme iour de leur couche.Outre ce consentement tant manifeste de la matrice & des mammelles par les venes cy specifices, & vn autre qui est commun & general entre toutes les parties du corps par le foye & la vene caue,de laquelle Galen parle tant souuent:encore en pouuons nous remarquer vn particulier prouenant d'vne familiere amitié, accord & aliance qu'est entre ces deux parties:telle que peut estre entre le ventricule diaphragmc & le cerucau:tesmoins en sont plusieurs euidens & certains argumens: Entre autres, de ce que par le chatouillement du tetin principalement du petit bout d'iceluy, la matrice fent vne titillation aggreable. Que tour deux sauginentent & decroissent ensemble. Que quand la matrice se dilate à la venue du sang menstrual: aussi les mammelles à la venue du laict. Que quand la matri. ce est capable à conceuoir,aulli les mammelles à faire du laict. Que quand la matrice perd ses fleurs par vicillesse aussi les mammelles perdent le sang qui les engrofliffoit.Que quand la matrice se prepare à nourrir l'enfant conceu, ausli les mam qu mammelles s'apprestent à nourrir l'enfant né. Flux de laiłt des mammelles. CHAP. XXXIIII. 'Aphorisme s2.du s.dit,que si le laict flue en quantité des mammelles, tel Aux fignifie le petit qu'est au ventre de la mere eftre debile.Car puisque le laict est engendré és mammelles, ainsi l'auons dit,non pas és premiers, mais és derniers mois, ou,comme dit Hip.lors que le focus cominéce à se mouuoir,du sang qui est par trop abondant és venes de la matrice , que leurs et enuoyé de la matrice,ou de la plus graffe partie du sang qu'est exprimee &montee aux mammel les pour estre conuertie en laict, a fin d'alaicter l'enfant quád il sera nouueau né:celaict ne doit sortir ny Tescouler hors des mammelles , auant l'enfantement aduenu en temps opportun : Si sima aibit. donc il felcoule és derniers mois de la groisse en Fetus. grande quantité,c'est signe que l'enfant est debi. le:lequel pour lon imbecillité ne pouuant attirer que bien peu de fang pour la nourriture,cuis re ce qu'il aura attiré, absumer ce qu'il aura cuict, delaisse grande quantité de sang, lequel confuant aux mammelles est conuerty en laict: la où fi pour sa trop grande quantité ne peut estre contenu, parce que selon Hip.l'enfant estant debile en attire fort peu pour sa nourriture, ains qu'il fefcoule des mammelles en grande quanti, té,cela presage vn auortement futur, principallement lite laict qui fue est aqueux: mais fil fue en petite quantiré cela ne prelage rien de mauuais.Faut arrester ce flux de lait , par topiques Nota repellens appliquez aux mammelles, quel eft l'emplastre de bolo,l'onguent comitiffz : cataplasme des farines de febues & de létilles cuictes en oxycrat;recommander à la mere repos tant de corps que d'esprit,& bonne noruriture à fin de fortifier son petit qui est debile. Les mammelles dures. CHAP. XXXV. L9 'On peut colliger de deux aphorismes 52. & 53.du s.que la solidité des mammelles és fem mes grosses lignifie le bon portement del'enfant au ventre de la mere:mais que la durté denote la mauuaise disposition ou du laic, ou du petit,ou des mammelles. Car les mammelles qui Tont mediocrement pleines non endurcies, mais qui apparoissent au manier fermes & moyennes entre dures & fort lalches, demonftrent que le petit attire autant de sang 8c de laict qu'est con. uenable pour la nourriture,& qu'il délaisse aux mammelles ce qu'est fuffisant pour leur solidité: demonftrent aussi que le laict est bien cuict efpois & gras,non aqueux ny sereux. Mais les dures mammelles,par trop tendues trop pleines & gibbeuses,denotent que le sang qui est contenu és mámelles est crud, fort mal cuict:ou,qu'il yen a trop plus grande quantitité que le petit pour lon imbecillité n'é pourroit attirer pour la nour riture:ou que les mammelles par trop debiles ne le pourroyent contenir, cuire & conuertir en laict:Dont il aduient souuentesfois,qu'en fin les mammelles s'enflent ou fapostument:ou sentét douleur, à raison de la trop grande quantité de sang fang ou de laiết y retenue : ou, que le laict Auc hors des mammelles non sans danger d'auortement ainsi qu'il est dir en l'aph.s2.liure z. ou que le sang Cera trálporté ailleurs selon l'aph.53. fect. s.Si mámæ dure fiant,dolor aut maminas aut co-> xas,aut oculos aut genua fatigabit, nec abortus fequitur:& lors les mammelles deuiennent lalches, Haccides, maigres & extenuees. Tout ainsi qu'elles sont faictes molles de la substance du laict , d'autant que le laict sereux & fort humide rend les mammelles molles : comme les mammelles grandes ou petites sont telles de la petite ou grande quantité de sang conuerty en laict.Donc la durté des mammelles ne peut apparoir aux femmes grosses fans danger du petit, ou des mammelles : Faut donc döner ordre,quc la crudité du laict soit emédce:la trop grāde quã tité de laict qui suffog &opprime le petit debile, soit diminuee:que les mamelles foyét fortifices, fin qu'elles cuisent le sang qu'elles auront attiré & le conuertissent en loüable substance delaict. Et au cas qu'ó ne puisse atteindre à ces buts, ains que ceste durté menace en fin de quelque concretion de laict, ou de quelque douleur ou tumeur és mámelles, faut y obuier par ces moiens. Premierement empescher par remedes repelléts appliquez sur les mammelles, que les mammelles ne reçoipuent,ou n'attirent plus sigrāde qua tité de sang qu'elles ne puissent contenir, ou digerer:car apres que le sang est receu & conuerty cn laict,ibne peut plus eftre repoussé, mais doit eftreeuacué par les mammelles ou par succemét ou par resolutió, vu par supputation, ou autre. ment. Qu'on applique donc soubs les mammelles vne bouillye faicte de farine de febues & de vinaigre:ou, que lentour des mammelles & les aixelles soyent frottees d'vn liniment composé de ceste façon Xboli.arm.3 ü.spong.bedeg.rad. bistortæ anzB.cum paucool.myrtill.ros.& aceto reducantur ad formam licus. Sur les mammel. les on appliquera ce cataplasme digerent mé. tæ ficcæ ñ ii.absynth.mi.fiat decoctio:materialia pistentur & transmittentur per setaceum, , quibus adde farinæ fab.vel orobi vel lupin.3 iii. cum decoctione & pauco oleo lil. fiat cataplaf. Sera bon appliquer sur la papille vne racine de grande esclere cuicte & contuse. Et au cas, que ces remedes ne proufitent assez lon fera des onguens auec ceruse,litharge & cadmia: On purgera legierement le corps , &ordonnera lon regime de vie desechant, attenuant & incident la quárité du sang.Si le sang ou le laict est caillé on se dissoudra par ce cataplasme. #lucci apij le quart.1. Oxymel.fimpl.zu, farinz cicer. rub.& lupin.añ q.l.fiat cataplal. S'il ne peut estre difsouls,& que les glandules des mammelles s'endurcissent, mesme qu'elles menacét supputatió, vsez de ce cataplasme.rad.alth.& lil. an z iiii. sic.xx.n.decoq.in aqua donec mollescát, quibus adde axung.porci non salitæ, aut butyri recen. q.I.cocta contundantur & fiat catapl.addendo ol.com.parum. Les Les mammelles extendees. CHAP. XXXV I. I les mammelles à la femme grosse sont fou- dainement exrenüees, sensuit l'auortement aph.37.fect.s.Item. Si à celle qui porte des gemeaux,l'vne des mammelles est extenüee, ellcauorte de l'vn:aflauoir du masle, si la mammelle droicte est extenuec,de la femelle , si la gauche aph.48. lect.s.Les mammelles sont extenuces és feinines grosses par defaut de laict,comme elles sont engrossies de la quantité de laict y engendré ou amassé. Car le laict qui est amaffé és mam melles durant la groisse, est engendré és mammelles au quatrieme mois de la groisse qui est le temps du mouuement du petit,du sang qui des venes de la matrice fort pleines pour la supprelsion des mois precedens regurgite ou est porté, ou attiré aux mammelles par les venes communes,la où il est conuerty en laict:Hippocrates au ļiure de glandulis & de natura pueri dict, que ce n'est pas le sang menstrual qui est porté aux māmelles,mais la plus grasse substance de ce fang, laquelle y est poussee par la compression du vetre:parce que la matrice pleine s'enfle , enflee presse les boyaux,le ventre, la coëffe, l'omentú, de ceste compression eft exprimee ceste substance grasse.Donc l'extenuation des mammelles és femmes grosses vient du defaut de laict:comme leur plenitude & intumescence de la plenitude delaict.Il y a defaut de laict és mammelles pour deux raisons:l'vne quand elles son deftituees de sang, parceque le sang menstrualne leurs est plus enuoye de la matrice, quoy qu'elle soit faine & bien disposee,qui foit suffisant pour eftre conuerty cn laict:L'autre,quand le sang d'vne chacune partie du corps non seulement des mammelles est transporté à la matrice malade de quelque inflammation, erysipelle ,ou d'autre semblable indisposition à laquelle tous les humeurs du corps accourent,quali pour la secourir en les affe&iós.Or la matrice n'enuoye point de fang aux mammelles pour trois occasions: L'vne, parce qu'elle n'en a point: L'autre , parce qu’encores qu'elle en ait, elle n'en à pas à suffisance pour fournir à la nourriture du petit & en departir aux mammelles pour la generation du laict.La tierce, parce qu'il n'y à faulté de sang à la matrice pour enuoyer aux mammelles, mais il n'y peut estre porté,ou parce qu'il est trop el pois, ou parce que les venes sont estouppecs. La premiere occasion aduient pour plusieurs raisons, Ou parce que le corps de la mere eft extenué,maigre & rendu cherif par longue ou vehemente maladie,ou pour vne trop grande abstinence ,ou impuissance de manger ,comme quand les femmes grosses desapetisfees ou ayans en horreur toute sorte de viandes , ou prenants plaisir à viandes absurdes & estranges, demeurent long temps sans rien máger: Ou, parce que le sang de la vene caue n'est plus porté à la matrice par la vene ombilicale pour la nourriture du fær à raison que quelque mébrane de celles qui onucloppét le fætus principalement le cho rio,est rõpue & relaschee par vnechcufte, coup receu, vn fault,grād trauail,grăde clameur,chole re excelliue,quelõ crainte soudaine , ou fiebure, ou autre celle cause externe:ou parce & quelque insigne euacuatió de sang par le nez, par les hz. morrhoides,ou autre tellieu à precedé. La secode occasió aduiét,quád lefætus estát fort puissant &robuste,ou proche du part,cólume toutla prouuāde qu'est en la matrice, & ne laisse rié de reste pour estre enuoyé aux mãmelles,mesme ne se côtéte seulemét du sang méftrual pour la suffi. sance,mais attire des mamelles tout le laict qu'il peut attirer par defaut d'autre:Toutes ces occafions n'extcnuent seulemét les mammelles,mais le plus souuent excitent l'auortement selon l'authoriré d'Hip.en ces deux aphorismes : Principallement liés premiers, & seconds mois de la groisse les mammelles sont soudainement extenuees:parce que telle & li repentine extenuario ne pourroit suruenir sans qu'vne cause grande & vehemente ait precedé,qui ait fi fost perture bé la matrice & rendu le foetus fi foible: autrement, G les mammelles sont extenuees de peu à peu & de longue main, il n'est pas tousiours necessaire qu'il furnienne auortement, principallemét file fætus est grád ou le part,foic prochain: d'autant qu'il se peut faire que le fæcus estant ve. nu à l'un de ses termes,au septieme, neufieme ou dixieme mois selon Aristote,ait besoing de grãde nourriture,ains qu'il attire du sang ränt de venes que des mammelles : lesquelles au regard des premiers & seconds mois,doiuent eftre fort pleines de laict, d'autant qu'és derniers mois napure faict apprest de nourriture pour l'enfant qui doit bien toft venir en lumiere. Donc si les mammelles sont extenuees subitement pour la ruption,diuulfion ou relaxation des membranes qui enueloppent le fætus,ceste extenuation ne pourroit estre par aucun moyen restauree, mais l'auortement aduiendra necessairement. Si elles sont extenuees de peuà peu , comme pour la paucité du sang, ou l'empeschement du passageaux mammelles,elles sont guerillables,&n'eft necessaire que l'auortement suruienne. Car, fi c'est par faute de manger,ou par maladie,oupar vne insigne euacuation que ceste extenuation soit suruenue, faudra restaurer le corps de bones viádes,chaudes & humides & beaucoup nourrillantes,comme de bon vin , bons bouillons, gelees,preffis,consommez & autres tels alimens. Si la craflitic du fang: est cause que le lang nc fue, vsez de choses legierement incidentes, attenuantes & qui ne defechent pas beaucoup, que soyent plustoft alimenteuses que medicaméteuses.Si le sang ne fue point pour l'angustie des venes,fomentez les mammelles d'eau tiede: ou appliquez quelque sinapisine ou dropax leger sur les inaminelles, pour y attirer le fang:mais il ne faut pas qu'ils y demeurent & arrestent long temps de crainte qu'ils ne digerent ce qu'ils y euront attiré,ou y excitent in Hammation.De ces fte façon. ficuum macerat.in aqua lib... pisté . tur diligentif.fem. sinapi tenuis.tritizi.misce po natur fuper mammas, vel diffoluatur pix & misceatur multo oleo & poft aliquam frictionem supra mammas applicetur,vel potius in circuitu mammarum sub clauiculis & subalis. Nam per illas regiones venç ad mammas perueniüt. Sera bon aulli d'appliquer des ventouses aux mammelles, fous les mammelles & fous les ailfelles pour y attirer le laict. Ce pendant il se faut peu exercer,plustoft reposer & bien dormir. Nous parlerons de cecy plus amplement au defaut de laict. Les mammelles tropenflees. CHAP. XXXVII. Es mammelles croissent à d'aucunes feinLO umes grosses en tel excez qu'elles resemblent à grandes besaces: ou, parce que trop grande quantité de sang monte aux mammelles & peu reste au petit pour sa nourriture: ou bien que le petit estant debile en attire fort peu pour la nourriture:ou, que la femme groste vse de viandes venteuses & Harulentes, comme de poix,feb. ues, chastaignes, &c. Faut vser de regime de vie quelque peu desechát, pour diminuer ceste trop grande quantité sans faire tort au petit:changer de regime de vie Aarulent: & sur tout empescher l'attraction du sang aux mammelles, l'arrester plustost dans la matrice. Lon rendra les mammelles denses & plus compactes à fin qu'elles nę reçoiuent si proprement le sang, par application de iust de ciguë: caus de meurte, de prunelle, de gobelets,de roses:&eau de pinons recés distillez Ee auec peu de vinaigre & alun: en ces eaus on trem pera vn linge & l'appliquera on sur les mamMamtafi. melles. Si les grosses mammelles sont dures, ou accompagnees de quelque tumeur qui menace inflammation, appliquez ce cataplasme digerāt. 2 farin, fab.orobi lupin. cicer. rub.anzi.B coquantur in oxymelite, adde fl.chamamillæ melil. fol. menthæ ficc. absynth. anethi omnium puluerator, an zßol.lil. q. s. fiat carapl. admoañ f uendum mammis. Apres que les mammelles ieront desenfees, on mettra par dessus pour les condenser & endurcir de ceste bouë que lon trouue au fond des meules ou lon aguise les cou steaux, destrempee auec vn peu de vinaigre:relle bouca semblable vertu que la chimolia: Toutes choses aulli qui astreignent sans grande distenfion ou resolution: Car celles qui refoudenr les emolliffent. Eryspele en la matrice de la femmegrosse. CHAP. XXXVIII. I en la matrice de la femme grosse ce faict vn erysipele, chofe mortelle dict l'aph.43.du s. tant à la mere qu'à l'enfant. Car outre la fiebure ardente qui accompaigne l'erysipele, qui est toutiours mortelle à la femme grosse suyuant l'aph.31. du s. suruient vn feu de Phlegmon qui occupe la matrice, duquel elle irritee auortera: ou si elle n'auorte, fera mourir l'enfant de chaleur & de compression. loinct qu'vne infinité de cruels fymptomes suruiennent à la matrice enflammce, grande fiebure, rigueur vehement, crespi XXXIX. respiration difficile, syncope,faillarice , trasport de cerueau, douleur és lombes, aynes, cuilles & hanches, & autres tels, dont Hippocrates és liures de morbis mulierum & de natura pueri, parle.Ce mal est si violét &fiagu qu'il ne donne aucun loisir d'yapporter remede: car il tue soudain (dit Hipp.) parquoy faut vser de choses rafreschissantes, telles que nous auons descrit au fecond liure. Sang amassé és mammelles de la femme groffe. S femmes grosses fiés premiers mois de la groisse, à raison de la suppression des mois, le sang menstrual porté aux mammelles , n'est point conuerti en laict, mais demeuré la sans aucune alteratio: parce qu'il y a esté porté en trop grande quantité ,ou,qu'il est par trop chaud & lec pour estre conuerti en laičt : à la parfin à raison de sa trop longue demeure ou conçoit pour. riture, & de là in Hammation: ou bien fans conceuoir pourriture ny aucune inflammation, sefchauffe & excite vne ebullition que les Grecs appellent Phlogosis, & de là deuient noirastre & melancholique: dont plusieurs vapeurs l'exhalent qui frappent le cerueau: ou bien, ce sang melancholique est raui iusques au cerueau, qui suscite vne melancholie,manie & fureur. Suiuát l'experience d'Hippoc, en l'aph.40. du s. Quibus in mammu fanguis colligitur furorem fignificat. Cela est bien rare (dit Galen au comment.) & iamais veu fans inflammation des mammelles. l'ay co gneu plusieurs femmes grosses tormentees de tel accident. l'ay veu vne nourrice, que quand son enfant la tetoir par trop long temps, deuenoit comme infenfee. Cest accident n'apporte seulement refuerie,mais ausli douleur de teite,& quasi suffocation.Faut soudain saigner & appliquer à l'entour des mammelles topiques repellens:& sur les mammelles cataplasmes faicts de farines de febues, lentilles, orce cuictes en oxycrat &c. Difficile retention du petit au ventre de la mere. CHAP. XL. Phi Lusieurs femmes conçoiuent assez facile ment, mais elles ne peuuent retenir leur enfant. Pour plusieurs causes: ou,par ce que l'orifice interieur de la matrice,n'eft allez estroictemét fermé & qui se relasche próptement pour plufieurs humidirez qui fefcoulent par la: Ou, que les purgations naturelles pour leur trop grande quantité ou chaleur ne laissent à couler comme de coustume:Ou, que la matrice soit trop plus estroicte que le fætus y puisse contenir, se dilater, mouuoir & y prendre croissance suffisante:Ou, que le corps est plein de mauuaises humeurs, qui faict que l'enfant mal nourry de ce fang impur & vitieux ny peut demeurer, ou fil y est retenu iusques à termeil ne sera pour viure.Telles mauuailes humeurs,ou viennent des mois retenus, durāt, ou peu auant la flueur desquels l'enfant a esté conceu:Ou procedét des humeurs amassees de long téps au corps de la mere auant la groisse, desquelles desquelles l'enfant nourry durant la groisse est rendu plein d'ordures, d'infection & d'úlceres: Ou, que la matricesoit mal disposee de son natu rel ou pour quelque maladie suruenue, comme intemperie,tumeur, vlcere &c. Ou, que la femme est d'vn temperament froid & humide: Ou que la femme a eu la fiebure, ou inalade d'autre maladie: Ou, que le fætus est plus gros qu'il na peut estre contenu dans la matrice:ou, plus debile qu'il s'y puisse soustenir:Car le fætus d'autant qu'est plus robuste, d'autant se soustien & souleue mieux:& d'autant plus est debile, d'autant se sent plus pesant, à la façon des corps morts,lesquels sont d'autant plus pesans que les viuans, qu'ily a difference entre la chose animee & inanimee. Or l'enfant est reiercé pour ces causes & autres telles , non pas en meline temps: å d'aucunes au troisieme mois, à d'autres au quatrieme, à plusieurs au cinquieme,mais principalement auant le quatrieme comme Galen escrit au comment. sur l'aph.4s.dus. Nous auons toutesfois cogneu plusieurs femmes grosses lelquelles portoyent bien iusques au sixieme mois, mais le sixieme passé auortoient. Faut preuoir à ce symptome selon la diuersité des causes. Faut euacuer & purger auant la groiffe,celles qui sont par trop humides auec pilules de hyera, ou telles. # pulueris hyeræ quadupl. aloë & pulu. elect. bened. laxar, anzi.rad. aristol. gent. dict. castor. año Bexcipiantur cum fyr. de arthemif. addito puluere elect.arom. rol.gr.vi. fiat inassa molliuscula. è cuius z i.formentur pilulæ quinque deauratæ cap. octauo quoque die,& potillimum antè eruptionem mensium.Er apres qu'elles auront este purgees de leurs mois se faudra feruir des pelsaires pour purger la matrice de sa pituité, tels qu'auons descry au second liure pour la matrice humide , qui reçoiuent l'agaric & la colocynthe,le miel mercurial & autres phlegma gogues: Puis auec parfuns par bas delecher la matrice, quel pourra eftre cestucy. 2 nuc.mosc. macis benioini styr.añzii.cast.z Baliptæ mosch. z 1.B.caryoph. ladani puri añ zi.zingib. cinam. folij, {picæ nardi añ iiii . excipiantur omnia therebinth, formentur pastilli lupinares , è quibus super ignitos carbones coniectis excipiatur fumus in vterum per embotum post mensium purgationem. Sera bon aussi fomenter la partie auec ces sachets. 2 rad.bist. quinque folij&cyperi an 3 1111. rof. rub. cum calicibus, cort. mali gran. & balaust, an zi.suberis Z ii, hederæ.m ii. fant facculi qui bulliant in aqua & pauca vino aftringente: foueatur pars mane & vefperi, ad & dendo aluminis zi.Lon appliquera aussi quelques emplaftres sur les reims & la matrice, lous le petit ventre astringens quelque peu chauds: quels sont vnguentum comitislæ, pro matrice, de mastiche, y adioustant deux onces de racines de bistorte, de ladanum, d'hypocistis. Tels emplastres doiuent estre appliquez quelque peu auant le temps que la femme auoit accoustumé d'aller auant terme & les y laisser quelque deux ou trois mois.lay trouué.celuy cy fort excellent pour la retention du petit. 2 ladani purilli.z i. fet-retin moj B gallarum mosch.boli arm.nunc.cuprelli, terræ lygill.inyrtil. ros. rub. (ang.drac. balauft. an zB picis nau. Z ii.therebinth.zvi. malaxétur omnia simul,fiat magdaleo,cuius portio extendatur super alucam & admoueatur lumbis vsque ad os sacrum:altera extensa item super alutam admoueatur,imo ventri vfque ad vimbilicum. Qu'elle pat.adice vse de ceste poudre soir & matin. 2 ciner. priapi taurizi.ras.ebor.cort.cicrisiccianziii.coral. rub.vti & loti in aqua abfynth.añz i.sacch.zii. fiat puluis de quo cap.zi.cxcochleari cum vino diluto aqua arthemil. aut fi mauis ex iis fac Opiatam additis mirobal.exceptis Tyrupo conseruationis citri. Elle suiura vn regime de vie qui soit desechant non attenuant ny aperient. Silacrimonie & ferueur du sang est la cause de ceste difficile retention, soit purgee auant la groisse incontinent apres la purgation des mois: vse de regime qui incralse, espoillisse, & hebete l'acrimonie. Soudain apres la conception frottez les lombes,les reims & petit ventre de cest onguent Hol.trol.omphac, & cydon. anzi.cerufæ lotæ in aqua rof.z i 8. rad. bist . & coral . rub, añ. 38. fem.berb. i.ceræ albæ lotæ in aqua ral. q. 1. fiat litus pro renibus Les emplastres ne sont icy pro. pres, parce qu'ils eschauffent & ne rafreschiffent bien peu. Sera bon d'euenter la vene baGlique droicte d'vne ou deux pællertes selon l'habitude du corps & quantité du lang. Si la . que Ee iiij trop grande abondance de sang cause ce mal, parceque nature par trop charge de ceste quan. tité de sang ouure les orifices des venes & lasche beaucoup de sang,dont vient que le petit par defaut d'aliment meurt ou auorte:de premiere arriuee faut faigner & viure fort sobremét:le sang sera tiré nó tout à vne fois, mais à plusieurs iours comme de dix en dix ou quinze en quinze, selon que la quantité de sang demandera:& ceau 4.5. 6.& 7. mois,quoy qu'Hippocrates ne veuille pas qu'on saigne la femme grolle depuis le quatricmeiusques au septieme, encores qu'elle füst malade de fiebure continue: Et ne faut craindre ce que dit Hip. que la femme auorte pour la saignce si d'auanture elle n'auoit peu de fang, ou qu'elle fuft extremement debile: d'autant que nous experimentons tous les iours, que la pluspart des femmes qui ont accoustumié d'auorter, n'ont trouué plus singulier moyen de retenir leur enfant que par la saignee : Ioinct que la saignee faicte au commencement de la groisse ne sert seulement pour empescher l'auortemét, mais aussi profite beaucoup à celles qui sont subiectes au difficile accouchement, parce que quad le fætus redonde de beaucoup de sang, prend grande croissance, principalement au ventre des femmes qui ont vne matrice fort ample, tellele gros enfant n'en peut fortir par apres, à raison de sa grosseur. Si la densité, petitesle,ou constriction, ou difficile dilatation de la matrice, est cause de cestempeschement de re ment que tenir l'enfant:sera bon auant la conception prescripte à la femine des bains, fomentations,& linimens relaschans,à fin que la matrice soit dilatee & relaxee par la chaleur tiede du bain: mais quand elle est grosse faudra vser de ces remedes auec grande prudence & caution, car tels remedes parce qu'ils relaschent font auorter. Donc quand elle se sentira grosse, auant qu'elle approche le temps auquel elle a accoustumé d'auorter, pourra vser de huict en huict iours par deux iours continus de ces fomentations, linimens, ou onguens relaschans, ainsi qu'auons accoustu. mé de faire és affections du foye,y mellant quelques simples aftringents : Et cependant vser de asti. pessaires aftringés pour aftreindre l'orifice interieur de la matrice. Les fomentations seront telles. 2 rad. alth.& lil.aß lib. BH.cham. &ras.añ 3 i. fiat decoctio in aqua, qua tepidè foueatur pars quæ eft inter vmbilicú & os pubis: ou bien yn liniment d'huyles relaschantes & rarefacientes qui serot appliquees sans chaleur actuelle:quelles sont les huyles de lys, d'amandes douces, d’iris, d'aneth:les graisses de porc, de poulle, d’oye, de canard: adioustāt à ces huyles & graisses quelque peu d'huyle de mastich, ou delentisque, ou peu de styrax calamithe, ou de ladanum. Que les fomentations & linimens soyent faicts soir & marin,apres que le ventre & la velsie seront deliurez de leurs excremens accoustumez. Le repos tant de corps que d'esprit est necessaire en toutes ces causes, principalement auant le temps qu'elle a accoustumé d'aller auất terme: se doit tenir couchce au liat , fabstenir aulli sur tout du coït, lequel excite l'auortement sur tous autres excez, non seulement à raison de l'agitation & dilatation de la matrice, qui se mouuant & presentant à la reception de la nouuelle semnéce, poulse hors le færus qui est encore tendrelet &non pas beaucoup fermement adherent à la matrice: mais aussi à raison de la compreslion du ventre faite par l'homme. Si le corps est plein de mauuaises humeurs, le faudra purger auant la groisse d'un cathartique assez puisTant, mais apres la groisse auec vn medicament qui soit doux & bening, quels sont le rhubarbe & les myrobolans, & ce quelque peu auant le temps de l'auortement accoustumé. Si la matrice est froide,ceste intemperie sera corrigee auant la groisse,par les remedes qu'auons delcry au second liure pour la matrice froide.Apres la groisse faudra vser de tous les remedes eschauffans par le moyen desquels lon puisse apporter chaleur à la matrice; à quoy seruira beaucoup le frequent vlage de zingembre verd confid, de la noix muscade conficte, des tablettes cardiaques composees de rasure d'iaoire,perles,ambre gris, musc. Les escussons faicts de feuilles de saulge, mariolaine, rosmarin,menthe, absynthe,origan, calamenth, racines de souchet,galangue, biltorte, tormentille, safran, bois d'aloes, muscade, cloux de girofles,pierre d'aimant & d'aigle &c. Quant aux remedes qui aident beaucoup à la retention > CHAP. . retention de l'enfant tant par leurs qualitez ma- nifestes,que vertu occulte,nous les proposerons bien amplement au chappitre prochain auquel parlerons de l'auortement: d'autant que la re- tention du fætus,& prohibition de l'auortemér procurét vne mesme chose & tendent à vn mef- mebut: Combien que l'auortemét & la difficile retention du færus sont en cela differens: parce que l'auortement prouient d'une cause violente excitee apres la conception: La difficile retenció du fætus est faicte des causes qui sont acquises & comme enracinecs de long temps en la matrice, soit de son propre vice, ou de celuy du corps. Abordag Auortement. Vortement, c'est vne violente & auant le temps exclusion du fætus hors la matrice; laquelle peut aduenir tous les mois de la groisse selo que les causes ferõt leur efforts violés. Ainsi l'auortement fust faict auant le septieme iour à vne seruante grosse, selon que recite Hip.au liure de natura pueri, lequel toutesfois à proprement parler n'estoit auortement,mais vne effluxion de semence:Coinme aussi n'estoit celuy duquel luy mesme faict mention au liure mesme, qui aduint à vne femme grosse auant le trentieme iour:Par- ce que l'auortement cest vne violente exclusion non pas de la semence ny d'un embryon com- mencé, mais d'vn foetus delia formé,abfolu & a- nimé,principalement en ce temps auquel le fa- tus sort hors, & venu en lumiere ne peut aucu- nement viure, assauoir auant le temps legitime A de l'enfantement ordonné de nature. Les causes de l'auortemét font ou euidentes & exterieures, ou interieures: Des cuidentes , aucunes tuent le fætus cumme fyncope crauité,tristesse,clameur, desir de quelque viande estrange & absurde ou de quelque chose dont la femme grosse n'a peu iouyr, parce que l'apprehéfion & cogitation à fi grande puissance en la femme grosse, ainsi qu'auons declaré cy deuant,que si vous ne luy donez ce qu'elle appete, soit viande ou autre telle chose elle auortera,ou pour le moins retiendra la marque de la chose desiree & non iouye sur quelque partie de son corps. Pareillement les choses qui font du tout contre nature,comme celles qui par parfuns,ou odeur,ou substance sont veneneufe: l'ay cogneu vne femme grosse qui auortast pour auoir fentir l'odeur d'vne chandelle esteincte: Autres ostent la nourriture au petit , comme le ieusne,abstinence trop frequente & trop gráde, principalement quand l'enfant est desia grand: euacuation immoderee,comme de sang par les narines ou hemorrhoides,crachement, vomissemét:Car,selon l'aph.31.dus.mulier sanguine mil so abortum facit,idque magis si fætus cst grandior:Et selon l'aph.34.du s. la femme qui à levétre par troplasche,est en danger d'auorter. Les autres causes, disloudent & relaschent les acerabules,par lesquels le fætus recepuoit la nourriture, & eft attaché à la matrice comine auec des liens:quels sont l'vlage de choses aperitiues & diuretiques,exercice violét,le sauter à la reuerse, le > le danser , le coït frequent pour le moins apres le septieme mois, auquel temps les acetabules commencent à se relascher,l'equitation dure, le chariotage, le port de quelque pesant fardeau, le soubleuement d'une chose pesante, la chcuste fort esbranlante,le coup receu sur le ventre qui a apporté grande contusion au petit, l'esternucment, les medicamens qui procurent l'auortement.Aucunes causes relaschent & emollissent les acetabules & la matrice d'vne trop grande humidité, quels sont les bains,quel est auili l'hyuer austral pluuieux &tepide,auquel succede vn printemps aquilonial & sec en l'aph. 12. du 2. d'Hip.non pas comme pense Galen au commé. taire sur ceste aphor. parceque le froid soudain du printemps aquilonial & sec penetrant iufques à la matrice,face mourir ou offence grefue ment les corps des petits , qui ont esté rendus lasches & mollastres de l'hyuer pluuieux austrine & tepide quia precedé: (car tant s'en faut que le froid moyennant qu'il soit mediocre, faceaucun tort au petit, que ceux qui naissent au milieu de l'hyuer,ou és regions septentrionales comme en Poloigne & Alemaigne,ou qui nouueau nez sont plongez dedās vn fleuue, naissent plus forts & robustes ) mais plustoit , parce quele froid aquilonial repousse dedans les huiniditez amaffees durant l'hyuer humide, derquelles la matrice & les acctabules sont humneEtees plus que de raison & de la relaschez: Ainsi dit Hip.auliure de sterilibus,que la trop grande a humidité de la matrice & des acetabules et cau. se que plusieurs femmes ne peuuent porter l'enfant conceu,mais le laillent efcouler au second troisieme ou quatrieme mois. Les causes interieures del'auorteinent sont diuerses , aucunes viennent de la part du petit:autres de la part de la mere.Le petit est cause de l'auortement, fil est plus grand, gros & pelant qu'il ne puisse estre contenu dans la matrice:01,fil n'est pas en sa situation naturelle:ou, l'il a quelque infirmité ou que luy soit naturelle, assauoir enracinee de ses principes, ou de la semence ou du sang mestrual viciés & corrompus:ou que luy soit suruenue de quelque maladie de soymesine ou de la mere.La mercest cause de l'auorteméten plusieurs fortes: trop grande rarité & tenuité de rarité & tenuité de corps:trop gráde craflitude & obesité ou de tout le corps ou du petit ventre, sous lequel selon la doctrine d'Hip.la coëffe contrainct & comprime l'orifice interieur de la matrice:Le trop manger ,ou la trop grande plenitude de sang qui suffoque le petit: La matrice trop humide de la propre humidité ou d'une humidité venant de tout le corps : l'humeur muqueux qui remollist & difsout tellement les acetabules de la matrice, qu'ils ne peuuent contenir la matrice,comme il eit el est efcript au liure de morbis mulierum & en l’aph. 45.du s.Les femmes mediocrement corpulentes qui auortent au second ou troisieme mois de leur groisse sans cause manifeste,elles ont les cotyledons pleins de mucositez, Plusieurs flatuo fitez amaffees dans la matrice ou dans les acctabules, font auorter au 2. ou 3. on sixieme mois. Les viandes de mauuais suc dont la mere à vse ou auant ou apres la conception,lors qu'elle eltoit vexee de ses appetits estrangers:dont s'est amassee vne cacochymie,de laquelle le petit estát nourry,ains destitué de bonne nourriture languist au ventre de la mere & se meurt de peu à peu:La maladie aguë laquelle le plus souuent precipite en plus grand danger le petit que la mere, selon l'aph.31.du s. Bref toutes les causes qu'auons mentionnees de la difficile retentió du petit:plusieurs indispositions des parties nobles du ventre, lombes , plusieurs causes de sterilité qu'auons expliqué au second liure. Donc la fem. me qui à accoustumé d'auorter sans cause euidente & manifeste,elle auorte,pour l'vne de ces trois occasions. Ou pour le vice de tout son corps:ou pour l'indisposition de la seule matrice,ou pour l'occasion du petit qui est trop grád ou qui est debile. Parquoy l'enfant n'estant en: cor'à terme est poussé hors ou vif ou mort: vif, quand les acerabules de la matrice sont disfolus ou rompus auec violence: mort, quand les acetabules demeurans fermes & conftans , l'enfant meurt. Les signes de l'auortement futur sont tels. Les lieux plus moistes & mollastres que de couftume,le col de la matrice plus large:Le laict cou lant des mammelles sans contraincte, principalement s'il est aqueux & lereux:car tel laict díct : Hip.en l’aph.s2.du s.)tesmoingne que le fætus est debile:L'extenuation des mammelles spontanee suyuant l'ap.37.& 38.dus. Les costez & le ventre superieur abaissez:la douleur, pesanteur, & mouuement pesant des lombes, hanches, & cuisses:frequent heriffonnement :rougeur frequente de la face:lallitude de tout le corps : pesanteur de teste: douleur à la racine des yeux: faillance:Si le fætus à delia commencé à se mou»oir,son mouuement est languide:quand le téps de l'auortement s'approche plusieurs vuydäges sereuses,muqueuses,sortent premiereinent, puis fanieuses, semblables à la lauenre de chair,en fin sanguinolentes:apres lesquelles,sort le pur sang, apres des moteaux de sang , en fin le fætus ou formé ou encor'imparfaict & non formé. Les douleurs beaucoup plus grandes qu'en l'efantement naturel,non point autrement qu'a la cuellette des fruicts,lesquels meurs tombent & font cueillissans donner peine,non encor' meurs, ne tombent si facilement. Si le fætus est mort en la matrice tous ces accidens sont plus violens,furuiennent frequents horreurs de fiebure,douleur de cueur,grandes & grefues douleurs de teste, des yeux,& de toute l'espine du dos iusques à l'os facrum,l'haleine puante, le ventre pesant & quali se precipitāt,& lequel en apposant la man dessus est trouué froid : mesme la sage femme mettant ses doigts dedans le col de la partie hóteuse,sent l'orifice interieur fort froid:Quelques fois suruiennét des conuullions semblables aux conuulfions cóuulsions epileptiques, comme i'ay beaucoup de fois obseruć:Quand la mere se tourne sur vn. costé ou l'autre,elle sent la chcuste de son ventre comme d'vne pierre ou d'vn fardeau qui ne se mcuft point qui tombe: Ellc à plusieurs phantalines &resueries:elle desire de manger viandes cstrangeres & abominables: elle ne pisse qu'a pei ne & dc goutte à goutte:elle veut tousiours aller à la selle fans rić iecter:l'enfant ne seremuc point, quoy qu'on appose sur le ventre la main chaude oue chauffee en cau chaude:S'il y a long téps qu'il est mort & aucunemét pourry,vn humeur virulent & fouide fort du col de la matrice & fi la partie honteuse sent fort mal : elle sent vnc griefue douleur en l'ombilic,petit ventre & ay nes:le poul eft nul,ou fort exile : Si la femme à beaucoup trauaillé à expulser son enfant & n'est encor accouchee au troisieme ou quatrieme iour, c'est signe que l'enfant eftmort , & parce est besoing d'implorer l'ayde du medecin. Præsages.Les femmes qui sont saincs,debone habitude ,qui ont le ventre lasche de leur naturel,& les parties de la matrice plus humides: qui ont enfanté de gros enfans fans beaucoup de peine:qui ont desia de l'aage:qui ont peu de lang &ne sont grasses:Toutes ces femmes sont moins offencees de l'auortement que les autres: Les femmes quicstans de leur naturel faines & de bóne habitude de corps, sont amaigrics par lon- . gucur de maladic,ou sont extenueces par necel Ff sité de manger, pour paouuretté, ou penurie de n'auoir dequoy manger, parce qu'ont besoing de copieuse & longue nourriture pour retourner en leur pristin estat & recouurer leur en bó poinct, si estants encor maigres conçoipuent, & prenent entant, à grande peine pourront elles passer les tecóds, tant s'en faut les derniers mois qu'elles n'auortent:Car,combien qu'au commé. cement de leur groisse ,elles ont allez de nourriture pour elles & pour leur en fançon tādis qu'il fera perit,& que la mere debile le puisse estant petit contenir en son ventre: à la longue toutesfois,le fætus prenant croissance de iour en iour, il n'y aura pas suffisante nourriture pour tous les deux:ains la mere encore debile & maigre ne pourra contenir le fætus aggrandi, le nourrir & porter iifques à terme: mais comme s'il y auoit y. vne guerre entre l'enfant & la mere, touchant leur nourriture, la mereplus valide & plus forte attire tout l'aliment pour soy,à fin qu'elle puisse engraisser,& en delaille fort peu pour la croissan ce & nourriture du færus:Dont aduient que le fætus estant destitué de suffisante nourriture perit, ainfi auorte long temps auant que la mere soit retournee à son en bon poinct. Cest ce que dict Hipp. en l'aph. 44.du's. Les femmes amaigries outreleur naturel;fielles coçoiuét, auortét auát qu'elles deuiennét grasses:celles qui sont excelliuémér grasses à grāde peine coçoiuent, ou si elles coçoiuēt auorrent soudainement, come au deuxieme ou troisieme muis, parce que le fætus pressé pressé de la coëffe par trop gralle,eft contrainct de sortir hors:Celles qui ont vne habitude mediocre de corps, comme elles sont le moins subierres entre toutes d'auorter, aulli quand elles auortent sans aucune cause manifefte d'auorter, il est certain que leurs acetabules sont pleins de mucofitez: lesquelles mucositezy font amassees és premiers mois de la groisse,de la superfluité du sang menstrual, qui les relaschent & les rendent impuissans à porter le fætus pelant: dont l'auortement suruient non au premier mois, parce que l'embryon est fort est fort petit & peut estre loustenu sans grande ayde de les forces: mais au second ou troisieme auquel il commence desia d'auoir quelque pesanteur norable: rarement & peu souuent au quatrieme, parce que lors l'enfantest plus fort & robufte,fuiuant l'aph.1. du 4. le plus rarement és autres mois, parce que ces muquofitez auec l'accroissement du petit en fin commencent à se desecher. Les douleurs non seulement celles de l'enfantement, nais aufli celo les de l'auortement aduiennent le plus souuent au 3.4.5.6.7.8. & neufieme mois suyuant le 27, aph.de la part.7.du 6.des epid. L'auortemét ausi peut aduenir au premier mois comme escric Hipp. au liure de natura pueri. Plusieurs femmes,dit-il, ont perdu leurs enfans agát le trentiemeiour qui est venu en lumiere fans ioincture: Mais les enfans qui sont peris apres ou durant le trentieme iour,lont venus en lumiere conformcz de leurs ioinctures: ainsi aduint de la file > qui naquista quarante deux jours, L'enfant con ceu ayant trois ou quatre mois resiste le plus de tous aux iniures de l'auortement,& est plus facilement & plu's soudain contregardé & preseruć de l'auortement que pas vn autre, comme escrit Galen au comment.sur le 3. des epid. parce que les fætus aagez de trois ou quatres mois,ne sont encor si grands, qu'ils puissent concepuoir la fiebure & eftre fuffoquez de la chaleur, angustic & contraincte du licu, ou qu'ils puissent perir par defaut d'aliment:mais ceux qui sont plus aagez que de quatre mois, sont faciles & prompts aux dangers des fiebures , & defaut d'aliment: Comme aussi ceux qui ont moindre aage quede trois mois,à raison de leur tendre subitance ne peuuent facilement refifter aux fiebures & au defaut d'aliment, ains allaillis de tels accidens soudain succumbent & perissent. Parquoy les femmes grosses font mieux preferuees & moins subiectes d'auorter au troisieme & quatriemc mois qu'és autres mois. Si les purgations naturelles Auent és femmes grosses , impollible est que l'enfant se porte bien, mais quoy quc tarde il auortera: pourucu que la femme grosse soit maigre & excenuce non robufte, & que les purgations naturelles n'ayent comencé à Auer quiao pres le troisieme mois, parce que les fleurs peuuent couler periodiquement le premier &secód mois de la groisse sans aucun danger d'auortoment d'autant qu'en ce temps la l'embryon cstár encor' petit, a besoin de bien peu de nourriturc. La La femme grosse, qui est vne fois auortee d'vn auortement difficile & plein dc danger, nc con- çoit pour la seconde fois, mais est rendue sterile parapres:ou si elle conçoit auorte derechef pour cause legere telle qu'elle soit, comme par faute- ment, clameur, esternuement, estendement de bras,vlage des choses aperitiụcs , & lubricantes, La femme pleine d'enfant qui a le ventre par troplasche,eft en danger d'auorter.aph.34. du s. Si à la femme qui est pleine d'enfant les mam- melles sont soudainement extenuees, l'auorte- ment fensuit aph.37.dus.Sia la femme qui por- te enfans gemeaux, l'vne des mammelles amai- grist,elle auorte d'vn enfant: Si la dextre mam- melle, auorte du malle: Si de la senestre, auorte de la femelle,suyuant l’aph.38. dus. Aux femmes qui doiuét auorter, les mammelles amaigrissent luyuant l'aph. 53. du s. Les femmes grosses qui durant leur groisse font tormentees de quelque fiebure ague ou lente: ou sont extenuces sans cause manifeste, ont vn enfantement diffici- le & dangereux:ou fi elles auortent, elles auor- teront auec grand danger de leur vie , suyuant l'aph.ss. du š. parce que pour enfanter est be- soing des forces de la mere & del'enfant, Donc si les forces des deux sont languides & foibles egalement, en fiebures soient aguës , soient len- tes, l'enfancement sera difficile & dangereux.Si les forces du fætus sont plus debiles,l'auortemét furuiendra: parce que le fætus ne pourra pas porter les remedes qui font necessaires à la guc $1 rison de la fiebure, à sçauoir l'abstinence, la saignee & purgation. Faut obujer à l'auortement plustost que le guarir: car les remedes sont inutilement apportez à l'ouuertement present, fil n'est mort ou de long temps arresté en la matrice:seurement & commodement à. celuy qui menace d'aduenir. Faut donc obuier aux causes de l'auortemét, lelquelles fi font euidentes, qu'on les cuite le plus {agement que lon pourra, à scauoir, cholere, , crainte, clameur, le parfun des choses fætides, puantes, veneneuses: le ieusne sur tout qui est du tout contraire aux femmes grosses. Lon purgera & saignera auec discretion: soudain lon arrestera la saignee du nez, des hemorrhoïdes & de tel autre flux de sang immoderé: S'abstiendra des choses aperitiues & diuretiques,du coït, de toute sorțe de mouuement vehement,principalement de la descente d'vne eschele:lon donnera repos, principalement aux parties inferieures: lon euiiera l'air pluuieux, tiede & froid excessif. Si les cotyledons sont pleins de mucositez seront purgez à la façon qu'auons dit au chap. precedent. L'impurité de tout le corps sera nettoyee selon le temps & autres circonstances. Toutes les indispositions de la matrice, seront guaries suyuant la methode qu'auons propose au second liure.Le petit debile sera fortifié par repos & nourriture louable. Si le fætus eft mort le faut pousser hors par les remedes qu'apporterons à l'enfantément difficile. Mais celuy qui n'est n'est mort,& duquel lon a bonne esperance d'e- stre porté iusqu'au terme , parce que les cotyle- dons ne sont ny rompus ny dissoults, mais seule- ment remollis & relaschez ou debilitez, sera re- tenu & empesché de sortir hors par ces remedes. Le repos, tant du corps que d'esprit: la demeure au lict lors principalement que l'auortement a coustume d'aduenir: la saignee du bras : L’vlage frequent des tablettes de diamarg. frig. deuant tous les repas:ou de la poudre qu'auons propo- sé au chap.precedent:ou de la poudre des grains Panim de Kermes, d'encens, & de maftich, prise dans ce vn eufou,de ceste poudre. 4 carnis echini ter- restris siccati in clibano polt panem depofitum ZB cornu cerui vsti & coral,rub.ań zi.cancri Au- nialis vsti & puluerati z B (podij & mumiæ an 3 ii. rad.bist.& torment.an zi. I cocci infectorij 3 ii.Bfacch.rol.Z ii. fiat puluis subtilis.cap.cum vi- no rubro,vel aqua stillatitia menthæ,consol.ma- ioris, gallarú nucú cupressi omniú recen. vel cú fyr.de myrtho,vel cum aqua chalibeata. A quoy ausli seruira beaucoup l'vlage frequenr des con- serues de fleurs d'orenge,de laulge:les coings, les myrobolans,les grenades, les dactes recentes,les æufs d'escreuices & de tortues. Soudain qu'il se presente quelque soubçon d'auortement par la douleur & pesanteur des reins , lombes & petit ventre, faut appliquer sur le nombril vn pain chaud recentement tiré du four, couppé par le millieu, trempé premierement en vin de maluoi- fie,ou en quelque autre vin genereux, puis fau- poudré de poudre de cloux de girofles & noix muscade,& ly lier & bander estroicterhent , par cé moyen la douleur fappaisera incontinent. On appliquera aussi sur les reins & lombes cest emplaître. 24 mastich z ii. ladani purisli.ziii. rad. bistortæ tormentil.acaciæ, hypocict. sang. drac. boli arm. cort. mediani caftancarum, cupularum glandium, cornu capræ vsti an zB terræ figil.z i.churis,styrac.liquidæ,gummi arab.anzi.b landal.alb.& rub.coral.rub, an ii. ceræ lotæ in aqua rof.& terebinth.q.l.fiat ceratum in mortario cum pistillo calido, affundendo sensiin olei myrtill. & terebinth, diu agitando pistillo calido,donec fpiffitudinem acquirat:cuius portio extendatur super aluram admouenda renibus & lumbis: renouanda quando opus erit, & remouenda fingulis diebus ne renes excalfaciat. Sera bien faidt tous les iours ofter cest emplaftre & apres l'auoir ofté, lauer les reims & lombes d'eau rose & de vin blanc en egale partie, tant pour deterger & nettoyer le cuir des reins qui a les pores aucunement estouppez par l'onction des huyles & emplastres, afin que la vertu & faculté des cerats & huyles penetre plus facilement dedans le corps, & que la chaleur superfluc des reins fexhale plus commodement. Quant au regime de vie, faut euiter les viandes aperitiues,cmollientes, faculentes, toutes choses aromatiques , principalemét la canel. le, le safran, le poiure.Fauc vser de viandes chaudes & seches de nature, rosties, ou bouillies auec serpolet, serpolet,menthe, rosmarin, fauge, de pain aiant peu de son, de vin aftringent trempé d'eau ferree: quelquesfois de bouillons de ris, lentilles, mil,panic. Ne faut icy oublier les remedes naturels, qui par vnc vertu occulte empeschent l'auortement . Qu'elle porte va anncau ou il y ait vne pierre d'aimant enchassee. La pierre ap pellee topase, & celle que lon appelle Ægiptiaque a mesme vertu, enchaffec, La pierre lazuli enchassee. ou l’esmeraude , ou le Iaspis verd pendu au col. L'ongle d'vn Ours attachee au col. La pierre d'ai-Etites. glc pendue au col, ou sous l'aisselle, ou attachee au bras gauche, ou portee sur le ventre. La pier-sardorix. re de Tardoinc lice sur la partie superieure du ventre. La pierre que lon trouye au cueur, ou boyaux,ou matrice de la biche portce retient va lidement l'enfant : mesme vertu a la pierre que l'on aura fiché en façon de coing dedís yn chelne verd, penducau col. Du terme de la groiffe cu du temps que la femme grosse doit enfanter. N se peur à bon droict csbahir de ce que l'homme estant le plus parfaict animát qui soit au monde,& quia esté cree & ordonné de Dieu pour auoir comandement sur tous les autres animás, veu que l'excelléce des choses naturelles consiste en certain nombre & ordre: commenc il n'y a point de temps prefix à sa generation ny à la naciuicé: ny aucun certain terme du port de ses enfans,cómc onc les autres animaux. Combien que la plus excellente des æuures de nature, soit de pouuoir engedrer son semblable, encor plus admirable de produire son en façon en lumiere par certain téps & nombre de iours & de mois. Car aucunes femmes au fixieme mois plusieurs au septiemc, la plus part au neufieme ou dixiême mois, quelquesfois à l'vnzieme,dousieme,treisieme,& quatorsieme, enfantent:Tous ces termes estans bons & vitaux: Car il ne faut parler des auortissemens qui peuuent eschoir à tous mois & à toutes heures. Et pour parler des trois premiers mois qu'auons mis en auant, affauoir septieme, neufieme & dixieme, pas vn medecin ny philosophe doubte que l'accouchement ne s'y puiffe faire: mais il y a grande doubte & controuerse si és autres mois l'enfantement peut aduenir. Premierement quand au sixieme inois, personne ne faict mention qu'il ait iamais veu enfant né au sixieme mois auoir long temps vescu:parceque tous ceux qui sont nez au sixieme, font abortifs, ou foudain meurent. l'ay toutesfois cogneuvne femme maintenant aagee de quatre vingts ans, qui affermoit estre nee au sixieme mois:Et Montuus iure auoir veu vne femme muniere du feu grand Roy Fraçois qui estoit nee au cinquieme mois. Personne ne doubre que l'enfantement du septieme mois ne soit vital, à l'exemple de Sempronius & Corbulonius tous deux consuls comme recite Pline lesquels furent enfantez par leur mere Vestilia au septieme mois:Er d'Euristheus lequel,comme Home Homere escript,regna long temps en Grece & commanda a Hercules d'entreprédre toutes ses labeurs & peines. Quant au huictieme , la pluspart des autheurs tiennent que ce mois n'est vital,sauf Aristote qui au 7.chap,4.de histor. animal.escript le contraire, quand il dit qu'en la terre d'Ægypte les enfans nez au huidieme peuuent viure long temps & venir iusqu'a l'aage d'a dolescence:& aulli en quelques autres lieux, où les femmes sont plus fecondes,& qui portent & enfantent plusieurs à la fois: mais en plusieurs lieux de la Grece, plusieurs enfans nez à huict mois,mourir,& bien peu estre sauuez, tellemét que si quelques yns viennent en lumiere à huict fi mois qui viuent quelque temps,on ne les estime auoir esté nez à huict mois, mais on dict que leur mere festoit trompee au commencemét de sa groisse. Personne n'a iamais nié que ceux qui naissent au neufieme & dixieme mois ne vie uent, mais tous tiennent pour certain que les enfantemens plus frequés & plus asseurez de viure se font en ces deux mois:Tellement que le dixieme mois,dict Hip.au liure de natura pueri , cest le dernier & consommé terme de la parfaicte groisse,tout ainsi que le septieme est le premier terme: Dont il conclud que les femmes grosses qui pensent auoir porté plus de dix mois se trópent de leur portee:parce que comme il aduient le plus souuent, auant qu'elles eussent conceu, leur matrice sestoit remplie de vét qu'elle auoit receu du vétre de son voisin,dór aufli la matrice s'estoit eleuce & enfcc. D'auantage, quand les mois sont amassez & arrestez en la matrice & nc Auent point, il se peut faire qu'ils s'eschauffent ou se meslent parmy des vens,dont bien souuét fe ils representent vne fausse groisse aux femmes, qui pensent estre grosses , parce que leurs mois font arrestez & leur matrice enflee Or que l'enfant ne puisse d'auantage de temps demeurer au ventre de la mere que de dix mois Hippocrates le prouue par cela : Que la nourriture & croiffance que la mere suggere à l'enfant, ne luy peut plus suffire apres que les dix mois sont passez, d'autát que l'enfant est trop plus grád qu'il s'en puisse coniéter:Car il tire à soy ce qui est le plus doux au sang, puis quand il sent ia grandeler que fa prouuāde luy viết de la mere trop plus courte &moindre que fa corpuléce, ne peut endurer desirant & cerchát ailleurs plus copieuse & ample nourritureil calcitre & pictóne, & en tópant les peaux, desquelles il est enucloppé, il signific son departement à la mere : ains est contrainct de fortir par defaut de suffisante nourriture, & demeure trop estroicte.Parquoy Hip.constitue le dixieme mois pour le dernier & extreme terme de la groisse. Touchant l'vnsieme mois,non seulement les Philosophes & medecins, mais auli les Iurisconsultes en ont esté en grand diuorce & contention soubs deux Empereurs. Car luy mesme Hip.au liure de partu feptimetri & octimestri escript que quelquesfois l'enfantement excede le dixieme mois & eft differé iusques à l'on l'onzieme,ce qu'aduicnt quand les femmes conçoipuét a l'entour , ou par dela la pleine lunc:car lors,dict-il,eft necessaire que l'enfant conccu apprehende & atteindel'onzicmc mois . Aristote chap.4,du 7.de historia animal, telmoingne que plusieurs femmes portent iusques à onze mois: Aulus Gellius à escript, qu'vne femme notable, de bonnes & honeftes meurs, d'vne chasteté & pudicité asseuree auoit enfanté l'onzieme mois apres la mort de son mary: duquel enfantement li tardif,suruint yn debat à raison du temps, come si ell'euft conceu apres la mort de son mary: parce que les loix des dix notables personnages auoyent estably seulemét dix mois pour la naisfance de l'homme:mais que le diuin Adrian Emperear de Rome ayant entendu & examiné ce different, ordonna que l'homme pourroit naistre mesmcà l'ózieme mois,furquoy il feift soin. gneuse recherche & eust l'aduis des anciens philosophes & medecins, à laquelle ordonnance toutesfois en fust faiae vne contraire depuis, par les Empereurs Iustinian & Vlpian, laquelle n'admet à la succession legitime les enfans qui sont nez apres le dixieme mois: parce qu'ils n'o ftimoyent l'enfantement estre legitimc qui vien. droit dix mois apres la mort du pere , uoyent pour legitime celuy qui naiftroit cent & quatre vingt iours expirez, c'està dire au sepcicme mois, pour l'authorité du seul. Hippocrates quià prononcé que l'enfant à sept mois est vical:Il y a grande dispute du dousicmc, treileme, & recep a quatorsieme, combien qu'Homere ait escript que Neptune auoit-diet à vne-fille qu'il auoit nouuellement engrossie. Gaude hoc compreffu.nam quum fe voluerit annus, Formofum puerum paries hand irrita dinům, Conubia: Et Pline secod a escript,que par l'ordónance de Lucius Papyrius præteur,l'heridité auoit esté adiugee à vn enfant cótre le secod heritier , lequel toutesfois sa mere auoit porté treize mois.Auice ne aufli au'liurez.fen.21.recite qu'vn personnage digne de foy l'auoit asseuré qu'vne femme auoit enfanté à quatorze mois:Voila donc comme le temps de l'enfantement à esté donné à l'hommc diuers & incertain. Or pourquoy les autres bestes ont vn certain temps à porter leur vantree & sans faillir d'yn iour ou enuiron,enfantent leurs petits : l'homme seul n'a aucun certain temps & terme prefix du port de ses enfans , plusieurs raisons probables peuuétestre apportees.Encre autres:Que la femme n'a aucu terme prefixou saison propre & certaine à seioindre auec l'home, come la pluspart des autres bestes qui ont certainesaison d'amour & copulatió, hors laquelle n'exercét voló tiers l'acte venerien, suyuant le carme vulgaire. Marte feles,maióque canes,iunióque chamelen d'autant que l'homme & la femme ne faccointent cnimble, seulement stimulez de nature a la generation:ains le plus souuent par volupté & plaisir charnel,en quoy l'homme lemontre plus brutal brutal & moins raisonnable,que la beste. Que la femme est tousiours de bon appoinctement & ne refuse iamais fon seruice à l'homme à touces les quatre temps de l'annee, tous les mois, tous les iours, à toutes les heures:mesme qu'estāt grosse pour cela ne recule point,& ne fuis pas le malle, bien souuent quand seroit pleine iusques à la gorge en est plus friande, voire affamee, que sielle n'auoit rien au ventre: Au contraire des autres bestes,quieftans grosses ne veullent iamais admettre le masle,sauf la iument ainsi que tesinoingne Atistote au 6.de hist.animal: qui est caufe que l'homme retournant à la femme grosse,il ne faict que gaster la besoingne,comme qui remueroit la terre,apres qu'est femee & le grain commence à germer. Que la femme enceinte, vse le plus souuent de mauuais regime de vie , comme de viandes piquantes & aperitiues , elle fe cholere,contrifte,laméte,chagtigne, brefle tour mente d'vne infinité de perturbations d'esprit, fexerce & travaille son corps par dances, lauts & violentes agitations:le plus louuent est affligee de plusieurs maladies longues ou agues , de plusieurs indispositions de corp.Toutes lesquelles occasions inuertiffent foouentesfois l'ordre de nature, & sont cause que la femmeenfante ta tost pluftoft,tantost plus tard : Au contraire des bestes qui se contentent d'une seule viande,que leurs eft accoustumee,qui ne femancipent à aucun exces de viure,ny font aucuns mounemens extraordinaires, elles ne sont irritées : Voila les droit que trois raisons qu'auons dict eftre probables, non necessaires : Car la premiere demonstre bien l'homme en ses concupiscences veneriennes estre plus insatiable & moins raisonnable que la beste, mais pour cela la porte de la femme ne pourroit estre incertaine.Le retour de l'homine à la femme enceincte,& la femme enceincte recepuant le malle peut bien estre cause des auortemens, non pas des termes vitaux, és mois 7.9. 10.11. Car l'agitation importunc peut precipiter l'enfant,au moins ne le retarder pas. Dór il fau les femmes grosses qui ne sont depuis qu'elles ont conceu,embraffees du malle , portassent ordinairement iusques à 11. mois: celles qui le sont peu, iusques à dix: qui d'auantage, à neuf: &es bien souuent, fussent à terme au septieme:Ou bien au contraire, d'autāt que le fruit ou le grain quià dela fructifié , s'il est agité & ebranlé,perd du téps, parce qu'il luy faut rependre racine,f'il doit prouficer: dont il sera plus tar difà la maturité, que fil n'euft esté remué; ainda l'enfant qui sera le plus agité, naistra plus tard, & celuy plustost, duquel la mere sera laissee en repos. Quant au regime de vic & excez tant de corps que d'esprit que la femme enceincte peut cominettre durant la groisse: Cela doit cître plustost rapporté au nombre des causes de l'auortement & precipitations des termes naturels, que d'estre tenu pour cause de la diuerlite des termes: Ou, il faudroit, qu'il n'y cust qu'vn terme prefix de nature, à sçauoir le mois onzic mc:& me:& que tous les autres fussent par acceleratió & deuancement, pour les causes susdites, veu qu'aulli bien, peut aduenir à vne beste, que pour quelque effort elle enfantera quelques iours ou sepinaines auant son terme: mais les petis ne viuront pas,& ils viuent à la femme de quatre diucrs termes 7.9.10.11.mois. Faut donc recercher causes plus foluables & necessaires que celles icy de la diuersité de la porte de la féme:lesquel les, forcluses & delaissees à part toutes les incomoditez que peuuent offencer la mere ou le foetus, & qui peuuent estre cause de l'incertain & doureux terme de l'enfantement, inelme de l'accelerer,aduancer,ou retarder, (telles que sont celles qu'auons maintenát mis en auant)donnét certaine & asseuree resolution de la question proposee. Aucuns attribuent la cause de ce termeincertain de la porte de la femme, à la diuersité quasi infinie des complexions qui sont en l'espece des hommes, plus grande fans comparaison qu'en toutes les autres especes des autres animaux: laquelle fait, que l'homme n'a aucune saison limitee à faire l'amour, ny aucun terme à porter enfans, come les autres animaux qui ont le tout limité. Et quant au port de la groisse, le diuers terme prouient de la diuersite des complexions tant de l'enfant conceu, que de , la mere. Êt pour parler premier de la complexió de l'enfant;Les enfans de grande corpulence, requerent plus de seiour pour leur maturité:conme dit Aristote chap.zo.li.4. de ortu animal.des Gg elephans, qui ont besoing de seiourner deux ans dans la matrice : les poullains & asnons douze mois, pour leur grande corpuléce: ainsi vn gros fruit n'est fitoft meur qu'vn petit. Les enfans menus & gresles dés leur conception ou premier conformation chauds & secs de complexion remuans & pietonneux, ont assez de neuf mois,& quelquesfois de sept pour leur maturité aux autres en faudra dix ou onze. Ainsi voit on communément les filles venir iusques au bout du neufieme mois & les fils naistre au com mencement & entree du mois:Car la complexion chaude sert à la prompte maturité : la froide & humide est plus tard ineure. Parquoy l’enfant selon la complexion & corpulence qui en procede, seiourne plus ou moins en la matrice, åttandant sa maturité. La complexion de la matrice, outre celle de l'enfant, tiene la principale partie en ceci. Car selon la disposition, l'enfant eft meur plustost,ou plus tard:vray est que la facilité ou relistence de l'enfant y fait beaucoup. y Tout aina que le soleil fait meurir pluftoft les fruicts,quoy qu'ils ayent en eux vne chaleur naturelle qui les achemnine à maturation:aufli la chaleur de la matrice & tout le corps de la mere, en faict autant à l'endroit de l'enfant, luy donnant vne maturation prompte ou tardiue, qui d'ailleurs a en soy dequoy le meurir. Dont ne faut trouuer estrange, fi de deux gemcaux ensemblement conceuz, l'vn maist auant l'autre de plusieurs iours: Car la femelle ou celuy des malles malles qui cst le plus fæminin , a besoing dedemeurer plus longtemps, pour auoir fa parfaicte maturité. Cóme on voit des aufs qu'vne poulle couue, tous les poussins n'esclorre à vn coup, ains par quelques interualles, selon leur sexe ou complexion,& que la mere touche l'æuf, ou de plus pres , ou de l'endroit qu'elle est plus chaude. Autres referent la cause de la varieté de la por tee,non à la complexion de la matrice, ou de l'en. fant,ou de tout les deux : mais à la vertu imaginatiue, & ferme apprehension de la mere: laquelle ils disent auoir telle puissance sur la semence conceuë, & l'enfant ja conceu & formé, que tout ainsi qu'elle conduit, gouuerne & com mande à la vertu formatrice & la contrainct d'imprimer à l'enfant telle forme qu'elle aura attentiuement imaginee : aussi elle prouoque & contrainct l'enfant de sortir hors. I'ay cogneut vne femme laquelle quand durant la groille se souuenoit & pensoit actiuement aux douleurs qu'elle auoit enduré en ses premiers accouchemens, & les apprehendoit auec grande tristesse, ses douleurs soudain la faifistoient & en accouchoit. Mais ceste cause semble estre plustoft d'vn auortement que d'yn enfantement naturel. Plusieurs autres ont beaucoup plus subtilement recerché la cause de ceste diuerfité: Entre lesquels est le Diuin Hip.au liure de alimento:en la sect.7.du 6.epid. aph. 23. Auicenne liure2, sen. 21.Macrobe chap.fixieme du premier des Saturnal.quitous disent que pour cognoistre le temps de l'enfantement, faut tripler les iours du premier mouuement au ventre de la mere: comme, si le fætus a faict son premier mouuement au nonantiesme iour, il viendra en lumiere le neufieme mois. S'il a faict son premier mouuement au septātieme iour,il sera en fanté au septic me mois.Combien que ceste raison, si nous vou. lons examirer les choses exactement, ne semble eftre du tout stable & bien afleuree: Car il faudroit que les malles qui font leurs premiers mou uemens en la matrice beaucoup plustost que les femelles(car le masle dit Hippocrates au liure de natura pueri quand il est paruenu iusques au troisieme mois, & la fenielle au quatrieme ayant les os & nerfs ja quelque peu fermes,commence & à fe mouuoir & calcitrer Jvinssent plustosten lumiere que les femelles:& parce, les choses estans pareilles & egales, faudroit que le malle pour estre vital nalquist tousiours au septieme ou neufieme mois : la femelle au huitieme ou dixieme, ains que le septieme mois ne fust le premier terme:ny leneufieme le dernier terme de la portee. Dauantage si le temps du premier mouuement selon Hippoc. doit respondre au temps de la formation lequel nous auons cy deuant demonftré estre incertain , il faudra necessairement que si le temps de la formation est incer- . tain, que le temps du premier monuement soit aufli incertain : & par consequent que le temps dc de l'enfantement soit aufli incertain. Or,selon la doctrine d'Hippocrates,lonc deux temps principaux & bié alfeurez de l'enfantement, sçauoir est le septieme & neufieme mois. Donc le temps de l'enfantement ne pourroit asseurément respondreau temps du mouuement. Dequoy lon peut auoir vn certain argument & affeuré tesmoignage:cest que nous voyons pluteurs femmes lencir, mouuoir leurs enfans, soient masles ou femelles tousiours à six semaines sans y faillir: autres à trois mois,autres à my-terine de leur grois se,aucunes à quatre mois: & cencantmoins fans à y faillir iamais, faire leurs enfans, soient malles ou femelles au neufieme:non les malles au septic me ou neufieme, & les femelles au ncufieme dix- ieme ou onzieme selon l'opinió d'Hippocrates, Aristote, & Auicenne. Faut donc que ce terme de l'enfantement limité du mouuement de l'enfant ait esté cogneu & mis en auant d'Hippocrates plus par vne experience que confirmé par raison suffisante. Le mesme Hippocrates en autre lieu,mesure le temps de l'enfantement, du temps de la for. mation du fætus: lequel selon que l'enfant est bien tost ou bien tard conformé & paracheué, aussi rost ou tard il vient en lumiere: á sçauoir en triplant le temps du mouuenent: suiuant la do&trine d'Hippocrates au liure de alimento. Car les principales mutations qui aduiennent , par certains teinps aux fætus lors qu'ils sont au ventre de la mere,font la formation le mouuement Gg üj & l'enfantement: lesquels temps, ont vne relle proportion entre eux, que le temps du mouuement doit estre double au temps de la formació, & le temps de l'enfantement triple au temps du mouuement: Or, tout ainsi que le temps de la formation est diuers: aulli le temps de l'enfantement doit estre diuers: & parce telle est diuersité du terme de l'enfantement de l'homme, à sçauoir le 7.9.10.11.12. & quatorsieme mois. Or les termes de la formation selon la doctrine d'Hip. au liure de alimento, sont les iours de la groisse 30.35. 40. 45. & cinquantiesme. Donc suyuant ceste proportion des temps de telles mutations; l'enfant forméà trente cinq iours, faict son premier mouuement au septantieme iour , & viendra en lumiere au deux cent dixieme iour, qui sont sept mois.Celuy qui est formé au 30.se mou uera à Co,lera enfanté à 180.iour,qui est le temps d'vne demie annee & le comencement du septie me mois.Celuy qui est formé au 4s.iour femou. uera à 9o.& fera enfanté à 270. qui font les neuf mois entiers, celuy qui est forme au so. iour, se mouuera au 100. fera enfanté auzoo. iour, quel temps apprache fort de l'onzieme mois. Par ce moyen l'enfant vient en lumiere tost ou tard, selon qu'il est formé tost ou tard. Mais au vray dire ceste limitation de termeinuentee par Hip. ne semble estre non plus asseuree que l'autre:car, suyuant ceste limitation les enfans pourroient venir en lumiere au cinquieme, sixieme, dousieme,quatorsieme mois de la groisse,lesquelsmois Hipp.ne reçoit entre les mois des enfantemens vitaus: Car, fi (comme l'experience enseigne) plusieurs femmes sentent les premiers mouuemens de leurs enfans au 42.iour, faudroit qu'elles enfantassent à 168. iour qui seroient cinq mois dixhuit iours. Plusieurs aulli ne fentent le mouuement de leur enfant qu'a quatre mois & demy, lesquelles toutesfois n'enfantent pas au temps triplé de ce mouuement , à sçauoir au tresieme mois & demy, mais au neufieme. Dauantage selon ceste loy d'Hippocrates,les enfantemens octimestres seroiét receuables & vitaux, lesquels toutesfois suyuant la doctrine de luy mesme nuls ou bien peu se voyent qui soient vitaux. Car si-celuy qui est formé le trentocinquiemeiour, fe mcust au septantiemne, & vienne en lumiere à deux cent dix iours : il naistra non au feptieme mais au huitieme mois:parce que deux cent & dix iours font sept mois entiers, trois iours auec quelques heures. Car,si selon le compte d'Hippocrates trois iours anticipez sur le mois neufieme outre les huit mois entiers, doiuent estre comptez pour le neufieme mois: & qu'aussi cent, & octante iours faisant six mois troisiours doivent estre cóptez pour sept mois: pour mesme raison & suyuant le compte d'Hippocrates, les trois iours & quelques heures qui font du huitieme mois, doiuent estre comptez pour le huiticme mois: parce l'enfant qui sera né à sept mois & trois iours, fera dict estre né à þuit Aucuns, non à la formation du fætus ny au mouuement d'iceluy rapportent la cause de la portee,mais à la diuerse nature de la semence: Car,comme au grain ou fruict qui est iecté ou planté dans la terre,aucun y a qui prouicnt & ineurist en troismois,autre en six mois plusieurs non plustost qu'vn an:aufli entre la semence humaine aucune y a qui plus tost , l'autre qui plus . tard produiction fruict à maturité & le pousse en lumiere:aufli nous voyons aucuns naistre au septieme,autres au huictieme, plusieurs au neuf & dixieme mois selon que la seméce à esté própte ou tardiue à meurir son fruict & le produire:Ce que Pline semble auoir considerer en Vestilia,qui fust mariee à trois maris ,Herdicius, Pomponius, & Orsitus: laquelle il dict de ses trois inaris auoir enfanté trois enfans en diuers temps,l'vn à lept mois,l'autre à huict, & l'autre à vnze: D'auantage,il est certain qu'il aduient le plus souuent, que pour la diuersité du temperament de l'vn ou de l'autre parent:ou de tout les deux :de leur aage:de l'education, du regime de vie : pour la diuersité aulli du temperamenc de la matrice & autres lieux dediez à recepuoir la semence, les enfans sont formez ,portez au ventre de la inere & mis en lumiere non en vn,mais en diuers temps. Tellement que de la diuersité du terme incertain que l'enfant viết en lumiere la cause n'en doit estre attribuee à la formation ou au mouuement de l'enfant au vétre de la mere, mais plustost ou au temperament dc de la semence,ou à la constitution du fætus ou à la nature de la femme enceincte.C'est aussi pourquoy Aristote a escript, que la femelle est formee plus tard, assauoir au 40.iour,& plus tard naist: le malle plustost formé assauoir ou 30. ou 35. & plustost naist:à raison de l'humidité naturellede la femme,plus excrementeuse, & moins pleine de chaleur. A quoy aulli aydent beaucoup la ver tu & nature particuliere du lieu & de la region pour le temps de la naissance. Parce qu'Ariitote au 7.de historia animal.escript que les enfantemens octimestres sont vitaux & viuent aage luffisante en Ægypte & aucuns lieux de Grece. Et Hippocrates, afferme qu'és pais ou l'air est remperé & bening la pluspart des enfans naissent à fept mois:Es pais ou l'air est moins temperé & bening, la pluspart des enfans naissent à neuf mois. Toutes ces railons à la verité qu'auons recité de plusieurs autheurs touchant le temps de la porte de la femme enceincte,apportent quelques causes probables & non pas du tout necefsaires, de ce qu'aucuns enfans naissent plus tost, autres plus tard:inais pas yne d'icelles ne demostre qu'elle est la cause des circuis &periodes des septiinestres & des nouimestres enfantem ns,& ne determinent aucunement pourquoy l'enfant l'efforce plustost de sortir hors du ventre de la mere au septieme ou neufieme mois qu'en vn autre temps:pourquoy les enfantemens, feptimestres & nouimestres sont plustost vitaux que ceux de six mois & de huidt mois.En quoy tou L tesfoys consiste toute la force & resolution de la questió proposee.Les Astrologues Genethia- ques, c'est à dire qui rendent raison des. genitu- res des personnes, & qui de la natiuité d'vn cha- cun presagissent ce que doit aduenir tout le reste de la vie,referent la cause aux altres de la diuersi- té de l'enfantement humain:& fe fondét sur ceft axiome infallibile & veritable. Que les corps in- ferieurs sont conduicts,regiz & gouvernez par les corps superieurs:& que les sept planetes ont puissance & commandement sur l'homme, non seulement qui est desia né,inais aussi quand il est encores au ventre de la mere:non,que toutes en- sembles exercent ensemble sur luy leurs vertus: mais l'vne apres l'autre, & chacune en son ordre de mois en mois. Saturne commencele premier de tous au premier mois de la generation.com- me celuy qui à grande affinité & cóuenace auec les principes de nostre generation : par ce que la semence des hommes elt humide & liquide,qui doit toutes fois fincralser & espoissir auár qu 'el- le puisse engendrer l'homme:Ce queSaturneluy donne facilement d'autant qu'est froid & sec, & que par la siccité il excire la faculté retentrice de la matrice qui retient ceste semence. Apres Saturne,vient Iuppiter:qui par sa chaleur & humidité(d'autant qu'est chaud & humide)dónechaleur & accroissement à la femence conceuë: car par ces deux qualitates l'accroissement vient à toutes choses:aussi Iuppiter est estimé l'autheur de toute croissance. Mars vient apres Iuppiter, qui qui parce qu'est chaud & sec, donne le mouuement à l'enfant formé,& pour ceste cause l’éfant a coustume de se mouuoir au troizieme mois. Sol succede à Mars,lequel par la chaleur viuifiáte excaue les os, rend plus larges & amples les conduicts du corps & donne entiere perfection à vn chacun membre de l'enfant. Venus,qui est froide & humide visite l'enfant apres le soleil: laquelle par sa froideur & humidité,tempere & corrige la chaleur & fecheresse que les premiers planetes ont imprimees à l'enfant,& par meline moyen luy donne yne venusté & beauté. Mercure,paracheue l'auure & luy dóne les derniers traicts de perfectio:parce que les premieres planettes luy ont donné seulement les commencemens du mouuement: mais Mercure paracheue le tout,& ne luy donne seulement le mouuemét plus ferme, mais aussi luy eslargist les instrumens du mouuement.En fin la Lune,parce qu'est froide & humide remplift le corps de graisse en plufieurs lieux:& humecte la matrice, à fin que par ceste humidité elle l'a relasche,& diftende pour plus facilement enfanter. Lors le fætus accóply en tout & par tour,tascheà fortir hors:& fi fort hors, il se porte bien.Ilfort hors,fil est assez fort & qu'il se puisse precipiter hors la matrice: S'il ne peut & eft contrainet d'attendre le huictieme mois, Saturne retourne en son ordre pour l'encor' gouuerner,non pas si placidemét qu'au premier mois:d'autant que par sa frigidité diminue la chaleur naturelle de l'enfant & le rend plus tardifà se mouuoir:& par sa ficcité qui est puissante en luy a train & l'orifice de la matrice. Parquoy filors suruient quelque occasion d'enfanter,tant la mere que l'enfant seront en grand danger:& li l'enfant n'acoustume de viure, ou f'il peut surmonter la malignité de ceste planette,il menera vne vic laborieuse & miserable, mais si la mere euade ce mois dangereux fans fortune,& que l'enfancemét soit differé iusques au ncufieme mois , Iuppiter retournant en son ordre pour gouuerner, par son heureux aspect rabille tous les malefices de Saturne , & par sa chaleur & humidité restaure & conserue la vie à l'enfant.Parce l'il naist en ce mois,il pourra sur tous les autres mois estre vital . C'est pourquoy les grecs ont appellé Iuppiter zww, tant parce que l'enfantement heureux vient foubs son gouuernement,& qu'aulli l'enfant est rendu vital par son moyen.Et parce que Mars,qui succede à lup piter n'est malefique, mais que par sa chaleur il cóspire auec nostre vie, li l'enfant vient à sortir durant son gouuernement, il sera vital de la plus grand part. Voyla les raisons des Astrologues ge nethliaques de l'enfantement. Les Arithmeticiens s'efforcent de demonstrer l'enfantement par les nombres pars & impars: & disent que le nombre impair est parfaict, & que le pair est imparfaict: & que le nombre impair est appellé malle: le pair, femelle:le nombre impair,pere:le nóbre pair,mere:à raison dequoy Virgille a diet que les dieux se reioüiffent du nó bre bre impair.Pour ceste cause, veu que le septenaire & nouenaire sont nombres impairs,disent les enfans vitaux & parfaicts naistre en ces mois: & parce que le nombre octonaire est pair,de là aduient que l'enfantnéen ce mois n'est pas vital. . Et combien que le denaire , soit nombré pair, Toutesfois l'enfant qui est né au dixieme mois ne delaisse pas d’estre parfaict & vital: parceque le denaire eit seul parfaict entre les nóbres pairs, qui plus eft,il est la perfection & complement de tous nombres, parce qu'il contient toute sorte de nombres,assauoir pair,impair,quarré, lóg, premier composé & autres semblables:voila les raisons que les Aftrologues genethliaques & les Arithmeticiens apportent dn termic prefix & arresté de la porte de la femme,lesquelles encores que ie n'improuue point,liest ce que n'en faisant pas estat pour le present , me semble qu'il vaut mieux nous arrester à celles d'Hippocrates qui est le seul & vnique parent de la vraye Philolophie & medecine.Luy donc tenant pour ftable & affeuré que ce monde inferieur est regy conduict & gouuerné par la lumiere, mouuement, & influence des corps superieurs: & que toutes les mutations, qui se font & aduiennent en ce monde inferieur dependent de ces deux grands & insignes luminaires,le soleil &la lune,l'appro chans ou fefloingnans de nous faisans aulli certaines mutations par temps limités:a estimé quç toutes les mutations qui aduiennent au corps de l'homme, qui est non seulement vne partic de ce monde inferieur, mais aussi vn monde entier quoy qu'il soit petit, ne peuuent recognoistre autre cause que les puissances & facultez de ces deux insignes luminaires : de sorte que non seulement la Tanté & maladie,mais aussi la conception,le mouuement de l'enfant,la porte d'iceluy au ventre de la mere,l'enfantement,&toutes autres affections & mutations y doibuent estre rapportees, cóme à leur seul & premier moteur:mesme, que les euenemens futurs de toutes ces mutations doibuent estre cogneus, preueus, predicts,& preiugez du mouuement ou lumiere ou influence,ou vertus occultes d'iceux deux luminaires:auec telle limitation toutesfois , que la lune,és mutations qui sont briefues & ont accoustuiné d’estre terminees en peu de iours, soit reputee la gouuernante:Et le soleil,és autres qui sont de longue duree & ne peuvent finir sinon auec long traict.Suyuant cela Hippocrates a pro noncé par vn arreft & decret inuiolable que les maladies aguës,qui ont accoustumé d'estre brief ues reçoipuent leur iugement à bien ou à mal d'eaus le quatorzieme iour : Et que les fiebures quartes, & routes autres maladies diuturnes & chroniques sont terminces nun par iours, mais par mois:parce que les circuits du mouuement des choses mouuátes,qui se peuuét reduire à cer tain nombre de iours sont septenaires,& se font par sepmaines:tout ainsi que le mouuement de la Lune par quadres ou quarterons,mais les circuits qui se font par inois, ensuyuent le mouue ment ment du soleil,ains doiuét estre referez au soleil, en sorte que le nombre des mois soit correspondant au nombre des iours. Donc puis que la por tee de l'enfant au ventre de la mere,cst vne espece de mutation qui aduient à la femme grosse;laquelle n'est briefue, mais de lógue duree,faut artendre leuenement d'icelle(qui est l'enfantemét) selon le mouuement & lumiere du soleil : & definir son circuit, periode & quasi la crise non tant par nombre de iours & de sepmaines, que demois. Pour ceste cause Hippocrates ayát rant par raison que par longue experience cogneu que le temps de la portee de la femme groffe, grosse comme aussi de toutes les autres mutations qui se font durant ceste portee, & mesme la fin de la portee dependent du mouuement du soleil:a voulu determiner ce temps par trois sortes de compte, à sçauoir par nombre de mois: ou,par quarantaines de iours:ou par decades de sepmaines: tout ce compte reuenant à mois: de mesme façon qu'il a iugé & defini le terme des mutatiós des maladies aguës par iours quaternaires & septenaires: à sçauoir par le quatrieme , septieme, onsieme, quatorsieme,dixseptieme, vingtiemc. Et pour parler premierement des mois, il dit en plusieurs passages des liures de natura pueri, de leptimestri & octimestri partu , que la vraye & naturelle de la femme se conduit par portee mois:Et au 6.des Epid.il escript que les douleurs qui aduiennent à la femme durant la groisfe, soit en la formation du fætus, soit au mouuement, a auortement, perfection, ou enfantement d'iceluy se font par certains mois,assauoir, second. 3.4.5. 6.7.8.& neufieme mois.Il parle des quarantaines des iours au liure du part septimestre , lesõlles il dict auoir grande vertu à iuger de l'enfan. tement, parce que toute la groille reçoit des mouuemens & changemens par quarantaines: Car en la premiere quarantaine se font plusieurs auortemens,& ceux qui peuuent eschapper ceste premiere quarantaine , rarement auortent: Que l'enfant , nouueau né quoy qu'il soit chatouillé,il ne rid point auant le quarantieme iour de sa naissance,sinon celuy qui est né à la fin dır dixieme ou à l'onzieme mois : Pour ceste cause dit Hip.l'enfantement qui aduiét en la cinquiene ou septieme quarantaine de la groisse, eit vital & bien heureux:non pas celuy qui vient en la sixieme quarantaine.Parce que la cinquieme quarantaine,respond au septieme mois:la septic me quarantaine au neufieme, dixieme & commencement de l'unzieme mois : mais la sixieme quarantaine,au huictieme mois , auquel tous ceux qui naissent,meurent. Quant aux decades des sepmaines,Hip.les obserue au liure de carnibus,attribuant à vne chacune decade feptante jours,& à vne chacune sepmaine feptiouis, dóc aulli à le nom. Quatre decades de sepmaines( dit il)font deux cent & octante iours,auquel temps les enfans qui naissent sont vitaux, parce qu'ils naissent au dixieme & vnzieme mois.Les enfantemens seprimestres contiennent trois decades dc 2 de sepmaines qui reuiennent à deux cens dix jours. Mais parce qu'à definir & mesurer le téps de la groille, lon a esgard principalement au mois, mesme qu'Hippocrates, reduit les quaran- taines des iours & decades des sepmaines à la supputation des mois: laissant les quarantaines & decades des lepmaines, me semble que ne sera hors de propos de recercher le plus exactement & fubtilement que faire se pourra, la raison & verru qu'ont les mois a iuger de l'enfanteinent. Le mois donc, en general, eft dit cest espace de temps, ou, auquel le soleil de son propre mouuemét court & passe par dessus vn chacun signe du Zodiaque: ou, lequel intercede depuis vne conionction de la lune auec le soleil, iusques à l'autre conionction. Le premier est appellé mois solaire, qui contient trente iours dix heures & demie heure. Le second est nommé mois lunaire,qui contient vingt neufiours & enuiron treize heures: lequel parce que contient autant de iours qui sont mestoians entre l'vne & l'autre conionction de la lune aliec le soleil, est aussi appellé inois de conionction, ainsi que Galena annoté en son liure de septimestri partu: Auquel mois lunaire, nous pourrons adiouster deux autres mois lunaires auec Prolomee. L'vnappellé, mois de progressió ou peragration, par lequel la lune ayant commencé lon cours d'vn poinct ou lieu de quelque ligne, ne cesse de continuer son cours par tous les autres signes du Zodiaque, iusques à tant, que son cours paracheué pas Hh tout le Zodiaque,il soit retourné au mesme lieu & poinct duquel ila commencé son cours. En quel progres la lune employe vingt sept iours auec quelques heures. Autre, par lequel la lune faict part de la lumiere qu'elle a receu du soleil aux corps qu'elle regarde: & pour ceste cause eft appelé mois d'impression ou d apparition, qui contient vingt six iours & douze heures, en oftant les trois iours qu'elle ne rend aucune clarté.Tellement que nous deuons recognoistre trois mois lunaires:Entre lesquels n'y a autre difference, sinon en plus grande ou moindre duree de temps:Et vn solaire, qui sont douze en l'annee,comme sont douze lignes au Zodiaque. Or il est incertain en la doctrine d'Hipp. si le mois solaire, ou l'vn desquels lunaires il faut prendre pour definir & melurer le temps de la groisse & le temps de l'enfantement: Parce qu'Hippocrates au liure de Carnibus, semble compter le mois solaire nó lunaire, quand il escrit:Que la vie de l'homme est faite & composee par septenaires: & que trois decades de lepmaines contiennent deux cent & dix jours: & que fi à la fin de cest espace de iours l'enfant vient en lumiere,c'est vn enfantement de sept mois legitime & vital: d’autant que deux cent & dix iours,contiennent sept fois trente iours tous entiers.Luymesme au liure de alimento, dit, que trente soleils forment le fætus, septante le meuuent, deux cent & dix le paracheuét . Au liure2.des epid.lc.z.il escript,que du jour des menstrues defaillantes & parache > uees , ou du iour de la conception faut compter neuf mois, lesquels pour le certain accomplifsent le nombre de deux cens septante iours. Si donc deux cens & feptante iours font & accomplissent neuf mois, faut colliger que chacun mois contient trente iours: d'autant que trente multiplié par neuf, rapporter deux cens septante. Macrobius au premier des Saturnales suyuár le conseil d'Hippocrates faict estat, que l'enfan- , tement septimeltre est celuy qui vient en lumiere au deux cens dixieme iour de la groille. Auicéne pareillemét fen.20.3.cap.2.retient ceste supputation de iours au mois, quand il dit , que deux cens & dixiours font sept mois: deux cens & septante iours font neuf mois : & que les enfans nez en tel temps sont appelez septimestres & nouimestres. L'empereur Iustinian en ses loix cóme par vn decret inuiolable suppure les mois à trente iours. Hippocrates d'autre costé, en plusieurs lieux, semble ne receuoir au compte des mois de la gestation, le mois solaire ; mais le lunaire: Car au livre de partu septimeltri,dit que deux mois contiennent au plus pres soixante iours vn osté. Et au liure mesine, il estime vn enfantement septimestre legitime, qui vient en lumiere au cent & octante deuxieme iour de la groisse , lequel nombre de iours faiæ vne demic annee, ou six mois folaires. Voila comme il est douteux en la doctrine d'Hippocrates quels mois doivent estre comptez solaires ou lunaires:& fi lunaites, quels entre les lunaires pour la groisse de la femme. Mais s'il nous est permis en vne chose tant doubteuse & non point iusques à present bien establie donner nostre iugement: A la verité ny Hip.ny tous les plus anciés Grecs, tát Astrologues que Medecins qui ont faict (ongneuse recerche de la supputatió desmois,ont eu la cognoissance des moistolaires:lefquels les Ro mains long téps apres, les premiers de tous ont diftingué & redigé par certain ordre: & les ont mesurez, non selon le cours de la lune, come les Hebrieux ont faict , leurs mois, mais selon le cours du soleil allignās à chacun trente iours dix heures & demie heure.Tellement que selon l'ad. uertissemét de Galé au liure de septimestri partu, tous les anciés Grecs ont cópté,obserué & retint le mois no solaire, mais lunaire:&entre les lunaires , non celuy qui est appelé mois d'illumination qui contiét vingt six iours & douze heures: non celuy quieft appelé mois de progression ou peragration, qui est de vingt sept iours & huict heures: mais celuy que les Romains appellent ciuil, & les Astronomes mois de conioncion, qui contient vingt neuf iours & enuiron treize heures, à sçauoir tout ceste espace de temps qui cst entre deux depuis vne conionction de lune auec le soleil iusques à l'autre. Quelle supputation de iours & de mois semble à la verité estre plus receuable en la doctrine d'Hipp. veu qu'au liure de Carnibus, prononceant que l'enfantement feprimestre legitime estoit paracheué de trois decades de fepmaines, semble parler non non des mois folaires, comme aucuns pensent, mais des lunaires qu'auons cy deuant appelé ciuils: lesquels contiennét deux cens fix iours,dix neuf heures qui reuiennent à trois decades,auec trois iours & demy dauantage, qui sont, peu de cas d'autant qu'Hipp. ne commande pas que les iours & les mois de la groisse soient si iustement calculez , c'est assez que les iours approchent du compte & foient en plus grand ou moindre nobre. Quand aulli Hipp. au liure de septimestri partu, dit que l'enfantement qui est d'vne groille de cent octante deux iours, est vn septimestre legitime, il entend des mois lunaires ciuils, non solaires, desquels les sept sont faicts de cent octante deux iours, vingr quatre iours exceptez & defaillans: le defaut desquels n'empesche pas que l'enfantement ne soit seprimestre legitime & & vital, pour les causes que nous apporterons au prochain chapitre, & qu'aulli n'eft necessaire que les iours & les mois soient comptez & calculez exactement, comme Hipp. enseigne au liure de alimento, parlant des temps de la conformation & de l'enfantement. La conformation du foius & son enfantement, dit-il, sont faicts par certain nõbrede iours,cantost plusieurs,tantost beaucoup moins pourueu toutesfois qui ne foient plus ou moins par trop. Il est donc tout asseuré qu'Hipp.& les anciens medecins,à compter le teinps de la groissc, ont y sé des mois lunaires non solaires,ainsi mesme que ce carme de Virgille le tesmoignc..' Matrilonga decem tulerint fastidia menfes . & qu'à cecópte des mois,ils n'ont tousiours exactement supputé les mois par certain nombre de iours, de sorte que chacun mois contiét abfoluëment vingt neuf iours treize heures : mais ont nombré quelquesfois les mois tous entiers & chacun accomply de son nombre de iours, quelquesfois de moins, aucunesfois de plus de iours. Nous aufli,suiuant en cela les experiences d'Hippocrates & des anciens medecins, combié qu'à l'enfantement legitime, ne receuions du tout la supputation des mois lunaires, mais plustost des mois solaires, parce que nostre an est sup puté au cours du soleil non de la lune , selon la nouuelle obseruation que les Romains ont mis en vlage depuis l'aage d'Hippocrates:& qu'ausli puis que l'enfantement à accoustumé le gouuerner non tant par iours, que par certains mois: semble qu'il faille auoir plus d'efgard au cours du soleil qu'a celuy de la lune pour definir le téps de la groisse. Toutesfois à tout bien considerer nous nous seruons de mesme supputation de iours de sepmaines,& de mois, dont les anciens par leur long vsage & experience se feruoient à determiner du temps de la groisse , & suiuons la melme forme qu'ils obseruoient par le compte desiours, des sepmaines & mois critiques à iuger du terme stable & prefix de l'enfancement legitime ou illegitime, vital ou non vital: Et certes non fans raison: d'autant qu'il est plus raisonnable, que la lune conduise cecompte, puis qu'elle qu'elle conduit les menstrues des femmes: qui font la regle de la conception de la nourriture de l'enfant dedans & dehors la matrice, & de tout son aduancement:dont aussi les anciens ont tousiours eu recours à la lune, qu'ils appelloiét diyersement Diane & Lucine, quad ce venoit à l'enfantement. Car-sous vn certain poinct de son aspect on est conceu, & sous vn semblable on naist par l'ordre de nature , fi l'enfancement n'est auancé ou retardé par quelque mauuais inconuenicnr. Et la ausli fe fondent les Genethliaques faiseurs de natiuité, quand ils obseruent la Planete qui montoit au point de la naissance. Car l'influence n'est d'efficace suè l'enfant qui naist pour la naissance,ains celuy qui luy repód, & montoit lors de la conception; d'autant que c'est adonc proprement que l'imprelhon peut estre faicte å telle ou à celle inclination, non pas depuis que l'enfant est formé & animé,& moins encor lors qu'il naist. Autreinene les fautes qui aduancent ou retardent l'enfantement, seroient cause d'autre constellation , laquelle doit estre ferme & fixe, ou il n'y a point d'efficace. Pour reuenir donc à nos mois, les enfantemens que les anciens establisfoient feptimestres, ou decimestres, ou vndecimestres, nous les reputons septiinestres ou nouimestres , & iceux vitaux, moyennant qu'ils contiennent autant de iouis oude lepmaines que les mois entiers, ou les semaines entieres , doiuent contenir:ou , pour le moins que le defaur ou exces des jours ne soit Hh iiij pas grand,mais approche de bien pres au nombre des semaines ou des mois complers: Car il fuffit, que la femme soit entree au septieme, au neufieme, dixieme, ou onsieune mois, pour rendre l'enfant vitalımesme quant elle palleroit sou terme de quelques iours, pour cela ne laisseroit d'estre vital, tellement que l'enfantement vient plustost ou plus tard que le terme prefix, selon que la dispolition de l'enfant, ou la nature de la femme grolle, ou la faculté & puissance de la ma tricele pousse hors:ou bien , selon que les forces de la planete qui domine sur l'enfant du iour de la conception,commandent & prouoquét l'enfantement. Car tout ainsi que pour rendre la crise des maladies agues, louable & heureuse, trois choses doibuent necessaireinent conuenir ensemble, le iour critique, la promptitude de l'humeur ia cuict, & la force des vertus : aussi l'enfantement(qui est comme la crise de la groilfe laquelle est gouuernee par nombre de mois deinesme façon que les maladies aguës par nom. bres de iours)pour estroyital requiert, que l'enfant soit parfaict,& ait vne disposition de corps allez ferme pour se pouller hors:que la mere soit forte & robuste pour le mettre hors: que le terme prefix foit venu au soit proche, ou pour le moins que soit le terme auquel la femme d'vne certaine particularité de nature ait acconstumé d'enfanter:d'autant que nous voyons plusieurs femines grosses, qui n'engendrent des enfans vitaux qu'au septieme mois point au neufieme: d'autres d'autres au huidtieme:telles que sont les femmes d'Ægypte & d'Espaigne qu'Aristote & Auicenne recitent n'enfanter des enfans vitauxen autre temps qu'au huitieme mois.Outre ce que la force de la matrice soit suffisance pour se descharger de son fardeau. Sur tout que la planete qui domine sur l'enfant conceu soit paruenue au poinct de la reuolution de son aspect, ou de son mouuement,ou de son influence.Combien que n'est besoin que la planete ait atteinat ce poinct fiexactemét pour rendre l'enfant vital:c'est assez qu'elle en ait approché, & encores qu'elle eust outrepassé, ne laisseroit d'estre vital: Parce que, comme Ptolomee & les Aftrologues nous enseignent,les forces des altres qui nous gouuernés nc paffent & ne feuanouissent pas fi cost, que leur reuolution est faicte, mais durent quelque temps,& ne laissent d'imprimer leur vertu en la creature fur laquelle elles dominent, quoy que le terme de leur reuolution soit passé, ou qu'elles ny soient encore paruenues: à sçauoir de sept jours plustost, ou de sept iours plus tard. Qui font les deux limites esquelles leurs forces sont contenues fclon Prolomce. Comment les enfans à sept moise à built mois, o font vitaux. CHAP. XLIII. Enfant tant peu soit conformé au ventre de , defortir hors de la loge,ainsi que tesmoingnent les douleurs,qui selon Hip.au 6.des epid.suruienent aux femmes grosses au troiheme, cinquie 4 me,septieme neufiemne, second;quatrieme, sixieme mois:mais,encores que par ses effortsil sorte hors,n'est pas pour viure en tous les mois qu'il puisse sortir: d'autant que tout les mois de la groille ne sont propres pour rendre l'enfant vitål, li le temps legitime d'enfanter,la disposition du fætus,la faculté de la matrice robuste, la force de la mere,les vertus de la planette domināre, dont nous auons parlé nagueres,ny aflistét. Entre tous ces mois de la groisse Hip. en a remarqué deux qui sont heureux & legitimes pour l'enfantement. Le septieme & le neufieme. Du neufieme n'y à doubte aucune pour les raisons qu'auons apporté cy deuant. Du septieme, les raisons n'en sont moins suffisantes que du neufieme,veu que lors le fætus est assez fort, la matrice assez robuste,la mere allez voire plus puissante,qu'au neufieme, pour endurer les molefties de la groisse:outre cela, que selon Hip.au liure de carnibus,il y a ie nescay quelle dignité & excellence occulte & secrette au nombre septe naire,laquelle nc prouient de la matiere, ny des parties, mais de la forme d'iceluy nombre", qui rend heureuses & parfaictes toutes choses aulquelles il commande: Aingi l'asseure Aphrodiseus sect.s.probl.46.quand il demande , pourquoy les enfantemnens septimestrès, font vitaux non pas les o&tineftres:parce que,dict-il , lono breseptenaire est parfaiēt,&loctonaire imparfaiat:Et que la perfection du nombre septenaire est de la colligee, par ce que le monde est gouuer né né par sept planettes:la conception est faicte en sept iours: La septieme heure apres l'enfantemét difcerne si l'enfant doit viure:Les nouveaux nez commencent à auoir des dens à sept mois: les enfans changent à sept ans ,à deux fois sept ans entrent en l'aage de puberté:à trois fois sept ans deuiennét hommes:Les maladies sont iugees par nombre septenaires : le mois est composé par sepmaines:font sept voells:le malle sepiieme né, sans fille entre deux guarist des escroüelles de parolle ou du seul toucher :la femelle septieme nee ayde merueilleusement l'enfancement laborieux ; & autres proprierez que Macrobius & Cornelius Agrippa recitent du nombre feptenaire.Parquoy ie ne pourtois approuuer la raison que Pline au 7.chap.s.de histor.natur.apporte du septimestre enfantement: assauoir que leulement ceux la naissent au septieme mois, qui ont esté conceus le jour veille de la pleine lune, ou durant les iours interlunaires,c'est à dire qui font entre la vieille & nouvelle lune : cat ie ne vois point de raison pourquoy ces iours la pluftoft que les autres, esquels aufli les enfans peuuent estre conceus ayent ceste vertu d'accelerer l'enfantement au septieme mois: d'autant qu'il se peut faire que l'enfant soit conceu au ventre de la mere tous les iours du mois, soyent ésiours de pleine lune, ou és quartiers des lunes , ou és iours qui font entre la vielle & nouuelle lune: esquels iours si la matrice est remplie & en icelle vn enfant conceu, qui soit valide & robuste, la matrice robuste, le mouuemét vertueux de la pla nette dominātesur iceluy:l'enfant naistra & vićdra en lumiere au septieme mois, aulli toft & autát necessairement que f'il auoit esté conceu la veille de pleine lune, ou és iours interlunaires. Donc la cause de l'enfantement septimestre n'est la conceptió faicte la veille de pleine lune, ou és iours interlunaires,mais,cóme auons dit,la perfection & force de l'enfant,la repletió de la matrice & sa faculté valide, la dignité du nombre feptenaire,& principalement la vertu de la lune, laquelle au septieme mois de la groisse gouuerne à son tour l'enfant & la merc,ainsi qu'auons dir. couru au chapitre precedent. Orfont plusieurs termes de l'enfantement septimestre pour estre vital.L'vn, premier, fort bref &court,qui cótient cent octantc deux iours &non plus auec quinze heures & vne vingt quatrieme partie d'heure. L'autre, extreme, fort long, qui contient deux cent quatre iours & non plus. Les enfans qui naissent entre ces deux termes,peuuent estre vitaux:Mais ceux qui naissent , à moindre temps que du premier terme, ou plus tard & plus long temps que le dernier terme,assauoir plustost quo cent octante,ou plus tard que deux cent quatre iours,ne peuuent estre aucunement vitaux.Hippocrates a remarqué ce premier terme au liure de septimestri partu.Les seprimestres,dit-il, nailfent viraux à la moictié de l'annee,cest à dire au cent oct inte & deuxieme iour auec quelques heures:quel nombre de iours ,font fix mois so laires & quasi fept mois lunaires : parce qu'à la moictić de l'annee il aduient tant à la lune qu'au soleil grande mutation,touten vn mesme temps & tour ensemble,laquelle à grande vertu & puis fance pour enfanter:L'enfant donc qui vient en lumiere au cenr octante & deuxiesme iour de la groiffe, combien qu'il n'ait atteinct sept mois lunaires entiers,& moins encor sept mois folaires, il ne delaisse pour cela cftre feptimestre & vital: parce que selon la doctrine d'Hip.le premier mois d'une chacune groisse n'est iamais en tier ny accomply de tous ces iours,mais eft deffailant quasi de la moitié de ces iours:à cause des jours de la conception qui n'appartiennét point & ne sont du compte du temps de la groisse:parce que,lors l'enfant n'est dict estre porté, mais le fémencecftre conceuë au ventre de la mere. Pareillement le mois septiesme qui est du dernier & extreme terme,n'est pas étier,mais peut estre defaillant quasi d'vne tierce partye,dautant que comme nous auós plusieurs fois aduerty, il n'est pas necessaire que les iours & les mois soyent accomplisen nombre pour rendre l'enfantement vital mais les mois septiesmes qui sont entre le premier & dernier terme des septimestres faut necellairement qu'ils soyent entiers & accomplis de leurs iours pour rendre l'enfantement legitime.Les choses estant arrestees suyuant la do&rinc d'Hip.si par exemple le premier mois de la groisse de sept mois,est de vingt iours,&le dernier mois,aflauoir le septiemc,elt de quinze ou de quelque plus de iours: & les autres cinq mois qui sont entredeux,contiennent cent quarante septiours:de tous ces iours amassez enfem ble viendront cent & octante iours & quelques heures:Qui feront six mois lunaires, ciuils auec cinq iours & quelques heures:ou fix mois lunaires de progression auec dix huict iours & quelques heures:ou sept mois lunaires d'apparition troisiours exceptez & defaillans:Et parce, ferót La moictié de l'annee, ou bien six mois solaires entiers:d'autant que l'annee entiere contiér trois cent soixante cinq iours & six heures, lesquels li partissez en deux aurez cent octante deux iours quinze heures. Si l'enfant vient en lumiere en moindre temps, que de cent octante deux iours, il ne sera seprimestre ny vital: mesme à grande peine peut il estre vital celuy qui vient à ce terme de cét octáte deux iours,voire a plus de iours sinous croyons à Ptolemice,qui veut que le dernier mois du feptimestre doit auoir atteíct pour le moins son septieme iour, autrement l'enfant ne sera vital, ainsi qu'auons aduerty à la fin du chapitre precedent:L'autre terme de l'enfance. ment feptimestre,est de deux cent quatre iours& non plus.Car si le temps de la conception n'est du nombre du temps de la groisse,faut necellairemér ofter du premier mois pour le moins sept iours,esquels la seméce est cóceuë:lesquels si vo' oltez,& que les six mois qui restent demeurent entiers, vous aurez enuiron deux cent quatre jours & non plus. Si vous en auez d'auantage, l'enfan l'enfantement ne se trouuera septimestre, mais octimestre,ains nullement vital: Combien que, suyuant l'opinion de Prolemee, encores que le terme legitime de l'enfantement surpaise de quelques iours, il ne laissera pas d'estte viral, moyennant que ce ne soit que de sept iours ou enuiron.Ceste sentence d'Hippocrates touchát l'enfantement septimestre est tellement receuë & authorisce des Iurisconsultes, qu'ils estiment pour vray heritier l'enfant qui sera né au se prieme ou dans le septieme mois de la groisse:suyuác la Loy. Septimo mense , digeftis de štatu hominum. Or l'enfantement fepti mestre,quoy que soit vital: toutesfois de la plus grand part est de naturel debile,voire,comme dict Hip. fort peu de tels enfans viuent longtemps:ou fils viuent, ils viuent valetudinaires,& paffent le reste de leur vie en douleur & plainctes aflidues:parce qu'ils ne sortent du ventre de la mere qu’apres diuerses inquietudes , mouuemens & agitations de corps au ventre de la mere , qui par longues fatigues & trauails le rendent extremement foible. Quant à l'enfantement de huict mois:tel selon Hip.aux liures de octimestri partu & de alimento,ne peut naistre vital:ou si naist vital, ne , peut estre de longue vie:Parce que, dit Hip. est imposible que l'enfant puisse endurer deux afAiĉtions succeffiues & foudainemét irerecs. Car d'autant qu'il a faict ses efforts de fortir & naistre le septiemc,& qu'en tels efforts il left beau coup tormenté(d'où vient que le plus souuent il sort hors)fil aduient qu'il ne puille sortir , ains r’entre en son lieu,puis,qu'estant ainsi las & debile il retourne à teleffort le mois ensuyuant , il sort hors tour chetif foible & languide , voire bien souuent meurt à la sortie : Car puisque la groisse de huidt niois est onereuse , moleste & tref-laborieuse , tant pour le regard de la mere qui se sent beaucoup tormentee des inquietudes mouuemens & agitations de l'enfant enfermé dans son ventre: que de la matrice , qui reçoit beaucoup d'incoinmoditez de l'enfant qu'elle contient,duquel elle ne peut supporter la charge comme d'vn fardeau que luy est par trop pesant & penible : S'il aduient qu'au huictieme mois l'enfantement se presente l'enfant recepura double offence de cet enfantement. L'vne, de son propre mouuement, par lequel il se precipice. L'autre, de l'indisposition de la mere & de la matrice où il est enfermé:d'où vient que l'enfant est rendu debile à la fin meurt. Vray est qu'a bien considerer,ceste raison n'est du cour recepuable, Car,on en pourroit autant dire, des mois dixieme & vnzieme,qui neantmoins sont tenus pour vitaux.N’est il pas vray-semblable, que l'enfant aura faict ses efforts de sortir le neufieme(qui est vn terme de maturité)& puis naistra le dixieme, & que celuy qui naist l'vnzieme,ait faict ses ef forts le mois precedét?Car on obseruc, qu'a chacun retour de mois l'enfant a quelque remuement'extraordinaire, depuis qu'il à pallé les fix premiers . premiers mois. Quant aux dixieme & vnzieme, suffit qu'il les ayt atteinets & non accóplis pour dire que les enfans soyent decimestres & vndecimestres. Ainsi le vent Hippocrates au liure de Poctimestre.Er Pline liure 7. ch. s. l'ensuyuant, dit, que la femme porte quelquesfois iusques au commencement du dixieme & de l'vnzieme: vray est que les o&imestres font d'autant plus malheureux que les autres, que l'imperfection du nombre octonaire les accompaigne,laquelle, cómic di& Macrobe sur le somniúlcipionis,réd toutes choses imparfaictes ausquelles elle alliste ou commande, & de la plus grand part les preci pite à vne fin malheureuse.Combien que lon recite que ce nombre octonaire à esté sacré heureux & bien fortuné à Dionysius,qui nasquit & vint en lumiere au huictiente mois, En sempiternel tesmoignage & afseurance dequoy l'inç de Naxos à luiy dedice à obtenu de tout temps ceste prerogatiue,que les femmes de l'Ile deNaxos,seules entre toutes enfantent en toute santé & prosperité des octimestres vitaux:veu que par toutes les autres contrees du monde , tous les enfans ainsi en tel mois engnedrez, meurét, & que leur mere n'enfantent qu'en grand danger de leur vic ou sançé, Si dauanture la force de la mere, fa bonne disposition, sa folide & succulente habitude: ou la fertilité & foecondité de la region n'empesche ce malheur. Ainsi Aristote & Auicenne afferment qu'en Ægypte & Espaigne les femmes engendréta8.mois des enfans vicaux De l'enfantement. CHAP. XLIIII. 'Enfantement,c'est la sortie de l'enfant conceu,conformé & entierement parfaict, hors la matrice.Telle sortie se faict enuiron le neuficme mois, quelquesfois le septieme ( qui font les deux mois plus frequens d'enfanter) lors que l'enfant ja grandelet, ayant besoing d'aliment plus copieux & liberal, que de celuy que luy eft porté, ou plustost attiré de luy par l'ombilic, & d'air plus ample, & plus rafreschissant, pour le rafrelchiffemer de fa chaleur naturelle augmentee, ne peut plus endurer d'estre enfermé au lieu ou il a faict neuf mois entiers fa demeure:ains par vne grande impetuosité cerche à sortir hors. Parquoy il se meur,ilsagite çà & là, il tourne fa teste córre la partie honteuse, ses iambes & cuisses en haut. Et faict tous tels efforts bien souuene vn mois auant qu'il sorte, sans rien rompre ny dılacerer , d'autant que son ombilic est fort lalo che, long quelquesfois de deux grandes coudees faisant plusieurs reuolutions à l'entour de son col & tout son corps. Quand l'accouchement est proche il calcitre & pietonne bien fort, & rompt les meinbranes qui le foustiennent, premierement l'Anmios,dont l'vrine est meslee parmy la sueur: Puis sagitant , se tourmentant & fc tournant de plus en plus,rompt plusieurs de ses cotyledons, dont la mere endure plusieurs tranchecs, & le sang se respand dans la capacité de la matrice. Par apres les secondines sont arrachecs des cotyledons, & les autres membranes separces, separecs,dont les eaux viennent à sortir de la ma? trice:Et quád l'enfant ne tient plus à rien à la ma trice, il tombe come sivne póme fort meure tom boit de l'arbre fon pedicule rópu sans contrainčte dont elle pend à l'arbre Voila les efforts que faict l'enfant à sortir hors. D'autre costé la matrice offensee par la pesanteur de l'enfant beaucoup creu & plein d'excremens qu'elle a porté l'elpace de neuf mois entiers, & embraflé liestroictement, que nul espace estoit vuide en elle & fa bouche si bien fermee que la poincte d'vne esguille ny eust peu penetrer: ainsi agitee par les inquietudes de l'enfant, commence à ouurir la bouche de peu à peu, de façon que la fage femme ny peut encor' faire entrer le bout de lon pe. tit doigt:puis plus amplement, en sorte que la sage femme sent la tuniquc allantoide & les caux se presenter:Soudain apres,le passage estant assez ouuert, tout le fond de la matrice le contrainct contre sa bouche le plus pres qu'il peut,& par ce moyen pousse hors le fætus, estant beaucoup aydee des parties voisines, principalement des muscles de l'epigastre. La femme pareillement ne fayde pas peu, & fefforce par tous les moyens qu'elle peur d'exclure hors son petit. L'enfant tombé au col de la partie honteuse, aduance sa teste la premiere pour faire passage au reste du corps,& fe monstre par ceste partie qui a esté aucunement renduë lubrique par l'effusion des caux quify sont escoulees. Tellement que tout les trois, la femme l'enfant, & la matrice l'em ployent chacun à part, & tous trois ensemble à à cest auure tant difficile penible & laborieux. Mais le vulgaire ne peut comprendre, comme il se peut faire qu'vn si grand corps que celuy de l'enfant puisse passer par le conduit ordinaire: . qui est communément faict à la mesure du mem bre viril (toutesfois dilatable) sans grande violence:Galen aufli f'en esmerueille fort:Auicenne est en opinion, que ceste ouuerture si large de ce passage se faict par la dissolution & difonction des os pubis,dit vulgaireinent los Bertrand, qui est la conionction de deux grans os , qui font les flancs és deux costez , ausquels os fattachent les cuisses:ladite conionction est faicte moyennant vn tendron ou cartilage, qui les tient liez ensemble. Auicenne dit que celte commissure est disioincte & separee, & que celle difionction est cause des fortes douleurs que sent la féme qui ac couche ,principalemét à ses premiers enfás: Car depuis que cela a esté souuent ouuert, il ne faict tant de mal:Pour ceste raison,que celles qui sont marices plus tard, ou qui sont ja aagees auant que d'enfanter, y endurent le plus: d'autant que leur corps estant plus dur & sec, tels os ne fellargissent que difficilement, dont les enfans meurent bien souuent au passage. Aucuns adioustét, que les matrones & sages femmes de Genes, pour euiter ces difficultez, quand les filles nailTent, leurs enfondrent ces os , à ce qu'ils demeu. rent tousiours separez & eslargis, tellement que les femmes n'ayent aucune peine, quand vien dront dront à enfanter. Mais certe telle opinion d'Auicenne semble estre aliene de raison, & pleine d'ignorance de l'anatomie: laquelle demonstre que les os pubis sont tellement liez par le carticilage qui les conioinct ensemble, qu'il est impoliible de les separer sans tailler ledir cartilage. Ioinct qu'il y a vn axiome anatomique & chirurgical,qui dit que les os qui sont conioincts& quali comme colez ensemble par le moyen d'vne cartilage, si ceste cartilage se rompt, ou se separe,ou se disioinct vne fois ne peut par apres iamais se reunir,alsembler & aglutiner ensemble: Et quant aux Gencuoises que lon dir enfondrer ces os (comme à vn chappon, ou à vne autre volaille pour la faire paroistre plus ample & de plus belle montre)cela ne se peut faire sans grande nuisance de la partie: car encore qu'on rompist ou enfondra ces os,il fly feroit vn callus com me il se faict tousiours aux fractures des os, dont l'enfantement seroit rendu par apres plus difficile & laborieux : loinct que tel enfondrement nuiroit beaucoup aux parties qui sont au defsous, à sçauoir à la vellic, matrice & gros boyau,' quien seroient comprimees:ains par telle compression ensuyuroit aussi plus grande difficulté à la groisle & à l'enfantement. Et n'est receuable ce qu'aucuns apportét pour excuse que ceste cartilage n'est rompue,ny difioincte, mais relafchce & estenduë: veu qu'il est impossible que ceste cartilage se puissc relascher & estendre si largement & amplement en ce trauail si violent & laborieux , qu'il ne se face vne separation manifeste de ces deux os. Au contraire la connexion de ces deux os par le moyen du cartilage eft fi ferme, fi solide & contumace, que nullemét peut estre separee, li ce n'est auec le rasoir ou tréchant: Ioint que ceste cartilage auec le temps se seche tellement, principalement és femmes qui ont ja quelque aage, qu'elle degenere en nature d'os: Ce qu'aduient autant aux hommes qu'aux femmes:Parcelotte est l'opinion de ceux qui disent que ces os font continus & fans cartilage aux hommes , mais aux femmes conioinets & vnis par cartilage,à fin qu'en l'accouchement ils se puissent difioindre. Vray est que lon peut re . marquer ceste particularité aux femmes en la structure & connexió de ces deux os, qu'en elles ces os ne sont distinguez d'vne si longue ligne qu'és hommes: & que és femmes ils font plus larges,plus amples, plus haut esleuez, ains rendent le passage de dellous plus ample, plus large & plus (patieux: Es hommes , au contraire plus estroict, plus angufte & plus contrainct. Dont nous pouuons colliger,que ces os ne se separent ny difloudent, ny relaschent en l'enfantement: & quand ils fouuriroient, nature auroit en vain & sans aucune commodité faict ceste structure d'os differente, qu'ils fussent plus amples és femmes, & plus angustes és hommes. Et quant aux femmes de Genes que lon dit enfoncer ces os, c'est vn pretexte qu'elles prennent,poflible pour couurir leur paillardise (sauf l'honneur de celles qui sont chastes) parce que la plus part, sont lasciues & prodigues de leur honneur, ains fc sendent par la frequence du ieu d'amour plus larges,plus habiles & promptes à l'enfancemét. Aucuns ne sont d'opinió que l'os Bertrand so disioinct à l'enfantement, mais que sont les os des illes qui se separent chacun de son costé d'és contre l'ossacrum auec lequel ils sont conioints chacun de son costé, parle moyen d'vne legiere cartilage à fin qu'estans dilatez, toutes les autres parties se puissent plus facilemés ouurir.Or,que cela se faceils apporter certaines experiéces:Car, comme seroit pollible,disent ils , qu'vn enfant estant à terme, ou deux gemeaux f'entretenans, ioincts ensemble, puisfér passer par ceste partie & petite voye si estroicte, sans que lesdits os ne fufsent difioincts l'vn d'auec l'autre Qu'ainsi soir, on la obserué par l'anatomie: car en la dissectió des femmes qui estoyent mortes en trauail d'enfant,on à trouvé entre les os des illes & l'os sacrym distance à mettre le doigt entre deux:Plusieurs aussi ont remarqué à l'accouchement des femmes,en ayant la main sous leur cropió,auoir ouyr & senţir vn bruict de crepitation ou croquement desdicts os, pour la separation qui fy faisoit:mesmes plusieurs femmes honorables telmoingnent que quand elles approchent de leur terme,elles apperçoiuent auec douleur certains bruits desdits os,qui croquetent ensemble: Que les femmes qui ont recentement enfancé, le plaignent fort auoir douleur en la region de l'os coc cix,qu'ils appellét les reins, mesme que plusieurs femmes en demeurent boyteuses, faute que na. ture n'a peu puis apres reioindrét lessdits os des Isles.Telles obseruations encores que par long vsage experimentees meritent croiance: Toutesfois les raisons Anatomiques ne les peuuent aucunement recepuoir, d'autant qu'il est tour alleu ré parlanatomic que les os des illes sont tellemet conioincts & si pertinacement vnis & adherens auec l'os sacrum,qu'il semblent qu'ils soyent cogenerez &quasi continus:l'ay en ma maison vne Itructure d'os sacrum,auquel l'os ilium senestre cient de telle façon qu'on ne l'en peut aucune-, , menr disioindre ny separer. Aufli certainement la structure des os des illes auec l'os facruin eft telle, qu'vn chacun deux ayant son sinus & sa cauité,reçoit la cuberosité de l'os facrum tát d'vn costé que d'autre:&les deux sont tellement vnis ensemble que si n'estoit vne legiere & si pe tite cartilage que quafi la diriez cltre nulle, laquelle les contient ensemble comme collets d'vne forte colle, vous iugeriez l'articulation des os des isles auec l'ossacrum eftre plusţoft vne fymphise qu'vnginglymos, veu que de l'articulation de ces os ne sorë mquuement aucun.Si donc les os du penilautrement diet l'os Bertrand ou barré, ne sont difioincts ny separez à l'enfantement, parce que comme auons di&t telle separation ne se peut faire en eux à raison de leur structure fi ferme fi folide & fi adherente : ou fils font separez , telle separation ne peut aducnir fans fans grand dommage de la partie : que dirons nous de la disionctió des os des illes Giellese faict? véuque d'iceux lvsage & la necessité est plus grá de au corps humain que des os barré : d'autant que les os barrésont destinez de nature seulemét pour contenir les parties qui font enfermees zu dedans du ventre:Et les os Ilium, non seulemét pour contenir les mesmes parties du vétre, mais aussi pour estre la base & soustien au corps , sur lequel toutes les autres parties tant superieures qu'inferieures du corps sont appuyees , & defquelles, tous les mouuemens font rapportez à ces os comme à leur centre. Si donctels os sont disioincts en l'enfantement comment les pourrez vous remettre?& fi eftans separez ne les pourez reduire en leur lieu naturel, quelle calamité tout le corps recepura il:Cela auffi me semble eftre fort absurde & abhorrent de raison naturelle,qu'aucuns grandspersonnages ont pensé que l'os facrum fe dilate & fe separe és femmes,quád elles accouchent, fi amplement & fi largement, que l'enfant peut commodement & sans aucun danger fortir par ce passage,& pour celke cause cestos estre appellé facrum,comme estant ordó né & quali consacré de Dieu pour cest effect. Car,combien que tous les os, dont l'os sacrú eft composé,fe peuuent facilement la cher & separer er l'aage tendre:& que lors ils ne soyent pas beaucoup differents des autres vertebres: Si est ce,quie puis qu'ils sont faits feló la loy de nature pour c'est vrage, qu'ils demeurét fermes solides & ftables, à fin qu'auec les os des Isles, ils soiét le foustient & la base du reste des os de tout le corps: sur laquelle estant de repos & ne fe mouuant point, les autres os tant inferieurs que supericurs auroient leur libre mouuement : nous les obseruons fi vnis & adherans ensemble, que fi nous ne voyons quelques marques de leurs commissures & ioinctures par ensemble à grande peine croirions nous l'os facrum eftre composé de plusieurs os. Il n'est dóc vray semblable que les os de los sacrum se separent en l'enfantoment,encor' moins que les os barré,ou les os des Illes fouurent pour les raisons qu'auós maintenant apporte:mais plustost que l'articulation de l'os coccix ou de la queuë autrement dit cropion auec l'ossacrum , se relasche & recule en derriere, quand les femmes au trauail rendent leurs enfans:Car le cropion est vne petite queuë compose de quatre osselers,(qui est plus longue à certains Anglois qu'aux autres)en laquelle l'os facrú se termine, & laquelle aux efforts que faict, la femme accouchante à pousser hors son focus est contraincte se reculer & Alechir en dehors: cc qu'est facile à cognoistre filon met la main à ceste partie,lors que la féme grosse trauaille pour accoucher,principalemet à celle qui est maigre. Outre cela faut sçauoir, que les os des iles , los barré,l'os de la hanche, l'os facrum & l'os de la queuë,combien que tous ensemble tant és hommes qu'és femmes, facent comine vne forme de ballin, qui contient alliduement les boyaux & la vellie, & és femmes la matrice, mesme qui empesche toutes ces parties de tomber plus bas, ou endurer quelques infortunes estrangeres, Toutesfois sont plus amples,plus larges & plus spacieuses és femmes qu'és hommes.Car les parties infimes de l'os de la hache, assauoir la dextre & senestre, sont plus distantes és femmes qu'es homes:Les partyes infimes de l'os Bertrand, separees par le moyé de la cartilage, sont aussi plus distantes l’yne de l'autre és femmes qu'és hommes:L'os facrum est plus plat és femmes qu'és hommes tellement qu'és os des femmes, est delaissé & apparoist manifestement plus large espace entre l'os de la queuë & les regions des parties infimes de l'os de la hanche qu'és hommes. Qui plus est,à fin que la femme porta l'enfant plus legerement & plus à son ayse , l’espine des os des iles a les costez & ayles qui tirent plus en dehors és femmes qu'és hommes. Concluós. donc que l'enfantement se faict non par l'ouuer ture de l'os barré,ou des os des iles, ou de la dila tation des os de l'ossacrum, mais par la reflexió & reculement en derriere du cropió:par la grăde compression aussi du long boyau & du liege: non à la verité sans griefue &cruelle douleur du fætus & grande offence de la femme accoucháte.Car il ne se peut faire que l'enfant, si tédret & delicat n'édure beaucoup en yn trauail si violét: ce que le faict plourer venat en lumiere,comme aussi parce que d'un lieu chaud entre en vn air froid,& principalement qu'estant seulementin on a partus fecté de peché originel il entre en vne vie miserable calamiteüle & pleine de peché morcel. Il est aussi imposible que la mere ne sente tormés incroyables à la relaxation & Aechissement du cropion d'auec l'os sacrum:à la dilaration & diftension fi ample & si large de l'orifice interieur de la matrice,du col de la partie honteuse ( qui sont tous deux ronds, anguftes & nerueux) qui se faict à la sortie du fætus, Voila comment l'enfant fort naturellemér du verre de la mere, la te. ste la premiere la face tournee córre le siege de la mere, fi eft malle, ou cótre le vérre si eft femelle. Les signes du prochain enfancement sont. Elles sentent douleur au dessoubs de l'ombilic & aux ayncs, & eft ladite douleur communiquee aux vertebres des lombes,&principallemét lors que le cropió se recule en arriere:leurs cuisses & parties genitales serumefient & leur font grand douleur:leur suruient vn tremblement vniuerfel de tout le corps, tel qu'il se faict au comencement des fiebures:la face rougist à cause que le lang feschauffe, parce que nature fayde de toutes les forces à mettre l'enfant hors,lequel se meut vehementemét,& le sang ainsi eschauffé & elmeu, fort auec portion des aquosités, premier que l'enfant.L'vrinc est incontinante. Auár quc tu voye tous ces signes donne toy garde de precipiter la femme aux peines de trauail:autrement tels signes ne precedens point,tu trauailleras la femme en vain.Les lignes du facile accouchement sont.Siles griefucs douleurs se sentent . depuis a fait parties. depuis l'ombilic iusques au petit venere:la per- peruelle inquietude & agitation du fæcus au ventre de la mere:fi les douleurs se rendet tous- iours en bas & retournent du derriere en deuár: Si elles sont fortes, de grand cueur & ne respirét point à peine. La maniere de secourir les femmes grosses en l'acte de l'enfantement. CHAP. XLV. Poher Our secourir les femmes proches d'accou cher, principallement celles, qui accouchét auec difficulté grande, ou qui sont tendres & delicates, ou qui sont grosses de leur premier enfant, ou,qui apprehendent les douleurs & peines de l'accouchement:vsez des moyens suyuās. Faut qu'elles tienne deux sorte de regime. L'vne quelque peu de temps auant l'accouchement L'autre durant l'accouchement. Le regime auant Reiner, l'accouchement sera tel. Qu'elles mangent peu an perdun & fouuent, de viandes de bon suc,de facile concoction,qui humectent & ce neantmoins n'engraissent pas assaisonnees auec safran & canelle, parce que la canelle rend les accidens de la grois le plus legers & accoustumé d'estre meslee és choses que lon donne au difficile accouchemét, d'autant que celles drogues sont d'vne faucur as. al sez mal plaisante. Qu'elles vsent de vin blanc ou cleret fort bon , trempé mediocrement d'eau: doibuent cuiter tout ce qui empesche l'enfantement si possible leurs eft.Si le ventre leurs est aucunement dur ou qu'elles l'ayent tel de natu atiua re,ou pour la pesanteur de la matrice, ou pour la matiere dure amassee és boyaux, vsent de via- des qui ayent vertus de lenir & lascher, quelles sont les figues recentes, les pommes cuictes en sucre mangees à desieuné,principalement fi fou. dain apres les auoir mágélon boit trois ou qua- tre gorgees de vin pur,ou pour le moins trempé de iuft de pommes douces.Si son ventre ne pe- meust point pour cela, vn clistere faict de bouil- lon de pouller ou de chair de veau en fera la rai- Ton:Ou vn suppositoire de fauon,ou de lard, ou de iaune d'out: ou quelque legiere medecine: Entre les viandes & laulles des viandes,faut eui- ter celles qui sont rosties, fricassees,grillees : qui aftreignét, desechent,oppillent: qui engendrent vn luc grossier & visqueux, qui sont de difficile digestion : quels sont les oeufs durs, le mil, pa- nic,neffles,les coings, & semblables. Qu'elles se frottét les parties genitales,cuisses, haines, lobes, reims,ossacrū,sur tout cropió de graisses de chap- pon,canard, oye: ou de mucilage des semences de coing, fenugrec.& guimauues:& appliquent à ces parties la toutes choses qui emollissent, le- nisfent & relaschent à fin que le passage soit ren- du plus lubrique,principallement à celles qui ti- rent desia sur l'aage, d'autant que celles ont desia les parties genitales quelque peu endurcie & de- sechecs. Quelque peu auant l'accouchement, à sçauoir quand il n'y a plus que deux ou trois iours, & que les douleurs commencent à eguil- lóner,sera bó d'humecter les parties hótcules les lombes tout le lóbes & cropió principalemét:ou pour le mieux entrer yne fois ou deux dedans vn bain d'eau tie de, en laquelle auront bouillies feuilles de mauues,guimauues, paritoire, violiers,armoise,mer-3 curiale,chamamille, melilot:graines de lin,fenu-> grec & autres lemblables: & qu'en ce bain non corps, mais depuis le nombril soit baigné:n’y demeurer pas long temps, plustoft y entrer plus souuent. Et au cas que les forces ne peussent porter le bain, au lieu d'iceluy on appliquera esponges trempees en la decoction d'iceluy bain sur les lombes,cuisses,petit ventre, parties honteuses iusques à l'ombilic, ne se faut seruir d'estuues seches en ceste occasion, parce que elles debilitent par trop.Entrant au bain lon humera vn bouillon de poullet affaisonné d'vn iaune dæuf, peu de safran & de canelle. A la sortie du bain, Ion auallera vne de ces tablettes. 2 cinnam.electizi. B cort.caff. fict. call. lign. myrthæ ań z B Tacch, diffol. in aqua archemis. fiat 3 clect.per tabel.pond. zii,Blumatur vna in exitu balnei superbibendo parum vini hippocrat. Qu'elle se frotte les parties susdites des graisses Larat', susdites,ou auec ce liniment. 24 ol.amygd. dulc. Z ii, ol. lil . butyri recen. Gine sale anzi mucag. lem.lini & fenug, extracta in aqua chamam.zi. B ceræ parum fiat litus. Sera bon aulli qu'elle face des inicctions dedans la partie honteuse auec de la decoction susdite, principalemér fi est maigre,ou a la matrice leche & aride:qu'elle se serue auli de parfuns faicts de mosch, ambre, gallia sur yn mosch. lignum aloës & autres choses d'odeur plaisante qui ont vertu d'ouurir.Es iours qu'elle nese baignera point prendra vne tablette de l'electuaire lus escript. Ausurplus faut exercer mediocrement le corps en cheminant,poucinenāt, montant, descendant plus que de coustume, criant s se cholerant, maniant quelque chose, cftendant les bras , allant en cauche, ou cheual trottié. D'autāt que tels exercices esmeuuent l'enfant & aydent beaucoup à sortir. Quác au regime qui est necessaire au temps de l'accouchement , qui est quand les douleurs trauaillent & les eaux font percees , il sera doublé.L'vn qui procurera la facile sortie de l'enfant. L'autre qui adoucira les peines & douleurs du trauail:Donc que l'accouchante tantost se repose & tienne couchee,tantost se pourmene, alle, monte, descende, faute, l'agite ça & là:retienne son haleine & la comprime contre bas vers les boyaux & pèrit ventre:qu'elle prenne vne tablette susdicte. Et quand elle sentira que ses eaux sortiront en grande abondance, lors se doit asseoir en vne chaire percce ouuerte par deuant, propre à cela en laquelle elle ait le corps de moyenne figure, comme à demy renuersec li qu'elle ne soit ny du tout couchec ny du tout debour: ou, en yn lict pour estre plus ayse,de telle figure qu'elle ne soit ny du tour à la renuerse ny aslise , mais aucunement,le dos elleué,à fin qu'elle puisse mieux respirer & auoir force à mettre l'enfant hors : d'auantage faut qu'elle ait les iambes courbées, les talons It aage, facile, (onditiones calons vers les fesses, des cuisses escartees l'une de l'autre, & qu'elle fappuie contre vnc busche de bois posee au trauers de son lict,ayant vn peu les feffes efleuces. Aucunes femmes accouchent des bout éstant soustenues de quelques vns, ou ap- puyees des bras sur le bord du lict, ou sur vn sedes forata banc. Le meilleur est qu'elle soit en yne chaire { patiento percee faite à propos,que dedans le lict ny autre mét,à raison que les os du cropió qui se doiuent dilater à l'heure de l'enfantement, se dilare. ront plus facilement, parce que la feinme ny sera couchee ny appuyee dessus. La sage femme doit Obstetritis eftre robuste, prudente, entre deux douce, hardie: elle sera au deuant d'elle, qui obseruera soigneusement les gestes, plainctes & douleurs de la femme:la consolera,luy donnera courage, promettra facile & soudaine deliurance,l'alleurera que son enfant vient bien, la fortifiera luy donnant de fois à d'autre tant à boire qu'à manger : pour luy faire auoir meilleur courage luy dira que sera l'enfant tel qu'elle le desire,foit malle ou femelle: qu'elle manie & oindect:lebrifica, ses parties genitales d'huyle de lys, de lin, amandes douces, ou duliniment cy dellus ordonné, qu'elle luy commande lors qu'elle aura des tren-Anhelity retries chees & ondecs, de retenir son haleine, & felpreindre le plus qu'elle pourra, plustost que de crier, luy cloant le nez & la bouche : Qu'vne matrone luy presse les parties superieures du ventreen poussant l'enfant en bas, car telle chosa ayde grandement à la faire accoucher,n'estant li Kk vexee de tranchees & ondees. Si elle est grasse & quelque peu charneuse, qu'elle se panche en bas à fin que la matrice soit poulsee & comprimee dauantage:& li besoing est que la fage femme auec le doigt luy ouure & relasche les lieux. Si les eaux ne sont encor forties, la sage femme deschirera du bout du doigt, ou auec les ongles Nota la fecondine,à fin que les eaux s'escoulét & l'en- fantforre quant & quant. Et au cas que les eaux fussent desia forties & l'enfant fust demeuré, la sage femme oindra de plus en plus les parties à fin de les lubriquier & rélascher dauatage,d'huyo le de lys, de lin, &c. luy excitera ausli l'esternuë- ment. Si le corps ou la teste de l'enfant est trop grosse fera le pareil. Apprenez le surplus des sa- ges femmes. Si voyez qu'elle soit quelque peu plus long confectio alkermes en bruuage auec vin oueau d'armoyse:ou ralure d'iuoyre, ou de cueur de cerf, ou de coral, ou de l'entreeux qui est aux noyaux de la noix verte. Ou bien , poudre de la fiente d'esperuier subtilement puluerisee auec bon vin vermeil. La pierre d'aigle,la pierre d'ay- mant blanche liee au dedas de la cuiffe fort pres de l'ayne. La despouille du serpent liee a l'entour Alce , poloni Docadu větre. Vne ceinture faicte de la peau de la beSolsta Cinfãaoi de la cuifle : mais soudain qu'elle sera deliurce fte, que les Poulónois appellét,Elain lice à l'étour Aner Los! oftez la Pierre d'aigle, la pierre d'aimant, la delpouille de serpět,la cein.ure de la peau d'Elain, d'autant Purto for at he puittent porter:donncz luy demic dracmede С . XLVI. 15 JS d'autant que lon dit que tels remedes par vne proprieté occulte attirent la matrice en bas. Voyez plusieurs autres remedes au chapitre pro chain. Voyez aussi en nostre maison rustique chap.io. liure premier ou parlons d'vne eau cle- rette singuliere pour les faciles accouchemens. Accouchemens difficiles. CHAP. Laet A difficulté d'accoucher vient principale ument,ou de la part de la mere, ou de la part de l'enfant. Bien souuent de l'air exterieur trop froid ou trop chaud. Aucunesfois de l'ignorance de la sage femme. De la mere,laquelle est ou par trop graffe,mal cõformee,de trop petite stature, trop maigre,trop ieune, trop vieille, foible de foy ou de maladie, come d'vn flux de sang, delicate, pufillanime, craintiue , subiecte à l'enfantement auant terme,ou long téps apres le terme,comme en l'onfieme mois. Elle a vré durant lagroisse de odores britan viandes astringeres,elle a esté triste, elle a eu fain Gravidis. & foif: elle a fouuent senty du mufc, ambre, cie téte & autres choses odorantes, lesquelles nous auons dit cy deuát attirer la matrice en haut. En son rrauail,elle a des tranchees qui ne se renderit côtre la inatrice, mais f'arrestét a l'entour de l'om bilic. Sa matrice eft mal conformee, le col de la matrice trop calleux, dur , angufte & estroicta Quelque tumeur, douleur , vlcere, condylome shagades,hemorrhoides au col de la partie honteuse,ou en quelque des parties voilines:lesquelles indispositions empeschent que les lieux ne se peuucnt estendre. De la part de l'enfant, quand les membranes de l'enfant sont fi solides qu'elles ne se rompent point au trauail, ou quand elles font si tenuës qu'elle se rompent tout au commencement du trauail, qui est cause que par apres les lieux ne sont rendus humides & lubriques. Quelquesfois aussi,que l'arrierefaix vient le premier, quel accouchement est appelé filius ante patrem, tres dangereux sur tous les autres: aucunefois l'arrierefaix rompu faict vne effusió de sang qui remplist tellement la matrice qu'elle ne peut pousser hors l'enfant:ainsi que, quand la vellie est trop pleine, qu'on ne peut pisser. Si l'en fant est foible il n'aide aucunement la mere: Sil cst trop gros: Sila la teste trop grosse. S'il est monstrueux. S'il ne vienr la teste deuant & les mains ioinctes aux costez: mais les deux pieds deuant, ou l'vn seulemét qui est le plus fascheux: ou l'vne ou les deux mains deuant : ou s'il vient de trauers:ou redouble les fesses deuant, ou obliquement sur vn des deux costez , ou le ventre deuant. Tous lesquels enfantemens sont contre nature: d'autant que la figure naturelle de l'enfant sortant hors du ventre, est qu'il sorte hors, la teste la premiere, d'autant que,comme dit Hip pocrates,les parties superieures luy font fort pesantes: Si l'enfant est femelle, fil est mort , fil est gemcau, s'il est accompaigné d'vne mole & mauuais germe:ou que la matrice soit pleine d'vn calcul, ou de grauelle, ou de sable. L'enfantement difficile se preuoist,quand les eaux enfermees dans la membrane allantoide fefcoulent > toutes toutes long temps auant que l'enfant sorte: Si yn Aux de lang a precedé long temps au parauár. Si les douleurs viennent de loing á loing, bien languides, parce que les cotyledons se rompent peinc,& la secondine ne se peut feparer qu'à la longue de la matrice. Les signes des causes de l'enfantemét difficile ne se recognoissent la plus part, que par le recit de la femme,qui est en trauail & de plusieurs autres circostances. Si l'enfant est mort au vétre de la mere,on lecognoist par la froideur du ventre, par les yeux gresle,le blanc d'iceux brun, haleine puante,choses fæcides coulātes par bas.La grandeur de l'enfant est cogneuë par la grandeur du pere &peritesse de la mere; ainsi iugez des autres. Pour donner ordre au difficile accouchement en general:faudra suiure la methode qu'auons descry pour l'accouchement, à laquelle on adioustera que les femmes trauaillantes,contiennent souuent leur haleine non au gosier,mais poussant contre les parties inferieures: qu'elles allent,cheminét,pourmenent, montent, descendent,& fexercenr d'vn mouuement violent:que on la face esternuer suiuant l'aph. 35.du s.Difficulter parienti superueniens fternutatio, bonum. Qu'on leur baille des clisteres acres, pour vacuer les excremens abondans,& àfin qu'elles l'efforcét par les espreintes qu'elle auront de celles de l'enfant & celles du clystere. Qu'elle vsent souuét des remedes communs que descrirons incontinent, qu'on leur frotte souuent les lieux des huyles, de la mere, graisses & linimens cy deuant métionnez. Quát aux remedes particuliers, ils seront vsurpez selo la cause. Si la cause vient de la part pensez de la mere & luy ordonnez selon l'indifposition qui cause en elle cest accouchement laborieux. Si est foible, nourrissez la peu & fouuent, Sitiinide, hardissez la par bonne esperance,& ainsi consequemment des autres occasiós. și les tuniques sont rompues & que les eaux soienr toutes escoulees, humnectez fouucnt la partie d'huyle, graisse & decoction humectante, Si la cause vient de la part de l'enfant, foible & debile, qui est tel cogneu par fon mouuement debile & tardif: La femme doit fouuent f'efforcer de le pousser hors par la contention des mufcles de l'abdomen. Si pour sa mauuaisefigure, la fage femme taschera le reduire en la figure naturelle, partie en poussant, partie en attirant,partie en flechissant, partie en conduisant droict. S'il presente la main ou le pied le premier , ne l'attirez point par ceste partie; car ou vous le ferez rentrer plus auant dans la matrice , ou luy luxerez,ou luy romprez le pied, ou la main ,pluftoft remettez luy le pied ou la main tout doucement en son lieu auec les doigts. Si l'enfant ne vient directement au col de la matrice, repousfez le dedans, puis le dressez de sorte qu'il puisse venir droict. Li l'enfant a le corps,ou la teste, ou les fesses, ou la poi&rine trop grosse, cerchez tous les moyens que pourrez pour humecter la matrice & les lieux voisins tant interieurement qu'exterieurement. Si la secondine eft trop dure & solide, la faudra lacerer auec les doigs,ou coup per auec le cizeau sans faire tort au petit.Si pour tous ces remedes & autres que toy & la laga femme pourrez attenter selon la necessité qui se presentera , l'enfant ne sort hors, ne t'ayde ie te prie de la main du chirurgien, li tu ne cognois premierement que tes remedes sonuent iterez soient inutiles , & que la main de la sage femme ny puisse plus rien. Pense , que les miracles de Dieu sont grans, & les efforts de nature incroiables,& que bien souuent nature, comme dit Galen au second liure de causis pulsuum , employe toutes ses forces lors qu'elle se sent reduite en extremité de mal. Voicy plusieurs moyens dont tu te seruiras auant qu'auoir recours à la Chirurgie. Baille ce medicament. 2 expreit.z ii . Brhei Pomo ele&i infusi in succo petrol.cum i.cinam. in þarhu qua disl. castor. & cort. cafl. pulueris. an 9 i. syr. de arthemilizifiat Potio. Item. 24 cort.call.ną. Pehas ats Ollium dactyl. cartilag • intermediæ nucis gland. an 9 i. fiat puluis fubtililli. fuinatur cum Zü.ßlucci perros. extracticum vino albo. fiat porio cap. Item 24 cinam.cort. call. filt, di-pist ptami añ i.fiat puluis, sumatur cum decocto seminis lini. Item. 2 cort.call. Gift.z ii.cicer.rub. Potus m B.bulliant cum vini albi & aquæ æquis partibus addendo sub finem sabinæ zii, in colat. pro vna dosi diff. cinam. 3 Bcroci s vi. fiat potio. , ཅུ་ g pasture ficc.calaminthz.puleg. latureia,thymi centaur. Kk iiij Posto Jirani min. a mí B far deco&tio in hydromelite . Les parfuns faicts de ladanum,bdelliú,alipta mosch. ambra,moscho, cynera, à la matrice.Les parfuns de choses puantes faicts au nez. Lon dict que le parfun d'ongle d'asne faict à la matrice, quoy qu'il soit puant deliure la matrice du fæcus. Les fomentations & les linimens, les bains emolliens & relaschans faicts és parties genitales, lombes, reims, flancs & autres parties voisines de la ma trice. Les clyfteres acres & emolliés tant pris par Pessaria. le liege que dans la matrice. Les pessaires faicts de poudre de sauine & d'aristolochie, poudre de l'electuaire bened.laxat.poudre d'ellebore blanc poudre de fiente de pigeon, incorporees auec miel mercurial,y adioustant myrrhe, castor, & Emptā. alla fætida. Les emplaftres appliquez sur le perit ventre. 2 deco&ti pulpæ colocynth. lib.i. fucci ruthæ &sauinæ añą jii. excipiantur cum farina lupin. fiat emplaftrum vmbilico ad pubem & inguina vsque. Lon dit, que le coral, ou pierre d'aigle,ou styrax calamita, ou la coriande verte, ou la racine de polygonum, attachee à la cuisse droicte: Que la racine de ciclamen lice sur la cuisse: Que la racine de iusquiame attachee à la cuisse gauche: Que les plumes de vautour lices sous la plante des pieds, font accoucher facile- ment. Si pour tous ces remedes l'enfant nefort point,faudra fe feruir de la main du Chirurgien: qui sera par deux moyens. L'un par extraction. L'autre par section Cæsarienne, desquels nous parlerons cy apres. Comment С . LXV II. tre Comment faut recepuoir l'enfant soudain qu'il eft forty hors. CHAP Oudain que l'enfant est forty hors du du vé- refaix,fil luy est possible,& f'il est besoing met- tra fa main dans la matrice pour l'extraire,autre- mét il sortiroit apres auec grande difficulté, par- ce que la matrice & autres parties se referrent, soudain apres l'accouchement. L'enfant doit e- stre separé d'auec son artierefaix en luy liant le nombril d'vn fil double à distance du ventre de la largeur d'un pouce & non plus:nó toutesfois Public egalement au masle & la femelle. Car au mafle il z doit estre plus lasche, aux filles moins lasche & fruilen, plus court:aucuns apportent ceste raison, que la longueur de la langue respond à la longueur du nombril:ains qu'aux femmes la langue doit estre courte aux hommes moins courte qui fçauent bien quád il faut parler & se taire.layme mieux rapporter la cause aux parties genitales , & dire que le membre genital respond en grandeur au nombril,& que si le nombril au masle estoit lié fort rasibus dn ventre, la vellie qui en depend par vn lien,en seroit plus retiree en dedans, & le membre viril par consequent plus racourcy: Car le tuyau commun a l'vrine & à la semence, depend du col de la vessie. Ainsi importe beau- coup à la longueur du membre,qu'on nelie tant pres du ventre le nombril:non pas qu'on en lais. le pendre beaucoup,car cela ne seruiroit de rié. Au contraire il sert aux filles qu'il soit tiré & lié a 1 fortreza fin que la matrice, qui tient à la veflie, en estant retiree,aye le col d'autant plus estroict qu'il est alongy.C'est pourquoy les bonnes femNora mes conseillent de faire bonne mesure du nom bril aux garsons & non aux filles. Ne faut zulli que la ligature soit par trop ny trop peu serree. Car si est trop Terree, la partie qui elt outre la li- gaturetombera plustolt qu'il n'est besoing. Si eft trop lasche,y aura danger de quelque Hux excef- fif de lág des vaisseaux vmbilicaux, aulli que l'air n'entre dedans le ventre de l'enfant:dequoy li estes en crainte repădez par dessus le bout qu'aurez couppé poudre de bol & de sang de dragon. Apres estre lié doit estre couppé deux ou trois doigts dessous la ligature,auec vn rasoir ou cifeau bien trenchant, puis enueloppé de cotton ou d'vn drappeâu mollet, trempé en huyle rolat ou d'amãdes douces:tant pour seder la douleur, que pour empescher que la portion pendante, qui se meurt de peu à peu & en fin tombe de gãgrene ou plustolt de sphacele , ne touche contre la chair nue du ventre de l'enfant, laquelle quad y touche,le petit sent de grandes douleurs & trá chees de ventre & crie nuict & iour,à raison de la froideur qui prouient de la mortificatio: Car comme lon à fort lié les venes & arteres, la chaleur naturelle s'y esteinct de peu à peu, iusques à ce que ceste partie soit du tout morte & noire, l'ors ell'eft froide extrememēt & eft fur le vétre de l'enfant comme vn glasson.Les bonnes femmes remarquent vne chose en cest vmbilicq qui cit, Quot ponori eft,fi quant qu'il soit couppé, il est trouué faire des reuolutions à l'encour du col du petit , c'est figne que l'enfant sera quelque iour pédu:ce que tu doibs croire estre fabuleux come sortár d'vne teste assez legiere. Auicenne & Rasis ont escript, que le moyen de cognoistre combien d'enfant fera desormais la femme qui accouche de fon premier enfant,est d'obseruer la vene vmbilica- le,qui est come vne chorde, attachant l'enfantà sit it, plus son arrierefaix.Ceft,qu'autāt qu'il y a de neuds psy Ambilico y & replis en laditte chorde de l'enfát premier né, autant fera elle d'enfans,& fil n'y a aucun naud elle n'en fera plus.Et fi entre Tesdicts næuds y à grande distance , la femme-aulli mettra grand interualle d'vne groisse à l'autre,& fi la distance est petite,elle ny mettra gueres. D'auantage fi les næuds sont noirs,ou rouges,elle fera autant demasles, fils sont blancs, des filles. Semble que Moutuus approuue ce presage, & alleure l'auoir experimenté au premier né de la Royne mere: Toutesfois ceste experience n'est du tout alleu- ree:par ce que plusieurs inconueniens peuuent aduenir à la femme,de là à quelques mois qui la rendront sterile pat apres:comme quelques ma- ladies: quelque autre mary , quelque veu de chasteté. Combien que tels empeschemens , ne pourroyent rendre la prediction fausse, d'autát qu'il suffit qu'elle soit apre & idoine à faire ce que les næuds promettent. Car à la verité les nauds, que lon trouue en ceste vene vinbilicale, prouiennét du rancontre de la matiere & de la guere au seiour complexion de la matrice:Tellement que la mu titude des neuds demonstrent la matrice bien complexionnee en chaleur quià formé plusieurs næuds:la couleur rouge ou noire desdicts nous demonstrent la bonté du sang contenuen icelle. Si dóc la matrice est bien temperec & gaillarde, qui est bien demonstree estre telle par la multitude & couleur des neuds , qui apparoissent en la vene vmbilicale: ne faut doubter qu'el : le ne soit disposee à faire plusieurs enfans, non pas toutesfois qu'on puisse deuiner le nombre, car elle en pourra faire plus ou moins qu'il ny a de næuds: Et par meline raison elle les hastera de pres , & ne sera veu la fecondité, & fera plus de malles que de femelles. Car telle est la condition d'vne matrice bien temperce.Les bonnes femmes,apres que le nombrilet.couppé,& le bout dela porció coup pee est tombé,gardent soigneusemét ce bout de leur filles qui est tóbé, pour leurs faire des amou reux quand il les faudra marier, la font fecher, puis pulueriler:& pésent que ceste poudre beuë de l'homme le rend extremement amoureux : Ic tiens cela pour vne sorte opinion & abus trop : cuident. Elles tiennent aullí pour vne chose alseurec queléfant au sortir du ventre de la mere fil aporte auec soy la taye appellee Anmios,c'est vn prelage qu'il sera bien heureux toute la vie, dont est appellé né coeffé,ou né vestu. Quiest aussi vne resuerie & forte opinion. Car il n'y a point de raison que ceste peau puisse aporter vn heur Galea heur aux enfans qui naissans la reciennent:Gi n’e--- ftoit pollible, qu'ils sont bien heureux d'estre for tis G librement: & la mere aufli bien heureuse que l'enfant est sorry fi à l'ayfe: Car telle sortie demostre,que le trauail n'a efté des plus fascheux d'autant qu'en celuy qui ett laborieux , l'enfant n'apporte iamais auec soy ceste peau,estant arre Itec au paffage, ainsi qu'vne couleuure est con- traincte laifler sa despouille passant par vn licu estroict. C'est vne melinefadeze de direque telle peau, ou portion d'icelle,empesche celuy qui la porte sur soy,de tout peril & danger. Encores vne plus grande sotise, de ce que les magiciens se feruent de ceste peau prise au premier né en leurs forceleries & mefchancetez. Ne me semble aulli estre chose veritable ny beaucoup asseuree, de ce qu'aucuns disent auoir obseruer, qu'vne3 femme qui aura enfanté en pleine lune,à l'autre fois fera vn fils,yenāt à accoucher:& fi en nou- uelle lune,que fera yne fille.Carquoy que cela se trouue vray en plusieurs femmes,il ne le rencon. à Orepita rience qu'vn chacun en pourra faire. Mais reue-mariti fulant traitan nons au traictement de l'enfant nouueau né, a- gmomo , pres que luy aurez couppé le nombril ,nettoyez luy tour le corps d'huyle omphacin, ou d'huyle rosat,ou de myrtilles,ou de glad, pour luy ofter la crasse & excrement qu'il apporte dellus son cuir,comme aussi pour confirmer fon frabitude de corps,& pour clorre le pores d'iceluy , à fin qu'il ne soit offencé des choses exterieures , du > froid,chaleur,fumec,& autres telles qui peuuét blesser le corps tendreler du petit. Et au cas qu'il cult quelques meurtrisseures ou gourd-foullePartidof. ment pour le trauail laborieux, fomentez luy tout le corps l'espace de cinq ou sixiours en for- me de baing, d'vne deco&tion des feuilles des, mirtyl, roses seches en egale partie d'eau & de vin astringent,y adioustant fort peu de sel, à fin de rosouldre routes ces meurdrisseures : maniez luy les doigts les vns apres les autres:estendez & flechissez les ioinctures des bras & iambes, par plusieurs & diuersiours, à fin de chasser quel- que humeur superflu, qui pourroit estre en ses ioinctures: nettoyez luy tous les conduicts du corps,oreilles,nez, bouche verge,fondement: & sollicitez le ventre à rendre ses excremens par maniement & attrectation du siege:frottez luy la bouche,& le palais, auec vn peu de theriaque & de miel,ou de vin,ou d'huyle d'amandes dou ces tiree sans feu,auant que le faire rester luy te- nátla teste elleuec,à fin qu'il en aualle quela peu: par ce moyen luy ferez sortir de la bouche,gor- ge & palais quelques humiditez, & esmouuerez Pestomach à vomir les superfluitez qui y font: lesquelles doibuent estre euacuees auant que luy donner à teter,de crainte que le laict nese melle auec telle ordure,& soit corrópu , & de luy ne f'elleuétplusieurs vapeurs mauuaises au cerueau. Or que son estomach,& boyaux ne soyét pleins de beaucoup de superfluitez amaffees au ventre de la mere,vous le cognoissez par les excremens qu'il iecte au parauant qu'il ait tetté,qui sont de diuerse couleur, citrines, verdes, noires & autres: lesquelles fil ne iecte & sont retenues,luy causét plusieurs trenchees, Del'arrierefais demeuré apres l'accouchement. Secimbra, CHAP. XLVIII. 'Enfant sorty,l'arrierefaix, appellé du vul- (parce qu'estans hors,la femme est entierement deliuree) doit incontinent sortir, li l'enfantemét eft naturel:autrement si l'arrierefaix sort le pre- mier,& l'enfant demeure, l'enfant est en danger de mort, d'autant qu'il ne sera plus nourry,puis qu'il n'y a plus d'arrierefaix, par le moyé duquel il recepuoit nourriture par les cotyledons.Il de- meure donc quelquesfois apres l'enfant forty, pour plusieurs causes:par l'imbecillité de la fem me trop agitee au trauail: par l'enfleure du col de la matrice ou parties voisines blessees au tra- uail laborieux:pour estre entortillé & replié dás la matrice:pour estre demeuré à sec apres les eaux vaydees:pour estre encor attaché à la ma. trice.Pour quelque cause il soit retenu, faut cer- cher tous les moyens de le tirer hors: autrement suruiendront à la mere vne infinité de fafcheux accidens,fuffocation, syncope, faillances,difficul té de respirer, voire la mort quelquesfois. Donc ayant bien nourry la femme pour la fortifier , e. molliffez & relaschez le lieu auec decoctions e- mollientes iniections faictes dans la partie des choses odorantes, linimens, & autres tels reme- resimlined coeren des:excitez l'externuemet auec poudre d'ellebofermetałortare blanc,de poiure,ou decodifi, ou de nasturce, baillez clyfteres acres: perfumez le lieu auec la vapeur de l'ongle d'asne, laquelle quoy que soit puante,a vne proprieté occulte de faire sortir le fætus mort & ses secondines: presentez au nez fiti sa ocoran parfuns puấts d’assa fætida,de castor,de plumes de perdrix:Que la femme ferme fa bouche & tyhelstgreprim. son nez:retienne & comprime son haleine & la poullecontre bas:quelle y se par la bouche des choses qu'auonsordóné cy dessus pour l'accouchement difficile. Quant au debuoir de la sage femme,elle le doic tirer par le nombril,& ou elle ne le pourroit auoir,fera situer la femme com me ti on vouloit tirer l'enfant vif ou mort,lors que nature ne le peut pousser:mettra doucemét sa main oincte d'huyle dans la matrice, & suiura le nombril,qui luy feruira de guyde pour prédre l'arrierefaix, & le separera s'il est encores adherét contre le fond de la matrice,auec les doigts, le tournant de costé & d'autre:puis le tirera hors tout doucement & sans violence, de crainte de tirer quant & quant la matrice,ainsi que i'ay veu faire à quelque matrone ignorante, & la precipiter de son propre lieu, dont souvent la mort aduient.Carla tirant rudement, on peut rópre & dilacerer quelques venes,arteres & quelques ligamens nerueux où la matrice est attachee, dót le fang fort,qui se putrefie & cause inflammatiós apostume, gangrene, puis la mort.Si la fage femme trouuc auec l'arrierefaix quelque sang caillé, faut tout le faut qu'elle le tire hors,& qu'elle ne laisse chose quelconque de l'arrierefais demeurer dans la matrice. Quelquefois ledit arrierefaix ne pouuár estre tiré, font par pourriture, mais non sans griefs accidens du caur, du cerueau, voire de corps, ausquels sera bon d'obuier par choses cordiaques:voyez Paul Æginete 75.chap liure 6.& Ačce 23. sermone 4.Tecrab.4. Tirer du ventre de la mere l'enfant mort ou vif; lis mere eftant morte ou viuante,par extraction ou fection Cæfarienne. CHA P. XLIX. I pour tous les remedes qu'auons cy deuant proposé au difficile accouchement, l'enfant ne peut sortir hors,pour les empeschemes qu'auons aulli mentione au lieu mesmę:faudra auoir recours à la main du docte Chirurgien, pour en deliurer la mere. L'ouurage du Chirurgien, en cet endroit s'exerce en deux forte. L'vne par extraction. L'autre par section Cæsarienne, quine doit estre attentee li lon ne voit que l'extraction n'y soit assez suffisante. Or auant que passer plus outre, faut sçauoir si l'enfant est mort ou vif,car autrement en ceste deliurance se doit traitter l'eri fant vif, autrement le mort. Le signe plus certain de l'enfant vif, est f'il remuë encor: dequoy on pourra estre asseuré par la responce de la mere, par l'application de la main chaude sur le ventre de la mere.Si est mort, plusieurs signes le tesmoi. gneront desquels auons parlé à l'auorcement:La pesanteur plus grande de l'enfant que de coustu. me:le moquement d'iceluy selon la partie declk. ne du ventre de la mere: le ventre froid:excremens fætides sortans par le lieu: l'haleine puante de la mere: la couleur du visage beaucoup changee du naturel,& qui tire sur le liuide:L'arrierefaix forty le premier, car iceluy estant hors, l'enfant n'est plus nourry & ne respire plus, dau tant qu'il ne reçoit ny attire plus aucun esprit ny nourriture par les venes & arteres ombilicales:Les tráchees plus griefues vers l'obilic & parties genitales,qu'auparauant. Volonté frequente dvriner & d'affeller auec grandes espreintes, à cause que'nature se veut descharger de l'enfant mort qui ne luy est plus naturel:d'autant que lelon l'axiome de Physique, Omne viuens eft impatiens consortis mortui: & que, comme lon dit,le vifchasse le mort:Qui eft cause que l'enfant mort au ventre de la mere se corrompt & putrefie plus en vn iour qu'en dix,hors le ventre.Syncopes frequentes.Les mámelles affaissees. Le ventre plus enfé & dur que de coustume, à raison que des humiditez corrópues fexhalent plusieurs vapeurs qui tiennent plus de place,que les humiditez: selon l'axiome de Physique que d'vne portion d'eau par resolu. tion se font dix fois autant d'air. Or encores que tous ces signes demonstrét asseurement que l'en fant est mort, pour cela le Chirurgien ne viendra aux mains , sans cognoistre premierement si la femme en trauail, a les forces pour supporter son ayde manuel:Tastera son poux, considerera son visage, son parler, son maintien & conte nance; náce:lesquels f'il ne trouue pas beaucoup changez du naturel, se mettra en deuoir. Si au contraire, il recognoist faillances & fyncopes frequentes , vn sommeil quafi inexpugnable, vne parolle clangneuse, frequentes conuulsions,vn poux languide, intermittent ou formicant ,vn degoustement de toutes viandes, doit segarder d'infamer le remede fingulier qui a proufité à plusieurs. Er encore qu'il trouue force suffisante en la femme,il n'attentera son æuure que premierement il ne soit asseuré par medecin docte & bien aduisé,que nuls remedes tant pris par la bouche qu'appliquez exterieurement n'ayent esté par luy employez. Quels pourront estre ceux-ci. 21 oxymel. Iquillit. Z iii. in quibus diss. pulu. rad.cyp.cart. call. cinam. flechamam, fiat potio cap.vel 2. succi petros. recen. Z ii. Oximel Iquillitzi.crociğiiii.fiat potio cap. Ité argéti viui i.lumat ex cochleari cum aqua arthemis. I & vino albo. 2 fein. canabis Z ii.nucis mosch.3 fcinam. z.ii.lacch. albisl. Ziiii. terantur omnia simul & passentur per manică hip. cum vinigenerosi lib.i. B fiat velut hippocraticum, vtatur in potu communi: Cuffiatur vterus cum sequentibus trocischis. 4 pulueris vngulæ aut fterc. asini exuuijserpent.an z myrrhe,castor,sulphur.ań zB galb.apopon. an z ii. macerentur omnia in felle bubulo & excipiantur cum terebinth.veneta fiant trocischi , Peffaria indantur vtero ex gummiammon.opopon.elleb.nigro, staphisagrioaristol.rot.gentiana, colocynth. omnibus contufis & felle bubulo exceptis. Tous lesquels remedes & plusieurs autres qui pourront estre icy employez qu'auons mentionné, s'ils ne profitent, faudra venir à l'auure manuelle en la maniere suyuante. Lon situera la femme quasi en la mesme situation glont situé ceux à qui ló ofte le calcul : On la couchera sur le bord du lict ou sur vne table à l'éuers ayāt les fesses aucunemét elleuees sus quelque carreau dur,ou autre chose fem blable, renuersee tellemét qu'elle ne soit du tout couchee ny courbee, à fin qu'elle puisse mieux auoir son inspiration & expiration libre, & que les ligamens de la matrice ne tendent point tant que si elle estoit couchee du tout à la renuerse, aura les iambes courbees, les talons allez pres des fesses & liees auec vne grande bande qui trauersera par dessus lecol au trauers des espaules, & viendra à chacun pied, tournoyantalentour des iambes:sera tenue par seruiteurs forts & puis sans à fin qu'elle ne se mouuc ça & la:on luy cou. urira la nature,à fin qu'lle soit plus honestement & la matrice ne soit offencce de l'air exterieur: on luy oindra les parties genitales de choses relaschátes à fin de les rendre plus glissantes:le Chi rurgie aura les ongles rógnez, sans aucus aneaux en les doigts, lequel mettra la main doucement sans aucune violence dans la matrice: remettra l'enfant en la situation naturelle file trouue autrement que bien:puis le tirera hors selon la forme qu'est descripte en Paul Ægine chap 74.lib.6.En Ačce chap.zz.lerm. 4.tetrab.4. Cellus. chap. 19 1 1 peut de 19.lib.7.Carol.steph.cha.3.lib.3.de son Anat.Pa- ré en sa Chirurgie.Orfiladuiét que l'enfant soit enormemét gros & grand, ou accópaigné d'vn, ou de plusieurs gemeaux fentrenuisans à sortir, ou d'vne mole charneuse, ou qu'il soit difforme & monstrueux, ou si venant mal ne se soy,ou par ayde redrester & mieux conduire: ou si pour estreinort, il ne fayde plus à sortir com- me il deust:ou f'il est desiac bouffi qu'il ne puiffe passer par le lieu naturel. Ou file col de la matri- ce est estroict , soit de conformation premiere ou par accident, ou par aage, ou estouppé par quelque cal, verruë , membrane, cicatrice , tu- meur ou autre tel empeschement: à raison des- quels accidens & empeschement li l'enfant ne peut estre tiré hors du ventre de la mere par ex- traction cy deuant mentionnce, la section Cæ- sarienne sera plus que necessaire. l'appelle icy section Cæsarienne ou enfantement Cæsarien, vne extraction dextrement faicte de l'enfant par le coste de la mere, ne pouuant autremét accou- cher,que par vne suffisante incision,tant du ven. tre exterieur,que dư corps matrical:sans toutes- fois preiudicier à la vie de l'vn ny de l'autre, (pourueu que d'ailleurs ne leur suruienne mal) voire mesme sans quela mere pour cela laisse de par apres. Ce qui s'entend pour . l'enfant encor vif dans le ventre de la mere : encores que sous celle cy puisse estre comprise vne autre pareille extraction de l'enfant délia mort dedans le ventre de la mere, quand par autre ay. porter cnfant çon, francifcus Koöfelis de de de sage femme,ou du medecin, ou du Chirurgien plus facile, plus seure & plus commune il n'y à moyen de l'auoir , & qu'autrement on void qu'il doit emporter la mere auec soy. Sans oublier aussi vne autre qui se faict de mesmefa des enfans restans encores vifs dans le ventre de la mere desia morte. Tellement que soubs ceste section cæsarienne nous y comprendrons ces trois sortes d'extractions faictes par incisiós: du ventre:Telle incision à pris le nom de Cæsar autrement diet Scipion Africain, qui à esté mis au monde par ceste incisió.La forme de ces trois fections à 'esté bien amplement descripte par maistre Charles Estienne en son anatomie & apres luy tresdoctement par inaistre François Roussel,en son enfantement Cæsarien , auquel poisturafwoeo. Jiure terenuoyons pour apprédre la forme qu'il faut tenir en l'administration de cest æuure fi dangereux. Le traitement de la femme nouuellement accouchee con tout le temps de ses couches. Aut garder que la femme nouuellement ac- couchee ne reçoipue autun air froid par matrice:car estant vuyde apres l'enfantement, fa. cilement est remplie de ventofitez, lesquelles la refroidissenr, distendent & tumefient & boulchent les orifices des cotyledons qui empeschét ses vuydanges:dont fensuyt apres suffocation de matrice,grandes tráchees, douleurs, fiebures &autres griefs accidens, voire a souuét la mort. Qu'elle ait donc les iambes croisees les vnes sur les . CHAP. L. F les autres,à fing par ce mesme moyen les parties Malier distantes se puissent mieux reioindre. Qu'elle ait enima gnomo le ventre bien bandé d'vne bande affez large, tant pour empescher l'entree de l'air froid dans tratandı. , la matrice, que pour exprimer le lang imbu en icelle: on luy donnera pour restaurer les forces vn preslis de chappon:ou yn bouillon ou consommé, ou il y aura du safran auec bien peu de poudre dę duc:ou vne rostie à l'hippocras:ou vn ou deux iaunes d'eufsauec yn peu de sucre,non de fel, à cause de l'alteration prochaine, ou auec Carminat quelque poudre qui dillipe les vens: ou trois 94 fm cueillerees d'huyle d'amandes douces auec vn Emain tacy peu de sucre candit, tant pour oster l'alteration iniz? & afpreté qui la rend enrouee pour les grandes clameurs dont left tormentee durant le trauail, que pour la preseruer des tranchees & dilliper les vens, qui se peuuent amasser en la matrice refroidie & morfonduë,tant à raison du sang fecu lét & bourbeux,cómelye & bouë,de vin qui accourt par les venes & arteres à la matrice, qu'aus fi de l'air froid qui sera entré dans la matrice succedant à l'enfant. Puis tout soudain & prindipalement en temps d'hyuer on luy appliquera l'arrierefaix sur le ventre:& en esté on prendra la peau d'vn mouton escorché tout vif, ou, tout subit ayant la gorge couppee, de laquelle toute chaude on luy enueloppera le vétre & les reins. Les feneftres de la chambre & cuftodes de fon lict seront closes & bien fermees,&la laillera on reposer fans bruit, sans dormir,& le mouugir i iiijܐ aucunement sans la folliciter beaucoup de manger,pour euiter la fiebure & autres fascheux acci dens & n'empescher l'euasion des vuidanges: zastraipagramd.Cingou fim.heures apres que la peau de mouton y deux fois leigur le ventre de ceftonguát. [per matisceti Zii.ol. amygd.dulc. & de hyper. anzi. ol. myrcil.3ii.cerænouæ q.l. fiat onguentum:& sus le nombril sera appliqué vn petit emplaftre de galbanum,au millieu duquel y aura vn grain ou deux de ciuette, & le donnera lon de garde que l'odeur n'en vienne à son nez: Sur tout le Toda. ventre on estendra ceste toille gaultier. 2 ceræ nouzz iii. sperm. cetæ 3i. B terebinth. venetæ lotæ in aquaros.Z ii. ol.amygd. dulc. & de hyper.anzi.ol.mastich. & myrtill. ań z B axung. cerui Zi. B liquefiant simuligne lento, impone telam ex canabc ad ventris magnitudinem. Ou Teta zsia bien , Prenez cire vierge lix onces, sein de cerf, sperme de baleine, terebinthine de Venise de chacune vne once, huyle de gland deux onces, huylle de millepertuis, de myrtil, de coing, de menuph. de Iasmin, demastich, de chacune de mie once , axunge de lezard & fang de bouc de chacun vne once : faites tout cela fondre à petit. feu. Puis ayez vne once de farinç de febues fort subtile, cuicte premierement en fort vinaigre, puis desechec au four, &encore subtilemét puluerisec & pafsee par le tamis tenue,iettez ceste fa tinc fil à fil dedans ceste meslange fonduë, le remuant tousiours aucc yn bafton de faule. Puis jains ostez > > ostez le vaisseau pres du feu: & mettez la dedans tremper vne toile de chanure forte, si grande & large qu'elle puisse entourer tout le ventre, cuif ses,& hanches , & ly laissez iusques à ce qu'elle ait imbu toute la liqueur. Puis estendez la lur vn linge fort blanc & la laissez secher à loisir:Ce pendant que sechera espádez par dessus poudre fort subtile de maftich, myrtil & corne de verf bruslee. Les tranchees tormentent fouuent les femmes accouchees,lesquelles trenchecs procedent d'vn sang grossier & bourbeux semblable à la lie & bouë de vin,qui s'amasse de tout costez & accourt par les venes & arteres à la matrice,laquel leil penetre difficilement,& par grande violence est poussé hors comme inutile, quelquesfois assez cler,aucunesfois par gros motreau, dont la matrice bien souuent est refroidie & enflee,ains endure grandes douleurs & tranchees au palfage de tel sang.Les femmes en sont moins tormétees en leur premiere ventree, que celles qui ont esté beaucoup de fois grosse,non pas comme disent les bonnes gens, que Dieu le veut ainsi,à celJe fin que la femme ne soit degoustee dés le com mancement à recercher de faire des enfans : car c'est vn mestier duquel la femme nese degoufte point soit pleine ou vuyde:mais parceque de la premiere portee la matrice est moins lasche, qu'elle ne sera parapres,en continuant de famplifier,dont est plus subiecte à recepuoir de l'air & estre offencee.Ioina que le sang qui va toul 1 iours en engrossissant & espoillissant, est plus difficile à penetrer & à se vuyder: 'mesme il y a à des femmes non enceinctes, qui sur le point de leur mois,ont de tresgrandes tranchees de ventre&des douleurs de reins à cause que leur sang est fort grossier,&penetre difficilement:on peut adiouster que la douleur redouble au retour, c'est que si vne partie est premierement offencee & qu'elle en sente douleur, si autrefois la douleur reuient, elle sera bien plus fascheuse: Car la partie est plus debile:qu'elle n'estoit & par con sequent plus passible. Pour obuier à telles tranTorminibus chees l’huyle d'amendes douces prise soudain y fert beaucoup,non que ceste huyle alle iusques dás la matrice, où est la cause de telles tranchees, mais parceque receue dedans lesboyaux elle sert comme de fomération lenitiue à la matrice qui cft voyline des boyaux,& faict vuyder plus facilement telles superfluitez. Ceste poudre y est у Al Tormira fort singuliere 20 amili zi. nucis mosch. cornu cerui viti an liii. nucleor, dactyl. ziß. ligni aloës cinã.añ.zi.fiat puluis subtiliff.cap.zi. cum vino albo calido.Ou ceste cy: 2.rad.consol. mano.zi.B.nucleorum persicor. nucis mosch. an. ii.carabe o B.ambræ gris.g.iiii.fiat puluis: cap. cum vino albo aut fi febris adlit, cum iusculo cappi.aut cum aqua arthemis.aut in ouo forbili. vel nucleor dactil.persic.añ.z i.nucis mosch. iiii.pul.elect.diamarg, calidi z ľ.croci, gr. VI. facch.ad pondus omnium fiat puluis subtilist. fumat.z ii.cum vino albo bis aut ter in die si do lores . lores vrgeant,aut cum vino Hippocratico.L'eau Ago (mamomi clerette faicte de canelle trempee en eau de vie & de rose,y est fort singuliere. L'eau distillee de Aġ persien feurs de pescher. Voyez nostre maison rustique: prenez cinq ou fix jaunes d'eufs, faictes en vne aumelette auec huyle d'aneth &de losmim, y adioustant vne once de graine de cumin conCaffee ,appliquez la en forme de cataplasme sur le ventre:ou bien,fricassez fiante de vache fila. qualité de la personne le permet auec mil , en huyle de noix & l'appliquez sur le ventre. Manonetārejas Pour les mammelles,à fin qu'elles ne s'enflét par trop & que le laict se destourne par bas à . celles qui ne vueillent estre nourrisses:appliquez y vne cataplasme faict de mie de pain blắc cuict en eau de sauge y adioustant vn peu de camphre Ou bien frottez les d'huylerolat & myrtil. & les saupoudrez de poudre de myrtil. La berle, le fin. zm. cresson,les feuilles de bouis,lierre terrestre, peruanche, sauge,choux rouges, cigüe bouillies en vrine & vinaigreest va singulier remede pour faire euader le laict,y adioultant des roses & alú de roche, vne mie de pain cuicte en laict de cheure y adioustant vn peu de safran, appliquee & continuee en forme de cataplasme, Prenez fange trouuce au fond de l'auge des cousteliers ou elmouleurs,meslee auec huyle rosar: appliquez la tiede sur les mamelles. Ce remede cede la douleur,& inHammation dechasse le laict , lon appliquera ventouses au plat des cuilles & desaynes & au dessous du nombril, à fin d'attirer le laict en bas. Apres que l'accouchee sera bien pur gee de ses vuydáges-fera baignce au bout des troissepmaines liest sans fiebure, & qu'autre acci dentn'y empesche.Le bain sera tel. Prenez cau de fontaincou deriuiere suffisante quãtité, ferrez la par plusieurs fois durant qu'elle bouillira & y faictes bouillfir toutes ces herbes:lyerre de mu. raille,saulge,fenoil,mariolaine, menthe, chamamile, rosmarin,armoyse,herbe à chat , agrimoine, pouliot aneth,origan, calamenth. Vous pour. rez adiouster à ceste eau yne douzieme partie de vin blanc,ou vne lic de vin blanc, qui aura trempé en eau deux iours au parauant.Puis faictes vn sachet qui soit remply de farine de febues vielles & d'auoine de chacune trois liures, aluns bruslez de glace & de roche de chacun deux onces: farines d'orobe, de lupins & de glands de chacune vne liure:sel deux onces,noix de galles & noix de cypres de chacun trois onces, cloux de giroAes & noix muscades de chacun vne dracme, quatre onces des grains des teincturiers : L'eau du bain seruira pour trois matinees à la premiere matinee elle se baignera en l'eau sans le sachet. A la seconde matinee lon mettra tremper & bouillir le sachet toute la nuict precedente en l'eau du bain,& l'y remuera lon souuentiusques ad ce que l'eau deuienne toute blanche, Et de cefte cau se feruira pour le secod & troisieme bain. Au premier bain , elle fuera & se fera essuyer pour nettoier toute l'habitude de son corps: nc Ic tiendra tout le iour au bain,mais seulement au matin:n'y fera des banquets & colations ainsi que font les accouchees parisiennes, mais soy coa tiendra le plus de téps & le plus sagement qu'elle pourra:lansy manger autrement, sinon quelque petite rostie faicte au lycre & au vin: ou quelque morceau d'escorce de citron confict. Le landemain,apres le bain paracheuć, on luy fomentera ses parties genitales de choses astringentes 24 gallar.nucis cupresli cort.grauat.anzi. rof.rub.ñ.i.maior.thymian.m.b.alum.rocha & falis com.añ.3 B.bulliant in vino austero & fiat forus, fiat quoque suffitus ex codem decocto vel 24 carioph. nucis mosch. nucum cupr. an. i limaftich.& alum.rochæ an.3ii.gland. cort. querc.añ.lib.B.rof.rub.m.i.cort.granat.z iii,terræ figil.non vera 3 i.cornu cerui vsti.z i. myrtil.lang.drac.añ.z i.ircos flor.zi.sumach, berb. hypur.añ.ñ.ß.conquassentur omnia & macerentur fpatio duorum dierú in lib.ii.aquæros.& lib. iii.aquæ prunorum fylueft.aquarum mefpil . gland.pomor.quercus añ.lib.l.aquæ fabar. lib. 1.aceti rof.Z iiii.distillentur omnia lento ignc & reseruetur aqua ad vsum: Quelle face tremper quelques linges ou feutres tenues dedans vnc partie de ceste eau,& les applique sur ces mammelles & autres lieux trop relaschez. Quant au regimc que l'accouchee doit tenir à la nourriture:les bones femmes font creuer les accouchees de manger comme si elles vouloyét faire vn boudin de leur ventre, & difent pour leurs raisons:que la matrice est vuyde , & qu'il la faut remplir:mais elles se trompent:car la matrice ne demande eftre remplye durant la couche,mais plustoft d’estre deschargee de ses vuydanges,apres lesquelles vuydees si elle demandoit d'estre remplie ce ne seroit de viandes, ny du fang faict de la viande , ains du sperme tant seulement,duquel ell’est li friāde.Donc la nourriture de la femme accouchee ne doit estre telleque le vulgaire la faict, mais gouuernee par grāde prudence:si qu'es premiers huict iours elle soit nourric assez sobrement durant le temps, qu'elle se yuyde,non li pleinement qu'on faict: Car si pleine nourriture , n'est qu'adiouster mal sur mal,donner occasion de fiebure,& leur causer plus de mal aux tetins:les huicts iours passez les faut mieux nourrir & encor' de mieux en mieux, si elles veuillent nourir leurs enfans. Tellement que l'accouchee doit estre nourrie en fa couche de mesıne façon qu'vne personne qui seroit blessee:ausli ne sçauroiton mieux accóparer la femme accouchec, qu'a vn qui a receu vne grāde playe:sauf qu'au blessé on arreste soudain le sang, parce qu'il est bon : & à la femme non, d'autant que le sang qu'elle vuyde ne vaut rien pour la pluspart . Il la faut donc nourrir petitement iusques a tant que les accidens de douleur, de fiebure & autres ordinaires soyent passez & qu'elle ait esté bie purgee,ce que peut estre ache ué dás 8.iours si ell'eft bien gouuernee, puis on commécera à la mieux nourrir comme vne personne qui releue de maladie & dans autres. 8. jours elle peut estre refaicte & assez forte, si est faine & de bonne complexion pour le baigner & estuuer la sepmaine d'apres. Si elle tombe malade durant la couche sera traictee de mesme sorte que si elle n'estoit grofse.La fiebure luy suruient quelquesfois à raison du grand mal qu'elle à enduré en fon trauail, ou de les vuydáges retenues:prouoquez luy docles menstrues:& efteindez ceste chaleur de fiebure. Sitost qu'est accouchee fi ses vuydanges farrestent,prouoquez les.Si son ventre deuient enflé & ses iambes tumefices, fera à raison de l'air froid qui luy sera entré dans la matrice:vsez de clysteres carminatifs.Si ses vuydanges vont par trop recerchez en la cause,puis y accómodez les propres & particuliers remedes: Car, ou ella trop de fang,ou son sang est trop subtil:ou sa matrice eft debile:ou les hemorrhoides de la matrice fór ouuertes:ou y a quelque exulceration en la matrice à raison du trauail violent. Les commús remedes pour toutes ces causes, sont les ligatures des bras,nó des cuisses ny des iambes: la faignee du bras:les ventouses appliquees soubs les mámelles:linges trempez en vinaigre appliquez sur le nombril:L'emplaftre de bolo, lang. drac. carabc,appliqué sur le petit ventre: la fomentation & parfun astringent à la partie honteuse.Le fyrop de Lamio,la terre sigillee,le bol armene,le lang de dragon, pris auec l'eau de plantain, de saule & autres remedes que trouuerez au second liure, pour flux menstrual,immoderé.Si le fonde ment luy sort, la sage femine luy remettra, auet la main trepec en vin tiede:ou si elle ne peut par* ce que le boyau ett rumefié, le foinentera auec laidt tiede, puis estant desenflé le reduira, & luy fera yn parfun aftringét ou vn emplaftre astringent pour appliquer sur le cropion. Si la matrice est tombee,la faut reduire en lon lieu seló qu'auons enseigné au secód liure. Si à raison,dugrád trauail,il felt faict vne grande rupture au gros boyau,ou à la partie honteufe tellement que les excremens de l'vn,entrent dedans l'vn & l'autre conduict,ainsi que i'ay veu à vne mienne voyfi: ne:mesme que quelquesfois la matrice entre dedans le gras boyau:la guarison de telle rupture est fort difficile, pour la condition des deux parties qui reçoipuent les excremés du corps. Tou . tesfois le docte Chirurgien traictera telle rupture come vlceres ou fistules excitees en telles par- ties,suyuant la forme qu'auons descrit au secod liure. Le traitement de l'enfant nouveau né. CHA P. I l'accouchee veut estre toute & entiere me- re de son enfant,ne doit soudain reietter ou es loigner de soy,celuy qu'elle n'a veu & à nourry. dans son ventre de son sang, maintenant le voir, ja viuant,ja homme, ja requerant le deuoir defa mere:mais le doit retenir en la maison & le nour rir de ses propres mammelles qu'elle a receu de nature pour cest effect, i'entens si la qualité, les forces &cdisposition de son corps le permettent. LI. Silac Si donc eft deliberce de nourrir hors de son ven- tre, celuy qu'elle a tát desiré de voir naistre, n'v- serà des moyens' qu'auons mis en auant pour • faire euader son laict : mais l'entretiendra & au- gmentera par bonne nourriture & autres teme- des: iceluy laict estant nourriture plus fami- liere & plus semblable à la subitance dont l'en fant a este conceu & nourry dedans le ventre de sa mere, qu'vn laict estranger. Ne luy donnera Non statim as cependant à terer dés les premiers iours apres enixalacsihi qu'elle sera accouchee iusques à ce qu'elle soit suppeditan. bien purgee de les vuidanges, ains se fera teter par quelques vns,à fin que son laict soit purité, d'autant qu'és premiers iours est encore emeuë & ålderce à cause de l'enfantement, & que son laict a demeuré long temps croupy aux mam- melles, dont il pourroit estre aucunement cor- rompu & alteré: à raison des douleurs qu'à en- duré la mere à l'enfantement. Ioinct que ce pre- mier laict est faict d'un sang groflier & borbeux, qui a esté enuoyé de la matrice aux mammelles, comme celuy que l'enfant a plus desdaigné, estác vicieux & mal agreable , ainsi que la substance grolliere, qualité exceluuement chaude & cou- leur citrine le demonstrent : parce que ce laict, qui sort le premier apres l'accouchement est ef- pois,trouble & caillebotté,sereux & de couleur citrine, appelé des Latins colostrum: lequel a esté estimé de tout teps manuais & pernicieux, de sorte qu'on l'a tousiours defendu aux enfans pour les premiers iours, Car il lçur cause vne in, Mm disposition d'estomach dite colostration, tenüe pour mortelle ainsi que dit Pline liure ii. chap. 41. & liure 28. chap.9. En attendant que ce premier laict f'euacuë ,l'accouchee aura vne femme subftituee qui donnera sa mammelle à l'enfant és premiers iours: Hippocrates veut que ceste attente soit de l'espacede vingt cinq ou trente iours apres l'enfantement, nos nourrisses Françoises n'attendent que cinq ou fix iours voire moins: Cependant elles se font teter par petis chiens, ou quelques enfans, ou quelque pauure fille, ou par soy-mesme auec vn instrument de voirre, nommé retinc. Vray est que les pagures femmes n'y regardent de li pres,car elles font fi terer le bon & mauuais laict à leurs enfans. Si donc la mere peut nourrir son enfant,elle le doit faire,sinon faut qu'elle face choix & election long temps au parauant sa couche d'une bonne nourrisse. En quoy de tout temps & principalement pour ce iourd’huy iç vous laisse à penser quelle peine y a. Si toutesfois lon a moyen de choisir le choix en pourra estre tel. Que la nour: Motricis (on det. sisse ne soit plus jeune que de vingt cinq ans,ne plus vieille que de trente cinq. Qu'elle soit de bonne habitude,bien saine, non subiette à maladie, bien quarree de poitrine & bien croisec d'espaules, de bonne & viue couleur , ny trop gralle, ny trop maigre, la chair non mollaire, mais ferme à fin qu'elle soit robuste a veiller & trauailler à l'entour de son enfant : Surtout que elle ne soit rousse mais de couleur vermeille viue & claire. > & claire'. Qu'elle n'ait aucune tigne en la teste, nyautre mal & gratelles au reste du corps. Que elle n'ayt les dents gastees ny l'haleine forte. Que elle soir diligente, alaigre, chaste, gracieuse, lobre,nette, ioyeuse & riante à l'enfant: tardiue à se courroucer, non facile à auoir peur, non própte à estre marrie ny troublee. Qu'elle parle & profere bien la parole. Qu'elle ne foit gloutre ny yurongnelse. Qu'elle ne couche aucunement auec les hommes, de crainte de troubler le laict; ou si elle y couche, soit auec son mary fobremét &moderement: Car comme le coït excellif diminue le laict & le rend sereux pour plusieurs occasions: aussi la continence trop grande à la nourrisse qui est mariee , qui a accoustuiné d'estre embrassee de son mary, qui est bien nourrie, qui dort la grasse matinee, qui ne trauaille gueres,qui est d'amoureuse façon, ieune, dilpole & gaillarde, fait troubler le laict, & l'eschauffe,non point moins que le coit : d'autant que l'amour brulante & le grand detir non fatisfaict , est le principal qui eschauffe & trouble le laict. Para quoy vaut mieux que la nourrisse amoureuses ioüisse de son mary moderémét, que de l'en priuer & sequestrer entierement. Nous voyonsles femmes des laboureurs, artisans, marchans & autres qui communément nourrissent leurs enfans, coucher auec leur mary & estre assez louuent embrassees, sans que leurs enfans s'en troufuent mal, plustost beaucoup mieux que si leurs meres Pabstenoient de leur mary & bruslassent ľ d'amour: parce que tel brulemét trouble le laict : & le faict sentir le bouquin, & tel laict est sans comparaison pire & plus nuisant qu'vn laict d'une femme enceincte, i'entens enceinte non de long téps,inesme de la mere non d'une nourrisse qui n'est mere, parce qu'il y a telle affinité entre l'enfant & le fang de la mere, qu'il sera mieux substanté du pire laict de la mere,que du meilleur d'une autre femme. Or, que le laict d'vne femme enceincte soit meilleur que le laict d'une femme qui brufle d'amour,on le peut colliger: parce que l'amour furieuse brulle & efchauffe tellement le sang, que le laict qui en viết en est rendu bilièux & bruflant, dont suruient la fiebure, grande soif & alteration tant à la nourrisse qu'à l'enfant: mais le laict de la femme enceincte eft cler & fereux non toutesfois chaud ny bruflant & duquel ne suruient autre accidét à l'enfant sinon à la longue defaut de nourriture, d'autant qu'il ne monte plus tel ny en telle quantité aux mammelles qu’auant la groisse. Oue la nourrice ait la poitrine large & les mammelles assez grosses & non lasches & pendantes, moyennes entre dures & molles:cárcelles qui ont vne moyenne fermeté digerét mieux le laict de leur chaleur naturelle,laquelle est tous jours plus forte en vne chair ferme, pleine de venes & arteres, apparentes par dehors, qu'en vne chair lasche & molleffe: les bouts des mammelles ne doiuent estre cachez ny retirez en dedans, parce que l'enfant ne les pourroit succer qu'à peine, 8C peine. Que la nourrice soit loingtaine d'vn mois & demy ou de deux de son entantement: parce que tout le premier mois n'a pas csté nette, 86 pour n'auoir bougé du lict & par faute d'exerci- ceza amalsé beaucoup de superfluitez. Que la nourrisse ayt enfanté son dernier enfant mafle: d'autant que la femme qui a enfanté vn masle 2 a le fang plus elabouré & moins excrementeux. Qu'elle soit accouchee àterme. Qu'elle n'ait per- du lon fruict, ny soit subiecte à faire auortemét, autrement seroit signe qu'elle n'est saine en ses membres generatifs, ny en ceux qui leurs seruét, ou qui ont auec eux grande alliance. Que son laict soit de movenne substance entre subtile ou aqueule & grosse, ou fourmageuse:car par ce,est signifié que la vertu lactifique a pleine domina- tion en la digestion du laict. Pour esproquer fa fubftance,il en faut tirer vne goutre sur l'ongle, &filcoule & Pelbranle sans mouuoir l'ongle, il cft sereux & aqueux: au contraire fil ne bouge point en baissant l'ongle, il est trop gros & gluant:mais fil demeure ferme sans incliner l'on gle, & en l'espanchant il coule tour bellement c'est ligne qu'il est bon Qu'il soit fort blác, non brun, ny verdoyant , non iaunissant quelque peu, ny rougeastre. Qu'il soit d'odeur plaisant, non puant,non aigre, ny fort à sentir,ny sentant l'eschauffelon. Qu'il soit d'vn gout doux non amer,ny salé,ny stiptique, ny aspre ny fort,ny ai- gre,ny espicé. Qu'il suit en suffisante quantité: Car le peu de laict, outre qu'il ne suffit pour nout / rir l'enfant, aufli ne peut estre guere bon , parce qu'il demonstre vne trop chaude ou trop leche complexion de la nourrice, ou vne complexion chaude ou froide des mammelles, ou quelque oppilation ou debilité en la vertu tant de celle qui attire, que celle qui lactifie. Trop grande quantité, n'est pas bonne tant pour la nourrice que pour l'enfant, de crainte que le laict ne se foule & caillebotte és mammelles & se corrompe. Vray est qu'il vaut mieux qu'elle ait plus que moins de laict. Outre toutes ces conditions necellaires à bien choisir vne nourrice, ne faut sur tout qu'elle soit louche. Car la nourrice louche ne pouuant regarder son enfant que de costé est cause le plus fouuuent que l'enfant deuient louche: d'autāt que par l'accoustumáce d'estre ainsi regardé,préd aisemét le ply de regarder de costé, lequel parapres il ne peut bonnement delaisser. La nourrice choisic de long temps ne donnera à tetter à l'enfant si tost qu'il sera né, mais le mettra reposer & dormir, a fin de restaurer ses esprits qui sont quali dillipez à raison du trauail, & conseruer la chaleur interieurejà fin de digerer & accomplir l'operation de l'huyle d'amandes douces ou du chiriaque,ou du miel &autres fusdictes choses qu'on luy à premierement baillé:l'espace sera de quatre ou cinq heures plus ou moins selon la force du petit & autres commo ditez. Auant que l'alaicter doit lauer le bout de son tetin d'vn linge mouillé d'eau tiede & nette, *& non de vin ny d'eau rose,à fin que l'enfant ne fuccc fucce quelque ordure auec le laict, puis les presser auec les mains & en tirer & faire tomber le premier laict:tirer quelque peu de laict dans la bouche de l'enfant,à fin qu'il ouure plus liberalement à prendre le tetin & qu'il soit mieux incité à succer: ayder à l’yssue de son laict, en pressant vn peu auec la main la mammelle, a fin à que l'enfant ne trauaille pas tant à fuccer:garder qu'é alaictant l'enfant,le laict ne luy entre dans le nez & les oreilles.Luy ayāt dóné å teter, le couchera en son petit berceau,sa teste plus haute que le refte du corps,& le liera &bandera de li bonne façon que son col & son dos ne soyét aucunemét courbez:le couchera droictement sur son dos non sur les costez:qu'il aye la lumiere de droiche ligne de crainte qu'il ne regarde de costé contournant la veuë vers tous les obiects , qui luy pourroit rendre la veüe farrouche esgaree & louche.Les bones femmes ont opinió que pour bien nourrir vn enfant il le faut regler à certaines heures tant de son tetter,que du cháger des langes & linges pour le mettre au net.En quoy elles fabusent:Et pour parler premierement du teter, fi l'enfant dans le ventre de la mere tire.co tinuellement par le nombril sa nourrriture, come vne plante inceffamment,attire le suc de la terre par ses racines:iceluy estát venu en lumiere & iouissant de l'air, prenant la nourriture desormais par la bouche, il a besoing d'estre souuét ali menté:d'autant que son corps moller & tendre comme formage se fond &resoult incessament: dont fil n'est restauré & refaict par frequent aliment de ce qui dillipe à tout moment, l'enfant demeure petit & chetif,ains la frequence de l'alimér eft requise'es premiers iours d'autāt qu'il est pres du temps auquel il attiroit continuellemét nourriture.Parquoy il faut, pour ne faire soudai changement d'un extremité à l'autre, que la frequence responde à la continuelle attraction que l'enfant nagueres faisoit:Aullison estomach 'est si petit,qu'il ne peut comprédre à vne fois beaucoap,auant qu'il soit biéeslargy,ce qu'ilacquiert de peu à peu: parce faut que ce pendant la frequente reiteration compense la moindre quantité de l'aliment. Depuis quand l'estomach est plus capable,l'enfant n'a moins besoing de souuent teter qu'au parauant:d'autāt que lon corps ausli est plus capable en proportio & a besoing de plus grande nourriture qu'il n'auoit és premiers iours. Ainsi il faut tousiours que l'enfant continue à souvent teter,iusques à tant qu'il coméce à māger quoy que ce soit. N'est besoin dóc de limiter le temps à dóner à teter à l'enfant par quatre cinq ou fix repas pris à certaines heures, mais le nourrir selon son naturel & complexió & luy presenter la mammelle à toutes heures, Car fil en a besoing il tetera, sinó il s'abstiendra: car de le regler à certaines heures seroit du tout impossible,veu qu'a toutes les fois qu'il se plaint ou crie,de quelque chose que ce soit,cóme d'une espingle qui le point,ou de ses trenchees, ou d'v. ne puce qui le mord, il faut soudain auoir re. COUES cours à la mammelle pour l'appaiser.Il faut dóc souuent rompre le compte des heures certaines & limitees en despit que l'on ait. Quant au muer de l'enfant,l'on n'y peut aussi limiter les heures certaines & determinees, d'autant que l'enfant doit estre mué & changé toutes & quantesfois qu'on le cognoit estre hord & compillé, iaçoit qu'il n'y eut pas vne heure qu'on la changé tout de blanc.Car que sert il de luy faire endurer ces vilanies & ordures, iusques de là à quatre ou cinq heures, que son terme fera de le changer? Si vn hoinme à sué de trauail,on trouue bon qu'il change de chemise incötinét, & qu'il ne boiue ceste sueur,& moins qu'elle se refroidisse sur son corps.Et comment sera il bon que l'enfant tendret &delicat trempe quatre ou cinq heures dedans son vrine,& fa merde:veu que telles ordures escorchent souuent les cuisses & feffes des en fans, dont ils deuiennent fascheux,criars, & terribles? Vray est que les bonnes femmes respondent qu'entre la merde & le pissat se nourrist le beau fils.le confesse bie que telles matieres sont detersiues & propres à nettoyer la peau, & à faire le beau teinct:qu'ainsi soit,on torchele visage des enfans qui sont plus grands, des langes pifseux des petis , pour les decrasser & embellir: mais ie respons que les enfans n'ont besoing de ce fard ou embelissement aux iambes,cuisses,vé. tre,reins & bras,& qu'il y a grande difference de les en frotter,ou de les y lailler tremper quatre ou cinq heures. La nourrisse ne permettra 1 aucunement que son petit crie.Car quand ce ne seroit que pour l'esprit qui deuient plus vicieux d'vne accoustumance au crier & braire à tout propos,d'abondant il est fort nuisible au corps de l'enfant,luy permettre de crier quand on le peut bien appaiser.De ce criement acccoustume il deuiét maigre &menu,de courte vie,chagrin, malicieux.il le tourmente de telle façon qu'il en noircist, perd l'haleine & est quelquesfois pres d’estouffer. Il y en a quien viennent pales ,come fils estoyent morts,plusieurs en tombét au mal caduc,nul proufity a à ce criement, si ce n'est pa rauanture que le poumon & la poictrine s'en elargiffent d'auantage:que la chaleur naturelle s'en rend plus forte & quelques superfluitez se consument:cómeon dict aussi du plourer , qu'il leur descharge le cetueau.Le cryer donc pour ces occasions ne sera point mauuais, pourueu que ce soit d'vn crier mediocre & non excescif,quels sont les petits crys malicieux & extremes. Ne dónera à son enfant autre nourriture que de son laict, tandis qu'elle cognoistra en auoir suffisamment pour fournir de nourriture à l'enfant a me fure qu'il croistra. Parquoy le plus tard qu'elle pourra luy presentera de la bouillie.Elle le laissera dormir tát qu'il pourra & euitera toutes choses qui pourront empescher son dormir, & cerchera tous les moyens : qu'elle pourra pour le faire dormir,mesme en tetant ou soudain qu'il aura teré:d'autant que le dormir sert à l'enfant quasi autant que le máger,parce qu'il humecte: pour pour luy faire venir le sommeil le bercera doucement d'un mouuemét egal & non point fort: car le fort & inegal emeut le laict qui est en l'estomach,empesche la digestió,trouble & estone le cerueau, &quelquesfois faict vomir l'enfant. Voyla la forme qu'il me semble debuoir estre tenüe à la premiere nourriture de l'enfant:ie laille les autres choses necessaires à la nourriture plus longue d'iceluy selon son aage & croissance: affauoir quand on luy doit donner de la bouillie, iusques à quels temps il doit teter, en quel téps le faut seurer,comment le faut traicter, quád les dents luy pululent: à quelles maladies il est subiect,& les remedes propres à ses maladies:ie reserue tout ce discours pour vn autre voyage,n'e- . stant icy nostre intention autre que de parler de la santé,fecundité & maladies des femmes. FİN DV TROISIEME ET DERNIER LIVRE D'ES MALADIES des femmes. CORRIGEZ AINSI LES fautes en l'imprellion. f.70.verfer.20.acrimonie f.79.verf.6.peu.f. 81. vers. 21. Rebul.fo.83.verset.24.dioustez decoéti,apres Z iii. f.84.verf.4.lil.f.92.verf.14.1dioustez,anec inleps,dewant que seront f.114.vers.lail.f.183.f.s.referrer.f.203. vers.23.verrues.f.20.4.verf.15.Tuthief.346. verf.3.04 des lieux f.409. verf.4 entelles f.512.vers. 28. mole f. 739. vers. 10.durant les vomisemens qui oni precede fol.775.verf.9.aufang: TABLE ALPHABETIQVE SVR LES TROIS LIVRES DE LA sanié, fæcundité, & mala- dies des femmes. fude du corps A Bscoz, en la matrice 276 ticouchement difficile 882 Adam 746 Agneserie 592 Agrippa 673 ' Air cause la fimilitude de la forme couleur chabi 709 tunique Allantoide 652 Alteration 29 Amarri furieux 95 Ame naturelle, fenfitiue mouuante 665 Ame intelligente a raisonnable crece de rien par le Seigneur 666 Amnios 592.653 Androgines 643.646 Apoplexie 410 Appetit corromps Appetis eftranges és femmes groffes 717.738 warrieref aix 650 Ascente de matrice 435 Aspects benins ou malheureux en la generation 50 16 285 Achexie is. Carcinome en la matrice 285 Carcinome vlceré 185.288 Carcinome non ulceré 285 Catalepsie 410 Cercofis SII Chancre en la matrice chaudepise 399 Chorion 650 Clitoris 489.511 Cloux SIS Coeffe 633 ne Coeffé 653 si le Codignac mangé fait auoir enfans de bon esprit 715 les Coins 715 Col de la matrice que c'est 463 le col de la matrice trop lubrique 469 dense 470 denfoon endurci biant ou trop ouvert trop effroit estouppé peruerti precipité Col de la partie honteuse que c'eff Col de la partie honteuse trop lubrique trop grau ou maigre 473 474 475 477 479 448 490 491 trop estroit 491 522 38 sso trop biant or ouuert 492 fermé 495 estoupede la membrane Hymen 504 ayant gangrene 517 Col de la matrice ayant prurit Compaßion naturelle entre les parties de femblable sub Aance Conception que c'eft 549 ce qui eft reguis à icelle les signes d'icelle 553 les causes de la Conception des maßles o femelles .563 les fignes d'icelle 579 Conception nafurelle 549 610 monstreuse 628 Condylomes en la matrice 302.482 Conuulfion de matrice 439 Copulation detestable o incontinente cause de la conception monstrueuse 637 Cornes 14 460 contre nature Cotiledons estoupez Couronnement le cueur a des mouuemens mal de Cueur prouenant de la matrice vagabonde 434 465 408 D D Aemons ne se conjoingnent auec les femmes 643 Degoustement és filles 17 Degoustement és femmes grosses 741 Descente de matrice 444 Douleur de dents és femmes grosses 750 Diarrhæe és femmes grosses 857 douleur du Dos,lombes flancs, o-des hanches és femmes grosses 748 Douleurs o pesanteurs au dos,lombes en cuilles Diljenterie és feinmes grosses 41 756 E 663 7 Ortee d'enfans en trop grand nombre 631 l'enfant en quel temps il commence à sentir e mounoir au ventre de la mere en quel temps il reçoit l'ame 665 diverse fruation de l'Enfant au ventre de la mere 669 forme spherique de l'Enfant au ventre de la mere 670 quelle est la nourriture ses excremens fan urine, ca fueur 678 l'excrement großier terreftro 679 comment il respire ou par on 680 beur 673 677 684 leur resemblance aux peres o meres les enfans qui ont tant d'esprit, ne viuene long temps 716 Epilepsie Erysipele en la matrice Eftiomene en la matrice 5.8 mal d'eftomach proueniant de la matrice desbauchee 434 Estouffemens 41 Enanouissement 410 260 29 F 368 Aculté naturelle en l'enfant 665 conformatrice 665 nutritiue 666 auctrice 666 Faim naturelle 30 Faim canine 31 Faim 30 Fleurs blanches Fleurs blanches de diuer se couleur 369 le flux des Fleurs blanches , diuers en couleur « qua'ié, oses causes 370 flux rousafire 375 Alixbilieres 377 flux phlegmatique 380 Fleurs blanches sanguines 382 Flux de venire es femmes grosses, o les causes d'iceluy Nn flur blanc 376 398 398 1 2 pula menftrual, sa nature,qualiséwo. 320 Flux spermatique 75 Flux spermatique Eux de femence és femmes hgues de la conception d'une Femelle 180 Femelles pourquoy sont engendrees o les signes 164. 27, les femmes ont pline de plaisir au coit que les hômes 529 Femmes degenerent en hommes 632 Femme n'a un corps mutile ny imperfet Femme n'eft masle blesé Femme eft un animal maladif 4 Femme greffe quel regime de vie elle doit tenir 710 Femme grosse comme elle se doit coniregarder des accio densfascheur de la groisse 723 Femmes grosses ayant rides au ventre 723 mammelles enflees 726 pesanteur de venire 729 des accidens qui leur suruiennent 729 ayant ple on molleto 735 appe: ss effranges 717.738 degoustement 741 hoquet,nausee, vomissement 743 Femmes avant douleur de reste, palpitation de cucur, lincope, forf, veilles,frifons,tournemens de teste 748 douleur oe dos,lombes, flancs en hanches 748 difficulsé d'urine o infleure de jambes 749 douleurs de dens 7io mon coulans 751 flux de ventre 755 Senemoc maladies 756 518 maladies aigues 757 fila faigneec purgation luy apporte danger 760 Feu S. Antoine ou S.Marcel Fiebures erratiques 26 Fiebureepiale 26 Fistule en la matrice 299 premiere conformation du fætus 649 le Fætus par ou il urine 652 Le fætus reçoit nourriture au ventre de fa mere par le nombril n'a aucun usage des yeux, du nez, aureilles, du fiege da 668 formation de toutes ses parties ogs mal de Foye venant du desbauchement de matrice 434 Frissons Fureur uterine 459 658 cheur 21 G Angrene Angrene au col de la partie honteuse $17 Gemeaux 585 ne sont de longue vie, ou pour le moins l'un des deux a pourquoy 593 fignes que la femme eft grofjede Gemeaux 594 Generation de l'homme, ses causes, ftimules ou occasions 525 ses deux principes 534 faux Germe,ou maunais Germe 610 Gonorrhee 398 Graisse excesine,cause de sterilité Graille naturelle on acquise 213 212 Graisse excessine au col de la partie honteuse 400 Aleine puanto H 148 Hargne intestinale 523 Harpyes 636 Hemorrhoides en la matrice 30.4.487 Hermaphrodites 629.643 l'Homme appellé peti: monde 637 Hoquet és femmes grosses 743 Horreurs és femmes grofjes Hydropisie en la matrice 313 Hydropisie vterine 313 Hymen 504 Hypochondres offensez à cause du desbauchement de matrice 435 21 Ambes enflees és femmes grosses 749 657 Imagination obftinee scanse la conception monstrueuse 638 Imagination @ apprehension des femmes fait que les enfans leur resemblent 700 Impuissance d'habiter 96 Indisposizion naturelle 16; Indisposition par accident 164 Inquietude 34 LAIS M Acrine femme de Torquate 718 Macrocephales 630.642 Maigreur de tout le corps cause de fterilité • 219 Maigreur au col de la partie honteuse 402 fille Jans Mains 633 Maladies aigues en la femme grosse o leurs causes 757 les maladies des peres a meres font imperties à la con 602.6 41 Masle,guurage parfait Q accompli 569 les Masles pourquoy font concens 564 ego les signes pour les engendrer $75 fignes de la conception d'un Masle 579 Mamelles enflees des femmes grosses Marques imprimees au corps de l'enfant 720 Matrice, cause des maladies des femmes s Matrice eft dite animant par Plaron 6 ception 726 276 Matrice est un animal selon Platon 408.531 Matrice errante Qvagabonde 409 Matrice hait le froid comme son ennemy mortel 394 Matrice,o fon intemperature 225 denfi-éde Matrice 251 douleur de Matrice 252 Matrice enflammee 256 erysipele en ls Matrice 260 tumeurs en la Matrire 262 tumeur dela matrice conuersie en abscez Scyrrhe on fumeur dure de la Matrice 28ź chancre en la matrice 285 vlceres de la Matrice 292 fistules en la Matrice 299 rhagadies en la Mairice 301.486 condylomes en la Matrice 302.482 hemorrhoides en la matrice 304.387 dureté de Matrice 407 paralyfie o lafiende de la Matrice 300 Matrice enflee 318 hydropise de la Matrice 33 calcul ou pierre en la Matrice 318 ligamens de la Matrice 189 verrues en la Matrice 484 fuffocation de Matrice 407 Matrice ou col de la partie hanteuse trop gras 400 trop maigre 402 le licu naturel de la Matrice 404 diuers mornemens de la Matrice causes des mouuemens de la Matrice Matrice desbauchee afcenis 406 406 433 s dins 586 341 355 336 750 afcente dele Matrice o ses causes: 435.436 conuulfion de la Matrice 439 Masrice peruertie vers quelque cofté 442 descente dels Matrice 444 precipitation de Matrice 445 la Matrice de la femme n'a pas plusieurs cellules vne seule cauité separee en deux finus Mois supprimez on diminuez Mois superflus con immoderez Mois qui coulent gouttes à gouttes mois coulans és femmes grosjes Mole 610 Mole venteuse 616 aqueuse 612 humorable 612 deux causes dela me!! 612 Les lignes dels Mole 616 Mole vrage e faufe 611 ola diftinction de l'un auec l'autre 620 Mole viwanie 615 Mole suortante 622 Molleffe ou Pie 733 Monftreuses conceptions 629 ses causes 630 Myrmecis 484 P 308 Alle couleur es vierges Pannicule virginal 504 Paralysie en la matrice *Pesanteur au dos,lombes, o cuisses 41 Pie a molleffe és femmes grosses 735 Pierre ou calculen la matrice 320 mal de Poietrine à cause de la matrice desbauchee 438. Pollution nocturne 22 Porns vrachus 656 Precipitation de matrice 445 Priapismes Printemps propre pour la generation 33 Prurit au col de la matrice $22 Pterygomata 489 Purgation si elle met en danger une femme grosse 760 Pyg mees 633 88 Q Vene 11 Refem R 23 R Esemblance des enfans aux peres meres a 684. Rcspiration empeschee en la suffocation de matrice 415 Refueries és vierges Rhegades 486 Rhagadies en la matrice : 301 Rides du ventre de la femme groffe 723 Rigueurs és femmes grosses 21 326 834 sing maternel cause seconde de la temperature du corps ou resemblance des enfans aux parens 705 Sang menstrual n'eft pas de qualité pernicieuse que Pline luy attribue 323 Sang menstrual eft de mesme substance aw qualité que celuy dont la femme est nourrie Jang menstrual corrompu 337 Sang menstrual ou maternel n'est point necessaire à la conception 536 à quel aagele sang. menstrual conlant,la femme peue 539 quel temps de la flucion de ce sang, le faiftla concep tion lameslange du sang menstrual auec la semence n'est cause de ladrerie 545 sanie venant de l'ulcere en la matrice 298 Satyriasis 83 conceuoir 541 673 687 Scyrrhe en la matrice 282 Secondine oso Seing ou fing 608 Semencetant virile que feminine 512 Semence selon Gilen,est un animal 533 Semence inepte à engendrer 167 Semence masculine feminine felon Hipp. 564 luk semence a plufieurs parties dissemblables 967 Semence et un animal en puissance lamatiere de la semence Sa faculté 688 fon mouuement Egi sa temperature 691 la semence vient de tout le corps 695 Semence retenue Sexe diners, o pourquoy sideration ou Eftiomene soif Sperme aqueux 81 Sperme retens Sperme de lafemme vicieux 192 Sterilité,fes especes differences causes 162.195.212 219. les signes en presages de sterilité 185 Sterilizé provenant de la part de l'homme 195 Sterilité pouenant de la femme Suffocation de matrice 409 different de l'apoplexie,epilepsie,cat slepsie a lechar. ge 410 Suffocation de matrice proueniant des mois retenus 429 420 568 518 28 ܙܐܐ 430 L'apostume L'humeur cortomp d'apostume ou chancre suppuration Sans vlcere ny abfcez 341 346 T $11 35 433 205 206 Tentigine douleur de Tefte mal de Tefte venant de la matrice Tefficules offensez. intemperie naturelle des Tefticules intemperie accidentelle Therfites Thym benin gumalin Tumeur chaude ou cholerique en la matrice Tumeur bilieuse Tumeur phlegmatique Tumeur melancholique 207 634 513.515 263 265 268 270 Veilles Vene ombilicale Vene porte o caue pesanteur de Ventre aux femmes grosses Ventrelasche Ventricule a diuers mouuemens Venus immoderee Verrues 2% col de la matrice Verrues morales, sessiles ,pensiles sporrales Verrues en la partie honteuse Verrues formilieres 408 62 484 484 S14 sis Verrues cordees ou noueuses vierges malades pour les mois retenus 6. Vierges ayant le palles couleurs vierge à quel aage dorbi eftre marice Quà quel mary 1:46. Le Vin defendu par Platon aux icunes gens oprinci: palement aux femmes 41 vlceres en la matrice Vomissement 19.20 vomissement és femmes grosses 743 incontinence d'urine au list 134 Vrine difficile és femmes grosses Tulua d'on eft ditte 748 488 About this Book - From Google This is a digital copy of a book that was preserved for generations on library shelves before it was carefully scanned by Google as part of a project to make the world's books discoverable online. It has survived long enough for the copyright to expire and the book to enter the public domain. A public domain book is one that was never subject to copyright or whose legal copyright term has expired. Whether a book is in the public domain may vary country to country. Public domain books are our gateways to the past, representing a wealth of history, culture and knowledge that's often difficult to discover. 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